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28 juillet 2025
AMARA DIOUF TOURNE LE DOS AU FC METZ
Fenerbahçe tient sa première recrue de l’été avec l’arrivée de Amara Diouf, jeune pépite sénégalaise issue de Génération Foot. Il s’est engagé avec Fenerbahçe jusqu’en 2030 :
Fenerbahçe tient sa première recrue de l’été avec l’arrivée de Amara Diouf, jeune pépite sénégalaise issue de Génération Foot. Annoncé il y a quelques jours, le transfert du prodige de 17 ans est désormais acté. L’ailier s’est engagé pour six ans avec le club turc, où il poursuivra sa progression en attendant de pouvoir évoluer officiellement à partir de ses 18 ans, en juin 2026.
Suivi depuis plusieurs mois par de prestigieux clubs européens, Amara Diouf a finalement été séduit par le projet présenté par Fenerbahçe. Le club stambouliote a su convaincre le joueur et son entourage. Mais conformément aux règlements de la Fifa, la pépite sénégalaise ne pourra être officiellement inscrite ni disputer de matchs avec l’équipe première avant sa majorité. En attendant juin 2026, où il pourra signer son contrat professionnel définitif jusqu’en 2030, le club a déjà pris les devants en l’accueillant à Istanbul pour amorcer sa préparation.
Le champion d’Afrique U17 a récemment subi une opération de révision des ligaments croisés, conséquence d’une blessure antérieure. Fenerbahçe l’a pris en charge médicalement et a mis en place un programme individualisé mêlant soins, rééducation et développement physique. Le suivi est assuré par l’équipe médicale du club dans un cadre structuré, pensé pour optimiser sa progression.
Alors que son arrivée au Fc Metz, club partenaire de Génération Foot, semblait logique et attendue, Amara Diouf a finalement choisi une trajectoire différente. Au grand dam du président du Fc Metz, qui espérait récupérer le jeune prodige sénégalais.
«Amara ne peut pas partir du Sénégal avant ses 18 ans, en juin 2026. Il a été victime d’une rupture des ligaments croisés puis d’une rechute, donc, il ne sera pas sur les terrains avant janvier 2026. Nous espérons qu’il choisira la voie de la raison», avait soutenu, dans les colonnes de L’Equipe, Bernard Serin. Qui va devoir se résigner à perdre le champion d’Afrique U17.
PAR HABIB DEMBA FALL
MIGRATIONS, COMPASSIONS ET COMPLAISANCES
Le tribunal de l’émotion a rendu son verdict sans appel après que le tribunal du droit a tranché : sept ans de prison et une amende de cinq millions pour le convoyeur de migrants de Mbour. Le verdict a été aussi suivi que le naufrage et ses conséquences.
Le tribunal de l’émotion a rendu son verdict sans appel après que le tribunal du droit a tranché : sept ans de prison et une amende de cinq millions pour le convoyeur de migrants de Mbour. Le verdict a été aussi suivi que le naufrage et ses conséquences.
Malgré la main plus ou moins lourde de la justice – c’est selon -, le convoyeur de migrants au large de Mbour est présenté par une certaine opinion comme un bon samaritain. Il n’aidait pas les jeunes à mourir, mais il les aidait à regagner leur eldorado. Ne dit-on pas qu’en matière de foi, l’intention… fait foi ? L’intention est le soubassement de l’action bénéfique. Elle bénéficie d’une gratification même en cas de raté. Un pourvoyeur de bonheur dont la méchante grande bleue a plombé le noble dessein pour une jeunesse cloîtrée dans le désarroi. Le propos a de quoi surprendre. L’hécatombe de Mbour, qui a suscité émoi et fureur dans l’opinion, ne serait qu’un accident de travail pour des parents de naufragés. Comme le vrai pilote dans son avion ou le commandant de bord certifié sur son navire perdu des radars. Sauf qu’ici, le métier de convoyeur de migrants est clairement cité dans le registre du trafic.
Hélas, lorsque la clameur publique se lève, comme la mémoire ramassant du bois, elle ramène l’histoire qu’elle veut. Elle met ses héros du bon côté de l’histoire, devrais-je dire. Peu importe que les candidats au rêve aient fini dans la gueule d’une mer furieuse, sans sépulture. Peu importe la douleur et les larmes des mères éplorées. Un cauchemar dans la traversée vers le pays des rêves, c’est la rançon d’une gloire illusoire. C’est l’impôt à payer à une aventure inconsidérée. Un ticket vers l’inconnu qui n’est connu que dans les mirages. Peut-être aussi que les familles ont raison dans la grande raison sociale qui place la migration au summum de l’ascenseur social. En effet, les circonstances atténuantes que les familles ont trouvées pour le convoyeur révèlent une différence de perception entre le droit et la société.
Le droit punit le convoyage de migrants comme un trafic d’êtres humains. La société considère les convoyeurs comme des brise-misère. Ce n’est pas un hasard, à vrai dire, que le convoyeur de Mbour soit dépeint, selon certains témoignages largement relayés par la presse, comme le grand frère du coin, posté au bord du gouffre et tendant la main à des jeunes menacés d’un vertige fatal parce que sous l’emprise d’un quotidien difficile. L’acceptation sociale des naufrages en haute mer et la gratitude exprimée aux convoyeurs sont édifiantes sur l’engagement d’une certaine société à ouvrir vaille que vaille les chemins de la réussite matérielle à leurs enfants incapables de réaliser leurs ambitions sur leurs terres.
Plus que les bras, cette société a baissé l’âme parce qu’encore rêveuse face aux chaînes en or, aux bolides et aux palaces des émigrés faisant la promotion de leur propre réussite. Que des Sénégalais dorment dans les bouches de métro ou sous les immeubles ne les décourage guère. Une légende ! Cette attitude révèle bien l’ancrage social de l’émigration, qu’elle soit légale ou non. Elle donne du crédit à la pratique des tontines pour trouver les ressources financières nécessaires au voyage si périlleux.
Elle donne du crédit à la vente de biens immeubles pour trouver six millions à investir dans une aventure périlleuse alors que le vendeur à la sauvette a à peine, sous ses bras, des effets d’une valeur de dix mille francs. Il sera difficile de mener une lutte à cette forme d’émigration tant que la perception en légitime l’existence, soit parce que les pays dits nantis refusent le visa aux jeunes sénégalais, soit parce qu’il est impossible de se réaliser ici. Dans les deux cas, il sera difficile de gommer cette idée qui ferait de l’ailleurs le paradis de la promotion sociale. Cette illusion a la peau dure. De jeunes compatriotes assimilent les actions de sensibilisation sur le côté sombre de ce voyage périlleux à de la méchanceté ou de l’égoïsme.
À leur avis, ceux qui ont réussi n’ont pas le droit d’entraver la progression des autres vers la sortie de misère. Dans la même dynamique, les vidéos envoyés par les jeunes ayant rallié l’Espagne ou les États-Unis, au prix de mille sacrifices, ne facilitent pas le changement de comportement. Même en se frottant au désastre, une meilleure vie est possible ! Le voyage dans les cimetières béants du Sahara, de l’Atlantique, de la Méditerranée et de l’Amazonie se poursuit donc. La ronde des jours macabres continue sur le fil de l’actualité comme une saison des naufragés de la vie sans bout. Et avec beaucoup de bruits et de larmes ! Le désastre habite nos yeux et siffle dans nos oreilles : des plages couvertes de corps sans vie, une mer furieuse qui engloutit des bras valides du continent africain, un désert qui avale des jeunes dans la force de l’âge mais à bout de force puis effondrés d’épuisement.
Leurs yeux ne s’ouvriront sur l’Europe que dans le grand silence de la mort ! Un cauchemar pour les survivants de la furie des eaux et un désastre pour les parents restés sur la terre ferme. Leur mémoire est à jamais habitée par les souvenirs de tragédies à répétition. Et, à chaque fois, il se trouve des candidats pour répéter la tragédie ! Les passeurs ont de beaux jours devant eux, à Agadez, aux portes du désert, sur le territoire libyen et ses groupes armés rançonnant des familles déjà fortement éprouvées, sur la façade méditerranéenne, dans la jungle amazonienne du Darièn, etc. Un drame sans fin presque au même moment où quelques dizaines de jeunes Sénégalais foulaient le sol espagnol dans le cadre de la migration circulaire. La voie légale porte la voix de l’indifférence. Le risque est plus tentant ! Les passeurs de drames ont du succès sur les cendres des illusions sans bout.
KHADY DIÈNE GAYE ESQUIVE LA QUESTION DU STADE SENGHOR
Seize fédérations sportives ont été officiellement installées hier par la ministre des Sports. L'occasion manquée d'éclairer le mouvement sportif sur leur éventuel retour au Stade Léopold Senghor
La cérémonie d’installation, hier, de 16 fédérations sportives, nouvellement élues, offrait l’occasion à la ministre des Sports d’éclairer ces dernières sur les conditions d’un retour au Stade Léopold Senghor où elles avaient leurs locaux. Une question que Mme Khady Diène Gaye a esquivée.
Les fédérations sportives vont-elles reprendre leurs sièges au Stade Léopold Senghor ? On n’en sait rien pour le moment. Le mouvement sportif, qui espérait d’être éclairé par la ministre en charge des Sports hier, lors l’installation des bureaux fédéraux, n’ont reçu aucune réponse allant dans ce sens.
D’ailleurs, Madame Khady Diène Gaye a esquivé la question qui lui a été adressée par Issa Mboup, ancien-président de la Fédération sénégalaise de tennis et par ailleurs vice-président du Cnoss.
«Certaines fédérations avaient déjà des bureaux ici au Stade Senghor. Après réhabilitation, elles n’ont pas repris leurs bureaux. En tant qu’institution, et à partir du moment que vous allez intervenir, nous vous laissons la primeur de la réponse. A tout seigneur, tout honneur», avait dit, dans son discours, le président Mboup.
Dans son intervention, la patronne du sport sénégalais a esquivé la question. Préférant axer sa prise de parole sur le menu du jour, à savoir «l’installation de bureaux de fédérations sportives». Des bureaux que la ministre considère comme des «vice-ministres des Sports», parce qu’investis «d’une mission de service public». Mme Khady Diène Gaye faisant référence à la délégation de pouvoir qui leur est conférée. Avant de réaffirmer la création d’un fonds pour développer le sport et la signature de conventions d’objectifs.
«Dans cet élan, un fonds national de développement du sport est d’ailleurs prévu dans le cadre de la réforme en cours. Dès 2026, des conventions d’objectifs seront établies et signées entre mon ministère et vos fédérations sportives, pour une collaboration encore plus ciblée et efficace», souligne-t-elle.
Pour Mme Gaye, de grands défis attendent le mouvement associatif, qui tournent autour de «la modernisation du cadre législatif et réglementaire, le renforcement du statut de nos sportifs, en assurant leur formation et leur reconversion».
Président de la Fédération de tennis pendant plus d’une décennie, Issa Mboup, venu représenter Diagna Ndiaye, président du Cnoss, est mieux placé pour mesurer l’énormité de la tâche qui attend les présidents nouvellement élus.
«Cette présidence, messieurs les présidents de fédération, vous confère assurément une notoriété, mais elle vous impose avant tout une charge de travail souvent réalisée avec beaucoup d’efforts et de sacrifices dont les résultats ne sont pas immédiats. Mais je pense que pour surmonter ces difficultés, il faut un esprit de groupe… et une résilience à toute épreuve, et ne jamais céder.»
Parlant des Joj 2026 que le Sénégal, en tant que premier pays africain, va organiser, Issa Mboup de souligner que les présidents de fédération nouvellement élus seront les «architectes» de cet événement historique en collaboration avec toutes les parties prenantes.
Par Hyacinthe DIANDY
DES LETTRES SANS REPONSE, DES QUESTIONS SANS REPONSES !
Les fédérations sportives qui avaient, avant réhabilitation, leur siège au Stade Léopold Senghor sont dans le flou. Et pour cause, elles n’arrivent pas à avoir une réponse précise par rapport à leur demande de retrouver leurs locaux dans ledit stade
Les fédérations sportives qui avaient, avant réhabilitation, leur siège au Stade Léopold Senghor sont dans le flou. Et pour cause, elles n’arrivent pas à avoir une réponse précise par rapport à leur demande de retrouver leurs locaux dans ledit stade. Un flou surtout lié au mutisme de la ministre des Sports sur la question.
En effet, beaucoup de fédéraux «Sdf» qui ont contacté Le Quotidien, précisent avoir déjà saisi la tutelle, «avant et après la fin des travaux de réhabilitation du stade». Mais ces derniers de déplorer le fait qu’aucune réponse officielle pour le moment ne leur a été servie.
Hier, lors de la cérémonie d’installation de nouvelles fédérations, c’était une occasion pour la patronne du sport sénégalais de rassurer ses administrés du mouvement associatif. On connaît la suite…
En attendant, la tutelle a pris le soin de déménager ses services de l’immeuble de la Zone B pour les installer au stade. De quoi enfler les inquiétudes des fédéraux qui commencent sérieusement à se poser des questions… toujours sans réponses.
Pour rappel, dans le lot des fédérations qui avaient leur siège au stade, on peut citer, entre autres, celles d’escrime, de handisport, de rugby, de cyclisme, de gymnastique, de jeux de dames, de courses hippiques, de volley, le Centre d’athlétisme. Le Cng de lutte, qui y était, a entretemps migré à l’Arène nationale.
ÉLECTION FSF, UNE COALITION VOIT LE JOUR POUR DÉFIER AUGUSTIN SENGHOR
À moins de deux mois de l’élection à la présidence de la Fédération sénégalaise de football, Abdoulaye Fall, Cheikh Ahmet Tidiane Seck et Elimane Lam ont scellé une alliance autour d’une candidature unique.
Dans un communiqué conjoint Abdoulaye Fall, Cheikh Ahmet Tidiane Seck et Elimane Lam ont officiellement annoncé leur coalition autour d’une candidature unique portée par la première personne citée.
Au Sénégal, à l’approche de l’élection présidentielle de la fédération sénégalaise de football (FSF) d'Août 2025, une nouvelle coalition a vu le jour, hier, jeudi 19 juin. En effet, dans un communiqué conjoint, Abdoulaye Fall, Cheikh Ahmet Tidiane Seck et Elimane Lam ont officiellement annoncé leur coalition autour d’une candidature unique portée par la première personne citée. Le président de l'AS Bambey, Abdoulaye FALL puisque c'est de lui qu'il s'agit, dirigera cette première coalition pour tenter de barrer la route à Me Augustin Senghor qui ne devrait pas tarder à officialiser sa candidature pour un cinquième mandat.
"Après des échanges constructifs et dans un souci d'intérêt supérieur pour notre sport roi, nous avons convenu de joindre nos forces et porter la candidature d'Abdoulaye Fall à la présidence de la fédération sénégalaise de football (FSF)", disent-ils dans le communiqué." Et d'ajouter : "cette décision est le fruit d'une vision partagée et d'une volonté collective de bâtir une fédération forte, transparente et au service de tous les acteurs du football."
Ils appellent ainsi l’ensemble des forces vives du football sénégalais : "clubs, ligues, groupements et autres candidats à rejoindre cette dynamique d'unité et de rassemblement. Il est temps de dépasser les divergences ponctuelles et de travailler main dans la main pour relever les défis et propulser le football sénégalais vers de nouveaux sommets", soutient le trio.
Cette coalition envoie un signal fort aux autres candidats.
L'élection est prévue le 2 août 2025.
31% DES FILLES MARIES AVANT 18 ANS, 9% AVANT 15 ANS
Le mariage précoce des filles reste une sérieuse préoccupation, avec ses conséquences sur leurs études et leur avenir.
Le mariage précoce des filles reste une sérieuse préoccupation, avec ses conséquences sur leurs études et leur avenir.
L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus touchées par le mariage précoce des filles, notamment le Niger qui est l’un des pays où la prévalence est la plus élevée avec 76% des filles mariés avant l’âge de 18 ans et 28% avant 15 ans. Au Sénégal, 31% des filles sont mariés avant 18 ans et 9% avant 15 ans, même si ces 20 dernières années, la prévalence a baissé de 16%. Le constat émane de quatre-vingts (80) acteurs (policiers, gendarmes, élus, enseignants, représentants du Comité départemental de protection de l’enfance, jeunes, acteurs de la santé, décideurs politiques, parajuristes et Badiénu gox) qui se sont retrouvés autour d’un panel de haut niveau avec les acteurs institutionnels sur le mariage des enfants, ce mardi 17 juin 2025 à Thiès, dans le cadre du projet intitulé : «Du communautaire au régional : approche multisectorielle contre le mariage des enfants au Sénégal et élaboration d’un agenda commun avec le Niger.»
C’est dans le but de consolider la lutte contre le mariage d’enfants dans la sous-région que l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) a lancé, en mars 2025, en consortium avec le Réseau Siggil Jigeen (Rsj) et le Conseil sénégalais des femmes (Cosef), ce projet. Ces acteurs évoquent le rapport de l’étude intitulée «Analyses des déterminants sociaux, culturels et économiques des facteurs favorisant les mariages d’enfants dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Tambacounda et Sédhiou» (Adsce/Me), qui a révélé que les raisons évoquées pour justifier le mariage de la jeune fille avant 18 ans sont les grossesses précoces non désirées (67, 20%), la préservation de la virginité de la jeune fille (36, 5%), le respect des traditions et normes culturelles (29, 4%) et le respect des préceptes de la religion (30, 4%)
Ils ont abordé plusieurs questions autour de la «prise en charge et des plaidoyers sur les mariages d’enfants» ; l’«audition et prise en charge des enfants victimes de mariages précoces» ; les «Sanctions pénales des mariages d’enfants» ; la «prise en charge des filles victimes de mariages d’enfants et statistiques» ; les «conséquences des mariages d’enfants sur les victimes et leur prise en charge médicale» ; les «conséquences des mariages d’enfants du point de vue scolaire» ; les «causes et conséquences des mariages d’enfants dans la société» ; l’«Impact psychologique des mariages d’enfants sur la victime».
Les acteurs se veulent unanimes sur le fait que «le mariage d’enfants est une pratique néfaste qui porte atteinte aux droits fondamentaux des enfants, en particulier les filles, tels que le droit à l’éducation (accès et maintien à l’école) et le droit à la santé (grossesses précoces, mortalité maternelle et infantile, maladies). Il constitue une entrave au développement des communautés dans la mesure où il conduit à une limitation des opportunités économiques des filles, favorise leur exclusion et augmente le cycle de la pauvreté».
Pour lutter contre ce phénomène, le Sénégal a ratifié les instruments internationaux et régionaux pertinents, en particulier la Convention sur les droits de l’enfant de 1989 et le Protocole de Maputo de 2003, qui prônent son élimination. Il a également adopté un cadre légal au niveau national (Code de la famille, avec la fixation d’un âge minimum pour le mariage, Code pénal pour les sanctions) et mis en place des stratégies, plans d’actions nationaux, programmes et projets pour lutter contre les mariages d’enfants, conformément aux Objectifs de développement durable (Odd) sur l’égalité des sexes
Financé par l’Assemblée de coopération pour la paix (Blb/Acpp) avec l’appui de l’Agence basque de coopération et solidarité (Avcs), le projet a comme zones d’intervention le Niger et la région de Thiès, au Sénégal. Dans le cadre du projet, l’Ajs, le Rsj et le Cosef organisent une série d’activités de plaidoyer et de sensibilisation à Thiès sur le phénomène du mariage d’enfants. Eu égard à la complexité de la problématique, le projet a adopté une approche multisectorielle et communautaire, afin de réunir les différents acteurs institutionnels pour renforcer la synergie d’actions dans la lutte contre cette pratique néfaste. C’est dans ce contexte qu’est organisé ce panel de haut niveau avec les acteurs institutionnels sur le mariage des enfants. L’objectif général étant de contribuer au renforcement des synergies entre les différents acteurs stratégiques, à travers un espace de dialogue qui permettra de mettre en œuvre une stratégie multisectorielle dans la région de Thiès. Il s’agit, de façon spécifique, de «sensibiliser sur les causes et les conséquences des mariages d’enfants», «faire connaître les sanctions pénales prévues en cas de mariages d’enfants», «faire connaître les prises en charge apportées aux victimes de mariage d’enfants», «permettre aux autorités et aux acteurs stratégiques de connaître le plaidoyer sur les mariages d’enfants», «susciter l’engagement des acteurs impliqués dans la lutte contre les mariages d’enfants»
UN CONTRAT D’ARMEMENT DE 45 MILLIARDS SOUS MACKY SALL DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE
La Division des investigations criminelles (DIC) a été saisie pour élucider les soupçons de détournement et de blanchiment qui entourent cette affaire explosive, impliquant des figures controversées du commerce d’armes.
Un contrat d’armement d’un montant de 45,3 milliards de FCFA, conclu sous la présidence de Macky Sall, fait désormais l’objet d’une enquête ouverte par le parquet financier. Le procureur Alioune Abdoulaye Sylla a saisi la Division des investigations criminelles (DIC) afin de faire la lumière sur les conditions d’attribution de ce marché, entaché de soupçons de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux.
Ce marché, attribué le 30 décembre 2021 à la société Lavie Commercial Brokers-SUARL, avait déjà suscité de vives polémiques en raison des nombreuses zones d’ombre entourant le prestataire et les modalités d’exécution. Selon le quotidien Libération, un audit a relevé des anomalies sur la qualité et la quantité du matériel livré. Plus grave encore, un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) transmis au parquet met en évidence des irrégularités majeures.
Lavie Commercial Brokers-SUARL, créée à Dakar six semaines avant la signature du contrat, était représentée par David Benzaquen, proche de l’ex-marchand d’armes israélien Gaby Peretz. Le numéro de téléphone de la société renvoyait à un courtier nigérien controversé, Aboubacar Hima, alias « Petit Boubé », déjà cité dans d’autres affaires sensibles.
D’après la Centif, « Petit Boubé » avait également ouvert au Sénégal des comptes au nom de ses sociétés Technologie Service International (TSI) et Eurocockpit. Ces entités ont enregistré des mouvements financiers suspects : plus de 3 milliards de FCFA ont transité avant d’être transférés à l’étranger sous diverses formes. Le rapport évoque aussi des retraits en espèces non justifiés : en février 2023, près de 420 millions de FCFA ont été retirés par des individus identifiés, sans explication fournie.
Autre fait troublant : l’avance de 34 milliards de FCFA versée à Lavie Commercial Brokers-SUARL avant l’exécution du marché. Pour la Centif, ce flux massif de liquidités et les opérations suspectes observées pourraient dissimuler un système de pots-de-vin.
L’enquête de la DIC devra établir les responsabilités dans ce dossier qui met à nu les dérives potentielles dans la passation des marchés sensibles sous le couvert du secret défense.
Par Serigne Saliou DIAGNE
MOUSTAPHA DIAKHATE A PLUS PEUR DU VERBE REDUIT
On peut se dire qu’en termes de restriction des libertés publiques, de menaces aux libertés d’opinion et d’expression, de logique de contrôler les consciences et de policer l’espace public, notre pays est en train de battre tous les records
La logique des répressions à l’aveuglette a repris ses plein-droits dans notre pays. On peut se dire qu’en termes de restriction des libertés publiques, de menaces aux libertés d’opinion et d’expression, de logique de contrôler les consciences et de policer l’espace public, notre pays est en train de battre tous les records, en un temps fou. Il ne peut se passer une semaine sans que des menaces ne soient adressées à un acteur du débat public sur ses interventions, ou des convocations policières soient servies pour des opinions émises. Nos services de sécurité et notre Parquet dégainent plus vite que Lucky Luke, à toute supposée incartade, publication sur les réseaux sociaux ou intervention radio-télévisée, qu’on se demandera si une escouade dédiée à scruter du contenu et surtout à disséquer des interventions d’opposants ne serait pas sur pied. Cela, pour faire office de police des pensées et se positionner en tyrans absolus, tapant fort à toute sortie pour installer une peur et empêcher la critique sous toutes ses formes.
Moustapha Diakhaté fait de nouveau les frais d’un rodéo judiciaire qui n’est rien d’autre qu’une entreprise de musellement des voix dissidentes au concert voulant faire de l’inertie, de la couardise et du reniement la norme du débat public. Le pays aura canonisé des saints qui sont détenteurs du pouvoir public et ont la charge de nous diriger, mais c’est un crime que de leur apporter une antithèse, des contre-arguments ou des critiques musclées. L’offense au chef de l’Etat et l’offense à une personne exerçant une partie des prérogatives du président de la République sont les deux matraques tenues au-dessus de toutes les têtes qui oseraient se prononcer dans le débat public. Le Ministère public se trouve toute la liberté de requérir à tout-va des peines d’emprisonnement ferme, tout un procédé pernicieux dans les convocations des individus jusqu’à leur jugement est en branle pour instiguer une peur et les dépouiller de leur dignité. C’est face à un tel esprit que des gens libres et courageux comme Moustapha Diakhaté sont essentiels pour ce qui reste du modèle démocratique sénégalais. Ils ne ploieront pas malgré la lourdeur des sanctions, ils resteront debout malgré tous les efforts déployés dans l’adversité.
Le pouvoir quand il est utilisé pour sa force brute n’est guère différent d’un feu grégeois qui peut facilement consumer l’âme, tordre l’esprit et écarter toute lucidité. En ne se prémunissant pas de retenue, de compréhension et de grandeur, l’ivresse est vite venue et tout ne devient que démonstration de force brute pour faire plier, mettre au pas, créer un climat artificiel de terreur et pousser tous les esprits libres à bout. Sur la durée, certains esprits se lasseront, d’autres se feront dompter, mais il restera malgré tout une horde de têtus. Ceux-ci, droits dans leurs bottes et conscients des prix et sacrifices qui nous ont donné démocratie et libertés, n’hésitent à aucun moment à faire face. Moustapha Diakhaté est de cette trempe, cette catégorie d’hommes libres qui n’ont pas froid aux yeux et que la frousse, le doute ou l’adversité ne font pas détaler. Il est constant dans son verbe, aussi dur soit-il. Cela, il l’a confirmé en disant tout haut qu’il prie sa défense «de ne pas introduire une demande de liberté provisoire».
«S’il faut rester une éternité dans ma prison je le ferai, et je resterai toujours droit dans mes bottes et attaché à mes principes républicains.» Voilà des paroles d’un homme qui ne trahit pas son âme de démocrate et de combattant politique, refusant d’édulcorer son discours pour plaire. Il faut préférer une flopée de condamnations pénales qu’une restriction de vocabulaire pour reprendre le mot de Erri de Luca. Un démocrate dans l’âme, un enfant de la République et tout Sénégalais nourri de l’esprit de débat et de contradiction qui ont toujours fait le charme de la vie publique dans ce pays, ne pourrait se satisfaire de cette entreprise expéditive voulant opposer les geôles à toute voix qui ne verse pas dans le sens de tresser des lauriers à nos nouveaux En hauts d’en haut. Notre Société civile s’est emmurée dans un silence qui ne la grandit guère, après une décennie d’agitations et d’excitations sur tout et rien. On dirait que la plupart de ses membres se sont accordés à la devise dans les harems de souverains médiévaux de ne guère prendre parti au risque de se faire broyer entre des seins. Leur silence et leur refus de s’indigner ont fini d’installer un climat d’injustice et de répression liberticide, où toute critique formulée est un ticket pour la prison.
Une gouvernance sereine se doit d’être faite sans rancune et avec une ouverture d’esprit. La rancune, quand elle nourrit l’autoritarisme, n’est rien d’autre qu’un collier autour du cou, qui s’alourdit à force qu’on compte les coups et qu’on se promet de mâter tous les imprudents. A force de coups de bélier à toute effusion de parole et à tout pavé pondu, on peut se dire que le cou finira par rompre. Il est un temps où dans une chevauchée folle, un cavalier se décide de prendre le temps de casser son pas et d’aller au trot afin de reprendre ses esprits. S’il s’avère qu’il manque au cavalier la lucidité et la grandeur de reconnaître que sa chevauchée peut le mener à l’abîme, sa monture se doit d’être douée d’une raison pour entraver afin de les garder sains et saufs. Ne dit-on pas qu’un cheval de cavalerie doit être aussi intelligent que celui qui le monte ?
TOUBA, LES PHARMACIENS PRIVÉS EN GUERRE CONTRE L’EXERCICE ILLÉGAL DE LA PHARMACIE
Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a annoncé avoir traduit en justice cinq grands dépositaires clandestins, dénonçant un trafic dangereux pour la santé publique.
Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (SPPS) a réaffirmé, jeudi, à Touba, sa détermination à lutter contre l’exercice illégal de la pharmacie, annonçant avoir traduit en justice cinq grands dépositaires de dépôts pharmaceutiques clandestins dans cette ville située au centre du pays.
”Après avoir entrepris toutes les démarches nécessaires pour sensibiliser les populations, nous avons été contraints de traduire ces faussaires en justice. C’est dans ce cadre que les cinq plus grands dépositaires de Touba ont été déférés devant les tribunaux”, a déclaré le président du SPPS, Dr Serigne Ahmadou Bamba Ndour, lors d’un point de presse.
Cette initiative s’inscrit, selon lui, dans le cadre de la lutte menée par le SPPS contre le marché illicite de médicaments et la prolifération de dépôts pharmaceutiques non autorisés à Touba, un phénomène qui constitue une menace grave pour la santé publique.
Les pharmaciens privés exigent l’application rigoureuse de la législation pour éradiquer ce phénomène. Ils assurent bénéficier du soutien de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP) ainsi que du ministère de la Santé.
Dr Ndour et ses collègues ont réaffirmé leur engagement à combattre ce qu’ils qualifient de ”pratiques criminelles”.
Selon eux, tout médicament en dehors du circuit officiel d’approvisionnement tracé par les autorités sanitaires, notamment l’ARP, est considéré comme un faux médicament.
LA SOCIÉTÉ CIVILE FUSTIGE LA GESTION SANITAIRE DU NOUVEAU RÉGIME
Malgré l'adoption d'une nouvelle approche budgétaire axée sur les résultats et l'intégration de la gouvernance numérique, la Cosas déplore les retards dans la déconcentration et appelle à une "augmentation substantielle du financement de la Santé"
Dans un communiqué du 16 juin 2025 parvenu à notre rédaction après sa participation à la revue annuelle du secteur sanitaire, la Coalition des organisations de la société civile pour l'action sanitaire (COSAS) pointe les défis persistants de la réforme budgétaire. Malgré l'adoption du budget-programme et l'intégration de l'Agenda 2050, l'organisation déplore les retards dans la mise en œuvre effective des changements promis.
"Après l’audience qu’a bien voulu lui accorder le ministre de la Santé, le 4 mars dernier, notre organisation a eu honneur d’être conviée à la revue annuelle conjointe, faisant partie du cadre de suivi et d’évaluation du Plan national de Développement Sanitaire et Social (PNDSS 2019-2028).
Destinée à rendre compte des performances enregistrées dans l’exécution de la politique de santé et d’action sociale, elle figure désormais en bonne place dans l’agenda sanitaire national, depuis la réforme en profondeur du dispositif budgétaire de notre pays, avec l’avènement de la gestion axée sur les résultats consacrant le remplacement du budget dit de moyens par celui dit de programme. Ce dernier est construit à partir des politiques publiques, décomposées en programmes auxquels sont associés des objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités d'intérêt général et des résultats attendus. L'atteinte de ces résultats est mesurée par des indicateurs de performance.
Malheureusement cette nouvelle approche pleine de promesses peine à prendre son envol, en raison de pesanteurs bureaucratiques qui handicapent sévèrement le processus de redevabilité interne. Elles freinent la déconcentration de l’ordonnancement et la nomination de l’ensemble des acteurs de la chaîne managériale du budget-programme, sans compter les retards à la mise en place d’une cellule du contrôle de gestion et à la tenue du dialogue de gestion au sein du programme et entre les programmes.
Quatre programmes hérités des anciens référentiels ont été passés en revue :
Le Programme 1 destiné au pilotage, à la coordination et à la gestion administrative.
Le Programme 2 dédié à la santé de base,
Le Programme 3 dévolu à la santé de référence,
Le Programme 4 affecté à la protection sociale.
Cette revue du 29 avril 2025, chargée d’évaluer les performances de l’année 2024 s’est tenue dans un contexte particulier, marqué par deux éléments principaux :
d’une part, un climat social pollué par la rétention des données sanitaires et
d’autre part, l’exigence pour la politique de santé et d’action sociale de s’aligner au nouveau référentiel des politiques publiques, à savoir l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050: pour une transformation systémique, décliné en Masterplan (2025-2034) et en Stratégie nationale de Développement (SND) 2025-2029
La COSAS se félicite du processus d’apaisement du climat social, dans le cadre du pacte de stabilité sociale et à travers des négociations sectorielles au sein du Ministère de la Santé.
Il apprécie également les évolutions positives notées dans la nouvelle lettre sectorielle du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, validée le 25 mars dernier. Il s’agit notamment de mettre les questions de gouvernance au centre de la nouvelle stratégie du secteur, en s’appuyant sur la digitalisation, dans une approche de modernisation de l’administration et de lutte contre la corruption.
De plus, on observe une meilleure prise en compte des problématiques de prévention et de promotion de la santé érigées en programme, ainsi que des déterminants de la Santé, y compris les questions environnementales.
Cependant, au-delà de ces belles résolutions, on note la prédominance de l’esprit de routine sur celui d’innovation.
C’est pourquoi, la COSAS exhorte les nouvelles autorités à se donner les moyens de leur ambition politique pour le secteur, ce qui passe par une augmentation substantielle du financement de la Santé, une gestion vertueuse des ressources matérielles et un management démocratique des personnels."