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28 juillet 2025
DIOMAYE, CANDIDAT IDÉAL POUR LA CEDEAO ?
La succession de Tinubu est engagée. Le Sénégalais mise sur son profil de réconciliateur, Talon revendique l'alternance régionale et John Dramani Mahama fait valoir son expérience. Faure, handicapé par ses dérives autoritaires, part distancé
(SenePlus) - Fin juillet 2024, Bola Tinubu achèvera son deuxième mandat à la tête de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Dans un contexte régional fragilisé par le départ de trois pays francophones vers l'Alliance des États du Sahel (AES), la question de sa succession revêt une importance cruciale. Parmi les candidats potentiels, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye émerge comme une figure particulièrement intéressante.
Lorsque Bola Tinubu avait pris ses fonctions le 9 juillet 2023, il avait adopté un ton ferme, promettant que la Cedeao ne resterait pas « ce bouledogue édenté qui ne mord pas », rapporte Jeune Afrique. Face à la vague de coups d'État au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, puis au Niger deux semaines après sa prise de fonction, le président nigérian avait opté pour une ligne dure.
Soutenu par les Occidentaux, il avait pesé de tout son poids pour imposer des sanctions fortes au Niger, assorties de menaces d'invasion militaire. Ces mesures ont conduit les régimes militaires ouest-africains à se retirer de la Cedeao - à l'exception de la Guinée - et à former l'Alliance des États du Sahel (AES).
Selon l'ancien ministre nigérian des Affaires étrangères Bolaji Akinyemi, cité par JA, « le prochain président de la Cedeao doit être capable d'équilibrer les deux intérêts » et entretenir « des liens étroits avec les Français ». Cette nécessité de réconciliation pousse de nombreuses voix à réclamer qu'un francophone succède à Tinubu - le dernier en date était le Nigérien Mahamadou Issoufou en juin 2019.
Avec le départ de trois pays francophones et la suspension de la Guinée, seuls quatre pays restent éligibles : le Sénégal, le Togo, le Bénin et la Côte d'Ivoire, cette dernière étant probablement écartée en raison de son année électorale.
Bassirou Diomaye Faye, la jeunesse et l'unité
À 45 ans, Bassirou Diomaye Faye présente un profil singulier. Le président sénégalais est « le plus jeune dirigeant démocratiquement élu de la sous-région », souligne Jeune Afrique. Plus significatif encore, « il est considéré comme une figure unificatrice car il entretient des relations cordiales avec la Cedeao et l'AES ».
Cette position d'équilibre se traduit par des déclarations conciliantes. L'année dernière, il avait déclaré que les États « sécessionnistes » pourraient réintégrer la Cedeao tout en conservant leur pacte militaire dans le cadre de l'AES.
Ulf Laessing, directeur du programme régional pour le Sahel à la Fondation Konrad Adenauer au Mali, estime qu'un compromis est possible. « Je ne pense pas que la Cedeao sera en mesure de ramener les pays de l'AES dans son giron. La meilleure stratégie serait d'élargir la coopération avec l'AES et d'accepter le statu quo », explique-t-il à Jeune Afrique.
Malgré ces atouts, la candidature de Diomaye Faye suscite des interrogations. David Aworawo, directeur du département d'histoire et d'études stratégiques à l'université de Lagos, tempère les espoirs en pointant que « sa jeunesse et son inexpérience pourraient constituer un désavantage », rapporte JA.
L'universitaire nigérian pointe également « son tempérament éruptif et son attitude anti-française prononcée », des traits qui pourraient compliquer les relations avec certains partenaires traditionnels de la région.
Une concurrence francophone serrée
Le Sénégalais ne sera pas seul en lice. Le Béninois Patrice Talon dispose d'arguments solides : son pays n'a pas occupé la présidence de la Cedeao depuis 1994, et « dans l'intérêt de l'équilibre régional et de la rotation du leadership, la nomination de Patrice Talon pourrait se justifier », analyse Jeune Afrique. David Aworawo confirme ce sentiment en affirmant que « le Bénin le mérite plus que jamais ».
Le Togolais Faure Gnassingbé présente également des atouts, notamment sa capacité à « entretenir de bonnes relations avec la Cedeao et avec les pays membres de l'Alliance des États du Sahel », ces derniers dépendant des ports togolais pour leur commerce international, selon Jeune Afrique.
Toutefois, les récentes évolutions constitutionnelles au Togo jouent contre lui. Comme le souligne un représentant du gouvernement nigérian cité par le magazine panafricain, « Faure Gnassingbé a fait de lui-même un président à vie. Cela va à l'encontre de l'esprit de la Cedeao ».
L'alternative ghanéenne
Face à ces candidatures francophones, le Ghanéen John Dramani Mahama représente une alternative crédible. « L'un des plus expérimentés et des plus respectés de la sous-région », il a déjà occupé le poste de président de la Cedeao de 2013 à 2015, rappelle Jeune Afrique.
Son avantage : il « n'était pas en fonction lorsque la Cedeao a imposé des sanctions aux pays membres de l'AES » et a su maintenir « une position neutre » depuis son retour au pouvoir en janvier. Il avait même « eu soin d'inviter les chefs d'État de l'AES à son investiture à Accra », témoignant de relations cordiales avec eux.
La succession de Bola Tinubu s'annonce donc disputée, dans un contexte où la réconciliation avec l'AES apparaît comme l'enjeu majeur. Bassirou Diomaye Faye, malgré sa jeunesse, pourrait bien incarner cette nécessaire synthèse entre fermeté démocratique et pragmatisme régional.
Par Abdoulaye NDIAYE
LE PARI RISQUÉ DE NETANYAHOU FACE À L’IRAN
Avant de s’attaquer au régime des Mollahs, Netanyahou n’a certainement pas mesuré que les Iraniens ne sont pas des Arabes, mais des Perses, descendants d’une des civilisations les plus anciennes et puissantes de l’histoire de l’humanité
L’agression israélienne contre l’Iran, déclenchée le 13 juin 2025, s’avère assurément une erreur de calcul de la part de Benjamin Netanyahou. Sans doute nostalgique de la guerre des Six Jours, qui avait vu une victoire éclair et éclatante de l’État hébreu sur l’Égypte, la Syrie, l’Irak et la Jordanie, le Premier ministre israélien a peut-être voulu rééditer le même exploit contre l’Iran, 58 ans plus tard. Mais mal lui en prit.
Avant de s’attaquer au régime des Mollahs, Netanyahou n’a certainement pas mesuré que les Iraniens ne sont pas des Arabes, mais des Perses, descendants d’une des civilisations les plus anciennes et puissantes de l’histoire de l’humanité. Or, qui dit civilisation dit forcément science, technologie, découvertes, etc. La civilisation perse a en effet développé des connaissances remarquables qui ont influencé l’Antiquité. Par exemple, les Perses excellaient dans l’ingénierie hydraulique avec le système des qanats : des canaux souterrains permettant d’irriguer les régions arides en transportant l’eau des montagnes sur de longues distances. Ce fut une technologie révolutionnaire. Ils étaient aussi de grands fabricants d’armes, maîtrisant parfaitement le travail des métaux. Cette excellence scientifique et technologique, prouvée dans bien d’autres domaines, a contribué à faire de l’empire perse l’une des civilisations les plus avancées du monde antique.
C’est à ce peuple, nanti de l’héritage de ses ancêtres, qu’Israël, État né le 14 mai 1948 sous l’égide de l’ONU, s’en est pris, en menant des bombardements sur les sites nucléaires iraniens et en procédant à des assassinats ciblés de responsables militaires et scientifiques. L’agresseur affirme avoir préparé cette attaque pendant plus d’un an. La victime, quant à elle, a su mobiliser son héritage technologique ancestral : en utilisant des techniques de réseaux souterrains, elle a enfoui profondément ses unités d’enrichissement d’uranium et stocké sous terre des milliers de missiles balistiques et hypersoniques.
C’est pourquoi, après quelques dysfonctionnements initiaux de la défense anti-aérienne et passé l’effet de surprise, la riposte iranienne, qualifiée de « châtiment sévère », s’est révélée dévastatrice. Le mythe de l’imperméabilité du « Dôme de fer » s’est effondré, malgré l’aide apportée par le grand allié et sponsor américain. Les victimes se comptent de part et d’autre, et chaque camp promet l’anéantissement de l’autre.
Nous n’allons pas ici dresser un décompte macabre des victimes ou énumérer les destructions infligées par les belligérants. Nous allons plutôt nous intéresser aux implications de ce conflit pour la sécurité internationale
Les implications
Sur le plan diplomatique, la première conséquence est le retrait de l’Iran des négociations sur son programme nucléaire et la fermeture de ses frontières aux agents de l’AIEA. Des voix officielles iraniennes ont déclaré ne plus faire confiance aux États-Unis, perçus comme directement ou indirectement impliqués dans cette attaque. Les pourparlers sont donc au point mort.
Sur le plan économique, l’Iran menace de fermer le détroit d’Ormuz. Si cette menace venait à se concrétiser, les conséquences énergétiques seraient majeures à l’échelle mondiale. En effet, 21 % du pétrole et 25 % du gaz naturel liquéfié transitent par cette voie. Une fermeture provoquerait une flambée immédiate des prix du pétrole et du gaz, affectant durement les économies mondiales, en particulier les pays importateurs d’énergie. Une telle escalade transformerait une crise régionale en une crise globale majeure.
Sur le plan géopolitique, de nouvelles alliances émergent. La Chine, puissance nucléaire et deuxième économie mondiale, a rapidement condamné l’attaque israélienne et soutenu l’Iran dans sa riposte. Elle a clairement, sans ambiguïté, choisi son camp. Le 16 juin, un avion en provenance de Pékin a atterri à l’aéroport de Téhéran, suscitant de nombreuses spéculations. Le Pakistan, autre puissance nucléaire, a menacé d’anéantir Israël si ce dernier faisait usage de l’arme nucléaire contre l’Iran.
Cette alliance Chine–Pakistan–Iran se positionne désormais face aux pays occidentaux (États-Unis, Royaume-Uni, France) et à l’Inde, alliés traditionnels de l’État hébreu. Qu’en est-il de la Russie ? Pour le moment, Vladimir Poutine, après un entretien téléphonique d’une cinquantaine de minutes avec Donald Trump, a proposé sa médiation. Embourbée depuis plus de trois ans dans la guerre en Ukraine, la Russie a sans doute d’autres priorités que de s’engager dans un nouveau conflit. Toutefois, ce nouveau théâtre de guerre entre Israël et l’Iran représente une opportunité stratégique pour Moscou et une mauvaise nouvelle pour Kiev. Les États-Unis, jusqu’ici principaux pourvoyeurs d’armes et de renseignements à l’Ukraine, sont désormais focalisés sur la défense d’Israël. La Russie pourrait ainsi bénéficier d’un affaiblissement du soutien occidental à l’Ukraine.
Conclusion
Nul ne peut prédire avec certitude l’issue de ce conflit au Moyen-Orient. L’implication des alliés respectifs et le niveau de leur engagement seront déterminants pour la suite des événements.
Abdoulaye NDIAYE, Docteur en science politique.
MIGRATION DES ENFANTS, UNE APPROCHE COORDONNEE POUR EN FAIRE UNE OPPORTUNITE PLUTOT QU'UNE MENACE
Pr Aly Tandian, Directeur du GERM-UGB de Saint-Louis apporte un éclairage sur la migration des enfants en Afrique de l'Ouest, suite l’étude faite dans plusieurs pays, avec le soutien de la Coopération suisse
La migration des enfants en Afrique de l'Ouest est un fait complexe, marqué par des dynamiques historiques, économiques et sociales. Professeur Aly Tandian, Directeur du GERM-Université Gaston Berger de Saint-Louis et président de l’Observatoire sénégalais des migrations nous apporte un éclairage à la suite d’une étude faite dans plusieurs pays d’Afrique avec le soutien de la Coopération suisse.
Est-il possible de connaitre la situation des enfants engagés dans la migration de travail en Afrique de l'Ouest ?
La première chose à souligner est la prévalence élevée des migrations des enfants en Afrique l’Ouest et les conditions précaires de ces déplacements. Le nombre exact est difficile à établir en raison de la prédominance du secteur informel et de la mobilité non enregistrée. Ils sont majoritairement des adolescents âgés de 15 à 24 ans mais ily a aussi des enfants plus jeunes, parfois non accompagnés. Les filles représentent une part non négligeable des enfants migrants exposées à des risques spécifiques comme les mariages précoces, l’exploitation sexuelle, etc. A présent, ces enfants évoluent dans les secteurs comme le travail domestique, l’extraction minière en Guinée, au Burkina Faso ou au Sénégal. D’autres enfants évoluent dans l’agriculture saisonnière comme c’est le cas en Côte d'Ivoire ou au Ghana.
Quelles sont les causes de la présence des enfants dans les migrations de travail en Afrique de l’Ouest ?
La pauvreté et les crises économiques sont le plus souvent évoquées pour expliquer la présence des enfants dans les migrations de travail en Afrique de l’Ouest. Ce n’est pas faux si l’on prend à témoin que dans cette partie du continent plus de 100 millions de personnes vivaient dans la pauvreté en Afrique de l'Ouest en 2002 selon le PNUD. Cette situation incite de nombreux enfants à migrer pour contribuer aux revenus de leur pays. A cela, il faut rajouter les facteurs culturels détournés. Il y a des pratiques traditionnelles comme le confiage c’est-à-dire le placement d'enfants chez des parents pour éducation, le "trokoshi" au Ghana ou au Togo, où des filles sont "louées" à des prêtres vaudous, une situation qui, malencontreusement, facilite la traite des enfants. Dans le Sahel central, plus d’un million d’enfants sont déplacés au Burkina Faso, au Niger et au Mali. En résumé, les causes de la présence des enfants dans les migrations de travail sont plurielles.
Quels sont les risques et violations des droits des enfants engagés dans la migration de travail ?
Au Bénin, au Togo ou au Nigeria, des milliers d’enfants sont exploités et ils n’ont pas accès ni aux services de protection et encore moins à l'éducation. Les filles sont plus touchées à cause des interruptions scolaires. A présent, les défis persistent à cause du manque de données harmonisées et de l’insuffisance des cadres juridiques nationaux pour criminaliser le travail des enfants dans l'informel. Bien que la CEDEAO promeuve la libre circulation, elle ne dispose pas de protocoles spécifiques pour les enfants migrants, laissant des lacunes dans leur protection. L’urgence est de combiner la répression de la traite avec des solutions durables à travers la réintégration scolaire, les formations adaptées qui semblent montrer des résultats positifs.
Alors quelles sont les solutions ?
Je pense qu’il faut à nos États une protection holistique, des initiatives régionales qui peuvent offrir des pistes de réelles solutions. Celles-ci sont à trouver d’abord dans la lutte contre la pauvreté structurelle via des investissements dans l'emploi jeune, ensuite dans l'adaptation des cadres culturels, en transformant des pratiques comme le confiage en dispositifs protecteurs, et enfin dans le renforcement des systèmes de données pour mieux cibler les interventions. Je pense que la migration des enfants restera, mais seule une approche coordonnée peut en faire une opportunité plutôt qu'une menace.
LA LONASE DENONCE UNE « CAMPAGNE DE DESINFORMATION ORCHESTREE »
Depuis quelques temps, la LONASE a, avec étonnement une agitation dans certains médias autour d’un soidisant « scandale de marchés de gré à gré » impliquant la Loterie nationale sénégalaise (LONASE).
La LONASE a dénoncé une campagne de désinformation orchestrée autour de prétendus marchés de gré à gré. D’après elle, ces allégations, relayées sans rigueur ni vérification, s’appuient exclusivement sur une prétendue lettre de dénonciation émanant d’un collectif fantaisiste se faisant appeler « Collectif Juub Juubal Jubbanti » et dont les membres restent non identifiés.
Depuis quelques temps, la LONASE a, avec étonnement une agitation dans certains médias autour d’un soidisant « scandale de marchés de gré à gré » impliquant la Loterie nationale sénégalaise (LONASE). Selon elle, ces allégations, relayées sans rigueur ni vérification, s’appuient exclusivement sur une prétendue lettre de dénonciation émanant d’un collectif fantaisiste se faisant appeler « Collectif Juub Juubal Jubbanti » et dont les membres restent non identifiés. Selon un communiqué qui nous est parvenu hier, jeudi 19 juin, à ce jour, la LONASE dans le cadre de l’exploitation des jeux, travaille avec 16 partenaires d’exploitation (1Xbet, Sunubet, Melbet, Amabeltech etc.), 4 partenaires de paiement (Wave, Orange Money, Yass, Wizall), 1 partenaire de centralisation (Afitech) et 6 partenaires techniques (PMU France, Honore gaming, Gitech, Editec, Joystic, Solidicon). « Tous les contrats qui lient la LONASE avec ces 27 prestataires n’ont jamais fait l’objet d’un appel d’offres puisqu’ils ne sont pas soumis au Code des marchés publics », souligne-t-on dans le communiqué. La Lonase a précisé qu’il ne s’agit ni de marchés d’acquisition de fournitures ou de prestation de services, ni de marchés de travaux ou de prestation intellectuelle au sens dudit Code. « Les relations de partenariat conduites par la LONASE s’inscrivent exclusivement dans une adynamique de co-exploitation de jeux, d’assistance technique ou d’innovation dans les produits proposés au public. Le contrat récemment signé avec le partenaire Paymetrust pour une deuxième plateforme de centralisation répond aux mêmes formes contractuelles que celui qui lie la LONASE à Afitech, première plateforme de centralisation », rapporte la source.
La LONASE a rappelle que dans l’exercice du monopôle pour l’organisation des jeux de loterie et assimilés, conclut des partenariats techniques et commerciaux sur ses produits de jeux. Il s’agit, indique-t-elle, de partenariats, établis dans le cadre du modèle d’exploitation directe des jeux, tel que reconnu par les textes encadrant le secteur. « C’est pourquoi, il n’y a aucun coût financier qui figure dans ces contrats de partenariat tel que l’exigent les règles de la commande publique. Donc, il est archifaux d’assimiler ces contrats de partenariat à des marchés de gré à gré », se désole-t-elle.
Suivant toujours la source, sous la direction du Dr Toussaint Manga, la LONASE ne signera jamais de partenariat avec une société exclusivement de droit étranger. C’est dans ce sens qu’il a été exigé à Paymetrust international (présent dans une quinzaine de pays d’Afrique dont Mali, Togo, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Tanzanie, Gabon, Tchad, RD Congo etc.) et SFMC (avec qui la LONASE est en discussions et qui est notamment présent à Madagascar, en Guinée, au Brésil, en Angola), de créer des sociétés de droit sénégalais avant toute relation de partenariat. La LONASE porte aussi à la connaissance du public que depuis un an, un large processus de renégociation et de réévaluation de l’ensemble des contrats de partenariat est en cours. Cette initiative rentre en droite ligne avec les directives des nouvelles autorités. Elle répond aussi au souci de défendre les intérêts de l’entreprise, mettant ainsi fin à des pratiques contractuelles déséquilibrées héritées du passé. « Au demeurant, le Directeur général de la LONASE ne saurait être l’otage d’aucun lobby. Il n’est, non plus, lié à une quelconque société ou entreprise, à quelque titre que ce soit. Il reste déterminé à assainir l’environnement contractuel de l’entreprise dans le respect des règles de bonne gouvernance ».
SENGHOR, CANDIDAT À SA PROPRE SUCCESSION
Le président de la Fédération sénégalaise de football, par ailleurs, membre du comité exécutif de la CAF a décidé un nouveau mandat de quatre ans a la tête de l’instance fédérale qu’il préside depuis 2009
Fin du suspense ! Me Augustin Senghor a mis fin à son ni oui, ni non. Le président de la Fédération sénégalaise de football, par ailleurs, membre du comité exécutif de la CAF a décidé un nouveau mandat de quatre ans a la tête de l’instance fédérale qu’il préside depuis 2009. Le maire de Gorée l’a signifié a plusieurs membres du comité exécutif de la FSF avant de s’envoler tôt ce matin pour les Etats-Unis pour les besoins de la coupe du monde des clubs.
C’est désormais officiel ! Me Augustin Senghor prendra part aux prochaines élections de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), prévues le 2 août 2025.
Selon plusieurs sources dignes de foi et généralement bien informées, l’actuel président de la FSF, par ailleurs, membre du comité exécutif de la CAF, a confirmé sa candidature auprès de ses collaborateurs au sein du Comité exécutif, mais aussi à d’autres acteurs engagés dans la course pour d’autres postes.
En poste depuis 2009, Me Senghor se présente ainsi pour un cinquième mandat consécutif à la tête de l’instance dirigeante du football sénégalais. Une longévité rare qui fait de lui l’un des dirigeants les plus expérimentés du football africain. Son choix de briguer un nouveau mandat intervient dans un contexte de débats nourris sur l’alternance à la tête des fédérations sportives nationales et la gouvernance du football local.
Face à lui, Mady Touré, président de l’académie Génération Foot, a également annoncé sa candidature pour la troisième après deux tentatives infructueuses en 2013 et 2021 et entend incarner une vision alternative, axée sur une réforme profonde des textes, une meilleure représentativité des clubs amateurs et une réorganisation des ligues.
Le calendrier électoral a été officiellement communiqué parla FSF. Il prévoit une première étape du 13 au 24 juin 2025, durant laquelle les candidats pourront déposer leur dossier. L’examen des candidatures se déroulera ensuite jusqu’au 1er juillet, avant la publication de la liste provisoire des prétendants le 2 juillet. Les éventuels recours pourront être introduits entre le 3 et le 5 juillet, et les décisions finales sur ces recours seront rendues entre le 6 et le 10 juillet. La liste définitive des candidats sera publiée le 11 juillet 2025, ouvrant la voie à une dernière ligne droite avant le scrutin du 2 août.
Cette nouvelle candidature d’Augustin Senghor relance les débats sur le renouvellement des instances sportives, mais aussi surle bilan de ses quatre précédents mandats. Sous sa présidence, le Sénégal a connu une ascension notable sur la scène continentale et mondiale, avec notamment un premier sacre à la CAN en 2022 et une présence continue en Coupe du monde (2018 et 2022). Sans occulter les trophées en Can U-17, U-20, CHAN, Beach Soccer. 5 trophées en 365 jours. Inedit sur le continent.
Reste à savoir si l’actuel maire de Gorée parviendra à convaincre les électeurs de lui accorder une nouvelle fois leur confiance, ou si le vent du changement soufflera sur la FSF après seize années de gestion ininterrompue.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE SENEGALAISE DU VENDREDI 20 JUIN 2025
Les journaux abordent des sujets aussi variés que la diplomatie offensive du président Ousmane Sonko, les vives polémiques autour de Guy Marius Sagna, des scandales politico-judiciaires, l’essor économique des banques, les dérives cybercriminelles
En ce jvendredi 20 juin 2025, la presse sénégalaise offre un panorama riche, dense et contrasté de l’actualité nationale et internationale. Les journaux abordent des sujets aussi variés que la diplomatie offensive du président Ousmane Sonko, les vives polémiques autour de Guy Marius Sagna, des scandales politico-judiciaires, l’essor économique des banques, les dérives cybercriminelles, ainsi que des actualités sportives intenses.
DIPLOMATIE : SONKO ENTRE BRAS DE FER AVEC WASHINGTON ET SEDUCTION DE PEKIN
Le président Ousmane Sonko continue de faire parler de lui sur la scène internationale. EnQuête titre : « Sonko face au défi de la diplomatie », soulignant l’importance stratégique de son positionnement dans un contexte mondial tendu. Sud Quotidien résume bien ce rééquilibrage diplomatique avec un titre évocateur : « Sonko dribble Washington et encense Pékin ». WalfQuotidien va encore plus loin, parlant d’un président qui « enrague contre les USA et cajole la Chine », tandis que Tribune évoque une démarche plus calculée : « Sonko minimise Trump et courtise la Chine ».
Ces prises de position, aussi audacieuses qu’inattendues, ne manquent pas de faire réagir l’opinion publique, et posent les jalons d’une nouvelle ère diplomatique, entre rupture assumée et réalignement géostratégique.
GUY MARIUS SAGNA : FIGURE DE PROUE OU CIBLE DES CRITIQUES ?
L’activiste Guy Marius Sagna est au cœur de la tempête. Point Actu titre : « Guy Marius Sagna reçoit une salve de réprobations », tandis que Le Quotidien note une posture combative : « Guy renverse la table », évoquant sa dénonciation musclée de certains marchés publics et décisions de l’exécutif.
Dans Les Échos, les accusations pleuvent : « Guy tire à bout portant, Ismaïla Diallo le charge », tandis que Ndèye Sally Diop, également ciblée, réplique en une de L’Info : « Ce n’est ni un désaveu, ni une sanction », soulignant la persistance des tensions au sommet de l’État.
JUSTICE ET AFFAIRES D’ÉTAT : LES COULISSES TROUBLANTES DU POUVOIR
Les révélations judiciaires se multiplient. Libération fait des vagues en publiant : « Le parquet financier met la Dic sur le coup », une allusion à une enquête sensible impliquant potentiellement des personnalités politiques. Direct News évoque également une zone d’ombre : « Tas révèle la face obscure d’un marché », dénonçant des pratiques opaques dans l’attribution de certains marchés publics.
Par ailleurs, Rewmi Quotidien revient sur les déclarations de Thierno Alassane Sall, qui livre « de nouveaux déballages », ajoutant une couche à l’instabilité politique ambiante.
ÉCONOMIE : LE BOOM SILENCIEUX DES BANQUES
Malgré les secousses politiques, l’économie semble résister. Le Soleil met en lumière « la bonne fortune des banques », chiffres et performances à l’appui. Ce dynamisme est illustré par une stabilité du secteur financier saluée par plusieurs analystes, alors que L’AS publie « les éclairages de Cheikh Diba », ancien ministre de l’Économie, qui décrypte la conjoncture actuelle.
CYBERCRIMINALITE ET SCANDALES SOCIAUX : L’OMBRE GRANDISSANTE DU NUMERIQUE
Dans sa livraison du jour, L’Observateur revient sur une affaire sulfureuse : « Deux influenceuses et une infirmière arrêtées par la Cybersécurité », dans le cadre d’un vaste réseau de cyberfraude. Le journal révèle également que « L’Ofnac est sur la piste d’une affaire explosive », ce qui laisse présager de nouvelles révélations dans les jours à venir.
SPORT : ENTRE AMBITION, DISCIPLINES NATIONALES ET STARS MONDIALES
Le sport n’est pas en reste. Record salue Mamadou Lamine Camara, présenté comme le "Busquets" des Lions, pour son rôle stratégique en milieu de terrain. Point Actu Sport confirme que Augustin Senghor sera candidat à sa propre succession à la tête de la Fédération sénégalaise de football : « Augustin Senghor sera bel et bien candidat ».
En lutte, Stades annonce un duel attendu : « Le combat Sa Thiès - Zarko sera le plus rapide de la saison », tandis que Rewmi Sports évoque la frustration de l’équipe nationale féminine de basket-ball privée de visa : « Visa refusés à 5 Lionnes du basket ». Sur la scène internationale, l’exploit de Lionel Messi continue d’impressionner : « L’Inter Miami renverse Porto grâce à Messi ».
Si l’autorité coloniale, crainte et impitoyable, n’a pas pu empêcher la circulation de pièces matérielles, comment un autre pouvoir pourrait-il maîtriser le flux de technologies qui ignorent tout des distances ?
Un truculent Baay Faal sillonnait les quartiers populaires de Dakar dans les 1940-50, l’attirail chargé de colliers en cuir à l’effigie de cheikhs mourides, d’un chou de boubous patchworkés, de bijoux accrochés aux rastas ou clinquants aux doigts et aux poignets. C’était le temps où la transition entre le guerrier ceddo et le disciple de Cheikh Ibra Fall s’opérait encore… Le Baay Faal en question avait dans sa besace un lot de fixés sous-verre. L’attraction de son trésor était la pièce « Julli géej ».
Ce souwéer reproduisait la prière de Cheikh Ahmadou Bamba sur la mer, avec l’archange qui vole vers l’érudit pour le récompenser d’une grande et belle mosquée (de Touba). Le Baay Faal voilait ce tableau d’un tissu blanc, et consentait à le montrer quelques petites secondes, contre une pièce de 25 fCfa. Le sous-verre s’est introduit au Sénégal en début 1900, par les pèlerins de La Mecque qui passaient par la Tunisie.
Cet art naïf s’est vite révélé un merveilleux et inespéré outil d’information, de propagande et d’éducation sociale. C’était un quasi-spectacle, par la rutilance des formes et des couleurs de cet art figuratif. Les écoles confrériques l’ont vite pris à leur compte pour séduire la populace, par la puissance de l’image. La religion n’était certes pas représentée sous ses meilleurs traits et dignités, mais l’adhésion des populations, surtout non instruites, était très active.
L’affaire était telle que le Gouverneur général de l’Aof, William Merlaud-Ponty, dans les années 1910, a émis une circulaire administrative pour censurer la représentation religieuse par le sous-verre au Sénégal, afin de casser le mouvement. L’édit est suivi d’une intraitable rigueur au début, avant de s’avérer peu efficace par la suite. Dans le livre « Peinture sous verre du Sénégal » de Michel Renaudeau et Michèle Strobel, on lit un passage de cette circulaire : « On ne saurait nier quel merveilleux instrument de propagande constitue ici la propagation à des milliers d’exemplaires de ces gravures grossières, hautes en couleur, présentant les défenseurs de la seule vraie religion sous le jour le plus favorable ».
Un propos édifiant sur la peur face à l’appropriation obstinée des masses. Encore que souwéer était démocratique, logeant autant dans les masures que dans les palais. Avec les restrictions sur le fait religieux, les sujets sociaux vont être mieux traités, rendant encore plus populaire cet art figuratif. La peinture sous-verre va passer l’étape de sa première vigueur, posant les premiers pas vers sa timide désuétude, avec la popularité de la photographie dès 1960.
On était maintenant loin du daguerréotype. Les photos, quoique n’ayant pas encore à l’époque toutes leurs couleurs, devenaient de moins en moins un luxe. Des maisons avaient, sinon un poster d’une vedette, la photo du patriarche ou de la matriarche décorant souverainement le mur du salon. La photographie était plus réelle. Elle entraîne plus de fantasmes et agite mieux l’imagination, forgeant par là une nouvelle définition de la foi, de la politique, des idéologies, bref, de la révolution.
La photo, comme le sous-verre et tous les autres médias qui vont suivre, réduit les distances entre les temps, les espaces, les esprits, les sens. Qui peut mesurer les effets sur la marche de l’Histoire des photographies de Serigne Touba et des six dernières qui sont parues en 2020, du Che Guevara, des évènements Mai-68, de « la Fillette et le vautour », du « Tank Man », de « La petite fille brûlée au Napalm », d’Emett Till tué et défiguré, … ? Artistes-photographes, photojournalistes, portraitistes de studio-photo, anonymes capteurs d’un instant fugace, entre autres, tous ont participé à défricher des sentiers nouveaux dans les pensées et les démarches sociopolitiques. Mais si ceux-là ont bougé les lignes en fouettant l’imagination, allez donc penser l’impact quand l’image peut bouger, parler et interagir. Passons même sur les mass-médias (tv, cinéma, publicité, etc.) qui ont bouleversé et corrompu jusqu’à d’autres cultures.
L’intelligence artificielle est dans une tout autre forme d’accélération, faisant et défaisant les nœuds les plus complexes. Si l’autorité coloniale, crainte et impitoyable, n’a pas pu empêcher la circulation de pièces matérielles, comment un autre pouvoir pourrait-il maîtriser le flux de technologies qui ignorent tout des distances ? De la propagande socio-religieuse immortalisée sous verre, à ces pixels qui naviguent nos quotidiens, la même quête demeure : figer l’instant pour mieux transcrire une époque. Si l’image n’a plus besoin de cadre, elle n’a jamais cessé d’être un miroir tendu, un griot silencieux qui parle à tous. Il lui faut s’exprimer avec responsabilité et éthique, mais sa liberté reste fondamentale.
PAR IBRAHIMA KHALILOULLAH NDIAYE
UN MONDE ORPHELIN DE LEADERS HUMAINS
L’indescriptible et incompréhensible conflit soudanais qui met en exergue l’égo surdimensionné de deux rivaux pour l’accaparement du pouvoir, la vague de réfugiés qui s’ensuit, les escarmouches entre le Rwanda et la République démocratique du Congo...
«So much trouble in the world », disait Bob Marley dans un titre éponyme contenu dans l’album « Survival », sorti en 1979. Une réalité qui colle au contexte mondial actuel où les conflits interétatiques semblent avoir repris du poil de la bête alors que depuis la fin de la bipolarisation Est-Ouest les conflits devenaient surtout intra-étatiques et asymétriques.
Le feuilleton Israël-Iran, dans le prolongement du génocide perpétré en mode direct à Gaza et qui ne semble point émouvoir l’Occident sinon qu’en géométrie variable, les bombardements répétés ces derniers mois par Israël pour réduire l’arsenal du Hezbollah ou des Houthis, le conflit russo-ukrainien qui dure depuis 4 ans déjà… Mais aussi, l’indescriptible et incompréhensible conflit soudanais qui met en exergue l’égo surdimensionné de deux rivaux pour l’accaparement du pouvoir, la vague de réfugiés qui s’ensuit, les escarmouches entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (Rdc), le conflit propre à ce dernier pays qui s’enlise depuis la mort de Mobutu dans la logique de contradictions de ses richesses immenses…
Une des conséquences de ces prises de l’humanité avec elle-même reste les déplacements de personnes symbolisés par des vagues de réfugiés. Et pourtant, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés est contraint de supprimer environ 3 500 postes en raison de problèmes de financement. Cette réduction des effectifs, apprend-on, entrainera une diminution d’environ 30 % des coûts de personnel à l’échelle mondiale. Ces suppressions de postes s’inscrivent dans un contexte de crise financière pour l’organisation qui doit réduire ses coûts pour faire face à un manque de financement.
L’organisation onusienne, confrontée à une échappée du soubassement de sa création par son rôle de garant de la paix et de la sécurité mondiales avec ces multiples conflits, n’a eu de cesse d’alerter ces derniers mois sur les risques de famine, de faim dans de nombreux pays, principalement ceux confrontés à des conflits et des vagues de réfugiés. Au moment où l’humanité a plus que produit pour nourrir la terre entière, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (Fao) met l’accent, dans son dernier rapport du 16 juin dernier, sur les risques de famine au Soudan, en Palestine, au Soudan du Sud, en Haïti et au Mali dans les prochains mois si « aucune action urgente n’est entreprise ».
Une humanité qui se déshumanise. Des drames qui n’alertent pas. Une fraternité qui se meurt. Un monde sans repères. Une crise versant d’un enrichissement à l’extrême pour certains. La redistribution des cartes après la Guerre froide tout comme la montée en puissance de certains pays comme ceux du Brics redessinent les contours d’un Nouveau Monde sans dénier aux États-Unis leur puissance militaire et économique. Au nom de cette dernière, le Pays de l’Oncle Sam assume un leadership au nom de ses intérêts propres. Sans œuvrer à la paix mondiale qui devrait être son leitmotiv pour un monde meilleur. Une superpuissance militaire, une économie florissante, un monde en course effrénée vers les technologies les plus puissantes.
Mais en manque de leaders ; de guides humains. L’un des derniers où le plus grand connu de ces dernières années est Nelson Mandela qui, à l’instar de nombreux grands hommes dans l’histoire, a prôné et œuvré pour le pardon, la réconciliation des hommes. Pour que l’humanité se retrouve avec elle-même. Loin des menaces que nous sert, à longueur de sorties, le président américain qui veut une nouvelle Amérique qui déporte des émigrants alors que l’histoire de l’humanité est façonnée et bâtie sur les migrations. Une Amérique dont le président n’hésite pas à déterminer du moment de liquidation du guide suprême iranien Ali Khamenei, fort de ses convictions du moment.
Du genre : « Nous contrôlons désormais complètement et totalement l’espace aérien iranien ». Ou encore, l’Iran dispose d’« équipements défensifs, en grande quantité, mais ils ne sont pas comparables aux trucs fabriqués, et produits par les Américains. Personne ne fait mieux que les bons vieux États-Unis ». Avec presque l’acquiescement d’un G7 éclopé du départ précipité du président Trump dont le retour au pouvoir sonne comme une course trépidante à l’accomplissement de ses désirs. Le monde ne retrouvera ses attributs humains qu’en conjuguant avec amour et prévenance entre tous les fils d’Adam. Mais surtout en mettant en avant des leaders humains et conscients d’un rôle historique à jouer.
« Laisser la haine à ceux qui sont trop faibles pour aimer », nous recommandait un autre grand monsieur Martin Luther King. Envie de paraphraser Joseph Hills de l’emblématique groupe Culture qui disait dans « Humble African » : « Je prie pour la venue du jour où nous pourrons tous partager ce que nous avons en commun et montrer au peuple l’amour que nous avons à donner ».
PAR ISMAILA DIALLO
RÉPONSE AU DÉPUTÉ GUY MARIUS SAGNA
Les groupes parlementaires bénéficient d’indemnités de fonctionnement mensuelles, strictement encadrées. Il arrive même que certains collègues contractent des avances pour des besoins urgents.
Quand le député Guy Marius Sagna nous parle de rupture et d’orthodoxie budgétaire, il serait honnête qu’il commence par balayer devant sa propre porte.
Double prise en charge : un non-dit gênant
M. Sagna est membre du Parlement de la CEDEAO. Il perçoit, à ce titre, des indemnités journalières conséquentes, prises en charge par l’institution communautaire… tout en continuant à bénéficier du soutien logistique et financier de l’Assemblée nationale du Sénégal. Voilà une rupture à géométrie variable dont il peine à nous expliquer la logique.
Peut-il nous indiquer le montant mensuel des indemnités qu’il perçoit de la CEDEAO ? La transparence commence par l’exemplarité.
Sukëru Koor ou mémoire sélective ?
Le député Sagna affirme avoir reçu du Sukëru Koor de son groupe parlementaire. Par qui, exactement ? Pour rappel, ces pratiques clientélistes datent de la 14e législature. Elles ont été bannies par la 15e législature. Confond-il volontairement les périodes ? Ou bien regrette-t-il que les circuits parallèles de distribution aient été asséchés ?
Indemnités des groupes parlementaires : un mécanisme balisé
Les groupes parlementaires bénéficient d’indemnités de fonctionnement mensuelles, strictement encadrées. Il arrive même que certains collègues contractent des avances pour des besoins urgents. Guy Marius Sagna lui-même devait 500 000 francs au groupe parlementaire Yewwi. Parlons donc de rigueur, mais en vérité.
Rapport de la Commission de contrôle : absent ou absentéiste ?
M. Sagna s’indigne du « retard » dans la publication des rapports de la Commission de comptabilité et de contrôle. Ce qu’il oublie de dire, c’est qu’au moment même de ses accusations, les membres du bureau de ladite commission étudiaient le rapport. Il devrait savoir cela… sauf s’il ne participe pas aux travaux.
S’il ne reçoit plus les convocations, a-t-il démissionné ? Ou son absence chronique trahit-elle un désintérêt pour les responsabilités qu’il prétend revendiquer ?
Un contexte à ne pas falsifier
La 15e législature n’a été installée qu’en décembre 2024, après dissolution. Comment produire un rapport annuel sur une période où aucune réunion n’avait encore été tenue ? Il faut être de mauvaise foi – ou vouloir distraire le public – pour ne pas le reconnaître.
La vérité, c’est que la 15e législature a enclenché une rupture réelle.
La ponctualité aux séances est redevenue la règle ;
Des réformes ambitieuses sont engagées sur le règlement intérieur, administratif et financier ;
Un manuel de procédures pour l’évaluation des politiques publiques est en cours de finalisation
Nous refusons que l’Assemblée du peuple – qui porte aujourd’hui tant d’espoirs – soit prise en otage par un discours moralisateur qui ne s’applique pas à lui-même.
Nous travaillons. Nous réformons. Nous avançons.
J’ai respecté Guy Marius Sagna. Sincèrement.
Mais à force de le côtoyer de près, ma déception est à la hauteur de mes attentes.
Le peuple mérite mieux que des contradictions en bandoulière.