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7 juin 2025
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
CONSTRUIRE UNE ÉCONOMIE FORTE PAR LA CLASSE MOYENNE
"C’est cette classe qui dynamise l’économie en assurant une consommation régulière, en soutenant le secteur privé et en contribuant à l’impôt, ce qui permet à l’État d’investir dans les infrastructures et les politiques sociales."
Le développement économique d’un pays repose sur la structuration d’une classe moyenne forte, moteur essentiel de la croissance et de la stabilité sociale. C’est cette classe qui dynamise l’économie en assurant une consommation régulière, en soutenant le secteur privé et en contribuant à l’impôt, ce qui permet à l’État d’investir dans les infrastructures et les politiques sociales.
1. Une augmentation du salaire minimum à 500 000 FCFA est possible
En analysant la masse salariale actuelle du Sénégal, on constate qu’il serait théoriquement possible de fixer le salaire minimum des fonctionnaires à 500 000 FCFA par mois sans dépasser le budget salarial annuel.
Actuellement, la masse salariale publique avoisine 1 413,964 milliards FCFA par an pour 167 218 fonctionnaires.
Si chaque fonctionnaire percevait un minimum de 500 000 FCFA par mois, cela nécessiterait 1 006,3 milliards FCFA par an, soit une somme inférieure à la masse salariale actuelle.
Ainsi, l’ajustement des grilles salariales permettrait d’améliorer le pouvoir d’achat des agents publics sans compromettre l’équilibre budgétaire de l’État.
2. Quels avantages pour l’économie et la société ?
Un relèvement du salaire minimum aurait des impacts économiques et sociaux significatifs :
Renforcement du pouvoir d’achat → Plus de consommation, stimulant ainsi le secteur privé.
Augmentation des recettes fiscales → Plus d’achats et d’impôts indirects, renforçant les finances publiques.
Dynamisation des investissements privés → Un marché intérieur plus attractif pour les entrepreneurs.
Réduction des inégalités et de la pauvreté → Amélioration des conditions de vie des travailleurs.
Moins de pression sur l’État pour les aides sociales → Une population plus autonome économiquement.
En somme, cette réforme s’inscrit dans un modèle de développement où la prospérité de la population favorise la prospérité de l’État et du secteur privé.
3. Comment rendre cette augmentation effective ?
Pour que cette mesure soit viable et durable, il faut adopter une approche progressive et stratégique :
-Réorganisation des dépenses publiques → Identifier les postes budgétaires où des économies peuvent être faites (réduction du train de vie de l’État, lutte contre la corruption, meilleure gestion des subventions).
-Valorisation de la productivité dans la fonction publique → Instaurer des critères de performance pour justifier l’augmentation salariale.
-Appui au secteur privé → Encourager l’entrepreneuriat et la création d’emplois bien rémunérés pour soutenir l’augmentation générale des salaires.
-Réformes fiscales intelligentes → Élargir l’assiette fiscale en taxant mieux les secteurs porteurs et en réduisant l’évasion fiscale.
-Soutien à l’industrialisation et à la production locale → Réduire la dépendance aux importations pour stabiliser l’économie.
4. Gérer les résistances et minimiser les tensions sociales
Un tel changement peut susciter des résistances, notamment de la part des employeurs privés, des décideurs économiques ou des institutions financières. Voici comment anticiper et gérer ces résistances :
-Dialogue social permanent → Associer syndicats, patronat et société civile pour une transition harmonieuse.
-Mise en place d’un plan progressif → Augmenter le salaire minimum par paliers pour éviter un choc économique brutal.
-Accompagnement du secteur privé → Aider les entreprises à s’adapter par des incitations fiscales et des mesures d’appui à la compétitivité.
-Communication transparente → Expliquer clairement les bénéfices de la réforme pour toute la société.
5. Un modèle économique souverain et inclusif
Cette politique salariale ne peut être efficace que si elle s’inscrit dans un projet global de transformation économique, basé sur :
L’autosuffisance alimentaire et énergétique pour réduire les pressions économiques externes.
Une monnaie locale complémentaire pour stimuler la production et la consommation nationale.
L’investissement massif dans le capital humain (formation, innovation, recherche).
Le Sénégal a tous les atouts pour réussir cette transformation : une démocratie stable, des ressources naturelles abondantes, un tissu économique en expansion et une population dynamique. Il suffit d’une volonté politique forte et d’un sursaut collectif pour bâtir un pays prospère, souverain et socialement juste.
LES PAYS DE L’AES RAPPELLENT LEURS AMBASSADEURS ACCRÉDITÉS EN ALGÉRIE
En réaction à la destruction d’un drone militaire malien par les autorités algériennes, le Collège des Chefs d’État de l’AES a pris cette décision. La Confédération dénonce un acte qualifié d’irresponsable et contraire au droit international.
Le Collège des Chefs d’État de l’AES a décidé, en réponse à l’incident survenu à Tinazaouatène, de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités en Algérie. Cette décision fait suite à la destruction par l’Algérie d’un drone de l’armée malienne, un acte que l’AES juge comme une violation grave du droit international, selon un communiqué publié le 6 avril 2025.
Dans ce texte, les responsables de la Confédération AES expriment une condamnation ferme de ce « geste irresponsable » qu’ils attribuent au régime algérien. Ils soulignent que cet acte va à l’encontre des relations historiques et fraternelles entre les peuples de la Confédération et celui de l’Algérie.
L’AES rappelle également à l’Algérie l’importance cruciale de la lutte contre le terrorisme pour la stabilité de la région, insistant sur le fait que cet engagement est un principe fondamental pour l’organisation. En conclusion, l’AES appelle l’Algérie à adopter une attitude plus constructive et à contribuer activement à la paix et à la sécurité dans la région.
PÉTROSEN DÉMANTÈLE TERANGA NAVAL SERVICES POUR DÉRIVE DANS L’ACTIONNARIAT
Initialement créée pour participer à la sécurisation des champs pétroliers et gaziers du Sénégal, la société TNS vient de connaître un tournant important.
La société Teranga Naval Services SA (TNS), initialement créée pour participer à la sécurisation des champs pétroliers et gaziers du Sénégal, vient de connaître un tournant important.
Le Directeur général de Pétrosen Holding, Alioune Gueye, a pris la décision de « démanteler » l’actionnariat de cette structure, suite à des révélations sur une domination étrangère dissimulée dans sa gouvernance. Selon les informations rapportées par le journal Libération, TNS, présentée comme une entreprise devant servir d’instrument pour promouvoir le privé national sénégalais, aurait en réalité été structurée au profit d’un mystérieux partenaire stratégique français, Philippe Jaunard, jusque-là inconnu du grand public. Ce dernier aurait bénéficié d’un pouvoir disproportionné au sein de la société, au détriment des intérêts nationaux.
Fin d’une gouvernance opaque dominée par un partenaire étranger
L’affaire remonte à fin 2023, lorsque TNS s’était vue accorder une autorisation exclusive de 25 ans pour fournir des navires de patrouille destinés à la sécurisation des installations pétrolières et gazières du pays. Une opération cadrée dans la stratégie de contenu local prônée par l’État, qui prévoyait une participation de 51 % de Pétrosen Holding dans le capital de TNS. À terme, 17 % de cette part devaient être cédés au secteur privé sénégalais, afin de faire de l’entreprise un véritable champion national dans le domaine stratégique de la sécurité maritime.
Cependant, cette ambition a été sérieusement dévoyée. TNS, sous son modèle initial, s’est éloignée de son objectif de servir les intérêts locaux. Devant cette dérive, Alioune Gueye a donc décidé de remettre les compteurs à zéro et de revoir entièrement la structuration de l’entreprise, conformément aux directives des nouvelles autorités en place. L’objectif : recentrer TNS sur le privé sénégalais, en garantissant une gouvernance transparente, équitable et réellement tournée vers la souveraineté économique. Une décision importante qui marque une volonté claire de l’État de reprendre le contrôle sur les secteurs sensibles liés à l’exploitation des ressources naturelles, tout en respectant les principes de contenu local et de développement endogène.
BLOCAGE DANS LA DÉLIVRANCE DES CARTES DE PRESSE
Une situation préoccupante que le député Guy-Marius Sagna a décidé de porter devant le ministre de la Communication, alors que des problèmes de financement seraient à l’origine du blocage.
La délivrance des cartes nationales de presse est à l’arrêt depuis plusieurs mois, suscitant frustration et incompréhension au sein de la profession. De nombreux journalistes, ayant pourtant déposé leur dossier depuis plus d’un an, restent sans nouvelles de ce précieux sésame professionnel.
Face à cette situation jugée préoccupante, le député Guy-Marius Sagna a décidé de porter la voix des professionnels des médias auprès des autorités. Il a officiellement interpellé le ministre de la Communication, exigeant des explications claires sur l’origine de ce blocage persistant ainsi qu’un calendrier précis pour le rétablissement du processus.
En attendant une réponse formelle du ministère, quelques éléments d’explication commencent à émerger. D’après les informations obtenues par le journal Source A, le blocage serait lié à un problème de financement. La Commission chargée de la délivrance, dirigée par le journaliste Daouda Mine, s’appuie sur une partie de l’Aide à la presse pour financer l’impression des cartes.
Or, cette subvention annuelle de l’État, destinée à soutenir le secteur médiatique, n’a pas été versée en 2024, et son absence se prolonge en 2025. Une situation qui paralyse totalement le processus, malgré les frais de dossier de 10 000 FCFA versés par chaque demandeur, et le respect des critères exigés pour l’obtention de la carte.
Sans ces ressources financières, la Commission dit ne pas être en mesure de procéder à l’impression des documents, laissant ainsi de nombreux professionnels dans l’attente. Une attente d’autant plus lourde qu’elle affecte l’exercice de leur métier, dans un contexte où la carte de presse reste un outil essentiel de reconnaissance et de légitimation.
LE MOUVEMENT «THIES D’ABORD» CORRIGE LE MAIRE BABACAR DIOP
L’affaire du train des industries Chimiques du Sénégal (iCS) qui a récemment tué un enfant de 8 ans à Thiès a fait couler beaucoup d’encre et de salive
L’affaire du train des industries Chimiques du Sénégal (iCS) qui a récemment tué un enfant de 8 ans à Thiès a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Dr Babacar Diop Maire de thiès avait brandi des menaces contre l’entreprise minière, n’excluant pas d’interdire la circulation des trains dans la ville. Mais le mouvement «Thiès d’abord» a ramé à contre-courant, en s’insurgeant contre ces menaces. Pour Habib VITIN Président du mouvement, l’urgence, c’est d’aller vers des mesures préventives pour juguler cette problématique.
Après sa présentation de condoléances à la famille du jeune garçon Malick Niang âgé de 8 ans, tué par un train des Industries Chimiques du Sénégal (ICS), Dr Babacar Diop a réitéré ses menaces contre l’entreprise minière. C’est ainsi qu’il a affiché toute sa disponibilité à accompagner la famille dans une procédure judiciaire. Et le jour de la korité, il était allé beaucoup plus loin, en n’excluant pas de prendre un arrêté interdisant la circulation des trains dans la ville, si toutes les normes de sécurité n’étaient pas respectées. Mais le mouvement «Thiès d’abord» n’approuve pas du tout la démarche du Maire Ababacar Diop.
Pour Habib Vitin Président du mouvement, il est trop facile de pointer du doigt un seul acteur, alors que cette tragédie estle résultat d’un manque de responsabilité partagé entre les exploitants des rails et les municipalités de Thiès. Face à ce drame, dit-il, «nous constatons avec regret que le Maire de la ville de Thiès cherche à se dédouaner totalement de ses responsabilités, en pointant uniquement du doigt les sociétés exploitantes des lignes ferroviaires. A ses yeux, cette attitude est non seulement déplorable, mais aussi elle témoigne d’une gestion municipale qui refuse d’assumer ses obligations en matière de sécurité. «Thiès, ville historique et carrefour ferroviaire, doit s’adapter aux exigences de souveraineté des rails, mais aussi de sécurité moderne. Dans de nombreuses villes du monde, la cohabitation entre le chemin de fer et la mobilité urbaine est structurée autour d’infrastructures adaptées», fait-il remarquer.
D’après lui, Thiès ne peut plus être une ville où la circulation ferroviaire constitue une menace constante pour ses habitants, et la modernisation des infrastructures est devenue un devoir de protection collective et un enjeu de sécurité publique. Au-delà de l’émotion, il ajoute que ce drame soulève une fois de plus la lancinante question de la sécurité des passages à niveaux à Thiès. Il est inconcevable et à la limite inacceptable que faute d’application de mesures préventives sécuritaires aux normes, que des vies humaines continuent d’être fauchées. D’où, à l’en croire, la nécessité de mettre en œuvre des mesures préventives pour juguler cette problématique. Et pour ce faire, il s’empresse d’ajouter : «il ne s'agira pas d'engager un bras de fer avec les sociétés qui exploitent les rails, mais plutôt de se pencher, avec l'ensemble des acteurs, sur cette problématique. En lieu et place d'un arrêté d'interdiction sans effets sur la circulation de ces trains, la ville de Thiès devrait, d'un commun accord entre les communes (Nord, Est et Ouest), dans le cadre d’une intercommunalité agissante avec l’autorité ferroviaire en charge de la gestion du patrimoine, ériger des barrières de protection et des passerelles le long des voies afin de maximiser la sécurité des populations.
Entre populisme et de bras de fer, le maire de la ville ferait mieux en s’alignant avec pertinence à cette dynamique de relance de l’activité ferroviaire tant convoitée par les nouvelles autorités et l’économie de ce pays». Pour les mesures correctives, il a également noté la nécessité pour les différents maires de mobiliser des auxiliaires ou volontaires de sécurité qui, aux heures de pointe, pourront être pré-positionnés sur les axes réputés accidentogènes. Il cite également la mise en place d’infrastructures sécurisées telles que les passerelles pour piétons, les barrières aux passages à niveaux pour les voitures, par les équipes municipales de la ville, en parfaite collaboration avec les sociétés ferroviaires. «Le maire, dans un environnement intercommunal bien organisé, serait le premier garant de la sécurité dans cette grande agglomération. Il dispose de pouvoirs de réglementation et d’aménagement pour anticiper et prévenir ces drames. Pourquoi, depuis son accession à la ville de Thiès, il n’a pas engagé de programme de sécurisation des passages ferroviaires qui deviennent des points de bouchons pour la circulation ? Pourquoi attendre un drame pour parler des ICS alors qu’il aurait dû, depuis longtemps, imposer un dialogue avec les autorités en charge du ferroviaire et ces sociétés?» a-t-il déploré.
Au regard de toutes ces considérations, le mouvement «Thiès d’abord» est d’avis qu’audelà des condoléances, «cette tragédie ne peut rester sans conséquences pour les ICS et les mairies de la Ville de Thiès. La famille du défunt a droit à une réparation juste et digne, car elle est victime d’un système qui ne sécurise pas les citoyens». Et pour que cela ne se reproduise, il a exigé le recensement des passages ferroviaires dangereux et les points critiques dans la ville, le lancement d’un programme de construction de passerelles aux endroits stratégiques, l’installation de barrières automatiques, de signalisations lumineuses et sonores aux intersections et le renforcement de la sensibilisation des populations par des supports visuels sur les risques liés aux passages à niveaux non gardés.
LE PRIX DU KILOWATT HEURE VA PASSER DE 117 A 60 FCFA
L’annonce est du ministre de l’énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop qui était l’invité de l’émission «en vérité» de RSI. Une bonne nouvelle pour les Sénégalais même s’il faut être un peu patient !
Le prix de l’électricité au Sénégal connaîtra une baisse de près de 60 f. L’annonce est du ministre de l’énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop qui était l’invité de l’émission «en vérité» de RSI. Il a révélé que le prix du kilowatt heure (KWh) va passer de 117 FCFA à 60 FCFA, soit une baisse de 57 francs.
Une bonne nouvelle pour les Sénégalais même s’il faut être un peu patient ! Il s’agit de la baisse du prix de l’électricité qui va passer de 117 à 60 F CFA. Selon le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, cette baisse de 57 F CFA sera effective après les réformes structurelles du secteur lancées il y a quelques mois. «Nous avons lancé une étude sur le plan de production de la Senelec 2025-2040. Cette étude vise à évaluer les besoins de la société en termes de production et d’infrastructures. Elle permettra d’identifier les leviers pour baisser les coûts», a fait savoir Birame Soulèye Diop invité de RSI. En cours depuis 4 mois, ce processus de réforme a déjà connu 17 réunions techniques, notamment pour discuter des révisions tarifaires en faveur des ménages à faibles revenus. Cette réduction est présentée comme une solution conjoncturelle, en attendant des réponses plus structurelles avec pour objectif final l’accès universel à l’électricité.
A en croire le ministre, cette baisse annoncée du KWh s’inscrit dans une réforme globale du secteur énergétique. Elle repose sur une rationalisation de la gestion, une optimisation des coûts de production et une amélioration de l'efficacité des infrastructures. «Nous voulons éliminer les dépenses inutiles et rendre la gestion plus saine», a précisé Birame Soulèye Diop, soulignant l’importance de l’efficacité énergétique dans la stratégie nationale.
Une bonne nouvelle pour les Sénégalais même s’il faut être un peu patient ! Il s’agit de la baisse du prix de l’électricité qui va passer de 117 à 60 F CFA. Selon le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, cette baisse de 57 F CFA sera effective après les réformes structurelles du secteur lancées il y a quelques mois. «Nous avons lancé une étude sur le plan de production de la Senelec 2025-2040. Cette étude vise à évaluer les besoins de la société en termes de production et d’infrastructures. Elle permettra d’identifier les leviers pour baisser les coûts», a fait savoir Birame Soulèye Diop invité de RSI.
En cours depuis 4 mois, ce processus de réforme a déjà connu 17 réunions techniques, notamment pour discuter des révisions tarifaires en faveur des ménages à faibles revenus. Cette réduction est présentée comme une solution conjoncturelle, en attendant des réponses plus structurelles avec pour objectif final l’accès universel à l’électricité. A en croire le ministre, cette baisse annoncée du KWh s’inscrit dans une réforme globale du secteur énergétique. Elle repose sur une rationalisation de la gestion, une optimisation des coûts de production et une amélioration de l'efficacité des infrastructures. «Nous voulons éliminer les dépenses inutiles et rendre la gestion plus saine», a précisé Birame Soulèye Diop, soulignant l’importance de l’efficacité énergétique dans la stratégie nationale.
Le ministre s’est également exprimé sur les contrats pétroliers et gaziers. À ce jour, le Sénégal compte trois contrats majeurs dont celui avec Woodside, sur le projet pétrolier de Sangomar, le projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim), partagé avec la Mauritanie et Forteza, sur un autre gisement gazier. Le coût d’investissement pour Sangomar étant à 3 800 milliards de FCFA, tandis que celui de GTA s’élève à 4 800 milliards, soit presque l’équivalent du budget national de 2023. Pour ce qui est des retombées, il annonce que les deux pays (Sénégal et Mauritanie) se partagent 70 millions de MSKF (millions de pieds cubes de gaz) dans le projet GTA, soit 35 millions chacun. M. Diop a précisé que ce volume permettrait seulement d’alimenter une centrale à gaz de 150 MW. Or, pour atteindre une baisse durable du coût de l’électricité, le Sénégal a besoin d’environ 300 millions de M SKF. C’est pourquoi, dira-t-il, notre pays est en pleine négociation, via Petrosen et le ministère, pour obtenir ce volume supplémentaire.
A rappeler que le Sénégal n’a pas encore commencé la commercialisation de son gaz.
L’UEMOA RENFORCE SA GOUVERNANCE ET SON INCLUSION FINANCIERE
La première réunion ordinaire du conseil des ministres de l’UEMOA au titre de l’année 2025 s’est tenue à Dakar avant-hier. il a été question du rapport sur la situation économique et monétaire de la BCEAO, l’examen du document cadre de politique
La première réunion ordinaire du conseil des ministres de l’UEMOA au titre de l’année 2025 s’est tenue à Dakar avant-hier. il a été question du rapport sur la situation économique et monétaire de la BCEAO, l’examen du document cadre de politique ainsi que l’analyse de la stratégie régionale d'inclusion financière dans l’UEMOA. Au titre de la Cour des comptes de l'UMOA, le conseil s’est prononcé sur le projet de règlement portant approbation des comptes financiers des organes de l'union au titre de l'exercice 2023.
Réunis dans la capitale sénégalaise pour leur première session ordinaire de l’année, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont adopté une série de décisions stratégiques visant à renforcer la résilience économique de la région et à favoriser une croissance inclusive et durable. En effet, les travaux du Conseil ont permis d’adopter le rapport sur la situation économique et monétaire de l’UEMOA au 31 décembre 2024. Le document met en lumière le dynamisme de l’activité économique, avec des perspectives encourageantes en matière de croissance et de maîtrise de l’inflation. Ce rapport constitue désormais une référence majeure pour l’orientation des politiques économiques des États membres. L’autre décision importante porte sur l’adoption du document-cadre de stratégie régionale d’inclusion financière. Ce plan quinquennal vise à faciliter l’accès aux services financiers pour toutes les franges de la population, en particulier les plus vulnérables. Il met l’accent sur l’éducation financière, la protection des consommateurs et l’innovation responsable, dans l’optique de bâtir un secteur financier robuste, équitable et durable. Le Conseil a également désigné l’Autorité macro-prudentielle de l’UEMOA, qui sera chargée de définir et mettre en œuvre un cadre de surveillance destiné à prévenir les risques systémiques au sein de l’Union. En parallèle, les membres ont appliqué les dispositions de l’article 68 des statuts de la BCEAO, renforçant la gouvernance du Comité de politique monétaire de la Banque centrale.
Selon le Président Adama Coulibaly, l'approbation des comptes 2024 de la BCEAO, ainsi que des comptes de la BOAD (Banque Ouest-Africaine de Développement), témoigne de la volonté d’assurer une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques. En outre, le Conseil s’est également penché sur la situation de la position intérieure de l’Union, en appelant à une démarche concertée entre la BCEAO et les États membres pour la résorber progressivement. Au titre de la Commission de l’UEMOA, les membres du Conseil ont donné un avis favorable à l’adoption d’un projet d’Acte additionnel relatif au pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité. Ce texte vise à renforcer la discipline macroéconomique et à favoriser l’harmonisation des politiques publiques au sein de l’espace communautaire. Enfin, la Cour des comptes de l’UEMOA a vu ses comptes 2023 approuvés, marquant un nouveau jalon dans le processus de redevabilité et de transparence financière des organes de l’Union.
DYNAMISME DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE AU SEIN DE L’UNION
Le Président du conseil des ministres s’est également félicité de la consolidation de l'activité économique mondiale marquée par une baisse de l'inflation dans la plupart des régions du monde. Au sein de la zone, l'activité économique est restée dynamique. Alors que la croissance économique est estimée à 6,2% en 2024, après 5,3% en 2023. Un dynamisme qui, selon Adama Coulibaly, a été porté par l'accélération de la production dans les secteurs extractifs, manufacturiers et agricoles. À l'instar des autres régions du monde, le taux d'inflation est ressorti en baisse à 2,9% au 4 mai 2024 contre 4,1% le trimestre précédent. Un recul qu’il impute principalement à l'atténuation des pressions sur la crise des produits alimentaires.
Concernant la situation budgétaire, il relève une baisse du déficit global comprise à 5,1% du PIB à fin décembre 2024 contre 6,2% un an auparavant. Le profil des échanges extérieurs des pays de l'Union s'est amélioré en 2024. Le déficit du monde courant est ressorti à 6,4% du PIB après 9,4% en 2023 en relation avec la bonne orientation des termes d'échange et la hausse des ventes d'hydrocarbures à l'étranger. On note également le retour de certains États membres sur les marchés internationaux des capitaux.
UN EXCEDENT DE 13,9 MILLIARDS DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
Abordant le point sur les transactions financières, Adama Coulibaly annonce un seuil global de la balance des paiements excédentaires de 13,9 milliards. Toutefois, il annonce de bonnes perspectives au titre de l’année 2025 notamment une progression du PIB à 6,3% impulsée notamment par la bonne tenue des productions agricoles extractives et manufacturières. Le taux d'inflation devrait ressortir en baisse à 2,7% en 2025 en raison de la détente des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers importés. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire devra s'établir à 3,7% en lien avec la poursuite par les États des efforts de consolidation budgétaire. Concernant le secteur extérieur, le sort global de la balance des paiements devrait ressortir à 1702,3 milliards en 2025 en lien avec l'amélioration continue des termes de l'échange, la hausse des productions agricoles et pétrolières dans la région, ainsi que la mobilisation de ressources à l'extérieur par les États membres.
CE SONT CEUX QUI ONT TUÉ QUI ONT VOTÉ LA LOI DE MARS 2024
Lors d’une visite de courtoisie rendue ce week-end à Massamba Diop, président du mouvement MASLA, le ministre Birame Soulèye Diop s’est prononcé sur les questions de l’heure, notamment la gestion des affaires publiques, la loi interprétative de l’amnistie
Lors d’une visite de courtoisie rendue ce week-end à Massamba Diop Président du mouvement MASLA, le Ministre Birame Soulèye Diop s’est prononcé sur les questions de l’heure, notamment la gestion des affaires publiques, la loi interprétative de l’amnistie. Sur ce sujet, il a indiqué que le PASTEF a rejeté dès le départ cette loi, pour la simple raison que le champ d’application n’était pas clair, concernant surtout les auteurs de crimes, de tortures. et au finish, d’après lui, «ce sont ceux qui ont tué qui ont voté la loi de mars 2024».
Se prononçant ce week-end à Thiès sur l’actualité brûlante, le Ministre Birame Soulèye Diop n’a pas été tendre avec le régime du Président Macky Sall. Selon lui, tout le monde sait ce qui s'est passé au Sénégal pendant la période visée par la loi d’amnistie, sous la signature du pouvoir du Président Macky Sall. Le seuil critique était tel, à son avis, que les sénégalais n'osaient même plus se parler au téléphone, y compris les chefs religieux. Il en déduit que c’est donc un Etat, dont le devoir absolu est d'assurer la sécurité des Sénégalais, qui les menaçait à tel point que personne n'avait plus confiance en son prochain et les liens téléphoniques se faisaient via WhatsApp et Telegram, pour échapper à la machine de répression aveugle et gratuite du régime du Président Macky Sall. En ce qui concerne la loi d'amnistie de mars 2024, il souligne: «à défaut d'être bien renseignés sur son champ d'application, nous l'avons dès le départ rejetée, malgré nos 2 000 militants qui croupissaient dans les prisons et dont beaucoup n'avaient absolument rien fait. Il fallait donc qu'ils nous disent clairement si les auteurs de crimes, de tortures, seraient couverts par cette loi». Selon lui, Aïssata Tall Sall qui défendait le projet devant l’Assemblée Nationale avait clairement indiqué que la torture ne faisait pas partie du champ d'application, mais sans en exclure les auteurs de crimes.
D’après lui, PASTEF était prêt à voter pour, mais à condition qu'il soit clairement établi que les auteurs de crimes, de torture, ne soient pas concernés. Mais il se désole du fait que cette loi visait à effacer définitivement, tout ce qui s'était passé durant cette période. Et c'est ce qui justifie à ses yeux le refus de PASTEF, opposition d'alors, de voter, d'autant plus que plus de 80 personnes ont été tuées et il est d'une nécessité urgente d'identifier les auteurs et de rendre justice aux victimes. «Finalement, aucun député de PASTEF n'avait voté cette loi. Ce sont ceux qui ont tué qui l'ont voté pour se protéger», a-til précisé. Si la loi était abrogée, personne ne pouvait plus être poursuivie dans le cadre de cette affaire d'où, à l'en croire, cette initiative d'interprétation, pour permettre que justice soit faite. Et désormais, cette question est réglée après le vote, etil souligne que tous ceux qui ont tué, torturé, seront poursuivis, quelle que soit leur bord politique, leur identité, etc. En ce qui le concerne personnellement, il déclare : «je circule actuellement avec deux libertés provisoires (LP), suite à des emprisonnements pour des raisons fallacieuses, et je veux être jugé pour que tout soit clair».
Sur cette question de l'amnistie, il s'est également braqué contre Thierno Alassane Sall, l'un des plus grands pourfendeurs de l'interprétation de la loi. C'est pour dire qu'il n'avait même pas daigné présenter ses condoléances aux familles, qu'il fait semblant aujourd'hui de défendre. «C'est parce qu'il a adopté la posture d'une personne fumiste», a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'une journée de prières avait été organisée à Bignona, à la mémoire des disparus, mais c'est Macky Sall et son gouvernement qui avaient demandé aux familles de ne pas y aller. Birame Soulèye Diop a par ailleurs dressé un tableau sombre de la situation économique du pays, suite à l'état des lieux fait dans le cadre du code de transparence dans la gestion des affaires publiques.
Selon lui, cette situation était prévisible, concernant notamment la falsification des chiffres, car déjà en 2018, Ousmane Sonko avait déposé une plainte auprès du Fonds Monétaire International (FMI), estimant que les chiffres donnés à l'époque par le gouvernement étaientfaux. Ce qui, d'après lui, vient d'être confirmé par les chiffres de la Cour des Comptes. Il ajoute que ces chiffres laissent apparaître une dette de 18 000 milliards entre 2019 et 2024. Et quand le Président Diomaye mettait en place un programme de redressement économique de 18 000 milliards de Fcfa sur 5 ans, soit le même montant, cette dette n'était pas encore connue. Malgré cette situation difficile et inconfortable, il renchérit que le président de la République est parvenu à éponger la dette laissée par le Président Macky Sall pour le monde rural sur 4 ans, et il ne reste maintenant que celle de 2025. Il raconte également que des gens qui avaient gagné des marchés de construction d'écoles avaient surfacturé les coûts ; et pris la main dans le sac, ils ont reconnu un surplus de 30 milliards de Fcfa et accepté d'augmenter le nombre d'écoles.
A l'hôpital le Dantec, il révèle qu'une réduction du nombre de lits a été découverte et tous les correctifs nécessaires ont été faits. Sur le plan de l'énergie, il a soufflé que des opérateurs ont signé des conventions de vente d'électricité à la Senelec à 42 Fcfa le kWh/h. Mais devant le refus des autorités, ils ont accepté le prix de 32 Fcfa le kWh/h, ce qui s'est traduit par une économie de 92 milliards sur la durée du projet. Pour toutes ces raisons, il indique que les interrogations suspectes autour de l'avenir du pays sous le magistère du Président Bassirou Diomaye Faye sont distillées par des gens de très mauvaise foi.
Le Ministre Birame Soulèye a tenu ces propos à l’occasion de la visite de courtoisie rendue Massamba Diop, Président du Mouvement pour l’Action Sociale, la Liberté et l’Alternance (MASLA), figure montante de la vie politique à Thiès et un des plus lourds alliés de la coalition PASTEF, dans la zone Nord.
Par Fatou Warkha SAMBE
NOUS NE DEMANDONS PAS DEUX ANS DE CONGÉ MATERNITÉ
L’idée que l’émancipation des femmes consiste à arrêter l’allaitement maternel n’a jamais fait partie des revendications féministes, ni au Sénégal ni ailleurs. Cette affirmation est dangereusement manipulatrice
Lorsque nous avons découvert une vidéo du député Amadou Bâ revenant sur la volonté qu’ils avaient exprimée dans leur programme, d’accorder deux ans de congé maternité aux femmes, ses propos ont immédiatement suscité notre inquiétude. Cette réaction est d’autant plus légitime que ce même député est à l’origine de la loi interprétative sur l’amnistie, votée récemment au Sénégal. Il est donc légitime de s’interroger sur la cohérence de ses prises de position et de rappeler que la précision dans les termes est indispensable, surtout lorsqu’on aborde des enjeux aussi cruciaux que les droits des femmes. Lorsqu’une même personne, investie d’un tel pouvoir législatif, utilise des termes confus et idéologiquement chargés sur des sujets aussi sensibles que les droits des femmes, il devient plus qu’important d’être précis sur les mots et les concepts. Selon lui, ce programme serait contesté par des «groupuscules» opposés à ce que les femmes retournent au foyer. Pour se défendre, il affirme que cette proposition était soutenue par des statistiques de l’Unicef qui montreraient une hausse de la mortalité infantile entre 1 et 2 ans. Sans achever sa phrase, il déclare ensuite : «Au début, elles avaient dit que l’émancipation de la femme, c’était d’arrêter l’allaitement maternel.» Toujours dans ses propos, il ajoute : «Mais après des années, ils se sont rendu compte que cela a causé beaucoup de malheurs, surtout concernant la santé de la mère et de l’enfant.» Sans transition, il poursuit : «C’est pour cela qu’elles ont recommencé l’allaitement.» Ainsi, il évoque l’exemple d’une députée européenne qui allaite en plein Hémicycle.
Et il conclut : «Ce que cela renseigne, c’est que si on n’est pas solide, surtout vous les femmes, il y a un groupuscule qui veut nous empêcher de faire ce que nous voulons au nom des normes de l’Occident, alors que nous n’avons pas les mêmes civilisations.» Ces propos sont extraits de son intervention lors d’une conférence religieuse organisée pendant le Ramadan à Thiès, sur le thème des droits des femmes. Inutile de préciser que la salle était remplie de femmes. Comme toujours, lorsqu’il s’agit de gagner l’empathie des femmes, on assiste à une mise en scène stratégique qui repose sur la division : diviser pour mieux briller. Opposer les féministes à «la femme ordinaire», flatter certaines pour mieux discréditer d’autres, instrumentaliser la maternité pour mieux contrôler. Cette stratégie, vieille comme le monde, ne vise pas l’émancipation des femmes, mais leur encadrement silencieux. Comment ne pas réagir face à de tels propos ? D’autant plus qu’ils viennent d’un représentant de la République qui prétend agir pour le bien-être des enfants tout en invisibilisant les réalités des femmes. Avant de critiquer la posture de ce qu’il nomme «groupuscule», il aurait dû se documenter sérieusement. Car la question du congé maternité est une préoccupation majeure bien plus qu’il ne semble le percevoir, lui, l’honorable député.
Derrière le mot «maternité», ce n’est pas le bienêtre des femmes qu’on protège, mais un modèle familial figé, assigné et profondément déséquilibré. Bâ semble mélanger deux concepts essentiels : le congé maternité et l’allaitement exclusif. Il évoque la question de l’allaitement dans le même souffle que celle du congé maternité, sans faire de distinction entre ces deux pratiques qui, bien que liées, n’ont pas les mêmes implications. Le congé maternité est une période de repos accordée à la mère pour qu’elle puisse récupérer après l’accouchement et s’occuper de son enfant. Il est important de souligner que l’allaitement exclusif ne dépend pas uniquement du congé maternité, mais plutôt du choix de la mère en fonction de ses capacités, de sa situation personnelle et professionnelle. L’allaitement exclusif, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), consiste à nourrir un bébé uniquement avec du lait maternel pendant les six premiers mois de sa vie. Il ne faut pas confondre le droit à l’allaitement et le droit au congé maternité, qui sont deux aspects différents des droits des femmes.
L’idée que l’émancipation des femmes consiste à arrêter l’allaitement maternel n’a jamais fait partie des revendications féministes, ni au Sénégal ni ailleurs. Cette affirmation est dangereusement manipulatrice. Elle déforme délibérément les luttes féministes, qui ont toujours porté la reconnaissance des besoins des femmes. A aucun moment, les féministes n’ont prôné l’arrêt de l’allaitement comme moyen d’émancipation. Ce que nous défendons, c’est le droit de chaque femme à choisir en toute liberté et conscience. Des propos de ce genre détournent l’attention des véritables enjeux : l’absence de politiques sociales cohérentes, le manque de structures d’accueil pour la petite enfance, l’isolement des mères, l’absence de congé paternité adapté et le refus d’associer les hommes aux responsabilités parentales. Les féministes ne sont pas opposées à l’allaitement : elles sont opposées aux injonctions, et cela fait toute la différence.
Il avance que l’arrêt de l’allaitement a été une erreur commise dans le passé, en se référant à des exemples dans les pays occidentaux. Il est pourtant important de rappeler que si une campagne de promotion de l’allaitement exclusif a vu le jour dans plusieurs pays, y compris au Sénégal, ce n’est pas pour corriger une prétendue «erreur féministe», mais pour répondre à des enjeux de santé publique. Dans les années 1970 à 1990, la baisse de l’allaitement maternel dans certains pays, notamment sous l’influence du marketing agressif des laits artificiels, a conduit à une augmentation de la mortalité infantile. L’Unicef et l’Oms ont alors lancé l’Initiative hôpitaux amis des bébés (Ihab) pour promouvoir l’allaitement exclusif comme mesure de santé publique, et non comme choix idéologique imposé.
Il est intéressant de noter que, dans l’exemple qu’il donne, Amadou Bâ semble prôner des pratiques occidentales tout en critiquant l’influence de l’Occident. Cette incohérence traduit une vision sélective et utilitariste de la culture, selon ce qui arrange son discours. L’allaitement en public, qu’il cite comme exemple, est en réalité une pratique défendue par les mouvements féministes pour garantir le droit des femmes à nourrir leur enfant sans stigmatisation.
Au Sénégal, le congé maternité est actuellement de 14 semaines dont 8 après l’accouchement. Cette durée est insuffisante, tant pour le bien-être de l’enfant que pour celui de la mère. Elle ne permet pas de concilier efficacement travail et maternité, surtout dans un contexte où peu d’entreprises disposent de crèches ou de dispositifs de soutien adaptés. Nous ne demandons pas deux ans de congé maternité. Ce que nous réclamons, ce sont six mois, en cohérence avec les recommandations de l’Oms, et l’intégration de crèches dans les espaces professionnels. Deux ans de congé, tel que proposé, pourrait au contraire nuire aux femmes : recul professionnel, stigmatisation, mise à l’écart dans les promotions. Ce n’est pas protéger les femmes que de les éloigner de l’espace public. C’est renforcer l’idée qu’elles ne peuvent pas être à la fois mères et professionnelles. Dans le monde, très peu de pays proposent un congé maternité de deux ans. Et lorsque c’est le cas, il s’agit souvent de congés parentaux partagés, étalés sur une longue période, parfois faiblement indemnisés et rarement réservés exclusivement aux femmes. Par exemple, en Estonie ou en Bulgarie, les politiques permettent aux parents de rester à la maison jusqu’aux deux ans de l’enfant, mais dans une logique de flexibilité et de partage des responsabilités parentales entre les deux parents. Ces dispositifs sont accompagnés d’un système de crèches, de congés paternité renforcés et de mesures pour garantir le retour à l’emploi. Dans aucun de ces contextes, il n’est question d’exclure les femmes durablement du monde professionnel au nom de la maternité.
Proposer deux ans de congé exclusivement pour les femmes, sans réforme globale du système de protection sociale et sans implication des pères, revient à renforcer leur assignation domestique et à ralentir leur avancement professionnel. C’est une régression, pas une avancée. S’il s’agissait réellement de donner des droits aux femmes, comme le prétend le député, il aurait commencé par garantir ce qui est déjà recommandé par les instances de santé internationale et adopté par d’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire : six mois de congé maternité. Ce choix serait bien plus cohérent avec les besoins des femmes, avec les exigences de l’allaitement exclusif et avec une vision progressiste du travail des femmes. Cela demanderait aussi de repenser l’organisation du travail autour des réalités de la parentalité, plutôt que de maintenir les femmes dans des rôles figés au nom d’un prétendu bien-être de l’enfant. Défendre les droits des femmes, ce n’est pas les éloigner de l’espace public sous prétexte de maternité. C’est leur garantir des choix, du temps, du soutien et de la reconnaissance. Ce que nous demandons, ce ne sont pas des faveurs, mais des droits. Clairs. Effectifs. Respectés.
Les travailleurs de la pêche observent un arrêt de travail
Le syndicat des travailleurs de la Pêche et de l'Aquaculture du Sénégal (SYTRAPAS) poursuit son combat contre les difficultés auxquelles sont confrontés ses membres. Dans un communiqué parvenu à « L’As », Omar Dramé annonce un arrêt de travail de 48h renouvelables à partir du 14 avril. Il dénonce les retards de paiement des indemnités qui, à leurs yeux, plongent les travailleurs dans un désarroi total. Les syndicalistes imputent la responsabilité de ces lenteurs administratives entre les ministères des Pêches, des Finances et la Primature. « Cette situation inexplicable, inacceptable et inadmissible ne peut plus prospérer. En plus de cela, nous sommes acculés au quotidien par les banques qui, pendant presque 4 mois, ne parviennent plus à recouvrer leurs dettes. Mais aussi des loyers et la scolarité de nos enfants non régularisés », dénonce Omar Dramé interpellant directement les autorités chargées du règlement de ces primes de trouver des solutions immédiatement afin qu’ils puissent entrer dans leurs droits. Il demande surtout l'accélération de la signature du décret de sécurisation de ces indemnités, qui est introduit dans le circuit depuis le mois de juin 2024.
Violent incendie au marché Sandaga, samedi
Un violent incendie s’est déclaré au marché Sandaga, à Dakar, dans la nuit de samedi à dimanche. La boutique la plus touchée par les flammes est celle du célèbre commerçant Mor Talla «Sandaga», connu pour ses prix accessibles. Les sapeurs-pompiers ont eu des difficultés à maîtriser les flammes qui ont également atteint un immeuble mitoyen. Ces incendies sont récurrents dans les marchés au Sénégal.
Un individu retrouvé pendu à la cité des Nations unies
Les populations de la Cité Nations unies de Golf Sud ont eu une peur bleue. Pour cause, la découverte du corps d’un individu dans une maison en construction. Selon nos sources, l’homme décédé nommé Tony ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Il a été retrouvé mort pendu. Pour le moment, les circonstances du décès restent inconnues même si certaines personnes parlent d’un suicide. La Police de Golf Sud a ouvert une enquête après avoir fait auparavant une réquisition pour l’évacuation de la dépouille dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie.
Arrestation d’un comptable
Interpellé pour coups et blessures volontaires, l’agent comptable G. Sow devra avoir des arguments solides pour convaincre le juge. Déféré au parquet par la police des Parcelles assainies, il est reproché au mis en cause d’avoir roué de coups de poing une marchande de puces de téléphone parce qu’il s’est senti berné au cours de la transaction. Un acte qu’il va regretter. Car la dame F. Ndiaye a été sauvée de justesse par un passant qui l’a transportée à son domicile jusqu’à ce que les membres de sa famille viennent pour l’acheminer au centre de santé Nabil Choucair puis à l’hôpital Idrissa Pouye pour des soins intensifs. F. Ndiaye a déposé une plainte à la police contre le mis en cause. Ce dernier sera interpellé. Il déclare avoir agi sous l’emprise de la colère face au refus de la vendeuse de reconnaître son forfait. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet pour coups et blessures volontaires.
Un voleur ligoté et lynché à mort à Rufisque
C’est l’illustration parfaite d’une justice populaire. Une scène de violence qui s’est déroulée ce samedi au quartier Darou Rahmane de Rufisque. Des jeunes ont ligoté entre deux poteaux électriques un voleur avant de le lyncher à mort. La victime n’est pas encore identifiée, d’après seneweb. Mais une enquête est ouverte par la police centrale de Rufisque.
Un conducteur traîne un policier sur plusieurs mètres
Furieux d’être arrêté par un policier pour un contrôle de routine, le conducteur P. A. Fall a foncé sur lui avant de prendre la fuite. Le flic qui s’est agrippé sur le véhicule a été traîné. Il s’en est sorti avec des blessures. M. Fall qui croyait avoir échappé ne savait pas que les limiers le recherchaient activement. Il a été appréhendé par les hommes du Commissaire Abdou Sarr qui l’ont tout bonnement acheminé au poste de police. Employé par une société de transport, il a reconnu les faits mais déclare avoir fui car ne détenant pas de licence de transport avant de présenter ses excuses. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet pour refus d’obtempérer, délit de fuite et mise en danger de la vie d’autrui commis sur un agent dans l’exercice de ses fonctions.
Lenteur dans la confection de la carte nationale de presse
Le député Guy Marius Sagna continue d’acculer le gouvernement avec des questions écrites. Il a interpellé le ministre de la Communication, Alioune Sall, sur la lenteur dans la confection de la carte nationale de presse. Le parlementaire a reçu plusieurs complaintes des acteurs de la presse relatives à la lenteur dans la délivrance des cartes nationales de presse. A l’en croire, certains disent avoir déposé depuis plus d'une année et ils n'ont toujours pas reçu leur carte. Et pourtant ils disent avoir donné 10 000 FCFA de frais de dépôt. M. Sagna demande au ministre de s’expliquer sur ces lenteurs. Il souligne que le problème est que dans le même temps, ces journalistes n'arrivent pas à assurer la couverture de certains événements comme le défilé du 04 avril ou des conférences de presse du gouvernement car les organisateurs refusent de considérer le récépissé de dépôt qui leur a été délivré en attendant et exigent une carte de presse. Quand cette situation sera-t-elle réglée afin de faciliter à nos concitoyens l'exercice de leur profession ? interroge-til.
Livreur indélicat
Après avoir reçu une moto des mains de S. Thiam pour transport moyennant un versement journalier de 5 000 francs, le livreur M. Guèye s’est tout bonnement volatilisé dans la nature. Sur ce, son employeur a mené des investigations et a appris que l’agent indélicat a trouvé refuge à la cité Mixta. M. Thiam part à sa recherche pour l’alpaguer et le conduire sous bonne escorte à la police des Parcelles assainies. Les limiers découvrent que le mis en cause détenait par devers lui un comprimé d’Ecstasy. Ce qui va motiver son défèrement au parquet pour abus de confiance et détention aux fins d’usage de la drogue Ecstasy.
Sensibilisation de la sécurité routière pour les conducteurs des deux roues
En marge de la 8e édition de la compétition de motos au Sénégal, l’Horizon Riders club a tenu un panel sur la sensibilisation sur la sécurité routière et l’impact des deux roues sur le développement du pays. D’après le président de l’organisation, Papa Mamour Ndiaye, cette initiative vise à accompagner l’État dans la lutte contre les accidents dont sont victimes les conducteurs des deux roues. « On constate que le taux d’accident des deux roues est élevé, et il impacte la plupart des jeunes qui en font un gagne-pain. On pense à ces genres d’initiatives pour sensibiliser les conducteurs sur le code de la route », affirme Papa Mamour Ndiaye. Il encourage dans la même dynamique l'Etat de continuer à régulariser les motos. Cela permettra, à ses yeux, de mieux identifier les conducteurs et surtout de renforcer la sécurité routière des deux roues. Le président de l’Horizon Riders club demande à l’Etat de revoir comment les équipements non homologués comme des casques atterrissent sur les marchés. Il en a profité pour plaider pour la construction d’un circuit pour accueillir les compétitions des motards.
La Première dame invite la jeunesse à bâtir un Sénégal propre
La journée internationale «zéro déchet» 2025 a été célébrée hier, à l’école publique élémentaire de Warang (commune de Malicounda, Mbour). À cette occasion, la première dame Marie Khone Faye, invitée d’honneur, a lancé un vibrant appel à la jeunesse pour bâtir un Sénégal propre. Marie Khone Faye a encouragé les enfants à devenir les ambassadeurs de l’environnement auprès de leurs familles et voisins. Elle a souligné que l’implication de la jeunesse est essentielle pour une gestion durable des déchets et la protection de la santé publique. Elle croit profondément que l’éducation est la clé de tous les changements et les enfants ont montré aujourd’hui qu’il ne suffit pas de ramasser, mais aussi de trier les déchets pour en faciliter la récupération et le recyclage. Elle compte sur les enfants pour bâtir un Sénégal plus propre et faire de l’école un lieu d’éco-citoyenneté et de civisme. Mme Faye invite les élèves à bannir le geste de jeter des emballages, sacs plastiques ou gobelets partout. Les élèves de l’école ont réservé un accueil chaleureux à la première dame. Ce choix symbolique de l’établissement s'explique par sa réputation d’être l’un des plus propres de la commune. L’école est citée en exemple grâce à sa politique environnementale innovante, désormais en cours d’implémentation dans toute la commune. Une initiative originale y a vu le jour : des bidons personnalisés, portant le nom des élèves les plus impliqués, sont découpés et fixés aux arbres. Chaque élève a la responsabilité de vider son bidon une fois rempli d’ordures, contribuant ainsi activement à la propreté de l’école.
Le textile engendre 2 à 8% des émissions de gaz à effet de serre
La représentante résidente du système des Nations unies au Sénégal, Aminata Maïga, a attiré l’attention sur un autre secteur très polluant : la mode. A l'en croire, chaque année, la production textile est responsable de 2 à 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et consomme environ 215 000 milliards de litres d’eau. Chaque seconde, l’équivalent d’un camion-poubelle rempli de vêtements est incinéré ou mis en décharge. Ces chiffres alarmants soulignent l’urgence d’adopter des pratiques durables. Au Sénégal, la gestion des déchets textiles est un défi majeur, a-t-elle souligné. Elle a plaidé pour une économie circulaire fondée sur le recyclage, la réutilisation et une consommation textile responsable. Le maire de Malicounda, Maguette Sène, a rappelé que cette initiative s’inscrit pleinement dans le programme communal de propreté, en cohérence avec la politique nationale «Setal sunu gox». Dans ce cadre, l’école la plus propre est chaque année récompensée et une pépinière a été créée au collège du village de Mballing pour fournir des arbres destinés au reboisement des établissements scolaires.