SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 juin 2025
SONKO ANNONCE LE REPORT DE LA SÉANCE DE QUESTIONS D’ACTUALITÉ À L’ASSEMBLÉE
Initialement prévue ce jeudi 10 avril, la séance a été reportée au lundi 14 avril, en raison du décès de Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye, Khalife général des Layènes.
La séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale, initialement prévue ce jeudi 10 avril, a été officiellement reportée au lundi 14 avril à 10h. L’annonce a été faite par le Premier ministre, M. Ousmane Sonko, qui a précisé que cette décision a été prise en concertation avec les autorités parlementaires.
Ce report intervient dans un contexte de deuil national, marqué par le rappel à Dieu de Serigne Mouhamadou Makhtar Thiaw Laye, Khalife général des Layènes, survenu dans la nuit du mardi au mercredi. Une figure emblématique de l’islam au Sénégal, le défunt guide religieux était unanimement respecté pour son engagement en faveur de la paix, du dialogue et de l’unité nationale.
Dans une publication sur sa page Facebook, le Premier ministre a rendu un hommage appuyé au Khalife, saluant la mémoire d’un homme de foi profondément attaché aux valeurs spirituelles et républicaines. Il a également exprimé ses condoléances émues à la communauté layène ainsi qu’à l’ensemble du peuple sénégalais.
Ce report témoigne de la volonté des autorités de marquer leur respect envers une haute autorité religieuse dont l’influence dépasse largement le cadre confessionnel, incarnant des idéaux de cohésion et de fraternité nationale.
LE SÉNÉGAL EN NÉGOCIATIONS POUR INTÉGRER LES BRICS
La ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, souligne que la stabilité, les ressources et les ambitions industrielles du pays constituent des atouts majeurs pour son intégration.
Le Sénégal a entamé des discussions avec les pays membres des BRICS+, dans le but d’intégrer ce groupe de 10 pays se positionnant comme les rivaux des sept pays les plus industrialisés du monde, a-t-on appris mercredi de sa ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall.
‘’Le Sénégal fait partie des pays qui ont apprécié la création des BRICS et sont en pourparlers avec [ce groupe] pour, certainement, en faire partie’’, a dit Mme Fall dans une interview accordée récemment à la télévision Russia Today et publiée mercredi sur son compte X.
‘’Le Sénégal a quelque chose à apporter aux BRICS en raison de sa stabilité, de ses ressources et de cet élan de développement industriel que nous voulons mettre en place’’, a-t-elle affirmé.
Yassine Fall estime que ‘’le Sénégal a un rôle à jouer’’ au sein de ce groupe de pays.
Le Sénégal a des arguments à faire valoir pour son intégration dans ce groupe de 10 pays, a insisté Mme Fall.
Elle considère les BRICS comme ‘’une alternative pour les pays du Sud’’, auxquels ce regroupement d’États donne ‘’plus d’espace d’échange, d’expression et d’accès à des ressources monétaires ou commerciales’’.
L’appellation BRICS désigne initialement le rapprochement en 2009 de quatre pays, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, auxquels s’est ajoutée l’Afrique du Sud en 2011.
L’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran sont les derniers pays membres du groupe des BRICS à partir du sommet de 2024, qui a eu lieu à Kazan, en Russie.
Ce groupe envisage la création d’une monnaie commune comme alternative au dollar américain. Il se positionne comme le rival d’un groupe similaire, le G7, qui est constitué de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 9 AVRIL 2025
Le chef de l'Etat a demandé au Premier ministre d’intensifier, dans l’esprit d’un Sénégal souverain, juste et prospère, la mise en œuvre du Programme national de Promotion de la Citoyenneté.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye a présidé, ce mercredi 09 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté les condoléances de la Nation à la communauté Layène et à la Oummah islamique suite au rappel à Dieu de Serigne Mouhamadou Makhtar Laye, Khalife général des Layènes.
Un an, jour pour jour, le Chef de l’Etat présidait le premier Conseil des Ministres, après la mise en place du Gouvernement, le 05 avril 2024, sous la direction du Premier Ministre Ousmane Sonko. Au terme d’une année pleine de labeur, le Président de la République a rendu grâce à Dieu. Il a magnifié l’engagement résolu du Gouvernement à réaliser méthodiquement et sans tarder le projet patriotique pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans la paix, la stabilité et la solidarité.
Le Chef de l’Etat est revenu sur la célébration du 65ème anniversaire de la fête de l’indépendance qui a connu cette année un succès exceptionnel, dans la communion et la ferveur patriotique faisant la fierté de la Nation entière. Le Président de la République magnifie la présence des Chefs d’Etat de la Gambie, de la Mauritanie et de la Guinée Bissau et du Vice-président de la République fédérale du Nigéria. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Ministre des Forces armées, au Chef d’Etat-major Général des Armées et au Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire pour l’excellente préparation et le déroulement remarquable des cérémonies de prise d’armes et des défilés sur l’ensemble du territoire national. Il a félicité l’ensemble des forces de défense et de sécurité pour leur engagement permanent au service de la Nation et a aussi remercié et félicité les élèves, les mouvements de jeunesse, les acteurs culturels et toutes les forces vives de la Nation qui ont brillamment contribué au succès des manifestations et des défilés. Dans ce contexte de réappropriation de notre histoire et de nos valeurs fortes, il a salué l’exemplarité de nos forces de défense et de sécurité dans la préservation et le renforcement d’une citoyenneté active et constructive pour le Sénégal.
La promotion de la culture du civisme et de la citoyenneté dans tous les secteurs de la vie nationale est au centre des préoccupations du président de la République. Il a, à cet égard, rappelé au gouvernement que la mobilisation et l’encadrement de la jeunesse dans des activités de développement, ainsi que la consolidation soutenue du lien Armée-Nation, s’érigent en priorité. Il a demandé au Premier ministre d’intensifier, dans l’esprit d’un Sénégal souverain, juste et prospère, la mise en œuvre du Programme national de Promotion de la Citoyenneté, mais également le développement d’une nouvelle politique de jeunesse, innovante, ambitieuse et conforme, d’une part, à nos valeurs historiques et culturelles et, d’autre part, aux évolutions technologiques, économiques et sociales du monde contemporain.
Le Chef de l’Etat a souligné l’urgence de repositionner l’instruction civique dans les curricula de formation et d’investir dans les infrastructures sociales, sportives et culturelles destinées à l’encadrement et à la valorisation du potentiel multisectoriel des jeunes du Sénégal. Dès lors, il convient de renforcer la vie associative à l’école, dans les daara et les différents quartiers et villages du Sénégal. A ce titre, il a demandé au Ministre en charge de la Jeunesse de veiller à la réorganisation consensuelle, avant le 1er juillet 2025, du Conseil national de la Jeunesse qui doit évoluer vers un organe consultatif qui fédérera toutes les propositions et aspirations des jeunes du Sénégal dans le cadre du développement national. Il a salué l’organisation les 5 et 6 avril 2025 des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Pout Diack (dans la région de Thiès) et félicité l’ensemble des participants.
Le Président de la République a saisi l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé, le 07 avril 2025, pour rappeler au Gouvernement, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale notamment, l’urgence d’accentuer la mise en œuvre de mesures hardies de modernisation du système de santé dans tous ses compartiments. Il a indiqué, à cet égard, l’impérieuse nécessité de consacrer la prévention des maladies comme principe directeur de la politique nationale de santé. Il convient de placer la gestion des patients au cœur des performances du système sanitaire. Dans cette perspective, il a appelé au déploiement de la nouvelle carte sanitaire du Sénégal dans une logique de cohérence, de complémentarité et d’optimisation des infrastructures et établissements sanitaires, de même que des services et offres de soins. Il a souligné, en outre, l’importance de finaliser la réforme hospitalière, d’améliorer en permanence la qualité des équipements et du plateau médical ainsi que la fonctionnalité des services d’accueil et de prise en charge des urgences.
Le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’améliorer la prise en charge des pathologies chroniques (insuffisance rénale, cancer, etc.), de relancer le programme élargi de vaccination et de présenter un plan quinquennal prévisionnel de recrutement des personnels dans le système de santé publique en perspective de l’ouverture progressive et la mise à niveau d’établissements et de structures de santé dans toutes les régions du Sénégal. Au demeurant, il a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, de prendre toutes les mesures et dispositions idoines, afin de lutter efficacement contre la vente illicite de médicaments et l’exercice illégal d’activités médicales et chirurgicales sur l’étendue du territoire national. Dans le même ordre d’idées, il a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de travailler à un meilleur contrôle des établissements d’enseignement et de formation en médecine, pharmacie et en développement sanitaire et social.
Le Président de la République a engagé le Gouvernement à accorder une attention particulière aux Facultés et Unités de Formation et de Recherche en médecine, aux établissements publics et privés de formation en médecine, pharmacie et génie sanitaire. Il a demandé au Gouvernement de veiller à l’amélioration du fonctionnement des Centres hospitalo-universitaires (cas des CHU Fann et Dantec), au renforcement des recrutements et au repositionnement de l’Ecole militaire de Santé et du Service de santé des Armées dans l’architecture sanitaire. Par ailleurs, il a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de poursuivre les efforts de restructuration et de développement de l’industrie pharmaceutique afin de faire du Sénégal un pôle pharmaceutique de premier plan en Afrique.
A cet effet, il a rappelé au Gouvernement l’impératif d’assurer le suivi adéquat des activités de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA), ainsi que des projets pilotés par l’Institut Pasteur de Dakar, dans le cadre du renforcement de la souveraineté vaccinale et pharmaceutique du Sénégal. Pour clore ce chapitre, il a invité le Ministre de la Santé et de l’Action sociale à réfléchir avec les acteurs impliqués sur des stratégies consensuelles de maitrise des dépenses de santé et de financement durable du système sanitaire. Il s’agit, surtout, d’accélérer la digitalisation des services de santé, dans le cadre du New Deal technologique.
Le Chef de l’Etat a présidé le lancement de la 2ème édition de la caravane nationale de l’espace, dénommée « SPACEBUS 2025 », pilotée par l’Agence sénégalaise d’Etudes
spatiales (ASES). Il a félicité la direction générale de l’ASES, et les parties prenantes pour le déploiement de cette initiative majeure de promotion du spatial au Sénégal. Après le lancement historique réussi par le Sénégal de son premier satellite (microsatellite Gainde Sat 1A), le 16 août 2024, aux Etats-Unis, il a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de réunir tous les acteurs institutionnels et privés nationaux ainsi que les partenaires, afin de finaliser le document de référence de la politique nationale et les plans d’action coordonnés de développement du spatial adossés à la Vision Sénégal 2050.
Dans sa communication, le Premier ministre a porté l’attention du Conseil, au regard des évènements tragiques récents, sur l’acuité de la problématique de la prise en charge de la santé mentale, notamment le caractère obsolète de la loi n°75-80 du 9 juillet 1975 relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés.
Le Premier Ministre a rappelé les défis majeurs autour de la santé mentale, en particulier l’absence d’un cadre de politique publique structurant de dialogue intersectoriel et interdisciplinaire ainsi que la non-effectivité du programme national de santé mentale décliné pour la période 2024-2028. Il a également cité, parmi les défis, la persistance de l’errance des malades mentaux, l’intégration insuffisante des soins psychiatriques dans les services de santé primaires et l’absence d’une politique structurée de mobilisation de financements au profit de la santé mentale.
Concernant le cas préoccupant des malades mentaux errants qui relève d’un problème de santé publique, le Premier Ministre a souligné la dimension sociale de cette pathologie qui nécessite une meilleure prise en charge par les familles et les communautés, aux côtés de l’Etat.
Face à cette situation, le Premier Ministre a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec les Ministres en charge de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille de mettre en place un Comité ad hoc devant œuvrer, avec tous les acteurs concernés, au plus tard à fin août 2025, d’une part, à la finalisation du processus de révision de la loi relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés datant d’un demi–siècle et, d’autre part, à la mise en œuvre effective du plan stratégique d’amélioration de la qualité des soins en santé mentale 2024-2028.
Dans ce cadre, les réformes attendues devront prendre en charge, entre autres, le renforcement des capacités des unités spécialisées de soins et d’internement, la résorption du déficit de médecins psychiatriques, la procédure de retrait des malades mentaux errants de l’espace public et l’effectivité des visites réglementaires des établissements d’internement par les autorités habilitées. Ces actions devront être complétées par un programme de sensibilisation à déployer par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le Ministère de la Famille et des Solidarités.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la performance économique du Sénégal sur la période 2014-2024 ;
le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a fait une communication sur les réseaux autoroutiers ;
le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait une communication sur la préparation de l’hivernage 2025 en matière de prévention et de gestion des inondations ;
le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur le programme de préparation des athlètes nationaux en vue des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS
Le Conseil a examiné et adopté :
le Projet de décret fixant les statuts-types applicables aux sociétés nationales ;
le Projet de décret fixant les règles de fonctionnement de l’organe délibérant des entités du secteur parapublic.
Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-Parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk Sarré
LA CEDEAO APPELLE LE MALI ET L’ALGÉRIE AU DIALOGUE
La Commission de l'organisation a fait part de sa préoccupation relative à tensions diplomatiques entre Bamako et Alger, consécutives à la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à la frontière entre les deux pays.
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fait part mercredi de sa vive préoccupation relative à tensions diplomatiques entre Bamako et Alger, consécutives à la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à la frontière entre les deux pays.
“Au nom des Etats membres de la Cédéao, la Commission exprime sa profonde préoccupation face à cette situation” de tension suscitée par les échanges qui ont suivi la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, d’un drone des forces armées maliennes, peut-on lire dans un communiqué posté sur la page X de cet organe exécutif de l’organisation sous-régionale ouest africaine.
La Commission de la Cédéao dit suivre avec “inquiétude les récents développements qui ont affecté les relations entre la République du Mali et la République algérienne démocratique et populaire, tels qu’ils ont été communiqués à travers les différents communiqués publiés par les deux pays ces derniers jours”.
Lundi 7 avril, le Mali et l’Algérie ont fermé chacun son espace aérien à l’autre, après des rappels respectifs d’ambassadeurs, dimanche.
La Commission de la Cédéao, dirigée par le Gambien Omar Alieu Touray appelle les deux pays à privilégier le dialogue.
“Elle lance un appel au Mali et à l’Algérie pour qu’ils désamorcent la tension, favorisent le dialogue et utilisent les mécanismes régionaux et continentaux pour régler les différends”, selon le communiqué.
Le Burkina Faso et le Niger, qui forment avec le Mali la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont aussi rappelé pour consultations leurs ambassadeurs accrédités en Algérie, en signe de solidarité avec le voisin malien.
Dans un communiqué commun, les trois pays de l’AES ont dénoncé une “violation du droit international”, invitant Alger à avoir une “posture constructive” et à contribuer à “l’éradication du terrorisme” dans le Sahel.
De leur côté, les autorités algériennes, tout en admettant avoir abattu ce drone malien, ont rejeté “avec force” ce qu’elles considèrent comme une tentative de faire de l’Algérie “un bouc émissaire”.
VIDEO
LA MAJORITÉ PARLEMENTAIRE SUR LE GRILL
Des pratiques "dignes d'un surveillant de camp" plutôt que de la deuxième personnalité de l'État. Dans une conférence de presse au vitriol, Thierno Alassane Sall a détaillé les entorses au règlement ayant conduit l'opposition à boycotter la venue de Sonko
(SenePlus) - Ce mercredi 9 avril, l'opposition parlementaire a annoncé sa décision de boycotter la séance prévue initialement demain à l'Assemblée nationale. Lors d'une conférence de presse, le député Thierno Alassane Sall a exposé les raisons de cette décision inédite dans l'histoire parlementaire sénégalaise.
"Par respect pour nos électeurs et pour l'opinion nationale, nous avons décidé de cette séance d'information afin que nul n'ignore le sens et le bien-fondé de notre démarche", a déclaré le leader de la République des Valeurs, entouré de ses collègues députés de l'opposition.
Selon lui, deux raisons principales motivent ce boycott. La première concerne "des violations répétées et délibérées du règlement intérieur" par la majorité sous l'impulsion du président de l'Assemblée nationale, qui agirait "comme le président du groupe parlementaire Pastef". L'opposition dénonce notamment le non-respect de la loi sur la parité dans la composition du bureau de l'Assemblée nationale.
Le député accuse également le président de l'institution de refuser "quasi systématiquement" la parole aux députés d'opposition lorsqu'ils font appel au règlement intérieur. "Le président de l'Assemblée nationale manque de la plus élémentaire courtoisie et se prend pour un surveillant de camp plutôt que pour la deuxième personnalité de l'État", a-t-il affirmé.
La seconde raison du boycott concerne l'attitude du Premier ministre lors des séances de questions d'actualité. D'après Thierno Alassane Sall, ces séances, au lieu d'être "de grands moments d'échange d'idées", se transforment en "séances d'invectives, de jurons et de menaces" contre les députés d'opposition.
L'opposition dénonce par ailleurs un déséquilibre dans le temps de parole, avec 8 minutes accordées au Premier ministre contre seulement 4 minutes pour les députés, et la suppression du "deuxième tour" qui permettait traditionnellement aux parlementaires de répliquer. "Cela constitue non seulement un recul par rapport à la tradition de l'Assemblée nationale mais une atteinte délibérée à l'équilibre des pouvoirs", a souligné le député.
Thierno Alassane Sall a conclu en affirmant que les députés de l'opposition restent "absolument disponibles à poursuivre l'exercice" à condition que "le Premier ministre respecte les règles du jeu et prenne en considération l'ensemble des députés, y compris de son propre camp, en tant qu'élus représentants du peuple sénégalais".
Cette crise parlementaire intervient dans un climat de tensions politiques croissantes au Sénégal, alors que la majorité Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, fait face à une opposition qui, bien que minoritaire, entend faire entendre sa voix.
SONKO-OUATTARA, LE FACE-À-FACE DES VISIONS RIVALES
La visite d'Ousmane Sonko en Côte d'Ivoire s'inscrit dans une période délicate où les critiques envers l'ancien président Macky Sall, proche d'Alassane Ouattara, ont refroidi les relations entre les deux pays
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, s’apprête à effectuer une visite officielle en Côte d’Ivoire, prévue dans la première quinzaine d’avril 2025. Ce déplacement, le troisième à l’étranger depuis sa nomination, mais le premier en territoire ivoirien, revêt un caractère éminemment politique. Il s’inscrit dans un contexte de recomposition des rapports de force en Afrique de l’Ouest, marqué par la montée en puissance de l’Alliance des États du Sahel (AES), les tensions persistantes entre la Côte d’Ivoire et ses voisins sahéliens, et la méfiance croissante d’Abidjan vis-à-vis des nouvelles orientations diplomatiques de Dakar.
Ousmane Sonko, qui n’a jusqu’à présent jamais voyagé en dehors du continent africain depuis sa prise de fonctions, semble vouloir poser les jalons d’une nouvelle ère diplomatique, tout en tentant de rééquilibrer une relation ivoiro-sénégalaise fragilisée par les bouleversements internes des deux pays et les dynamiques géopolitiques régionales.
Des relations à réparer
La visite du chef du gouvernement sénégalais survient dans un contexte marqué par des tensions larvées entre Dakar et Abidjan. L’arrivée au pouvoir du tandem Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko a bouleversé les équilibres diplomatiques hérités de l’ère Macky Sall. En effet, selon Afrique Intelligences, les attaques de la nouvelle administration à l'endroit de Macky Sall et de son entourage ont particulièrement irrité Abidjan. Depuis son départ de la présidence, le patron de l'Alliance pour la République (APR) est resté très proche d'Alassane Ouattara, avec qui il est en contact régulier. Il avait discrètement séjourné à Abidjan au mois d'août 2024 et a encore été reçu à déjeuner par Alassane Ouattara dans sa résidence de Mougins, dans le sud de la France, le 28 mars, cette année .
D’après des sources diplomatiques, la Côte d’Ivoire aurait peu goûté aux attaques répétées contre l’ancien président sénégalais et ses proches. À Abidjan, certains considèrent que Dakar cherche à solder des comptes internes sur la scène régionale, ce qui pourrait nuire à l’esprit de coopération. Une autre source de crispation tient à l’absence de soutien ivoirien à la candidature d’Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Ouattara aurait préféré soutenir le Mauritanien Sidi Ould Tah, une décision interprétée à Dakar comme un signal politique, voire une manœuvre influencée par Macky Sall en coulisses, renseigne la même source.
Le malaise AES-Abidjan en toile de fond
La réorientation diplomatique sénégalaise, marquée par un rapprochement affirmé avec les régimes militaires de l’AES (Burkina Faso, Mali, Niger), est un autre point de friction. Bien que Dakar maintienne officiellement une ligne de neutralité bienveillante, sa volonté de dialoguer avec les juntes et de relancer la coopération sécuritaire et commerciale avec l’AES inquiète Abidjan. En effet, la Côte d’Ivoire entretient des relations notoirement difficiles avec le Mali et le Burkina Faso.
Le souvenir de l’affaire des 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako en 2022-2023 reste vivace. Ces militaires avaient été accusés de « tentative de déstabilisation » du gouvernement malien et condamnés à 20 ans de prison avant d’être graciés par le colonel Assimi Goïta. Cette crise, qui aura duré près de six mois, a laissé des traces profondes, d’autant qu’elle avait mobilisé plusieurs chefs d’État ouest-africains, sans pour autant apaiser les tensions entre Bamako et Abidjan.
Autre épicentre de crispation: la frontière ivoiro-burkinabè, aujourd’hui considérée comme l’une des plus inflammables de la sous-région. En l’espace de deux ans, plusieurs incidents ont renforcé la méfiance entre les deux capitales. Le dernier en date, en février 2025, concerne l’arrestation de trois agents ivoiriens des eaux et forêts par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils burkinabè, sur un site d’orpaillage contesté à Kalamon. L’affaire a ravivé le spectre de l’incident de 2023, au cours duquel deux gendarmes ivoiriens avaient été détenus plusieurs mois à Ouagadougou.
Une visite stratégique à plusieurs niveaux
C’est dans ce contexte régional sous tension que s’inscrit la visite d’Ousmane Sonko. Pour les autorités sénégalaises, il s’agit à la fois de rassurer Abidjan sur les intentions réelles du Sénégal dans le Sahel, et de préserver les acquis historiques de la coopération ivoiro-sénégalaise. Sur les dossiers économiques, les deux pays entretiennent des relations denses, avec de nombreux échanges commerciaux, des investissements croisés et des communautés importantes de ressortissants installés de part et d’autre.
Mais cette visite sera aussi l’occasion pour Sonko d’envoyer un message politique clair : celui d’un Sénégal souverain dans ses choix diplomatiques, soucieux de son positionnement régional, mais décidé à sortir des tutelles implicites. Le Premier ministre, qui a fait de la refondation des relations internationales une priorité, souhaite replacer le Sénégal comme acteur pivot entre les blocs de l’Afrique de l’Ouest, à équidistance des alliances traditionnelles comme la CEDEAO et des forces émergentes comme l’AES.
Pour rappel, au lendemain de l'élection de Bassirou Diomaye Faye, le chef de l'État ivoirien avait été l'un des premiers présidents africains à s'entretenir avec lui par téléphone. Un échange qui avait été facilité par Macky Sall en personne. Dans la foulée, Bassirou Diomaye Faye avait effectué une visite officielle dans la capitale économique ivoirienne au mois de mai.
Franc CFA : une fracture monétaire entre prudence ivoirienne et rupture sénégalaise
Au-delà des sensibilités politiques et des repositionnements géostratégiques, la question monétaire cristallise l’une des plus profondes divergences entre Dakar et Abidjan. Depuis leur accession au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont clairement affiché leur volonté de rompre avec le franc CFA, qu’ils considèrent comme un symbole persistant de domination postcoloniale et un frein à la souveraineté économique.
Le projet, encore à l’état d’intention, oscille entre deux options : rejoindre une monnaie unique régionale comme l’ECO, en gestation depuis plusieurs années, ou créer une monnaie nationale souveraine, arrimée à un panier de devises plus représentatif des échanges commerciaux réels du Sénégal. Lors de leur campagne électorale, les deux dirigeants ont répété que la souveraineté monétaire faisait partie intégrante de leur programme de rupture, au même titre que la réforme des institutions ou la refondation de la justice sociale.
Cette position tranche nettement avec la prudence – pour ne pas dire l’orthodoxie – adoptée depuis plusieurs années par la Côte d’Ivoire, pilier économique et politique de l’UEMOA. Le président Alassane Ouattara, fervent défenseur du franc CFA, n’a cessé de rappeler l’attachement de son pays à cette monnaie, qu’il considère comme un facteur de stabilité et de performance macroéconomique. Dans une déclaration restée célèbre, prononcée le 15 février 2019 à l’issue d’un entretien avec le président français à Paris, Ouattara – alors président en exercice de la Conférence des Chefs d’État de l’UEMOA – avait vertement tancé les détracteurs du franc CFA : « J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le franc CFA (…) Je ne comprends pas ce faux débat (…) Le franc CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement choisie (…) Cette monnaie est solide, elle est appréciée, elle est bien gérée (…) Les huit économies qui la composent sont parmi les meilleures en performance économique (…) Nous sommes très heureux d’avoir cette monnaie qui est stabilisante pour nos économies. »
Cette sortie, au ton ferme, illustre l’approche conservatrice d’Abidjan en matière de politique monétaire. Pour Ouattara et une partie des élites économiques ivoiriennes, le maintien dans la zone franc garantit un cadre macroéconomique stable, qui attire les investissements étrangers, limite l’inflation et facilite l’accès aux marchés financiers internationaux.
Du côté sénégalais, à l’inverse, les critiques se fondent sur l’argument selon lequel le franc CFA, arrimé à l’euro, prive les économies ouest-africaines de leviers d’ajustement, empêche toute politique monétaire proactive et consacre une dépendance vis-à-vis des institutions françaises, notamment via la présence du Trésor public français dans le processus de garantie.
Cette divergence n’est pas nouvelle, mais elle prend désormais une dimension plus aigüe, car le Sénégal est gouverné par une équipe politique qui fait de la souveraineté monétaire un marqueur idéologique fort. La Côte d’Ivoire, en revanche, entend préserver un statu quo jugé favorable à sa croissance.
L'ombre de la rencontre Sonko-Thiam
Par ailleurs, un autre élément, plus discret mais politiquement significatif, pourrait expliquer la prudence d’Abidjan face à la nouvelle posture de Dakar. En octobre 2024, Ousmane Sonko avait reçu à huis clos Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal opposant au président Alassane Ouattara. Cette rencontre, qui n’a jamais été officiellement médiatisée, a néanmoins été perçue comme un geste d’ouverture à l’égard d’un acteur stratégique dans le paysage politique ivoirien, à quelques mois d’une présidentielle décisive.
Tidjane Thiam, ancien patron du Crédit Suisse et personnalité respectée dans les milieux financiers internationaux, est aujourd’hui le candidat naturel du PDCI pour la présidentielle d’octobre 2025.
Le lien entre Thiam et le Sénégal n’est pas que circonstanciel. Son père, Amadou Thiam, était un journaliste sénégalais de renom, né à Dakar en 1923, diplômé de l’Institut international de journalisme de Strasbourg, qui s’est installé en Côte d’Ivoire en 1947. Il bénéficiait de la nationalité française à l’époque coloniale, avant d’adopter la nationalité ivoirienne. Il est aussi le frère cadet de Habib Thiam, ancien Premier ministre du Sénégal sous les présidences de Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf. Ce pan d’histoire familiale renforce un ancrage affectif et symbolique fortentre Tidjane Thiam et le Sénégal, et pourrait expliquer en partie les affinités politiques actuelles.
Ce rapprochement, même s’il ne relève d’aucune alliance formelle, n’a pas manqué de faire sourciller le palais présidentiel ivoirien. Dans un contexte où chaque geste diplomatique est scruté, la rencontre Sonko–Thiam, combinée à la montée en puissance du discours souverainiste à Dakar, alimente une forme de méfiance croissante chez certains proches d’Alassane Ouattara, soucieux de préserver l’équilibre politique interne à l’approche d’échéances électorales déterminantes.
Pourtant sa candidature est menacée, elle est récemment contestée en justice. Une militante de son parti remet en cause sa légitimité. Mercredi 2 avril, des députés et militants du PDCI ont manifesté devant le palais de justice d’Abidjan. Ils dénoncent une manœuvre politique visant à l’empêcher de se présenter.
Depuis quelques semaines, un débat sur la nationalité de Tidjane Thiam agite la scène politique de la Côte d'Ivoire. En février, il avait annoncé renoncer à sa nationalité française, qui lui avait été accordée en 1987. Une mesure qui a pris effet par décret le 20 mars dernier. Mais, pour ses détracteurs, Tidjane Thiam a entre-temps perdu sa nationalité ivoirienne.
La diplomatie de proximité comme priorité
Il est également notable que Sonko, depuis son arrivée à la primature, n’a effectué aucune visite hors du continent africain. Ses priorités sont régionales. Après une première tournée discrète dans les capitales voisines, puis un passage à Addis-Abeba pour les réunions de l’Union africaine, c’est vers Abidjan qu’il dirige maintenant son attention. Une diplomatie de proximité assumée, cohérente avec la vision panafricaniste qu’il défend depuis des années.
Pour beaucoup d’observateurs, la rencontre prévue avec Alassane Ouattara sera donc lourde de symboles. Elle permettra de tester la capacité des deux hommes à dépasser les différends récents, à retrouver une base de confiance et à poser les bases d’un partenariat rénové.
Dans une Afrique de l’Ouest à la croisée des chemins, où les lignes diplomatiques se déplacent vite, cette visite pourrait être l’un des marqueurs les plus significatifs de la nouvelle ère sénégalaise. À condition que les non-dits soient mis sur la table, et que les susceptibilités politiques cèdent la place à une logique de coopération pragmatique.
POURQUOI 600 POLICIERS ONT ÉTÉ REMERCIÉS
Ces agents, embauchés en 2021 "hors des procédures habituelles", avaient provoqué des grincements de dents dans l'armée en raison de leurs salaires avantageux
C'est une mesure qui en a surpris plus d'un. Comment, dans un pays qui fait face à tant de défis sur le plan sécuritaire, on peut se permettre de libérer autant de policiers d'un coup ? ‘’EnQuête’’ a essayé de comprendre. Selon des sources bien informées, il n'y a rien d'anormal. Il se trouve juste que ces éléments rattachés au Groupement mobile d'intervention (GMI) avaient des contrats de quatre ans.
Recrutés en 2021, dans un contexte marqué par une profonde crise, la tutelle a tout simplement décidé de libérer ces 600 éléments, avec l'arrivée à terme de leurs contrats. La décision a été rendue publique hier. Dans un document parcouru par ‘’EnQuête’’, le ministre de l'Intérieur décide : “Pour compter de la date de signature de la présente décision, il est mis fin au contrat de la première cohorte des policiers adjoints volontaires de la 7e génération (PAV7) dont les noms figurent sur la liste en annexe.”
Aussitôt pris, aussitôt exécuté. Dans une note, le commandant du GMI par intérim, Jean Méan, a notifié cette décision de libération de la première cohorte. “La première cohorte des policiers adjoints volontaires de la 7e génération a été libérée pour fin de contrat, conformément à la décision du ministre de I'Intérieur et de la sécurité publique, jointe en annexe, dont les noms des concernés y sont cités. À cet effet, vous demanderai-je de prendre toutes les diligences nécessaires pour notifier pour procéder à la notification, selon la procédure en vigueur”, enjoint le commandant du Groupement mobile d'intervention.
Par ailleurs, souligne le chef du GMI à l'intention des chefs de service, il faudra veiller à ce que tous les actes ou procès-verbaux de notification soient préparés et transmis au secrétariat de l'État-major de la direction dans les plus brefs délais.
Nous sources ont tenu à préciser qu'en fait, cette mesure était attendue, vu les conditions dans lesquels ces hommes ont été recrutés, ce qui n'avait pas fait l'unanimité. “En fait, c’est depuis 2021 que Macky Sall avait instauré cela. Ils sont en fin de contrat et l'État ne veut pas les renouveler. C’est compréhensible à mon avis, d'autant plus que la mesure de les intégrer dans les FDS avait créé des grincements de dents du côté de l’armée, du fait que leurs salaires dépassaient la solde des soldats. Ils étaient payés hors des procédures habituelles”, souligne notre interlocuteur.
Le policier adjoint volontaire, selon le texte fondateur de ce corps, est une jeune personne de nationalité sénégalaise, âgée de 21 ans au moins et de 40 ans au plus, au 1er janvier de l'année de recrutement. Le recrutement, qui se fait sur la base d'un contrat de quatre ans, est ouvert à tous les candidats civils et militaires.
PAR MALICK CISS
L’AFRIQUE TOUCHÉE PAR LE CYCLONE TRUMP
A partir d’aujourd’hui, 9 avril 2025, les produits en provenance du continent seront soumis à des taxes supplémentaires de 10 à 50 %, selon les pays. L’Afrique est aussi coupable que les autres d’avoir un excédent sur les Etats-Unis, aussi modeste soit-il
Le monde se cherche depuis que Donald Trump a mis à exécution sa menace d’imposer des droits de douane à presque tous les pays. En attendant une réponse appropriée et coordonnée, ce qui n’est pas évident, chacun affute sa stratégie dans ce début de chaos économique mondial.
Les alliés occidentaux de l’Amérique sont déboussolés, la Chine, qui s’est bien préparée cette fois-ci pour faire face, contrairement au premier mandat de Trump, se dit « prête à aller jusqu’au bout ». En effet, même si Trump minimise les conséquences de sa croisade commerciale à « quelques perturbations », les signes avant-coureur d’un chamboulement planétaire se dessinent de plus en plus, comme l’a illustré la fièvre qui s’est emparée des grandes places boursières mondiales. Pour justifier ce séisme, le président américain présente son pays comme le grand perdant du multilatéralisme, estimant que le reste du monde le soumet à des mesures protectionnistes impactant ses exportations. L’arbitre du jeu, l’Organisation mondiale du commerce (Omc), qui craint une baisse de 1 % du commerce mondial, est marginalisée pendant que Washington foule aux pieds les règles du multilatéralisme. Même l’Afrique, qu’on prenait pour quantité négligeable dans le commerce mondial (le continent ne pèse que 3 % dans les échanges), n’est pas épargnée dans la quête de Trump de réduire le déficit commercial de son pays.
A partir d’aujourd’hui, 9 avril 2025, les produits en provenance du continent seront soumis à des taxes supplémentaires de 10 à 50 %, selon les pays. L’Afrique est aussi coupable que les autres d’avoir un excédent sur les Etats-Unis, aussi modeste soit-il. Les 7,4 milliards de dollars représentant le déficit commercial américain avec l’Afrique, selon l’Office of the United States trade representative, sont insignifiants par rapport aux 157 milliards de dollars avec l’Union européenne en 2023. Mais dans l’esprit de Trump, la logique arithmétique compte plus que le niveau de développement d’un pays pour justifier les droits de douane. Le calcul est des plus simplets : comparer le déficit commercial de marchandises vis-à-vis de chaque pays à la valeur des importations américaines en provenance de ce même pays. C’est ce qui explique que les pauvres Lesotho et Madagascar se retrouvent frappés respectivement de 50 et 47 % de droits de douane. Le premier exporte d’importantes quantités de vanille aux Etats-Unis, mais n’y importe presque rien, donc il se retrouve facilement avec un excédent commercial de 627 millions de dollars. Un coupable à sanctionner sévèrement, selon Trump.
Quant au Lesotho, estime Washington, sa faute c’est d’imposer lourdement à presque 100% les produits américains tout en tirant profit de l’Africa growth and opportunity act (Agoa) ou « loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique ». Promulguée en 2000, cette loi permet aux pays africains éligibles d’exporter des milliers de produits (textile, produits agricoles, minerais, hydrocarbures etc.) vers les Etats-Unis sans s’acquitter de droits de douane. Sans le dire explicitement, Trump vient de signer la mort de l’Agoa (même s’il est tenu de passer par le Congrès pour le détricoter, puisque c’est une loi fédérale) qui, coïncidence, expire cette année-même. Ce sera un coup dur pour les 31 pays éligibles, leurs produits, désormais soumis à des taxes douanières, perdant automatiquement en termes de compétitivité. Le contexte commercial actuel ne laisse aucun choix aux Africains, ils devront diversifier leurs économies.
Mais aussi et surtout créer un marché local qui ira de pair avec une politique hardie de transformation des matières premières pour espérer survivre. Le continent est très loin d’avoir les cartes en main pour se lancer dans une escalade douanière avec la première puissance économique mondiale. Cependant, les entreprises africaines pourraient avoir un avantage comparatif dans certains secteurs en exportant aux Etats-Unis des produits similaires à ceux proposés par la Chine et l’Union européenne qui sont lourdement taxés. Comme l’explique l’économiste luxembourgeois Julien-Briot Hadar, en optant pour le protectionnisme, l’Amérique de Trump pourrait perdre en influence sur le continent au profit de nouveaux acteurs tels que la Chine, l’Inde, l’Union européenne dont les stratégies commerciales sont moins restrictives.
DES DÉPUTÉS SAISISSENT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL CONTRE LA LOI D’INTERPRÉTATION DE L’AMNISTIE
Ce texte, référencé 08/25, est contesté pour sa non-conformité à la Constitution. Un collectif de sept avocats assure la défense des parlementaires devant le Conseil.
L’opposition parlementaire attaque la loi d’interprétation de l’amnistie adoptée le 2 avril 2025 par l’Assemblée nationale. Vingt-trois députés ont officiellement introduit un recours en inconstitutionnalité contre cette loi, référencée 08/25, qui interprète la loi n°2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie.
Le recours, déposé auprès du Conseil constitutionnel, est initié par des élus issus majoritairement de l’opposition. Parmi eux figurent Abdou Mbow, Abdou Karim Sall, Adama Diallo, Aïssata Ousmane Diallo, Aïssata Tall-Sall – présidente du groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal – ainsi qu’Amadou Ba (N°1), de la Nouvelle Responsabilité, Thierno Alassane Sall, Amadou Diallo (N°1), Anta Babacar Ngom-Diack, Barane Fofana, et bien d’autres.
Ces députés contestent la conformité de cette loi à la Constitution sénégalaise, estimant qu’elle viole les principes fondamentaux de l’État de droit. Pour les représenter, un collectif de sept avocats a été constitué, incluant les éminents juristes Me Amadou Sall, Me Moustapha Diouf, Me Oumar Youm, Me Antoine Mbengue, Me Abou Bakar Déh, Me Adama Fall et Me Ousmane Thiam.
Ce recours marque une nouvelle étape dans la controverse juridique et politique autour de la loi d’amnistie, dont les implications continuent de diviser l’opinion publique et les acteurs institutionnels.
VIDEO
LE MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE DÉVOILE LES CONTOURS DE SON RAPPORT
Après avoir remis le document au chef de l’État le 20 mars dernier, Demba Kandji a présenté ce mercredi les grandes lignes du rapport aux représentants de la société civile, dans un esprit de dialogue et de transparence.
Après avoir remis son rapport annuel 2023-2024 au chef de l’Etat le 20 mars dernier, la médiature de la République a échangé avec la société civile ce mercredi. Une occasion pour le médiateur, Demba Kandji, d’échanger avec eux sur les différents éléments dudit rapport.