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8 juin 2025
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REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 18 AVRIL 2025 – LA JUSTICE SENEGALAISE ENCLENCHE LA VITESSE SUPERIEURE
Les journaux du jour, dans une rare unanimité, braquent leurs projecteurs sur les multiples fronts judiciaires ouverts contre d’anciens dignitaires du régime Macky Sall
(SenePlus) L’actualité sénégalaise de ce jeudi est dominée par une effervescence judiciaire inédite. Les journaux du jour, dans une rare unanimité, braquent leurs projecteurs sur les multiples fronts judiciaires ouverts contre d’anciens dignitaires du régime Macky Sall. Une série d’arrestations, d’auditions et de poursuites semble annoncer une nouvelle ère de reddition de comptes au sommet de l'État.
Tsunami judiciaire : les anciens ministres rattrapés par la Haute Cour
Plusieurs titres reviennent en une sur les derniers développements liés à la Haute Cour de Justice. Le quotidien L’Info titre sans détour : « 5 ex-ministres envoyés à la Haute Cour de Justice ». Selon le journal, les nouvelles autorités souhaitent solder les comptes du passé et imprimer une rupture ferme avec les pratiques antérieures.
Dans le même registre, Yoor-Yoor annonce que « Bientôt cinq ministres de Macky Sall [seront] devant la Haute Cour de Justice », confirmant une accélération du processus judiciaire contre les anciens dignitaires.
WalfQuotidien, quant à lui, évoque « La machine judiciaire [qui] s’emballe », notamment autour des malversations présumées liées aux fonds Covid-19. Le journal parle d’une mobilisation sans précédent de la justice pour recouvrer près de 200 milliards de francs CFA.
Sud Quotidien rapporte que « Les procureurs sortent du bois », traduisant ainsi une forme de mobilisation collective du parquet pour défendre l’honneur de la magistrature face aux critiques. Le Quotidien confirme cette tendance en titrant : « Les procureurs montent au créneau », dénonçant ce qu’ils perçoivent comme des attaques ciblées contre la justice.
EnQuête, dans une mise en page dramatique, parle de « Grand affrontement », décrivant une tension croissante entre anciens responsables, opinion publique, et système judiciaire.
Traques financières et accélération des procédures
Sur le terrain de la reddition des comptes, Grand Panel met en lumière des résultats concrets : « Le double pari du Sénégal : 15 milliards FCFA recouvrés ». Le journal souligne les efforts notables entrepris pour récupérer les fonds publics détournés, en pleine opération de moralisation de la vie publique.
Les Échos note avec insistance que « Tout le monde consigne et sort », confirmant que les procédures sont désormais plus rapides : « Les dossiers accélérés à une grande vitesse », selon le journal.
Plus direct encore, Bès Bi Le Jour révèle des détails sur les opérations récentes de la Division des investigations criminelles (DIC), titrant : « Tout sur l’opération “Dakar Dem DIC” », en référence aux nombreuses interpellations liées à des détournements présumés.
Dans la même dynamique, Le Peuple dénonce un « prétendu rapport de la Cour des Comptes » qui serait utilisé à des fins politiques, selon le parti au pouvoir qui se défend contre des accusations jugées infondées.
Climat politique : remaniement, recomposition et inquiétudes
Le journal 5 sur 5 s’attarde sur « Ce qui est reproché à Macky et Cie », évoquant un « remaniement acté » avec la formation du premier gouvernement de la transition.
Dans ce contexte de recomposition, Direct News préfère mettre en avant le volet institutionnel et administratif, en consacrant sa Une au PROCASEF, qualifié de « clé de l’innovation foncière », une initiative destinée à moderniser et sécuriser la gestion du foncier au Sénégal.
L’Éveil évoque pour sa part un autre défi national : l’urbanisme sauvage. Le journal met en avant la formation de jeunes à la prévention routière et au civisme, tout en soulignant le rôle actif de la DER/FJ dans « la lutte contre l’installation anarchique ».
Sécurité : des menaces dans l’ombre
Sur un tout autre registre, Dakar Times alerte sur un danger nouveau : « Penser la menace terroriste dans l’espace ». Le journal explore l’éventualité d’attaques non conventionnelles, voire cybernétiques ou orbitales, dans un contexte géopolitique marqué par l’instabilité sous-régionale.
Sport : entre enjeux et tension dans l’arène
L’actualité sportive n’est pas en reste. Record se penche sur l’attaquant vedette des Lions de la Téranga, en posant la question : « Sadio va-t-il se muer en buteur ? », à quelques jours d’une échéance internationale.
Rewmi Sports revient sur les résultats de la 66e journée de la Coupe de la Ligue : « Guédiawaye et CNEPS se hissent en demi-finales », alors que Wiwsport donne la parole au sélectionneur des U17, dans une interview titrée : « Cette campagne ne sera pas un échec ».
Enfin, Le Dakar Sport braque les projecteurs sur la lutte sénégalaise, où une fronde éclate autour des heures de combats. Le quotidien parle d’un « Bras de fer autour des horaires » avec les Aigles de la Médina qui, selon le journal, « tiennent la barre » dans ce rapport de force.
L’APR CONTESTE UN RAPPORT NON OFFICIEL ATTRIBUÉ À LA COUR DES COMPTES
Selon l’ancien ministre Pape Malick Ndour, ce document, non validé en Assemblée plénière, serait une manipulation destinée à discréditer Macky Sall et son régime.
L’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall, a tenu ce jeudi une conférence de presse à Dakar. À la tribune, Pape Malick Ndour, ancien ministre, a lu une déclaration liminaire visant à répliquer aux accusations contenues dans un rapport récemment attribué à la Cour des comptes.
Ce document, largement diffusé sur les réseaux sociaux depuis le 12 février 2025, est jugé par l’APR comme une « manipulation orchestrée » destinée à « ternir le bilan du régime précédent ». « Ce rapport n’a rien d’officiel », martèle M. Ndour, affirmant qu’il ne résulte pas d’une procédure régulière, comme l’exige pourtant la loi organique de la Cour des comptes.
Selon lui, ce texte présenté comme un audit des finances publiques de 2019 à 2024 n’aurait pas été adopté en Assemblée plénière des Chambres, comme le stipule l’article 19 de ladite loi. L’APR soutient que le document proviendrait en réalité de l’Inspection générale des finances (IGF), relevant du ministère des Finances, et aurait simplement été validé par la Chambre des affaires budgétaires et financières.
Un climat de suspicion dénoncé
La sortie médiatique de l’APR intervient dans un contexte de tension politique. Depuis son arrivée au pouvoir, accuse Pape Malick Ndour, le parti Pastef, aujourd’hui aux commandes, chercherait systématiquement à « discréditer le président Macky Sall, son parti et sa gouvernance ». Il évoque notamment les accusations de « maquillage des chiffres » formulées par le Premier ministre en septembre 2024, sans preuves tangibles selon lui.
Parmi les allégations les plus marquantes, celle d’un compte bancaire de 1 000 milliards de francs CFA appartenant à un ancien responsable. « Depuis, plus rien. Où en est cette enquête ? » s’interroge l’APR, qui exige des explications.
Un contre-rapport présenté comme une réponse structurée
Face à ce qu’elle qualifie de « tentative de manipulation de l’opinion », l’APR affirme avoir mis en place, sur instruction de Macky Sall, un groupe de travail chargé de produire un contre-rapport « solide, chiffré, documenté ». Ce document, rédigé en français et en anglais – et bientôt traduit en langues nationales – comprend quatre volets : un rappel des faits, une analyse de la forme et du fond du rapport contesté, une conclusion, et des annexes.
L’APR précise que ce contre-rapport sera transmis aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, mais aussi rendu public via un site internet.
« Il ne s’agit pas simplement de répondre aux accusations, mais de rétablir la vérité face à une entreprise de diabolisation systématique », conclut Pape Malick Ndour.
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LES 13 VISAGES OUBLIÉS DE L'AFRIQUE LIBRE
Du Congo au Zimbabwe, du Mali à l'Afrique du Sud, les architectes des indépendances africaines tombent peu à peu dans l'oubli. Pierre Haski s'alarme de cette amnésie collective et propose un voyage édifiant à travers leurs parcours exceptionnels
Pierre Haski vient de publier "Décolonisations africaines", un ouvrage adapté de son podcast pour France Inter. Dans ce livre préfacé par l'historien Pap Ndiaye, l'auteur retrace le parcours de treize figures emblématiques qui ont façonné l'histoire des indépendances africaines.
De Patrice Lumumba à Nelson Mandela, en passant par Modibo Keita et Félix Houphouët-Boigny, le journaliste propose un voyage à travers les destins extraordinaires de ces "pères de la nation". Le projet est né d'un constat alarmant : les jeunes générations, y compris issues de la diaspora, méconnaissent souvent cette histoire fondatrice qui continue pourtant d'influencer l'Afrique contemporaine.
L'auteur, ancien correspondant de l'AFP en Afrique du Sud pendant l'apartheid, évoque avec émotion sa rencontre avec Nelson Mandela, qu'il considère comme la figure la plus exemplaire pour son courage et sa sagesse politique. Il met également en lumière des personnalités sous-estimées comme Sylvanus Olympio, premier président du Togo, économiste brillant assassiné pour sa rigueur gestionnaire.
Pierre Haski souligne le paradoxe troublant de certains parcours : des idéalistes de la libération transformés en dirigeants autoritaires face aux défis concrets du pouvoir, à l'image de Robert Mugabe au Zimbabwe.
Pour l'auteur, comprendre cette période historique est essentiel pour construire aujourd'hui des relations internationales plus équilibrées et égalitaires entre les continents.
"Décolonisations africaines" est disponible aux éditions Stock.
DIOMAYE FACE AU DÉFI D'UNE CEDEAO FRACTURÉE
Le président sénégalais, dont la candidature est évoquée avec insistance pour succéder à Bola Ahmed Tinubu, pourrait devenir l'architecte d'une refondation nécessaire de l'organisation régionale, fragilisée par le départ des pays de l'AES
Le 22 avril 2025, Accra ne sera pas seulement la capitale du Ghana, mais aussi celle de toutes les interrogations ouest-africaines. Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’apprête à célébrer ses cinquante années d’existence, c’est un demi-siècle de doutes et de remises en question qui s’invite à la table des ministres des Affaires étrangères. En toile de fond, une question cruciale : qui prendra la tête de l’organisation après Bola Ahmed Tinubu ? Et surtout, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye acceptera-t-il de relever ce défi périlleux ?
La succession de Bola Ahmed Tinubu à la tête de l’organisation, président du Nigeria depuis 2023 et président en exercice de la CEDEAO depuis juillet 2023, fait écho.
Diomaye, la présidence attendue mais incertaine
Depuis plusieurs semaines, le nom de Diomaye Faye revient avec insistance dans les couloirs diplomatiques d’Abuja, Lomé, Cotonou ou Nouakchott. Élu en mars 2024 dans un contexte de rupture démocratique, le chef de l’État sénégalais incarne pour beaucoup une figure d’apaisement, capable de réconcilier la CEDEAO avec ses principes fondateurs : souveraineté, solidarité, coopération.
En principe, la présidence tournante de l’organisation devrait revenir à un chef d’État francophone, et plusieurs voix se sont discrètement élevées pour appuyer une candidature sénégalaise. Mais selon des sources diplomatiques parvenues à Afrique Intelligences, Diomaye Faye, qui avait décliné l’offre en 2024 pour se consacrer à la stabilisation interne de son pays, hésite encore. “Aujourd’hui, assumer la présidence de la CEDEAO revient à s’exposer à la critique de toutes parts, sans garantie d’efficacité”, commente un diplomate sous anonymat.
Son entourage évoque un contexte défavorable : une CEDEAO affaiblie, divisée par le départ de trois membres majeurs (le Mali, le Niger et le Burkina Faso), minée par les critiques sur son efficacité, et accusée d’avoir manqué d’impartialité face aux transitions militaires. Pourtant, sa posture mesurée, sa neutralité perçue vis-à-vis des régimes militaires, ainsi que son discours réformateur et souverainiste, font de lui un candidat presque naturel à la présidence de la CEDEAO, en quête d’un second souffle.
Au cours des deux dernières années, Tinubu a dirigé l’organisation dans l’un des contextes les plus houleux de son histoire. Son mandat, marqué par les tensions avec les juntes du Sahel, une tentative infructueuse de rétablissement de l’ordre constitutionnel par la pression diplomatique et économique, et des divisions entre États membres, arrive à expiration sans que personne ne semble vouloir lui succéder.
Un anniversaire sous tension
La célébration du cinquantenaire de la CEDEAO, créée le 28 mai 1975 à Lagos, devait être un moment de fierté collective, célébrant les acquis de l’intégration régionale : libre circulation des personnes, passeport commun, instruments de coopération économique et diplomatique. Mais à l’aube de ce jubilé d’or, le tableau est plus que contrasté. La CEDEAO apparaît fragilisée, contestée, et à court de solutions consensuelles.
La réunion ministérielle prévue à Accra marque le lancement officiel des festivités, mais aussi l’entrée dans une phase critique de repositionnement politique. L’enjeu dépasse la symbolique : il s’agit de sauver l’idée même de communauté régionale, dans un contexte où le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, formalisé en janvier 2025, laisse un vide institutionnel inquiétant.
AES : rupture ou réconciliation ?
La fracture sahélienne, incarnée par la création en septembre 2023 de l’Alliance des États du Sahel (AES), reste la blessure la plus visible. Les régimes militaires dirigés par Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani ont claqué la porte de la CEDEAO, dénonçant les ingérences, les sanctions arbitraires, et l’absence de dialogue sincère. En réponse, l’organisation a tenté d’isoler les dissidents, avec peu de résultats concrets, si ce n’est l’accélération d’un découplage stratégique.
Mais depuis février, une nouvelle dynamique s’esquisse. Réunis à Bamako les 22 et 23 février 2025, une vingtaine de ministres de l’AES ont ouvert la porte à une reprise des discussions, dans un “esprit constructif”. Tout en réaffirmant leur indépendance, ils disent vouloir mettre en avant “l’intérêt supérieur des populations”. Une ouverture timide, mais qui offre une fenêtre de dialogue, à condition que la CEDEAO, elle aussi, accepte une forme d’autocritique sur ses pratiques passées.
Si elle venait à accepter la présidence, la figure de Diomaye Faye pourrait jouer un rôle charnière dans ce rapprochement. Son discours d’Addis-Abeba, en mars, appelant à “réinventer la CEDEAO sur des bases égalitaires et de souveraineté assumée”, a été perçu comme une main tendue à toutes les parties, sans compromission avec les principes démocratiques.
Des dossiers épineux sur la table
En attendant la clarification sur la présidence, la réunion d’Accra devra trancher plusieurs points sensibles, dont le plus immédiat est la gestion du patrimoine de la CEDEAO dans les pays sortants. À Ouagadougou et Niamey notamment, des bureaux, centres de formation et locaux logistiques de l’organisation restent en suspens. “Le sort de ces biens collectifs est désormais source de tension diplomatique. Des représentants des États membres craignent une rétention ou une expropriation silencieuse”, confie une source proche du dossier.
Les propositions formulées par les ministres seront soumises à validation lors du prochain sommet des chefs d’État prévu en juillet. D’ici là, la question de la gouvernance de l’organisation reste entière, et la présidence de transition pourrait être décisive dans la refondation ou l’effondrement progressif de l’institution.
À 50 ans, la CEDEAO traverse une crise existentielle. Sa légitimité est contestée aussi bien par les opinions publiques que par plusieurs gouvernements membres. Sa voix s’est affaiblie dans les grands débats africains. Son modèle est concurrencé par des initiatives parallèles comme l’UEMOA, l’AES, ou même la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF). Et pourtant, le besoin d’intégration régionale n’a jamais été aussi pressant, face aux défis sécuritaires, économiques, migratoires et climatiques.
Le défi immédiat est donc double : sauvegarder l’existant, tout en ouvrant les chantiers d’une refondation durable. C’est peut-être ici que le leadership d’un homme neuf, indépendant des appareils traditionnels, respecté pour sa parole rare et sa vision sobre, pourrait faire la différence.
Bassirou Diomaye Faye, s’il accepte la présidence de la CEDEAO, ne réglera pas tous les problèmes. Mais il pourrait incarner une volonté de rupture avec les impasses anciennes et ouvrir un cycle de reconstruction du projet ouest-africain, à condition d’être soutenu par ses pairs et par les peuples.
Car pour qu’un jubilé soit plus qu’un souvenir, il faut qu’il serve à réécrire l’avenir.
COUP DE RABOT DIPLOMATIQUE AMÉRICAIN EN AFRIQUE
L'administration Trump s'apprête à fermer près de 30 représentations diplomatiques à l'étranger, dont plusieurs en Afrique. Les ambassades au Lesotho, en RDC, en RCA et au Soudan du Sud figurent sur la liste des suppressions programmées
(SenePlus) - L'administration Trump envisage de fermer près de 30 ambassades et consulats à travers le monde, selon un document interne du Département d'État obtenu par CNN. Cette décision s'inscrit dans une vaste réorganisation diplomatique visant à réduire considérablement la présence américaine à l'étranger.
Parmi les fermetures prévues figurent plusieurs représentations diplomatiques en Afrique, notamment les ambassades au Lesotho, en République du Congo, en République centrafricaine et au Soudan du Sud. Le document recommande également la fermeture d'un consulat en Afrique du Sud.
Cette réduction significative de la présence américaine sur le continent africain intervient alors que d'autres puissances, comme la Chine, y renforcent leur influence diplomatique et économique.
Au total, le document préconise la fermeture de 10 ambassades et 17 consulats. Outre les missions africaines, sont également concernées des représentations en Europe (Malte, Luxembourg, France, Allemagne, Bosnie-Herzégovine, Royaume-Uni), en Asie (Corée du Sud) et dans les Caraïbes.
Le document suggère que les responsabilités des ambassades fermées soient transférées aux missions diplomatiques des pays voisins.
Les recommandations incluent également une réduction de la présence américaine en Somalie et en Irak, deux pays clés dans la lutte antiterroriste.
Ces changements s'inscrivent dans le cadre d'une refonte plus large du dispositif diplomatique américain, alors que l'administration Trump, sous l'impulsion du Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE) soutenu par Elon Musk, cherche à réduire drastiquement l'appareil gouvernemental.
Tammy Bruce, porte-parole du Département d'État, n'a pas souhaité commenter le document interne ni les plans de réduction drastique du Département d'État, renvoyant les questions à la Maison Blanche.
Il reste incertain si le secrétaire d'État Marco Rubio a approuvé ces fermetures proposées.
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DES FONDS DÉTOURNÉS RETROUVÉS DANS DES PARADIS FISCAUX
Des démarches judiciaires ont été engagées pour récupérer l'argent concerné. Les autorités n'excluent pas des déplacements à l'étranger pour accélérer les procédures
Le Procureur Financier a révélé lors d'une conférence de presse ce jeudi que l'enquête sur la gestion des fonds Covid a permis de localiser d'importantes sommes d'argent dissimulées à l'étranger, notamment dans des paradis fiscaux.
"Des montants ont été repérés et tracés dans des pays étrangers", a confirmé le magistrat, précisant que des commissions rogatoires internationales avaient déjà été transmises aux autorités judiciaires des pays concernés.
Pour accélérer les procédures de récupération de ces avoirs, le Procureur n'exclut pas que des déplacements soient organisés prochainement dans ces juridictions afin de "booster la procédure" et "faciliter la coopération judiciaire".
Interrogé sur la question des cautionnements accordés de façon apparemment inégale entre les différents mis en cause, le Procureur a défendu la position du ministère public. "Toutes les fois que nous avons estimé que les conditions étaient remplies, une suite favorable a été donnée. Dans le cas contraire, nous nous sommes opposés", a-t-il déclaré.
L'enquête impliquerait également plusieurs ministres dont les noms n'ont pas été révélés. Le Procureur a indiqué que "le temps venu, vous serez informés par la procédure qui sera discutée au niveau de l'Assemblée nationale", faisant référence aux résolutions de mise en accusation qui seront débattues au sein de l'hémicycle.
Cette affaire s'inscrit dans le cadre des investigations sur la gestion des fonds Covid, dont les rapports ont été transmis au parquet général il y a environ un mois, puis au procureur de la République la semaine dernière, permettant d'accélérer les procédures.
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LES DESSOUS DES LIBÉRATIONS SOUS PRUDENCE
Face aux détournements des fonds Covid, le Procureur Ibrahima Ndoye privilégie une approche pragmatique : libérer sous caution pour mieux récupérer l'argent public. Une stratégie qui vise à "remplir les caisses de l'État plutôt que les prisons"
Le Procureur Ibrahima Ndoye a apporté ce jeudi d'importantes clarifications sur la mise en liberté provisoire sous caution de plusieurs personnes poursuivies dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19.
Dans une déclaration détaillée, le magistrat a expliqué que cette procédure s'appuie sur l'article 140 du code de procédure pénale sénégalais, qui permet aux personnes inculpées pour détournement, escroquerie ou soustraction de deniers publics d'être libérées provisoirement sous réserve du versement d'une caution.
"Le cautionnement est une sûreté, une garantie qui permet aux juges de s'assurer que les intérêts de l'État seront préservés", a souligné le Procureur Ndoye. Cette mesure présente selon lui un double avantage : elle offre à l'inculpé la possibilité de rester en liberté durant la procédure judiciaire, tout en garantissant à l'État la récupération des fonds en cas de condamnation définitive.
Le Procureur a assumé cette orientation, précisant que l'objectif principal des poursuites n'est pas l'incarcération mais bien la restitution des deniers publics détournés. "L'efficacité de la justice peut aussi se mesurer en essayant de remplir les caisses de l'État plutôt que les prisons", a-t-il affirmé.
Concernant l'ampleur de l'enquête sur la gestion des fonds Covid-19, le magistrat a révélé que 27 personnes ont déjà été conduites devant le parquet de Dakar et confiées à plusieurs juges d'instruction, avec une 28e personne attendue prochainement. Ces poursuites concernent huit ministères identifiés dans les rapports d'audit.
La majorité des personnes inculpées ont été libérées après versement d'une caution, mais le Procureur a tenu à préciser que l'instruction se poursuit activement. "Les recherches continuent pour l'identification de tous les individus, toutes les personnalités à quelque niveau qu'elles se situent", a-t-il déclaré, laissant entendre que d'autres interpellations pourraient suivre dans les prochaines semaines.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption et de redressement des finances publiques au Sénégal, avec une volonté affichée de récupérer les fonds "injustement, illégalement et indignement spoliés au peuple sénégalais".
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LE BILAN D'ÉTAPE DE LA TRAQUE AUX BIENS DÉTOURNÉS
En seulement sept mois d'existence, le pôle judiciaire financier affiche une moisson impressionnante : 15 milliards de francs CFA saisis, 92 véhicules confisqués et 262 personnes arrêtées, selon le procureur El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla
Le procureur de la République financier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, a présenté ce jeudi un bilan impressionnant des activités du pôle judiciaire financier (PJF) depuis sa création. En seulement sept mois d'opération, cette institution a réalisé des avancées significatives dans la lutte contre la délinquance économique et financière dans le pays.
Opérationnel depuis le 17 septembre 2024, le PJF a pour mission de traquer le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, la corruption et autres infractions à caractère économique sur l'ensemble du territoire national.
Les résultats sont déjà considérables : 262 personnes ont été arrêtées dans le cadre de 292 procédures. Ces affaires proviennent de diverses sources, notamment 142 dossiers transmis par les unités d'enquête, 122 dossiers redirigés par le tribunal de grande instance de Dakar, ainsi que des rapports de l'IGE et de l'OFNAC.
Le procureur a détaillé l'impressionnant inventaire des biens saisis : 92 véhicules de marques diverses confiés à l'ONAD, 11 titres fonciers à Rufisque et Bambourg, 2 titres fonciers provisoirement inscrits au nom de l'État du Sénégal, ainsi que plusieurs pirogues et moteurs.
Plus frappant, le montant total des sommes saisies ou cautionnées s'élève désormais à 15 milliards de francs CFA, une augmentation spectaculaire par rapport aux 2,5 milliards enregistrés il y a seulement deux à trois mois.
"La lutte contre la délinquance économique et financière demande du temps et de la détermination", a souligné le procureur, évoquant les défis liés aux enquêtes internationales et à la dissimulation des avoirs criminels. Il a néanmoins réaffirmé que "la lutte pour la sauvegarde des deniers publics sera menée de façon rigoureuse, dans le respect de la présomption d'innocence, des droits de la défense et des prérogatives de chaque acteur judiciaire."
Le pôle judiciaire financier poursuit activement ses investigations, avec plusieurs enquêtes en cours confiées aux sections de recherche de Dakar, Tivaouane et Saint-Louis, dont certaines devraient être bouclées d'ici fin avril 2025. Par ailleurs, la Division des investigations criminelles a été saisie hier pour examiner le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à mars 2024.
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CINQ ANCIENS MINISTRES VISÉS PAR DES POURSUITES DANS L'AFFAIRE DES FONDS COVID
Intervenant à la conférence de presse organisée à Dakar ce jeudi, le procureur de la République a souligné que les personnes concernées seront traduites devant la Haute Cour de justice si l’Assemblée votait une résolution de mise en accusation
Des poursuites judiciaires seront lancées contre cinq anciens ministres, dont la responsabilité serait engagée dans les manquements notées dans la gestion du Fonds Force-Covid 19, a annoncé jeudi à Dakar, Mbacké Fall, le procureur de la République près la Cour d’appel de Dakar.
Intervenant à une conférence de presse organisée au Palais de justice de Dakar, M. Fall a souligné que les personnes concernées seront traduites devant la Haute Cour de justice si l’Assemblée nationale votait une résolution de mise en accusation.
Le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar et le procureur de la République financier participent à cette rencontre avec les journalistes organisées au Palais de justice de Dakar.
La conférence de presse se tient après que le procureur de la République financier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, a confirmé la veille, par le biais d’un communiqué, avoir saisi la Division des investigations criminelles (DIC) aux fins d’enquêter sur les différents points soulevés par un référé en date du 3 avril 2025, émanant du procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Mbacké Fall.
Dans ledit référé, transmis au ministère de la Justice, le juge demande notamment l’ouverture de procédures pénales à la suite de l’audit du rapport sur la situation des finances publiques (gestion de 2019 au 31 mars 2024), lequel a révélé des actes et faits susceptibles de qualifications pénales, fait-on savoir dans le communiqué.