Si l’autorité coloniale, crainte et impitoyable, n’a pas pu empêcher la circulation de pièces matérielles, comment un autre pouvoir pourrait-il maîtriser le flux de technologies qui ignorent tout des distances ?
Un truculent Baay Faal sillonnait les quartiers populaires de Dakar dans les 1940-50, l’attirail chargé de colliers en cuir à l’effigie de cheikhs mourides, d’un chou de boubous patchworkés, de bijoux accrochés aux rastas ou clinquants aux doigts et aux poignets. C’était le temps où la transition entre le guerrier ceddo et le disciple de Cheikh Ibra Fall s’opérait encore… Le Baay Faal en question avait dans sa besace un lot de fixés sous-verre. L’attraction de son trésor était la pièce « Julli géej ».
Ce souwéer reproduisait la prière de Cheikh Ahmadou Bamba sur la mer, avec l’archange qui vole vers l’érudit pour le récompenser d’une grande et belle mosquée (de Touba). Le Baay Faal voilait ce tableau d’un tissu blanc, et consentait à le montrer quelques petites secondes, contre une pièce de 25 fCfa. Le sous-verre s’est introduit au Sénégal en début 1900, par les pèlerins de La Mecque qui passaient par la Tunisie.
Cet art naïf s’est vite révélé un merveilleux et inespéré outil d’information, de propagande et d’éducation sociale. C’était un quasi-spectacle, par la rutilance des formes et des couleurs de cet art figuratif. Les écoles confrériques l’ont vite pris à leur compte pour séduire la populace, par la puissance de l’image. La religion n’était certes pas représentée sous ses meilleurs traits et dignités, mais l’adhésion des populations, surtout non instruites, était très active.
L’affaire était telle que le Gouverneur général de l’Aof, William Merlaud-Ponty, dans les années 1910, a émis une circulaire administrative pour censurer la représentation religieuse par le sous-verre au Sénégal, afin de casser le mouvement. L’édit est suivi d’une intraitable rigueur au début, avant de s’avérer peu efficace par la suite. Dans le livre « Peinture sous verre du Sénégal » de Michel Renaudeau et Michèle Strobel, on lit un passage de cette circulaire : « On ne saurait nier quel merveilleux instrument de propagande constitue ici la propagation à des milliers d’exemplaires de ces gravures grossières, hautes en couleur, présentant les défenseurs de la seule vraie religion sous le jour le plus favorable ».
Un propos édifiant sur la peur face à l’appropriation obstinée des masses. Encore que souwéer était démocratique, logeant autant dans les masures que dans les palais. Avec les restrictions sur le fait religieux, les sujets sociaux vont être mieux traités, rendant encore plus populaire cet art figuratif. La peinture sous-verre va passer l’étape de sa première vigueur, posant les premiers pas vers sa timide désuétude, avec la popularité de la photographie dès 1960.
On était maintenant loin du daguerréotype. Les photos, quoique n’ayant pas encore à l’époque toutes leurs couleurs, devenaient de moins en moins un luxe. Des maisons avaient, sinon un poster d’une vedette, la photo du patriarche ou de la matriarche décorant souverainement le mur du salon. La photographie était plus réelle. Elle entraîne plus de fantasmes et agite mieux l’imagination, forgeant par là une nouvelle définition de la foi, de la politique, des idéologies, bref, de la révolution.
La photo, comme le sous-verre et tous les autres médias qui vont suivre, réduit les distances entre les temps, les espaces, les esprits, les sens. Qui peut mesurer les effets sur la marche de l’Histoire des photographies de Serigne Touba et des six dernières qui sont parues en 2020, du Che Guevara, des évènements Mai-68, de « la Fillette et le vautour », du « Tank Man », de « La petite fille brûlée au Napalm », d’Emett Till tué et défiguré, … ? Artistes-photographes, photojournalistes, portraitistes de studio-photo, anonymes capteurs d’un instant fugace, entre autres, tous ont participé à défricher des sentiers nouveaux dans les pensées et les démarches sociopolitiques. Mais si ceux-là ont bougé les lignes en fouettant l’imagination, allez donc penser l’impact quand l’image peut bouger, parler et interagir. Passons même sur les mass-médias (tv, cinéma, publicité, etc.) qui ont bouleversé et corrompu jusqu’à d’autres cultures.
L’intelligence artificielle est dans une tout autre forme d’accélération, faisant et défaisant les nœuds les plus complexes. Si l’autorité coloniale, crainte et impitoyable, n’a pas pu empêcher la circulation de pièces matérielles, comment un autre pouvoir pourrait-il maîtriser le flux de technologies qui ignorent tout des distances ? De la propagande socio-religieuse immortalisée sous verre, à ces pixels qui naviguent nos quotidiens, la même quête demeure : figer l’instant pour mieux transcrire une époque. Si l’image n’a plus besoin de cadre, elle n’a jamais cessé d’être un miroir tendu, un griot silencieux qui parle à tous. Il lui faut s’exprimer avec responsabilité et éthique, mais sa liberté reste fondamentale.
PAR IBRAHIMA KHALILOULLAH NDIAYE
UN MONDE ORPHELIN DE LEADERS HUMAINS
L’indescriptible et incompréhensible conflit soudanais qui met en exergue l’égo surdimensionné de deux rivaux pour l’accaparement du pouvoir, la vague de réfugiés qui s’ensuit, les escarmouches entre le Rwanda et la République démocratique du Congo...
«So much trouble in the world », disait Bob Marley dans un titre éponyme contenu dans l’album « Survival », sorti en 1979. Une réalité qui colle au contexte mondial actuel où les conflits interétatiques semblent avoir repris du poil de la bête alors que depuis la fin de la bipolarisation Est-Ouest les conflits devenaient surtout intra-étatiques et asymétriques.
Le feuilleton Israël-Iran, dans le prolongement du génocide perpétré en mode direct à Gaza et qui ne semble point émouvoir l’Occident sinon qu’en géométrie variable, les bombardements répétés ces derniers mois par Israël pour réduire l’arsenal du Hezbollah ou des Houthis, le conflit russo-ukrainien qui dure depuis 4 ans déjà… Mais aussi, l’indescriptible et incompréhensible conflit soudanais qui met en exergue l’égo surdimensionné de deux rivaux pour l’accaparement du pouvoir, la vague de réfugiés qui s’ensuit, les escarmouches entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (Rdc), le conflit propre à ce dernier pays qui s’enlise depuis la mort de Mobutu dans la logique de contradictions de ses richesses immenses…
Une des conséquences de ces prises de l’humanité avec elle-même reste les déplacements de personnes symbolisés par des vagues de réfugiés. Et pourtant, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés est contraint de supprimer environ 3 500 postes en raison de problèmes de financement. Cette réduction des effectifs, apprend-on, entrainera une diminution d’environ 30 % des coûts de personnel à l’échelle mondiale. Ces suppressions de postes s’inscrivent dans un contexte de crise financière pour l’organisation qui doit réduire ses coûts pour faire face à un manque de financement.
L’organisation onusienne, confrontée à une échappée du soubassement de sa création par son rôle de garant de la paix et de la sécurité mondiales avec ces multiples conflits, n’a eu de cesse d’alerter ces derniers mois sur les risques de famine, de faim dans de nombreux pays, principalement ceux confrontés à des conflits et des vagues de réfugiés. Au moment où l’humanité a plus que produit pour nourrir la terre entière, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (Fao) met l’accent, dans son dernier rapport du 16 juin dernier, sur les risques de famine au Soudan, en Palestine, au Soudan du Sud, en Haïti et au Mali dans les prochains mois si « aucune action urgente n’est entreprise ».
Une humanité qui se déshumanise. Des drames qui n’alertent pas. Une fraternité qui se meurt. Un monde sans repères. Une crise versant d’un enrichissement à l’extrême pour certains. La redistribution des cartes après la Guerre froide tout comme la montée en puissance de certains pays comme ceux du Brics redessinent les contours d’un Nouveau Monde sans dénier aux États-Unis leur puissance militaire et économique. Au nom de cette dernière, le Pays de l’Oncle Sam assume un leadership au nom de ses intérêts propres. Sans œuvrer à la paix mondiale qui devrait être son leitmotiv pour un monde meilleur. Une superpuissance militaire, une économie florissante, un monde en course effrénée vers les technologies les plus puissantes.
Mais en manque de leaders ; de guides humains. L’un des derniers où le plus grand connu de ces dernières années est Nelson Mandela qui, à l’instar de nombreux grands hommes dans l’histoire, a prôné et œuvré pour le pardon, la réconciliation des hommes. Pour que l’humanité se retrouve avec elle-même. Loin des menaces que nous sert, à longueur de sorties, le président américain qui veut une nouvelle Amérique qui déporte des émigrants alors que l’histoire de l’humanité est façonnée et bâtie sur les migrations. Une Amérique dont le président n’hésite pas à déterminer du moment de liquidation du guide suprême iranien Ali Khamenei, fort de ses convictions du moment.
Du genre : « Nous contrôlons désormais complètement et totalement l’espace aérien iranien ». Ou encore, l’Iran dispose d’« équipements défensifs, en grande quantité, mais ils ne sont pas comparables aux trucs fabriqués, et produits par les Américains. Personne ne fait mieux que les bons vieux États-Unis ». Avec presque l’acquiescement d’un G7 éclopé du départ précipité du président Trump dont le retour au pouvoir sonne comme une course trépidante à l’accomplissement de ses désirs. Le monde ne retrouvera ses attributs humains qu’en conjuguant avec amour et prévenance entre tous les fils d’Adam. Mais surtout en mettant en avant des leaders humains et conscients d’un rôle historique à jouer.
« Laisser la haine à ceux qui sont trop faibles pour aimer », nous recommandait un autre grand monsieur Martin Luther King. Envie de paraphraser Joseph Hills de l’emblématique groupe Culture qui disait dans « Humble African » : « Je prie pour la venue du jour où nous pourrons tous partager ce que nous avons en commun et montrer au peuple l’amour que nous avons à donner ».
PAR ISMAILA DIALLO
RÉPONSE AU DÉPUTÉ GUY MARIUS SAGNA
Les groupes parlementaires bénéficient d’indemnités de fonctionnement mensuelles, strictement encadrées. Il arrive même que certains collègues contractent des avances pour des besoins urgents.
Quand le député Guy Marius Sagna nous parle de rupture et d’orthodoxie budgétaire, il serait honnête qu’il commence par balayer devant sa propre porte.
Double prise en charge : un non-dit gênant
M. Sagna est membre du Parlement de la CEDEAO. Il perçoit, à ce titre, des indemnités journalières conséquentes, prises en charge par l’institution communautaire… tout en continuant à bénéficier du soutien logistique et financier de l’Assemblée nationale du Sénégal. Voilà une rupture à géométrie variable dont il peine à nous expliquer la logique.
Peut-il nous indiquer le montant mensuel des indemnités qu’il perçoit de la CEDEAO ? La transparence commence par l’exemplarité.
Sukëru Koor ou mémoire sélective ?
Le député Sagna affirme avoir reçu du Sukëru Koor de son groupe parlementaire. Par qui, exactement ? Pour rappel, ces pratiques clientélistes datent de la 14e législature. Elles ont été bannies par la 15e législature. Confond-il volontairement les périodes ? Ou bien regrette-t-il que les circuits parallèles de distribution aient été asséchés ?
Indemnités des groupes parlementaires : un mécanisme balisé
Les groupes parlementaires bénéficient d’indemnités de fonctionnement mensuelles, strictement encadrées. Il arrive même que certains collègues contractent des avances pour des besoins urgents. Guy Marius Sagna lui-même devait 500 000 francs au groupe parlementaire Yewwi. Parlons donc de rigueur, mais en vérité.
Rapport de la Commission de contrôle : absent ou absentéiste ?
M. Sagna s’indigne du « retard » dans la publication des rapports de la Commission de comptabilité et de contrôle. Ce qu’il oublie de dire, c’est qu’au moment même de ses accusations, les membres du bureau de ladite commission étudiaient le rapport. Il devrait savoir cela… sauf s’il ne participe pas aux travaux.
S’il ne reçoit plus les convocations, a-t-il démissionné ? Ou son absence chronique trahit-elle un désintérêt pour les responsabilités qu’il prétend revendiquer ?
Un contexte à ne pas falsifier
La 15e législature n’a été installée qu’en décembre 2024, après dissolution. Comment produire un rapport annuel sur une période où aucune réunion n’avait encore été tenue ? Il faut être de mauvaise foi – ou vouloir distraire le public – pour ne pas le reconnaître.
La vérité, c’est que la 15e législature a enclenché une rupture réelle.
La ponctualité aux séances est redevenue la règle ;
Des réformes ambitieuses sont engagées sur le règlement intérieur, administratif et financier ;
Un manuel de procédures pour l’évaluation des politiques publiques est en cours de finalisation
Nous refusons que l’Assemblée du peuple – qui porte aujourd’hui tant d’espoirs – soit prise en otage par un discours moralisateur qui ne s’applique pas à lui-même.
Nous travaillons. Nous réformons. Nous avançons.
J’ai respecté Guy Marius Sagna. Sincèrement.
Mais à force de le côtoyer de près, ma déception est à la hauteur de mes attentes.
Le peuple mérite mieux que des contradictions en bandoulière.
GRÈVE PROLONGÉE DE 24 HEURES DANS LES PALAIS DE JUSTICE
Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) poursuit sa mobilisation avec une nouvelle journée de grève annoncée pour ce vendredi 20 juin. Face à l’absence de réaction du gouvernement, il dénonce un mépris persistant de leurs revendications.
Le bras de fer se durcit entre le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) et le gouvernement. Après une grève de 48 heures les 18 et 19 juin 2025, qui a connu un fort taux de participation à travers le pays, le SYTJUST annonce une nouvelle journée de grève de 24 heures ce vendredi 20 juin, à partir de 8 heures.
Dans un communiqué rendu public, le syndicat exprime son indignation face au « silence assourdissant » des autorités gouvernementales.
Cette absence totale de réaction est jugée inacceptable par les syndicalistes, d’autant plus que le service public de la Justice est déjà complètement paralysé au niveau national.
Mêmes revendications et appel à la mobilisation
Les principales revendications du SYTJUST demeurent inchangées et visent une amélioration significative des conditions de travail et de la carrière des agents de la Justice.
« L’alignement de tous les greffiers à la hiérarchie A2 ; le reclassement des fonctionnaires et agents non fonctionnaires des hiérarchies B et C – disposant d’au moins cinq années d’ancienneté – dans le corps des assistants des greffes et parquets et la satisfaction intégrale des doléances énumérées dans le préavis de grève déposé le 7 février 2025 », sont les principales revendications des grévistes.
Le Bureau Exécutif National (BEN) du SYTJUST dénonce une attitude de déni de la part du gouvernement et alerte sur les conséquences d’un conflit qui risque de s’enliser. Une telle situation serait, selon le syndicat, « au grand détriment 2des justiciables et du bon fonctionnement des institutions judiciaires ».
Le SYTJUST lance un appel à tous les travailleurs du secteur de la Justice à rester mobilisés, vigilants et solidaires, dans l’attente d’une prise en charge effective de leurs revendications par les autorités compétentes.
GUY MARIUS SAGNA EXPOSE LES DÉRIVES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
En six mois de mandat, le député de la majorité affiche un activisme parlementaire, mêlant interpellations du gouvernement, plaidoyer local pour Ziguinchor et dénonciation des dérives de l’institution parlementaire.
En six mois de mandat, le député de la majorité Guy Marius Sagna affiche un activisme parlementaire, mêlant interpellations du gouvernement, plaidoyer local pour Ziguinchor et dénonciation des dérives de l’institution parlementaire.
Le député élu sous la bannière de la coalition au pouvoir se livre à un exercice de redevabilité. Dans une déclaration publique publiée ce jeudi, il revient en détail sur son action parlementaire, chiffres à l’appui.
267 initiatives parlementaires déposées
Durant ce semestre législatif, M. Sagna a initié 267 actions parlementaires, dont 264 questions écrites, 2 propositions de résolution pour la création de commissions d’enquête et 1 proposition de résolution visant à la mise en accusation de l’ancien président de la République. Des initiatives qui traduisent, selon lui, "une volonté de ne pas faire de la députation un mandat passif mais une force de contrôle de l’exécutif et de veille citoyenne".
Parmi ces initiatives, 28 concernent le département de Ziguinchor, dont il est originaire, soit plus de 10 % de son activité parlementaire. Il y évoque notamment des problématiques d’accès à l’eau, des irrégularités dans les établissements de santé, la vétusté des infrastructures éducatives et le dysfonctionnement de services publics locaux.
Trois résultats concrets mis en avant
Guy Marius Sagna cite trois exemples de résultats issus directement de ses démarches :
L’alerte sur des malversations à Ziguinchor : il évoque des détournements de recettes du port et un conflit d’intérêts entre la Chambre de commerce et un établissement hôtelier, ayant conduit le gouvernement à prendre des mesures de protection des ressources économiques locales.
Le paiement partiel des salaires des volontaires du service civique national, suite à son interpellation du Premier ministre.
L’arrivée d’une ambulance au poste de santé de Gassane, annoncée pour le 14 juin 2025, fruit de son intervention auprès du ministère de la Santé.
Un plaidoyer pour une gouvernance transparente
Au-delà des chiffres, le député dénonce avec vigueur certaines pratiques qu’il juge contraires à l’esprit de sobriété et de rigueur prôné par son parti, PASTEF : distribution de denrées et de billets de pèlerinage aux députés, absence de transparence sur les appuis financiers des groupes parlementaires, non-publication des rapports de la Commission comptabilité dont il est membre, et manque de concertation sur des décisions importantes, notamment l’achat de véhicules pour les députés.
À ceux qui l’interpellent sur cette dernière question, il répond : "Les enjeux qui m’occupent sont plus holistiques. J’ai saisi le gouvernement en janvier 2025 pour interdire ou encadrer l’achat de voitures inadaptées à notre réalité d’un des 30 pays les plus appauvris du monde."
Fidèle à ses références militantes, Guy Marius Sagna cite tour à tour Mamadou Dia, Thomas Sankara et Amílcar Cabral pour rappeler que la députation ne doit pas être un privilège, mais une charge au service du peuple : "Notre loyauté est envers le confort du peuple – notre seule boussole – et non envers des commodités personnelles ou politiques."
Une démocratie parlementaire à refonder
En appelant à une “démocratie intra-parlementaire féconde”, il invite à un changement de culture au sein même de son groupe parlementaire et de l’Assemblée nationale dans son ensemble. Il réclame plus de collégialité, de transparence et de rigueur dans l’usage des fonds publics.
"Il est possible, d’ici à décembre 2025, de mettre un terme aux pratiques qui ne sont pas conformes avec la situation de notre peuple et de notre pays", assure-t-il, misant sur une émulation vertueuse entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire pour un Sénégal plus juste.
SAMUEL ETO'O ACCUSÉ DE DÉTOURNEMENT
Le patron de la Fecafoot est dans la tourmente après la révélation de virements suspects totalisant près d'un million de dollars vers ses comptes au Qatar. L'ex-attaquant invoque des contraintes réglementaires pour justifier ces transactions controversées
(SenePlus) - Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) fait face à de nouvelles accusations. Des documents bancaires et administratifs circulant sur les réseaux sociaux pointent des virements suspects vers ses comptes personnels, liés à deux matchs internationaux des Lions indomptables en 2023. Samuel Eto'o dément tout enrichissement personnel et dénonce une campagne de désinformation.
La première polémique concerne la rencontre entre le Cameroun et le Mexique, disputée aux États-Unis le 10 juin 2023. Selon les documents diffusés en ligne, une somme de 500 000 dollars, initialement destinée à la Fecafoot, aurait été versée sur un compte personnel de Samuel Eto'o domicilié à la Qatar National Bank à Doha, rapporte Jeune Afrique.
L'entourage de l'ancien attaquant du FC Barcelone conteste ces accusations en invoquant des contraintes réglementaires américaines. « La Fecafoot ne disposant pas de numéro fiscal américain (TIN), aucune transaction financière ne pouvait légalement être menée par la fédération sur le sol américain », explique un proche contacté par JA. Ce numéro d'identification fiscale, délivré par l'administration fiscale américaine (IRS), est effectivement indispensable pour toute opération contractuelle ou bancaire aux États-Unis.
Selon cette même source, le Comité d'urgence de la Fecafoot aurait autorisé son président à servir d'intermédiaire bancaire, disposant des autorisations américaines nécessaires. L'objectif était de faire appel à des promoteurs spécialisés dans l'organisation de matchs amicaux, chargés ensuite de couvrir les dépenses liées à la rencontre contre le Mexique.
Le second volet de la controverse porte sur la rencontre face à la Russie, jouée à Moscou le 12 octobre 2023. Une correspondance émanant de la Fédération russe de football atteste qu'un virement de 455 056 euros a été effectué le 4 octobre 2023 vers un compte ouvert au nom de Samuel Eto'o, toujours à la Qatar National Bank, d'après Jeune Afrique.
Un document interne à la Fecafoot daté du 2 octobre et signé par le coordinateur général Benoît Angbwa - alors encore en poste mais depuis écarté - confirme l'utilisation de ces coordonnées bancaires. Une nouvelle fois, Samuel Eto'o est soupçonné d'avoir détourné des fonds destinés à sa fédération.
Son entourage invoque cette fois les sanctions internationales visant la Russie pour justifier cette procédure. « La Russie ne peut plus effectuer de paiements en dollars ou en euros. Les règlements se font désormais en devises de pays partenaires comme le yuan chinois ou le riyal qatari », précise l'interlocuteur de Jeune Afrique. Or, la Fecafoot ne dispose que d'un compte en francs CFA. « Elle n'a même pas de comptes bancaires en Europe. Alors en Chine ou au Qatar, n'en parlons pas ! » ajoute le proche de Samuel Eto'o.
Face à cette contrainte, le Comité d'urgence de la Fecafoot se serait réuni le 29 septembre 2023 pour mandater « à titre exceptionnel » son président. L'objectif était de mettre à disposition de la fédération russe un compte en devise convertible afin de faciliter la transaction - en l'occurrence, celui de Samuel Eto'o qui aurait joué les intermédiaires bancaires.
« Ceux qui pensent avoir levé un lièvre se trompent. Il ne s'agissait en rien d'une décision personnelle du président, mais d'une réponse pragmatique à une situation exceptionnelle », conclut la source proche du président de la Fecafoot, rapporte Jeune Afrique.
Ces nouvelles accusations s'inscrivent dans un contexte de tensions récurrentes autour de la gestion de la Fédération camerounaise de football. Elles relancent les questionnements sur la transparence financière au sein de l'instance dirigée par l'ancien international camerounais, qui avait déjà fait face à plusieurs polémiques depuis sa prise de fonction.
JOJ 2026, UN LEVIER POUR L’EMPLOI DES JEUNES ET LE TOURISME
Les Jeux olympiques de la jeunesse, prévus du 31 octobre au 13 novembre 2026, sont appelés à devenir un catalyseur de développement économique pour le Sénégal.
Les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2026, au-delà de leur dimension sportive, doivent donner au Sénégal les abrite l’opportunité de “générer des retombées économiques” à travers le tourisme et l’employabilité des jeunes, a préconisé, jeudi, Ahmadou Al Aminou Lo.
“Nous ne voulons pas que les JOJ soient juste du sport. Nous voulons impulser une dynamique pour montrer ce que les Jeux peuvent apporter au tourisme mais surtout à l’employabilité des jeunes”, a déclaré le ministre chargé du Suivi, du Pilotage et de l’Evaluation de l’Agenda national de transformation “Sénégal 2050” à la présidence de la République.
Les Jeux olympiques de la jeunesse, édition 2026, se dérouleront u Sénégal du 31 octobre au 13 novembre.
Intervenant lors d’un panel organisé à l’occasion de la Journée des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, M. Lo a insisté sur la nécessité de “capitaliser et de former des jeunes” dans divers domaines comme la restauration, l’hôtellerie, l’évènementiel à travers le concept dénommé “JOJ Impact”.
Il a ainsi suggéré de faire du pôle urbain de Diamniadio, situé à une trentaine de kilomètre de Dakar, l’épicentre du “JOJ Impact” en vue de réussir cette ambition.
“Nous devons pouvoir avoir des impacts socioéconomiques de l’agenda Sénégal 2050. Au-delà des infrastructures, nous devrons évaluer et savoir ce qu’il a apporté au développement socioéconomique du Sénégal”, a poursuivi M. Lo.
Il a également recommandé une “structuration” des villes dans une perspective de favoriser l’investissement, l’emploi et les services.
“L’aménagement est le levier stratégique. Tout doit être au niveau de la territorialisation de nos politiques économiques. Il faut qu’on restructure l’espace, qu’on organise la croissance, l’inclusion et l’efficience”, a conclu Ahmadou Al Aminou Lo, anciennement secrétaire général du gouvernement.
Le directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (ASPT), Adama Ndiaye a, pour sa part relevé l’importance de créer des aménagements dans la durabilité.
“Il faudrait des aménagements pour permettre à ceux qui voudraient circuler à l’intérieur de la plateforme, de le faire à travers une mobilité verte comme des pistes cyclables, des allées piétons, un reboisement ainsi qu’une signalétique qui correspond à une labellisation éco-lab”, a-t-il préconisé.
Il a estimé que cette approche pourrait faire de Diamniadio “une ville verte qui respire”, dans laquelle l’on circule “aisément” et qui “attire” les investisseurs.
La Journée des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose a été aussi l’occasion, pour les partenaires publics et privés et les promoteurs implantés dans la zone, de faire des communications sur les services qu’ils offrent.
L'ENDETTEMENT QUI DIVISE LES ÉCONOMISTES
Le recours massif du Sénégal au marché financier de l'UEMOA fait débat. Avec 2500 milliards de francs CFA mobilisés en 15 mois, Kadialy Gassama et Ousmane Biram Sané s'opposent sur les causes et les conséquences de cette stratégie
Kadialy Gassama : « Ce recours massif est triplement défavorable au Sénégal
- Dr Ousmane Biram Sané : « S’endetter sur le marché est une volonté du peuple… »
Le recours massif de l’Etat du Sénégal au marché régional des titres de l’UMOA de près de 2500 milliards de frs en 15 mois de pouvoir Diomaye/Sonko fait débat. Ce 19 juin, l’Etat cherche 300 milliards de frs sur le même marché. En mars 2025, 405 milliards ont été obtenus par le même procédé pour financer le déficit budgétaire. Les avis restent partagés à ce recours massif de l’Etat au marché financier régional de l’UEMOA. L’économiste Kadialy Gassama y voit tout simplement une carence du nouveau régime à accéder aux marchés financiers dont les conditions de financement sont plus douces. L’économiste‐financier, Dr Ousmane Biram Sané défend par contre le Gouvernement en estimant le re‐ cours massif au marché financier régional n’est que la traduction de la volonté du peuple qui a autorisé le régime à s’endetter sur le marché au lieu d’utiliser la « rétrograde » planche à billets. Seulement tous les deux convergent à dire que le marché financier régional ne saurait être une alternative à la Banque mondiale et au Fonds moné‐ taire international (FMI)
A travers une interpellation à l’endroit du Gouvernement en date du 02 juin dernier, le député Thierno Alassane Sall informait l’opinion d’un endettement massif du nouveau régime. Le recours au système du marché financier régional UMOA‐Titres entre le 3 mai 2024 et le 30 mai 2025 a permis au gouvernement sénégalais de mobiliser 1694 milliards de francs CFA. Il faut y ajouter 405 milliards de frs en mars 2025 pour financier le déficit budgétaire et 300 milliards de frs ce 19 juin pour le financement de projets structurants. Ente ces deux gros chiffres, d’autres montants moins importants ont été mobilisés. En 15 mois de pouvoir, le régime Diomaye/Sonko a grossi l’enveloppe de la dette sénégalaise de plus de 2500 milliards de frs. Cette ruée massive vers l’argent sous‐régional peut‐ elle alors s’expliquer par le fait que le FMI et la Banque mondiale continuent à fermer les robi‐ nets en exigeant des autorités la publication des statistiques après le scandale des accusations des comptes truqués du régime de Macky Sall ? Ce recours est‐il une carence de l’Etat ?
Kadialy Gassama opte pour la seconde question. « Ce recours massif au marché financier de l’UEMOA dénote de la carence du Sénégal à l’accès à des marchés financiers dont les conditions de financement sont plus douces et particulièrement au FMI et autres organismes financiers comme la BM, la BADEA, la BAD…et même des fonds souverains de pays développés ou arabes », souligne notre interlocuteur. Ce dernier d’ajouter que « le recours massif au marché financier de l’UEMOA à des taux d’intérêt exorbitants autour de 7% contre des taux d’intérêts concessionnels du FMI entre 1 et 3% est triplement défavorable au Sénégal. La fréquence mensuelle des emprunts dénote des réactions au jour le jour de nos argentiers et augmente la vulnérabilité de nos finances publiques.
En outre, le marché financier n’est pas extensible à souhait compte tenu des ressources limitées par rapport aux besoins de financement. Enfin les taux d’intérêt au niveau du marché monétaire sont exorbitants et creusent davantage l’endettement du Sénégal à un rythme soutenu ».
L’ancien directeur général du Marché au Pois‐ son de Pikine se désole du fait que « les emprunts du Sénégal dans le marché financier de l’UEMOA ne sont pas destinés à l’investissement pour des projets, ils sont destinés au fonctionnement compte tenu de la baisse des recettes budgétaires avec le ralentissement économique surtout dans les BTP, le secteur primaire et dans le secteur informel »
Dr Ousmane Biram Sané : « s’endetter sur le marché est une volonté du peuple… »
Dr Ousmane Biram Sané démonte les arguments avancés comme une carence du Gouvernement sur le recours massif au marché régional. « C’est une décision du peuple à travers le Parlement qui a voté la Loi de finances 2025. Le Gouvernement ne fait qu’appliquer la volonté du peuple. C’est le peuple sénégalais qui a autorisé le Gouvernement à s’endetter sur le marché au lieu d’utiliser la « rétrograde » planche à billets. Depuis le début des années 2000, nous sommes passés d’une économie d’endettement à une économie de marchés financiers. Je ne vois pas d’alternative à l’endettement du moins au bon endettement. Le bon endettement, c’est celui qui est demandé par le peuple et pour le peuple. Le bon endettement, c’est celui qui est transparent, productif et soumis aux audits de redevabilité. Tant qu’un franc ou un centime de dette n’est pas détourné ou corrompu, il est permis de s’endetter pour relancer la machine économique et sociale », souligne l’ancien Directeur national de la Bourse régionale des va‐ leurs mobilières (BRVM).
Le marché régional, une bouée de sauvetage contre le FMI et la BM ? Le Sénégal peut‐il se passer du FMI et de la BM ?
Le DR Ousmane Biram Sané dégage en touche et estime qu’il n’est pas possible pour le Sénégal de se passer du FMI et de la Banque mondiale qui « nous appartiennent parce que nous sommes membres. Nous sommes présents aux AG et représentés au Conseil d’administration. Le Guichet concessionnel de l’IDA a financé beaucoup de projets de développement du Sénégal dont le secteur eau ». « Les marchés du financement sont plus complémentaires que concurrents. Donc ce ne sont pas des alternatives. Exemple, la contrepartie du Sénégal au financement du Projet sectoriel Eau en 1997 a été financée par un prêt commercial du Consortium Citybank CBAOFPE pour 11 milliards de frs à l’époque où le duo Sakho-Loum était aux finances », tient‐il à préciser.
L’économiste‐consultant estime alors que le marché régional de l’UEMOA n’est pas une bouée de sauvetage. « C’est un instrument financier à part entière comme ceux des institutions de Breton Woods. Le système financier est riche et varié en termes d’instruments. Tous les économistes avertis connaissent le leadership du FMI et de la Banque mondiale, donc mieux vaut les avoir avec soi que contre soi. Cela étant dit, il faut relever que tout Etat souverain doit compter d’abord sur soi avant de se tourner vers l’autre. Le Sénégal est un beau et solide pays qui sera résilient à cette passe difficile, mais bienfaitrice quelque part car nous allons tous nous ajuster à l’essentiel, c’est-à-dire le travail et c’est ça l’invite à adresser au Peuple », estime le Dr Ousmane Biram Sané.
Kadialy Gassama s’accorde avec le Dr Sané pour dire que le Sénégal ne peut pas se passer du FMI et de la Banque mondiale. « Le FMI est une institution financière mondiale où l’ensemble des pays du monde environ 190 sont membres. Aucun Etat en situation de crise financière et économique ne peut se passer de cette institution dont la mission est la régulation du système économique pour prévenir les crises financières comme en 2008 où on a assisté à l’effondrement du système financier international », précise Kadialy Gassama. « Il faut faire revenir la confiance entre le Sénégal et les partenaires financiers multilatéraux et bilatéraux. Le souverainisme financier et monétaire est loin d’être opérationnel avec nos capitaux internes encore très faibles » conclut l’ancien directeur général du Marché au Poisson de Pikine.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
BOMBARDER UNE "INTENTION"
EXCLUSIF SENEPLUS - Il y a eu l'Irak, la Libye, la Syrie, l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire... Mensonges puis matraquages médiatiques. Et maintenant l’Iran. L’empire du mensonge est en train de s’écrouler. Littéralement sous nos yeux
Sergueï Lavrov à l'ONU : "L'Occident est l'empire du mensonge".
En effet, “nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons, et pourtant ils continuent à mentir ». - (Cité par les réseaux sociaux chinois, in memoria Dr #Li Wenliang).
N’avaient-ils pas évoqué les “armes de destruction massive”en Irak malgré les dénégations de Sadam Hussein appuyées par les rapports des inspecteurs des Nations unies. La réponse américaine ? "Prouvez-le". Jamais je n’avais entendu une requête aussi stupide ! (Je travaillais alors aux Nations Unies). Comment prouver que ce qui n’existe pas..n’existe pas.
Une fois qu’ils ont détruit l’Irak et n’ont rien trouvé, ils ont ont insisté sur “l’intention”que Sadam Hussein aurait eu de s’en procurer.
Je passe sur la Libye, la Syrie, l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire : mensonges puis matraquages médiatiques. La pire des bouffonneries (si ce n’était pas si tragique), c’est bien sûr l’Afghanistan où il aura fallu 20 ans, quatre présidents américains, des milliers de milliards de dollars, un nombre incalculable de victimes, pour remplacer les Talibans par les …Talibans. Ils appellent ça “changement de régime”.
Et maintenant l’Iran.
Depuis 30 ans, Benjamin Netanyahu répète que l’Iran est à 15 jours de produire sa bombe et qu’Israel avait le "droit de se défendre préemptivement" en déclenchant une intervention outrageusement illégale soutenue par un Occident en total effondrement moral.
Or les services américains, nous précise le Wall Street Journal, maintiennent leur évaluation. Pour eux, l’Iran n’a pas décidé de fabriquer une arme nucléaire, même si, de son côté, M. Trump affirme que Téhéran en est « très proche ».
La directrice du renseignement américain elle-même, Mme Tulsi Gabbard, affirme que l'Iran ne fabrique pas d’armes nucléaires. Ce à quoi un Trump furieux a répondu "je me fiche de ce qu’elle a dit". Même si c’est la vérité ?
Or nous savons tous que ce qui se construit sur le mensonge ne peut pas durer. L’empire du mensonge est en train de s’écrouler. Littéralement sous nos yeux. Pendant ce temps, l’extermination systématique du peuple palestinien se poursuit avec une ferveur toute coloniale et une cruauté assumée.