SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 mai 2025
PAR Henriette Niang Kandé
LA MÉCANIQUE DU DÉSORDRE
Ce chaos qui court sur les routes, grimpe les façades, traverse les classes sociales et s'exprime dans les mots aussi bien que dans les actes, révèle une société où l'absence de règle s'est imposée
Un pays peut-il tenir debout quand tout vacille ? Du code de la route au code administratif, des trottoirs embouteillés aux services publics ou privés désertés, un même constat s'impose : le désordre est devenu matrice, et l'informel, norme sociale. Ce chaos qui court sur les routes, grimpe les façades, traverse les classes sociales et s'exprime dans les mots aussi bien que dans les actes, révèle une société où l'absence de règle s'est imposée comme règle de fonctionnement.
Sur la route, chaque jour est une roulette russe
Un simple dépassement, filmé et diffusé en boucle sur les réseaux sociaux, révèle tout un drame national. Deux poids lourds, l'un rasé par l'autre dans une manœuvre à couper le souffle, s'accrochent, frôlant la catastrophe. Le dépassement par la droite devient ici une figure de style, le respect des distances de sécurité un luxe, et la visibilité... une option.
Cette scène n'a rien d'isolé. Elle est quotidienne. À Dakar comme en dehors, la circulation est un théâtre d'absurdités. Les motards remontent les files à contresens, les piétons se fraient un passage entre deux camions, les car-rapides s'arrêtent où bon leur semble. Les trottoirs ? Occupés par des vendeurs, des garagistes, des cantines et des déchets. Les conducteurs ? Parfois sans permis, ni assurance, et d'autres fois sans phares ni freins. Les routes ? Défoncées, laissées telles quelles après travaux, étroites, souvent sans marquage, ou mal éclairées.
La route, métaphore de la vie, devient un terrain de compétition. On ne la partage pas. On se la dispute. Résultat : en 2024, plus de 5 200 accidents recensés par la Gendarmerie, 687 morts, près de 9 000 blessés, d'après l'ANSD. Et ce ne sont là que les chiffres officiels. Dans les hôpitaux, les traumatismes crâniens, les fractures et les amputations s'accumulent. Une bonne partie de ces drames serait évitable si les règles élémentaires étaient respectées.
Le bâtiment qui tue, nouvelle figure de l'urbanisme sénégalais
Si l'on survit aux conséquences de chaque bouffée d'air pollué, et quand on n'est pas tué sur la route, on peut l'être dans son lit, ou dans sa maison. L'effondrement d'immeubles est devenu un drame récurrent. Des plafonds, des balcons s'écroulent par manque d'entretien ou de malfaçons.
Onze morts, sept blessés, des familles brisées, des vies englouties sous les gravats d'un chantier. Dimanche 25 mai 2025, dans l'après-midi, un immeuble en construction s'est écroulé dans la commune de Touba Mosquée. Le bâtiment, encore en cours d'élévation, s'est affaissé sans prévenir, emprisonnant ouvriers et passants dans un amas de béton, de sable et d'acier. Les secours, accourus dans la panique, n'ont pu que constater l'ampleur du désastre.
Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel a réagi. Il a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire pour « déterminer les causes exactes » de l'accident et « établir les responsabilités éventuelles ». Les services compétents ont été mobilisés. Une démarche attendue, nécessaire, mais qui sonne comme un refrain déjà trop souvent entendu, après chaque effondrement de bâtiment dans le pays.
Le drame de Touba n'est pas un accident isolé. Il est le symptôme d'un mal plus profond. Depuis plusieurs années, l'urbanisation sénégalaise se développe au rythme des intérêts privés, sans études de sol, sans permis valides, et sans contrôle technique rigoureux. Des immeubles surgissent du sol comme des champignons, souvent sur des terrains instables, construits par des tâcherons sans qualification recrutés à la journée, avec des matériaux de mauvaise qualité.
Dans de nombreux cas, les plans ne sont ni validés ni suivis. Les fondations sont négligées, les structures affaiblies, les normes de sécurité ignorées. Et lorsque les signaux d'alerte sont émis, ils se perdent dans les dédales d'une administration soit débordée, soit complice.
Les municipalités délivrent parfois des autorisations d'occupation ou de construire sans vérification préalable. Les bureaux de contrôle, quand ils existent, sont rarement saisis, et encore plus rarement écoutés. Résultat : des bâtiments s'élèvent sur des sables mouvants, dans tous les sens du terme, jusqu'à ce que tout s'effondre — béton, familles, et illusions de sécurité.
Une administration qui fonctionne... à côté d'elle-même
Mais ce chaos ne touche pas seulement la rue ou l'habitat. Il est au cœur du fonctionnement institutionnel. Dans les services publics, l'usager affronte une autre forme de violence : la lenteur, l'arbitraire, l'absurde. Le guichet est vide, le formulaire manquant, l'agent « en déplacement ». Dans les couloirs de l'administration publique ou privée, un mal insidieux s'est installé : le laxisme. Ce relâchement généralisé, fait de renoncements successifs, mine la vie politique nationale à petit feu. Le laisser-aller, devenu réflexe, produit ses effets délétères à tous les niveaux de la société sénégalaise, transformant les institutions en coquilles vides et les citoyens en spectateurs désabusés. Le droit n'a de valeur que s'il est accompagné de "relations". Une mutation s'arrache, un dossier se débloque, une pièce s'obtient, non pas selon la loi, mais selon les réseaux.
L'administration, au lieu d'incarner la rigueur, devient un théâtre de passe-droits. Ce fléau se manifeste par la lenteur, l'absentéisme, la culture de l'à-peu-près. Le citoyen lambda, qui vient chercher un papier ou demander un service, affronte un mur d'indifférence et de procédures absconses. L'inefficacité n'est plus l'exception : elle est la règle tacitement acceptée. Pis encore, elle devient un terrain fertile pour la corruption. Des marchés publics sont attribués sans appel d'offres, des recrutements se font sans concours, des services sont payés en espèces et sans quittance. L'État de droit glisse vers un État d'arrangement.
Une parole publique qui éructe plus qu'elle n'éclaire
Dans ce désordre généralisé, la parole publique s'est aussi effondrée. Autrefois porteuse de projet, elle est aujourd'hui chargée d'insultes. À l'Assemblée nationale, les joutes oratoires se sont muées en pugilats verbaux. Sur les réseaux sociaux, ministres et députés rivalisent d'invectives. Le débat cède le pas à l'agression, l'idée à la menace. « On vous retrouvera », « Vous allez voir », martèlent certains, en oubliant qu'ils parlent au nom d'un État censé incarner la mesure.
Dans les médias, des chroniqueurs ou des journalistes eux-mêmes, censés analyser, adoptent le ton du clash pour exister. Le mot juste n'intéresse plus. Seul compte celui qui cogne. Résultat : une société de l'hystérie, où l'on crie avant de réfléchir, où l'insulte fait office d'opinion.
Une économie informelle qui organise la ville... et le désordre
Mais le désordre le plus visible est celui qui s'impose dans l'espace urbain. À Dakar, tout se vend, tout se fait, tout s'installe dans la rue. Cantines sur les trottoirs et encerclant les écoles, taxis-motos anarchiques, boutiques improvisées dans les garages des villas, marchés spontanés dans les carrefours, parkings de bus « horaires » spontanés. C'est la débrouille érigée en système. Plus de 90 % des actifs vivent de l'informel. Ce qui sauve des milliers de familles... mais rend la ville ingérable.
Le taxi-moto, par exemple, est devenu le roi de la mobilité. Il va partout, tout le temps, sans règles. Aucun quartier n'est inaccessible, aucun obstacle infranchissable. Mais cette liberté a un prix : accidents, embouteillages, agressions. L'État tente de réguler ? Les conducteurs protestent : les taxes sont trop lourdes, les démarches trop opaques. Et le cercle vicieux reprend.
Un désordre éducatif et générationnel
Dans ce pays en déséquilibre permanent, les jeunes grandissent dans l'informalité comme dans une évidence. L'école, affaiblie, n'impose plus le respect. Les élèves contestent, s'absentent, insultent. Dire bonjour devient rare, faire silence une prouesse. La société n'enseigne plus la rigueur, ni l'effort. Et les figures d'autorité elles-mêmes — enseignants, policiers, ministres — donnent l'exemple de la désinvolture.
Le désordre est un choix politique
Au fond, tout part de là : ce désordre ordinaire que chacun accepte, contourne ou alimente. Des routes sans règle où les klaxons remplacent le Code de la route, des immeubles qui tiennent par miracle malgré les vices cachés, une administration tentaculaire qui donne l'impression d'exister surtout pour ralentir, décourager ou taxer l'attente. C'est dans cette anarchie que germent les petites corruptions, les passe-droits, les commissions "pour faire avancer", les raccourcis devenus système.
Quand l'État vacille dans ses fonctions les plus basiques, d'autres structures prennent le relais — plus rapides, plus coûteuses, mais moins regardantes. Les circuits parallèles ne sont pas nés de la nuit : ils sont le fruit de l'usure, de l'abandon et d'une lente résignation collective. Et à force de composer avec l'irrégularité, on a fini par la normaliser. Le chaos, désormais, a ses bureaux, ses agents, ses tarifs.
Le désordre n'est pas une fatalité. Il est le résultat de décisions, de renoncements, d'indifférences accumulées. Il peut être inversé. Mais cela suppose une reprise en main globale : de la parole publique, des infrastructures, de l'éducation, de la gouvernance. Il faut réhabiliter la règle, non pour brimer, mais pour protéger. Laisser-faire, c'est renoncer. C'est condamner les plus faibles à la loi du plus fort.
Le Sénégal ne manque ni de talent ni d'énergie. Ce qu'il lui faut, c'est une boussole. Pour que les routes cessent de tuer, que les maisons cessent de s'écrouler, que les mots cessent de blesser. Et qu'enfin, la République retrouve le sens du commun.
FACE AUX BAILLEURS, SONKO REVENDIQUE LA SOUVERAINETÉ
"Aucun décaissement depuis un an et le pays est resté debout." Au forum Invest in Senegal, le Premier ministre a vanté la capacité du Sénégal à compter sur ses propres forces
À l'occasion du lancement de la deuxième édition du Forum « Invest in Sénégal », tenu à Dakar hier, mardi 27 mai, le Premier ministre Ousmane Sonko a saisi l'opportunité pour adresser un message sans ambages aux bailleurs de fonds multilatéraux ayant suspendu leur soutien financier au Sénégal.
D'entrée de jeu, il a rappelé qu'aucun décaissement n'a été opéré en faveur du pays depuis une année et le pays est resté debout. Toutefois, loin de céder à la résignation, le chef du gouvernement a tenu à souligner que le Sénégal continue à se gouverner avec détermination. Ce constat, selon lui, doit être interprété comme une démonstration de résilience et de capacité d'auto-prise en charge. Il s'agit là, a-t-il précisé, d'un signal fort, révélateur de la volonté du pays de compter avant tout sur ses propres forces.
Dans la continuité de son intervention, M. Sonko a replacé cette situation dans une perspective historique et idéologique plus large. Il a en effet rappelé que son engagement politique, depuis plus d'une décennie, repose sur un postulat clair : le développement véritable d'une nation doit être d'abord endogène, tant dans ses sources de financement que dans sa mise en œuvre et la participation de ses citoyens. Cette vision, longtemps défendue dans les discours, est désormais concrètement mise à l'épreuve du réel.
Cependant, le Premier ministre n'a pas fermé la porte à un éventuel réengagement des partenaires multilatéraux. Il a exprimé l'espoir de voir les relations se normaliser, tout en insistant sur l'absence de raisons objectives justifiant la rupture actuelle, hormis des considérations politiques relatives à la volonté du Sénégal de préserver et d'affirmer sa souveraineté. À ce propos, il a dénoncé les mécanismes qui, à travers l'histoire, ont systématiquement tenté de freiner les pays africains dès lors qu'ils cherchent à prendre en main leur propre destin.
Dans un ton empreint de conviction, Ousmane Sonko a plaidé pour une nécessaire cohérence entre les discours sur l'autonomie des nations africaines et les actes posés sur la scène internationale. Le Sénégal, a-t-il affirmé, se positionne aujourd'hui comme un exemple vivant, un véritable laboratoire de souveraineté, qui devrait inspirer l'ensemble des pays en voie de développement, en particulier sur le continent africain.
Enfin, le Premier ministre a appelé à un accompagnement sincère de cette dynamique nouvelle. Il estime que l'expérience sénégalaise pourrait servir de socle à une refondation des trajectoires de développement, fondée non plus sur la dépendance, mais sur la maîtrise de ses propres leviers économiques et politiques.
LES ACTEURS POLITIQUES FACE À LEUR RESPONSABILITÉ
Parrainage, statut de l'opposition, financement des partis : tout est sur la table du dialogue national qui s'ouvre ce jour. Des concertations pour tenter de refonder en profondeur un système que le président veut adapter aux aspirations citoyennes
Le dialogue national sur la réforme du système politique au Sénégal s'ouvre ce jour, mercredi 28 mai 2025. Devant se tenir jusqu'au mercredi 4 juin prochain, la concertation, initiée par le Président Bassirou Diomaye Faye, vise à rassembler les différentes composantes de la société sénégalaise autour du système politique.
Après sa convocation des Assises de la Justice autour du thème « la Réforme et la modernisation de la Justice » en mai 2024, le Président de la République a appelé au dialogue national, à partir de mercredi 28 mai jusqu'au mercredi 4 juin prochain avec comme facilitateur le Dr Cheikh Dieng.
Axées sur « le système politique », ces concertations nationales visent à réconcilier les Sénégalais avec leurs institutions, à renforcer le consensus national mais aussi à pacifier la situation politique. C'est pourquoi, elles sont appelées à réunir toutes les composantes de la société : opposition, acteurs de la société civile, partenaires, représentants des secteurs socioprofessionnels, chefs coutumiers et traditionnels, citoyens...
Les participants au dialogue national se pencheront ainsi sur plusieurs points, invitant à des réformes profondes et durables du système politique sénégalais. Il s'agit d'abord de « réformer et améliorer le système électoral sénégalais », de « donner un contenu au statut de l'opposition et de son chef », de « débattre de l'inscription automatique sur le fichier électoral », de « réviser le système de parrainage ».
Ils vont également « examiner le rôle des autorités en charge des élections et des médias », « débattre de la place de la justice dans le processus électoral », « rationaliser le calendrier républicain au Sénégal ».
Dans la même mouvance, il faut noter que « la rationalisation en profondeur des partis politiques », « l'encadrement du financement des partis politiques » et « la révision du Code électoral sénégalais », seront aussi au cœur des discussions.
VIDEO
L'AMBASSADEUR ISRAÉLIEN CHASSÉ DE L'UCAD
"Libérez Gaza !", "Arrêtez de tuer les enfants !" : sous les cris et les drapeaux palestiniens,Yuval Waks a vécu l'une de ses "pires journées" au Sénégal. Le diplomate a dû fuir l'Université face à la mobilisation étudiante, dans une scène devenue virale
L'ambassadeur d'Israël Yuval Waks a vécu l'une de ses pires journées au Sénégal, avec son passage mouvementé hier, mardi 27 mai 2025, à l'Ucad II de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où, selon nos informations, il était venu animer une conférence.
À peine descendu de son véhicule, il a été très vite entouré d'une foule d'étudiants excités manifestant leur soutien au peuple palestinien. À travers une vidéo, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit des pensionnaires de l'Ucad brandir le drapeau palestinien et criant des slogans favorables au peuple palestinien et hostiles à l'État Hébreu, en poursuivant le convoi du représentant diplomatique israélien au Sénégal.
À travers ces enregistrements on pouvait entendre, entre autres : « Vive Palestine » ; « Vous êtes des criminels » ; « Libérez Gaza » ; « Free Gaza » ; « Arrêtez de tuer les enfants » etc.
Face à la détermination des étudiants, le convoi du diplomate israélien a fini par rebrousser chemin.
L'ALERTE DES EXPERTS SUR L'OPACITÉ BUDGÉTAIRE PERSISTANTE
Le nouveau régime ne publie plus les rapports trimestriels d'exécution budgétaire, alerte l'International Budget Partnership. Un manquement grave aux obligations de transparence dans un contexte où la bonne gouvernance est proclamée comme priorité
Des rapports techniques sous le magistère du nouveau régime ne sont pas toujours publiés. Parmi ceux-ci, on peut citer le rapport trimestriel d'exécution budgétaire. Selon Malene Amadou Niang, directeur pays de l'International Budget Partnership (IBP), la non publication de ces documents constitue un manquement en matière de transparence dans la gestion des ressources publiques.
Le rapport trimestriel d'exécution budgétaire n'est toujours pas encore publié par le nouveau régime. La révélation a été faite par Malene Amadou Niang, directeur pays de l'International Budget Partnership (IBP). Il s'exprimait hier, mardi 27 mai lors d'une table ronde portant sur le thème « Sénégal : analyse de la situation économique et perspectives avec l'agenda 2050 », organisée par Wathi en partenariat avec Konrad Adenauer.
« Les obligations en matière de transparences sont des obligations qu'on ne peut pas déroger. Les rapports techniques doivent être publiés. Le rapport trimestriel d'exécution du budget doit être transmis à l'assemblée nationale et disponible pour le grand public à travers les plateformes du ministère des finances. Une information qui n'est pas disponible à temps est une information qui n'est pas utile. Parce qu'il faut que le contrôle puisse s'opérer et il faut que l'information soit disponible au moment où elle fait sens », déplore-t-il.
Selon lui, l'exécution du budget en l'espèce fait sens au moins après le trimestre pour permettre en cours d'année de voir comment les ressources sont utilisées, leur destination, leur évolution en glissement annuel de l'année précédente à l'année en cours, le niveau d'engagement de liquidation et de mandatement des paiements.
Malene Amadou Niang a également signalé que les rapports sur les dépenses fiscales n'ont pas fait l'objet de publication depuis des années. « Il y a un calendrier de publication de certains documents. Il y a des rapports qui ne sont pas vus depuis très longtemps notamment les rapports sur les dépenses fiscales, c'est-à-dire toutes les exonérations que le Sénégal consent dans l'objectif de favoriser la croissance. Ce rapport doit être publié et doit être annexé annuellement à la loi de finances pour permettre aux députés de voir les pertes de recettes fiscales que le Sénégal est en train de connaitre et donc de demander à l'Etat de corriger au besoin. Le dernier rapport qui a été publié est celui de 2021 », relève-t-il.
Selon lui, tous ces manquements relevés constituent un recul en matière de transparence. « C'est quelque chose qu'on ne peut pas se permettre dans un contexte où le maitre-mot c'est la bonne gouvernance. La transparence c'est respecter ses obligations quel que soit le contexte, c'est avoir de l'information exhaustive, vraie, fiable et disponible. Malheureusement, tant que cette information n'est pas disponible et que les Sénégalais ne se saisissent pas de la gestion des ressources publiques pour en faire le débat de société, l'attention sera portée sur d'autres questions et on sera toujours au risque de voir les ressources publiques utilisées dans les conditions qui ne répondent pas aux besoins des Sénégalais », insiste-t-il.
Gilles Yabi, directeur exécutif du Think Thank citoyen en Afrique de l'Ouest Wathi invite les nouvelles autorités, au-delà de la redditions des comptes, à tirer les leçons afin que ces détournements de deniers publics ne se reproduisent pas. A cet effet, il pense que le renforcement de l'indépendance des institutions de contrôles des comptes publics peut mener à de vrais changements. Pour lui, la reddition des comptes est un élément essentiel de la gouvernance démocratique et doit être quelque chose de permanente.
BABACAR ABBA MBAYE BRISE LE TABOU SUR LA PRÉCARITÉ PARLEMENTAIRE
Les banques les attendent dès l'installation, les prêts plombent leurs revenus, certains vivent à l'hôtel des députés... l'ancien de Taxawu Senegal dévoile la face cachée de la condition parlementaire au Sénégal
L'ancien parlementaire dénonce la "ma gestion" de la polémique sur les véhicules de fonction et révèle les conditions difficiles des élus qui perdent "la moitié de leurs revenus en prêts".
La polémique sur l'acquisition de véhicules pour les députés continue de faire des remous, mais pour Babacar Abba Mbaye, ancien membre de la dernière législature, le débat a été "très mal géré" par le président de l'Assemblée nationale. Dans l'émission "Soir d'infos" du 27 mai 2025 sur TFM, il a levé le voile sur une réalité méconnue : la précarité financière des élus sénégalais.
"Si le président avait fait un sondage, je pense que la plupart des députés auraient préféré les indemnités plutôt que les véhicules", affirme Babacar Abba Mbaye, estimant que cette approche aurait été plus judicieuse financièrement et politiquement.
Le leader du Mouvement "Convictions" révèle une pratique méconnue du grand public : l'endettement massif des nouveaux élus. "Dès que les députés arrivent à l'installation de l'Assemblée, les banques sont là, c'est-à-dire ils prêtent aux députés. Ce qui fait que les députés perdent déjà généralement la moitié de leurs revenus en prêts."
Cette situation crée un cercle vicieux de précarité que Babacar Abba Mbaye illustre par des cas concrets : "Je connais une femme députée qui est arrivée comme suppléante, qui n'espérait pas être élue, et qui a pris un prêt parce que sa maison familiale qui était en héritage était en vente. Des cas comme ça, je peux vous en donner des dizaines."
L'hôtel des députés : refuge de fortune
Cette précarité pousse certains élus vers des solutions de survie peu reluisantes. "Pourquoi beaucoup de députés, une fois qu'ils venaient à Dakar, s'installaient à l'hôtel des députés ?" interroge l'ancien parlementaire, faisant référence à l'incendie qui avait touché ces locaux.
"Les gens finissent par habiter dans l'hôtel des députés alors que c'est quasiment transitoire, c'est pour les sessions", explique-t-il, dénonçant une situation où des élus se retrouvent contraints de vivre dans des structures d'hébergement temporaire faute de moyens.
Au-delà de la précarité financière, Babacar Abba Mbaye pointe du doigt l'insuffisance des moyens de travail : "À l'Assemblée, il n'y a que huit assistants parlementaires" pour l'ensemble des députés. Une situation qu'il juge aberrante comparée à d'autres pays.
"Vous allez en France ou même en Côte d'Ivoire, chaque député a un assistant parlementaire. Les députés sont à deux par bureau, vous vous rendez compte ?" s'indigne-t-il. Ces assistants, précise-t-il, ont été obtenus "grâce à l'USAID" dans le cadre d'un programme de coopération, révélant la dépendance aux financements extérieurs.
"L'accessoire suit le principal"
Pour l'ancien député, cette polémique sur les véhicules détourne l'attention des vrais enjeux : "Aujourd'hui, vous polémiquez sur des véhicules, vous vous rendez compte à quel point ça fausse les débats de fond."
Il plaide pour une approche plus globale : "Si vous voulez améliorer notre démocratie, c'est vraiment améliorer les conditions de travail du député mais aussi la qualité de nos députés." Pour lui, "l'accessoire suit le principal", et il faut d'abord régler les questions de fond.
Babacar Abba Mbaye illustre les limites du contrôle parlementaire par son expérience personnelle : "Moi j'ai été député, je vote une loi de règlement. Après, il y a un nouveau régime qui arrive et qui me dit 'tout ce que vous avez voté était faux. Les comptes étaient maquillés, la dette était fausse'."
Cette situation révèle, selon lui, "le problème de notre pays : c'est le contrôle de l'action du gouvernement en temps réel" plutôt que ces "problématiques de véhicules".
L'ancien parlementaire conclut par un appel à la modernisation du système : "Il faut arriver à pousser les partis à se moderniser et avoir l'aspiration d'envoyer à l'assemblée des députés de qualité."
Pour Babacar Abba Mbaye, tant que ces questions structurelles ne seront pas résolues, les polémiques sur les "accessoires" continueront de parasiter le débat démocratique, détournant l'attention des vrais enjeux de gouvernance et de représentativité.
VIDEO
ABBA MBAYE DÉNONCE UNE DÉMOCRATIE FAUSSÉE
L'ancien député pointe une "injustice démocratique" majeure : 130 députés de la majorité élus avec pratiquement le même nombre de voix que l'opposition. Une distorsion qu'il juge "affligeante" et dangereuse pour la stabilité du pays
L'ancien député et président du Mouvement "Convictions" estime que le système électoral actuel pose un grave problème de représentativité, avec une majorité écrasante obtenue grâce au même nombre de voix que l'opposition.
Dans l'émission "Soir d'infos" du 27 mai 2025 sur TFM, Babacar Abba Mbaye n'a pas mâché ses mots concernant les dysfonctionnements du système électoral sénégalais. L'ancien parlementaire et président du Mouvement "Convictions" a pointé du doigt une anomalie démocratique majeure qui, selon lui, menace la stabilité politique du pays.
"C'est quand même affligeant d'avoir une telle puissance à l'Assemblée de 130 députés alors qu'on a quasiment le même nombre de voix que l'opposition", a déclaré Babacar Abba Mbaye, qualifiant la situation de profondément injuste. Cette critique vise directement les résultats des dernières élections législatives qui ont accordé une majorité écrasante au pouvoir malgré un écart de voix relativement faible avec l'opposition.
L'ancien député tire la sonnette d'alarme sur les conséquences à long terme de cette distorsion : "Si les gens ne travaillent pas à changer cela, qu'est-ce qui va les rattraper ? Ce qui va nous rattraper, c'est ce qui s'est passé avec les régimes précédents."
Le spectre des crises passées
Babacar Abba Mbaye établit un parallèle inquiétant avec l'histoire politique récente du Sénégal. Il rappelle que, "une fois que vous passez trois ans de gouvernance, une intercoalition va revenir vous amener en ballotage et on va repartir dans une crise comme on a connu". Cette référence aux crises politiques qui ont fait "12 morts en 2012" et "80 morts" lors d'autres épisodes de tensions souligne l'urgence d'une réforme.
Pour lui, les "points de vulnérabilité du pays tournent principalement autour de la politique", d'où la nécessité d'un dialogue pour éviter que ces tragédies ne se reproduisent.
À la veille du dialogue national sur le système politique, l'ancien de Taxawu Senegal plaide pour une discussion sans tabou sur tous les sujets. "Le plus grand mal qu'on peut faire à notre démocratie, c'est de lui mettre des barrières", affirme-t-il.
L'ancien député estime qu'il faut "travailler sur la qualité du député en tant que tel et faire un système beaucoup plus juste". Cette réforme s'inscrit dans sa vision d'une "démocratie qualifiée" qui répondrait mieux aux aspirations populaires.
Un nouveau mouvement pour "faire le pont"
Babacar Abba Mbaye, qui prépare le lancement officiel de son Mouvement "Convictions", se positionne comme un acteur de la "reconfiguration du champ politique". Ancien membre du Parti socialiste, il critique l'obsolescence des partis classiques qui ont "perdu leur prise sur le réel" et la confiance des Sénégalais.
Son Mouvement ambitionne de "participer à la reconfiguration du champ politique" en développant une "éthique de responsabilité" et en créant "un lien avec les populations pour comprendre que la politique n'est pas une affaire de baguette magique".
Tout en défendant l'amélioration des conditions de travail des députés - il dénonce notamment le fait que seulement huit assistants parlementaires doivent servir tous les députés. Babacar Abba Mbaye appelle à se concentrer sur l'essentiel : "L'accessoire suit le principal, parlons du principal, parlons de l'essentiel."
Cette sortie de l'ancien député intervient dans un contexte où le dialogue national suscite des positions divergentes au sein de l'opposition, certains partis ayant annoncé leur boycott tandis que d'autres, comme le PS et l'AFP ou encore le PDS, ont confirmé leur participation.
LA DIPLOMATIE EN HABITS COLONIAUX
La rencontre du 21 mai entre Trump et Ramaphosa à la Maison Blanche n'avait rien d'un échange diplomatique. C'était, selon l'analyse de Cheikh Thiam, une "chorégraphie de la suprématie" où l'Afrique s'est pliée au script colonial
(SenePlus) - Une scène diplomatique surréaliste s'est jouée le 21 mai dernier à la Maison Blanche, transformant ce qui aurait dû être une rencontre bilatérale classique en spectacle révélateur des persistances coloniales dans les relations internationales.
Le président américain Donald Trump a accueilli son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa en orchestrant ce que l'universitaire Cheikh Thiam, professeur d'études africaines à l'Amherst College, qualifie dans une tribune au Monde de "traquenard" diplomatique. Trump a confronté Ramaphosa à des "preuves supposées de persécution des fermiers blancs" en Afrique du Sud, ressuscitant ainsi les vieux stéréotypes coloniaux.
Selon Thiam, cette rencontre n'était "pas un simple échange diplomatique" mais "un spectacle, une reconstitution des logiques coloniales, dissimulée sous des costumes modernes et les emblèmes de l'État". Le président américain a mobilisé "les caricatures coloniales classiques de l'Afrique : chaos, violence, décapitations – ces images grotesques qui ont longtemps servi à justifier l'intervention impériale".
Face à ces provocations, Ramaphosa a d'abord impressionné par sa maîtrise. L'universitaire note qu'il "a offert une véritable leçon de diplomatie en enseignant subtilement à Trump les vertus de la retenue, du respect protocolaire et de la gouvernance réfléchie". Un moment rare où "le dirigeant d'un pays dit 'en développement' tenant une position de sagesse et de maturité face à la figure de proue de la puissance mondiale".
Mais cette résistance initiale s'est rapidement effritée. Dans un geste que Thiam juge "inquiétant", Ramaphosa a cédé la parole au ministre sud-africain de l'agriculture, John Steenhuisen, un Blanc, reproduisant ainsi "les stratégies coloniales consistant à prouver sa tolérance en mettant en avant des figures blanches comme gages d'inclusion".
Plus troublant encore, la délégation sud-africaine a repris à son compte le discours trumpien en attribuant les violences du pays "non pas aux inégalités structurelles ou aux spoliations économiques, mais aux 'immigrés illégaux'". Le magnat sud-africain Johann Rupert a même ressuscité "le vieux mythe de la paresse africaine et de la dépendance à l'aide sociale".
Pour Thiam, cette séquence révèle "une afrophobie habillée en rhétorique nationaliste, prononcée par des Africains à l'encontre d'autres Africains". La solution proposée lors de cette rencontre ? "Des systèmes de surveillance américains désormais présentés comme les sauveurs du chaos postcolonial", perpétuant ainsi l'idée que "l'Afrique doit être sauvée d'elle-même".
L'universitaire conclut que cette rencontre n'était finalement qu'un "rituel" et "une chorégraphie de la suprématie" où "des hommes blancs parlant au nom des Noirs" et "des responsables africains validant un script suprémaciste" ont rejoué "le même scénario colonial sur les plus grandes scènes du monde".
DISPARITION D’IBOU FAYE, AMADOU DIA BA REND HOMMAGE À UN FRÈRE DE PISTE
Le quintuple champion du Sénégal et ancien médaillé africain du 400 m haies, décédé ce lundi 26 mai. Légende du relais 4x400 m, Faye laisse une empreinte indélébile dans le monde de l’athlétisme.
Amadou Dia Ba (66 ans), seul médaillé olympique sénégalais en athlétisme, rend un hommage empreint d’émotion à l’athlète Ibou Faye, décédé le lundi 26 mai.
Le monde de l’athlétisme sénégalais vient de perdre l’un de ses piliers. Ibou Faye, ancien champion d’Afrique du 400 m haies et membre emblématique du relais 4×400 m, s’est éteint à l’âge de 55 ans. Sportif de haut niveau, homme discret et profondément humain, il laisse derrière lui une empreinte forte.
Un lien fraternel forgé par la piste
La voix chargée d’émotion, le médaillé de Séoul en 1988 se souvient : « C’est vraiment avec tristesse qu’on a appris le décès d’Ibou Faye. Tout le monde connaissait sa légende. » Figure incontournable du 400 mètres haies, Ibou Faye n’était pas seulement un athlète de talent. Il représentait pour ses pairs un exemple d’engagement et une source d’inspiration.
Dia Ba et Ibou Faye partageaient bien plus qu’une discipline. Ils partageaient une vision, une passion pour l’athlétisme, et une admiration réciproque. « Il me disait souvent : « C’est toi qui nous stimule, c’est toi notre idole. À cause de toi, on fait le 400 m haies. On était très proche. Je le conseillais pas mal de fois », confie le vice-président de l’association mondiale des olympiens, membre du bureau exécutif du Comité National Olympique Sénégalais, visiblement touché par la nouvelle. Cette complicité, bâtie sur des années d’effort et de respect, ne s’est jamais dissipée.
Un athlète d’exception
Ibou Faye restera à jamais dans les mémoires comme un champion au palmarès impressionnant : quintuple champion du Sénégal, médaillé d’or aux Jeux africains en 1995 et 1999, recordman du relais 4 × 400 m performance historique aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 (3 min 00 s 64). Amadou Dia Ba n’a rien oublié de cette époque glorieuse: « Il faisait partie de cette équipe que j’ai eu l’honneur de d’amener aux JO à Atlanta avec Jean Gomis comme directeur technique national. Nous étions très bien placés. Le Sénégal avait fini au pied du podium. On a raté de peu la troisième place, voire la deuxième place. Il a fait une très belle course. »
Un sourire éternel
Pourtant, au-delà des chronos et des podiums, c’est l’homme qu’Amadou Dia choisit de saluer aujourd’hui. « Ibou a toujours été discret, humble. Toujours dans son coin, avec son sourire légendaire. C’était lui. » Un sourire qu’il n’a jamais perdu, même bien des années plus tard, lors de leur dernière rencontre à Paris, lors des Jeux olympiques : « Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus. C’était un énorme plaisir. J’ai retrouvé Ibou avec le sourire, l’athlète passionné. »
Dans ce moment de deuil, le directeur du centre de développement de l’athlétisme africain de Dakar, a exprimé sa compassion envers les proches du défunt. « C’est une épreuve particulièrement douloureuse pour sa famille, mais aussi pour toute la communauté sportive, en particulier celle de l’athlétisme sénégalais. J’ai également une pensée pour sa sœur Gnima Faye, ancienne sprinteuse sur 100 mètres. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à l’ensemble des sportifs du pays. Nous sommes tous profondément attristés. Qu’Allah l’accueille dans Son paradis, par Sa grâce », a-t-il déclaré.
Vague d’hommages
Alors que les hommages affluent depuis l’annonce du décès d’Ibou Faye, survenu ce lundi 26 mai, la ministre des Sports Khady Diène Gaye a exprimé sa profonde tristesse face à cette perte. « Ibou Faye était un athlète talentueux et dévoué, dont la contribution à l’athlétisme et au sport en général a été remarquable », a-t-elle souligné.
Très touchée par cette disparition, elle a tenu à adresser un message de solidarité : « Sa disparition est une perte immense pour nous tous. En ces moments de deuil, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches, au monde de l’athlétisme et à l’ensemble de la communauté sportive. »
La championne du monde d’Edmonton (2001), médaille de bronze aux Mondiaux de Paris (2003), Amy Mbacké Thiam, adresse à sa famille et à ses proches ses pensées les plus sincères et émues. «J’ai appris avec une immense tristesse le décès de Ibou Faye. Il était un grand athlète passionné et engagé pour le Sénégal. Plusieurs fois champion d’Afrique et finaliste olympique du relais 4*400m des JO d’Atlanta 96 . »
DIALOGUE NATIONAL, AMNESTY APPELLE À RENFORCER LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES
L’organisation plaide notamment pour le droit de vote des détenus en détention provisoire et une réforme des sanctions pénales portant atteinte à la liberté d’expression.
Ce mercredi 28 mai va s’ouvrir le Dialogue national sur le système politique. Une occasion en or pour aplanir plusieurs angles selon Amnesty international Sénégal. L’instance affirme en effet que les différents partis, que ce soit du pouvoir ou de l’opposition, ont l’opportunité de « renforcer la protection et la jouissance des droits civils et politiques par les citoyens sénégalais. Ces droits sont garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples – des traités dont l’Etat du Sénégal est partie – et la Constitution du pays », lit-on dans le communiqué de l’organisation.
Pour Amnesty International Sénégal, tous les participants doivent reconnaitre et proposer des mesures concrètes pour la réalisation des droits civils et politiques des personnes qui sont privées de liberté. « Il s’agit notamment du droit d’être électeur et d’être éligible pour les détenus en situation de détention provisoire et ceux qui n’ont pas été définitivement condamnés par les juridictions compétentes », poursuit la note qui assure que dans plusieurs pays, cette catégorie de la société peut voter dans des centres de vote installés dans les établissements pénitentiaires ou alors voter par procuration ou par correspondance.
« Amnesty International Sénégal propose également de modifier le code pénal et le code électoral pour laisser aux seuls juges le pouvoir de prononcer la déchéance des droits civiques pour les infractions les plus graves. La déchéance des droits civiques doit être exclue pour les infractions liées à la liberté d’expression telles que la diffamation, les injures publiques, l’outrage, l’offense au chef de l’Etat et la diffusion de fausses nouvelles », insiste l’organisation qui conclut, informant qu’elle va remettre un mémorandum au facilitateur du dialogue national ainsi qu’à l’Etat.