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30 mai 2025
PAR Mouhamadou Moustapha Dieye
ATTENTION AU BILAN REDDITION DES COMPTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Au rythme où vont les choses, la justice sera certainement un élément clé pour convaincre l'électorat sénégalais d'accorder son onction à Seriñ Ngundu et Koromak pour un second quinquennat
L'accession de Seriñ Ngundu à la magistrature suprême est arrivée dans un contexte marqué par plusieurs années de tensions politico-judiciaires qui ont accouché de graves violations des droits de l'homme, de pertes en vies humaines et de dégâts matériels importants qui ont rendu le climat économique et social de Ndoumbélane incertain. 54% de l'électorat sénégalais a amorcé une volonté de changement historique en élisant dès le premier tour, et pour la première fois, un candidat issu de l'opposition.
Parmi les revendications de cet électorat figurait une doléance substantielle. Celle d’amener la justice à faire la lumière sur tous ces événements qui ont secoué la république et la nation et sur la licéité des avoirs de tous ces barons et collaborateurs du Watchacha qui paraissaient trop nombreux pour être propres. Naturellement, le gros morceau de l'actualité, en dehors des "ruines", est tenu par la justice. Notamment le parquet judiciaire financier qui en est la star, l'Assemblée nationale et récemment, la Haute cour de justice. Sur ce quinquennat du duo Ngundu moy Koromak, il est inutile de dire que la matière judiciaire a déjà un important coefficient et pèsera en toute logique sur l’échéance présidentielle de 2029.
Où en sommes-nous ?
Sur les exigences de l’opinion par rapport aux évènements qui se sont déroulés entre 2021 et 2024, la législature Pastef a été prise de court par l’enquiquineur TAS et s’est retrouvée obligée de réagir avec une loi interprétative handicapée dont l’infirmité sera relevée par le Conseil Constitutionnel. Les copains à Amadou Ba sont désormais pris entre le marteau du principe de la non rétroactivité de la loi pénale plus sévère qui couvre les faits amnistiés par la loi portant amnistie de 2024 et l’enclume de la preuve de l’existence de crimes au sens du droit international dans la période ciblée. La question est devenue tellement embarrassante que l’on ne l’évoque presque plus, on préfère convoquer la reddition des comptes. Et sur cette question, c’est un balai de DAGES, d’hommes d’affaires, et de barons politiques qui s’opère devant le PJF et la Haute cour de justice. Des milliards sont consignés et des mandats de dépôts décernés. Pour les autorités politiques et judiciaires, le plus important, c’est que les deniers publics réputés dévoyés retrouvent leur chemin normal vers la réalisation du mieux vivre et du mieux-être du ndoumbélanien. Une entreprise que l’électorat ne manquera certainement pas de juger en 2029.
Quelles conséquences politiques ?
Au rythme où vont les choses, la justice sera certainement un élément clé pour convaincre l'électorat sénégalais d'accorder son onction à Seriñ Ngundu et Koromak pour un second quinquennat. L'un des grands pièges de la conquête du pouvoir, c'est la tentation de la promesse. Et des promesses, il y en a eu et beaucoup. Des individus ont été déclarés coupables par les politiques bien avant d'avoir eu affaire à la justice. Que ce soit pour les évènements qui ont occasionné le vote de la loi portant amnistie de 2024 ou pour les deniers publics réputés détournés. Si la justice confirme les politiques, ce sera un double gain pour Pastef qui gagnera en crédibilité et effacera du tableau politique bon nombre d’opposants encombrants.
Par contre, si les réputés coupables sont blanchis par dame justice, ce sera une belle dose de discrédit pour l’attelage Ngundu moy Koromak et un regain certain d’aura pour l’opposition qui aura toute la latitude d’user et d’abuser du joker de l’immaculé opposant persécuté. Il reste un peu plus de trois ans d'évaluations et de chemin à faire. Goorgoorlu observe et attend ce dont accouchera le quinquennat du duo pour lui renouveler ou non, son onction. En attendant, le président et son premier ministre qui trouve qu’il n’y a pas de problème dans le système politique, dialoguent du système politique au CICAD. Les ‘‘résidus d’opposants’’ convaincus y sont allés et le reste, contre-dialogue ailleurs.
Son absence "volontaire" des matches contre l'Irlande et l'Angleterre, sans justification claire, ouvre la boîte de Pandore des spéculations : boycott déguisé, retraite programmée ou simple pause après les polémiques récentes ?
L’ombre de Sadio Mané a plané hier lors de la publication de la liste de Pape Thiaw pour les matches amicaux de juin, contre Irlande et Angleterre. Normal que l’absence du meilleur joueur sénégalais de tous les temps capte l’attention et fait débat. Mais si les questions de nos confrères ont fusé par rapport à une telle absence, c’est surtout sur les raisons avancées par Sadio Mané pour zapper la sélection. Pape Thiaw parle en effet de «décision personnelle».
En fait, si on lit entre les lignes les propos du coach – visiblement agacé par le timing choisi par «SM10» pour annoncer son forfait – ni une blessure, ni un problème extra-sportif n’ont été avancés comme explication.
D’où des questions qui reviennent au galop : est-ce une forme de «bouderie calculée», après une pluie de critiques suite à ses prestations très moyennes lors des dernières sorties des Lions ? Une manière de prendre du recul et voir comment l’équipe va se comporter sans lui. Ou bien Sadio Mané pense-t-il déjà à sa retraite internationale, à 33 ans ?
L’autre question est liée aux conséquences de ces critiques que l’enfant de Bambali n’a pas du tout appréciées, pour les avoir déplorées publiquement et qui pourraient être la vraie cause de ce «boycott» qui ne dit pas son nom. En attendant les «vraies» raisons de ce forfait, les questions, spéculations et rumeurs fusent de partout.
SAINT-LOUIS REPLONGE DANS SES BELLES SONORITÉS
Tradition vieille de 33 ans, le Festival international de jazz de Saint-Louis ouvre ses portes avec une programmation de rêve. Hôtels complets, ambiance festive : la cité historique sénégalaise s'apprête à vibrer au rythme des plus grands noms du jazz
Du 28 mai au 1er juin, la ville de Saint-Louis sera à nouveau le carrefour du jazz sénégalais, africain et même mondial, avec l’organisation de la 33ème édition de son Festival international de jazz. La vieille ville, déjà dans ses habits de fête et fin prête, accueillera pendant cette période les amoureux du jazz de toutes les générations. Venus des quatre coins du monde, les férus de jazz y séjourneront plusieurs jours pour assister à la dizaine de concerts programmés à la Place Baya Ndar.
Saint-Louis s’apprête à sacrifier à une tradition vieille désormais de 33 ans, avec les premières notes de jazz attendues ce soir à la mythique Place Baya Ndar, lieu de tous les rendez-vous pour des milliers de festivaliers. Le branle-bas et l’ambiance festive, constatés surtout dans l’île où tous les réceptifs hôteliers ont déjà affiché le plein, laissent croire que la fête sera encore plus belle cette année.
Une programmation musicale alléchante
A l’image des dernières éditions toutes couronnées de succès, les responsables de la programmation de Saint-Louis Jazz international ont encore mis les petits plats dans les grands pour offrir au public un festival de rêve. Pour ouvrir en beauté et certainement marquer pour de bon les esprits, ils ont concocté une belle affiche à l’ouverture avec respectivement Saiko Nata et The Metz Fondation. Saiko Nata, qui sera une découverte sur la scène de Saint-Louis, est avant tout la rencontre plusieurs artistes qui ont décidé de ne faire qu’un. Une union matérialisée par la fondation du groupe qui se dote d’un nom symbolique et audacieux qui désigne, en langue mandingue, une vision nouvelle. Hélène Niddam (piano), Cheikh Yancouba Diébaté (kora), Fallou N’Diaye (calebasse) et Hichem Takaoute (basse) sont attendus sur scène pour une relecture et une réécriture musicales, sonores et rythmiques de grands morceaux de la musique classique, avec sans doute une intégration de l’univers africain pour une fusion inédite.
En deuxième partie, The Metz Foundation prendra le relais pour terminer la soirée dans une ambiance sûrement électrique. Le groupe fondé seulement en 2022 se fait reconnaître par son identité sonore électrique et énergétique. Le trio propose une musique incitant à la danse tout en mélangeant des sonorités brutes et bien rythmées avec des effets électroniques, le tout servi par un répertoire original et varié. Pour le jour 2, Saint-Louis Jazz propose au public Rosa Brunello, une bassiste et compositrice italienne connue pour sa polyvalence qui fait le lien entre l’improvisation libre, le rock électrique, le dub et les influences sud-américaines. Passionnée par le mélange de sons acoustiques et électroniques, elle transcende les frontières entre les genres, incarnant sa devise «musique sans frontières». Ses nombreuses années d’études et de représentations à Berlin, Paris et Amsterdam, et ses nombreuses tournées à travers le monde, mais aussi ses remarquables prestations au Canada, en Egypte et en Europe font d’elle une valeur sûre du jazz moderne et une belle attraction pour la scène de Baya Ndar.
Le Sénégalais Alune Wade, proposé pour la deuxième partie, est lui aussi un bassiste élevé au jazz fusion des années 90, il est devenu un instrumentiste couru et un compositeur inspiré. Citoyen engagé pour son pays et son continent, il a été de tous les combats en faveur de la démocratie, jusqu’à l’avènement de la dernière alternance. Désormais musicien XXL, il peint des arabesques et tisse des ponts entre les cultures. De Paris à Casablanca, en passant par La Havane ou New York, ce natif de Dakar, fils d’un joueur de cor d’harmonie qui fut patron de la fanfare militaire, est toujours sur les routes afin d’explorer de nouvelles saveurs musicales.
Son nouvel album, New African Orleans, le 6e, ne déroge pas à la règle. Paru le 2 mai dernier, New African Orleans a été mijoté aux confluences du jazz et de l’afro-beat.
Vendredi, le Portugal sera à l’honneur avec le pianiste et compositeur Marco Mezquida qui, déjà à l’âge de 36 ans, est auteur d’un impressionnant catalogue d’œuvres et de récompenses qui, pour de nombreux artistes, représenteraient l’œuvre d’une vie. Mezquida, devenu un musicien culte international, est un improvisateur et un arrangeur polyvalent, un pianiste virtuose et versatile. Il a enregistré plus de vingt albums en tant que leader, et plus de quarante en tant que sideman ou collaborateur sur de nombreux projets. Sa popularité l’a amené à se produire dans le monde entier, dans les plus grandes salles de concert et dans les festivals de jazz, de Tokyo à Buenos Aires. Une belle découverte aussi pour le public de Saint-Louis qui n’aura rien à envier à ceux de grands plateaux mondiaux du jazz.
Arnaud Dolmen de la France, pressenti pour la deuxième partie grâce à l’appui de l’ambassade de France et de l’Institut français, sera lui aussi l’une des attractions de la 33ème édition. Batteur, compositeur, producteur, il fait partie des artistes les plus plébiscités de la scène jazz contemporaine. Ses distinctions incluent les Victoires du Jazz, «Musicien français de l’année», «Top 3 des meilleurs batteurs de l’année» par Jazz Magazine et Jazz News. Saint-Louis Jazz accueille par son passage sur la scène de Baya, un des musiciens les plus plébiscités de la scène jazz contemporaine, une véritable tête d’affiche à découvrir à tout prix.
Pour une clôture en apothéose, Salvador Sobral du Portugal fera son baptême de feu sur la scène du Festival international de jazz de Saint-Louis avec le projet Timbre, son quatrième album. Un album de 11 chansons originales dont 10 sont écrites en collaboration avec le compositeur et producteur Leo Aldrey. Né en 1989, Salvador Sobral est un des noms les plus connus de la musique contemporaine portugaise dont il est, certainement, une des plus belles voix. Il a vécu au Portugal, aux Etats-Unis, à Mallorca et à Barcelone, où il a étudié le jazz pendant deux ans à la prestigieuse école Taller de Músics. Vainqueur du Concours de l’Eurovision en 2017, il multiplie, depuis, les prix et distinctions au Portugal et à l’international.
Pour le dernier concert de cette 33ème édition, le mythique groupe de jazz fusion Sixum de la France signera son retour sur la scène. Fameux sextet de fortes personnalités avec une complicité remarquable, les références de ce all-stars band demeurent encore aujourd’hui Weather Report et Miles Davis. Une véritable machine à Groove exaltant, un jazz très coloré aux allures funk et afro-caribéennes. Une section rythmique chaleureusement tenue par Michel Alibo à la basse et Paco Sery à la batterie. Une énergie et une puissance scéniques à vivre absolument pour clôturer l’édition 2025.
Après ces concerts In qui focaliseront l’attention des festivaliers, le grand public aura droit à une grande scène Off, avec le jeune Saint-louisien Tex et ses invités pour une sorte de Grand bal, histoire d’impliquer certainement tout le monde à cette grande fête de la musique jazz qui, désormais, est au premier rang des rendez-vous du jazz aussi bien au Sénégal qu’en Afrique.
Un programme artistique et culturel riche et varié
A côté du programme musical, l’association Saint-Louis Jazz a également concocté plusieurs activités parallèles pour agrémenter le séjour des festivaliers. Il s’agit, entre autres, d’une série d’activités culturelles dont un webinar, des expositions, des projections de films, une masterclass et des panels. Le Centre des jeunes dirigeants (Cjd) s’associe à Saint-Louis Jazz pour organiser une plénière autour du thème : «Art et culture : vecteurs de richesse et d’emplois.» Ce moment d’échanges, ouvert à tous, se tiendra le vendredi 30 mai au Centre de recherche et de documentation de Saint-Louis, ex-Ifan. Ce sera l’occasion de réfléchir collectivement au rôle stratégique de la culture dans le développement économique et la création d’opportunités pour les jeunes. Le cinéma sera aussi à l’honneur avec la projection du film Tukki, from Roots to the Bayou, de Alune Wade et Vincent Le Gal dans le cadre du projet New African Orleans du Musée Ker Thiane du quartier Sud.
Une exposition de peinture est aussi prévue avec Alioune Kébé dans Griot de la Peinture au Centre Ndar Weesul, dans l’île Sud, près de la cathédrale. Le public aura droit également à une exposition d’arts visuels -performances de danse avec Nd’art Moove à la Place Kawsara (Quai Nord près de la mosquée), une exposition photos sur le jazz et une projection du film documentaire Amonna fi de Bara Diokhané à la salle de cinéma de l’Institut français. Un programme culturel accompagné de séances de formation et de masterclass pour les plus jeunes en quête de formation.
UEMOA, LE SÉNÉGAL À 80 % DE TRANSPOSITION DES TEXTES
Ce taux a été révélé à Ziguinchor lors d’un atelier visant à renforcer la compréhension des règles encadrant la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace sous-régional.
Le Sénégal affiche un taux de transposition et d’application des textes communautaires de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 80 %, a annoncé mercredi Amadou Tchambou, représentant résident de la Commission de l’UEMOA.
Ce chiffre a été révélé à l’issue d’un atelier d’échange et d’information tenu à Ziguinchor avec des membres de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture, ainsi que des commerçants, transporteurs, producteurs et consommateurs. L’objectif : renforcer la compréhension des règles encadrant la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire.
« Ce taux de 80 % est encourageant », a souligné Monsieur Amadou Tchambou, ajoutant que la maîtrise des textes communautaires est essentielle pour tirer pleinement profit des bénéfices de l’intégration sous-régionale.
Il a rappelé que l’UEMOA vise à créer un marché commun entre ses États membres, reposant sur la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, un tarif extérieur commun, ainsi qu’une politique commerciale harmonisée.
Selon lui, des efforts sont en cours, menés conjointement par la Commission de l’UEMOA et les États membres, notamment les ministères chargés du Commerce et de l’Industrie, pour améliorer l’application des textes.
Monsieur Tchambou a également exhorté les acteurs économiques à signaler les pratiques illégales et les « agents malveillants » qui entravent encore la libre circulation aux frontières, afin de mettre fin aux tracasseries.
Pour Demba Diémé, président du cadre régional des opérateurs de la filière anacarde de Ziguinchor, la rencontre a été bénéfique : « Nous repartons mieux informés et mieux outillés pour affronter les difficultés liées à la circulation des personnes et des marchandises dans l’espace UEMOA. »
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BARTHÉLÉMY DIAS LANCE SON MOUVEMENT « SÉNÉGAL BINU BOK »
L’ancien maire de Dakar a officialisé ce mercredi la création de son mouvement politique baptisé « Sénégal binu Bok ». Un cadre qu’il présente comme une alternative citoyenne, née « de la fatigue d’attendre » et du « refus de courber l’échine ».
Barthélémy Dias a officiellement lancé son mouvement politique ce mercredi. Durant sa déclaration de presse, il a dévoilé les contours de celui-ci.
«Sénégal biniu Bok». C’est le nom du mouvement lancé ce mercredi, par Barthélémy Dias. Il s’agit, selon l’ancien maire de Dakar, d’«un mouvement né de la fatigue d’attendre, né du refus de courber l’échine». Barthélémy Dias souligne que ce cadre politique, n’est pas un parti, mais une «promesse, celle de rendre la parole au peuple, d’écouter avant d’imposer, celle d’un Sénégal plus juste, plus humain, plus libre». Il a invité nos concitoyens à l’y rejoindre.
BAIDY AGNE PROPOSE LE COUPLAGE DES ÉLECTIONS
Pour le président du Conseil national du patronat, cette réforme permettrait de réduire l’obsession politique permanente et de recentrer le pays sur ses priorités économiques.
Le président du Conseil national du patronat (CNP), Baidy Agne, a proposé, mercredi, à l’ouverture des travaux du Dialogue national sur le système politique, que les élections présidentielles, législatives et locales soient désormais couplées pour permettre au pays de se concentrer sur l’essentiel.
”Le Sénégal est cette grande nation consumériste de politique avant, pendant et après toute élection. L’agenda politique et l’agenda économique recommandent de voir s’il n’est pas temps de regrouper les élections présidentielle, législatives et locales”, a-t-il déclaré.
Il intervenait, ce mercredi, à la cérémonie d’ouverture du Dialogue national sur la refondation du système politique, organisé à l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Le président du CNP a réaffirmé l’engagement du secteur privé national à accompagner l’Etat et les forces politiques dans la consolidation démocratique, car selon lui, ”il ne peut y avoir d’économie forte sans institutions stables, tout comme il ne peut y avoir de démocratie prospère sans secteur privé dynamique”.
Pour Baidy Agne, les attentes de l’entreprise sont fortes et il incombe à chaque acteur politique et socio-économique de jouer sa partition en toute responsabilité
”La nôtre, celle de l’entreprise, est d’investir, de créer des emplois et de contribuer substantiellement au budget de l’Etat que nous ne pouvons remplir, il faut le dire, que dans un climat de confiance, de paix, de stabilité et de sécurisation de l’investissement privé”, a-t-il affirmé, assurant cependant que le droit au désaccord doit rester l’un des piliers fondamentaux d’une démocratie.
Toutefois, il exhorte de veiller à ce que ce désaccord ne puisse être source de désunion et de haine de soi.
”Aimons davantage notre pays, refusons un Sénégal abimé de l’intérieur et défiguré à l’extérieur. Aimer le Sénégal, c’est aimer l’entreprise. Alors, oui que les acteurs politiques se parlent et apprécient leurs contributions positives au développement socio-économique de notre pays”, a-t-il prié.
M. Agne a appelé au respect des engagements du pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive, tout en plaidant pour que les futurs textes issus de ce dialogue soient assortis d’un pacte de stabilité républicaine.
DES CADRES DE L’APR RÉPONDENT À L’APPEL DU DIALOGUE NATIONAL
Malgré l’appel au boycott lancé par leur parti, plusieurs figures de l’Alliance pour la République ont participé au dialogue, invoquant leur devoir républicain. Une prise de position qui révèle les divisions internes au sein de leur parti.
Le dialogue national lancé ce mercredi à Dakar met en lumière de profondes dissensions au sein de l’Alliance pour la République (Apr). Alors que le mot d’ordre officiel du parti, édicté par son président Macky Sall, appelait à boycotter les travaux, plusieurs cadres influents ont choisi de s’y rendre « au nom de la République ».
Parmi eux, Abdoulaye Daouda Diallo, pilier de l’Apr, ainsi que Matar Ba, Abdoulaye Saydou Sow et Benoît Sambou, tous anciens ministres, ont pris part aux discussions.
« La République est au-dessus de tout », a réagi le maire de Kaffrine, qui a remercié le président de la République de l’avoir associé aux concertations. « Je prends acte de la position de l’Apr, mais c’est une position que je ne partage pas », a ajouté l’ancien ministre de l’Urbanisme.
« Nous sommes venus pour participer à la construction de ce pays, et tous les discours qui ont été prononcés ici sont allés dans ce sens », a précisé le maire de Fatick, -fief de Macky Sall-, ajoutant qu’il ne fait plus partie du Secrétariat exécutif national de l’Apr.
« C’est le président Macky Sall lui-même qui avait institué cette date par décret. Alors, si aujourd’hui on nous appelle à un dialogue, on ne peut que répondre en tant que républicains. »
L’ancien président du défunt Conseil économique, social et environnemental (Cese) a abondé dans le même sens.
« Les affaires de la République sont supérieures à toute autre considération », a déclaré Abdoulaye Daouda Diallo, soulignant la nécessité d’unir les forces vives de la nation autour des enjeux majeurs du pays.
Saluant enfin l’esprit de concertation qui prévaut au Sénégal, il a rappelé l’importance historique du dialogue politique dans la consolidation démocratique. « Ce qui est important, c’est que ce sont ces dialogues qui ont fait du Sénégal ce qu’il est aujourd’hui. Ce sont ces dialogues qui ont mené le Sénégal à toutes ces alternances », a-t-il ajouté.
Depuis son départ du pouvoir le 2 avril 2024, Macky Sall s’est retiré au Maroc. Mais son ombre continue de planer sur la scène politique sénégalaise, où l’unité de sa formation semble de plus en plus mise à l’épreuve.
LE JARAAF QUALIFIÉ EN FINALE DE LA COUPE DU SÉNÉGAL SUR TAPIS VERT
La Fédération Sénégalaise de Football a invalidé la victoire de Builders FC en demi-finale, suite à une fraude sur l’identité d’un joueur. Le club de la Médina en profite pour filer en finale, où elle affrontera Génération Foot.
L’ASC Jaraaf jouera bien la finale de la Coupe du Sénégal 2025. La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a statué en faveur du club de la Médina, suite à une évocation déposée après sa défaite en demi-finale contre Builders FC. Le match, initialement remporté par Builders aux tirs au but (3-5) après un nul (2-2), a été annulé et donné perdu par pénalité à l’équipe adverse.
Au cœur du litige : l’irrégularité dans l’identité du joueur de Builders FC, Cyprien Thiombane. Après vérification dans le fichier central FIFA CONNECT, la Commission de Discipline de la FSF a relevé l’existence de deux licences contradictoires pour ce même joueur, avec des dates de naissance différentes (2002 et 2005). Cette fraude a permis au joueur de participer à la compétition dans une catégorie non conforme.
Conséquence : le match a été attribué à l’ASC Jaraaf sur tapis vert (0-2), Builders FC a écopé d’une amende de 100 000 francs CFA, dont 50 000 francs fermes, et devra rembourser les frais d’évocation. Le joueur fautif, Cyprien Thiombane, a été suspendu pour six matches, dont trois fermes.
Avec cette décision, le Jaraaf, club le plus titré de la compétition, décroche son billet pour la finale, où il affrontera Génération Foot. Une occasion de plus pour les Médinois de marquer encore l’histoire du football sénégalais.
SAMUEL SARR OBTIENT UNE LIBERTÉ PROVISOIRE AVEC BRACELET ÉLECTRONIQUE
L’ancien ministre est inculpé pour abus de biens sociaux portant sur un montant estimé à 8 milliards de FCFA dans le dossier de la centrale West African Energy. Sa mise en liberté provisoire a été motivée par des raisons médicales, selon ses avocats.
Inculpé pour abus de biens sociaux portant sur 8 milliards de FCFA dans l’affaire de la centrale électrique West African Energy (WAE), Samuel Sarr a obtenu une mise en liberté provisoire.
Selon des sources judiciaires, cette décision du juge du 2e cabinet du tribunal de Dakar est assortie du port d’un bracelet électronique.
Cette libération intervient après le dépôt, le 23 mai, d’une requête par ses avocats Mes Cheikh Amadou Ndiaye, Baboucar Cissé et Amadou Dionewar Soumaré, appuyée par une expertise médicale attestant que l’état de santé de leur client est incompatible avec la détention en milieu carcéral.
Samuel Sarr avait été placé en détention à la suite d’une plainte déposée par ses associés, dont Moustapha Ndiaye, dans le cadre du projet énergétique WAE.
Cette décision judiciaire lui permettra de célébrer la Tabaski en famille, tout en restant sous contrôle judiciaire.
LES CONVERGENCES ET DIVERGENCES DES PARTIES PRENANTES AU DIALOGUE NATIONAL
Si tous s’accordent sur la nécessité de refonder le système politique, les divergences sur la reddition des comptes, la situation des détenus politiques ou les réformes budgétaires traduisent les lignes de fracture entre les différentes sensibilités
Des leaders de formations politiques de l’opposition et de la mouvance présidentielle ont étalé, mercredi, leurs divergences au sujet des orientations de certains points à l’ordre du jour dialogue tout en saluant la tenue de cette concertation consacrée au système politique sénégalais.
Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale, a par exemple jugé du bien-fondé de ce dialogue en assurant qu’il venait à son heure. Il a rappelé que le principe du dialogue, aux yeux du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, reposait sur trois critères : ‘’ des finances saines, une administration organisée et une justice indépendante’’.
Le fondateur de l’Alliance des forces de progrès (AFP) n’a pas manqué de louer les principes de ‘’tolérance’’, de ‘’vision partagée’’, de ‘’solidarité’’, et de ‘’volonté d’aller de l’avant’’, en revenant sur le discours du président Bassirou Diomaye Faye.
De son côté, Aminata Mbengue Ndiaye, ancienne présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), institution dissoute en décembre dernier en même temps que le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a martelé que le ‘’dialogue était dans l’ADN des Sénégalais’’.
La Secrétaire générale du Parti socialiste (opposition) a invité le chef de l’Etat à s’inspirer de Abdou Diouf qui, en recevant les conclusions du Code consensuel de 92, avait déclaré : « Je ne changerai même pas une virgule du travail qui a été accompli ».
Un pacte national de pacification politique
A son tour, Khalifa Ababacar Sall, leader du mouvement Taxawu Sénégal, a déclaré que ‘’l’opposition sénégalaise est convaincue que le dialogue est la meilleure forme de gestion des affaires publiques’’.
L’ancien responsable du Parti socialiste (au pouvoir de 1980 à 2000) a rappelé que le dialogue a été une priorité pour le premier président de la République. ‘’Nous sommes des disciples de Senghor, et c’est pourquoi nous croyons au dialogue. Le dialogue, c’est un banquet du donner et du recevoir’’, a fait valoir M. Sall.
Il a souhaité, au sortir de ce dialogue, que les résultats permettent d’avoir un Sénégal ‘’mieux dirigé’’ et davantage réconcilié.
L’ancien maire de Dakar a également évoqué un contexte ‘’difficile pour l’opposition’’, marqué par des ‘’arrestations’’.
Auparavant, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, au nom de l’opposition, avait appelé à un ‘’pacte national de pacification politique” fondé sur la libération de ceux qu’il considère comme des détenus politiques. Il fait notamment allusion à l’arrestation de certains membres du régime de Macky Sall dans le cadre de la reddition des comptes entreprise par les tenants du nouveau pouvoir.
‘’On peut ne pas s’entendre sur les causes (de l’endettement et du déficit budgétaire), mais on peut s’accorder sur les solutions’’, a dit l’ancien ministre des Finances (2014-2019), appelant à une réforme de la politique budgétaire.
L’ancien ministre des Finances et ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE, Abdoulaye Daouda Diallo, qui précise n’être pas présent au dialogue au nom d’un parti, dit avoir répondu à l’appel lancé par le président de la République.
Du côté du pouvoir, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef, a d’abord indiqué que ce dialogue ‘’rassure’’ parce qu’il est ‘’inclusif’’ et ‘’participatif’’, soulignant que les TDR (Termes de référence) ont été partagés avec les hommes politiques, y compris de l’opposition, du secteur privé et de la société civile.
Cependant, M. Daffé, par ailleurs secrétaire général de Pastef, a réagi à certaines interpellations de membres de l’opposition en disant : ‘’Avec ce dialogue, il ne peut y avoir de deal politique pour la reddition de comptes. Les TDR sont clairs et précis. Et nous sommes pour l’égalité des citoyens devant la loi, donc s’il y a des personnes qui sont accusées de mauvaise gestion, elles doivent rendre compte’’.
Déthié Fall, allié du parti au pouvoir, a salué le fait que le Président Faye a choisi d’organiser un dialogue ‘’dans un climat apaisé’’, témoignant d’une culture du dialogue du chef de l’Etat.
Il a ajouté que le Premier ministre, Ousmane Sonko, s’inscrit dans cette logique, soulignant que «depuis l’installation de l’Assemblée nationale (en novembre dernier), il est passé devant les députés à trois reprises ».