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29 juillet 2025
LA SÉRIE QUI DÉFIE LES CASTES
Avec 290 millions de vues pour sa première saison, « Bété Bété » transforme un tabou social en phénomène de masse. Cette production YouTube ose aborder de front un sujet longtemps occulté dans la société sénégalaise
(SenePlus) - Avec 290 millions de vues pour sa première saison, la série sénégalaise « Bété Bété » s'impose comme un phénomène culturel majeur qui ose aborder de front l'un des sujets les plus sensibles de la société sénégalaise : le système des castes. Cette production de EvenProd, diffusée sur YouTube depuis février 2024, utilise les codes de la télénovela pour questionner une hiérarchie sociale ancestrale qui continue de structurer les relations au Sénégal.
Dès le premier épisode, le ton est donné avec brutalité : « Depuis que tu as épousé ta sulfureuse femme guéweul (griotte), elle nous pourrit la vie… », lance un personnage, révélant immédiatement les tensions liées aux mariages inter-castes. La série met en scène les destins de personnages issus de différentes castes : les Gueer, qui se présentent comme une noblesse traditionnelle, et ceux que la société appelle « les castés », notamment les Teugs et Guéweuls, issus respectivement des groupes des forgerons et des griots.
Selon Le Monde, cette hiérarchisation sociale demeure particulièrement prégnante dans la sphère matrimoniale et familiale. « Votre caste peut se deviner à votre nom de famille, explique Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal. Et il est encore fréquent d'entendre des parents s'opposer à des mariages du fait du système des castes », rapporte le journal français.
Pour Ndiouga Benga, maître de conférences d'histoire à l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, interrogé par Le Monde, « le sujet est entouré d'un certain tabou ». Cette réticence à aborder frontalement la question des castes explique en partie l'impact de « Bété Bété », qui transforme un sujet sociologique complexe en divertissement grand public.
La résilience de ce système social fascine les observateurs. Comme le souligne Ndiouga Benga dans les colonnes du Monde, cette structure « a survécu à l'islamisation et au socialisme sous Léopold Sédar Senghor ». L'historien note qu'« il n'est pas rare de rencontrer des personnes qui refusent de répondre à des ordres d'un "casté" », illustrant la persistance de ces hiérarchies dans le quotidien.
Des incidents révélateurs éclatent régulièrement. En 2021, Le Monde rappelle que « des personnes se revendiquant "gueer" ont ainsi tenté d'empêcher l'inhumation d'une femme issue de la caste des griots dans le cimetière du village de Pout Dagné, dans la région de Thiès ». Pour Ndiouga Benga, il est « difficile de l'expliquer autrement que par la force même de la tradition ».
L'acteur principal de la série, Mame Cheikhou Gueye alias « Sanekh », primé aux Sotigui Awards de 2024 au Burkina Faso pour la meilleure interprétation masculine africaine dans une série TV, n'hésite pas à prendre position. Interrogé par le quotidien public sénégalais Le Soleil, il déclare sans détour : « Il faut effacer cela de nos consciences parce que ce n'est pas une bonne chose. »
L'impact réel de ce système sur les individus transparaît dans des témoignages poignants. Rama Ba, une trentenaire, raconte au Monde son expérience douloureuse : en 2019, une histoire d'amour qui devait la conduire au mariage a été stoppée par l'intervention de la famille de son promis, au motif qu'elle serait « castée ». « C'était assez brutal. À la tristesse s'additionnait le mépris. Je n'avais même pas vraiment connaissance de mon appartenance à un groupe défini comme une caste », confie-t-elle.
Cette jeune femme a choisi de témoigner publiquement en publiant une vidéo sur YouTube. « J'ai reçu beaucoup de messages de soutien, des demandes de conseils de personnes connaissant des situations similaires mais aussi des commentaires m'intimant de ne pas parler du sujet, arguant que c'est une tradition », relate-t-elle au journal français.
La question des castes dépasse désormais les frontières sénégalaises. En 2023, Le Monde révèle que « le Comité onusien pour l'élimination de la discrimination raciale s'est entretenu du poids de ce système avec les autorités du Sénégal ». Une experte onusienne « a regretté que le Sénégal ne lutte pas suffisamment contre les stéréotypes à la base des castes ». Face à ces critiques, « la délégation sénégalaise » a simplement déclaré que « les castes sont de l'ordre de la tradition », selon le compte rendu de la rencontre cité par Le Monde.
Cette résistance au changement contraste avec l'émergence d'une parole critique, notamment chez les jeunes. Le journal note qu'« en ligne, sur les réseaux sociaux via des vidéos, beaucoup de jeunes sénégalais disent depuis quelques années leur incompréhension de ce système ». Le groupe de musique Maabo dénonçait ainsi en 2021 : « L'ignorance, c'est de mettre nos castes au-dessus de l'amour et du mariage, parce qu'un tel est griot et l'autre de sang noble. Des mariages refusés pour cause d'ascendance… »
Le succès de « Bété Bété », dont la deuxième saison lancée en décembre 2024 semble partie pour reproduire le triomphe de la première, témoigne d'une soif de débat sur cette question longtemps occultée. En transformant un tabou social en intrigue captivante, la série ouvre une brèche dans le silence qui entoure traditionnellement le système des castes au Sénégal, offrant une tribune inédite à une réflexion collective sur l'héritage de ces hiérarchies ancestrales.
par Ibou Fall
IL NE FAUT SURTOUT PAS FÂCHER SON EXCELLENCE UMARO SISSOCO EMBALÓ
Embaló a trouvé la solution au conflit israélo-iranien. Avec ses 2,15 millions d'habitants et un PIB par habitant de 542 550 francs CFA, le président bissau-guinéen s'apprête à donner une leçon de géopolitique aux grandes puissances nucléaires
Décidément, nos Affaires étrangères ont du boulot avec les Américains… On se remet à peine des fortes émotions que nous procure le risque de voir bientôt les Sénégalais interdits d’entrée chez Trump, passeport diplomatique ou pas, que l’on apprend que les demandes de visa de nos Lionnes du basket viennent d’être recalées par l’ambassade américaine.
Elles doivent préparer l’Afrobasket qui se tient à Abidjan sous peu, et la Fédération trouve chic d’aller chercher l’inspiration au pays de Michael Jordan. Souci : c’est aussi le pays de Donald Trump, qui ne cache pas son aversion pour, comme il nous appelle, «les pays de merde» dont les documents administratifs sont sujets à caution… Vous savez bien, il y a depuis toujours de drôles de zèbres et de gazelles qui n’ont pas vraiment des manières de diplomates chevronnés, mais qui en exhibent le passeport dûment délivré par nos autorités.
Je suppose que l’inquiétude grandissante des Américains se justifie aussi par la qualité des zouaves qui séjournent chez eux. Y’en a quelques-uns sur les réseaux sociaux, qui ne cachent pas avoir financé des cocktails Molotov -c’est dû au niveau de notre haute technologie locale- à coups de millions de dollars, pour combattre la dictature sanguinaire de l’Apériste errant. Imaginez un peu ce que ce serait si ces braves compatriotes venaient d’un pays qui détient l’arme atomique et des usines d’armement… S’ils mettent à exécution la menace, en représailles on rapatriera Souleymane Bachir Diagne et les p’tits intellectuels amerloques finiront par réfléchir comme Trump.
Alors, le camouflet de Aïssatou Diop Fall au sinistré de la Communication, on en parle ? Non ? J’allais me permettre des méchancetés gratuites, mais il semble que les effets de l’article 80 pourraient s’étendre jusqu’aux malappris qui oseraient offenser même le chauffeur du Président. Imaginez, qu’on raille un de ses honorables ministres… Bon, sortons vite de là. Y’a des sujets plus exaltants chez nos huit milliards de voisins, comme dirait RFI.
Serait-ce le commencement de la fin du monde ? Pendant qu’Israël et l’Iran échangent des tirs de missiles, et que le globe terrestre entier retient son souffle au point d’en oublier le conflit entre la Russie et l’Ukraine, une autre superpuissance planétaire menace d’entrer dans la danse : la… Guinée-Bissau, par la voix de son Président, Umaro Sissoco Embaló, qui menace les belligérants, s’ils continuent, de «prendre les mesures appropriées pour y mettre un terme».
Je suis terrifié à l’idée qu’il pourrait cracher par terre ou, pire, les priver tous les deux de noix de cajou, le principal produit d’exportation de notre redoutablement puissant voisin. Son Excellence Umaro Sissoco Embaló serait capable de traîner jusqu’au petit coin ces petits voyous de clairière que sont Benyamin Netanyahou et Masoud Pezeshkian en les tirant par les oreilles, après leur avoir administré une vigoureuse fessée.
Il faudrait alors au Tsar de Bissau se rendre à 8274, 9 km de son Kremlin pour administrer des coups de pied au derrière du garnement israélien, ou 10 226 km de son bunker antiatomique pour botter les fesses au délinquant iranien.
Pour rappel, l’empire bissau-guinéen compte 2, 153 millions d’âmes torturées par un revenu moyen annuel de 951, 24 dollars américains authentiques, soit 542 550 francs Cfa par tête de pipe. Il fait un peu pitié, comparé à l’Iranien moyen qui gagne l’équivalent de 2 545 390 francs Cfa par an ou l’Israélien ordinaire, qui en serait, ce saligaud, à 30 005 940 francs Cfa par an. Y’a pas que l’argent dans la vie, n’est-ce pas ?
Le hic de l’expédition punitive du Tsar bissau-guinéen est que Netanyahou possède l’arme nucléaire et l’on soupçonne son alter ego iranien de la dissimuler quelque part dans un recoin des 1, 648 million de kilomètres carrés de l’ancienne Perse qui compte actuellement plus de 90 millions d’habitants, dix fois plus que les Israéliens qui ne seraient que 9, 7 millions. On est tout de même loin du géant bissau-guinéen, n’est-ce pas ? Tout ceci mérite donc réflexion sérieuse.
Pour ma part, au sujet de la tonitruante déclaration de Son Excellence Umaro Sissoco Embaló, je me demande en puisant au plus profond de mon questionnement philosophique, s’il faut en rire ou en pleurer… Ceci dit, je quitte chez moi pour aller chez moi, jusqu’à la semaine prochaine.
LES AVOCATS DE SOPHIE GLADIMA SAISISSENT LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Poursuivie pour un présumé détournement de 73 millions FCFA, l’ex-ministre des Mines demande sa libération provisoire. Ses avocats contestent la base juridique des accusations et affirment qu'elle n’est pas directement mise en cause.
Sophie Gladima passe à l’offensive. Ce mercredi 18 juin, ses avocats ont officiellement saisi la Haute Cour de justice pour demander la main levée de son mandat de dépôt et obtenir sa mise en liberté provisoire. Cette requête intervient après l’audition au fond de l’ex-ministre des Mines et de la Géologie, entendue la semaine dernière par la commission d’instruction, rapporte L’Observateur.
Placée en détention le 21 mai dernier, Sophie Gladima est poursuivie pour un présumé détournement de fonds publics d’un montant de 73 millions de francs CFA. Les sommes, issues du fonds Force Covid-19, étaient destinées à la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou, un projet censé bénéficier aux orpailleurs impactés par la pandémie. Or, selon la Cour des comptes, le chantier n’a jamais été lancé, bien que le prestataire ait encaissé les fonds.
Pour étayer leur demande, les avocats de l’ancienne ministre de Macky Sall ont rédigé un mémoire de 11 pages. Selon eux, Sophie Gladima n’est à aucun moment mise en cause de manière explicite dans le rapport de la Cour des comptes. Ils soutiennent qu’elle s’est limitée à une approbation formelle des contrats, à un stade antérieur aux éventuelles fautes relevées, notamment le paiement avant exécution des prestations.
Autre point soulevé par la défense : une « erreur juridique grave » qu’aurait commise la Cour des comptes. Les avocats dénoncent l’usage d’articles issus d’un décret abrogé (articles 89 et 101 du Règlement général sur la comptabilité publique) pour qualifier l’infraction. Or, ces dispositions avaient été remplacées par le décret 2020-987 depuis avril 2020, bien avant la date du rapport, établi en août 2022.
LE MINISTÈRE DES FINANCES DÉMENT UN PRÊT DE 77 MILLIARDS FCFA DE LA CÔTE D’IVOIRE AU SÉNÉGAL
Face à une rumeur virale évoquant un financement direct de la Côte d’Ivoire, le ministère sénégalais des Finances a rappelé que les souscriptions aux titres publics relèvent d’un mécanisme régional anonyme de l’UEMOA.
Le ministère sénégalais des Finances et du Budget a formellement démenti, mercredi soir, les informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état d’un supposé financement direct de 77 milliards FCFA accordé par la Côte d’Ivoire à l’État du Sénégal.
Dans un communiqué officiel, les autorités dénoncent une « mauvaise interprétation » du fonctionnement du Marché des titres publics (MTP) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le ministère insiste sur le fait qu’il est « erroné de penser que les souscriptions aux titres publics émis par l’État du Sénégal correspondent à un financement direct entre États ».
Le système du MTP, rappelle le communiqué, est intégré, régional et anonyme, permettant à tous les pays membres d’émettre des titres de dette selon des règles communes. L’origine géographique des souscripteurs — qu’ils soient situés en Côte d’Ivoire ou ailleurs — ne traduit en rien un engagement bilatéral de prêt entre pays.
Le ministère dirigé par Cheikh Diba précise par ailleurs que des investisseurs, y compris extérieurs à la zone UEMOA, participent régulièrement à ces émissions par le biais de banques implantées dans l’Union. Cette ouverture est considérée comme un marqueur de confiance envers le Sénégal et de stabilité de la zone financière régionale.
La polémique semble avoir été alimentée par un message viral sur les réseaux sociaux, affirmant à tort que la Côte d’Ivoire aurait octroyé un « prêt colossal » au Sénégal. Une affirmation que les autorités qualifient de « totalement infondée », rappelant que l’opération évoquée relève d’un mécanisme de marché classique, sans lien avec une quelconque relation bilatérale.
LE SÉNÉGAL LANCE UN NOUVEAU PROJET POUR METTRE FIN À LA POLLUTION PLASTIQUE
Le projet Solutions durables à la pollution plastique vise à renforcer l’application de la loi sur les plastiques à usage unique. Porté par le PNUD et d’autres partenaires techniques, il mise sur l’éducation, la sensibilisation et la mobilisation sociale.
Le projet ''Solutions durables à la pollution plastique'', qui sera bientôt lancé au Sénégal, va travailler à un renforcement de la loi sur le plastique en vue de son effectivité totale, a indiqué la Représentante résidente ajointe du programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Catherine Phuong.
‘’Ce nouveau projet travaillera sur le renforcement de la loi sur le plastique, sur l’éducation, la sensibilisation, la mobilisation sociale de tous et en particulier des jeunes’’, a-t-elle dit.
Elle s’exprimait au nom des partenaires techniques, lors de la cérémonie officielle de commémoration décalée de la 53e édition de la Journée mondiale de l’Environnement (JME) placée sous le thème ”Mettre fin à la pollution plastique”.
Le secrétaire général du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, Fodé Fall, le maire de Hann Bel-Air, Babacar Mbengue, et des officiels ont pris part à cette cérémonie organisée sur cette plage de cette commune de Dakar.
Le Sénégal avait adopté, le 4 mai 2015, une loi interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets plastiques de faible micronage.
Cette loi, portant également sur une gestion rationnelle des déchets plastiques, a été abrogée et remplacée par la loi 2020-04 du 08 de janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques.
Ce texte tarde à être effectivement appliqué sur toute l’étendue du territoire national. La nouvelle loi veut asseoir un système performant de gestion des déchets plastiques et accélérer la dynamique de développement de l’économie circulaire.
‘’Nous nous réjouissons de l’adoption de cette loi sur le plastique mais force [est] de constater, cinq ans après l’adoption, que sa mise en application reste partielle pour diverses raisons’’, a souligné la Représentante résidente ajointe du PNUD.
Parmi certains obstacles liés à l’effectivité de cette loi au Sénégal, elle a relevé un problème d’alternative durable, un manque d’infrastructures de gestion des déchets, une insuffisance des contrôles et des sanctions.
Elle a aussi évoqué un problème de sensibilisation des acteurs comme les producteurs, les commerçants et les consommateurs pour un changement de comportement, l’absence d’un système de responsabilité élargie à tous les acteurs.
Le Sénégal produit plus de 250 000 tonnes de déchets plastiques par an dont une part importante se retrouve dans l’environnement, faute de systèmes de gestion efficace et de valorisation des produits plastiques, a rappelé Catherine Phuong.
‘’La pollution plastique compromet ainsi la qualité des sols et perturbent la biodiversité marine et terrestre, et expose les populations à des risques sanitaires majeurs’’, a-t-elle déploré, révélant que des ”études récentes montrent que les micro-plastiques pénètrent la chaîne alimentaire”, et qu’ils ”sont désormais présents dans le sang humain avec des conséquences sanitaires inconnues à long terme sur l’homme”.
Elle a signalé qu’en dehors du PNUD, le Bureau international du travail (BIT) travaille aussi sur des politiques de réduction du plastique au Sénégal, à travers plusieurs initiatives qui soutiennent l’intégration de l’économie verte dans les politiques publiques, la promotion de l’économie circulaire et la formation aux métiers verts.
”Le groupe des partenaires au développement est très actif dans le secteur de l’environnement”, a-t-elle affirmé, en admettant qu’une fin de la pollution plastique ‘’nécessite une approche intégrée alliant durabilité, création environnementale, création d’emplois décents et inclusion sociale”.
”La pollution plastique est un défi collectif qui exige une réponse intégrée de nous tous. Le gouvernement, le secteur privé, les collectivités territoriales, la société civile et tous les citoyens doivent adopter des comportements responsables et refuser le plastique à usage unique”, a-t-elle préconisé.
”Nous avons besoin d’une volonté collective pour agir contre la pollution plastique qui n’est pas une fatalité”, a insisté la Représentante résidente ajointe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Une exposition sur la pollution plastique et le recyclage, un sketch de sensibilisation et un don de tables bancs à la commune de Hann Bel Air figurent également parmi les activités de la commémoration décalée de la 53e édition de la Journée mondiale de l’Environnement (JME), célébrée le 5 juin de chaque année
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PAIEMENT MOBILE EN PANNE AU SÉNÉGAL
Depuis plusieurs semaines, les Sénégalais dépendant du paiement mobile vivent un calvaire. En cause : un bras de fer entre les fintech et la banque centrale ouest-africaine. Seules 11 fintech de la zone UEMOA sont aujourd'hui conformes à la réglementation
Depuis plusieurs semaines, les utilisateurs sénégalais de services de paiement mobile font face à des perturbations majeures. Les transferts d'argent entre Wave et Orange Monnaie, les deux principales plateformes du pays, sont régulièrement interrompus, laissant les clients dans l'embarras pour leurs transactions quotidiennes.
"J'avais une urgence, je devais faire une transaction entre Orange Monnaie et c'était très compliqué. Quand je suis rentrée sur l'application, on m'avait dit qu'elle était indisponible pour le moment", témoigne Ndiémé, une utilisatrice frustrée par ces dysfonctionnements récurrents.
Cette situation touche particulièrement un pays où plus de la moitié des 18 millions d'habitants dépendent des services de paiement mobile pour leurs transactions financières. Les messages d'erreur "service momentanément indisponible" se multiplient, créant une onde de choc dans l'économie numérique sénégalaise.
À l'origine de cette crise : un différend entre les entreprises fintech et la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Cette dernière a suspendu de nombreuses fintech pour non-conformité à la réglementation de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Omar S. Dialo, cofondateur d'une fintech spécialisée dans les avances sur salaire, dénonce avec amertume les méthodes de la banque centrale : "On a perdu beaucoup d'argent, mais on a perdu en réputation aussi et ça, rien ne peut réparer ça. Ce qu'on reproche à la banque centrale, c'est de prendre des décisions sans se concerter avec les acteurs."
Les entrepreneurs du secteur revendiquent leur expertise et contestent l'approche autoritaire de la BCEAO. "Nous ne sommes pas des gens réfractaires à la réglementation, mais nous connaissons notre métier. Les fintech, c'est notre création, pas celle de la banque centrale", insiste Omar S. Dialo.
Malgré les demandes répétées de dialogue, la BCEAO maintient sa position. Sollicitée par France 24, l'institution n'a pas donné suite favorable à une demande d'interview, laissant les questions sans réponse.
Fin mai 2024, seules 11 fintech de la région UEMOA avaient obtenu la reconnaissance de conformité réglementaire, dont quatre au Sénégal et quatre en Côte d'Ivoire. Ce chiffre illustre l'ampleur du défi réglementaire auquel fait face un secteur pourtant vital pour l'inclusion financière en Afrique de l'Ouest.
UN DIPLOMATE BELGE MIS EN CAUSE DANS L'ASSASSINAT DE LUMUMBA
La Belgique face à son passé colonial. Le comte Etienne Davignon, personnalité influente du monde des affaires belge, pourrait être jugé pour son rôle présumé dans l'assassinat du premier ministre congolais
(SenePlus) - Soixante-quatre ans après l'assassinat de Patrice Lumumba, héros de l'indépendance congolaise, la justice belge s'apprête peut-être à franchir un cap historique. Le comte Etienne Davignon, 92 ans, figure emblématique du gotha belge et ancien diplomate, pourrait être renvoyé devant un tribunal correctionnel pour sa possible implication dans la mort du premier ministre congolais, selon les réquisitions du parquet fédéral rendues publiques mardi 17 juin, rapporte Le Monde.
Cette décision marque un tournant majeur dans l'un des dossiers les plus sensibles de la décolonisation africaine. Le ministère public belge demande le renvoi de M. Davignon pour "détention et transfert illicite" de Patrice Lumumba et pour "traitements humiliants et dégradants", tout en écartant l'incrimination d'"intention de tuer".
Cette procédure s'inscrit dans un long feuilleton judiciaire initié en 2011 par François Lumumba, fils aîné du dirigeant assassiné. Sa plainte pour crimes de guerre, tortures et traitements inhumains visait "diverses administrations de l'État belge" et leur participation à "un vaste complot en vue de l'élimination politique et physique de Patrice Lumumba", d'après Le Monde.
Dix citoyens belges - agents du renseignement, militaires et diplomates - étaient initialement cités. Etienne Davignon est aujourd'hui le seul encore en vie. À l'époque des faits, ce jeune diplomate de 27 ans exerçait des fonctions au Congo pour le ministère belge des Affaires étrangères.
Les circonstances de la mort de Patrice Lumumba restent l'une des pages les plus sombres de l'histoire coloniale belge. Devenu premier ministre le 30 juin 1960 après la proclamation de l'indépendance, Lumumba fut fusillé le 17 janvier 1961 au Katanga "par des séparatistes katangais et des policiers, en présence d'officiels de l'armée belge", précise Le Monde. Il n'avait que 35 ans.
Le drame s'était noué quelques semaines après son entrée en fonction. Victime d'un coup d'État orchestré par Joseph-Désiré Mobutu - futur dictateur du Zaïre -, Lumumba avait été arrêté sur "l'instigation de l'ambassadeur de Belgique" et assigné à résidence, avant d'être transféré au Katanga, une province rebelle hostile, "sur ordre des autorités congolaises, avec la possible complicité de responsables belges et de la CIA".
Etienne Davignon aurait assisté, selon l'accusation, à une table ronde belgo-congolaise où fut évoqué le projet d'arrestation. Tandis que "les avocats de la famille Lumumba dénoncent sa 'participation active'", l'intéressé "nie son implication, ainsi que celle des autorités belges, dans l'assassinat", rapporte Le Monde. Il soutient même s'être "opposé au transfert du premier ministre vers le Katanga".
L'ancien diplomate a toutefois admis que le ministère belge des Affaires étrangères "n'avait rien fait pour aider le dirigeant" congolais, entré en conflit ouvert avec Bruxelles après un discours virulent lors des cérémonies d'indépendance où il avait dénoncé "l'esclavage" imposé à son peuple.
La carrière post-congolaise de Davignon illustre son influence durable dans les sphères du pouvoir. Vice-président de la Commission européenne de 1981 à 1985, il dirigea ensuite la Société générale de Belgique, "la plus importante société holding du royaume", qui avait "fortement appuyé la rébellion katangaise en 1960". Il présida également le comité de direction du très controversé Groupe Bilderberg de 1999 à 2011 et fut anobli comte en 2018.
L'affaire Lumumba a profondément marqué les relations entre la Belgique et ses anciennes colonies. En 2001, une commission d'enquête parlementaire avait conclu que "certains membres du gouvernement et d'autres Belges impliqués avaient une responsabilité morale dans les circonstances ayant mené à la mort de Lumumba", sans toutefois trouver de preuves d'une approbation officielle de son élimination.
Cette "responsabilité morale" fut assumée en 2022 par le Premier ministre Alexander De Croo, qui présenta des "excuses" officielles au nom de la Belgique. Il avait alors dénoncé ceux qui avaient préféré "ne pas voir, ne pas agir".
L'évolution de la position belge s'est matérialisée symboliquement en juin 2022 par la restitution des restes de Patrice Lumumba - une dent prélevée avant que son corps ne soit "dissous dans de l'acide" - lors d'une cérémonie officielle à Bruxelles. Ces restes furent ensuite intégrés dans un mausolée à Kinshasa.
Cette macabre découverte était liée aux révélations d'un ancien policier, Gérard Soete, qui avait confessé en 2000 détenir cette dent depuis qu'il avait été chargé de "découper le corps, de broyer la tête et de dissoudre les restes" du héros congolais, un épisode qu'il qualifiait lui-même de "diabolique".
La chambre du conseil de Bruxelles statuera en janvier 2026 sur le renvoi ou non d'Etienne Davignon devant la justice. Cette décision pourrait marquer un précédent historique dans la reconnaissance judiciaire des responsabilités coloniales européennes en Afrique.
LA MOBILITÉ DURABLE PREND FORME
Le projet Rtc (Réseau de Transport Collectif), une réponse concrète aux défis posés par la croissance démographique, l’urbanisation rapide et les besoins croissants en mobilité urbaine motorisée.
Dans sa volonté de moderniser et de restructurer le réseau de transport de Dakar, le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud) a lancé plusieurs initiatives d’envergure. Parmi elles, le projet Rtc (Réseau de Transport Collectif), une réponse concrète aux défis posés par la croissance démographique, l’urbanisation rapide et les besoins croissants en mobilité urbaine motorisée.
Grâce au soutien de la Banque mondiale, le projet Rtc ambitionne d’offrir à Dakar un système de mobilité durable, structuré et performant. Il prévoit la mise en place d’un réseau hiérarchisé de 103 lignes de bus, dont 32 lignes prioritaires, visant à renforcer l’intermodalité avec les transports capacitaires que sont le Bus Rapid Transit (Brt) et le Train Express Régional (Ter). Ce nouveau réseau permettra d’assurer à la fois les liaisons de rabattement vers les grands axes et la desserte des quartiers densément peuplés de la capitale.
À l’occasion des Jeux Olympiques de la Jeunesse, que Dakar accueillera l’année prochaine, une phase pilote du projet sera mise en œuvre. Elle comprendra la mise en service de 14 lignes du réseau prioritaire, environ 400 bus à gaz naturel comprimé (Gnc), une fréquentation quotidienne estimée à 435 000 passagers, 30 km de voirie aménagée, 9 carrefours équipés de signalisation lumineuse tricolore, 15 terminus dont certains dotés de bâtiments d’exploitation, 2 ateliers dépôts modernes, à Keur Massar et Ouakam, environ 700 arrêts et abribus avec du mobilier urbain adapté.
Un projet respectueux de l’environnement
Le projet Rtc intègre une forte dimension environnementale. Une Étude d’impact environnemental et social (Eies) et un Cadre de politique de réinsertion (Cpr) ont été réalisés et validés. Le projet a également obtenu le Certificat de Conformité Environnementale. Les bus utilisés, fonctionnant au gaz naturel, permettront de réduire considérablement les émissions de CO₂, contribuant à une mobilité urbaine plus propre. La mise en œuvre de la première phase du projet générera d’importants bénéfices socioéconomiques et environnementaux, notamment à travers la création d’emplois qualifiés, l’amélioration de l’accès aux transports en commun, le désengorgement des axes routiers, l’augmentation de la fréquentation des transports collectifs.
Le coût global du projet est estimé à 267,8 milliards de Fcfa, financé par L’État du Sénégal (57,8 milliards de Fcfa), la Banque européenne d’investissement (Bei) (109,5 milliards de Fcfa), l’Agence française de développement (67,9 milliards de Fcfa), la KfW (banque allemande de développement) (19,7 milliards de Fcfa), l’Union européenne (UE) : 12,9 milliards de Fcfa. Prévue pour être opérationnelle en décembre 2026, la deuxième phase du projet Rtc introduira des innovations majeures dans le système de transport public urbain sénégalais. Il est prévu la mise en service de 14 lignes du réseau prioritaire, couvrant 222 km dans la région de Dakar, le renforcement de l’intermodalité avec le Brt et le Ter, la création d’un réseau structurant assurant plus de 80 % des rabattements vers ces deux infrastructures, l’amélioration de la qualité des services et de l’accessibilité des zones périphériques, la modernisation des équipements, l’intégration tarifaire et l’interopérabilité entre les différents modes de transport.
CHEIKH ABDOUL AHAD MBACKE, L’HÉRITAGE DU BÂTISSEUR ET EDUCATEUR DE TOUBA
Le 19 juin 1989, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, 3ᵉ Khalife Général des Mourides, tira sa révérence. Le guide religieux, au-delà de populariser le style vestimentaire « Baye Lahad » était surnommé par les uns le bâtisseur et par les autres l’éducateu
Le 19 juin 1989, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, 3ᵉ Khalife Général des Mourides, tira sa révérence. Le guide religieux, au-delà de populariser le style vestimentaire « Baye Lahad » était surnommé par les uns le bâtisseur et par les autres l’éducateur.
La naissance d’un enfant reste un moment de joie, mais également remplie d’attente pour tout parent. Né en 1914 à Diourbel, son père Cheikh Ahmadou Bamba prenant à témoin ses plus proches disciples, déclara : » Priez pour lui afin qu’Allah lui accorde longue vie, car en lui, je place un espoir immense » Cet espoir, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, ne l’a point déçu. En effet, l’erudit a très tôt assimilé le Coran et les Sciences religieuses. Il a fait du travail licite et de l’adoration de DIEU un sacerdoce. En talibé exemplaire, il devint rapidement un agriculteur émérite. Il a gagné les galons de premier agriculteur dans ses exploitations de Touba Bélel, de Boki Barga, de Kadd Balooji et de Mbara Dieng.
Pendant le magistère de Serigne Fallou Mbacké son prédécesseur au Khalifat, Serigne Abdoul Ahad, dans une discrétion et un effacement frisant parfois la recherche de l’anonymat, a consacré sa vie au travail en s’évertuant à ne vivre que du fruit honnête et licite de son travail.
Grand éducateur, par la parole persuasive et par l’exemple incitatif, il a explicité avec une rare réussite, la doctrine du travail rédempteur professé par son illustre père. En multipliant les daaras, il a contribué à accentuer l’orientation de la communauté vers l’étude, la recherche de la connaissance. Cheikh Abdoul Ahad est également reconnu comme l’un des grands bâtisseurs de la ville sainte de Touba. Il a fait en quelques années de cette cité, une ville moderne en pleine expansion.
Baye Lahad comme on l’appelle affectueusement, a laissé une empreinte indélébile dans la ville de Touba, tout comme dans le cœur des mourides. À sa disparition, le 19 juin 1989, il a laissé une cité en plein essor et une communauté résolument soudée, mobilisée autour de l’adoration de DIEU et du travail sanctifiant.
OUSMANE SONKO DENONCE DES MANQUEMENTS GRAVES À LA GOUVERNANCE DE L'ADMINISTRATION
Le Premier ministre a profité du Conseil des ministres tenu ce mercredi pour dresser un réquisitoire sévère contre les pratiques observées dans plusieurs structures publiques.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a profité du Conseil des ministres tenu ce mercredi pour dresser un réquisitoire sévère contre les pratiques observées dans plusieurs structures publiques. Il a dénoncé des manquements graves, récurrents et contraires aux règles de transparence et de bonne gouvernance, mettant en cause la performance du service public.
Dans son intervention, le chef du gouvernement a relevé plusieurs dysfonctionnements notables : la non-tenue de réunions préparatoires sur des dossiers stratégiques, l’absence de comptes rendus systématiques des travaux, un archivage jugé défaillant, ainsi que la prolongation abusive de mandats échus d’administrateurs. À cela s’ajoute, selon lui, la mauvaise qualité de la représentation dans certains conseils d’administration, due au profil inadapté de certains représentants.
Face à cette situation, Ousmane Sonko a appelé à une réforme en profondeur des pratiques de gestion dans les structures étatiques. Il a exhorté les ministères et institutions concernés à faire preuve de rigueur et de professionnalisme, tout en insistant sur l’impératif de redevabilité.