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3 août 2025
L'HYDRE D'AL-QAÏDA QUI TERRORISE L'AFRIQUE DE L'OUEST
Du Mali au Bénin, JNIM dessine les contours de son califat sahélien. En quelques mois, cette organisation terroriste a conquis des villes entières et fait du Sahel l'épicentre mondial du terrorisme islamiste avec 51% des décès mondiaux
(SenePlus) - Avec jusqu'à 6 000 combattants, cette filiale d'al-Qaïda est devenue la force militante la mieux armée du Sahel et l'une des plus puissantes au monde, selon des responsables régionaux et occidentaux.
En l'espace de quelques mois seulement, cette organisation a bouleversé l'équilibre sécuritaire de toute une région. Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), filiale d'al-Qaïda en Afrique de l'Ouest, multiplie les conquêtes territoriales et étend son emprise islamiste radicale du Mali jusqu'aux frontières du Bénin, semant la terreur et forçant des dizaines de milliers de personnes à l'exil.
Selon une enquête approfondie du Washington Post menée dans cinq pays de la région, JNIM est désormais "la force militante la mieux armée d'Afrique de l'Ouest et l'une des plus puissantes au monde", avec "jusqu'à 6 000 combattants sous son commandement", rapportent des responsables régionaux et occidentaux interrogés par le quotidien américain.
Les chiffres témoignent de cette montée en puissance fulgurante. "Ils créent un proto-État qui s'étend comme une ceinture depuis l'ouest du Mali jusqu'aux zones frontalières du Bénin... Il s'agit d'une expansion substantielle - voire exponentielle", explique au Washington Post Héni Nsaibia, analyste senior pour l'Afrique de l'Ouest au sein d'ACLED (Armed Conflict Location & Event Data project).
Cette progression s'accompagne d'une violence meurtrière qui fait du Sahel l'épicentre mondial du terrorisme islamiste. L'Institut pour l'économie et la paix a établi l'année dernière que "51% des décès liés au terrorisme dans le monde se produisaient au Sahel", précise le journal américain. En 2024, le Burkina Faso s'est classé pour la deuxième année consécutive comme "la nation la plus touchée par la violence terroriste", tandis que le Niger a enregistré "la plus forte augmentation mondiale des décès liés au terrorisme".
Les données d'ACLED révèlent l'ampleur du carnage : "près de 6 000 civils ont été tués par le groupe au cours des cinq dernières années". Cette violence s'étend désormais vers le sud, le Togo ayant "signalé le plus grand nombre d'attaques terroristes de son histoire", tandis que le Bénin "a signalé presque autant de décès dans les trois premiers mois de cette année que durant toute l'année 2024".
Un modèle d'implantation sophistiqué
JNIM, fondé au Mali en 2017 comme organisation-parapluie regroupant quatre groupes extrémistes islamistes, est dirigé par Iyad ag Ghali et Amadou Koufa, leaders d'un soulèvement de 2012. Cette direction bicéphale lui confère une large attractivité : ag Ghali appartient au groupe ethnique touareg, majoritairement musulman, tandis que Koufa est un prédicateur peul du centre du Mali.
"Le groupe fonctionne selon un modèle de 'franchise', adaptant ses stratégies aux coutumes locales et son recrutement aux griefs locaux", explique le Washington Post. Partout où ils s'implantent, les combattants imposent "une version salafiste stricte de la loi islamique".
Les témoignages recueillis par le quotidien américain auprès de réfugiés illustrent cette méthode d'implantation. Ali Diallo, un éleveur de 53 ans de la région de Boucle du Mouhoun au Burkina Faso, raconte comment "un groupe d'hommes barbus portant des turbans" l'a forcé, lui et d'autres hommes, à entrer dans une mosquée en 2023. "Je pensais que nous allions mourir", se souvient-il, décrivant des hommes armés de "mitrailleuses en bandoulière". Mais "deux hommes se sont placés là où l'imam se tient habituellement et ont commencé à prêcher. Ils ont dit que leur combat était avec le gouvernement et que leur objectif était de répandre l'islam, pas de nous tuer".
Le succès de JNIM tient paradoxalement aux méthodes employées pour le combattre. "Les stratégies locales employées pour combattre JNIM accélèrent son ascension", analysent des responsables et experts cités par le Washington Post. "Les atrocités commises par les forces ouest-africaines ont permis au groupe de revendiquer la supériorité morale et de légitimer son autorité croissante."
Au Burkina Faso, le président Ibrahim Traoré a fondé sa stratégie sur l'armement de "plus de 50 000 membres de milices, qui ont commis des dizaines d'atrocités", selon des groupes de défense des droits humains cités par le journal. En mars, dans la ville de Solenzo, "des milices gouvernementales ont tué des dizaines de civils, pour la plupart peuls, et ont filmé les conséquences", rapporte le Washington Post, citant des groupes de défense des droits.
Cette violence ciblée contre l'ethnie peule, minorité semi-nomade et majoritairement musulmane, devient un puissant outil de recrutement pour JNIM. Amadou Diallo, réfugié burkinabé de 69 ans, explique au quotidien américain comment ses "trois filles et leurs maris ont rejoint JNIM après que des membres de milices ont tué des dizaines de leurs compatriotes peuls". "Ils avaient peur, et ils ont couru vers eux", résume-t-il.
Un retrait américain qui laisse un vide béant
Face à cette montée en puissance, les États-Unis ont largement retiré leurs moyens de la région. "Les drones américains qui opéraient autrefois depuis le Niger - d'où les troupes américaines ont été forcées de partir l'année dernière par la junte militaire du pays - ont été déplacés hors d'Afrique de l'Ouest", révèlent deux anciens responsables américains au Washington Post. Les plans de relocalisation de ces drones "en Côte d'Ivoire et au Bénin ont été annulés".
La présence militaire américaine s'est dramatiquement réduite : "il y a maintenant moins de 200 soldats dans la région, principalement stationnés dans les pays côtiers - contre environ 1 400 pas plus tard qu'en 2023", précisent des responsables actuels et anciens interrogés par le journal.
Cette réduction des moyens intervient alors que l'administration Trump a "fermé la grande majorité des programmes menés dans le cadre du Global Fragility Act - une initiative pluriannuelle destinée à renforcer la stabilité dans les pays vulnérables d'Afrique de l'Ouest". "JNIM est en pleine ascension", confirme un ancien responsable américain. "Dans une région où nous avions l'habitude de surveiller ce qui se passait, nous n'avons plus les outils."
Les experts s'inquiètent de l'évolution de JNIM vers une approche plus politique. "Ces gars sont intelligents, sophistiqués et évolutifs", analyse Corinne Dufka, analyste vétéran du Sahel basée à Washington, citée par le Washington Post. "Et maintenant, il existe un modèle pour normaliser leur évolution politique."
Certains dirigeants de JNIM regardent vers Ahmed al-Sharaa, le leader syrien qui "s'est repositionné comme modéré après avoir été autrefois associé à al-Qaïda", comme "modèle potentiel pour leur propre trajectoire", explique Dufka. Quand Koufa a été interviewé par un journaliste français en octobre, "il n'a pas mentionné al-Qaïda, suscitant des spéculations sur une possible rupture avec le groupe".
Dans ses bastions du centre et du sud du Mali, JNIM "a conclu des accords avec les communautés qui obligent les résidents à adhérer aux règles de JNIM et à payer la zakat, ou taxes, en échange de ne pas être attaqués", rapporte le Washington Post. Ces pactes locaux permettent au groupe "de déplacer son attention, et sa main-d'œuvre, vers le Burkina Faso voisin et les nations côtières comme le Bénin".
Des réseaux qui s'étendent vers les pays stables
L'expansion de JNIM ne se limite plus aux zones de conflit. "De plus en plus, les experts disent que les réseaux d'informateurs et de chaîne d'approvisionnement de JNIM s'étendent dans des nations stables comme le Ghana, le Sénégal et la Guinée", alerte le Washington Post. "Les gouvernements craignent que leurs combattants puissent bientôt suivre."
Aneliese Bernard, ancienne conseillère du département d'État qui dirige maintenant une société de sécurité privée opérant en Afrique de l'Ouest, avertit que le groupe "s'est métastasé à un point tel qu'il impacte maintenant directement la sécurité nationale [américaine]". Et d'ajouter : "ils s'étendent sans entrave dans les pays que nous avons longtemps considérés comme des partenaires sécuritaires robustes".
Cette enquête du Washington Post révèle l'ampleur d'une crise sécuritaire qui déborde largement le cadre du Sahel pour menacer la stabilité de toute l'Afrique de l'Ouest. Face à un adversaire qui combine sophistication tactique, exploitation des tensions ethniques et vide sécuritaire laissé par le retrait occidental, la région semble désarmée pour enrayer cette expansion qui redessine la géopolitique ouest-africaine.
HAMIDOU THIAW TACLE YASSINE FALL SUR MACKY SALL
Le patron du MPR ne partage pas la déclaration de la cheffe de la diplomatie sénégalaise remettant en cause une éventuelle candidature de l’ancien président au poste de Secrétaire général de l’Onu
L’éventuelle candidature de l’ancien président Macky Sall au poste de Secrétaire général de l’Onu continue de susciter des débats. Invité du Jury du dimanche sur Iradio dimanche dernier, Hamidou Thiaw a qualifié de maladroits les propos de la ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, sur ce sujet. Cette dernière avait soutenu que voir Macky Sall briguer ce poste pourrait être une honte. Prenant le contre-pied de la cheffe de la diplomatie sénégalaise, M.Thiaw soutient que c’est plutôt une fierté d’avoir un sénégalais à la tête de cette organisation. «L’Onu est l’organisation internationale la plus puissante. Avoir un Sénégalais à sa tête serait une immense fierté pour notre pays», a-t-il déclaré.
L’homme politique, qui est favorable à cette candidature qui n’est pas encore officielle, a dénoncé la sortie de Yassine Fall qui, selon lui, «porte atteinte à l’image du Sénégal sur la scène internationale».
La ministre des Affaires étrangères n’est pas la seule à critiquer une éventuelle candidature de l’ancien chef de l’Etat Macky Sall à ce poste. Le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations a fait savoir sur la Rts que l’ancien Président n’avait pas le profil. Lors de l’émission Champ contre Champ, Fadilou Keïta a soutenu que l’image du Sénégal a été ternie sous le magistère de Macky Sall. Rappelant par la même occasion les 80 morts et les milliers de personnes emprisonnées durant son mandat, il a déclaré que M. Sall n’a pas le profil d’un candidat que le Sénégal devrait soutenir pour le poste de Secrétaire général de l’Onu.
Le Haut-représentant du président de la République Bassirou Diomaye Faye, Aminata Touré, a été la première a fustigé cette éventuelle candidature. Cette dernière, qui a cheminé avec Macky Sall pendant 11 ans sur les 12 ans qu’il a dirigé le pays, soutient qu’il ne remplit pas les conditions pour être à la tête de cette organisation. «Le profil du prochain patron de l’Onu devra être immaculé en matière de respect des droits humains. Le remplaçant de António Guterres comme Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies sera un homme ou une femme au curriculum vitae immaculé en matière de respect des droits humains !», a-t-elle écrit le 3 juin dernier sur sa page Facebook.
Dans cette publication, l’ancienne Première ministre rappelle que «l’Onu est le berceau des droits humains, et que les Etats membres sont intransigeants quant au passé des candidats à cette haute fonction internationale». Elle s’est ainsi appuyée sur les 80 décès survenus lors des manifestations au Sénégal entre 2021 et 2024, ainsi que les centaines d’arrestations jugées «arbitraires» pour écarter la candidature de son ancien chef.
Soulignant les conclusions de Alice Jill Edwards, Rapporteuse spéciale de l’Onu sur la torture, qui avait, lors de sa visite officielle au Sénégal en février 2025, appelé à la poursuite des personnes impliquées dans des violations des droits humains, notamment pour usage excessif de la force, Aminata Touré estime que la candidature de Macky Sall a «zéro chance de succès».
«Les Nations unies ne peuvent pas être instrumentalisées pour effacer un lourd passif, et l’heure est à la Justice : pas d’écran de fumée ni de manipulation. Que les commanditaires, de haut en bas, et les exécutants répondent de leurs faits devant la Justice !», a-t-elle déclaré.
L'AMBITION ONUSIENNE QUI FÂCHE
Rien n’est officiel, mais la candidature supposée (ou imaginaire ?) de Macky Sall au poste de Secrétaire général des Nations unies est devenu un sujet à polémiques pour le pouvoir de Pastef
C’est Oumar Youm, qui l’avait théorisé à son élection en 2012 : «Nous allons offrir deux mandats à Macky et le placer ensuite à la tête de l’Onu.» Rien n’est officiel, mais la candidature supposée (ou imaginaire ?) de Macky Sall au poste de Secrétaire général des Nations unies est devenu un sujet à polémiques pour le pouvoir de Pastef dont certains de ses responsables comme Mimi Touré ou Yassine Fall ne cachent pas leur opposition à celle-ci alors qu’elle n’a aucun cachet officiel. C’est le prolongement d’une bataille du camp du pouvoir dont des responsables ont du mal à voir l’ex-chef de l’Etat en pleine lumière.
Macky Sall a été toujours un grand taiseux. On commente ses intentions et ses ambitions cachées sans qu’il n’affiche ses désirs. Mais, le pouvoir de Pastef, à travers sa ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, et Haut représentant du chef de l’Etat, Mimi Touré, ainsi que d’autres directeurs généraux, piliers du régime, se sont empressés de vouloir étouffer une candidature non officielle dans l’œuf.
Ces spéculations ont pris de l’épaisseur il y a quelques jours, suscitant des débats, alimentant les discussions au sein de la classe politique sénégalaise et dans certains cercles diplomatiques africains. Ces spéculations ont persisté, mais il est crucial de noter que l’ancien président Macky Sall n’a jamais officiellement confirmé sa candidature à ce poste. S’agit-il d’un ballon de sonde ou d’une stratégie échafaudée par les têtes pensantes de Sall pour mesurer son taux de popularité ? Populaire auprès de ses ex-pairs, le Président Sall va-t-il bénéficier des parrainages nécessaires même si son pays ne le soutient pas ? Cette absence de confirmation officielle, malgré la persistance des rumeurs, peut être interprétée comme une approche stratégique. En effet, permettre la circulation de telles informations sans les valider formellement offre la possibilité de sonder le terrain, d’évaluer le niveau de soutien potentiel aux niveaux international et régional sans s’engager publiquement.
Une annonce formelle prématurée exigerait un capital politique considérable et pourrait s’avérer embarrassante en cas d’échec, tandis qu’un statut de «candidat supposé» permet un lobbying plus discret et retarde l’examen direct de son bilan. De plus, le processus de sélection du Secrétaire général de l’Onu débutant en 2025 pour un mandat commençant en 2027, une non-confirmation précoce offre une flexibilité précieuse quant au calendrier d’une éventuelle démarche officielle. Cette stratégie souligne la complexité de l’interaction entre la perception publique, l’ambition politique et les procédures diplomatiques formelles.
La position tranchée et polémique de Yassine Fall
Le gouvernement sénégalais actuel, sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, a adopté une position claire et sans équivoque : il ne soutiendra pas une éventuelle candidature de l’ancien président Macky Sall au poste de Secrétaire général des Nations unies. La ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, a publiquement précisé que les exigences pour un tel poste sont rigoureuses, citant notamment une «intégrité impeccable», un «passé sans tâche» et une «expérience diplomatique avérée». Elle remet ainsi en cause publiquement la légitimité de Macky Sall…
Cette position est aussi assumée par certains acteurs du camp du pouvoir comme Fadilou Keïta, Waly Diouf Bodian, Ngagne Demba Touré, qui estiment que l’ambition de Macky Sall est inappropriée au regard de son bilan, particulièrement la fin de son règne marquée par de «fortes tensions politiques et sociales» et des «troubles graves ayant causé la mort de 80 personnes». L’actuel pouvoir, qui n’a pas réussi à faire triompher Amadou Hott à la Bad, cherche ainsi à marquer une rupture, affirmant qu’il ne souhaite pas «cautionner une ambition jugée déconnectée des critères objectifs que cette responsabilité implique».
Le refus explicite du gouvernement de soutenir la candidature de Macky Sall représente une divergence significative par rapport à l’idée d’un front national uni pour une position internationale de haut niveau. Cette décision n’est pas une simple différence de politique, mais un désaveu public qui envoie un signal fort. Le nouveau gouvernement, arrivé au pouvoir après une période de vives tensions politiques et de manifestations, utilise cette position pour affirmer une rupture nette avec l’administration précédente et ses problèmes de gouvernance perçus. En insistant sur les critères «d’intégrité impeccable» et de «passé sans tache», il critique implicitement le bilan de Macky Sall, notamment en ce qui concerne les pertes de vie humaine lors des protestations. Cette démarche renforce le mandat du nouveau gouvernement axé sur la «bonne gouvernance et l’engagement panafricain». Un tel manque de soutien de la part du propre gouvernement d’un candidat, surtout un gouvernement nouvellement élu, affaiblit considérablement toute prétention au poste de Secrétaire général de l’Onu, qui requiert un large consensus et un appui étatique solide. Cette rupture politique interne a des conséquences diplomatiques externes profondes, rendant presque impossible une candidature crédible pour Macky Sall depuis son pays d’origine.
Réactions et perceptions internationales
Malgré la position de Dakar, certaines voix sur le continent africain ont présenté Macky Sall comme un «porte-étendard africain» ou «le choix de l’Afrique» pour le poste de Secrétaire général des Nations unies. Des analystes ont souligné son «background» et son expérience diplomatique avérée, rappelant son plaidoyer pour la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu, notamment l’obtention d’un siège permanent pour l’Afrique, et sa gestion de crises régionales.
L’idée de Sall comme «le choix de l’Afrique» découle probablement de ses rôles de leadership au sein de l’Union africaine et de la Cedeao, où il a défendu des causes continentales telles que l’annulation de la dette et la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu. Ces réalisations sont indéniablement des atouts pour la représentation africaine au plus haut niveau mondial. Cela met en lumière un dilemme crucial pour les dirigeants africains aspirant à des rôles mondiaux : si la solidarité régionale est importante, un bilan national irréprochable et un soutien national fort sont primordiaux pour obtenir une légitimité internationale. Le caractère controversé de l’héritage de Macky Sall au Sénégal éclipse ses efforts diplomatiques continentaux plus larges, surtout son mandat à la tête de l’Ua qui l’a permis de la faire intégrer parmi le G20.
Contexte de la succession au poste de Sg de l’Onu
Le mandat actuel du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, se termine fin 2026. Le processus de sélection du prochain Secrétaire général devrait donc commencer en 2025. Traditionnellement, le poste est attribué pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Bien qu’il n’y ait pas de règle formelle de rotation géographique, il est souvent attendu que le poste revienne à un candidat d’une région différente après plusieurs mandats.
Pour la prochaine succession, l’Amérique latine, après l’Afrique, l’Asie et l’Europe, est souvent mentionnée comme une région potentielle de l’origine du patron de l’Onu. Mais, ce n’est figé… Car Koffi Annan a remplacé Boutros Boutros-Ghali en 1997 après un seul mandat.
VIDEO
MOUSTAPHA DIAKHATÉ EN GARDE À VUE
L'ancien chef de cabinet présidentiel est poursuivi pour offense au chef de l'État après des propos tenus dans les médias, selon son avocat Me El Hadj Diouf
L’ancien chef de cabinet du président Macky Sall, Moustapha Diakhaté, a été placé en garde à vue, mardi, à l’issue de son audition à la Division des investigations criminelles (DIC).
Son avocat, Me El hadj Diouf, précise qu’il est reproché à son client le délit d’offense au chef de l’Etat suite à de propos qu’il avait tenus dans les médias.
L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) avait été condamné à deux mois de prison ferme, le 28 novembre dernier.
Il était poursuivi pour ”insulte commise par le biais d’un système informatique”, ”manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique” et ”troubles politiques graves”.
PAR MAMADOU DIOP DECROIX
STATUT DU CHEF DE L’OPPOSITION, DISONS LES CHOSES TELLES QU’ELLES SONT
La question du chef de l’opposition a été soulevée dans le dialogue mais elle vient d'où exactement ? Il s'agit d'une création exogène. Dans les pays francophones d’Afrique, la notion de « Chef de l’opposition » est une idée de la Françafrique...
La question du chef de l’opposition a été soulevée dans le dialogue mais elle vient d'où exactement ? Il s'agit d'une création exogène. Dans les pays francophones d’Afrique, la notion de « Chef de l’opposition » est une idée de la Françafrique concoctée au sortir du sommet de La Baule en juin 1990. Pour mémoire, lors de la 16ᵉ Conférence des chefs d'État d'Afrique et de France, François Mitterrand, alors Président de la République française, avait indiqué ceci : « La France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté ». Il appelait ainsi les chefs d’états africains à pratiquer « la démocratie » dans leur espace politique. Un des chefs d’états de l’époque s’en était moqué et lui arriva ce qui devait lui arriver en françafrique. Il perdit le pouvoir chassé par une opposition armée à la fin de cette année 90.
En vérité, la France avait décidé de s’ajuster après l’implosion du bloc soviétique qui faisait face au bloc occidental mené par les États-Unis d’Amérique. Le monde étant devenu provisoirement unipolaire, des réaménagements s’avéraient désormais nécessaires en Afrique pour alléger quelque peu le poids des autocraties sur les peuples et espérer ainsi stimuler une économie qui, de toute manière, tournait pour les intérêts de la métropole. Du temps de l’existence des 2 blocs antagoniques, l’essentiel était de s’aligner pour être protégé quelles que soient les atteintes à la démocratie et aux droits humains. Ce fut le cas pour Mobutu Sésé Séko et d'autres.
La disparition du bloc de l’Est offrait donc cette opportunité d’une certaine respiration « démocratique ». Les conférences nationales souveraines devinrent la panacée pour transformer, croyait-on, les autocraties en « démocraties ». C’est dans ce contexte que surgit la notion de Chef de l’opposition. En réalité, il s’agissait dans l’esprit de ses concepteurs, de trouver une formule et un mécanisme pour que partout, les principaux protagonistes de la scène politique puissent participer au partage du gâteau plutôt que de passer leur temps à s’entretuer par partisans interposés. Il ne s'agit donc nullement d’un quelconque besoin interne. Le concept est d’inspiration externe. On sait que le système parlementaire britannique est ainsi conçu mais que les pays anglophones d’Afrique hormis deux ou trois ne l’ont pas adopté.
En Afrique francophone, ce sont plutôt les conditionnalités imposées par certains bailleurs de fonds (en complicité avec Paris ?) qui sont à la base des efforts de son acclimatation. L'objectif est la cooptation politique. Le statut permet de canaliser les principales forces politiques dans des cadres dépolitisés, avec avantages matériels (budgets, sécurité, reconnaissance). On est ainsi dans les stratégies de conservation de la stabilité politique par des acteurs étrangers, notamment français, soucieux de maintenir un ordre néocolonial favorable aux intérêts économiques (ressources, entreprises, influence géopolitique). En termes plus prosaïques, le leader ou le parti qui arrive second aux élections n’est plus exclu et persécuté mais associé aux prébendes et autres avantages du système.
Il se trouve que le Sénégal n’a jamais été de ce jeu-là. Que s’est-il donc passé pour qu’il soit brusquement plongé dans ce débat ? L'idée, qui fut introduite par le Président Wade après les élections législatives de l’An 2000, ne fut pas appliquée. La raison invoquée fut que la question de qui détient la majorité parlementaire devrait d’abord être réglée. Les deux principaux partis de l’opposition de l’époque avaient obtenu aux législatives de 2001, l'un plus de voix au suffrage universel et l'autre avait gagné plus de députés. Le choix n’a jamais été fait et les choses en restèrent là. Plus tard, sous le Président Sall, la question fut de nouveau agitée sans être tranchée. Le PDS était majoritaire à l’Assemblée et son candidat était arrivé second au scrutin de 2012 mais un tel schéma ne convenait pas à ce moment là aux nouvelles autorités. Il a fallu donc attendre bien plus tard pour que le sujet soit de nouveau sur la table de discussion. Mais, comme sous Wade, on introduira de nouveau la question du critère pour désigner le chef de l’opposition.
Est-ce le parti d’opposition majoritaire au parlement ou le candidat arrivé second à la présidentielle ? D’aucuns ont fini par considérer qu’au fond, il ne s’agissait que d’attiser d'éventuelles rivalités au sein de l’opposition mais pas de désigner véritablement un chef de l'opposition. Toujours est-il qu’au Sénégal l’opposition n’a jamais été demanderesse d’un chef en son sein. C’est le pouvoir en place qui a toujours soulevé la question mais pas pour une mise en œuvre concrète. On peut donc légitimement se poser la question de sa pertinence et de son utilité aujourd'hui.
En ce qui le concerne, notre parti n’a jamais été en faveur de cette disposition au motif que le leader d'un parti ne peut avoir comme chef que les instances de décision de son propre parti : bureau politique, congrès etc. Le Président de Pastef et actuel Premier ministre, interpellé sur la question il y a quelques années, indiquait qu’en ce qui le concerne, il n’était le chef de personne dans l’opposition mais qu’en retour personne n’était son chef non plus. La formule usitée dans l'opposition était : "les partis sont d'égale dignité mais de poids électoral différent".
Il me semble que nous devrions plutôt orienter le débat sur les véritables rôle et mission du parti politique dans un pays comme le Sénégal. C’est là tout l’intérêt de la thématique du statut de l’Opposition et de la rationalisation des partis politiques. Si réduire les partis est un objectif, on devrait, au-delà des nécessaires précautions administratives, définir avec netteté le rôle et la mission du parti politique au Sénégal des décennies 20 et 30 du 21ème siècle. Si l’argent du contribuable doit aller aux partis politiques, il faut raisonnablement que les missions qui leur sont dévolues soient très précises avec des procédures et mécanismes de vérification et de contrôle. Les partis doivent être utiles au pays et à la société et il est parfaitement possible qu'ils le soient davantage dans notre contexte de construction nationale au triple plan économique social et culturel. Mais un débat sur cette problématique est nécessaire et serait sûrement très productif dans la logique et la dynamique du dialogue national.
LA GRANDE-BRETAGNE OUVRE UNE CHAMBRE DE COMMERCE À DAKAR
Cette initiative, portée par une cinquantaine d’entreprises actives dans le pays, vise à renforcer les liens économiques, éducatifs et culturels entre Londres et Dakar.
Le Royaume-Uni procède, ce mardi à Dakar, à l’ouverture officielle de la première Chambre de commerce britannique au Sénégal, a-t-on appris de source diplomatique.
La manifestation, prévue à partir de 14 h 30, dans les locaux de l’ambassade de Grande-Bretagne au Sénégal, verra la participation du ministre sénégalais de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, souligne l’ambassade britannique dans une note d’information transmise à l’APS.
Elle souligne que la Chambre de commerce britannique va fournir un espace de dialogue visant à renforcer les partenariats commerciaux sénégalo-britanniques, promouvoir les investissements durables et stimuler la création d’emplois.
Au moins, cinquante entreprises britanniques opèrent maintenant au Sénégal. Elles sont dirigées par des entrepreneurs qui ont collectivement investi plus de 5 milliards de dollars, près de 2900 milliards de francs Cfa dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture, des télécommunications et des services, a fait savoir la représentation diplomatique du Royaume-Uni.
Le lancement de la Chambre de commerce britannique entre dans le cadre des activités de la première édition de la journée dédiée à l’amitié entre le Sénégal et le Royaume-Uni.
La journée dénommée ‘’Xaritoo Day’’ (jour de l’amitié) est marquée par la tenue d’une série d’évènements dont l’objectif est de mettre en lumière les liens et les valeurs qui unissent les deux nations tout en soulignant les perspectives prometteuses pour approfondir le partenariat bilatéral dans des domaines clés tels que l’éducation, le commerce et l’investissement, la sécurité, la culture et le sport à travers un accent particulier sur la jeunesse, explique-t-on.
La journée va être rythmée par l’ouverture officielle de la première école britannique à Dakar, le British international school Dakar (BISD). L’établissement va proposer à la fin de l’été un enseignement basé sur le curriculum britannique.
Elle sera également marquée par une cérémonie de remise de radars côtiers et des équipements informatiques spécialisés d’une valeur de 93 millions de francs Cfa, offerts à la marine sénégalaise par les forces armées britanniques dans le cadre du renforcement du centre d’opérations maritimes du Sénégal.
Cet équipement renforcera les capacités de la marine et des forces de sécurité sénégalaises à lutter contre la criminalité en mer, à protéger les précieuses ressources maritimes et à assurer le contrôle souverain et continu de la zone économique exclusive et des eaux territoriales, a commenté l’ambassade du Royaume-Uni.
Par ailleurs, une foire commerciale réunissant 25 entreprises britanniques et sénégalaises (ayant bénéficié d’un appui de la coopération britannique), et illustrant le dynamisme des liens économiques entre les deux pays va se tenir le même jour.
Dans le domaine culturel, quatre films produits par des jeunes cinéastes sénégalais soutenus par le programme Film Lab Africa du British Council seront présentés, en plus d’un spectacle de danse.
La représentation diplomatique britannique va également ouvrir à la Place du Souvenir africain à Dakar, en collaboration avec la RTS, la télévision publique sénégalaise, une fanzone au grand public pour une diffusion en direct du match devant opposer, mardi, à 18h 45, le Sénégal à l’Angleterre.
PAR SAMBOUDIAN KAMARA
ONU, LE TEMPS DES AMÉRIQUES
Macky Sall à l’Onu ? Si des médias poussent à la roue cette éventualité, en valorisant l’expérience et la notoriété internationale du nouveau « Marrakchi », elle n’est pas étayée par des déclarations dans ce sens du patron de l’Apr...
Macky Sall à l’Onu ? Si des médias poussent à la roue cette éventualité, en valorisant l’expérience et la notoriété internationale du nouveau « Marrakchi », elle n’est pas étayée par des déclarations dans ce sens du patron de l’Apr ; du reste, si cette « campagne » est « politiquement » chargée, elle n’est pas du tout diplomatique, mais surtout porteur d’un autre message, subliminal celui-là, destiné à l’opinion publique, mais aussi à ceux qui, à l’étranger, observent les subtilités des recompositions post-alternance au Sénégal.
C’est le continuum d’une bruyante présence médiatique entretenue par les effets d’une intense activité loin du pays, mais près des puissants de ce monde grâce à son carnet d’adresses, toutes choses concourant à le maintenir dans le jeu. Même virtuellement. Mais les mémoires sont-elles inhibées au point d’oublier le poids des contradictions qui déterminent encore les postures ? Le Président Bassirou Diomaye Faye ne disait-il pas récemment « être au courant des agissements » de son prédécesseur contre lui ? C’est le même qui a maintenant les prérogatives pour faire porter par le Sénégal ce « projet » attribué à Macky Sall. Ambiance…. Dans les faits, il n’existe pas dans la Charte des Nations unies une disposition formelle obligeant un candidat au poste de Secrétaire général à être présenté par son pays.
Cependant, dans la pratique diplomatique, le soutien explicite du pays d’origine du candidat est devenu la norme. Depuis 2016, le processus a été rendu plus transparent grâce à une résolution de l’Assemblée générale, qui recommande que les candidatures soient formellement présentées par les États membres. Ce n’est pas la première fois que la candidature d’un homme d’État sénégalais au poste de Secrétaire général de l’Onu est évoquée. Il faut d’emblée rappeler que le Pr Ibrahima Fall, ancien ministre de l’Enseignement supérieur (1983-1984) puis des Affaires étrangères (1984-1990) a mené une respectable carrière au building de verre, à Manhattan, et dans des bureaux décentralisés de l’organisation, qui le prédisposaient à prétendre au poste.
En effet, il y a été sous-secrétaire général aux droits de l’Homme et directeur général adjoint de l’Office des Nations unies à Genève, puis sous-secrétaire général aux affaires politiques à New York, chargé des affaires politiques africaines (1997-2002) ; et sous-secrétaire général, représentant spécial du secrétaire général pour la région des Grands Lacs, de 2002 à 2007. C’était sous le dernier mandat du Secrétaire général ghanéen, Koffi Annan. Malgré ses états de service, il eut fallu le « parrainage » du Président Wade pour faire aboutir le projet, encore que le principal intéressé n’a jamais évoqué la question publiquement. Cette candidature du Pr Ibrahima Fall n’aurait du reste pas prospéré en raison du principe de rotation au poste.
Bien avant le juriste de renom, le nom du président Abdou Diouf avait été avancé pour le poste alors qu’il était encore en fonction, à la tête de l’État. Dans le « Washington Post », – daté du 20 novembre 1996 -, un journaliste du quotidien Us, John M. Goskho, écrivait en marge d’une enquête sur l’Onu que « lors du choix du nouveau Secrétaire général en 1991, Abdou Diouf, alors président du Sénégal, était mentionné parmi les candidats africains potentiels ». On peut rappeler les propos du même Président Abdou Diouf, lors d’un congrès du Parti socialiste, lançant à la foule de ses inconditionnels, « avec vous j’y suis, avec vous j’y reste », pour faire taire les folles rumeurs qui, à l’époque, en faisaient un potentiel successeur au Péruvien Javier Perez de Cuellar.
C’était le tour de l’Afrique. En 2026, ce ne sera pas le cas, car, toujours selon le principe de rotation, après le Portugais Antonio Guterres, le poste devrait revenir à l’Amérique latine continentale ou aux îles Caraïbes. Selon le Financial Times de ce week-end de Pentecôte, l’Argentin Raphael Grossi, le boss de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a lancé sa pré-campagne pour le poste de Secrétaire général de l’Onu. Après l’annonce de l’Argentin, sont également attendues celle de Rebeca Grynspan, vice-Présidente du Costa Rica et actuelle Cheffe de la Conférence de l’Onu pour le commerce (Cnuced), et celle de Mia Mottley, Premier ministre de Barbade. Ces déclarations d’intention ont lieu alors que de nouvelles voix s’élèvent en faveur d’une femme à la tête de l’Onu, dans un contexte où la parité de genre s’impose de plus en plus dans les hautes fonctions internationales.
PAR SAMBA OUMAR FALL
OVERDOSE DE STRESS
Chez nous au Sénégal, les fêtes ont toujours été de vrais moments de réjouissances et nous sommes prompts à nous laisser emporter par notre folie dépensière pour faire plaisir à tout le monde et montrer que nous prenons très au sérieux ces célébrations.
Exit la Tabaski, bonjour les dommages collatéraux. Avec la fête qui a laissé beaucoup de poches trouées, la galère et la dèche sont aujourd’hui les choses les mieux partagées. Ils sont nombreux ceux qui se sont mis dans un sacré pétrin et auront du mal à joindre les deux bouts le reste du mois ; un mois qui risque d’être aussi interminable qu’un jour sans pain.
Chez nous au Sénégal, les fêtes ont toujours été de vrais moments de réjouissances et nous sommes prompts à nous laisser emporter par notre folie dépensière pour faire plaisir à tout le monde et montrer que nous prenons très au sérieux ces célébrations. Nos ressources, parfois très limitées, ne nous empêchent pas de flamber en quelques jours, voire en quelques heures, nos petites économies si difficilement thésaurisées. Cette dérive collective est, au fil des années, devenue contagieuse et rares sont ceux qui y échappent. Le malheur, c’est que nous oublions assez souvent que les lendemains de fête sont toujours terribles. Quand les puits sont à sec, on sait ce que vaut l’eau, dit l’adage. Même le diable qui connaît bien les Sénégalais se barricade pour ne pas y laisser sa queue. Nous jouons à cache-cache avec nos créanciers.
Ceux qui ont un véhicule se rabattent sur les clandos, les usagers de taxis se bousculent dans les bus et autres cars rapides s’ils ne marchent pas. Les salariés se mettent à compter tristement les jours qui les séparent de la fin du mois. Et se surprennent parfois à dénigrer, vilipender et même à invectiver leur employeur parce qu’il a tardé à virer les salaires. Malgré cette fâcheuse situation que nous vivons à chaque lendemain de fête, nous sommes toujours prompts à recommencer. Lors de la prière de la Tabaski, notre imam a axé son sermon sur le gaspillage et la folie dépensière des Sénégalais. Il a rappelé au commun des croyants la nécessité d’épouser de bonnes méthodes de consommation, car le Seigneur interdit formellement la prodigalité, le gaspillage.
Seulement, notre environnement social encourage la dilapidation, surtout quand l’argent est acquis facilement. Et certains, sans nul doute éprouvés par la vantardise et incapables de dompter leurs âmes, s’adonnent à des dépenses débridées lors des fêtes et autres événements qui dévorent des sommes colossales qui auraient pu servir dans des choses beaucoup plus utiles. Et l’imam de rappeler que la folie de la consommation ne doit pas guider nos actes. Que la bonne utilisation de l’argent consiste à ce qu’il soit dépensé dans les nécessités envers soi, sa famille ou les nécessiteux. Le remède qu’il a prescrit, c’est de surveiller de près nos dépenses pour nous éviter une overdose de stress qui, parfois, peut diminuer sensiblement notre espérance de vie.
Après cette belle leçon qui risque fort de ne pas être sue, l’imam a bifurqué sur la thématique de la drogue, notamment le « yamba » (chanvre indien) qui fait actuellement des ravages chez les jeunes. Une autre source de stress pour les parents dont les enfants tombent de plus en plus dans le piège de la dépendance, de l’addiction. Il a longuement disserté sur les méfaits de cette herbe qui tue et qui a un impact dévastateur sur la santé des consommateurs réguliers, qui deviennent impulsifs, agressifs, adoptent parfois des comportements non rationnels. Les mots peinent même à décrire les véritables ravages qu’entraîne l’usage du « yamba » qui ruine la santé physique et mentale, encourage la délinquance, détruit les familles, aggrave l’insécurité et fait prospérer la criminalité. C’est fou comme la drogue (chanvre indien, cocaïne, héroïne, haschich, ecstasy, méthamphétamine, crack, kétamine) circule aujourd’hui dans notre pays.
Normal quand d’aucuns veulent toujours se faire de l’argent facile. Il ne se passe pas un jour, une semaine ou un mois sans que les médias n’annoncent d’importantes saisies, parfois record, et des arrestations par la douane sénégalaise, les forces de défense et de sécurité qui ont affiché leur détermination à faire en sorte que nos villes ne soient pas un supermarché à ciel ouvert de cette saleté. Le trafic est aujourd’hui banalisé et là également, nous ne sommes pas loin de l’overdose. Et l’imam n’a pas tort. L’addiction au « yamba » et autres substances psychotiques constitue un énorme défi de santé publique. Ainsi, la prévention reste une alternative pour sauver les plus jeunes de la tentation et les préserver de cette herbe qui rend dingue et tue, plus qu’elle n’apaise et soigne.
LLAMA IMPACT POUR DYNAMISER L’IA DANS LA SANTÉ, L’AGRICULTURE ET L’ÉDUCATION
Le ministère de la Communication et Meta ont lancé ce programme dédié aux start-up sénégalaises exploitant l’intelligence artificielle open-source. Le dispositif offre formation, mentorat et financement pour dynamiser l’écosystème local.
L’écosystème des start-up sénégalaises est en pleine expansion, porté par des initiatives gouvernementales et privées. L’innovation technologique y est perçue comme un levier stratégique pour stimuler l’économie et répondre aux défis du développement.
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la multinationale américaine Meta ont annoncé, le jeudi 5 juin, le lancement du programme d’accélération Llama Impact. L’initiative vise à accompagner les jeunes pousses sénégalaises qui utilisent l’intelligence artificielle open-source dans des domaines à fort impact.
Destiné aux start-up en phase de démarrage, le programme cible particulièrement les innovateurs actifs dans la santé (télémédecine, outils de diagnostic, conseil médical IA), l’agriculture (analyse des sols, suivi des cultures, accès au marché) et l’éducation (plateformes EdTech, formation numérique). Une catégorie « Carte blanche » est également prévue pour les projets à fort potentiel hors des catégories classiques.
Les start-up sélectionnées bénéficieront de six semaines de formation pratique, de mentorat technique et de sessions de développement intensives. Une journée de démonstration est prévue à l’issue du programme, leur offrant l’opportunité de présenter leurs solutions devant des investisseurs et de concourir pour un financement allant jusqu’à 25 000 USD, sans cession de parts. Un accompagnement de six mois est également prévu après le programme pour consolider les acquis et faciliter l’accès à d’autres opportunités. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 27 juin.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, la stratégie numérique du pays lancée en février dernier. Parmi ses objectifs, labelliser 500 start-up innovantes, former 100 000 diplômés du numérique par an et générer 150 000 emplois directs dans le secteur d’ici 2034. Le plan vise également à positionner le Sénégal comme un hub de l’innovation en Afrique francophone.
En favorisant l’adoption de l’IA open-source par des start-up locales, le programme entend réduire la dépendance aux technologies étrangères, stimuler l’innovation endogène et renforcer la souveraineté numérique du pays. Des défis restent à relever, notamment en matière d’accès au financement, d’encadrement technique et de mise à l’échelle des solutions développées.
L’ANAM LANCE LA RÉVISION DU CODE DE LA MARINE MARCHANDE
Ce projet vise à intégrer les normes internationales, renforcer la sécurité maritime, protéger l’environnement et accompagner le développement des activités pétrolières et gazières en mer.
Ce mardi 10 juin 2025 se tenait l’atelier de partage de l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM), visant à revisiter le Code de la Marine Marchande. Cette rencontre s’inscrit dans une démarche stratégique pour adapter la législation maritime aux enjeux contemporains et futurs du secteur. L’événement a rassemblé une multitude d’acteurs, tous mobilisés pour une réforme essentielle.
Bécaye Diop, directeur général de l’ANAM a souligné que cette révision du code est une étape fondamentale pour le secteur maritime sénégalais. “Ce code va inclure des dispositions qui reflètent des pratiques nouvelles dans le secteur maritime. Bien entendu, adossé aux normes et aux régulations internationales en vigueur, notamment dans la sécurité maritime, avec un cadre juridique clair et efficace, qui nous permettra d’attirer les investisseurs dans le secteur maritime”, a-t-il expliqué.
Il a également précisé que l’ancien code, datant de 1962, nécessitait une actualisation pour répondre aux réalités actuelles. « La mise à jour du code permettra d’adapter la législation aux défis modernes, notamment ceux liés à la sécurité maritime, à la gestion des épaves, aux navires abandonnés, et aux activités pétrolières et gazières en mer », a-t-il indiqué.
L’atelier intervient à un moment où le Sénégal accentue ses efforts pour développer son secteur maritime, notamment dans l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Le nouveau code de la marine marchande doit ainsi intégrer ces dimensions, tout en assurant la protection de l’environnement marin et la sécurité des activités en mer. L’avocate du cabinet Asafo & CO, qui accompagne l’ANAM, le ministère et l’unité GES-PETROGAZ, a souligné : “On sait que les activités pétrolières et gazières engendrent par nature un danger pour l’environnement marin. Et nous avons profité de la mise à jour de ce code pour nous assurer que l’environnement marin était dûment protégé.”
Selon Bécaye Diop, plus de 800 articles seront inclus dans cette nouvelle version, ce qui témoigne de la profondeur et de l’ambition du projet. L’un des moments clés de l’événement sera la phase de restitution, où les parties prenantes pourront apporter leur contribution et ajuster le texte. La volonté est de créer un code « unique », tout en étant en adéquation avec les standards internationaux. Ce processus participatif permettra de renforcer la légitimité et la pertinence du texte, en intégrant notamment les aspects liés à l’exploitation pétrolière, la sécurité maritime, la protection de l’environnement, mais aussi la condition des gens de mer.
La révision du Code de la Marine témoigne de la volonté d’adapter la législation aux enjeux contemporains tout en anticipant ceux du futur. À travers cette démarche participative et ambitieuse, le Sénégal entend renforcer et garantir un développement durable de ses activités maritimes.