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5 juin 2025
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LE VIBRANT HOMMAGE DE YOUSSOU N'DOUR À AMADOU BAGAYOKO
Le parcours extraordinaire d'Amadou et Mariam, des débuts modestes jusqu'à la reconnaissance internationale, reste gravé dans la mémoire de You qui les avait découverts avant leur célébrité
La disparition d'Amadou Bagayoko, membre du célèbre duo musical "Amadou et Mariam", a suscité de nombreux hommages à travers le monde. Parmi eux, celui de Youssou N'Dour, qui s'est exprimé avec émotion sur cette perte immense.
"Je pense que le monde entier pense à Mariam", a déclaré N'Dour, évoquant l'épouse d'Amadou avec qui il formait ce duo iconique. "C'était la moitié d'Amadou", a-t-il ajouté, soulignant la profonde complicité du couple.
Le chanteur sénégalais, qui avait rencontré le duo "avant même leur grand succès" lors d'un festival qu'il avait organisé à Dakar, garde le souvenir d'artistes "d'une gentillesse extraordinaire" et d'un "côté naturel extraordinaire".
Pour Youssou N'Dour, Amadou et Mariam représentent "les ambassadeurs de la musique africaine" dans le monde entier. Il qualifie la disparition d'Amadou de "lourde perte pour l'Afrique, pour le monde entier, pour la musique".
De sa relation avec le couple, l'artiste sénégalais retient surtout "l'amitié" et "l'amour", ainsi que "ce fin sourire" d'Amadou. Il salue également leur parcours bâti "avec dignité" qui a inspiré de nombreux artistes africains.
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LES ADIEUX D'AMADOU À MARIAM
Le célèbre duo "Amadou et Mariam" perd sa moitié masculine. Dans un témoignage bouleversant, l'épouse raconte ses ultimes instants avec celui qui fut son guide, son amour et son partenaire musical depuis près d'un demi-siècle
Amadou Bagayoko, guitariste et chanteur malien du célèbre duo "Amadou et Mariam", est décédé vendredi dernier à l'âge de 70 ans des suites d'une maladie. Dans un témoignage émouvant, son épouse Mariam Doumbia a raconté les derniers instants passés aux côtés de celui qui partageait sa vie depuis leur rencontre en 1976 à l'Institut des jeunes aveugles de Bamako.
"J'ai pris sa main, j'ai dit à Amadou 'il faut me parler'", confie Mariam en larmes. "Il m'a répondu 'madame, tout ce que tu dis, j'entends'." Ce furent ses dernières paroles avant que son état ne se détériore rapidement.
Malgré une hospitalisation d'urgence à la clinique Pasteur, les médecins n'ont pu que constater le décès. "Le docteur a dit qu'il est parti", raconte Mariam, bouleversée. "Je suis restée seule, je vais rester seule dans ma vie."
Le couple, surnommé "le couple aveugle du Mali", avait conquis la scène internationale avec des tubes comme "Dimanche à Bamako" ou "Je pense à toi", mélangeant musiques traditionnelles maliennes et sonorités modernes. Leur carrière commune s'étendait sur plus de quarante ans.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
ABDOULAYE ELIMANE KANE OU LA MÉMOIRE DENSE DE BEAUTÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - La philosophie « sauvage », riche de 400 pages, est un formidable témoignage de l’histoire du Sénégal du XXème siècle, de la culture peule et de la pensée philosophique africaine dans une démarche globale et plurielle
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Plonger dans les mémoires d’Abdoulaye Elimane Kane est un vrai délice, une véritable immersion littéraire au sens plein du terme. Récit autobiographique, le livre est aussi un formidable témoignage de l’histoire du Sénégal du XXème siècle, de la culture peule et de la pensée philosophique africaine dans une démarche globale et plurielle. Un vrai délice donc ! Car au-delà des qualités esthétiques et littéraires, la voix d’Abdoulaye Elimane Kane est truculente, profonde, universelle, drôle et jamais prétentieuse. Abdoulaye Elimane Kane nous entraîne sur le chemin de sa vie fascinante, de l’enfance à Dakar et sur les rives du fleuve Sénégal, puis de l’âge adulte, celui de l’université Cheikh Anta Diop jusqu’en France, une véritable épopée « nomade » qui nous offre des images vives de notre histoire, de notre culture.
Abdoulaye Elimane Kane possède de grandes qualités de conteur, l’histoire particulière qui est la sienne est aussi la nôtre tant il sait enrichir sa langue dans des détails qui nous emportent sur des terres lointaines mais pourtant si familières, celles de l’enfance, de la vallée du fleuve Sénégal, du Fouta Tooro, des quartiers de Dakar ou encore l’exploration des berges parisiennes, autant de lieux épiés et croqués avec une précision confondante. Tous les endroits qu’Abdoulaye Elimane Kane traverse, il les habite pleinement et les trace avec sa plume de belle manière, à la fois sensible, captivante et pittoresque.
Homme de lettres, de culture et de philosophie, Abdoulaye Elimane Kane sait rendre passionnantes toutes choses dans ce récit, alternant entre ses souvenirs personnels et une histoire plus vaste de plusieurs territoires, de cultures multiples qui appellent à une réflexion absolue qui est de déchiffrer la nature de l’être, cet humain incarné par son environnement, son éducation, ses initiations intimes, ses voyages, ses choix, ses doutes et ses joies. Tout est profondément humanité au cœur de ce voyage littéraire et sincère. Avec une étonnante facilité, Abdoulaye Elimane Kane aborde de nombreux sujets qui imprègnent la culture sénégalaise : la dynastie des familles, les rapports sociaux, la religion, les castes, la spiritualité, les croyances, les traditions ancestrales, l’héritage colonial, les valeurs de justice, la vie politique, puis plus largement le savoir, l’éducation, la transmission, la mémoire, autant de problématiques qui nous questionnent inlassablement.
Ainsi nous pouvons parcourir ce livre comme un guide pédagogique qui dit notre histoire, notre géographie, notre société avec une parfaite acuité, une intelligence fine et une élégance dans le style qui nous révèle la générosité du regard d’Abdoulaye Elimane Kane.
Construit en deux parties, le récit est un formidable document qui nous permet de revivre les faits de l’histoire coloniale, de la période des indépendances et celle de notre société contemporaine. Si la première partie intitulée Le plaisir d’apprendre et d’enseigner, est tout un programme, où l’on suit les étapes de l’enfance, des études, de la vie universitaire et enseignante d’Abdoulaye Elimane Kane, la seconde, intitulée Les chemins de la vie, s’attarde plus volontiers sur la réflexion philosophique et politique, longuement murie par l’âge et l’expérience. Encore une fois, la grande Histoire rencontre l’intérieur de l’homme et c’est une alchimie littéraire qui nous séduit totalement.
Le début de la seconde partie, consacrée au nomadisme « naturel » d’Abdoulaye Elimane Kane et à la description des modes de déplacement au Sénégal, en Afrique, en Europe et en Asie sont comme autant de chroniques savoureuses du temps, des territoires explorés, de la société avec ses contradictions et ses tourments. En filigrane, il y est aussi question de son passé d’homme politique, de quelques aventures diplomatiques et d’échanges avec le vaste monde.
De ces nombreux déplacements qui forment comme des chemins de lumière sur la carte du globe, il reste un voyage qu’Abdoulaye Elimane Kane évoque avec délicatesse, c’est celui de la création littéraire. Il dit que le plus beau voyage reste celui de la pensée, de la fiction reconstruite à partir d’un réel fantasmé, de l’invention fondatrice des mondes, de ces terres inconnues qui se forment au gré de l’inspiration. Au fond, c’est aussi un récit qui possède des qualités poétiques car cette descente au cœur de notre culture, d’un temps qui a disparu, laisse des images symboliques dans notre regard de flâneur littéraire.
Pour le long chapitre consacré à la politique, là aussi nous nous retrouvons dans un moment d’histoire particulièrement vif, ponctué de faits détaillés qui permettent de mieux comprendre la vie politique sénégalaise et plus particulièrement la période du mandat d’Abdou Diouf. De ses responsabilités ministérielles, Abdoulaye Elimane Kane dresse un portrait toujours honnête et enthousiaste révélant un homme portant infatigablement des valeurs de justice et le sens de la république.
La philosophie « sauvage » riche de 400 pages se termine par l’évocation de l’asthme chronique dont souffre Abdoulaye Elimane Kane et de ses nombreuses contraintes. Cela lui permet d’évoquer les frontières de l’inconscient humain entre le plaisir et l’ennui, le désespoir et l’euphorie, les racines et l’identité, la vie et la mort, l’histoire singulière et universelle des hommes.
L’univers littéraire d’Abdoulaye Elimane Kane est si riche, si puissant que rien ne vous empêche de (re)lire ses ouvrages de fiction qui tracent aussi de très beaux et émouvants voyages.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
Philosophie « sauvage ». La vie a de longues jambes, éditions Sénégal L’Harmattan, collection Mémoires et Biographies, N°14, Dakar, 2014
Sur le terrain diplomatique comme sur les pelouses, le patron de la FSF vient de subir sa plus cuisante défaite. L'homme qui a mené le Sénégal vers son premier titre continental se retrouve aujourd'hui isolé sous le nouveau régime
(SenePlus) - À la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF) depuis 2009, Augustin Senghor traverse actuellement une période difficile. Sa récente défaite électorale au sein des instances internationales met en lumière des relations complexes avec les nouvelles autorités sénégalaises, comme le rapporte Jeune Afrique dans une analyse approfondie de la situation.
Le 12 mars dernier, Augustin Senghor a subi un revers cinglant lors de l'élection des représentants africains au conseil de la FIFA. Avec seulement treize voix récoltées, il a été éliminé dès le premier tour du scrutin, comme le souligne Jeune Afrique. Les conséquences ne se sont pas fait attendre : "Le lendemain, il décidait de démissionner de son poste de 1ᵉʳ vice-président de la Confédération africaine de football (CAF), qu'il occupait depuis mars 2021", précise le magazine panafricain.
Pour justifier cette décision tout en conservant son siège au Comité exécutif de l'instance, Senghor avait déclaré sans ambages : "Je ne peux pas continuer à diriger des gens qui m'ont battu dans les urnes". Une phrase qui reflète l'amertume du dirigeant face à ce qu'il considère comme un manque de loyauté au sein même de l'organisation continentale.
Si certains observateurs pointent un manque d'entretien de ses réseaux africains, l'absence de soutien franc des autorités sénégalaises n'est pas passée inaperçue. Comme le note JA, "il n'a pas reçu un soutien franc et massif des autorités, contrairement à d'autres candidats africains pour un poste à la FIFA très convoité".
L'enjeu dépassait pourtant largement la simple ambition personnelle du dirigeant. Avec une rémunération annuelle de 240 000 euros par an pour un mandat de quatre ans, ce poste représente également "une manière de renforcer l'influence d'un pays, notamment sur son continent d'origine", rappelle le magazine.
Ferdinand Coly, ancien international sénégalais, confirme cette lecture dans les colonnes du journal : "Ce n'est pas l'entente parfaite. Je n'inventerais rien en disant que les rapports entre Senghor et l'ancien régime, incarné par Macky Sall, étaient plus fluides. Et je ne vous apprendrais rien non plus en vous disant qu'au Sénégal, mais pas seulement, le politique a tendance à regarder de près les affaires du football."
Le "camouflet Cissé", comme le qualifie Jeune Afrique, illustre parfaitement cette détérioration des relations. Le 2 octobre 2023, le départ d'Aliou Cissé, sélectionneur des Lions de la Teranga depuis février 2015, avait été "perçu comme relevant d'une décision politique".
Alors que la Fédération souhaitait prolonger le contrat du technicien champion d'Afrique en 2022, Khady Dième Gaye, ministre des Sports, avait annulé cette prolongation, "officiellement en raison des résultats en baisse et des critiques d'une partie des supporters".
Un dirigeant de club cité par Jeune Afrique affirme : "Tout le monde avait bien compris que cela venait d'en haut, c'est-à-dire du chef de l'État [Bassirou Diomaye Faye] ou de son entourage. La ministre n'aurait jamais pris cette décision toute seule."
Cette source anonyme pointe également les affinités politiques passées du président de la FSF : "Il est de notoriété publique que Senghor était proche de Macky Sall, sans pour autant être membre du parti présidentiel [...] Alors, évidemment, quand un nouveau pouvoir arrive, les choses peuvent changer."
Les relations se sont encore tendues en août 2024, lorsque la ministre des Sports a demandé des comptes à Augustin Senghor concernant les bilans financiers de l'équipe nationale pour 2022 et 2024. Face à cette requête, le président de la FSF avait répondu par écrit en rappelant à Khady Dième Gaye "que les budgets de ces compétitions sont arrêtés par les services du ministère des Sports, soumis au ministère des Finances, et exécutés exclusivement et en totalité par le ministère de tutelle".
Malgré ces tensions, le bilan sportif d'Augustin Senghor à la tête de la FSF reste remarquable, avec cinq titres continentaux : la CAN en 2022, le Championnat d'Afrique des nations (CHAN), la CAN des moins de 20 ans et des moins de 17 ans en 2023, et cinq des six dernières CAN de beach-soccer.
À cela s'ajoutent les qualifications pour les Coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar, marquant le retour du Sénégal sur la scène mondiale après une longue absence.
Ferdinand Coly confirme ce constat : "C'est un excellent bilan sportif. Il y a aussi eu des améliorations au niveau des infrastructures, du championnat national. Mais les gens sont partagés : certains souhaitent qu'il continue, d'autres veulent du changement."
Alors que l'élection à la présidence de la FSF est prévue pour août prochain, l'avenir d'Augustin Senghor reste incertain. D'après Jeune Afrique, "des rumeurs laissaient entendre qu'Augustin Senghor n'avait pas l'intention de briguer un cinquième mandat". Toutefois, le magazine précise que "l'intéressé ne s'est jamais exprimé officiellement sur la question".
Dans ce contexte politique tendu, et malgré un bilan sportif éloquent, la question se pose : Augustin Senghor parviendra-t-il à maintenir son influence sur le football sénégalais face à un nouveau pouvoir qui semble déterminé à marquer sa différence avec le précédent régime ?
par Salla Gueye
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LE CIRQUE DES NOUVEAUX ILLUMINÉS
Cette mise en scène où des hommes, alignés derrière un imam, prient en wolof, avec les sourates du Coran traduites approximativement, voire de façon risible, et des gestures frôlant l'irrespect, interroge sur l'évolution religieuse dans ce pays
Les images choquantes et dégradantes qui déferlent sur les réseaux sociaux n’ont échappé à personne : une scène grotesque où des hommes, alignés derrière un imam, prient en langue wolof.
Cette mise en scène où les sourates du Saint Coran sont traduites de manière approximative, voire risible, et accompagnées de gestuelles qui frôlent l’irrespect, interroge profondément sur l’évolution de la religion dans notre pays. Cette farce religieuse, loin d’être une exception, s’inscrit dans une série d’événements qui témoignent d’une tendance inquiétante au Sénégal : l’exploitation du divin par des individus sans scrupules, prêts à tout pour asseoir leur pouvoir et se faire une place sous le soleil des croyants. Ce n’est donc pas la première fois que de telles scènes surgissent, mais cette fois-ci, l’humiliation semble aller plus loin. Il y a quelques années, une autre scène tout aussi dérangeante a fait la une : des individus vêtus de blanc, membres d’une secte menée par un certain Habib Diawané, avaient été arrêtés en plein « tawaf » autour de la Grande mosquée de Touba. Les exemples de tels « illuminés » sont nombreux au Sénégal : Zeyda Zamane, Omar Diop, Al Hassan Mbacké Rouhou Lahi Daba de Kolda… des faux prophètes qui ont tous tenté de se frayer un chemin dans la sphère publique avec des discours creux et des promesses aussi fallacieuses qu’absurdes.
Tous ces prétendus envoyés de Dieu ont voulu briser les fondements mêmes de notre foi, en s’attaquant à la pureté des enseignements du Saint Coran. Ces nouveaux prédicateurs ne respectent rien de sacré. Ils se réapproprient la foi à leur manière, pour mieux manipuler une population souvent en quête de réponses face aux difficultés de la vie quotidienne avant d’être démasqués au grand jour. Le cas Koukandé, cet illusionniste devenu célèbre sur la toile grâce à ses prétendus pouvoirs mystiques, en est un exemple parfait. Cet homme, qui avait juré de fendre l’Atlantique un premier jour de l’an, a vu ses ambitions démasquées et ses escroqueries mises à jour. Mais même après sa condamnation, son nom continue d’être associé à un culte de la personnalité sur les réseaux sociaux. Ce n’est plus simplement une question de charlatanisme : il s’agit d’une manipulation médiatique, un cirque où la foi devient une marchandise à vendre. Aujourd’hui, un nouveau cap semble être franchi.
Avec la complicité de certains médias, Koukandé, toujours aussi insubmersible, semble s’aventurer dans un domaine encore plus dangereux : celui des chants religieux.
Dans une tentative pour s’attirer la sympathie des croyants, il s’attaque désormais à des hymnes sacrés, comme le « Xilaassu Zahab » de Seydi El Hadji Malick Sy, pour les altérer et les dénaturer. Cette manœuvre n’a rien de spirituel : c’est une tentative délibérée de manipuler les émotions des croyants, de « fendre » leur cœur pour mieux se faire une place dans leur esprit. Ce phénomène n’est pas seulement une menace pour la pureté de notre foi, mais il soulève également de nombreuses questions sur la responsabilité des autorités religieuses, des médias et de la société en général.
Pourquoi permet-on à ces individus de se dévoiler sous des airs de dévotion, alors que leurs actes et leurs discours ne sont que le reflet d’une manipulation éhontée de la croyance ? Qu’attendons-nous pour mettre fin à cette dérive qui transforme la foi en un business juteux pour des opportunistes sans scrupules ? Il est grand temps de se poser les bonnes questions, de revenir aux fondements de notre foi et de rappeler, avec force et conviction, que la religion n’est ni un spectacle, ni une marchandise à vendre. Il est urgent de protéger notre héritage spirituel et de mettre un terme à l’exploitation de la naïveté des croyants. Le Sénégal mérite mieux que ces charlatans, ces faux prophètes et ces faiseurs de miracles. Il est temps de rappeler que la foi, ce n’est pas un jeu.
DE L'AUTORITÉ PARENTALE
Une clarification pour les familles séparées au Sénégal : le parent ayant la garde des enfants après un divorce exerce pleinement la "puissance paternelle", permettant notamment les voyages sans autorisation de l'autre parent, selon le Garde des Sceaux
(SenePlus) - Dans une réponse officielle datée du 19 mars 2025, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a clarifié que le concept d'autorité parentale tel qu'il est généralement compris n'existe pas dans le dispositif législatif sénégalais.
Cette réponse fait suite à une question écrite posée le 30 janvier 2025 par la députée Marème Mbacke, membre du groupe parlementaire Pastef les Patriotes, qui s'inquiétait des difficultés rencontrées par les mères divorcées, notamment concernant les autorisations de voyage pour leurs enfants.
Selon le ministre, la législation sénégalaise ne reconnaît que la notion de "puissance paternelle". L'article 277 du Code de la famille confère cette puissance "conjointement au père et à la mère", précise le document consulté par SenePlus. Toutefois, son exercice est attribué au père durant le mariage.
En cas de divorce, la situation devient plus nuancée. Le Garde des Sceaux explique que "la puissance paternelle est exercée par celui des parents à qui la garde de l'enfant a été confiée par le juge, conformément à l'article 278 du Code de la famille."
Le courrier ministériel apporte une précision importante pour les mères divorcées : lorsqu'une mère obtient la garde de ses enfants suite à un jugement de divorce, elle exerce tous les attributs de la puissance paternelle sur l'enfant.
"De ce fait, elle peut en principe voyager avec l'enfant sans être tenue juridiquement de solliciter l'autorisation du père, sous la seule réserve, cependant, de respecter le droit de visite conféré au père par la décision de divorce", indique Ousmane Diagne.
Face à la demande de la députée qui suggérait une révision du Code de la famille pour remédier aux problèmes rencontrés par les mères divorcées, particulièrement celles vivant à l'étranger, le ministre estime qu'une telle révision "n'est pas nécessaire", considérant que le cadre légal actuel répond déjà à la préoccupation soulevée.
Cette clarification intervient dans un contexte où, selon la députée Mbacke, "certains hommes utilisent cette autorité comme une arme de guerre contre leur ex-épouse au point de nuire à leurs propres enfants en leur refusant sans raison la signature de l'autorisation parentale", créant des "conséquences graves particulièrement pour les enfants vivant avec leur mère à l'étranger."
QUAND TRUMP POUSSE L'AFRIQUE DANS LES BRAS DE PÉKIN
Victimes des nouveaux droits de douane américains allant jusqu'à 50%, plusieurs pays africains pourraient se détourner des États-Unis pour renforcer leurs liens avec la Chine, avertit l'économiste Carlos Lopes
(SenePlus) - La nouvelle offensive protectionniste américaine lancée par Donald Trump risque de redessiner la carte des alliances commerciales africaines, selon Le Monde. "On punit les partenaires engagés dans des relations commerciales plutôt ouvertes et favorables avec les États-Unis, ce qui ne fera qu'accélérer leur réorientation vers d'autres puissances commerciales, notamment la Chine", prédit Carlos Lopes, économiste bissau-guinéen et professeur à l'université du Cap.
Dans cette guerre commerciale mondiale, certains pays africains subissent des taxes particulièrement sévères : le Lesotho se voit imposer des droits de douane de 50%, Madagascar 47%, Maurice 40%, le Botswana 37%, l'Angola 32%, la Libye 31%, ainsi que l'Algérie et l'Afrique du Sud à 30%. Une politique qui, selon Carlos Lopes cité par Le Monde, "s'attaque aux pays qui ont un excédent commercial avec les États-Unis, sans tenir compte de leur niveau de développement ni de la structure de leurs économies".
Pour le Lesotho, petit royaume montagneux avec un PIB par habitant inférieur à 920 dollars en 2023, le coup est particulièrement rude. Donald Trump avait d'ailleurs qualifié ce pays de nation "dont personne n'a jamais entendu parler" lors d'une intervention au Congrès en mars.
L'avenir de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA), qui permet depuis 2000 à une trentaine de pays africains d'exporter vers les États-Unis en franchise de taxes, semble compromis. Ce dispositif doit expirer en septembre et "rares sont ceux à parier sur sa prolongation", indique Le Monde.
Face à cette situation, l'Afrique du Sud, principal exportateur africain vers les États-Unis, s'inquiète pour ses emplois, notamment dans le secteur automobile. Son président Cyril Ramaphosa a "aussitôt plaidé pour la négociation d'un nouvel accord commercial bilatéral mutuellement bénéfique", dans un contexte déjà tendu par des accusations américaines concernant une politique foncière prétendument anti-blanche.
L'impact économique direct devrait toutefois rester "limité" pour le continent selon David Omojomolo, analyste chez Capital Economics, cité par Le Monde. Les importations américaines en provenance d'Afrique, 39 milliards de dollars en 2024, équivalent à peine "à ce que les États-Unis importent du Canada en un seul mois". De plus, le pétrole, le gaz et certains minerais stratégiques sont exemptés de ces taxes.
Les effets indirects pourraient néanmoins être significatifs. Thomas Melonio, chef économiste de l'Agence française de développement, évoque dans Le Monde le risque d'une baisse des prix des matières premières et d'une "remontée des taux, ce qui aurait des conséquences sur la capacité des États africains à lever des capitaux".
Dans cette reconfiguration des relations commerciales, la Chine, qui dispose déjà "d'un net coup d'avance" sur le continent, apparaît comme le principal bénéficiaire potentiel de l'affaiblissement de l'influence américaine.
par DAOUDA MANÉ
L’ÉCOLE S’ENIVRE
L’école se soûle, se drogue. Depuis quelques années, journalistes, parents et autres acteurs ne cessent de dénoncer les pratiques malsaines qui s’introduisent pernicieusement dans les établissements scolaires
L’école se soûle, se drogue. Depuis quelques années, journalistes, parents et autres acteurs ne cessent de dénoncer les pratiques malsaines qui s’introduisent pernicieusement dans les établissements scolaires.
Après des substances alcooliques comme le « volet », le « zombie », etc., ce sont des produits émergents du tabagisme appelés « puffs » qui font leur entrée dans les écoles primaires. L’alerte a été donnée lundi 24 mars 2025 dans un groupe WhatsApp dont je fais partie. Et le cancérologue, le Dr Abdoul Aziz Kassé, d’alerter. « Tous, ces produits émergents du tabagisme encore appelés « puffs » sont entrés dans les écoles primaires. Certains peuvent contenir d’autres substances addictives (cannabinoïdes, volet, zombie). Il est temps de sonner la fin de la récréation avant que n’arrive le fentanyl (20 fois plus puissant que la morphine) », prévient-il. M. Kassé n’est pas le seul à s’inquiéter.
De nos jours, tous les parents le sont, tant nos enfants sont exposés à d’innombrables menaces aussi bien dans la rue que dans les écoles. L’école n’est en réalité que le prolongement de la société. Or, la nôtre est malade, au point que l’éducation de nos enfants devient une gageure. En effet, la circulation des produits psychotropes ne cesse de hanter. Car, de nombreuses études ont montré que la consommation de ces produits commence chez les jeunes dans les écoles. Selon l’enquête 2023 du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), au Sénégal, 40 % des 15-24 ans boivent systématiquement ou quasi-systématiquement de l’alcool lors des fêtes. La pratique se généralise jusque parmi les jeunes garçons et les jeunes filles. 21 % des garçons ont été ivres au cours du dernier mois contre 11 % des filles. Entre 1997 et 2007, près de 900 jeunes de 15 à 25 ans sont morts sur les routes, 3.300 ont été gravement blessés. (Cf. Senenews.com, mars 20123).
En 2019 déjà, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Unodc), dans une enquête sur la consommation de drogues et la santé chez les élèves des écoles secondaires du Sénégal auprès des jeunes âgés de 15 à 16 ans, en collaboration avec les ministères de la Santé, de l’Éducation et de l’Intérieur, montre que « 15 % des élèves ont déclaré avoir fumé des cigarettes ou bu de l’alcool dans leur vie, 7,8 % ont affirmé avoir consommé un tranquillisant ou un médicament antidouleur ». Toutefois, « les usages d’autres substances sont beaucoup moins fréquents. En effet, seuls 3,5 % des jeunes scolarisés de 15 et 16 ans déclarent avoir consommé une substance psychoactive autre que les cigarettes, l’alcool ou des médicaments. L’usage au cours de la vie de cigarettes s’élève à 9 % de l’ensemble des élèves de 15 et 16 ans enquêtés ».
Qu’à cela ne tienne. Même 1 %, c’est déjà trop, car les substances psychotropes comme l’alcool, les amphétamines, l’héroïne, la cocaïne sont considérés dangereux. Or, personne ne peut affirmer avec certitude qu’en dehors de l’alcool, ces substances ne circulent pas dans nos écoles. Expliquant sur son site https://gaeconseil.fr ce qu’est un produit psychotrope, Gae Conseil écrit que tous ces produits sont « susceptibles d’engendrer une dépendance physique et/ou psychologique dont les conséquences biopsychosociales peuvent être bien plus graves et dangereuses que les effets secondaires immédiats ». En d’autres termes, elles peuvent entraîner, outre les problèmes de santé (addiction), l’échec ou l’abandon à l’école et donc compromettre l’avenir de l’enfant et détruire l’espoir placé en eux par les parents qui ont consenti d’énormes sacrifices. Il est temps que les autorités prennent à bras-le-corps cette question en instaurant des règles strictes dans les écoles et en assainissant totalement l’environnement des écoles. En effet, comment lutter contre le phénomène en laissant nos écoles totalement envahies par toutes sortes de commerces sans que l’on sache ce qui est véritablement vendu dans ces lieux ?
SEYDI GASSAMA ALERTE SUR LES CONSÉQUENCES DES LICENCIEMENTS MASSIFS
Face à la série de licenciements dans les administrations et entreprises publiques, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal appelle l’État à renforcer l’accompagnement des travailleurs déflatés.
Le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, a exprimé sa profonde inquiétude face à la vague de licenciements touchant plusieurs agents des administrations et entreprises publiques. Dans une déclaration rendue publique ce samedi 05 avril 2025, il met en garde contre les effets dévastateurs de ces pertes d’emploi sur les droits humains fondamentaux.
« Le droit au travail est un droit humain. Sa privation a un impact direct sur la réalisation de nombreux autres droits économiques et sociaux, notamment le droit à la santé, à l’éducation, au logement et à l’alimentation », a-t-il affirmé.
Pour le défenseur des droits humains, le rôle de l’État est essentiel dans la création d’un environnement favorable à l’emploi, même s’il ne peut absorber toute la demande.
« L’État ne peut pas donner un emploi à tout le monde, mais il doit créer les conditions pour que chaque citoyen en âge de travailler puisse trouver un emploi », a souligné M. Gassama.
Il appelle les autorités à accompagner les personnes licenciées qui souhaitent se reconvertir dans l’entrepreneuriat. À cet effet, il recommande leur intégration dans les dispositifs existants d’appui et de financement tels que la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), le Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ), ou encore le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP).
« Il est impératif que le gouvernement facilite l’enrôlement des déflatés dans ces programmes pour leur offrir une seconde chance. »
Seydi Gassama conclut en rappelant que « la protection du droit au travail est un levier central pour assurer une société juste, équitable et prospère ».
LE MONDE DE LA MUSIQUE REND HOMMAGE À AMADOU BAGAYOKO
Plusieurs célébrités africaines de la musique ont salué la mémoire du chanteur et auteur-compositeur malien du duo Amadou et Mariam, décédé vendredi à Bamako, à l’âge de 70 ans.
Plusieurs célébrités africaines de la musique rendent hommage au chanteur et auteur-compositeur malien Amadou Bagayoko, du duo Amadou et Mariam, décédé vendredi à Bamako, à l’âge de 70 ans, tous saluant l’immense carrière de l’artiste et sa contribution comme ‘’ambassadeur’’ de la culture de son pays dans le monde.
Sidiki Diabaté a été l’un des premiers à réagir, relevant que le décès d’Amadou Bagayoko est ‘’une immense perte pour la musique malienne et africaine’’. ‘’C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de tonton Amadou Bagayoko, voix légendaire du célèbre duo Amadou et Mariam et icône de la musique malienne. Nous gardons en mémoire son héritage musical empreint de passion et d’humanisme’’, a écrit le musicien.
Le ministre malien de la Culture, Mamou Daffé, a exprimé sa « consternation », et salué la mémoire d’un artiste « engagé et rayonnant ».
Amadou et Mariam se sont rencontrés à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, établissement créé par l’Etat malien en 1973, tous deux ayant perdu la vue jeune. Ils créent une troupe musicale, puis un orchestre, avant de former leur duo en 1980, année de leur mariage. Dans les années 1970, Amadou Bagayoko intègre plusieurs formations importantes, dont les ‘’Ambassadeurs du Motel’’, groupe ayant compté dans ses rangs les Maliens Salif Keïta, Cheick Tidiane Seck, Idrissa Soumaoro, le Guinéen Manfila Kanté…
Oumou Sangaré, ‘’le cœur brisé’’, souligne qu’Amadou Bagayoko a été ‘’un pilier’’ de la musique malienne, ‘’un ambassadeur dont le talent a brillé dans le monde entier’’. ‘’Ta guitare et ta voix ont touché tant d’âmes, porté tant de messages de paix et d’espoir’’, a-t-elle dit, ajoutant : ‘’Nos chemins se sont croisés si souvent, partageant musique, rires et confidences. Je chérirai toujours ces instants privilégiés où nous parlions de notre amour pour le Mali et pour notre art’’.
‘’Avec Mariam, vous avez formé un duo légendaire qui a ouvert tant de portes pour nous tous, artistes maliens. Votre parcours, malgré les défis, restera une source d’inspiration éternelle. À ma chère Mariam et à toute la famille, je vous envoie toute ma force et mon amour dans cette douloureuse épreuve’’, a encore écrit Oumou Sangaré.
Le célèbre joueur de kora malien, Ballaké Sissoko, regrette la perte d’un ‘’ami’’, Amadou Bagayoko, ‘’la moitié rayonnante du duo Amadou et Mariam’’, estimant que ‘’sa musique ne s’éteindra jamais’’. ‘’Mes plus sincères condoléances à Mariam, à sa famille, à ses camarades de groupe et à tous ceux qui l’aimaient – au Mali et dans le monde entier. Que la terre lui soit légère. Sa musique continuera de résonner dans nos rues et dans nos cœurs. Merci Amadou pour la lumière que tu nous as apportée’’, a écrit Sissoko dans une publication sur sa page Facebook.
‘’Conteur de l’âme, des rêves et des amours du peuple malien’’
Le rappeur Mokobé s’est dit ‘’complètement dévasté’’, exprimant sa ‘’profonde tristesse’’ à l’annonce du décès du musicien, ‘’un artiste exceptionnel et une âme brillante’’, dont la musique a touché ‘’des millions de cœurs à travers le monde, apportant joie et inspiration’’. Pour lui, ‘’Amadou a su transmettre des émotions à travers ses mélodies, célébrant la richesse de la culture malienne et l’amour universel’’.
‘’Sa voix unique et son charisme resteront gravés dans nos mémoires. Nous nous souviendrons de lui non seulement pour son talent, mais aussi pour sa générosité et sa passion. En ces moments difficiles, nous nous unissons pour rendre hommage à sa vie et à son œuvre’’, a dit Mokobé, qui a publié sur sa page Facebook une photo de lui avec Amadou et Mariam.
La star sénégalaise Youssou Ndour a dit, sur le réseau social X : ‘’Je ne trouve même pas les mots justes pour parler d’Amadou Bagayoko, qui vient de nous quitter brutalement. Mes pensées à ma chère Mariam à qui je pense en ces moments difficiles. Je n’oublierai jamais son amitié’’.
Le chanteur congolais Fally Ipupa, qui préparait une collaboration avec le couple, a dit, dans sa réaction publiée sur Facebook, ‘’ne pas toujours arriver à croire que tu es parti’’. ‘’On a cette collaboration incroyable qui n’a même pas eu le temps de voir le jour’’, a-t-il ajouté, en présentant ses ‘’sincères condoléances à Tata Mariam’’.
Avec leur succès au Mali et au-delà des frontières, ils se donnent une popularité et deviennent des ambassadeurs de la musique de leur pays. Ils se servent aussi de leur notoriété pour contribuer à briser les barrières entre les personnes en situation de handicap et les autres. En 2004, leur cinquième album, ‘’Dimanche à Bamako’’, produit par Manu Chao, est triple disque de platine, gagne une Victoire de la musique en France, un BBC Award.
Le label de production Syllart Records, rappelant le passage d’Amadou Bagayoko au sein du groupe ‘’Les Ambassadeurs du Motel’’ de Bamako, souligne que le guitariste ‘’a su toucher le cœur de nombreux auditeurs dans le monde’’. ‘’Son héritage artistique, note Syllart, reste un trésor inestimable pour la culture musicale. À travers sa musique il a porté haut les couleurs du Mali, en racontant l’âme, les rêves et les amours de son peuple.’’