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3 juin 2025
POUR UNE JUSTICE ÉQUITABLE
Réunies ce 1er avril 2025, 20 organisations de la société civile appellent à suspendre le vote de la proposition de loi interprétative de l’amnistie pour privilégier un dialogue constructif avec toutes les parties concernées sur cette question
Société civile appelle à des concertations sur la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie
20 organisations de la société civile se sont mobilisées pour réitérer leur appel à des concertations inclusives avant le vote de la proposition de loi portant interprétation de la loi d’amnistie, tendant à lutter contre l’impunité, à encourager l’indemnisation des victimes et à favoriser la réparation des préjudices dans le respect des droits des citoyens.
Toutefois, face aux défis persistants liés à l’impunité et aux souffrances des victimes, il est impératif de réunir pour discuter de cette proposition de loi cruciale.
La loi d’amnistie ne devrait être interprétée de manière à favoriser une justice non équitable.
Ainsi, la société civile plaide pour le respect des principes ci-après :
La recherche de la vérité : Il est important que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé entre 2021 et 2023 ;
La lutte contre l’impunité : Il est essentiel que ceux qui ont commis des violations des droits de l’homme soient tenus responsables de leurs actes sans aucune distinction et quels qu’en soient les auteurs ;
L’indemnisation des victimes : La réparation intégrale des préjudices doit être une priorité. Les victimes doivent, alors, pouvoir accéder à des compensations adéquates pour leurs souffrances ;
L’adoption de réformes : Pour prévenir ce genre de situation et faire en sorte que de tels actes ne se reproduisent plus au Sénégal ;
La participation inclusive : Nous appelons à la création d’un espace où les voix des victimes, des organisations de la société civile, et d’autres acteurs sociaux sont écoutées et prises en compte ;
Le sursoit à l’examen de la proposition de la loi interprétative : nous appelons au respect du principe de la justice équitable et impartiale.
Par conséquent, les 20 organisations de la société civile invitent le gouvernement, les parlementaires, et toutes les parties concernées à engager un dialogue constructif sur cette question cruciale.
Bien évidemment, les concertations doivent être transparentes et accessibles, permettant à chaque citoyen d’exprimer ses préoccupations et ses suggestions.
Organisations signataires :
COSCE
Y’EN A MARRE
AFRIKAJOM CENTER
LIGUE SÉNÉGALAISE DES DROITS HUMAINS
ONG 3D
LEGS-AFRICA
RADDHO
GRADEC
RÉSEAU SIGGUIL JIGUEEN
ONDH
RADIO OXY JEUNES
AJED
CERAG
HANDICAP FORM EDUC
AFEX
OSIDEA
FORUM DU JUSTICIABLE
DIALOGUE CITOYEN
CONASUB
PRÉSENCE CHRÉTIENNE
par Nioxor Tine
UNE TRANSITION COMPLEXE
La vocation d’un régime antisystème ou tout au moins son ambition, devrait être de verrouiller toutes les portes, qui pourraient rendre possible un retour en arrière, sur le plan de l’évolution politique de notre Nation
Le vote de la loi portant interprétation de la loi d’amnistie nº2024-09 du 13 mars 2024, en vue de la clarifier, a lieu, un an jour pour jour, après la passation de pouvoir entre l’ancien président Macky Sall et son remplaçant, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Cette coïncidence est non seulement symbolique, mais surtout révélatrice du grand malentendu, qui a prévalu, durant les douze derniers mois, entre les tenants de la continuité néocoloniale de Benno Bokk Yakaar et les cadres dirigeants de Pastef, chantres de la transformation systémique.
Il est vrai que le temps aura cruellement fait défaut. C’est ainsi, qu’entre le 24 mars 2024 qui a vu le duo Diomaye-Sonko s’emparer du gouvernail présidentiel et le 17 novembre 2024, date de l’avènement de la majorité parlementaire Pastef, il était difficile d’initier une quelconque réforme institutionnelle dans une Assemblée acquise à l’opposition. Pire, on a même pu noter une ferme volonté des parlementaires de l’ancien pouvoir du Benno-APR de déstabiliser le nouveau régime patriotique.
Politiquement défaits et électoralement désavoués, à deux reprises, par le verdict des urnes, la nouvelle opposition fait paradoxalement montre d’un activisme démesuré, d’autant plus indécent, que de multiples reproches peuvent leur être faits sur leur gestion cavalière de l’Etat, entre 2012 et 2024. La liste de leurs frasques, délits et crimes est si longue, que les magistrats de notre pays n’arrivent pas à les instruire dans des délais raisonnables, provoquant l’impatience voire l’ire des citoyens, qui trouvent les procédures judiciaires interminables. Cette lenteur est mise à profit par les délinquants à col blanc de l’ancien régime, incriminés, pour lancer des campagnes médiatiques et digitales manipulatrices, ininterrompues, en vue d’entraver le cours normal d’une Justice, elle-même malade, comme l’ont confirmé des Assises, qui lui ont été dédiées, du 28 mai au 4 juin 2024.
La vérité crue et amère est que l’institution judiciaire de notre pays a été maintenue dans un état de de vulnérabilité à divers lobbies (étatique, religieux, financiers…), qui l’a rendue impotente et incompétente, l’empêchant de dire véritablement le Droit. Ce n’est pas en quelques mois que ces vices peuvent être corrigés, d’où l’urgence de refonder la Justice.
Par ailleurs, l’ébullition, qui gagne le champ social et qui amène nos autorités à plaider pour la signature d’un pacte avec les partenaires sociaux, est la meilleure preuve du caractère superficiel des démocraties électorales, encore plus marqué sous nos cieux. Malgré des scores électoraux flatteurs et une majorité parlementaire confortable, les tares du fameux système persistent aux dépens des nouvelles autorités. Nous citerons l’hyper-présidentialisme (bridé momentanément par l’hypertrophie de la Primature), un parlement conservant encore une fonction d’enregistrement – fut-ce pour la bonne cause –, la primauté accordée aux droits civils et politiques par rapport à ceux sociaux et économiques, le maintien de lois liberticides, dans nos textes de lois.
La vocation d’un régime antisystème ou tout au moins son ambition, devrait être de verrouiller toutes les portes, qui pourraient rendre possible un retour en arrière, sur le plan de l’évolution politique de notre Nation.
Certes, la bonne foi de nos nouveaux gouvernants est perceptible à travers plusieurs actes posés, comme une reddition des comptes plus sincère que les précédentes, dénuée d’arrière-pensées politiciennes, davantage de courage politique dans la question foncière, la dénonciation des accords de pêche, le congédiement des troupes étrangères, la divulgation des entourloupes du précédent régime au niveau des finances publiques, une volonté affichée d’industrialisation et d’autosuffisance alimentaire…
Mais tout le monde connaît les limites de l’approche moralisatrice en politique, quand on sait que le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Dans le passé, les forces de gauche militaient pour une révolution nationale et Démocratique, à orientation socialiste avec distanciation vis-à-vis des paradigmes de l’économie libérale.
Dans l’étape actuelle de notre évolution politique, il faudrait que les forces se réclamant du progrès de l’humanité et de l’équité sociale, dont le camp patriotique, se donnent, à tout le moins, les moyens politiques de leurs nobles ambitions.
Cela passe par la mise en œuvre de mécanismes de démocratie participative, de mobilisation populaire et de co-construction citoyenne.
Il est important d’élargir les espaces d’expression citoyenne, de promouvoir les libertés et de libérer l’initiative militante au sein du camp patriotique, dont les membres doivent devenir de véritables sentinelles de la transformation systémique.
Halte aux emprisonnements intempestifs, aux délits d’opinions, se référant aux offenses aux chefs de l’Etat, aux troubles non avérés à l’ordre public… !
L’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum est incontournable.
Il faut rassembler le maximum de forces intéressées autour d’un programme minimum commun et privilégier une délibération consensuelle et inclusive sur le devenir de nos Nations appelées, à plus ou moins brève échéance, à se fédérer.
CAN U17, LE SÉNÉGAL ASSURE L’ESSENTIEL FACE À LA GAMBIE
Les Lionceaux ont débuté la Coupe d'Afrique des Nations U17 par une victoire ce mardi à El Jadida (Maroc). Un coup franc précoce d'Ibrahima Sory Sow a suffi aux champions en titre pour prendre la tête du groupe C, malgré une fin de match sous pression.
iGFM (Dakar) Le Sénégal a réussi son entrée en Coupe d'Afrique des Nations des moins de 17 ans. Les champions en titre ont battu (1-0) la Gambie, ce mardi à El Jadida (Maroc).
Dès la 7e minute de jeu, Ibrahima Sory Sow (Génération Foot) expédiait un coup franc des 20 mètres dans le petit filet droit du gardien Sebastian Haruna Darboe, pas exempt de tout reproche (1-0).
Face à une équipe qui signait sa première participation en phase finale depuis six éditions, cette ouverture précoce du score présageait une victoire confortable pour les Lionceaux. Mais il n’en a rien été.
Car, les garçons de Pape Ibrahima Faye manquaient de tranchant, et parfois de verticalité. Ils se retrouvaient d’ailleurs sur le fil du rasoir en fin de match, alors que les Gambiens poussaient pour arracher l’égalisation, quoique limités.
Au finish, les Sénégalais assuraient le strict minimum. Conséquence, ils se hissaient en tête du groupe C, aux antipodes de leurs adversaires du jour, relégués pour le coup à la dernière place à titre provisoire. Et ce, en attendant le résultat du match entre la Somalie et la Tunisie plus tard dans la soirée.
Lors de la deuxième journée, les Lionceaux croiseront la Tunisie en vue d’une qualification en quarts de finale. La Gambie jouera, elle, son avenir dans le tournoi face à la Somalie.
DAKAR, LABORATOIRE SPORTIF À CIEL OUVERT
De l'aquagym sur les plages aux entraînements de lutte à la tombée du jour, la capitale vibre au rythme du sport populaire malgré l'urbanisation croissante. Un phénomène qui s'amplifie à l'approche des JOJ 2026
(SenePlus) - À l'approche des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026, la première compétition olympique jamais organisée sur le continent africain, Dakar confirme sa position de métropole sportive majeure en Afrique. Selon un reportage de Jeune Afrique, la capitale sénégalaise voit ses pratiques sportives se diversifier et conquérir un public toujours plus large, malgré les défis de l'urbanisation galopante.
Dans les premières heures de la journée, la plage de Ngor s'anime déjà d'une activité intense. Comme le rapporte JA, des centaines de Dakarois s'y retrouvent pour des séances d'aquagym et d'exercices physiques. Ndiambé Samb, ancien militaire et pionnier de l'aquagym dans la capitale, explique comment cette pratique s'est développée : "Lorsque j'ai ouvert l'école, il y a quinze ans, nous n'étions qu'une poignée. Aujourd'hui, nous avons entre 250 et 300 participants par jour, et deux autres clubs ont ouvert depuis."
Le succès de ces initiatives repose en grande partie sur leur accessibilité économique. Le magazine précise que les cours sont proposés à un tarif modique de "300 F CFA (0,46 euros) la séance, 10 000 F CFA l'abonnement mensuel, gratuité pour tous ceux qui ne peuvent pas payer." Cette politique tarifaire inclusive permet à une large population d'accéder à ces activités, transformant le sport en véritable pratique sociale.
L'une des caractéristiques remarquables de la culture sportive dakaroise est sa capacité à transformer chaque recoin de la ville en espace d'entraînement. Jeune Afrique observe que "les Dakarois savent investir tous les espaces de la ville. Un bout de terrain vague devient un stade de foot ; les marches du Monument de la renaissance africaine, un moyen de faire du cardio."
À la plage de la Mosquée-de-la-Divinité, dans le quartier de Ouakam, les séances collectives attirent chaque soir de nombreux jeunes. Moussa Diop, un habitué, témoigne de l'attrait de ces pratiques informelles : "C'est à côté de chez moi et c'est gratuit. On peut profiter de l'expérience des lutteurs, mais on peut arrêter l'entraînement dès qu'on le souhaite. Pas de pression !"
Cette appropriation de l'espace public par le sport s'observe partout dans la capitale. Le magazine note qu'"à la fin de la journée, la ville tout entière semble convertie en terrain de sport, ouvert aussi bien aux hommes qu'aux femmes, de plus en plus nombreuses dans l'espace public, en dépit de la privatisation accrue de ce dernier."
Au-delà des pratiques quotidiennes, Dakar s'est imposée comme un lieu d'accueil pour des compétitions internationales majeures. En 2019, la ville "a abrité pour la première fois une étape du championnat mondial de surf, le World Surf League Championship Tour." Le marathon Eiffage attire chaque année près de 10 000 participants, tandis que la traversée Dakar-Gorée représente un événement incontournable pour les nageurs.
L'attribution des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) qui se tiendront du 31 octobre au 13 novembre 2026 marque une reconnaissance internationale de cette dynamique sportive. Ibrahima Wade, coordonnateur général de Dakar 2026, souligne que "ces infrastructures seront d'une grande utilité pour la jeunesse dakaroise et les sportifs sénégalais. Nous avons saisi l'opportunité des JOJ pour améliorer ces équipements, mais aussi d'autres infrastructures de proximité dans les villes hôtes."
La préparation des JOJ 2026 s'accompagne d'importants travaux d'infrastructure. Le reportage de Jeune Afrique mentionne la rénovation de la piscine olympique de Dakar et du stade Iba-Mar-Diop, complétant les infrastructures récentes comme "l'arène nationale de lutte à Pikine, le Palais des sports Dakar-Arena et le stade olympique Abdoulaye-Wade à Diamniadio, ainsi que le skate-park de Grand Yoff."
Cependant, les autorités municipales expriment certaines réserves quant à l'héritage olympique. Pathé Ba, deuxième adjoint à la mairie de Dakar chargé des infrastructures, regrette que "les propositions de la municipalité, par exemple un aménagement urbain sur le boulevard de la Gueule-Tapée, n'aient pas été retenues." Il déplore un manque de coordination : "Nous aurions voulu arrimer notre politique sportive à celle du Comité, pour permettre à Dakar d'avoir une part d'héritage dans les JOJ, mais nous avons constaté un blocage."
Malgré ces désaccords, la municipalité poursuit ses propres projets d'aménagement urbain favorisant la pratique sportive : un parcours sportif sur la corniche Ouest, des pistes cyclables sur plusieurs kilomètres, et la construction de 19 terrains de football synthétiques "aux normes Fifa" dans les différentes communes de la ville. Un accent particulier est mis sur la promotion de la lutte traditionnelle en milieu urbain, pour que cette pratique culturelle emblématique puisse s'épanouir dans la capitale.
À travers ces multiples initiatives, tant populaires qu'institutionnelles, Dakar s'affirme comme une véritable capitale africaine du sport, où la pratique sportive s'inscrit profondément dans le quotidien des habitants et dans l'aménagement de la ville. Les JOJ 2026 représentent une opportunité historique de consolider cette position et de laisser un héritage durable pour les générations futures de sportifs sénégalais.
DEMBA BA, UN HOMME DE CONVICTION CONTRE LE RACISME DANS LE FOOTBALL
Seul directeur sportif noir en Ligue 1 et Ligue 2, l'ancien international des Lions de la Téranga évoque les obstacles rencontrés et sa détermination à être jugé sur ses compétences plutôt que sur sa couleur de peau
(SenePlus) - Dans une interview accordée au Parisien, Demba Ba, actuel directeur du football de l'US Dunkerque, s'est exprimé sur sa lutte contre le racisme dans le football, tout en évoquant ses convictions profondes et ses valeurs. L'ancien attaquant de Chelsea, qui affronte le PSG ce mardi en demi-finale de la Coupe de France, a partagé sa vision sur ce fléau qui touche encore le monde du football.
Demba Ba a été au cœur d'un événement historique en décembre 2020, lorsqu'il a incité les joueurs à quitter le terrain lors d'un match de Ligue des Champions entre Istanbul Basaksehir et le PSG, après que le quatrième arbitre roumain ait tenu des propos considérés comme racistes envers Pierre Webo. « C'était la première fois qu'on arrêtait un match pour des propos racistes et discriminatoires », rappelle-t-il dans l'interview, tout en regrettant que « malheureusement, cinq ans après, les choses n'ont pas bougé ».
Interrogé sur la décision de l'UEFA qui avait estimé que l'incident n'avait pas de caractère raciste, Demba Ba souligne un paradoxe : « Le quatrième arbitre n'a pas fait de bêtise mais il a été suspendu six mois... C'est paradoxal quand même ! » Pour lui, le combat contre la discrimination doit être celui de tous : « Je n'ai pas décidé d'être noir ou sénégalais. Quand on nous attaque, on est obligé de réagir. »
Le directeur sportif de 39 ans, né à Sèvres, préconise l'éducation comme remède principal contre le racisme : « L'éducation ! J'ai espoir de voir les choses changer un jour même si je ne vois pas comment le racisme pourrait disparaître complètement. Mais au moins diminuer. » Il précise que cette éducation doit commencer dès le plus jeune âge, impliquant à la fois les parents, le monde du sport et l'Éducation nationale.
Polyglotte parlant cinq langues et père de quatre enfants, Demba Ba insiste sur l'importance des valeurs transmises : « C'est à ce moment qu'on crée des croyances dont celles qu'il n'y a pas de race supérieure. [...] Le plus important, c'est ce que tu as au fond de ton cœur. »
Seul directeur sportif noir en Ligue 1 et Ligue 2, Demba Ba évoque les difficultés de représentation des personnes racisées aux postes de direction dans le football français. « Avant de venir à Dunkerque, un club hésitait entre deux directeurs sportifs et être noir n'a pas joué en ma faveur », confie-t-il, ajoutant avec détermination : « Si je dois être trois fois meilleur, je le serai. Je m'efforce d'être compétent tous les jours pour ne pas qu'on me ramène au fait que je suis noir. »
Concernant ses propres choix de recrutement, il affirme ne pas pratiquer de discrimination positive : « Je ne vais pas choisir quelqu'un en fonction de ses origines ou sa couleur de peau. Peu importe qui tu es. Si tu es bon et que je vois que tu es bon, on avance. »
Questionné sur les incidents racistes visant Vinicius Jr du Real Madrid, Demba Ba appelle à faire preuve d'empathie : « Il faut se mettre à la place du joueur pour savoir ce qu'il vit, comment il intériorise, il interprète. » Il ajoute : « Même si un joueur a un mauvais comportement sur un terrain de foot, tu ne peux pas te venger en tenant des propos racistes. »
Quant aux campagnes de sensibilisation comme celle menée récemment par la LFP, il reste convaincu que seule l'éducation pourra résoudre le problème à la racine : « Cela fait combien de temps qu'il existe des campagnes ? Le problème de fond reste l'éducation. Comment je vais éduquer un gamin et lui montrer qu'il n'y a pas de différence entre le blanc, le noir, le jaune, le marron... »
Musulman pratiquant, Demba Ba s'est également exprimé sur la récente polémique concernant l'interdiction du port du voile dans le sport. Il prône avant tout le dialogue et la tolérance : « Allons les uns vers les autres et asseyons-nous autour d'une table, communiquons et apprenons à nous connaître. »
S'appuyant sur sa propre expérience internationale, ayant joué dans sept pays différents, il témoigne : « J'ai réussi à me connecter avec les autres sans changer qui je suis. Donc, ça veut dire qu'il y a possibilité de le faire. »
THIÈS, BABACAR DIOP MENACE D’INTERDIRE LA CIRCULATION DES TRAINS MINIERS
Cette déclaration intervient après un accident tragique survenu vendredi dernier, au cours duquel un train a mortellement percuté un enfant à Kawsara, un quartier périphérique de la ville.
Le maire de Thiès, Babacar Diop, envisage de prendre un arrêté interdisant la circulation des trains miniers dans la ville, si les entreprises qui les affrètent ne respectent pas “le minimum de normes de sécurité” dans les quartiers qu’ils traversent.
Cette déclaration intervient après un accident tragique survenu vendredi dernier, au cours duquel un train a mortellement percuté un enfant à Kawsara, un quartier périphérique de Thiès. Pour l’édile, cette situation est “inacceptable”, d’autant plus que ces sociétés exploitent le sous-sol de la région, génèrent de la pollution et n’apportent “aucune utilité” directe à la ville.
“Si le minimum de normes de sécurité n’est pas pris, je n’exclus pas de prendre un arrêté d’interdiction de circulation de ces trains dans la ville”, a insisté Babacar Diop. “Si ces entreprises veulent continuer leurs activités et traverser cette ville, elles doivent impérativement garantir la sécurité des populations”, a-t-il ajouté.
Le maire de Thiès a fait cette annonce à la suite du sermon de l’imam Tafsir Babacar Ndiour, lors de la prière de l’Aïd-el-Fitr à la grande mosquée de Moussanté, où le sujet de l’insécurité dans la ville a été évoqué.
Babacar Diop affirme travailler avec son conseil juridique et ses avocats pour engager des poursuites contre ces entreprises minières. Parmi elles figurent les Industries chimiques du Sénégal (ICS) et Eramet (ex-GCO), qui transportent leur production via des trains traversant Thiès pour rejoindre le port de Dakar.
“Ces entreprises ont des droits, mais elles ont aussi des obligations en matière de sécurité, de sûreté et de contribution au développement de nos localités”, rappelle le maire. Face à cette situation, l’édile promet des mesures fermes : “Dans les prochains jours, des actions concrètes seront posées vis-à-vis de ces sociétés.”
PAR SAMBA OUMAR FALL
LA FOLIE DE LA CONSOMMATION
"Chez nous, le gaspillage que certains économistes conçoivent comme « la science de la satisfaction des besoins illimités à partir de ressources limitées » est souvent érigé en règle et il faut se rendre dans les maisons pendant le ramadan."
Le mois béni du ramadan, mois de l’acceptation, de la bienfaisance, de l’élévation, est parti comme il était venu. Le temps passe vraiment vite. Eh oui. Ça me rappelle une vieille chanson « L’heure fugitive » que l’on fredonnait sans relâche à l’élémentaire. « L’heure s’enfuit, fugitive elle passe, comme un oiseau dans les grands cieux Il faut marcher, il faut franchir l’espace. Car, notre temps est précieux… » …. Et bla-bla et bla-bla. Après un mois d’abstinence, c’est le bout du tunnel pour ceux qui ont prié dimanche ou lundi (nos parents chrétiens eux devront patienter encore). Rien n’est donc éternel pour qui sait être patient ; pas même trente jours de jeûne, de privation. De savoir que l’on n’aurait plus à s’abstenir de manger, de boire, de fumer, de calomnier ou encore de mentir entre l’aube et le crépuscule, a rendu certains visages radieux, rayonnants. Mais avons-nous passé cet examen avec brio ? Avons-nous vraiment réussi à faire pénitence et à purifier nos âmes en ce laps de temps ?
Ce sont autant de questions que l’on devrait se poser si l’on en croit l’imam de notre quartier, qui est revenu, hier, dans son sermon, sur les notions de bienveillance et de gaspillage. Parce que le Sénégalais qui sait être bienveillant à sa manière, est aussi un vrai expert dans l’art de gaspiller. Et le ramadan, pourtant censé nous épargner certaines dépenses, malmène nos bourses. Normal, quand chacun veut rattraper en quelques heures les trois repas perdus. Chez nous, le gaspillage que certains économistes conçoivent comme « la science de la satisfaction des besoins illimités à partir de ressources limitées » est souvent érigé en règle et il faut, pour s’en convaincre, se rendre dans les maisons pendant le ramadan. Le gaspillage atteint son paroxysme. On multiplie par deux voire trois la quantité de nourriture à préparer et jette plus de la moitié à la poubelle. Un énorme gâchis ! Et pendant les fêtes et autres cérémonies familiales, c’est encore pire. C’est la frénésie des achats, les excès de nourriture… Tous les moyens sont bons pour dépenser. Sans compter parfois.
Notre environnement social encourage le gaspillage. On assiste partout à une frénésie de consommation, une extravagance qui ne dit pas son nom. Normal quand l’argent est acquis facilement. Parfois, les gens éprouvés par la vantardise et incapables de dompter leurs âmes, s’adonnent à des dépenses débridées lors des fêtes et autres cérémonies familiales ; des événements qui dévorent des sommes colossales qui auraient pu servir dans des choses beaucoup plus utiles. Et le plus terrible, c’est qu’on en est arrivé à gaspiller, à jeter des quantités considérables de nourriture, alors que non loin de nous, des citoyens vivent dans une pauvreté chronique, n’arrivent pas à joindre les deux bouts et crèvent de faim. Nous gaspillons tout ce que nous possédons et ce n’est malheureusement que quand les puits sont à sec que nous connaissons la véritable valeur de l’eau.
Nous avons beau être aussi riches que Crésus, nos ressources ne sont pas inépuisables. Il nous revient d’en user intelligemment, tout en évitant de réduire notre consommation à un niveau assimilable à de l’avarice, de la cupidité. Car le Seigneur, dans la sourate Al Isra (Le voyage nocturne), à la sourate 29, avertit : « Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou et ne l’étends pas non plus trop largement sinon tu te trouveras blâmé et chagriné ». Quand nos possessions nous démangent au point de ne pas savoir quoi en faire, il faut en faire profiter aux autres. Ainsi conseillait un vieux sage. Parce que la bonne utilisation de l’argent consiste à ce qu’il soit dépensé dans les nécessités envers soi, sa famille. Ou à en faire profiter aux plus nécessiteux qui n’ont pas reçu de Dieu les mêmes faveurs sur Terre.
Donner l’aumône n’a jamais appauvri personne puisqu’on donne toujours à la mesure de ses moyens. Si on a beaucoup, on donne beaucoup ; si on a peu, on donne peu, mais de bon cœur. L’aumône doit être désintéressée ; il ne faut pas attendre d’être sollicité pour aider ceux qui sont dans le besoin. En faisant l’aumône, on fait œuvre de miséricorde, rend le pauvre joyeux et irradie son cœur de joie. Dans un monde de compétition et en crise de bienveillance, la folie de la consommation ne doit pas guider nos actes. Il nous faut adopter de bonnes méthodes de consommation, car le Seigneur interdit formellement la prodigalité, le gaspillage. Chacun doit donc emprunter le chemin de la sobriété et de la modération dans ses dépenses, mais aussi être raisonnable et mesurer les choses selon le besoin.
L’ÉTAT RÉCUPÈRE UNE PARCELLE DE 591 741 M²
Dans le cadre de sa politique foncière, l’État a procédé à l’immatriculation de cette parcelle à Kandiou, dans la commune de Niakhar. Le gouvernement entend garantir une gestion plus transparente et équitable des terres.
Le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye poursuit sa politique de rationalisation du foncier national.
Par un décret en date du 13 décembre 2024, publié au Journal officiel du 1er février 2025, l’État a procédé à l’immatriculation d’une parcelle de 591 741 mètres carrés située à Kandiou, dans la commune de Niakhar, département de Fatick.
Une politique foncière plus inclusive
Ce terrain, dépendant du domaine national, est désormais immatriculé au nom de l’État en vue de son attribution par voie de bail. Selon le décret signé par le Président de la République et contresigné par le Premier ministre Ousmane Sonko, cette mesure vise à assurer une gestion plus efficace et transparente du foncier. Le texte dispose que cette immatriculation respecte les dispositions en vigueur, garantissant ainsi la protection de ces terres contre toute attribution irrégulière.
Contrairement aux annulations de décrets observées à Mbour 4 et dans la Nouvelle Ville de Thiès, cette décision vise à favoriser une meilleure accessibilité à la terre. L’objectif affiché par le gouvernement est d’assurer une répartition équitable du foncier au profit des populations locales.
LE DIRECTEUR DU CESTI DÉNONCE DES DÉRIVES INQUIÉTANTES
Mamadou Ndiaye dénonce des tentatives d'intimidation venant du ministère de l'Enseignement supérieur après ses critiques sur la communication institutionnelle. Une affaire qui interroge les limites de la liberté d'expression dans le milieu universitaire
(SenePlus) - D'après une interview publiée le 1er avril 2025 dans le journal L'Observateur, Mamadou Ndiaye, Directeur du Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, s'inquiète de la détérioration de la communication institutionnelle au Sénégal.
Cette interview fait suite à un message publié la veille sur Facebook par l'intéressé dans lequel il dénonçait déjà des pressions exercées à son encontre. Dans ce post intitulé "De la liberté d'expression au Senegal : MESRI, je n'ai pas peur !", il révélait avoir été contacté de manière discourtoise par des proches du ministre de l'Enseignement supérieur et un membre de son cabinet suite à ses critiques sur la communication institutionnelle.
"Un monsieur manifestement inculte m'a appelé un jour de korité pour me reprocher de faire le marketing du CESTI et de critiquer mon ministère de tutelle publiquement", écrivait-il, tout en défendant sa légitimité en tant que "professeur assimilé en Sciences de l'information et de la communication" à pointer des pratiques s'apparentant selon lui à de la "propagande politique".
Face à ces pressions, le directeur du CESTI concluait fermement son message : "Vos menaces ne m'ébranlent pas. C'est peine perdue."
Dans son entretien à L'Observateur, M. Ndiaye développe ces accusations, dénonçant ce qu'il considère comme des pratiques proches de la "propagande politique" de la part de certains éléments du MESRI (Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation).
"Si ce sont des éléments du Mesri qui se comportent ainsi, la liberté d'expression est menacée", déclare-t-il en titre, pointant du doigt les problèmes qui gangrènent la communication institutionnelle au Sénégal.
Mamadou Ndiaye critique notamment l'instrumentalisation politique des institutions, citant des exemples concrets : "On voit régulièrement des ministres s'exprimer sur des réseaux sociaux, pas des questions techniques ou scientifiques d'innovation et de leur département, mais pour critiquer l'opposition politique."
Interrogé sur d'éventuelles solutions, le directeur du CESTI propose la formation comme remède principal : "Le Cesti, conscient de sa mission d'excellence par l'UNESCO, propose une formation pratique aux métiers de la communication avec des Certificats pratiques en communication, y compris la production audiovisuelle."
L'universitaire conclut en rappelant que si la liberté d'expression est effectivement menacée dans l'espace public sénégalais, le combat n'est pas perdu, particulièrement dans le domaine scientifique et académique.
ABRIS PROVISOIRES, LA PLAIE DU SECTEUR ÉDUCATIF
Selon le directeur des constructions scolaires, 2 662 abris ont déjà été résorbés, mais il reste encore un long chemin à parcourir avant l'horizon 2029 fixé par le Premier ministre Ousmane Sonko
La question des abris provisoires est devenue au fil des ans la grande plaie de l’école sénégalaise, un gros point noir résultant de la difficulté de calibrer les moyens de plus en plus limités par rapport à des besoins toujours plus grands. Un programme mis en place par le Sénégal tente de remédier à ce problème, dans la mesure du possible.
Selon le dernier recensement du Programme de remplacement d’abris provisoires et d’ouvrages annexes (PRORAP) de décembre 2024, au total 7 122 abris provisoires sont encore recensés sur l’ensemble du territoire national.
Faisant office de salles de classe, ils doivent être résorbés d’ici 2029, a réaffirmé le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de sa déclaration de politique générale le 27 décembre 2024.
Dans un entretien avec l’APS, le directeur des constructions scolaires du ministère de l’Education nationale précise qu’à ce jour 2 662 abris provises ont été d’ores et déjà résorbés. Mais le programme en question ne remplace pas que des abris provisoires, précise Pape Abdou Dia.
”Le projet ne remplace pas que des abris provisoires, les blocs d’hygiène ou les blocs administratifs peuvent aussi être remplacés. Dans certaines écoles, ce sont les murs de clôture”, renseigne-t-il.
Le programme est subdivisé en quatre volets. Il doit aussi prendre en charge 4 032 blocs administratifs (BA), 2 498 blocs d’hygiène (BH) et 241 500 mètres linéaires de mur de clôture (MC).
Le quatrième volet concerne 1 462 salles de classe, 1 093 blocs administratifs, 554 blocs d’hygiène et 54 000 mètres linéaires de mur de clôture.
”Ce quatrième volet n’a à ce jour pas reçu de financement, et n’a donc pas encore démarré” signale le directeur des constructions scolaires.
”En dépit de l’importance quantitative des abris provisoires et de leur éparpillement à travers le territoire, il est permis d’espérer voir le Sénégal en finir un jour avec les abris provisoires si certains préalables sont satisfaits”, croit savoir Pape Abdou Dia.
Dans cette perspective, il dit miser sur les retombées du partenariat avec le ministère des Forces armées, à l’image des Lycées nation-armée pour la qualité et l’équité (Lynaque).
Des programmes de réhabilitation des lycées annoncés
Concernant la mise à niveau des infrastructures scolaires, Pape Abdou Dia signale que sa direction est en train de finaliser le plan d’action de méthodologie et la stratégie pour le Programme d’urgence de mise à niveau des infrastructures scolaires et l’amélioration de l’environnement d’apprentissage.
Des efforts significatifs ont été faits avec l’exécution de la première phase de réhabilitation des anciens lycées (Galandou Diouf, Blaise Diagne, De Lafosse etc.). Le Directeur des constructions scolaires a annoncé qu’une deuxième phase, portant sur la réhabilitation des anciens lycées, va se poursuivre au cours des cinq prochaines années.
S’agissant des collèges et lycées de proximité, partie intégrante du Programme décennal de l’éducation et de la Formation (PDEF) lancé en 2000, M. Dia rappelle que ce volet compte plusieurs leviers, dont les infrastructures et les équipements.
Dans ce cadre, la Direction des constructions et équipements scolaires (DCES) était chargée de dérouler à l’échelle du territoire national, de vastes programmes de constructions de salles de classe pour l’élémentaire, de collèges d’enseignement général dénommés collèges de proximité et de lycées départementaux ou communaux d’enseignement général.
L’objectif recherché était de rapprocher les structures d’enseignement- apprentissage des élèves, dans un souci de démocratisation et d’équité, base de la ”politique d’accès pour tous, à des écoles et établissements scolaires de qualité, équipés et fonctionnels”.
Pape Abdou Dia assure que cette option sera poursuivie et renforcée dans le cadre de la mise en œuvre des programmes et projets qui ont succédé au PDEF, dont le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), référentiel de la politique éducative de l’État du Sénégal.
Les obstacles à la résorption des abris provisoires
Il est revenu sur les nombreux problèmes rencontrés par la DCES, évoquant la difficulté d’obtenir les titres de créances et de certification et causant un ralentissement du rythme des travaux, voire à terme un abandon des chantiers.
Il y a aussi les coupes budgétaires sur les investissements exécutés par l’État (33,23 % en 2023, 23,70 % en 2024), lesquelles réduisent naturellement le volume des investissements à réaliser.
S’y ajoute la longueur des procédures (4 à 5 mois) dans la passation des marchés, qui font que certains chantiers sont réalisés à cheval sur 2 ou 3 années budgétaires.
Il signale qu’en dépit du maillage de l’ensemble des régions et départements en ressources humaines de qualité à travers les coordonnateurs techniques régionaux (CTR) et départementaux (CTD), ”le suivi-supervision régulier des chantiers n’est pas assuré ”.
Cela s’explique, selon lui, par l’insuffisance des moyens logistiques, voire leur absence totale dans la plupart de nos académies, telles que Fatick, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Tambacounda, Ziguinchor.
”L’insuffisance des crédits pour la prise en charge des missions de supervision et de suivi impacte également la régularité des visites de chantiers avec comme conséquence une récurrence des malfaçons dans l’exécution des travaux”, a également déploré le directeur des constructions scolaires.