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5 juin 2025
DIOMAYE DÉVOILE SES RELATIONS AVEC MACKY
Tout en affirmant son "respect" pour l'ancien président, à qui il a même prêté l'avion présidentiel pour un pèlerinage, le chef de l'État a néanmoins évoqué des "manœuvres en coulisses" orchestrées par son prédécesseur
Le président Bassirou Diomaye Faye a fait une déclaration remarquée ce vendredi 4 avril lors de sa rencontre avec la presse concernant ses relations avec son prédécesseur Macky Sall.
"On ne cible personne, même pas le président Macky Sall pour qui nous avons beaucoup de respect", a affirmé le chef de l'État. "Malgré tout ce qui s'est passé, on s'est fait une accolade. Le cœur vide me concernant."
Le président a révélé avoir mis l'avion présidentiel à disposition de Macky Sall pour effectuer la Oumra (pèlerinage musulman), lui demandant même "de prier pour moi".
Tout en soulignant ces gestes de réconciliation, Diomaye Faye a toutefois laissé entendre que son prédécesseur pourrait encore être actif politiquement, déclarant : "Il est dans autre chose maintenant, et le pays avance, même si je sais qu'il mène quelques manœuvres en coulisses."
Ces déclarations interviennent dans un contexte où des questions persistent sur d'éventuelles poursuites judiciaires contre des responsables de l'ancien régime.
LE SÉNÉGAL PRÊT À FAIRE CAVALIER SEUL SUR LA QUESTION DU FCFA
Bassirou Diomaye Faye a évoqué ce vendredi 4 avril, l'hypothèse d'une sortie unilatérale du franc CFA, positionnant la souveraineté monétaire comme une condition d'émancipation économique complète
Dans son entretien avec la presse locale, le chef de l'État a rappelé que "tous les pays du monde disposent de trois principaux moyens pour financer leur économie : la fiscalité, l'endettement et la monnaie." Sans monnaie propre, le Sénégal se trouve privé d'un levier essentiel : "Si tu ne possèdes pas ta propre monnaie, tu ne peux pas avoir d'impact sur cet élément essentiel. Il ne nous reste donc que deux leviers."
Face à la lenteur du processus d'intégration monétaire de la CEDEAO, Diomaye Faye propose une solution intermédiaire. "Si l'UMOA tarde à obtenir l'aval de la CEDEAO, elle peut prendre l'initiative de créer une monnaie souveraine avec un nom, un symbole et des billets distincts," a-t-il suggéré, s'appuyant sur une étude approfondie menée par la BCEAO.
Le président appelle néanmoins à la prudence, évoquant des prérequis économiques indispensables, notamment "la stabilisation des agrégats macroéconomiques et le renforcement des capacités de production et d'exportation."
Tout en privilégiant actuellement une approche concertée avec ses partenaires régionaux, Diomaye Faye n'exclut pas une démarche unilatérale si nécessaire : "Si ça prend encore trop de temps, on se retirera pour avoir notre propre monnaie."
Le président met cependant en garde contre toute précipitation. « On ne peut pas, en seulement un an, dire à la CEDEAO que nous souhaitons sortir de sa monnaie ou à l’UMOA que leurs procédures n’avancent pas, et engager immédiatement un processus monétaire ».
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DAKAR DÉCOLONISE SES MUSÉES
De la Biennale de Dakar au Musée des Civilisations Noires, le Sénégal illustre l'essor culturel d'un continent qui réaffirme sa place sur la scène artistique internationale tout en questionnant son patrimoine spolié
À Dakar, le Musée Théodore Monod est au cœur d'une révolution culturelle qui redéfinit le rapport entre l'Afrique et son patrimoine artistique. Cet ancien Institut français d'Afrique noire, fondé en 1938 pendant la période coloniale, entreprend aujourd'hui un ambitieux projet de décolonisation de ses collections.
Le conservateur Malik Ndiaye, historien de l'art et spécialiste en études culturelles, transforme progressivement cette institution qui abrite près de 10 000 œuvres provenant de plus de 20 pays africains. "Comment questionner la mémoire du musée sur la base d'un patrimoine à visée coloniale mais qui reste un patrimoine africain ?" s'interroge-t-il.
Sa réponse est novatrice : ouvrir les portes du musée aux artistes contemporains africains, les invitant à dialoguer avec les collections ethnographiques héritées de l'époque coloniale. Cette approche a été particulièrement visible lors de la 14ème édition de la Biennale de Dakar, rendez-vous international majeur de l'art contemporain africain.
Des artistes comme le photographe sénégalais Ibrahima ont ainsi pu s'inspirer d'objets de la collection, tels qu'un tambour sabar traditionnel, pour créer des œuvres qui établissent des ponts entre passé et présent. "C'est un instrument visuel et sonore qui nous accompagne du début de la vie à la mort", explique l'artiste, qui fait dialoguer des photos historiques avec ses propres créations.
Le Camerounais Hervé Youmbi va plus loin en réalisant des masques hybrides contemporains inspirés des pièces du musée, mais destinés à retourner dans l'univers rituel. "C'est une manière symbolique de réparer cette cassure", affirme-t-il, en référence aux objets arrachés à leur contexte d'origine par les ethnologues coloniaux.
Cette démarche suscite l'intérêt international, notamment celui de Hartmut Dorgerloh, directeur du Forum Humboldt de Berlin : "Je suis fasciné par la pertinence des projets et des approches développés ici", confie-t-il.
Le Musée des Civilisations Noires, imposant édifice inauguré en 2018 avec le soutien financier de la Chine, s'inscrit également dans cette dynamique. Destiné à accueillir les biens artistiques et objets rituels autrefois spoliés des pays africains, il symbolise la volonté du continent de reprendre possession de son histoire culturelle.
Pour Malik Ndiaye, la décolonisation muséale est comparable à une "psychanalyse institutionnelle" : "Il faut que ces archives et ces collections puissent raconter leur propre histoire sans tabou, sans complaisance et sans aucun complexe."
Cette transformation des musées africains témoigne d'un essor culturel sans précédent sur le continent, favorisé notamment par les débats sur la restitution d'œuvres d'art pillées durant la période coloniale. L'Afrique rebat ainsi les cartes de la scène artistique internationale, affirmant sa place légitime dans l'histoire de l'art mondial.
PAR ASTOU THIAM
UN AN APRÈS, LE MAL EST PLUS PROFOND QUE LA PROMESSE
"Un an. C’est peu sur l’échelle du destin d’une nation, mais c’est assez pour sonder les premières rides d’un pouvoir qui se voulait renaissance."
Un an.
C’est peu sur l’échelle du destin d’une nation, mais c’est assez pour sonder les premières rides d’un pouvoir qui se voulait renaissance. Le 2 avril 2024, le Sénégal exultait. Les urnes avaient balayé l’ancien régime comme une marée qui emporte les coquilles vides d’une gouvernance lassée de son propre écho. L’espoir, en cette aube-là, ne se murmurait pas ; il tonnait. Le souffle du renouveau soulevait les voiles d’un peuple las, mais debout, regard rivé sur l’horizon.
Un président jeune, intègre. Un Premier ministre forgé dans la ferveur citoyenne. Un attelage inédit, sobre, presque ascétique, venu promettre ce que beaucoup n’osaient plus demander : la dignité. Le retour d’un État au service. D’une parole qui soigne, d’une gouvernance qui ne pille pas.
Mais gouverner, ce n’est pas marcher sur les cendres d’un ancien régime avec des sandales de promesses. C’est bâtir, dans la poussière, le frottement, la contradiction. Le président et son Premier ministre sont de bonne volonté, cela ne fait pas débat. Ils travaillent, ils essaient. Mais très vite, ils ont découvert que le pouvoir est un animal sauvage : il ne se dresse pas avec des principes seuls. Il exige du flair, de la patience, du muscle stratégique. Or, trop souvent cette année, on les a vus à contretemps : prompts à dénoncer l’ancien monde, moins agiles à déployer le nouveau.
La poussière des célébrations est retombée. Le réel est venu, nu et dense. Et le gouvernement, comme un alpiniste trop confiant, découvre que le sommet promis repose sur un sol plus escarpé que prévu. La pente est rude, glissante, traversée de fissures invisibles. Car le mal que l’on ambitionnait de traiter n’est pas un accident de parcours. Il est structurel, enraciné. Il a ses poches, ses poings, ses poètes même, tant il a appris à se rendre familier.
Pour soigner un corps affaibli, il faut plus que des pansements symboliques. Il faut sonder la douleur, ouvrir la plaie, désinfecter les chairs de l’intérieur. Et ça, c’est un acte de vérité. Un acte de courage. Un acte qui fait mal.
Le gouvernement actuel a fait preuve de volonté. Il a posé des gestes. Il a tenu des discours. Mais il s’est heurté à une vérité simple et redoutable : le pays est plus malade que prévu. En quelques mois, il a fallu faire face à l’inflation, au poids d’une dette publique étranglant les marges de manœuvre, à un chômage jeune qui pousse nos enfants à braver la mer comme une prière. Il a fallu hériter d’une Assemblée verrouillée, puis la dissoudre, la reconquérir. Il a fallu payer des milliards d’arriérés pour sauver des secteurs moribonds. Il a fallu expliquer aux Sénégalais qu’entre la flamme du rêve et la fumée du quotidien, la promesse allait peiner à tenir le rythme.
Et pourtant, le silence sur cette complexité a trop duré. On a trop cru que l’élan suffirait. Mais gouverner, ce n’est pas occuper le pouvoir ; c’est l’assumer. C’est regarder les citoyens dans les yeux et leur dire : « Ce que nous avons promis était sincère, mais ce que nous affrontons dépasse ce que nous avions imaginé. » Ce n’est pas de l’aveu. C’est de la responsabilité. Parce que si on ne dit pas cela, alors l’impatience populaire se transforme en rancune. L’admiration devient ironie. Et très vite, l’espoir tourne au vinaigre.
Je le dis avec toute l’humanité qu’exige cette époque : nous n’avons pas élu des surhommes. Nous avons confié nos vies à des serviteurs. Et tout serviteur doit savoir faire preuve de franchise. Le peuple peut accepter le temps, la douleur, le sacrifice. Mais il n’acceptera pas d’être infantilisé, ni mené dans une obscurité feutrée faite de demi-mots et de retards justifiés par des chiffres abscons.
Aujourd’hui, les Sénégalais veulent comprendre. Pourquoi, malgré les milliards débloqués, tant de secteurs semblent encore à l’arrêt. Pourquoi, malgré les annonces sur la souveraineté, les produits essentiels restent si chers. Pourquoi, malgré l’éthique affirmée, les signes de rigueur restent si ténus dans certaines hautes sphères.
L’une des plus grandes forces de ce gouvernement, c’est sa jeunesse. Mais cette jeunesse, aussi sincère soit-elle, n’a pas encore la mémoire de l’exercice du pouvoir. Or, gouverner un pays fracturé ne se fait pas uniquement avec du souffle et de la probité. Il faut la compétence, l’expérience, la sagesse des angles morts. Il faut savoir tendre la main, même à ceux d’un autre bord. Il est temps, peut-être, de sommer les compétences de la nation — au-delà des appartenances partisanes — pour que la reconstruction soit solide, transversale, collective. La rupture ne doit pas devenir un isolement.
Quant à la reddition des comptes, elle est essentielle. Mais elle doit être pensée comme une exigence de justice, pas comme un instrument de revanche. Le peuple ne demande pas des humiliations publiques, il demande la vérité, la transparence, et des réparations claires. Punir les coupables, oui, mais sans perdre la grandeur de l’État. Car on ne reconstruit pas une maison en démolissant chaque pierre sans discernement. Il faut juger avec hauteur, et réparer avec ambition.
Le président Faye et son équipe doivent nommer les résistances. Ils doivent quitter le confort de la dénonciation pour entrer, sans détour, dans le dur de la transformation. Car comme le disait mon père : « Lég lég nga foog ko loumou donoute » — on croit savoir, jusqu’à ce qu’on le vive. La vérité, c’est que la rupture n’est pas un slogan : c’est une chirurgie. Elle exige des mains fermes, un souffle long, et une lucidité qui ose reconnaître ses propres limites. Cela ne veut pas dire renoncer. Cela veut dire choisir la maturité politique. Prendre le peuple comme allié, non comme spectateur. Assumer la lenteur sans se réfugier dans l’impuissance. Expliquer les retards sans tomber dans le verbiage. Faire front, ensemble, contre la complexité du monde.
Car si la plaie est profonde, elle est aussi curable. À condition de ne pas tricher. À condition de ne pas maquiller le pus en progrès. À condition de ne pas confondre communication et cap.
Ce que je demande ici, ce n’est pas une décharge contre le gouvernement. Ce serait mal me lire. Ce que je défends, c’est une exigence partagée : clarté, vérité, humilité – assumées comme boussole politique. Pour que demain, nous ne parlions plus seulement de rupture. Mais de reconstruction. De guérison. Et de dignité retrouvée.
Le Sénégal n’a pas besoin d’être flatté. Il a besoin d’être soigné. Profondément.
Et les Sénégalais doivent reconnaître qu’ils n’ont pas voté pour un miracle. Ils doivent comprendre que toute guérison passe par une phase aiguë. Le gouvernement est en train de désinfecter une plaie purulente. Cela fait mal. Cela prend du temps. Ils doivent tenir le bistouri d’une main ferme, le cœur propre, et le courage de nommer la profondeur du mal. Mais c’est la seule voie possible.
À ceux qui tiennent la barre : cessez de croire que le vent suffira. Il est temps de ramer. Fort. Ensemble. En rythme.
DIOMAYE RÉHABILITE DIA
Dans un discours prononcé à l'issue des festivités, le chef de l'État a mis en avant le rôle historique de celui qui fut "président du Conseil à l'aube de notre indépendance", soulignant l'importance symbolique de son premier discours commémoratif
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye a de nouveau rendu un hommage appuyé au président Mamadou Dia (1910-2009), dont le nom a été donné à cette grande avenue de la capitale, qui abrite les festivités du 65e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
‘’Nous venons de célébrer avec éclat le 65e anniversaire de l’indépendance de notre pays à travers une très belle et riche cérémonie marquée par un défilé impeccable, sur cette grande et splendide avenue que j’ai baptisée récemment boulevard du président Mamadou Dia, digne fils du Sénégal, qui fut président du Conseil des ministres du Sénégal à l’aube de notre indépendance’’, a déclaré le chef de l’Etat dans son discours mettant fin au défilé.
Poursuivant, il rappelle que Mamadou Dia a eu “l’honneur mérité de prononcer le premier discours marquant le premier anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale que nous célébrons aujourd’hui”.
Né le 18 juillet 1910 à Khombole, dans la région de Thiès, Mamadou Dia fut une figure emblématique de l’indépendance du Sénégal, et le premier Premier ministre du Sénégal indépendant, de 1957 à 1962.
Ayant été instituteur pendant de nombreuses années, il a été un compagnon de route du premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001) pendant quatorze ans, avant de devenir son rival.
Mamadou Dia, accusé de tentative de coup d’Etat par Senghor lors de la crise de décembre 1962, avait été jugé et condamné à perpétuité, avant d’être gracié en mars 1974 puis amnistié en avril 1976, soit un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal.
L’idée d’une révision de son procès avait été agitée au début des années 2000 par le président de la République d’alors Abdoulaye Wade (2000-2012), qui faisait partie de ses avocats en 1963.
Affaibli par le poids de l’âge et les conditions carcérales, Dia a consacré les dernières années de sa vie à l’écriture de livres et de mémoires, tout en continuant à prendre régulièrement position, sur des questions majeures touchant à la nation sénégalaise, à travers des sorties dans la presse.
Réputé pour sa rigueur, son sens de l’éthique, son patriotisme, sa piété, Mamadou Dia, décédé en 2009, à Dakar, à l’âge de 99 ans, laisse un héritage politique qui inspire aujourd’hui beaucoup de générations de Sénégalais.
MAMADOU DIA ET DOUDOU NDIAYE ROSE, ÉCHOS D’OUTRE-TOMBE
Le dialogue posthume entre ces deux grandes figures lors des célébrations du 65e anniversaire illustre comment la construction nationale sénégalaise s'est appuyée tant sur des fondations politiques que culturelles
Le 65e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale a été marqué, vendredi, par un imposant défilé civil, militaire et paramilitaire, sur le Boulevard Mamadou-Dia, du nom du président du Conseil de gouvernement (1957-1962), sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye qui a baptisé la veille cette grande avenue de la capitale sénégalaise en hommage à cette figure emblématique de la vie politique et institutionnelle du pays. Le nom et le souvenir du percussionniste et tambour major Doudou Ndiaye Rose résonnent aussi avec ce moment de communion.
— Mamadou Dia : La fête de l’indépendance est célébrée le 4 avril de chaque année depuis 1961, parce que cette date marque l’anniversaire de la signature, en 1960, des ”Accords de transfert de compétences” entre la France et la Fédération du Mali. Celle-ci est représentée ce jour-là par le Premier ministre de la Fédération du Mali, Modibo Keita, le Premier ministre français, Michel Debré, et le vice-Premier ministre de la Fédération du Mali et ministre de la Défense, Mamadou Dia. Ces accords ont été signés au Palais de Matignon à Paris. Ils ”ont consacré l’indépendance de la Fédération du Mali (Sénégal et Soudan) avec le général Charles de Gaulle, président de la République française et président de la Communauté française”, souligne le communiqué du Conseil des ministres du 2 avril dernier, au cours duquel le président Bassirou Diomaye Faye a pris la décision de donner le nom de Mamadou Dia à l’artère sur laquelle est organisé le défilé de la fête de l’Indépendance. C’est Mamadou Dia, alors président du Conseil de gouvernement du Sénégal, avait pris la décision de faire célébrer, à partir du 4 avril 1962, le défilé marquant l’anniversaire de la déclaration d’indépendance. Vendredi, à l’issue du défilé qui a duré trois heures et trente minutes, le président Bassirou Diomaye Faye lui a rendu hommage, saluant en lui un ”digne fils du Sénégal, qui fut président du Conseil des ministres du Sénégal à l’aube de notre indépendance’’. Il a eu “l’honneur mérité de prononcer le premier discours marquant le premier anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale que nous célébrons aujourd’hui”, a dit le chef de l’Etat.
— doudou Ndiaye Rose : le nom du tambour major sénégalais Doudou Ndiaye Rose (1930-2015) revient à l’esprit des Sénégalais chaque fois que, le 4 avril, passent devant le chef de l’Etat, les autorités sénégalaises, leurs invités et le public, essentiellement lors du passage des majorettes du lycée John-Fitzgerald-Kennedy réalisant leur chorégraphie au son de rythmes classiques wolof. De 1977 à sa disparition Doudou Ndiaye Rose a dirigé les percussions pour ce moment fort du défilé, gagnant les appréciations positives et les applaudissements du public. Depuis 1959, quand il participe à la formation du premier ballet de la Fédération du Mali, le nom de Doudou Ndiaye Rose est associé à des moments politiques marquants de la vie de la nation. Il était présent à la première célébration de la fête de l’indépendance (1961). Le percussionniste a aussi participé, sous la direction de l’ethnomusicologue et auteur français Herbert Pepper (1912-2000), à l’élaboration, notamment la partie rythmique, de la musique de l’hymne national, dont les paroles ont été écrites par le poète-président Léopold Sédar Senghor. Le 4 avril 1965, à l’occasion du cinquième anniversaire de la fête nationale, Doudou Ndiaye Rose avait réussi à montrer que l’animation du défilé pouvait être un succès en sortant du schéma occidental de la représentation.
LAC DE GUIERS 2 TERRASSE ADA FASS
Ce succès relance le chef de file de l’écurie Walo, après une période marquée par des démêlés judiciaires, et confirme sa place parmi les ténors de la lutte sénégalaise.
La tête de file de l’écurie Walo, Lac de Guiers 2 a terrassé vendredi, Ada Fass, le lutteur de l’écurie Fass Benno, à l’arène nationale de Pikine (banlieue de Dakar), confirmant son statut parmi les ténors de la lutte sénégalaise.
Face à un adversaire plus jeune, Lac de Guiers 2 a usé de son expérience et de son poids. Malgré l’attaque d’Ada Fass, le lutteur de l’écurie Walo a été serein pour sortir du corps à corps, en envoyant son adversaire au sol grâce à sa masse.
Avec cette victoire, Lac de Guiers 2 se relance après ses démêlés judiciaires qui ont fait des dégâts sur l’image du lutteur sérieux qu’il renvoyait aux supporteurs et aux observateurs de la lutte.
Présent dans l’arène depuis une quinzaine d’années, Lac de Guiers 2 compte désormais 15 victoires, deux nuls et deux défaites, en plus d’un combat sans verdict.
Pour sa part Ada Fass, qui se proclame partout ”maître de Dakar” (Borom Dakar) échoue à rejoindre le cercle fermé des ténors de l’arène.
Ada Fass qui a enregistré son quatrième revers dispose de 12 victoires.
CAN U17, LE SÉNÉGAL ET LA TUNISIE SE NEUTRALISENT
Dominateurs sans être réalistes, les Lionceaux ont concédé un match nul face aux Aigles de Carthage ce jeudi, lors de la 2e journée du groupe C. Avec quatre points chacun, les deux pays sont en bonne position pour atteindre les quarts de finale.
Dakar, 4 avr (APS) – L’équipe nationale des moins de 17 ans a concédé le nul vierge devant celle de la Tunisie, en match comptant pour la deuxième journée du groupe C de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de la catégorie, qui se joue au Maroc (30 mars-19 avril).
Dominateurs dans le jeu, les Lionceaux ont buté sur une bonne organisation défensive des Tunisiens en première période.
Au retour des vestiaires, les protégés de Pape Ibrahima Faye ont accentué la domination sans toutefois trouver la faille.
Avec ce nul, les Sénégalais et les Tunisiens comptent quatre points. Ils ont une grande chance de disputer les quarts de finale.
Mardi, les champions en titre affronteront la Somalie qui enregistré deux défaites en autant de sorties.
Pour sa part, la Tunisie va rencontrer la Gambie qui a dominé (5-1) la Somalie cet après-midi.
Battus lors de la première journée par les Lionceaux, les ‘’ Baby scorpions’’ se sont ainsi relancés pour la qualification pour les quarts de finale.
LA PREVENTION ET LA REINSERTION SOCIALE AU CŒUR DE LA POLITIQUE PENALE
Dans un entretien accordé au Soleil, le directeur général de l’Administration pénitentiaire, l’Inspecteur Aliou Ciss, est revenu sur les nombreux défis auxquels fait face son institution.
Dans un entretien accordé au Soleil, le directeur général de l’Administration pénitentiaire, l’Inspecteur Aliou Ciss, est revenu sur les nombreux défis auxquels fait face son institution. Selon lui, la prévention et la réinsertion sont au cœur de la politique pénale.
Dans un monde en perpétuelle mutation marqué par l’apparition de nouvelles formes de menaces telles que le terrorisme et la criminalité organisée, l’Administration pénitentiaire fait face à de nombreux défis : la surpopulation carcérale, la vétusté et l’inadéquation des établissements pénitentiaires, les risques de radicalisation en milieu carcéral, la problématique de la réinsertion, l’insuffisance des effectifs et l’adaptation aux nouvelles technologies. L’Inspecteur Aliou Ciss, Directeur général de l’Administration pénitentiaire, a indiqué que ces enjeux appellent des « réformes systémiques » et une « approche centrée » sur la prévention de la criminalité par l’éducation, la formation ainsi que la promotion des modes d’aménagement des peines. « Si on ne change pas d’approche, on a beau construire de nouvelles prisons, on ne va pas régler la problématique de la surpopulation carcérale », a-t-il alerté, persuadé qu’il faudra davantage miser sur la prévention « pour éviter les cas de récidive ».
Même s’il admet que des « résultats probants » ont été obtenus avec l’introduction du bracelet électrique en 2020. « Nous devons davantage travailler dans le sens à éviter la commission des crimes et des délits », a insisté l’Inspecteur Ciss. Il a annoncé la construction de nouvelles prisons, des recrutements massifs de personnels et l’acquisition d’équipements de dernière génération. Dans la foulée, il a informé que sa structure a élaboré un plan de recrutement de 865 agents et d’équipement sur 10 ans.
Modernisation des infrastructures
Pour améliorer les conditions de vie des détenus et de travail des personnels, M. Ciss a fait part d’un vaste programme de modernisation des infrastructures notamment la construction de neuf établissements pénitentiaires et du démarrage des travaux de réhabilitation et d’extension des établissements pénitentiaires. Il a souligné que le Groupe d’intervention pénitentiaire (Gip) créé par le décret 2023-679 du 23 mars 2023, a pour objectif d’améliorer la sécurité en milieu carcérale. Il s’agit, a-t-il dit, d’une unité de réserve constituée d’Eléments pénitentiaires d’intervention (Epi) et d’une brigade canine avec des éléments des chiens de police.
Spécialisée dans le maintien de l’ordre, elle intervient pour le rétablissement de l’ordre en cas de troubles en milieu carcéral. Dans le cadre de la digitalisation, l’Administration pénitentiaire a mis en place un système d’informatisation appelé Système d’information et de gestion de la direction générale de l’Administration pénitentiaire (Sigdap) pour une meilleure gestion des dossiers des détenus. Selon lui, « ce système novateur permet une gestion plus efficace et transparente des établissements pénitentiaires ».
Fonds de réinsertion sociale
Concernant la réinsertion sociale, en plus des actions menées en milieu carcéral, l’Administration pénitentiaire dispose de deux boulangeries, d’un centre pénitentiaire de formation industrielle, d’une imprimerie, d’un garage mécanique et d’une unité de production de lait à Sébikotane, a-t-il informé. Sur le même registre, a ajouté M Ciss, il existe un fonds de réinsertion sociale des détenus pour le financement des activités de préparation à la réinsertion sociale.
Pour la célébration du 65è anniversaire de l’indépendance du Sénégal, l’inspecteur Aliou Ciss a indiqué que ses hommes vont prendre part aux défilés à pied et motorisé. Pour le défilé à pied, le détachement composé de 156 éléments sera commandé par le contrôleur de classe exceptionnelle, Moussa Diop. S’agissant du défilé motorisé, l’Administration pénitentiaire y participera avec un détachement de 15 voitures opérationnelles dont trois pick-up, 4 land cruiser, 4 bus Iveco, 2 camions citernes et 2 ambulances médicalisées sous le commandement du contrôleur Pathé Kane. À l’intérieur du pays, des détachements de l’Administration pénitentiaire seront engagés pour participer aux défilés organisés dans les chefs-lieux de région et de département. Après le défilé, un repas de corps sera organisé au Camp pénal de Liberté 6 au cours duquel des agents qui se sont particulièrement distingués dans le service seront décorés.
CES ÉVÉNEMENTS QUI FREINENT LA CADENCE DU DÉFILÉ
Le rythme du traditionnel défilé du 4 avril a été perturbé à plusieurs reprises par divers imprévus. Des raisons sécuritaires, sanitaires (Covid-19) ou encore la survenance d’une nouvelle alternance politique peuvent impacter ce rendez-vous
Le rythme du traditionnel défilé du 4 avril a été perturbé à plusieurs reprises par divers imprévus. Des raisons sécuritaires, sanitaires (Covid-19) ou encore la survenance d’une nouvelle alternance politique peuvent impacter ce rendez-vous inscrit dans le calendrier républicain.
Le Sénégal a connu plusieurs événements qui ont poussé les autorités à revoir la tenue du traditionnel défilé civilo-militaire. En 2011, par exemple, une prise d’armes a été organisée sous le régime d’Abdoulaye Wade. Face à un contexte marqué par sa troisième candidature à la présidentielle, ce dernier avait décidé, pour des raisons sécuritaires, de commémorer la fête de l’indépendance par une prise d’armes à la place de l’Indépendance. L’année suivante, Macky Sall, investi le 2 avril 2012, avait également opté pour une prise d’armes en raison d’un calendrier serré.
La pandémie de Covid-19 a fortement impacté les célébrations du 4 avril au Sénégal, notamment en 2020 et 2021. Durant ces deux années, les défilés ont été annulés en raison des mesures sanitaires imposées pour limiter la propagation du virus. À la place du traditionnel défilé militaire et civil, une cérémonie sobre de levée des couleurs a été organisée au Palais présidentiel en présence d’un nombre restreint d’invités.
En 2022, le défilé a repris dans un format réduit, avec des restrictions sanitaires encore en vigueur. La participation était limitée et les gestes barrières (port du masque, distanciation) restaient recommandés. En 2023, les festivités sont revenues à la normale avec un défilé militaire et civil complet.
En 2024, le calendrier serré de la prestation de serment du nouveau président a, une fois de plus, ralenti les festivités du 4 avril. Le Président Bassirou Diomaye Faye a prêté serment le 2 avril, soit deux jours avant la fête de l’indépendance. En conséquence, les célébrations du 4 avril 2024 se sont limitées à une cérémonie sobre de levée des couleurs au Palais de la République, en lieu et place du traditionnel défilé civilo-militaire.
Toutefois, pour son 65e anniversaire d’indépendance, le Sénégal renoue avec le défilé civilo-militaire en organisant une grande célébration. L’événement mettra particulièrement en avant la souveraineté stratégique du pays en matière de défense et de sécurité.