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7 juin 2025
PLUTÔT MOURIR QUE DE SE DÉSHONORER
Le moral est au plus bas pour le journaliste René Capain Bassène, incarcéré depuis plus de sept(7) ans à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor. René Capain Bassène menace d’entamer une diète illimitée, dès ce mercredi
Le moral est au plus bas pour le journaliste René Capain Bassène, incarcéré depuis plus de sept(7) ans à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor. René Capain Bassène menace d’entamer une diète illimitée, dès ce mercredi. Dans une très longue lettre, René Capain fait des confidences. Depuis sa cellule, à la Mac de Ziguinchor, il alerte sur son sort.
«J e ne céderai pas. Je vais engager ma vie dans cette lutte, et je vais bientôt entamer une diète noire illimitée. Je vous exhorte à vous préparer au pire. Je sais ce que j'endure et à quel point ma santé se détériore. Ce n'est pas une décision facile à prendre, elle n'est pas non plus facile à annoncer. Elle n'est ni agréable à entendre ni à accepter, mais c'est l'unique moyen de lutter, et je suis déterminé à aller jusqu'au bout, étant conscient de tout ce qui pourrait m'arriver. Je n'en peux plus de cette justice à double vitesse, qui a pour seul but de me détruire», écrit le journaliste René Capain Bassène, incarcéré depuis plus de sept (7) ans à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor, dans le cadre de l’affaire Boffa Bayotte avec la mort de quatorze (14) bucherons froidement assassinés dans la forêt de la contrée.
Avant d’évoquer son état de santé qui, selon lui, se détériore. «La prison détruit l'homme et retarde tous les aspects de sa vie, surtout lorsqu'il s'agit d'une longue détention pour un crime ou délit qu'on n'a pas commis. Je refuse de rester un témoin passif de la déchéance de ma vie. Cela fait plus de 7 ans que je suis en prison, et ma santé se détériore. Depuis mon opération ratée, pour tenter de réparer mon tympan droit, je me sens très mal», lance le journaliste d’investigation qui s’est largement épanché sur les heures qui ont suivi son arrestation, en janvier 2018, jusqu’à son incarcération à la MAC de Ziguinchor. Visiblement éprouvé parles années passées en prison, René Capain évoque son triste sort sur fond de testament. «Non, je ne resterai pas à perpétuité en prison, pour un crime que je n'ai pas commis. Mon seul "péché" est d'avoir enquêté sur le conflit casamançais. Tout a été mis en œuvre, dans ce dossier, pour cacher la vérité et pour me condamner. Je vais mener mon combat intime, mon ultime combat contre l'injustice et cette justice à deux vitesses dont je suis victime», dira-t-il.
Et de poursuivre : «En raison de mon emprisonnement, je suis devenu à la fois une charge sociale et un mendiant, contraint de tendre la main pour subvenir aux plus minimes de mes besoins. Après plus de 7 ans de détention, je vous informe que j'ai atteint la limite au-delà de laquelle il devient impératif de mettre fin à la situation que je vis actuellement», lâche celui qui a été décrit comme cerveau de la tuerie de Boffa.
Une affaire pour laquelle il dit «être sacrifié», si l’on en croit ses propos, soulignant que «ces personnes dont les charges étaient bien plus lourdes que les miennes, ont été acquittées. Finalement, ces individus ne sont pas responsables du meurtre. Ils n'ont pas tué, donc je ne les ai jamais envoyés tuer. Mais l'acharnement a continué de plus belle. Je suis désormais déclaré complice du chef rebelle César Atoute Badiatte, prétendant que c'est moi qui l'aurais incité à tuer les coupeurs de bois. Je suis condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité d’assassinat. César Atoute, jugé par contumace, est, lui aussi, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’un mandat d’arrêt international prononcé publiquement parle juge au moment du verdict. Le coup a été jugé et a parfaitement réussi. Le coup a été joué et a parfaitement réussi. Il fallait trouver un commanditaire pour la tuerie de Boffa, une personne à sacrifier. L'agneau du sacrifice était bien trouvé, il se nomme René Capain Bassène, journaliste d'investigation et écrivain spécialiste du conflit en Casamance. C'est lui, le diable, le danger public, l'ennemi du peuple sénégalais, le sanguinaire, l'assassin, le méchant, le meurtrier, etc. Il mérite la prison à vie», peste-t-il dans cette longue lettre parvenue à notre Rédaction.
ENTRE DROIT ET DEFAUT D’APPLICATION
La question liée à l’autorité parentale continue de faire débat au Sénégal. Répondant à une question écrite de la députée de Pastef Maréme Mbacké à ce sujet, le ministre de la Justice Ousmane Diagne a tenu à apporter quelques précisions.
La question liée à l’autorité parentale continue de faire débat au Sénégal. Répondant à une question écrite de la députée de Pastef Maréme Mbacké à ce sujet, le ministre de la Justice Ousmane Diagne a tenu à apporter quelques précisions. Selon lui, « le concept d'autorité parentale est inconnu du dispositif législatif sénégalais, le législateur sénégalais n'ayant consacré que la puissance paternelle ». Et que la « femme peut en principe voyager avec l’enfant sans pour autant être tenue juridiquement de solliciter l’autorisation du père ». Toutefois, ce principe n’est pas toujours respecté. Ce qui pose des problèmes aux mères pour faire voyager leurs enfants en cas de divorce.
Depuis quelques années, des mouvements sociaux dénoncent des faits liés à l’autorité parentale même en cas de divorce. Cependant, à l’état actuel du droit positif sénégalais, c’est la puissance paternelle qui est prévue par le législateur.
En réponse à une question de la députée de la majorité parlementaire Maréme Mbacké, le ministre de la Justice Ousmane Diagne a tenu à apporter quelques clarifications. « Le concept d'autorité parentale est inconnu du dispositif législatif sénégalais, le législateur sénégalais n'ayant consacré que la puissance paternelle. En effet, l'article 277 du Code de la famille confère la puissance paternelle conjointement au père et à la mère. Toutefois, son exercice est attribué au père durant le mariage. En cas de divorce, la puissance paternelle est exercée par celui des parents à qui la garde de l'enfant a été confiée parle juge, conformément à l'article 278 du Code de la famille », précise Ousmane Diagne.
Non sans ajouter : « Aussi, la mère divorcée à qui l'enfant a été confié par le jugement de divorce exerce-t-elle tous les attributs de la puissance paternelle sur l'enfant. De ce fait, elle peut en principe voyager avec l'enfant sans être tenue juridiquement de solliciter l'autorisation du père, sous la seule réserve, cependant, de respecter le droit de visite conféré au père parla décision de divorce ».
Toutefois, ce principe n’est toujours pas respecté au Sénégal. De nombreuses mères rencontrent d’énormes difficultés pour faire voyager leurs enfants en cas de divorce, l’autorité parentale étant « réservée au père dans la législation sénégalaise ». Et certains pères refusent de signer une autorisation de voyage pour leurs enfants. C’est dans ce cadre que la députée de Pastef Maréme Mbacké a interpellé le ministre de la Justice Garde des Sceaux. « Dans la législation sénégalaise, l'autorité parentale exclusivement réservée au père pose de véritables problèmes aux mères divorcées avec des enfants. La mère divorcée est souvent responsable de la garde des enfants. A cet égard, elle devrait pouvoir signer les documents de voyage de ses enfants mineurs. Cependant, certains hommes utilisent cette autorité comme une arme de guerre contre leur ex-épouse au point de nuire à leurs propres enfants en leur refusant sans raison la signature de l'autorisation parentale. Ce qui entraîne des conséquences graves particulièrement pour les enfants vivant avec leur mère à l'étranger », peut-on lire sur la correspondance datée du 30 janvier dernier.
La députée d’ajouter : « Les femmes de la diaspora sénégalaise nous ont souvent interpellés sur ces questions. C’est pourquoi, sans adopter une perspective féministe, nous vous prions de reconsidérer cette mesure. Le père, en tant qu'autorité morale au sein de la famille, ne pose pas de problème, mais il est important que les deux parents puissent donner leur consentement aux voyages de leurs enfants ». Marème Mbacké plaide ainsi pour une révision du Code la famille. Pour le ministre de la Justice cependant, « cette question n’est pas nécessaire ».
LE FMI CONFORTE DAKAR
En visite officielle à Dakar, M. Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du FMI a fait part de la disposition résolue de son institution à accompagner le Sénégal dans la dynamique de redressement engagé après les dysfonctionnements observés
Le Fonds monétaire international (FMI) renouvelle son engagement à soutenir le Sénégal dans la mise en œuvre de ses réformes économiques. En visite officielle à Dakar, M. Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du FMI a fait part de la disposition résolue de son institution à accompagner le Sénégal dans la dynamique de redressement engagé après les dysfonctionnements observés dans les finances publiques. Le programme en cours entre le Sénégal et le Fmi, d’un montant de 1 180 milliards de francs CFA (1,8 milliard d’euros), est suspendu depuis septembre 2024, suite aux irrégularités relevées par Dakar dans la tenue de ses données publiques.
En visite officielle à Dakar, M. Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du FMI, a été reçu par le président de la République, M. Bassirou Diomaye Faye. Les deux responsables ont échangé de manière approfondie sur la conjoncture économique nationale et sur les solutions envisagées pour y remédier. À l’issue de cette rencontre, M. Selassie a salué les priorités définies parle nouveau gouvernement, mettant en avant la volonté de restaurer la transparence budgétaire, de renforcer la recevabilité des institutions publiques, et d’inscrire les finances publiques dans une trajectoire durable.
«Le président Faye et moi avons eu des échanges constructifs sur les initiatives entreprises par le gouvernement pour remédier aux dysfonctionnements observés, notamment en matière de transparence des données publiques», lit-t-on dans le communiqué final reçu hier, mardi 08 avril.
Poursuivant son propos, le haut responsable du FMI a précisé : «Nous avons évoqué les mesures prioritaires à mettre en œuvre pour surmonter les défis économiques auxquels le Sénégal est confronté. J’ai souligné que le FMI partage pleinement la vision du président Faye, et demeure résolument engagé à accompagner le pays dans cette dynamique de redressement.»
Il a également réaffirmé la volonté du FMI de consolider un partenariat fondé sur la confiance mutuelle et le dialogue permanent. À court terme, cette collaboration se poursuivra lors des prochaines réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington D.C., où les autorités sénégalaises seront conviées à poursuivre les échanges surles réformes économiques clés. Enfin, M. Selassie a exprimé sa profonde gratitude au président de la République et à ses collaborateurs pour l’accueil qui lui a été réservé. «Je me réjouis à l’idée de continuer ce dialogue fructueux avec les autorités sénégalaises dans les prochaines semaines à Washington.»
Pour rappel, le programme en cours entre le Sénégal et le Fmi, d’un montant de 1 180 milliards de francs CFA (1,8 milliard d’euros), est suspendu de puis septembre 2024. Les nouvelles autorités, au pouvoir depuis un an, ont révélé des irrégularités dans les données financières de l’ex-président Macky Sall (2012-2024), dont une “dette cachée” estimée à 4 165 milliards de francs CFA (7 milliards de dollars). Un rapport de la Cour des comptes, publié en février 2025, indique que la dette publique atteint 99,67 % du PIB, bien au-dessus des chiffres officiels précédents, avec un déficit budgétaire de 2023 réévalué à 12,3 %, contre 4,9 % annoncé.
LES MEDIAS ATTENDUS SUR LE TERRAIN DE LA RESPONSABILITE ACTIVE
Les changements climatiques, le néo-panafricanisme, le Protocole de Maputo sur les droits des femmes, entre autres, sont épluchés comparativement aux missions des média dans la promotion des bonnes pratiques.
La séance d’hier, mardi 08 avril, de la 4e conférence du NEWS/Africa sur Média et Démocratie, a été riche en échanges et sur diverses problématiques à connotation sociale et géopolitique comme stratégique. Les changements climatiques, le néo-panafricanisme, le Protocole de Maputo sur les droits des femmes, entre autres, sont épluchés comparativement aux missions des média dans la promotion des bonnes pratiques.
La session d’hier, mardi 8 avril 2025, de la 4e conférence du NEWS/Africa, des quatre pays des extrémités géographiques de l’Afrique, sur Média et Démocratie s’est particulièrement penchée sur les changements climatiques sous l’angle des priorités africaines, l’Intelligence artificielle (IA), le Protocole de Maputo ainsi que les propensions au néo-panafricanisme. Sur le premier point le Sud-africain StephenHorn a peint un tableau de pollution assez élevée, sous l’emprise des pays industriels, au détriment des pays pauvres et moins pollueurs. Dans les débats, il est apparu que ces géants pétroliers et pollueurs se soucient très peu de la vulnérabilité des autres et ne songent même pas à la compensation du marché carbone, ni à la transformation écologique et encore moins du mix énergétique pour réduire les niveaux de pollution dans le monde.
Au sujet de l’état des lieux du Protocole de Maputo, vingt (20) ans après sa signature, les débats ont relevé des manquements ostensibles dans la mise en œuvre des droits des femmes. Naïma Abdi du Somaliland, l’une des rares femmes active dans les média et plateformes numériques dans son pays, a indiqué que les pesanteurs culturelles, religieuses et sociales astreignent jusque-là les femmes au rang de simples figurantes. Elle a fait savoir que le précédent gouvernement du Somaliland disposait de 09 femmes alors que le nouveau ne compte qu’une seule dame.
Les tunisiens ont, quant à eux, magnifié l’instauration des instruments juridiques qui confèrent des droits à la femme, y compris la parité, l’avortement médicalisé et autres droits civiques. Mais, ils ont déploré, dans le même temps, des cas de violence tous azimuts qui remettent en cause ces acquis. Le néo-panafricanisme, sous la connotation du vent de la révolution dans les Etats du Sahel, a focalisé toutes les attentions. L’instance sous régionale de la CEDEAO est fragilisée pendant ce temps par ses prises de position controversée, ouvrant ainsi les vannes à une recomposition de la géopolitique mondiale, assortie des alignements derrière des puissances que sont la Russie et la Chine qui lorgnent le chemin de l’Afrique. Ainsi est-il recommandé aux média de garder une posture responsable, nonobstant l’influence grandissante des réseaux sociaux, dans le contexte de l’expansion éblouissante de l’Intelligence artificielle (IA).
A relever que la richesse de cette journée est auréolée de la visite au Musée national de Hargeisa. Les vestiges archéologiques et géologiques ainsi que les documents de libération de la domination britannique et de l’indépendance autoproclamée du Somaliland ont été exhibés aux hôtes, venus des quatre coins de l’Afrique.
IL FAUDRAIT QUE L’ON REPLACE LE PRODUCTEUR ET L’ELEVEUR AU CENTRE DES ACTIVITES AGRICOLES
C’est la conviction du Ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage Dr Mabouba Diagne qui intervenait lors d’un panel organisé en marge du forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel.
Pour rendre le secteur agricole attractif et rentable, le ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage Dr Mabouba Diagne est d’avis qu’il faut replacer le producteur et l’éleveur au centre des activités agricoles. Il s’exprimait lors d’un panel organisé en marge du forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel.
«I l faudrait que l’on replace le producteur et l’éleveur au centre des activités agricoles ». C’est la conviction du Ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage Dr Mabouba Diagne qui intervenait lors d’un panel organisé en marge du forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel.
« Si l’agriculture est bien formalisée, il sera donc très facile de convaincre les financiers. Il faudrait que l’on mette l’accent sur la formation des producteurs, les accompagner à avoir une maitrise parfaite de l’eau, à soigner les sols, à disposer de semences certifiées et à les former aux techniques modernes pour être productifs », a-t-il soutenu.
Il a souligné ainsi la nécessité de mettre 95% des investissements dans l’agriculture familiale pour développer une maitrise parfaite de l’eau. « Si le financement du calendrier cultural n’est pas respecté avec des taux de financement qui avoisinent les 12, 13 et 14%, comment l’agriculture seraitelle performante ? Je crois fermement que l’agriculture est rentable et peut créer des centaines de milliers d’emplois dont nous avons besoin, mais nous devons cesser de faire ces petites investissements », a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, le ministre demeure absolument convaincu qu’il faudrait retourner au concept de ferme intégrée agro écologique où il faudra combiner agriculture, élevage, aquaculture et pisciculture avec une maitrise parfaite de l’eau.
Selon lui, l’agriculture familiale a besoin d’être développée, encadrée et financée. « Nous ne devons pas continuer à dépendre à 95% des financements venant de l’extérieur si nous croyons que nourrir nos populations, c’est un devoir. Donc une des leçons que nous devons impérativement apprendre de la non atteinte des objectifs en 2013, c’est de s’assurer que 95% de l’argent que nous dépensons va servir à investir dans les infrastructures notamment les périmètres irriguées et les coopératives agricoles », a-t-il indiqué.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCREDI 9 AVRIL 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
Nous devons renforcer nos liens commerciaux avec l’Afrique, l’Amérique latine et centrale, et renouveler nos partenariats historiques avec l’Europe, le Royaume-Uni et le Canada. Nous ne pouvons plus dépendre d’un ou deux marchés
Dans un discours empreint d'urgence, Mia Amor Mottley, Première ministre de la Barbade et présidente de la CARICOM, alerte les nations caribéennes sur une convergence de crises sans précédent. Changement climatique, inflation galopante, tensions géopolitiques et désormais guerre commerciale : la leader barbadienne dresse un tableau inquiétant des défis imminents qui menacent des économies insulaires historiquement dépendantes des importations et vulnérables aux chocs extérieurs.
"Bonjour à toutes et à tous,
Je m’adresse aujourd’hui à tous nos frères et sœurs caribéens, non pas en tant que Première ministre de la Barbade, mais en tant que présidente de la Communauté caribéenne.
Notre monde est en crise. Je ne vais pas l’édulcorer. Nous vivons l’une des périodes les plus difficiles que notre région ait connues depuis que la majorité de nos membres ont accédé à l’indépendance. En vérité, c’est la période la plus critique que le monde ait traversée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a 80 ans.
Notre planète fait face à une catastrophe climatique qui s’aggrave chaque année. Nous subissons une crise du coût de la vie qui nous accable depuis la désorganisation des chaînes d’approvisionnement, déclenchée par la pandémie de Covid-19.
La désinformation, la manipulation et les fausses informations sont omniprésentes. La crise de santé mentale provoque un profond sentiment de désespoir chez beaucoup de nos jeunes. Et malheureusement, la criminalité et la peur augmentent. Des guerres ont lieu en Terre Sainte, en Europe, en Afrique. Les pays se méfient les uns des autres. Les voisins se méfient de leurs voisins. L’ordre international est en grand danger d’effondrement. Et désormais, nous sommes au bord d’une guerre commerciale mondiale.
Nos économies caribéennes dépendent largement des importations. Il suffit d’aller au supermarché, au centre commercial, dans une quincaillerie ou un magasin d’électronique, pour constater que la majorité des produits que nous utilisons ne sont pas fabriqués dans notre région. Beaucoup sont directement importés des États-Unis ou y transitent avant d’arriver chez nous. C’est l’héritage de notre dépendance coloniale.
Avec mes collègues chefs d’État et de gouvernement, nous travaillons à sortir de cette dépendance. Nous avons déjà enregistré certains succès, notamment dans l’agriculture, mais le chemin reste long. Et alors que nous avançons, nous devons comprendre que les annonces récentes, faites ces derniers jours, auront un impact direct sur notre région et nos peuples.
Nous œuvrons, et continuerons d’œuvrer, pour devenir plus autosuffisants. Mais je veux que chaque homme et chaque femme de la Caraïbe m’entende. Cette guerre commerciale, et la possibilité d’une taxe de 1 à 1,5 million de dollars américains sur tous les navires fabriqués en Chine entrant dans les ports américains, entraînera une hausse des prix pour nous tous : au coin de la rue, au supermarché, dans les magasins d’électronique, au restaurant, chez les concessionnaires automobiles, et au-delà.
Beaucoup de Caribéens pensent que ces problèmes sont lointains. On entend souvent : « Je suis juste un agriculteur », « Je suis juste un enseignant », ou « Je suis juste un mécanicien ». On se dit : « J’habite à Saint Lucy à la Barbade », ou « à Portmore en Jamaïque », « à Kingstown à Saint-Vincent », « à Arima à Trinité », « à Basseterre à Saint-Kitts-et-Nevis », ou encore « à San Ignacio au Belize ».
Et pourtant, la réalité, mes amis, c’est que si vous achetez de la nourriture, des appareils électroniques, ou des vêtements, cela vous concerne. Cela nous concerne tous.
Nos économies ne sont pas très grandes. Elles sont donc — et ont toujours été — à la merci des prix mondiaux. Si l’Europe, la Chine, les États-Unis, le Canada et le Mexique imposent des droits de douane les uns aux autres, cela perturbera les chaînes d’approvisionnement et augmentera les coûts de production de tout ce que nous consommons : la nourriture, les vêtements, le téléphone dans votre poche, la voiture que vous conduisez, les pièces pour nos infrastructures essentielles. Cela signifie des prix plus élevés pour nous tous, peu importe les efforts de nos gouvernements.
Même si nous supprimions tous les droits de douane à l’intérieur de la CARICOM, cela ne changerait rien. Parce que nos économies sont petites et vulnérables. Cette crise ne se limitera pas aux biens. Elle pourrait aussi avoir des conséquences importantes sur le tourisme. Nous devons donc prendre des mesures pour préserver ce secteur, car la détérioration des conditions économiques dans les pays émetteurs risque de freiner les voyages. Nous appelons le secteur privé régional et les acteurs du tourisme à collaborer avec les gouvernements pour élaborer une stratégie immédiate et coordonnée visant à maintenir notre part de marché touristique.
Je prie pour avoir tort. Je prie pour que la sagesse l’emporte dans le monde, que les dirigeants se rassemblent avec un nouvel esprit de coopération, pour protéger les pauvres et les plus vulnérables, et permettre à la classe moyenne de tracer son chemin de vie, pour que les entreprises puissent fonctionner et commercer.
Mais franchement, je n’ai pas confiance que cela se produise.
Alors, que devons-nous faire ?
Nous devons renouer d’urgence, directement et au plus haut niveau, avec nos amis des États-Unis. Il existe une vérité évidente que les deux parties doivent affronter : les micro-États des Caraïbes n’ont en aucun cas un avantage commercial sur les États-Unis, dans aucun secteur. Historiquement, c’est précisément notre petite taille et notre vulnérabilité qui ont motivé les États-Unis, y compris sous Ronald Reagan, à soutenir notre développement via l’Initiative des Caraïbes (CBI – Caribbean Basin Initiative). Nous verrons comment les nouvelles taxes affecteront cette initiative.
Nous ne devons pas nous diviser pour des raisons politiques. Comme le dit l’adage : Unis, nous résistons. Divisés, nous tombons.
Nous devons redoubler d’efforts pour investir dans l’agriculture et la production locale. L’objectif du projet « 25 by 2025 » mené par le président Ali semble désormais insuffisant face à la gravité de la situation. Nous devons cultiver et produire autant que possible. Chacun de nous peut faire le choix d’acheter des produits sains, locaux, au marché plutôt que des produits transformés au supermarché.
Nous devons renforcer nos liens commerciaux avec l’Afrique, l’Amérique latine et centrale, et renouveler nos partenariats historiques avec l’Europe, le Royaume-Uni et le Canada. Nous ne pouvons plus dépendre d’un ou deux marchés. Nous devons vendre nos produits à un monde plus diversifié et plus stable.
Mes frères et sœurs, chaque crise mondiale est aussi une opportunité. Si nous mettons nos divisions de côté, si nous soutenons nos petites entreprises et nos producteurs, nous sortirons plus forts de cette épreuve.
À nos hôteliers, à nos commerçants, à notre population : le message est le même. Achetez local. Achetez régional. Les produits sont souvent meilleurs, plus frais, plus compétitifs. Si nous travaillons ensemble, si nous valorisons nos ressources locales, nous pourrons surmonter cette crise. Il y aura des défis logistiques, mais nous y parviendrons.
Que Dieu bénisse notre civilisation caribéenne.
Merci."
LE SÉNÉGAL FACE AU VERROUILLAGE DES MARCHÉS
La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump menace d'exclure le pays et d'autres nations africaines des marchés obligataires mondiaux, alors même que ces économies traversent une période critique
(SenePlus) - Les turbulences tarifaires provoquées par l'administration Trump menacent d'exclure plusieurs pays africains, dont le Sénégal, des marchés obligataires mondiaux, selon Bloomberg. Cette situation pousse les investisseurs à délaisser les actifs jugés risqués, au moment même où ces économies font face à de sérieux défis financiers.
"Si les bouleversements causés par la guerre commerciale du président américain Donald Trump persistent, entraînant des écarts de rendement continuellement plus élevés, il sera difficile pour les nations d'Afrique subsaharienne d'émettre de nouvelles euro-obligations", a déclaré lundi Aurelie Martin, économiste et analyste d'investissement chez Ninety One à Londres.
"Les turbulences pourraient inciter les gouvernements aux finances tendues à négocier de nouveaux programmes de financement avec le Fonds monétaire international, notamment le Kenya, le Sénégal et l'Angola", rapporte Bloomberg.
Cette situation survient alors que le pays, comme d'autres de la région, avait commencé à retrouver un accès aux marchés après le gel de 2022, lorsque la hausse rapide des taux d'intérêt avait fermé l'accès aux financements internationaux.
La situation est particulièrement inquiétante pour les économies dépendantes des matières premières. "Si la chute des prix du pétrole et d'autres matières premières affectait simultanément leurs recettes fiscales", les conséquences seraient graves, souligne Martin.
Pour le Sénégal, qui développe actuellement ses ressources pétrolières et gazières, cette pression arrive à un moment critique de son développement économique.
Si le Kenya et la Côte d'Ivoire ont déjà émis de nouvelles obligations cette année pour refinancer des dettes existantes, la situation pourrait inciter le Sénégal et d'autres nations à envisager "une nouvelle vague de demandes de programmes du FMI", selon Martin.
Kevin Daly, gestionnaire de portefeuille chez Abrdn Investments Ltd., observe que "la dernière fois que nous avons vu des mouvements de cette ampleur, c'était pendant la pandémie", mais aujourd'hui, "nous ne savons tout simplement pas dans quelle mesure ou d'où viendra la stabilité."
Les obligations du Kenya et de la Zambie ont déjà "chuté à des niveaux historiquement bas", selon Bloomberg, illustrant les risques auxquels le Sénégal pourrait également faire face dans ce contexte de turbulences internationales.
Les discussions entre les pays africains touchés et les institutions financières internationales se poursuivront lors des réunions de printemps organisées par le FMI et la Banque mondiale plus tard ce mois-ci, où le Sénégal pourrait chercher à sécuriser de nouvelles sources de financement.
CAMPAGNE ARACHIDIÈRE, L’ÉTAT FAIT LE POINT SUR LA COLLECTE À MI-PARCOURS
Ce bilan intermédiaire porte sur les volumes collectés, la répartition des points de collecte, les opérations des huiliers et l’évolution des exportations.
Au terme de la 18e semaine de la campagne arachidière, les autorités dressent un premier bilan de la collecte et des opérations de commercialisation. Démarrée le 5 décembre dernier, cette campagne structurée autour d’un cadre réglementaire rigoureux mobilise l’ensemble des acteurs de la filière.
Lancée après plusieurs rencontres stratégiques – notamment un conseil interministériel tenu fin novembre – la campagne 2024/2025 s’appuie sur un prix plancher fixé à 305 FCFA/kg, conformément à l’arrêté interministériel du 4 décembre 2024. Les huiliers bénéficieront d’un prix usine bonifié à 335 FCFA/kg, selon les accords validés entre la SONACOS, la Direction du commerce intérieur et les opérateurs privés.
Le CNIA, en concertation avec les huiliers, les opérateurs privés et les producteurs, a organisé la répartition des points de collecte dans les principales zones de production. À Louga, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor, les réunions ont permis une première affectation : sur 1 157 points disponibles, 530 ont été attribués, soit près de 46 % du total. Ziguinchor enregistre la meilleure couverture avec 280 points affectés sur 296.
COPEOL, autre acteur majeur de la filière, s’est vu attribuer 118 points. Le RASIAAT, de son côté, reste en attente de validation de certaines demandes, en raison d’un manque d’informations sur certains opérateurs.
Du côté des huiliers, seule la SONACOS affiche des chiffres probants. Au 6 avril 2025, l’entreprise publique a réceptionné 153 672 tonnes d’arachides en coque et 358 tonnes de graines décortiquées, pour un montant cumulé dépassant les 51,6 milliards FCFA. Les paiements sont en cours.
COPEOL et SSII n’ont pas encore démarré leurs activités de réception. Des négociations bancaires sont toujours en cours pour débloquer les financements nécessaires.
Sur le volet semencier, la Direction de l’Agriculture signale une collecte de 60 981 tonnes de semences, dont la valeur est estimée à plus de 19,8 milliards FCFA. Une dynamique jugée encourageante pour la préparation de la prochaine campagne.
Initialement limitées, les exportations sont désormais autorisées jusqu’au 15 juin 2025 pour les graines non destinées à la semence. Une circulaire du 24 mars encadre ces opérations, qui doivent être accompagnées de certificats phytosanitaires.
Le CNIA poursuit le suivi rigoureux de la campagne et actualise régulièrement les données sur les collectes, les réceptions et les paiements. La transparence reste le maître-mot d’une saison placée sous le signe de la coordination.