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2 août 2025
DÉBUT DES ÉPREUVES DU BAC TECHNIQUE 2025
3 446 candidats entament les épreuves de cet examen à travers le Sénégal. Si l’organisation est bien rodée, la filière reste marginale (2,07 % des effectifs), confrontée à de profondes mutations et à d’importantes disparités régionales.
Les épreuves du Baccalauréat technique débutent ce lundi 16 juin sur l’ensemble du territoire sénégalais, avec un total de 3.446 candidats, en légère hausse par rapport à 2024 (3.411). Parmi eux, les filles représentent 57,89 %. Si l’organisation est bien en place selon l’Office du Baccalauréat, la filière technique reste largement marginale, ne représentant que 2,07 % des 166.400 candidats inscrits au Bac général.
Dans un contexte de transition, les séries T1 et T2, historiquement industrielles, sont en voie de disparition d’ici 2026. Elles cèdent progressivement la place à des séries plus modernes comme la Stidd (Sciences et techniques industrielles du développement durable), davantage orientée vers les enjeux environnementaux.
Pour ces candidats, des mesures de souplesse ont été adoptées, comme la dispense de soutenance jusqu’en 2025. À l’inverse, les soutenances dans la série Steg (secteur tertiaire), qui regroupe près de 80 % des candidats, se sont déroulées entre le 19 et le 24 mai.
Cependant, d’importantes disparités régionales subsistent : aucune candidature n’a été enregistrée à Kaffrine, Louga, Matam et Sédhiou. Autre constat : la domination du privé dans certaines séries comme la Steg, où seuls 52,37 % des candidats sont issus du public, contre 100 % pour la série F6. Le directeur de l’Office du Bac, Cheikh Ahmadou Bamba Guèye, déplore ces déséquilibres structurels. Pour lui, malgré un intérêt croissant, l’offre reste déséquilibrée et nécessite une politique volontariste pour mieux intégrer la filière technique dans le développement économique du pays.
LE CONGO ET LE SENEGAL POUR UN PARTENARIAT STRATEGIQUE RENFORCE
Les Premiers ministres de la République du Congo et du Sénégal ont exprimé, avec solennité et détermination, leur volonté commune de consolider les relations historiques et fraternelles qui lient leurs deux pays
Dans le cadre d’une visite officielle de haut niveau, les Premiers ministres de la République du Congo et du Sénégal ont exprimé, avec solennité et détermination, leur volonté commune de consolider les relations historiques et fraternelles qui lient leurs deux pays. Cette rencontre a été l’occasion de réaffirmer l’engagement des deux gouvernements à revitaliser les accords bilatéraux en vigueur , tout en explorant de nouvelles pistes de coopération dans des domaines jugés prioritaires, notamment la culture, l’économie et la protection des ressortissants.
À l’issue de discussions marquées par une réelle convergence de vues, le Premier ministre congolais, M. Anatole Collinet Makosso, a fait état d’échanges approfondis avec son homologue sénégalais, M. Ousmane Sonko. Ces entretiens ont porté sur les modalités de renforcement du partenariat bilatéral, à travers la réactivation des instruments de coopération existants.
«Nous avons œuvré de concert avec le Premier ministre Ousmane Sonko pour identifier les leviers les plus efficaces permettant de raffermir nos relations, notamment par la relance des accords de coopération qui unissent nos deux pays depuis plusieurs décennies», a-t-il déclaré.
REVISION DES ACCORDS ET OUVERTURE DE NOUVEAUX CHAMPS DE COOPERATION
Le chef du gouvernement congolais a souligné que cette dynamique de relance constitue une étape essentielle pour impulser un nouveau souffle à la coopération bilatérale. Il a insisté sur la nécessité d’un ré examen rigoureux des textes existants, en vue de les adapter aux réalités actuelles et aux aspirations des deux peuples. Il a également évoqué l’élargissement du cadre de coopération à des domaines d’intérêt stratégique, tels que les échanges culturels, la mobilité universitaire, ainsi que la protection et les droits des ressortissants congolais et sénégalais établis dans l’un ou l’autre pays.
UNE ORIENTATION RESOLUMENT ECONOMIQUE
Le Premier ministre congolais a tenu à rappeler que la relance des relations bilatérales ne saurait se limiter aux aspects culturels et institutionnels. Il a plaidé pour une orientation résolue de la coopération vers les secteurs économiques porteurs. L’agriculture, l’énergie, l’industrie et les infrastructures ont ainsi été identifiés comme des domaines stratégiques capables de générer une croissance partagée et durable. Selon les deux parties, cette rencontre marque l’ouverture d’un nouveau chapitre dans les relations entre Brazzaville et Dakar - un chapitre fondé sur les principes de réciprocité, de solidarité panafricaine et d’une vision commune du développement.
UN PLAIDOYER POUR L’INTENSIFICATION DES ECHANGES COMMERCIAUX
Dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise, M. Anatole Collinet Makosso a souligné l’urgence de créer les conditions propices à un développement significatif des échanges commerciaux entre les deux pays. «Il nous appartient de mettre en place un environnement favorable à la croissance des échanges. Les Chambres de commerce et les Chambres consulaires doivent jouer, à cet égard, un rôle moteur», a-t-il affirmé.
Regrettant la faiblesse actuelle des relations commerciales, le Premier ministre a jugé «préoccupant» que le volume des échanges entre les deux États reste inférieur à 1%, alors même que la communauté sénégalaise représente près de 29% des ressortissants étrangers résidant au Congo. Il a, en ce sens, appelé les opérateurs économiques à un engagement accru pour inverser cette tendance et stimuler une coopération commerciale plus dynamique.
POUR UNE INTEGRATION ECONOMIQUE AFRICAINE AMBITIEUSE
Enfin, le chef du gouvernement congolais a élargi son propos à l’échelle continentale, en déplorant le faible niveau des échanges intra-africains, qui ne représenteraient qu’environ 16% du commerce global du continent. Il a ainsi plaidé en faveur d’une intégration économique africaine plus ambitieuse, estimant que la dépendance persistante vis-à-vis des marchés extérieurs constitue un frein au développement durable de l’Afrique. «Il nous faut impérativement renforcer les échanges intra-africains afin de réduire notre dépendance extérieure. L’entrée prochaine en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) représente, à cet égard, une opportunité historique que nous devons saisir collectivement», a-t-il conclu.
Par Néné Coumba TOURE
LE PROTOCOLE D’ÉTAT EST L’IDENTITÉ DE LA RÉPUBLIQUE
Dans une période où notre pays aspire à consolider son projet démocratique, où chaque signe, chaque mot, chaque geste peut être interprété, le respect des formes républicaines est peut-être l’un des chemins les plus sûrs vers une gouvernance apaisée
Il arrive parfois que des épisodes mineurs dans leur forme, mais symboliques dans leur retentissement, nous interrogent sur l’état profond de nos institutions. Non pas pour entretenir la polémique, mais pour réexaminer les fondations silencieuses de notre vie républicaine. La controverse suscitée récemment autour de certaines déclarations publiques adressées aux plus hautes autorités de l’État n’est, à mes yeux, ni un fait isolé ni une simple maladresse. Elle révèle une tension plus large : celle qui oppose l’expression spontanée au langage codifié de l’État, l’urgence médiatique à la continuité républicaine.
Ce qui est en jeu, ce n’est pas tant la liberté d’opinion acquise, essentielle, et non négociable que la manière dont les fonctions régaliennes sont regardées, évoquées, parfois même traitées dans l’espace public. Or, en République, la manière de dire engage autant que ce qui est dit. C’est là que le Protocole entre en scène : non comme un apparat, mais comme la grammaire silencieuse de l’État, celle qui ordonne le visible pour rappeler l’invisible.
J’ai servi pendant de nombreuses années au sein du protocole d’État. J’ai appris que le détail n’est jamais anodin, que le placement d’un fauteuil, la gestion d’un silence, l’ordonnancement des pas, l’ordre des prises de parole etc traduisent des équilibres bien plus profonds qu’il n’y paraît. Le Protocole ne sacralise pas des individus, il protège la fonction, il honore l’institution. Il ne fige pas la République, il la fait respirer avec dignité
Je me souviens encore avec émotion de la rigueur tranquille et de la discrétion magistrale de Monsieur Bruno Diatta, auprès de qui j’ai eu l’honneur d’apprendre mon art. Il incarnait ce que le protocole peut produire de plus noble : une autorité sans tapage, une présence sans ostentation, un sens aigu du service républicain. À travers lui, c’est toute une conception de l’État qui se déployait, celle d’un État stable, digne, et respectueux de lui-même.
C’est pourquoi il me semble important de rappeler que le respect des formes institutionnelles n’est pas une exigence accessoire, mais un signe de maturité démocratique. Ce que nous appelons Protocole est en réalité une pédagogie de la République : elle enseigne la retenue, la justesse, le respect mutuel non pour restreindre les critiques, mais pour que celles-ci soient formulées avec la hauteur qu’exige la fonction.
Cela vaut pour tous. Mais il me semble que cela vaut d’abord et surtout pour les femmes et les hommes qui incarnent les plus hautes responsabilités de l’État. Car la République ne se construit pas seulement sur des discours : elle se manifeste d’abord dans des gestes, des attitudes, des détails qui, mis bout à bout, forment la perception que les citoyens ont de leur propre pays.
Je ne m’inquiète pas de la vigueur du débat sénégalais. Elle est saine, et même précieuse. Ce qui m’interpelle davantage, peut-être par déformation, c’est la manière parfois légère, voire désinvolte, dont nous abordons certaines fonctions publiques, comme si leur portée symbolique dépendait exclusivement de la personnalité de ceux qui les occupent. Il arrive que, dans le rythme effréné du quotidien politique, on oublie que ces fonctions aussi humaines soient-elles portent une mémoire, une autorité, une continuité qu’il nous revient de préserver. Elles sont des repères dans un monde mouvant. Et lorsqu’on en altère les formes, même de manière non intentionnelle, c’est la lisibilité de l’État que l’on fragilise, doucement mais sûrement.
Il ne s’agit pas ici de pointer du doigt ni de distribuer des blâmes, mais d’inviter à une prise de conscience collective. Le Protocole ne s’improvise pas. Il ne s’écrit pas sur le ton du moment. Il est fruit de rigueur, de transmission, d’écoute des usages et des hiérarchies légitimes. Il constitue un levier discret mais essentiel pour restaurer la confiance dans l’action publique.
C’est dans cet esprit que je plaide pour une revalorisation lucide du Protocole d’État. Une revalorisation qui suppose à la fois formation, coordination, exigence, et humilité. Il ne s’agit pas de renouer avec une forme de solennité dépassée, mais de retrouver le goût du sérieux dans la représentation républicaine. Cela passe par des gestes simples : une cérémonie bien préparée, un accueil ordonné, une préséance respectée, une parole maîtrisée.
Le protocole, bien compris, est une école d’État. Il donne à la République une respiration mesurée, à la démocratie un rythme, à l’autorité une élégance. Ce que nous y mettons en scène, ce n’est pas la domination d’un pouvoir ou la vanité d’un titre, mais la majesté de l’intérêt général.
Et dans une période où notre pays aspire à consolider son projet démocratique, où chaque signe, chaque mot, chaque geste peut être interprété, le respect des formes républicaines est peut-être l’un des chemins les plus sûrs vers une gouvernance apaisée et lisible.
ALIOUNE TINE LISTE LES LIMITES DE LA POLITIQUE PENALE
Selon Alioune Tine, président fondateur du Think tank Afrikajom Center, l’arrestation suivie du placement sous mandat de dépôt pour délit d’offense au chef de l’Etat, de, Moustapha Diakhaté est injustifié au regard de ses services rendus à la nation
Selon Alioune Tine, président fondateur du Think tank Afrikajom Center, l’arrestation suivie du placement sous mandat de dépôt pour délit d’offense au chef de l’Etat, de l’ancien président du groupe parlementaire de l’ex-majorité au pouvoir (2012-2024), Moustapha Diakhaté est injustifié au regard de ses services rendus à la nation. Invité de l’émission Le « Jury du dimanche » sur iRadio, Alioune Tine estime que les personnalités publiques arrêtées dans le cadre de la procédure de reddition des comptes sont perçues comme des « truands » avant même leur jugement, a plaidé le remplacement de la Haute cour de justice par une juridiction ordinaire, inspirée de modèles comme celui de la France.
Le président fondateur du Think tank Afrikajom Center, Alioune Tine est formel. L’arrestation suivie du placement sous mandat de dépôt pour le délit d’offense au chef de l’Etat, de l’ancien président du groupe parlementaire de l’ex-majorité au pouvoir (2012-2024), Moustapha Diakhaté est injustifié.
Invité de l’émission Le Jury du dimanche sur iRadio hier, dimanche 15 juin, Alioune Tine par ailleurs, ancien président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) a estimé en effet, qu’au regard de ses services rendus à la nation, les critiques de Moustapha Diakhaté sur la violation du protocole de la République par les plus hautes autorités actuelles au pouvoir ne méritent pas son emprisonnement. « C’est une personnalité politique hors du commun. Avec sa façon de parler, ses excès qu'il faut gérer. J'ai moi-même été victime d'attaques très violentes, de violences verbales inouïes de la part de Moustapha Diakhaté. Après tout, c'est mon jeune frère. Mais ce n’est pas une raison » a-t-il martelé non sans faire remarquer : « Je condamne fermement ces agressions verbales. Que ce soit l'opposition ou le pouvoir, il faut éviter ces agressions verbales qui sont contraires à la démocratie »
Par ailleurs, répondant à une interpellation sur la politique de la reddition des comptes en cours au Pool judiciaire financier et à la Haute cour de justice, Alioune Tine a dénoncé la gestion les premières arrestations dans le cadre de cette reddition des comptes. En effet, estimant que les personnalités publiques arrêtées dans le cadre de cette procédure sont perçues comme des « truands » avant même leur jugement. Alioune Tine a plaidé une réforme de la politique pénale, fondée sur le respect des droits humains et de la dignité en préconisant notamment le remplacement de la Haut cour de justice par une juridiction ordinaire, inspirée de modèles comme celui de la France, pour garantir l’impartialité dans le traitement des anciens ministres. Car ajoute-t-il, « toute reddition des comptes doit être équitable, sans instrumentalisation ni vengeance ».
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GOUGNAFIER EST CONSIDERE COMME UNE INSULTE DANS UN VIEUX PATOIS…
Selon Me Hélène Cissé, conseillère principale des victimes de crimes de guerre du Darfour devant la Cpi, l'arrestation de Moustapha Diakhaté sur la base du délit d'offense au chef de l'État n’a rien d’une judiciarisation de l’espace politique
Selon Me Hélène Cissé, Conseillère principale des victimes de crimes de guerre du Darfour devant la Cour pénale internationale, l'arrestation de Moustapha Diakhaté sur la base du délit d'offense au chef de l'État n’a rien d’une judiciarisation de l’espace politique. Invitée de l’émission « Objection » de la radio Sud FM, l’avocate inscrite au barreau de Dakar a indiqué que le véritable problème posé par la sortie de Moustapha Diakhaté réside dans l’usage à l’encontre du chef de l’État du mot gougnafier, considéré comme une insulte dans un vieux patois, équivalent à vaurien, bon à rien ou encore personne sans valeur.
Me Hélène Cissé s’invite dans le débat sur l’article 258 du Code pénal, relatif au délit d’offense au chef de l’État, remis au goût du jour avec l’affaire Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar (BBY, 2012-2024), placé sous mandat de dépôt ce mercredi11juin. Invité de l’émission « Objection » de la radio Sud FM, l’avocate réfutant toute idée de judiciarisation de l’espace politique dans le cadre de cette affaire Moustapha Diakhaté, appelle à faire la part des choses. En effet, répondant à une interpellation de notre confrère Baye Oumar Gueye relative à l'arrestation de Moustapha Diakhaté sur la base du délit d'offense au chef de l'État, Me Cissé a justifié l’auto-saisine du procureur de la République dans cette affaire par l’usage de l’expression gougnafier à l’encontre du chef de l'État. Ce mot, précise-t-elle, est considéré comme une insulte du patois ancien, équivalent à vaurien, bon à rien ou encore personne sans valeur. « Je ne sais pas si la personne qui a utilisé cette expression s’est vraiment rendue compte du sens, mais dans la terminologie, c’est considéré comme une insulte », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, affirmant avoir rapidement visionné l’élément incriminé, la consultante des Nations unies en matière de criminalité transnationale (Onudc) s’est également démarquée de la thèse de violation du protocole républicain évoquée par le responsable de l’ancien parti au pouvoir. « En fait dans les images en question, on a vu le président de la République, le président de l'Assemblée nationale, et le Premier ministre qui marchaient tous les trois, côte à côte, dans l'allée. Je pense qu'ils sortaient d'une réunion, je n'ai pas réussi à savoir quelles circonstances » a-t-elle souligné avant de faire remarquer dans la foulé. « Mais ils n'étaient pas dans une cérémonie officielle. Et, pour moi, les règles du protocole, c'est à l'occasion de cérémonie officielle, de préséance. Mais, ici, ils sortaient manifestement dans une réunion. Ils étaient dans une allée, peut-être l'allée-là qui mène à la sortie. Et donc, ils étaient tous les trois en train de discuter »
Poursuivant ses explications sur les motivations de l’intervention du procureur de la République dans cette affaire, l’avocate a déclaré que le véritable problème posé parla sortie de Moustapha Diakhaté réside dans l’usage d’un mot gougnafier, qu’il a utilisé dans ce qu’il considérait, lui, comme une simple critique. « En réalité, il y a ce mot : gougnafé.( ???). Donc, cela peut être considéré comme injurieux. », a-t-elle expliqué avant de marteler. « Quand vous dites à quelqu’un qu’il est un gougnafier, c’est que vous le traitez de bon à rien. Et quelle que soit votre position sur l'application ou non des règles du protocole de la République, quand le président de la République, le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, sortent d'une réunion pour marcher ensemble dans l'allée, quelle que soit votre conviction, le problème, ce n’est pas ça. L'article 254 protège la dignité du plus haut représentant de l'État du Sénégal, le président de la République. C'est ça. Moi, je pense qu'il faut faire la part des choses ».
Par Babacar P. MBAYE
DÉPART DE WAGNER : QUEL BILAN POUR LA PAIX DANS LA SOUS-RÉGION
Wagner justement quitte le Mali pendant que le pays subit quasi quotidiennement des attaques des groupes armées.
Quand 54 soldats béninois ont été tués à la frontière du Niger et du Burkina Faso, le 17 avril 2025, Cotonou a réagi via son porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji. Sans les nommer, le Bénin a pointé du doigt la responsabilité des juntes de Ouagadougou et de Niamey dans le drame le plus meurtrier jamais enregistré dans le pays, du fait de l’extension incontrôlée des groupes djihadistes venus des pays sahéliens voisins.
En effet, les trois pays de l’AES sont minés par l’insécurité et incapables de contenir la menace islamiste notamment du JNIM dont l’arsenal inquiète toutes les capitales de la zone. À travers leurs modes d’actions discutables et leurs choix de partenaires comme Wagner au détriment d’une coalition régionale les régimes de l'AES portent une lourde responsabilité dans cette tragédie.
Wagner justement quitte le Mali pendant que le pays subit quasi quotidiennement des attaques des groupes armées. Pour rappel, l’appel aux miliciens russes était justifié par la junte à Bamako par une volonté de se séparer du partenaire français jugé « impérialiste voire complice avec les irrédentistes Touaregs ». Le bilan des années d’exercice conjoint entre les FAMA et Wagner est famélique. La violence a métastasé dans le pays et le régime se cantonne à Bamako etréagit par une fermeture stricte de toute forme de respiration démocratique. Assimi Goïta vient de s’offrir un mandat gratuit de 5 ans après avoir dissous les partis politiques. En fin de compte, l’efficacité de ce groupe paramilitaire a été fortement décriée, au regard des assauts du JNIM et de la CMA contre l’armée et les populations civiles. Le politologue Yoro Dia le dit depuis des années : le Mali ne sera sauvé par aucune armée de mercenaires mais par sa propre armée commandée par un pouvoir civil élu démocratiquement.
Le même trouble sécuritaire régit le Burkina et le Niger, pays membres de l’AES avec le Mali. Là où les juntes promettaient un retour rapide à la stabilité et la paix, le chaos avance et compromet des années d’effort en matière de développement économique et de transition démocratique.
DÉPASSÉES, LES JUNTES DE L'AES CÈDENT DU TERRAIN AUX TERRORISTES
Incapables de contenir l’avancée des groupes terroristes, les forces sahéliennes et leurs soutiens russes peinent à enrayer l’engrenage de la violence. En 2024, selon un rapport de l’indice mondial du terrorisme, 40% des attaques djihadistes dans le monde ont frappé les trois pays de l’AES. Fort de leurs succès répétitifs, ces groupes se renforcent avec l’arsenal des armées en déroute et multiplient les assauts contre les populations civiles.
Cette dynamique infernale déborde désormais et met en danger par exemple des pays comme le Bénin, qui a vu le nombre de morts sur son sol doubler en un an, avec 173 victimes. Le Togo est également frappé, tandis que les zones frontalières du Ghana, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Sénégal et de la Mauritanie subissent une pression croissante. Le récent rapport de Timbuktu Institue renseigne sur le danger à la frontière Est du Sénégal, vers Kidira et Bakel notamment.
Face à cette menace complexe et en hausse, la réponse ne saurait être individuelle mais collective. Or les juntes de l'AES s’isolent, versent dans la surenchère verbale et persistent à s'entourer de partenaires contreproductifs et de prédateurs comme Wagner et l'Africa Corps, abandonnant ainsi la lutte réelle contre l’expansion terroriste. La meilleure réponse au défi du terrorisme dans la région ne saurait être l’apport à un groupe de mercenaires rémunérés sur les ressources du pays mais l’usage de mécanismes au sein de la CEDEAO.
AES-WAGNER : UNE ALLIANCE CONTRE-PRODUCTIVE QUI FAIT PROSPÉRER LE TERRORISME
Au Sahel, chaque putsch militaire a fait reculer un peu plus la coopération régionale, ouvrant un boulevard aux groupes extrémistes. La chute de mécanismes essentiels comme le G5 Sahel et le départ précipité de la MINUSMA, orchestrés par les juntes de l'AES, ont contribué à affaiblir la lutte collective contre la menace djihadiste. La scission au sein de la CEDEAO et le repli diplomatique accélèrent l'isolement et la fragilité économique et politique. Le choix de Wagner au détriment d’un partenariat à l’échelle régionale de la part des juntes se fait sur le dos de la sécurité collective. Résultat : le terrorisme prospère, les frontières s’effondrent, et le chaos s'étend
Privées de soutiens occidentaux, les juntes se sont tournées vers un nouveau partenaire : la Russie, ses mercenaires de Wagner et l’Africa Corps. Il s’agit d’un choix problématique au regard du peu d’égard pour les mercenaires vis-à-vis de considérations éthiques et de respect des droits humains. Aussi, le départ de Wagner ne veut-il pas dire que l'État malien sous tension permanente de trésorerie n’arrive plus à rétribuer ses miliciens ?
BILAN DE WAGNER : ENTRE BAVURES ET EXACTIONS
En reproduisant la brutalité de ceux qu’ils prétendent combattre, les soldats des juntes de l'AES et leurs mercenaires russes sapent toute chance de stabilisation au Sahel. Les massacres de civils, en particulier de membres de la communauté peule, nourrissent directement le recrutement des groupes djihadistes comme le JNIM, offrant aux terroristes de nouveaux partisans, souvent animés par la vengeance après avoir vu leurs proches assassinés. Sans distinction, enfants, femmes, vieillards tombent sous les coups, rendant le terrain encore plus fertile pour le recrutement des groupes terroristes.
Traditionnellement les mouvements extrémistes exploitent les tensions intercommunautaires pour diviser les sociétés et disposer ainsi de terreaux de recrutement de combattants. Pourtant, au lieu de rétablir la confiance, les miliciens de Wagner ont multiplié les exactions. En mars dernier, des images glaçantes de massacres de civils peuls dans l’ouest du Burkina Faso ont circulé, révélant une vague de violences systématiques. Plus récemment encore, au Mali, des dizaines de corps ont été découverts près du camp militaire de Kwala, dans la nuit du 21 au 22 avril 2025, après des arrestations menées par l'armée malienne et ses alliés russes.
Les jihadistes capitalisent sur ces crimes pour gonfler leurs rangs. Le massacre de Solenzo au Burkina Faso (10 et 11 mars 2025), en est le sinistre symbole : une spirale meurtrière où chaque bavure nourrit un peu plus le terrorisme et la menace pour les pays de la région comme le Bénin.
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU LUNDI 16 JUIN 2025
La presse sénégalaise de ce lundi brosse un tableau riche en actualités à la croisée de l’économie, de la politique, des enjeux internationaux et de la sécurité sociale.
La presse sénégalaise de ce lundi brosse un tableau riche en actualités à la croisée de l’économie, de la politique, des enjeux internationaux et de la sécurité sociale.
TRUMP VISE LE SENEGAL : INQUIETUDE SUR LA SCENE INTERNATIONALE
L’une des informations les plus commentées ce matin est la menace de Donald Trump de fermer les portes de l’Amérique aux Sénégalais, en cas de retour à la Maison Blanche. Les Échos titre : « Trump menace de fermer les portes de l’Amérique aux Sénégalais », une position reprise par Yoor-Yoor, qui affiche une carte du Sénégal dans le viseur de l’ex-président américain : « Le Sénégal aussi dans le viseur de Donald Trump ! ». Ces propos, jugés alarmants, interviennent dans un contexte mondial tendu.
Dans cette même veine, EnQuête évoque un « péril sur l’ordre mondial », faisant allusion à la montée des tensions internationales et aux conflits armés (Iran, Israël, Ukraine…). Pop complète cette actualité avec un titre dramatique : « Au moins 224 morts en Iran, 13 personnes tuées en Israël ».
SECOUSSES ECONOMIQUES ET MAUVAISE GOUVERNANCE
Les Échos rapporte une baisse de 19,6 % du chiffre d’affaires dans certains secteurs, illustrant les effets d’un ralentissement économique qui inquiète les opérateurs. De son côté, WalfQuotidien s’intéresse aux retombées de la flambée des cours du pétrole, affirmant : « Vrai-faux atout pour le Sénégal ». Le journal s’interroge sur les bénéfices réels que pourrait tirer le pays d’un baril à plus de 85 dollars.
Sur le plan de la gouvernance, Libération accuse : « Senelec-Cossuel, une garantie scandaleuse », avec des révélations sur une affaire douteuse concernant la Société nationale d’électricité. L’Observateur enfonce le clou en dénonçant une « chasse aux primes sur 37 milliards », impliquant l’IPRES, la Caisse de sécurité sociale et plusieurs banques. Direct News va dans le même sens en parlant de « soupçons de non-paiement de primes », dénoncés par les syndicats.
CLIMAT POLITIQUE TENDU : TENSIONS, ARRESTATIONS ET CRIS D’ALARME
La scène politique nationale n’est pas en reste. Le Quotidien parle d’un « dossier sous haute tension » au sein du gouvernement, illustré par des images de ministres dans une ambiance électrique. Pendant ce temps, Sud Quotidien titre : « Une affaire, mille postures », à propos de l'arrestation du président du conseil de surveillance du Bpdp, qui divise la classe politique.
Dans une interview publiée par Tribune, le constitutionnaliste Babacar Guèye lance un cri d’alerte : « J’ai peur pour le Sénégal », dénonçant l’instabilité grandissante. Une inquiétude qui semble partagée par d'autres analystes.
Sur le plan local, Source A rapporte un blocage au niveau de l’Union économique ouest-africaine avec : « CFA : ça n’avance pas », tandis que Point Actu relaye une déclaration musclée du maire de Kaolack, Serigne Mboup : « La mairie seule ne peut tout faire ».
SOCIETE : SECURITE ROUTIERE ET SERVICES PUBLICS EN QUESTION
Le Soleil frappe fort avec une « une » glaçante : « Les nouvelles caisses de la mort », mettant en lumière l’augmentation dramatique des accidents de la route au Sénégal, notamment avec les bus de transport public. Le quotidien plaide pour une refonte du système de transport.
Dans la rubrique santé, Le Témoin alerte sur la qualité des soins et des équipements hospitaliers à travers un cri de détresse venant de plusieurs établissements publics.
SPORTS : ENTRE LUTTES LOCALES ET ENJEUX INTERNATIONAUX
Côté sport, Record se projette sur l’Euro 2024 en mettant en avant les Bleus de Didier Deschamps avec Jackson, annoncés comme grands favoris du tournoi. En football local, Le Témoin Sport annonce que le Jaraaf a repris les commandes du championnat, en attendant la performance de l’US Ouakam.
Rewmi Sports rapporte que le ministre des Sports a convoqué le CNG pour faire le point sur les irrégularités dans la lutte sénégalaise. Enfin, Point Actu Sport revient sur la performance du PSG corrigé par l’Atlético Madrid, une défaite qui compromet leur parcours dans la compétition internationale.
QUAND LE LION ROUGE INSTALLE UNE HIÉRARCHIE SILENCIEUSE
J’ai assisté à de nombreuses cérémonies officielles dans des villages. À chaque fois, quand l’hymne retentit, une chose me frappe : une partie de l’assistance continue de bavarder, indifférente, parfois même confuse. Ce n’est pas un manque de respect.
Ce post pourra en choquer certains, mais il n’a pas pour but de provoquer gratuitement. Il vise à interroger, à ouvrir un débat nécessaire sur ce que nous chantons, sur ce que nous héritons sans questionner.
« Pincez tous vos koras, frappez les balafons » : un hymne colonial ?
L’hymne national du Sénégal, Le Lion rouge, est-il vraiment un chant de fierté nationale ? Ou bien le prolongement poétique de la domination coloniale? Ce texte, souvent récité mécaniquement, semble distant pour beaucoup de Sénégalais. Et pour cause.
Rédigé en français, langue héritée de l’Empire, il est inaccessible à une large partie de la population. Pire encore, la musique a été composée par un Français, Herbert Pepper. Comme s’il n’y avait pas de talent musical au Sénégal. Comme si, au moment de l’indépendance, nous avions continué à chercher la légitimité dans l’oreille du colon.
J’ai assisté à de nombreuses cérémonies officielles dans des villages. À chaque fois, quand l’hymne retentit, une chose me frappe : une partie de l’assistance continue de bavarder, indifférente, parfois même confuse. Ce n’est pas un manque de respect. Beaucoup de ces personnes n’ont jamais été à l’école. Elles ne comprennent pas les paroles de l’hymne, récité dans une langue qui n’est pas la leur, avec des images qui ne les touchent pas.
Là où l’hymne devrait unir, il crée une fracture. Une césure symbolique entre deux Sénégal :
– ceux qui ont été à l’école et maîtrisent le français, capables de comprendre et d’interpréter les paroles,
– et ceux qui n’ont pas eu accès à cette école, et pour qui l’hymne demeure un son lointain, étranger.
Au lieu de rassembler, Le Lion rouge installe une hiérarchie silencieuse : celle du savoir scolaire contre le savoir populaire, celle des lettrés contre les oubliés.
Le poème, écrit par un francophile convaincu, obéit aux règles de la métrique classique française.
Pour moi, le véritable hymne national, c’est Niani Bañ na ou tout autre chant en langue nationale qui nous célèbre. Un chant qui parle notre langue, notre rythme, nos émotions. Pas un poème en français écrit par un francophile, mis en musique par un Européen, et chanté sans conviction dans les écoles.
Un hymne est censé unir, émouvoir, incarner une histoire partagée. Celui du Sénégal, malgré sa musicalité, demeure pour beaucoup un poème déconnecté et incompréhensible.
LIGUE 1, LE JARAAF REPREND LE FAUTEUIL DE LEADER
A trois journées du championnat, le club de la Médina devance au goal difference (47 ,+12) son dauphin l’Union sportive Gorée (47 ,9).
Le Jaraaf de Dakar a repris le fauteuil de leader du championnat en battant Guediawaye FC (1-0) dans le temps additionnel d’un un match interrompu durant plus plusieurs minutes en raison de scènes de violence.
Obligé de battre GFC pour reprendre le fauteuil, après le faux bond, samedi, de l’Union sportive de Gorée, le Jaraaf a peiné pour marquer .
Il a fallu attendre le temps additionnel pour que, sur un coup franc de Rémi Bocandé, le défenseur Adama Wade puisse marquer l’unique but victorieux à la 92e minutes.
Le but de l’équipe de la Médina a déclenché les jets de pierres des supporters de Guédiawaye FC.
Les éléments de la Gendarmerie ont usé de grenades lacrymogène pour évacuer une partie des gradins.
Certains spectateurs avaient envahi la pelouse. Il s’en suivra une interruption du match pendant une dizaine de minutes. La suite de la rencontre s’est déroulée dans un stade à moitié vide.
A trois journées du championnat, le Jaraaf devance au goal difference (47 ,+12) son dauphin l’Union sportive Gorée (47 ,9).
L’Union sportive de Ouakam(USO) a concédé le nul (1-1) devant l’AS Pikine . Les ouakamois compte désormais 44 points, à trois points du leader.
Au bas du classement , Jamono de Fatick a battu(2-1) SONACOS.
Voici les résultats de la 27e journée :
– Gorée – Linguère :0-1;Dakar Sacré cœur – AJEL:3-0;Génération foot- Oslo:0-1; Jaraaf- Guediawaye FC:1-0;Pikine-USO:1-1; Jamono Fatick- SONACOS:2-1, HLM-Wally Daan:0-0