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3 août 2025
SOPHIE GLADIMA NIE TOUT EN BLOC
Trois heures d'audition à la Haute Cour de justice. L'ancienne ministre des Mines a contesté les accusations de détournement de 193 millions liées à un centre gravimétrique à Kédougou qui n'a jamais vu le jour
L'ancienne ministre des Mines et de la géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été entendue sur le fond de son dossier par la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice. Face aux juges, la mise en cause a nié les faits qui lui sont reprochés à savoir les chefs « d'association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur les deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité ». D'après ses conseils, elle dit n'avoir touché aucun sou et n'a jamais rencontré la personne qui devait exécuter les travaux sur le marché des 193 millions à Kédougou.
Aïssatou Sophie Gladima a été entendue hier par la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice. L'audition qui a débuté à 11 heures, s'est terminée vers 14 heures. La mise en cause a contesté les faits qui lui sont reprochés avant de répondre à toutes les questions qui lui ont été posées. Selon l'un de ses avocats, Me Baboucar Cissé, sa cliente est scandalisée par cette affaire parce qu'elle n'a touché aucun sou.
En effet, l'argent dont on parle dans ce dossier, dit-il, est une affaire de construction qui a été exécutée aux trois quarts. « Lors de la Covid-19, il y a eu un fonds mis à la disposition du département ministériel des Mines et de la Géologie que dirigeait Aïssatou Sophie Gladima dans le but d'ériger un centre gravimétrique à Kédougou pour les orpailleurs impactés par la pandémie. Ainsi, Ibrahima Issa, de la société commerciale du Groupe ISSA dite SCGI, était chargé d'exécuter le marché. La somme de 193 millions lui a été attribuée pour l'érection du centre gravimétrique à Kédougou », a expliqué Me Cissé.
Il ajoute qu'« Ibrahima Issa qui a été auditionné dit avoir déjà acheté le matériel pour un montant de 119 879 070 FCFA et n'attendait que la disponibilité du site venant de l'État et par l'intermédiaire du ministère pour la construction de l'ouvrage d'un coût de 73 200 000 FCFA », rassure la robe noire.
L'avocat informe que le sieur Issa détient la somme et est prêt à la reverser au Trésor public mais il lui a été signifié qu'il y a une procédure, notamment au niveau du ministère des Mines et de la Géologie avant d'aller verser la somme indiquée au trésor public. À en croire Me Cissé, celui qui exécute le marché et l'ancienne ministre Gladima ne se connaissent pas, mieux, ils ne se sont jamais vus. Me Baboucar argue que sa cliente est scandalisée. « On lui a causé du tort alors qu'elle n'a rien fait », promet-il.
Même son de cloche chez Me Antoine Mbengue qui estime que sa cliente est blanche comme neige car elle n'a jamais vu la couleur de l'argent dont on fait état dans cette affaire à savoir 193 millions de nos francs.
Pour rappel, Sophie Gladima est mise en accusation pour un présumé détournement de deniers publics, relatif à un centre gravimétrique à Kédougou qui n'a jamais été réalisé, soit un montant de 193 millions.
DIOMAYE MARCHE SUR LES PAS DE MACKY
Le président de la République, qui fustigeait les "tournées politiques déguisées" de son prédécesseur, lance ses propres "visites économiques". Premier test à Saint-Louis, où Pastef doit reconquérir un territoire perdu
Le chef de l'État va entamer, aujourd'hui, une tournée de 48 heures dans la région de Saint-Louis. Il s'agira, pour le président de la République, de visiter les projets structurants initiés par le gouvernement dans la zone.
Le chef de l'État sera aujourd'hui dans la région de Saint-Louis. Le président Bassirou Diomaye Faye entame ainsi une visite de deux jours les jeudi 12 et vendredi 13 juin 2025. Cette visite, selon la Présidence de la République, s'inscrit dans le cadre du suivi et de l'évaluation des projets structurants initiés par le gouvernement dans la région.
Elle vise à consolider les acquis, à apprécier l'état d'avancement des initiatives économiques et sociales mises en place au bénéfice direct des populations locales, ainsi qu'à renforcer les liens entre les autorités étatiques et les acteurs locaux, indique-t-on dans la note publiée sur les comptes officiels de la Présidence. En marge de cette tournée de 48 heures, le chef de l'État va visiter des projets agricoles notamment un casier rizicole dans la commune de Ndiayène Pendao et la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS). Il est attendu à Ross-Béthio où il visitera l'usine de production de la poudre d'oignon.
Cette visite effectuée par le président Bassirou Diomaye Faye est la première du genre depuis son élection après sa visite express en fin décembre 2024 dans le cadre des inondations qui avaient frappé la zone du fleuve Sénégal. Ce déplacement permettra au chef de l'État de confronter sa popularité dans la zone surtout à Podor où le Pastef, malgré le déploiement de son état-major politique, peine encore à conquérir le département avec ses 22 communes.
Après les élections législatives qui ont suivi son élection, la famille politique du président de la République, le Pastef, a été sèchement battue dans le département. C'est pourquoi, en dehors du cachet officiel, cette visite peut être perçue comme une tournée politique en ligne de mire des élections locales prévues en 2027. D'ailleurs, en marge de sa visite, le président Diomaye va rencontrer les responsables de Pastef de la région Nord, notamment des députés.
Le chef de l'État, avec cette visite, semble s'inspirer du format de son prédécesseur. En effet, l'ex-président Macky Sall a organisé, lors de son magistère, plusieurs visites de ce genre dénommées « tournées économiques ». Toutefois, ces tournées se transformaient souvent en meetings politiques avec des responsables qui battaient le rappel des troupes, allant jusqu'à dévier le sens économique des tournées. C'est pourquoi, dans ses critiques, l'opposition d'alors qualifiait les visites de l'ex-président Macky Sall de « tournées politiques déguisées ». En attendant de voir le format de la visite, Diomaye semble marcher sur les pas de Macky Sall.
LA TOURNÉE ÉCONOMIQUE DU CHEF DE L’ÉTAT DANS LE NORD À LA UNE DES QUOTIDIENS
Concernant la tournée de Bassirou Diomaye Faye dans la région de Saint-Louis, Le Soleil parle d’une “visite de suivi et d’évaluation” qui permettra au président de la République de “s’enquérir de l’état d’avancement des projets structurants.
La tournée économique que le chef de l’Etat va entamer ce jeudi dans le nord du Sénégal est l’un des sujets les plus en vue dans la livraison du jour de la presse quotidienne, avec bien d’autres thématiques se rapportant par exemple aux craintes d’une propagation de la tuberculose en banlieue dakaroise.
Concernant la tournée de Bassirou Diomaye Faye dans la région de Saint-Louis, Le Soleil parle d’une “visite de suivi et d’évaluation” qui permettra au président de la République de “s’enquérir de l’état d’avancement des projets structurants initiés par le gouvernement […]” dans cette partie du pays.
“Cette importante visite, qui prend fin demain vendredi, atteste de la volonté du chef de l’Etat de favoriser un développement équilibré, équitable et inclusif sur l’ensemble du territoire national”, lit-on dans les colonnes du quotidien Yoor-Yoor.
“Macky inspire Diomaye”, affiche, sur le même sujet, le quotidien L’As, en allusion au fait que le prédécesseur de l’actuel locataire du palais de la République avait coutume de faire des tournées économiques par lesquelles il tâtait le pouls du pays.
Le déplacement de Bassirou Diomaye Faye lui permettra “de confronter sa popularité dans la zone nord où le Pastef [parti au pouvoir], malgré le déploiement de son état-major politique, peine encore à conquérir le département avec ses 22 communes”, écrit L’As.
Il rappelle que du temps de Macky Sall, les tournées économiques du chef de l’Etat “se transformaient souvent en des meetings politiques avec des responsables qui battaient le rappel des troupes, allant jusqu’à dévier le sens économique [desdites tournées]”.
“Explosion” de la tuberculose en banlieue dakaroise
“En attendant de voir le format de la visite, [le président Diomaye Faye] semble marcher sur les pas de Macky Sall”, estime le quotidien L’As sur ce sujet, pendant que L’info ouvre son édition sur l'”explosion” de la tuberculose en banlieue dakaroise au premier trimestre 2025.
“Près de 500 cas” ont été dépistés entre Pikine et Guédiawaye “en 3 mois”, précise le journal, soulignant que la situation de la tuberculose en banlieue dakaroise “inquiète” les autorités sanitaires.
L’info note que la tuberculose progresse en banlieue dakaroise “dans un contexte marqué par la promiscuité, le retard de diagnostic et une méconnaissance persistante des populations”.
Les acteurs de la santé, inquiets de cette situation, “appellent à renforcer le dépistage, surtout chez les enfants, et à intensifier la sensibilisation pour enrayer ce fléau qui touche chaque année près de 20.000 personnes au Sénégal”, ajoute cette publication.
“Alerte tuberculose en banlieue” dakaroise, renchérit WalfQuotidien via une manchette à sa une. “Dans ces quartiers densément peuplés où les conditions de vie sont précaires, écrit ce journal, la maladie continue de progresser”.
Le Quotidien revient sur l'”enchaînement des procédures judiciaires”. “La justice cent vitesses”, titre à propos ce journal dont la manchette est illustrée par des photos de personnalités, principalement politiques, qui ont actuellement maille à partir avec la justice.
“Serpent de mer de la liberté d’expression”
Il s’agit notamment de l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima, de l’ex-député Moustapha Diakhaté, du député Farba Ngom, parmi d’autres figures importantes du régime de l’ancien président Macky Sall.
L’Observateur revient sur le cas de Sophie Gladima, entendue hier, pour la première fois, après avoir été placée sous mandat de dépôt le 21 mai dernier. “Assistée de sa défense, l’ancienne ministre a rejeté les accusations et clamé son innocence dans cette affaire supposée de détournement de deniers publics du Fonds force Covid”, rapporte cette publication.
Elle signale par ailleurs que le député et maire des Agnams, Farba Ngom, détenu depuis le 27 février dernier, pour blanchiment de capitaux et escroquerie portant sur des deniers publics, “inquiète ses avocats” en raison de son état de santé. Ce qui l’a contraint à “suspendre ses visites, qui attiraient des foules massives devant la prison de Rebeuss […]”.
De même, l’ancien député Moustapha Diakhaté a été envoyé en détention au terme de son face-à-face avec le procureur de la République, mercredi. Il sera jugé en flagrant délit le 18 juin prochain, annoncent plusieurs quotidiens dont Source A.
Selon ce dernier quotidien, pour le délit d’offense au chef de l’Etat, l’ex-patron du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) “risque une condamnation allant jusqu’à deux ans de prison ferme et une amende pouvant atteindre 1.500.000 francs CFA”.
Sud Quotidien considère que ce délit est un “serpent de mer de la liberté d’expression”. Il “refait surface avec fracas, réveillé par l’incarcération de Moustapha Diakhaté”. Une affaire qui ravive, selon le journal, “un débat juridique et politique que l’on croyait enterré”.
BBL ET LIPOSUCCION, LE BUSINESS QUI TUE
La mort présumée de Ngoné Ndiaye en Turquie révèle l'envers du décor de la chirurgie esthétique. Influenceuses sénégalaises, elles racontent leur calvaire après des opérations censées les embellir mais qui les ont brisées, parfois à vie
Le décès du mannequin sénégalais Ngoné Ndiaye, survenu le week-end dernier en Turquie à la suite d'un malaise survenu lors d'une opération de chirurgie esthétique, a provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux. Les témoignages affluent, notamment d'influenceurs ayant aussi eu recours à ces pratiques risquées. Entre douleurs physiques, privations alimentaires et séquelles irréversibles, certaines racontent un véritable calvaire.
« Je n'arrive plus à m'alimenter correctement. Depuis six mois, je ne prends que de la bouillie. » « Je ne dois pas dépasser sept cuillerées de riz par jour. Si je le fais, je souffre énormément. » « Je n'ai pas goûté à un seul morceau de viande pendant la fête de Tabaski. » Ces mots résonnent comme une alerte. Ils traduisent le quotidien de femmes brisées par des opérations censées les rendre « plus belles », mais qui, dans certains cas, les ont rendues malades... ou les ont tuées.
Quand ce qui devait être une quête de perfection vire au cauchemar. Si certaines réussissent à obtenir le corps qu'elles désirent, beaucoup paient ce rêve au prix fort : douleurs chroniques, troubles alimentaires, dépressions, et dans les cas les plus graves... la mort. Bref, le décès de Ngoné Ndiaye a ouvert un débat nécessaire sur les dérives de la chirurgie esthétique dans un monde dominé par l'image. Une course effrénée à la perfection qui interroge notre rapport au corps, à la beauté... et à la vie.
Ngoné Ndiaye, un destin brisé
Originaire de Pikine, banlieue dakaroise, Ngoné Ndiaye avait été sacrée Miss Pikine en 2008. Belle, élancée, au teint clair et à la silhouette enviée, elle s'était rapidement imposée dans l'univers du mannequinat sénégalais. Elle défilait pour les plus grands stylistes locaux et participait régulièrement à des événements culturels majeurs. Mais la belle nymphe ne semblait pas satisfaite de sa beauté naturelle. Après une première opération pour « arrondir ses formes », qu'elle affichait fièrement sur ses réseaux sociaux, elle décide de subir une nouvelle intervention en Tunisie, après une première réussite en Turquie. Une opération de trop. Après être rentrée à son hôtel, l'opération connaît des complications qui lui seront fatales. Depuis lors, ses consœurs tirent la sonnette d'alarme.
Adji Mass : « J'étais à un pas de la mort »
Adji Mass, influenceuse sénégalaise, raconte elle aussi son calvaire après une série d'opérations : réduction mammaire, liposuccion du ventre, puis 2 BBL (Brazilian Butt Lift), intervention visant à augmenter le volume des fesses par transfert de graisse. « Après l'opération, j'ai dû rester allongée plus d'un mois. N'étant pas bien informée, je me suis assise trop tôt. Résultat : la graisse a fondu et j'ai dû recommencer. En tout, j'ai subi quatre interventions. »
À son retour de Turquie, elle révèle être hospitalisée en urgence dans une clinique dakaroise. Aujourd'hui encore, elle peine à se nourrir normalement. « Je ne mange que de la salade, des crudités et des fruits. Même si j'ai maintenant la silhouette de mes rêves, je souffre. Je déconseille cette pratique à toutes. »
Témoignages d'un quotidien douloureux : chirurgie dentaire, liposuccion des bras...
D'autres influenceurs partagent également leurs désillusions. L'une d'elles, ayant subi une chirurgie dentaire, affirme ne plus pouvoir mâcher depuis plusieurs mois. « Pendant la Tabaski, je n'ai pas pu manger un seul morceau de viande. Je me nourris exclusivement de bouillie », balance-t-elle dans un live.
Une autre, opérée pour une liposuccion des bras en Turquie, raconte son calvaire. Il s'agit d'une intervention esthétique qui vise à éliminer les amas graisseux localisés et résistant à l'alimentation et à l'exercice physique. Elle permet de remodeler la silhouette en aspirant la graisse à travers de petites incisions, généralement sous anesthésie locale ou générale. Même si l'opération a réussi, « je dois subir un régime alimentaire strict et je dois me rendre fréquemment en Turquie pour le suivi », fait-elle savoir avant d'avertir : « en cas d'infection après un BBL, il n'y a pas de solution : c'est une mort programmée. Les médecins vous font d'ailleurs signer un papier de décharge. »
Un business lucratif... au prix du silence
L'une des cliniques les plus prisées dernièrement par les influenceuses sénégalaises s'appelle Glam Travel. Basée en Tunisie, cette clinique cible les femmes les plus influentes au Sénégal avant d'entrer en contact avec elles. Une fois le contact fait, elle te propose une opération gratuite. Si la personne accepte, elle fera leur pub. L'idée, c'est de faire des vidéos avant et après l'opération tout en louant les services des médecins chirurgiens, afin d'attirer plus de clients. Comme pour dire : « quand le service est gratuit, c'est vous le produit ».
À en croire cette dame, chaque nouvelle cliente que tu réussis à décrocher pour la clinique t'apporte 250 euros soit près de 170 000 FCFA. Mais derrière ce business se cachent des non-dits. Appelée à l'époque Univers med, l'histoire de cette clinique a fait le tour du monde. Lors d'un reportage télé sur la chaîne France 2 en avril 2021, l'agence Univers Med connue également sous le nom d'Univers Esthétique et d'Univers Tour s'est fait attaquer par des mannequins européens dont l'opération avait connu un échec total. L'effet du reportage sur la réputation de cette agence et de son chirurgien était catastrophique, d'autant plus que la direction n'a pas pu nier les faits.
Pour y remédier, Univers Med a créé une autre marque intitulée Univers Tour et a commencé à collaborer avec d'autres médecins. De plus, le tour opérateur a bombardé les forums et les réseaux sociaux par des témoignages positifs pour combler les vrais avis négatifs sur Univers Med. Mais malheureusement pour elle, la tentative de blanchiment a échoué, car l'impact de l'émission était énorme, sans oublier la publication de plusieurs témoignages vidéo postés par de vraies patientes. Ayant épuisé toutes ses chances, l'entreprise a changé de nom en devenant Glam Travel. Elle a changé de technique d'approche en s'orientant vers l'Afrique avec comme cibles principales les influenceuses.
Poursuivi pour offense au chef de l'État après des propos jugés insultants, Moustapha Diakhaté a été placé hier sous mandat de dépôt. L'ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) a été placé en garde à vue mardi, après sa convocation par la Division des investigations criminelles (DIC).
Selon son avocat Me El hadj Diouf, le procès en flagrant délit est prévu le 18 juin prochain. Réagissant devant la presse après l'arrestation de son client, la robe noire a déclaré qu'il s'agit d'une « procédure vide » et d'une tentative manifeste d'intimider la liberté de critique dans la République. L'avocat soutient que les propos de son client s'inscrivent dans le cadre d'un acte de parole libre, et qu'il est « inadmissible qu'au Sénégal, on puisse aujourd'hui être arrêté simplement pour avoir parlé ».
Birahime Seck dénonce
L'incarcération de Moustapha Diakhaté a fait réagir Birahime Seck. Et il faut dire que le coordinateur du Forum Civil, Birahime Seck, n'a pas raté l'actuel régime, puisqu'il semble dire qu'il y a autre chose à faire que d'arrêter un opposant pour offense au chef de l'État. « La justice doit plus s'expliquer sur l'affaire Cheikh Guèye, accusateur de l'ancien ministre de la Justice, que de priver de liberté Moustapha Diakhaté », a-t-il écrit sur X.
Seydi Gassama pour la suppression de l'article 254 du code pénal
La vague d'indignations d'acteurs de la société civile suite à l'arrestation de Moustapha Diakhaté se poursuit. Après Alioune Tine et Birahime Seck, c'est au tour de Seydi Gassama de monter au créneau. « Le délit d'offense au chef de l'État (article 254 du code pénal) doit être supprimé. Le président de la République pourra porter plainte s'il estime être diffamé, injurié ou outragé. Les peines de prison, pour ces infractions, sont disproportionnées et doivent être abandonnées. Les amendes ou les poursuites au civil avec paiement des dommages et intérêts doivent être privilégiés », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Liberté provisoire de Farba rejetée
Les avocats de Farba Ngom ont soumis hier à la chambre d'accusation financière un recours contre la décision du juge d'instruction refusant la mise en liberté provisoire. Mais selon seneweb, la chambre a statué dès la fin des débats, jugeant la requête de la défense irrecevable. Le député-maire des Agnam reste ainsi en prison. Nos confrères renseignent aussi que la visite de Farba Ngom, prévue aujourd'hui à la prison de Rebeuss, a été officiellement annulée pour des raisons liées à son état de santé.
Abdou Nguer reste en prison
Visé par plusieurs procédures judiciaires, le célèbre chroniqueur Abdou Nguer n'est pas encore sorti de l'auberge. La Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar a confirmé hier le rejet de sa demande de liberté provisoire. Cette décision maintient ainsi en détention Abdou Nguer, inculpé pour « diffusion de fausses nouvelles, offense au chef de l'État et apologie d'un crime ou délit ».
L'audition de Ndèye Saly Diop Dieng reportée au 19 juin
L'audition sur le fond de l'ancienne ministre Ndèye Saly Diop Dieng, initialement prévue ce jeudi 12 juin 2025 devant la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice, a été reportée au 19 juin 2025. Poursuivie pour détournement de deniers publics, portant sur un montant de 57 millions de FCFA, elle a consigné cette somme à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) afin de bénéficier d'une mise en liberté provisoire sous le régime du contrôle judiciaire.
Diomaye à New York et Abuja
En conseil des ministres hier, Bassirou Diomaye Faye a annoncé au gouvernement dirigé par le PM Sonko sa participation à la Conférence sur la Palestine prévue du 17 au 19 juin à New York. Cette rencontre internationale va être co-présidée par la France et l'Arabie Saoudite. Elle a pour objectif de relancer une résolution pacifique au conflit israélo-palestinien. Lors de la réunion avec ses ministres, le chef de l'État a aussi déclaré qu'il va participer au sommet de la CEDEAO, la communauté économique des États de l'Afrique, prévu le 22 juin à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.
Dialogue avec les chefs religieux et coutumiers
Restons dans le conseil des ministres pour dire que Diomaye a magnifié l'exemplarité du dialogue interreligieux au Sénégal et demandé au gouvernement de mobiliser les moyens adéquats en vue d'accompagner au mieux la modernisation des sites religieux ainsi que l'exercice du culte sur l'étendue du territoire national. Il a informé le Conseil de sa décision d'instituer chaque année une rencontre nationale avec les Guides religieux et Chefs coutumiers.
Aménagement de nouvelles zones touristiques
Le président de la République a demandé au ministre du Tourisme et de l'Artisanat de finaliser, sous la supervision du Premier ministre, avec la Société d'Aménagement et de Promotion des Côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), l'actualisation des programmes d'aménagement de nouvelles zones touristiques, en vue d'impulser la relance du secteur avec l'implication des professionnels, investisseurs et acteurs concernés. C'était lors du conseil des ministres hier. Il a rappelé l'urgence de la tenue d'une réunion interministérielle sur le tourisme, pour asseoir la mise en œuvre maîtrisée de l'agenda de développement du secteur touristique.
Le PIT prend la défense de Moustapha Diakhaté et Abdou Nguer
L'arrestation de Moustapha Diakhaté a mis très en colère le Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT). Dans un communiqué rendu public hier, cette formation estime que tout juste au lendemain du dialogue national sur le système politique et les institutions organisé du 28 mai au 4 juin 2025 à l'initiative du président de la République, le pays observe, de nouveau, l'arrestation d'un opposant, dont le seul tort est d'avoir tenu de simples propos critiques.
Selon le texte, Moustapha Diakhaté, fidèle à « son franc-parler » qu'approuvent beaucoup de Sénégalaises et Sénégalais, n'a fait que partager un point « de vue relatif aux manières des principaux dirigeants du pays ». Pour le PIT, sa formule peut sembler sévère mais il n'a ni insulté ni commis un quelconque forfait. D'après le communiqué, Moustapha Diakhaté a seulement rappelé que la République, c'est aussi une question de port et d'usages. Du reste, ajoute le document, le même Moustapha Diakhaté a pu, en toute liberté, par le passé, avoir des mots très durs à l'endroit de ses propres alliés ou compagnons de route politique. Le PIT dénonce aussi le fait que tout ceci se passe au moment où Abdou Nguer, entre autres personnalités dont certaines politiques, reste injustement incarcéré pour des motifs toujours opaques.
3 700 candidats sans pièces d'état civil à Tambacounda
Dans la région de Tambacounda, 3 769 candidats inscrits au Certificat de fin d'études élémentaires (CFEE) ne disposent pas de pièces d'état civil. L'annonce a été faite hier par l'Inspecteur d'académie, Assane Mbengue, au cours d'un Comité régional développement (CRD) consacré aux préparatifs des examens scolaires. Toutefois, il a précisé que le comité régional consacré à l'état civil a fait une réunion d'évaluation le 2 juin dernier.
Selon lui, cette rencontre a permis de constater qu'il y a des avancées, car des dossiers sont déjà rassemblés et déposés au niveau des tribunaux d'instance et un calendrier sera établi pour des audiences foraines destinées à ces enfants qui n'ont pas d'extrait de naissance.
Mise en garde de l'IA Pikine-Guédiawaye
L'inspecteur de l'Académie de Pikine-Guédiawaye Mbaye Babou met en garde les candidats au Baccalauréat récalcitrants qui vont amener leurs portables au niveau de leurs centres d'examen. Et c'est pour prévenir leurs parents sur les éventuelles sanctions qui vont tomber sur leurs têtes. D'où la nécessité, selon toujours Mbaye Babou, pour les parents de conseiller à leurs enfants de ne pas amener leurs portables dans les centres d'examen. L'IA de Pikine-Guédiawaye a fait hier cette déclaration au stade Alassane Djigo de Pikine où s'organisaient les finales de Educafoot appuyé par la Société d'exploitation du Ter (Seter). Une finale alliée d'épreuves pédagogiques et sportives. Ce qui est une manière, selon les initiateurs, de promouvoir l'éducation par le sport.
Transport ferroviaire
Restons encore pour parler du transport ferroviaire qui s'est invité lors de cette finale de Educafoot. Et c'est le Directeur de la Seter Charles Civreis qui monte au créneau pour manifester également la volonté de leur entreprise à accompagner le système éducatif mais aussi pour réitérer leur détermination à accompagner l'État dans son vaste programme de modernisation du transport ferroviaire avec l'installation d'écartements métriques standards sur les rails et la circulation de machines ayant des garanties à long terme. Ce qui constitue donc une lueur d'espoir pour les sénégalais sur l'effectivité d'une relance du transport ferroviaire tant attendue et agitée depuis belle lurette.
Poncif lassant !!!
L'artiste Ashs the Best est en train de cartonner au Sénégal avec sa chanson « Arras », un régal artistique qui est devenu viral. Ce chanteur prometteur apporte un souffle nouveau dans l'espace musical avec des opus innovants. Ce qui contraste avec un espace politique et médiatique dans lequel le rythme est monotone. En effet, malgré le changement de régime dans le pays, l'espace politique est dans le statu quo.
Telle une antienne, les populations revivent les mêmes « drames » avec des acteurs politiques, toutes obédiences confondues qui ne surprennent jamais. D'un côté, des tenants du pouvoir toujours allergiques à la critique malgré la cure de jouvence apportée à la tête du pays après l'élection présidentielle de 2024. Rengaine !! C'est la justice qui arrête et condamne, mais c'est parfois des voix autorisées de la mouvance présidentielle qui assurent « le SAV politique » avec des tentatives de justification qui frisent le sarcasme, la vengeance et une « fraternité politique » de mauvais aloi. Tout en laissant entrevoir par la même occasion le même modus operandi que les autres régimes utilisaient pour museler les voix dissonantes. D'un autre côté, on observe avec désolation les agissements d'une opposition nihiliste, sans nuance et cherchant toujours la petite bête. Pour rebondir politiquement, plusieurs d'entre eux ont un seul souhait : l'échec du tandem Diomaye-Sonko. Et dans le dédale de ce manichéisme qui inhibe, les sénégalais sont dans l'expectative et subissent les contrecoups de ces adversités. Il est temps que les acteurs avancent dans leur manière de faire de la politique. On ne peut pas faire du neuf avec de l'obsolète et de l'improductif. Cet air de déjà vu est sidérant. « Jotna ngeen dàwàl dëk bi Safa ak Marwa.. »
par Abdoul Aziz Diop
L’ÉCOLE DE MAODO SORT INDEMNE DE LA QUERELLE DES PRÉNOMS
EXCLUSIF SENEPLUS - Abdourahmane Diouf s'est fourvoyé en déclarant la guerre aux prénoms arabes portés par les Africains. Mais derrière cette polémique se cache un assaut mené contre le soufisme sénégalais depuis la victoire électorale de mars
Pour sûrement nous informer d’une « affaire de prénoms “arabes” » sans l’intention de saisir le profane que nous sommes de la même « affaire », le poète, écrivain et éditeur Amadou Lamine Sall nous envoie deux remarquables réflexions dont les titres et les contenus forcent le débat que le célèbre envoyeur dit être « courageux et digne » et dont l’instigateur sur iTV est le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Abdourahmane Diouf.
« En affirmant que certains prénoms, connus avant l'avènement du Prophète Mouhamed, seraient "purement arabes" et ne devraient pas être adoptés par des non-Arabes, notamment les Africains, le ministre a étalé une méconnaissance flagrante des principes élémentaires de l'islam », explique le Cadre de réflexion et d’action tijaani - Wattu sunu diine - dans une tribune publiée à côté de celle dont l’auteur Mamadou Makhtar Ndiaye dit qu’il « aime bien et respecte beaucoup l’homme politique, le Dr Abdourahmane Diouf ». Pour autant, Dr Ndiaye écrit : « Notre identité musulmane est un choix libre, volontaire et assumé. » Et qu’« elle est centrale et n’est en rien contradictoire avec notre statut d’Africain. »
Mais contre toute attente profane, aussi bien le Cadre que Mamadou Makhtar Ndiaye montent au créneau à la décharge du ministre Diouf dont la « méconnaissance » de l’islam et le volontarisme musulman ne suffisent pas à contester le propos avec lequel il récuse le prénom. Abdourahmane salutaire à jamais pour le fils aux yeux du père exalté et confiant pour l’avenir. Le présent montre, hélas, que rien n’était moins sûr que le salut et l’exaltation mis à mal tous les deux. Et pour cause !
Maodo prévint ses contemporains
Quand les rédacteurs de la tribune du Cadre de réflexion et d’action tijaani écrivent que « les érudits africains, de Cheikhou Oumar Foutiyou à Seydil Hadji Malick Sy, ont porté l’islam avec noblesse et profondeur, sans jamais se renier culturellement », ils ne disent pas tout sur la vraie sentence commune aux deux savants soufis que rien ne sépare. À la fois réceptacle et propagateur habile de la vérité essentielle venue du ciel, Maodo fonda une école dont la promesse ferme et non négociable est la victoire de ladite vérité sur celle des valeurs traditionnelles dont il reconnut la pugnacité dans l’espace et le temps musulmans dans la partie de l’Afrique de l’ouest concernée. Avant Maodo, Cheikhou Oumar épingla trois des entités géographiques constitutives du refus de s’avouer vaincues : le Mali. la Guinée Conakry et le Sénégal, son pays.
Pour sa part, Maodo avait été implacable en soutenant que la guerre, sans merci que se livrent le paganisme et l’islam dont rares, voire inexistantes, seront les troupes conquérantes sur le « droit chemin », tournera à l’avantage des païens. L’entourage savant de Maodo s’en étonna au point de se demander ce que ses membres, Maodo compris, faisaient encore là. Invité de prier pour le salut de tous, Maodo laissa entendre qu’une prière qui n’a aucune chance d’être exaucée ne se fait pas. Le couperet donna une indication sérieuse sur la grande guerre dont l’un des généraux, sous les drapeaux sans y être appelé, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Maktoum arbora l’uniforme dont il se refusa à se séparer toute sa vie de conférencier hors pair à l’assaut de la forteresse qui magnifia le charlatanisme plutôt que le monothéisme, la simple philosophie à la place de la sagesse et la polémique stérile troquée contre la charia grâce à laquelle les rues des villes sont tenues propres et éclairées et la sécurité des biens et des personnes assurées. On voit bien que le ministre Diouf n’est pas que coupable de la « méconnaissance flagrante des principes élémentaires de l’islam ». Abdourahmane revendique un héritage dont il n’indique pas les sources pour ne s’y être pas intéressé. Il suscite un débat sans se donner auparavant les moyens d’y participer dans la forme et le fond. Si M. Diouf avait raison pour si peu, il entraînerait dans son sillage trop peu consistant les cohortes de toutes les révoltes (sociale, religieuse, politique, économique, etc.). Mais personne - nous l’espérons en tout cas -, n’est dupe : l’assaut contre le soufisme sénégalais et l’islam confrérique est loin d’être fini après qu’une victoire électorale a positivement sanctionné ses manifestations insultante et violente. Là se situe le vrai débat que le poète Amadou Lamine Sall veut « courageux et digne ».
Débattons alors !
Sans équivoque avait été Al Maktoum sur le grand débat d’idées qui oppose à jamais les musulmans du monde entier aux centaines de milliers d’hommes et de femmes fortunées, aux centaines de milliers d’hommes et de femmes pleins d’énergie physique, aux dizaines de milliers de philosophes et aux dizaines de milliers d’érudits dont l’outrecuidance est de dénier au Prophète Mahomet (Pslf) une irréfutable prophétie et au Livre une indéniable substance. Quand arrive le moment - nous y sommes -, Cheikh Ahmed Tidiane Sy invite les gardiens du culte (Al ibada) d’ouvrir les mosquées et bien d’autre enceintes à la disputation pour la riposte de la pensée critique musulmane (Al tafakkur). En positionnant ainsi ses contemporains au front, Al Maktoum fit sienne l’école de Maodo dont il promut les invariants et les variants quand arrive le moment de sortir des daaras et d’interroger l’espace et le temps.
Dans le débat qui oppose le Cadre de réflexion et d’action tijaani et le Dr Mamadou Makhtar Ndiaye au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la sortie du commis de l’État distrait d’une kyrielle d’assauts qui ne manqueront pas. Pour l’instant, force est de reconnaître que l’impréparation du ministre a l’allure d’une provocation pouvant être, à ce stade du débat, ramenée à la vraie origine des prénoms à consonance arabe. Pour le dernier envoyé de Dieu, le candidat à la conversion admettait en même temps qu’en adoptant un nouveau prénom, il se débarrassait pour de bon d’une crise de la personnalité pouvant être engendrée par l’ancien prénom au contact des semblables. Il en résulte un compromis qui n’effiloche qu’à la marge l’assise imperturbable des noms de famille. Abdourahmane et Diouf, Abdoul Aziz et Diop, Amadou Lamine et Sall, Mamadou Makhtar et Ndiaye.
Et pour nous permettre de vivre ensemble, l’article 22 (alinéa 3) de la Constitution de la République du Sénégal met tout le monde d’accord sans préjudice pour les disputations présentes et futures : « Les institutions et les communautés religieuses ou non religieuses sont également reconnues comme moyens d’éducation. » La messe et la prêche sont dites par la loi fondamentale égale pour tous. L’école de Maodo s’en sort indemne ! Pour couper court aux supputations, le Cheikh recommanda l’argumentation inspirée par les enseignements des « grands destins de la race humaine » dont la source principale est le Livre des versets pleins de sagesse au contact desquels les valeurs traditionnelles font allégeance à la vérité essentielle dont sont revêtus lesdits versets.
Abdoul Aziz Diop prône un universel désécularisé auquel il consacre un essai á paraître dont l’ambition est d’abord de dévoiler les limites objectives de l’universel sécularisé ou sécularocène et européocentriste.
LE BUDGET ENFANCE MULTIPLIÉ PAR 10 AU SÉNÉGAL
Malgré des progrès budgétaires spectaculaires, le pays reste marqué par de profondes disparités territoriales. Les enfants de Matam, Kédougou et Sédhiou n'ont toujours pas accès aux mêmes services que ceux de Dakar
Le Sénégal a réalisé depuis 2010 des progrès significatifs en matière de budgétisation des droits de l'enfant. L'affirmation est de Samba Kane, conseiller technique du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui présidait hier, mercredi 11 juin 2025, la cérémonie d'ouverture du symposium national organisé par la Direction générale de la protection judiciaire et sociale du ministère de la Justice, sur le thème : « La planification et budgétisation des droits de l'enfant : progrès depuis 2010 ».
Organisé en marge de la commémoration de la 35ème édition de la Journée de l'enfant africain, ce symposium servait de cadre pour les acteurs de non seulement dresser le bilan mais également d'identifier lucidement les défis qui subsistent en vue de définir des stratégies audacieuses pour garantir aux enfants du Sénégal un avenir digne de leurs aspirations.
Prenant la parole à cet égard, Samba Kane, conseiller technique du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, souligne que « depuis 2010, des progrès notables ont été accomplis tant sur le plan institutionnel et budgétaire ». Il en veut pour preuve, entre autres, la mise en œuvre de la Stratégie nationale de protection de l'enfance, les hausses progressives des allocations dans les ministères clés, ou encore le renforcement des programmes de justice juvénile qui, selon lui, « sont autant de signaux d'un engagement grandissant ».
À ce titre, révèle le conseiller technique du ministre de la Justice, « le budget alloué à la Direction générale de la protection judiciaire et sociale du ministère de la Justice est passé de 599 millions FCFA en 2011 à 6,3 milliards de FCFA en 2025 ; soit une multiplication par 10 en une décennie ».
Dans la même veine, « le ministère de la Famille et des Solidarités a vu ses crédits progresser de 9,9 milliards de FCFA en 2011, à 46 milliards de FCFA en 2024 », a-t-il ajouté.
Cependant, malgré ces avancées significatives, « nous devons rester lucides », prévient Samba Kane qui, en revanche, souligne que « les allocations actuelles restent en deçà du seuil minimal de 3% du budget national recommandé par l'UEMOA et nous notons des disparités territoriales ». Comme en atteste le retard criant en termes d'accès aux services sociaux de base, noté dans les régions comme Matam, Kédougou ou Sédhiou.
Saluant, au nom du représentant régional du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les droits de l'homme, l'engagement du ministère de la Justice du Sénégal pour le progrès réalisé et la tenue de ce symposium, Aminata Kébé a appelé à garantir des ressources suffisantes et durables dans une approche holistique.
Elle rappelle que « déjà, en 2010, le rapporteur spécial sur les droits de l'éducation pointait la faiblesse du budget alloué à l'éducation au Sénégal ».
Plus récemment, en février 2024, « le Comité des droits de l'enfant des Nations-Unies a salué l'augmentation des ressources affectées au ministère de la famille, mais a exprimé ses préoccupations face à la baisse des dépenses publiques dans les secteurs sociaux et à l'insuffisance des ressources dédiées à la protection de l'enfance », a mentionné Mme Kébé.
Dans ce cadre, elle a rapporté que « le comité a recommandé au Sénégal d'allouer des ressources suffisantes aux droits de l'enfant, d'élever les budgets sociaux à des niveaux adéquats, de réduire les disparités à partir d'indicateurs relatifs aux droits de l'enfant ».
De son côté, considérant cette question comme étant un problème d'enjeux de développement, Mme Aissé Gassama Tall, directrice générale de la protection judiciaire et sociale, « appelle à investir dans l'éducation des enfants, leur santé et leur protection, pour avoir une société prospère et une société stable et sécurisée ». Elle a plaidé également pour que 3% du budget national soit réservé aux financements sensibles à l'enfance, conformément à la recommandation faite par l'UEMOA.
PLUS DE 500 CAS DE TUBERCULOSE EN BANLIEUE
La promiscuité et les conditions de vie précaires favorisent la propagation de cette maladie à Pikine et Guédiawaye. Les professionnels de santé pointent du doigt la densité urbaine et les retards de dépistage
La banlieue dakaroise, plus précisément dans les districts sanitaires de Pikine et Guédiawaye, continue d'enregistrer des cas de tuberculose. Ces établissements sanitaires considérés comme des centres de prise en charge de cette maladie comptent actuellement plus de 500 nouveaux cas confirmés. Une visite hier, mercredi 11 juin 2025, dans ces structures, a permis de mesurer l'ampleur de cette pathologie devenue inquiétante.
Les quartiers de Guédiawaye et Pikine sont réputés être des zones de fortes densités. La promiscuité y est très pesante, avec des îlots et baraques abritant plusieurs personnes. L'exiguïté des habitations rend difficile le passage de la lumière, devant permettre de tuer les bactéries et autres virus. Ce qui rend favorable la propagation de la tuberculose qui continue de faire des ravages et de s'attaquer à cette population.
Selon les responsables de la prise en charge de cette pathologie dans les districts de Guédiawaye et Pikine, la situation épidémiologique dans ces localités est alarmante. Le bilan à mi-parcours fait état de plus de 500 cas dont 320 au deuxième trimestre de 2025 à Guédiawaye pour 780 cas attendus au cours de l'année et 125 nouveaux cas en plus des 200 suivis dans la file active à Pikine.
Pour Hélène Diacko, responsable du Programme national de lutte contre la tuberculose au niveau du district sanitaire de Guédiawaye, les cas sont nombreux au niveau du district sanitaire de Wakhinane-Nimzatt. « Actuellement, de janvier 2025 jusqu'au 11 juin 2025, nous sommes à 320 cas de tuberculose. Et parmi ces cas, nous avons 45 cas qui sont extra-pulmonaires qui sont contagieux mais aussi 28 malades qui ont rechuté », a renseigné Mme Diacko.
Abdoulaye Diouf, superviseur communautaire du Programme de lutte contre la tuberculose dans le même district sanitaire de Guédiawaye, ajoute : « Nous sommes dans la recherche de cas qui se fait à travers les activités de sensibilisation. Les signes sont une toux de plus de 15 jours, la fièvre mais aussi l'amaigrissement. Une fois qu'on a ces signes, on passe au dépistage ».
Au niveau du district de Pikine, Ndèye Marie Diagne, infirmière au centre de santé Dominique, point focal chargé du traitement de la tuberculose, renseigne : « Le nombre de cas augmente parce qu'il y a de la promiscuité ».
Tuberculose de l'enfant, un problème
Parler de la tuberculose fait souvent penser à l'adulte. Toutefois, il est important de souligner que des enfants sont aussi touchés. Cependant, leur prise en charge et la détection des cas se heurtent à plusieurs obstacles dont le refus des parents d'exposer leurs enfants ou encore la disponibilité des médicaments.
Selon Abdoulaye Diouf, superviseur communautaire du Programme de lutte contre la tuberculose au niveau du district sanitaire de Guédiawaye, la tuberculose de l'enfant est un défi parce qu'ils ont vraiment du mal à les dépister. « Au vu de la spécificité de l'enfant et de la négligence de certains parents qui ont développé la maladie, ces enfants se heurtent souvent à un refus pour le dépistage. Souvent, les parents refusent d'admettre que leurs enfants malades peuvent souffrir de tuberculose, d'autres vont jusqu'à nier leur présence dans leur toit », a déclaré M. Diouf.
Il ajoute : « Je pense qu'il y a des efforts à faire dans ce sens. Mais, également et surtout sur le dépistage des cas de contact de malades tuberculeux car, à chaque fois qu'on leur pose la question de savoir si on peut venir chez vous pour dépister les contacts, souvent, ils vous disent qu'ils habitent seuls. Ou bien, ils ne veulent pas que leur statut sérologique soit connu par les autres ».
Hélène Diacko a aussi renseigné qu'au cours de cette année, 12 enfants ont été touchés dans le district de Guédiawaye. « Le taux de dépistage chez les enfants est très faible. Et les chiffres le montrent à suffisance. Nous devons booster davantage le dépistage chez cette cible ».
Recours tardif aux soins
Des cas de résistance au traitement de la tuberculose ne sont pas notés dans ces établissements de santé. Toutefois, il faut souligner le retard du dépistage qui joue en faveur de la propagation et de la contamination de la maladie. Selon le personnel de soin, il arrive qu'un malade soit dépisté à trois reprises, c'est-à-dire qu'il traîne la maladie pendant des mois avant même de venir aux structures de santé. « Sans l'apport de la communauté, souvent, ce sont des gens qui viennent tardivement », a fait savoir Mme Diacko.
Revenant sur l'appareil de diagnostic et de détection de la charge virale, elle a renseigné que, bien qu'existant, il faut renforcer le district dans ce sens du fait de la forte demande. Elle a aussi évoqué le problème des perdus de vue. « Des fois, nous en notons, mais nous les relançons par appel téléphonique ou par le biais des relais communautaires ».
Manifestation et prévention de la maladie
Selon le personnel de prise en charge, la tuberculose est une maladie ignorée complètement par beaucoup de malades. Face à cette situation, ils ont demandé d'accentuer la sensibilisation pour que les gens sachent comment se manifeste la maladie et les facteurs de contamination.
Rappelons que la tuberculose est une maladie grave qui affecte, dans la plupart des cas, les poumons, bien qu'elle puisse toucher d'autres systèmes corporels. La tuberculose se propage facilement dans les espaces confinés.
Les personnes séropositives au VIH et immunodéprimées ont un risque plus élevé de contracter la tuberculose que la population générale. Des antibiotiques peuvent traiter la maladie. Toutefois, certaines bactéries sont résistantes aux antibiotiques. Elle se manifeste par une fièvre traînante, avec souvent des sueurs nocturnes ; une toux chronique avec des crachats épais, comportant parfois quelques filets de sang ; un essoufflement ; des douleurs dans la poitrine ; un état de fatigue ; une perte d'appétit, un amaigrissement, entre autres.
SAINT-LOUIS VEUT DU CONCRET
Emploi pour les jeunes, reconnaissance juridique pour les femmes transformatrices : la ville affiche ses priorités avant la visite du président Diomaye Faye. La cité du fleuve espère des annonces fortes sur ses défis économiques
Les attentes sont nombreuses à Saint-Louis concernant la visite économique du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, prévue ces jeudi et vendredi dans la région. Si du côté des jeunes, l'on attend du chef de l'État la résolution du problème du chômage et qu'on leur facilite surtout l'insertion, pour les femmes transformatrices de produits halieutiques, en revanche, le plaidoyer reste la révision de la loi d'orientation et surtout la reconnaissance du statut juridique des exploitations familiales.
Aujourd'hui, le souhait de ces femmes du GIE « Bokk Xol Jambaru Sine » basées à l'Hydrobase, sur la Langue de Barbarie, c'est que les autorités reconnaissent leur métier. Elles déplorent cependant le déficit de moyens de transformation de leurs produits et revendiquent un site adéquat pour exercer leur métier dans les meilleures conditions.
« La visite économique du président de la République à Saint-Louis constitue un moment important, porteur d'espoir et de dialogue », a laissé entendre Fara Ndiaye, président du Conseil régional de la jeunesse de Saint-Louis. Il s'est fait hier le porte-voix d'une génération qui, selon lui, aspire à être pleinement actrice du développement de sa région.
« Saint-Louis, riche de son histoire et de ses ressources, fait face à un défi majeur : l'insertion économique des jeunes. Malgré les initiatives engagées, le chômage reste une réalité pesante pour nombre de jeunes, qu'ils soient diplômés ou issus des secteurs informels. Nous saluons les efforts de l'État, notamment à travers les dispositifs tels que la DER, le 3FPT, mais pour répondre efficacement aux attentes, nous plaidons pour une approche territorialisée, intégrant les spécificités de nos départements Podor, Dagana et Saint-Louis », a-t-il signalé.
Il semble essentiel, d'après lui, de renforcer les centres de formation de proximité, de faciliter l'accès au financement pour les projets portés par les jeunes et de favoriser une meilleure synergie entre les acteurs publics, privés et communautaires.
Autres actrices qui attendent énormément de cette visite économique du président Diomaye Faye : les femmes transformatrices de produits halieutiques de la Langue de Barbarie. Regroupées au sein du GIE « Bokk Xol Jambaru Sine », ces femmes plaident pour la révision de la loi d'orientation.
« Le point qui nous importe le plus, c'est le statut juridique des exploitations familiales, la reconnaissance de notre métier. Moi je suis dans le secteur de la pêche, donc la reconnaissance des femmes transformatrices est primordiale. Nous avons fait des plaidoyers depuis plus de dix ans pour qu'on nous reconnaisse d'abord notre métier, parce qu'on ne peut pas travailler sans qu'on nous reconnaisse ce qu'on est en train de faire, mais ensuite pour régler et résoudre les problématiques qui gangrènent vraiment le secteur de la pêche et plus particulièrement le secteur de la transformation », ont-elles fait savoir.
Elles demandent une reconnaissance juridique et que les autorités reconnaissent leurs métiers d'abord. Cependant, elles ont fait part des problèmes du secteur. Il s'agit du déficit de moyens de transformation, de matériel de production, mais aussi d'un site adéquat pour faire une transformation, respecter les normes de traçabilité des produits, entre autres.
« Il nous faut des sites de transformation améliorés qui répondent aux normes de qualité et aux standards internationaux. Mais aussi que les autorités puissent accompagner les femmes à accéder aux financements pour renforcer leur capacité de production », ont-elles conclu.
EL MALICK NDIAYE VEND LE PROJET À PÉKIN
L'Assemblée nationale mise sur la Chine pour réussir la transformation du Sénégal. Son président a reçu l'ambassadeur Li Zhigang pour consolider un partenariat jugé "vital" pour les ambitions présidentielles
Le président de l'Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, a reçu hier, mercredi 11 juin, en audience, l'ambassadeur de la République populaire de Chine au Sénégal, Li Zhigang.
Lors de cette rencontre, le président de l'Assemblée nationale a invité la Chine à accompagner activement les nouvelles autorités dans la mise en œuvre du programme de transformation « Sénégal 2050 », porté par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en vue de bâtir un Sénégal prospère, souverain et inclusif.
Le président El Malick Ndiaye a fait cette plaidoirie hier, mercredi 11 juin, alors qu'il recevait en audience le nouvel ambassadeur de la République populaire de Chine au Sénégal, son excellence monsieur Li Zhigang. Dans une note transmise à notre rédaction, l'Assemblée nationale a souligné que cette rencontre a constitué une occasion privilégiée d'échanger sur les perspectives de renforcement des relations bilatérales entre le Sénégal et la Chine, avec un accent particulier mis sur les volets parlementaire, économique et technologique.
« Le président El Malick Ndiaye a souhaité la bienvenue à monsieur l'ambassadeur et a souligné la vitalité et la solidité du partenariat sino-sénégalais, illustré par une coopération dynamique dans les domaines des infrastructures, de l'économie, des technologies et des échanges humains. Il a mis en lumière l'impact structurant des investissements chinois dans le développement économique du Sénégal, tout en saluant la qualité constante des relations diplomatiques et sociales entre les deux nations », renseigne cette source.
La note précise que son excellence monsieur Li Zhigang, en poste à Dakar depuis avril 2025, a salué l'excellence des liens d'amitié et de coopération qui unissent les deux pays. « Il a réaffirmé l'engagement indéfectible de la Chine à accompagner le Sénégal dans ses efforts de développement, à travers un partenariat fondé sur la confiance, la solidarité et le respect mutuel. »
L'ambassadeur Li Zhigang a également exprimé sa volonté d'initier, dans une perspective de renforcement des liens interparlementaires, un programme d'échanges et de concertation entre parlementaires et experts chinois, à travers l'organisation d'un cycle de séminaires dans les quatorze régions du pays. Cette initiative vise à favoriser un dialogue mutuellement enrichissant sur les grands enjeux globaux et les priorités de développement partagé.