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2 août 2025
DEUX ANCIENS CADRES DU TRÉSOR CONVOQUÉS PAR LA DIC
Selon l'Observateur Adama Racine Sow et Waly Ndour devront s’expliquer sur des opérations financières suspectes, dont des dépôts à terme de 141 milliards de francs CFA.
La Division des investigations criminelles (Dic), qui déroule son enquête sur la gestion des finances publiques (2019-2024), a convoqué deux pontes du Trésor public.
Dans l’enquête ouverte sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, les auditions ont été entamées. Au niveau du Trésor, deux cadres ont été convoqués. Selon L’observateur, Adama Racine Sow, Trésorier général de mai 2015 à mai 2020, et Waly Ndour, qui a occupé cette fonction de 2008 à 2012, avant d'être nommé Président de la Cellule nationale de traitement des informations financières, vont passer devant les enquêteurs.
Les éléments de la (Dic), qui ont hérité du dossier, veulent décrypter les rouages d'un système parallèle au sein duquel des fonds publics auraient été siphonnés en marge des circuits budgétaires officiels. Deux dossiers en particulier attirent l'attention de ceux qui ont eu accès au référé du premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, adressé au ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Ousmane Diagne.
Le premier concerne l'ouverture de plusieurs Dépôts à terme (Dat) pour 141 milliards de francs Cfa. Selon la Cour des comptes, la quasi-totalité de ces dépôts ont été «cassés», c'est-à-dire retirés avant échéance, sans qu'aucun reversement n'ait, été effectué au Trésor public. Outre Amadou Bâ et Abdoulaye Daouda Diallo, qui se sont succédé au ministère des Finances et du budget, les noms de Birima Mangara. Tous les quatre sont visés par le référé de la Cour des comptes.
Le second dossier concerne l’affaire des Certificats nominatifs d'obligation (Cno), évalués à 546,70 milliards de FCfa, auxquels s'ajoutent des intérêts s'élevant à 58,99 milliards, attribués à des personnes morales et à des tiers.
CHEIKH AMADOU BAMBA FALL PREND LES RÊNES DU CNIA
Le Comité d’initiative des acteurs pour la restructuration de la filière arachidière a organisé, hier, l’Assemblée générale extraordinaire du Comité national interprofessionnel de l’arachide
Le Comité d’initiative des acteurs pour la restructuration de la filière arachidière a organisé, hier, l’Assemblée générale extraordinaire du Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia). Cette rencontre, qui avait pour but de valider les statuts et le règlement intérieur révisés du Cnia, d’examiner et valider la charte du Comité de normalisation qui faisait office de conseil d’administration provisoire, a mis en place un Comité de normalisation. Et c’est Cheikh Amadou Bamba Fall, président du Copeol, qui a été élu président du Comité de normalisation du Cnia.
Selon lui, ce Comité de normalisation, composé de onze membres, aura pour mission de faire entrer tous les nouveaux membres représentatifs de tous les segments, à savoir les producteurs, les commerçants et les transformateurs. Car, d’après lui, «il faut élargir, discuter d’un accord cadre et d’un accord interprofessionnel avec les autorités pour que ce soient les acteurs eux-mêmes qui, auprès des autorités, vont conduire la destinée de la filière.
Il aura aussi pour mission de conduire les affaires de l’interprofession d’ici une année ou plus». Ceci, indique-t-il, «devra, dans une année ou plus, déboucher sur une autre assemblée qui va faire rentrer tous les nouveaux membres et qui reflètera un bureau qui aura un mandat de trois ans».
Selon Dr Djibril Diop, le directeur de Cabinet du ministre-secrétaire d’Etat aux Coopératives et a l’encadrement paysan, qui a présidé cette assemblée au nom du ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage et du ministre-secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’encadrement paysan à l’installation du Bureau du Comité de normalisation du Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia), «cette rencontre marque un tournant stratégique dans la dynamique de transformation de notre filière arachidière. Une filière qui, faut-il le rappeler, est au cœur de notre agriculture, de notre économie et de notre souveraineté alimentaire».
D’après lui, le chef de l’Etat s’est résolument engagé dans une politique de transformation structurelle de l’agriculture sénégalaise, traduite dans l’Agenda national de transformation Sénégal 2050 et dans la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire.
Et dans cette perspective, poursuit-il, «la filière arachide bénéficie d’une attention soutenue à travers le Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage (Pcae), appuyé par la Banque mondiale et le Fida».
Le Pcae, souligne-t-il, a pour ambition d’améliorer la productivité et l’accès aux marchés pour nos chaînes de valeur agricoles. Et l’axe dédié à l’arachide vise à renforcer la compétitivité, structurer les acteurs et créer des opportunités économiques viables et durables.
Encourageant le processus inclusif de restructuration du Cnia, il a exhorté les acteurs à unir leurs efforts pour la réussite de la tâche qui leur incombe.
Campagne de commercialisation 2024-2025 : «Plus de 154 000 tonnes d’arachide coque réceptionnées»
La campagne de commercialisation 2024-2025 a été une grande réussite. C’est l’avis du directeur de Cabinet du ministre-secrétaire d’Etat aux Coopératives et a l’encadrement paysan. Dr Djibril Diop a relevé des «avancées notables, malgré les défis». «A la date du 24 avril 2025, les huiliers nationaux ont réceptionné plus de 154 000 tonnes d’arachide coque, et toutes les factures ont été intégralement payées, pour un montant de plus de 52 milliards francs Cfa», a-t-il dit hier, en marge de l’Assemblée générale extraordinaire du Comité national interprofessionnel. Pour le directeur de Cabinet du ministre-secrétaire d’Etat, «c’est un signal fort de l’engagement de l’Etat à accompagner tous les maillons de la chaîne». Cependant, précise-t-il, «des efforts restent à faire pour une meilleure coordination des acteurs, une transparence accrue dans la gestion des points de collecte, une valorisation optimale de la production nationale, via notamment la transformation agroindustrielle». Il espère que «la restructuration du Cnia y contribuera de manière décisive».
PASTEF COURT APRÈS SON OMBRE
"Macky Sall reste le meilleur adversaire politique du régime actuel", affirme Thierno Alassane Sall. L'ancien ministre dénonce l'obsession du pouvoir pour l'ancien président au détriment des vrais enjeux du pays
Thierno Alassane Sall de la République des valeurs estime que le régime gagnerait à se focaliser sur les enjeux relatifs au développement que de poursuivre l’ancien président Macky Sall comme «une ombre». C’est la réaction du député non inscrit lorsqu’il s’est agi de parler du tollé que la supposée candidature de Macky Sall a suscité au niveau du régime dont le Président sortant reste «le meilleur adversaire» politique.
Pour Thierno Alassane Sall, l’ancien président reste «le meilleur adversaire» politique de l’actuel régime qui ferait mieux de se concentrer sur les véritables enjeux du pays plutôt que de «poursuivre une ombre qui les hante». C’est ainsi l’ancien ministre évoque la rumeur relative à la candidature du président Sall au poste de Secrétaire général de l’Onu, en dénonçant le traitement qu’en ont fait les tenants du pouvoir. Ces derniers en font un débat public, critiquant cette candidature alors que cela relève du domaine de la diplomatie, selon TAS. «Ce n’est pas un débat public. Cela relève du domaine diplomatique, qui doit rester feutré», a-t-il d’emblée déclaré en tant qu’invité de l’émission Faram Facce sur la Tfm.
Dans la foulée, l’ancien ministre évoque également les pourparlers tenus au moment du départ de Macky Sall et qui auraient vu la participation de plusieurs entités, y compris d’anciens chefs d’Etat étrangers comme Thabo Mbeki. Ces discussions ont tourné autour de principes d’apaisement, à l’en croire. «Il faut se demander quelle a été la contrepartie convenue avec Macky Sall. On l’a laissé quitter le pays dans un avion présidentiel, mis à disposition par le nouveau régime. Ce n’est pas anodin», signale-t-il.
La ministre des Affaires étrangères, Yassine Fall, était montée au créneau en jetant un pavé dans la mare, suite à cette candidature du président Sall, en déclarant que ce dernier «n’a pas le profil» pour briguer un tel poste, en raison de sa gestion controversée du pouvoir durant ses deux mandats. Elle a par ailleurs affirmé que l’Etat du Sénégal ne soutiendrait pas une telle initiative. Cette position officielle, inhabituelle par sa fermeté et sa publicité, a immédiatement suscité le débat, jusque dans les rangs du gouvernement. Le député non inscrit estime que le régime doit focaliser son énergie sur des questions prioritaires que de se livrer à l’arrestation d’opposants comme Moustapha Diakhaté et de chroniqueurs comme Abdou Nguer. «80% du débat, c’est sur Moustapha Diakhaté, sur Abdou Nguer et sur Adama Fall. Le régime devrait réfléchir sur comment faire pour développer l’université, comment faire pour sortir de la dette», souligne le président de la République des valeurs, qui est pour la suppression de l’article 254 du Code pénal que les tenants du pouvoir avaient promis de faire. Il dénonce par la même occasion «une justice à deux vitesses», citant le cas du chroniqueur Abdou Nguer qui, selon lui, «est le symbole d’une injustice» car, souligne-t-il, «on ne peut arrêter une personne et aller chercher des preuves contre elle».
LES SOUFIS MONTENT AU CRÉNEAU POUR DIAKHATÉ
Les intellectuels soufis accusent le gouvernement de "piétiner toutes normes de séparation des pouvoirs" et demandent l'arrêt des "interpellations tous azimuts" contre les opposants
L’arrestation de Moustapha Diakhaté continue de soulever des vagues d’indignation. Cette fois-ci, c’est le Cercle des intellectuels soufis qui s’est joint au concert des frustrations. Il ne cautionne pas l’interpellation de l’ancien président du Groupe parlementaire Bby. Ainsi, les membres de ce cercle ont montré, dans un communiqué rendu public, leur désapprobation face à ce qu’ils qualifient de «dérive dictatoriale visant à légitimer des pratiques de violations graves des droits et de la liberté fondamentale».Pour eux, «le gouvernement est en train de piétiner toutes normes de séparation des pouvoirs».
Suffisant pour tirer sur la sonnette d’alarme. Car ils n’arrivent pas à expliquer les actes posés par la Direction des investigations criminelles.
«Depuis quand critiquer le protocole du Président est-il devenu une enfreinte à la loi ?», se demandent les membres du Cercle des intellectuels soufis. Estimant que les autorités actuelles foulent aux pieds les principes du Droit les plus élémentaires, ils pensent «qu’on est en train d’aller droit dans une posture de dictature». C’est pour cette raison qu’ils demandent au pouvoir d’arrêter ces interpellations tous azimuts à l’endroit des opposants.
«Le Cercle des intellectuels soufis s’est toujours investi et évertué intellectuellement à faire advenir au Sénégal une justice intelligente et intelligible, vivante et visionnaire, qui se départit de son rapport infantile avec l’autorité», ont-ils rappelé.
LA POLICE ESPAGNOLE SUR LA PISTE DE L'ASER
Le marché d'électrification rurale entre l'Aser et Aee Power Epc fait l'objet d'une enquête policière en Espagne. En cause : l'utilisation opaque de plus de 2 milliards de F CFA d'avance de démarrage
Il y a un gros flou sur l’exécution du marché d’électrification rurale liant l’Aser à Aee Power Epc, notamment l’utilisation de plus de 2 milliards 425 millions F Cfa qui font partie de l’avance de démarrage du projet. Alors que les travaux n’avaient pas démarré. Si plus de 19 millions ont été justifiés, la Police espagnole mène une enquête pour faire la lumière sur la destination de cet argent.
Va-t-on passer de l’ombre à la lumière pour éclairer le dossier de l’Agence sénégalaise de l’électrification rurale (Aser) ? En tout cas, la Police espagnole est en train de retracer les éventuels décaissements dans la réalisation de ce projet, qui avait suscité beaucoup de commentaires. Elle voudrait savoir l’utilisation de l’argent, notamment 2 milliards 425 millions 500 mille F (37 millions d’euros) décaissés dans le cadre de l’avance de démarrage après la signature du contrat entre l’Aser et la société espagnole Aee Power Epc. Jusqu’ici, d’après les autorités espagnoles, il n’y aurait que 300 mille euros (19 millions 650 mille F Cfa) qui ont été justifiés. Alors que les travaux n’avaient pas démarré. Pour la Police espagnole, l’objectif est de faire la lumière sur cet argent. Et surtout que des traces de virement ont été découvertes à Chypre, en Egypte et aussi au… Sénégal.
Il faut savoir que ce dossier avait connu un différend au niveau de l’Arcop. Dans sa décision du 7 octobre 2024, le Comité de règlement des différends de l’Autorité de régulation des marchés publics (Arcop) avait suspendu le marché d’électrification rurale qui lie l’Aser et la société espagnole Aee Power Epc. Elle mettait à l’époque en lumière de nombreuses zones d’ombre et d’interrogations, notamment sur l’utilisation de 37 milliards F Cfa débloqués dans le cadre de l’exécution de ce marché passé à la suite d’une offre spontanée.
En plus de la saisine de la société Aee Power Sénégal, qui dénonce une violation «alléguée des clauses contractuelles et d’obligations dans le cadre du marché public» d’électrification rurale dans les régions de Kaffrine, Saint-Louis, Kédougou, Louga et Tambacounda, il y a aussi celle de la banque espagnole Santander qui assure le financement du projet. Car le 30 septembre, elle informe «de la décision de l’Agence espagnole de crédit à l’exportation (Cesce) de suspendre tout financement relatif au marché». Pourquoi ? Elle avait demandé «des éclairages sur différents points, notamment la destination et l’utilisation des sommes mises à sa disposition à titre d’avance de démarrage des travaux. Elle déclare n’avoir pas reçu de réponse de l’entreprise espagnole Aee Power Epc à sa demande d’information». Tout en s’interrogeant sur l’éligibilité à la garantie souveraine et sur la caution émise par la Sonac.
Versement de primes
Dans le même temps, les avocats d’Aee Power Sénégal ont soulevé aussi des récriminations sur le déroulement de la procédure. Ils avaient déjà, dans leur précédente saisine, allégué l’émission par une compagnie d’assurances de garanties sans contrepartie financière pour le paiement des primes, contrevenant ainsi aux dispositions du Code Cima, l’utilisation de l’avance de démarrage à d’autres fins, notamment la régularisation du paiement des primes. Qui sont les bénéficiaires ? Ils évoquent des transferts constatés sur le compte de dépôt de l’avance de démarrage ouvert au niveau de la banque Santander, alors que les travaux n’ont pas encore démarré. Autant de faits qui ont poussé l’Arcop à prendre acte «des craintes et inquiétudes soulevées par la banque espagnole Santander et l’Agence espagnole de crédit à l’exportation», notamment l’utilisation des fonds qui lui sont versés à titre d’avance de démarrage, d’un montant de 37 milliards 733 millions 592 mille F Cfa. En février, la Cour suprême du Sénégal avait cassé la décision de l’Arcop, qui bloquait un ambitieux projet d’électrification rurale, qui devait impacter 600 mille personnes.
par Jean Pierre Corréa
DE LA RUPTURE SYSTÉMIQUE À LA TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - La sobriété qui marque cette tournée présidentielle dans le nord a un goût d’urgences cruciales, donnant l’impression qu’il est enfin temps de rentrer dans « le dur » et surtout de se coltiner le « principe souvent amer de réalité »
Nous étions habitués aux « tournées économiques » présidentielles, qui avaient souvent des allures de pré-campagnes électorales destinées à compter ses troupes et à projeter dans leurs imaginaires atrophiés de misères, toutes sortes d’éléphants aussi extravagants que blancs. La sobriété qui marque cette tournée du chef de l’État dans le nord du Sénégal a un goût d’urgences cruciales, de ces urgences dont les Sénégalais pensaient que les nouvelles autorités allaient se saisir comme des « morts-de-faim », avec la rage chevillée aux promesses faites à des Sénégalais avides de lendemains ré-enchanteurs. Après une année de reddition des comptes, rythmée par le spectacle d’une arène où étaient jetés aux lions les perdants du « gatsa-gatsa », pour peut-être calmer cet agrégat de colères si diverses, cette tournée présidentielle donne l’impression qu’il est enfin temps de rentrer dans « le dur » et surtout de se coltiner le « principe souvent amer de réalité ».
La rupture systémique a besoin d’une transformation economique
D’ailleurs, comme enfin touché par la grâce, le Premier ministre Ousmane Sonko déclarait le 9 mai dernier : « Le seul vrai défi du Sénégal, c’est l’économie, pas la politique » ! A la Bonne heure !
Le Premier ministre Ousmane Sonko appelant à dépasser les querelles politiques pour se concentrer sur le vrai défi du Sénégal, à savoir la transformation économique, cela relevait de l’évidence biblique et de la « Révélation ».
Comme le signe fort d’un bel alignement des planètes, il est judicieux de préciser que le président du Conseil national du patronat du Sénégal (CNP), Baïdy Agne, a été élu président des organisations patronales d’Afrique - Business Africa, mardi, à Genève. Son élection a eu lieu lors d’une assemblée générale tenue en marge de la Conférence internationale du travail de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Après son élection, M. Agne a décliné ses priorités, lesquelles portent notamment sur ‘’l’amélioration du climat des affaires en Afrique, l’intégration financière en Afrique, les co-investissements entre privés africains et les partenariats publics/privés’’.
Chiche ? Et si on osait la véritable révolution, celle qui fait jaillir les urgences nommées « emplois des jeunes et employabilité », « formations duales et apprentissages », « terres nourricières contre pirogues meurtrières » ? Le rêve semble permis…
La Compagnie sucriere sénégalaise : une fierté nationale
Pour poser ses propos au-delà des discours convenus et valoriser l’exemplarité, c’est dans le cadre de sa tournée économique dans le Nord, que le chef de l’État s’est rendu ce jeudi à Richard-Toll, où il a visité la Compagnie Sucrière Sénégalaise, la qualifiant de fierté nationale, au vu des efforts et des investissements consentis depuis plusieurs décennies, ainsi que de la création de ces milliers d’emplois qu’elle a générés. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a tenu à magnifier la jonction État-secteur privé, pour une optimisation des objectifs de la « Vision Sénégal 2050 », saluant l’apport de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) dans la quête de la souveraineté alimentaire au Sénégal.
Il s’est notamment rendu sur les casiers agricoles et installations industrielles de la CSS. Sur place, il a loué les efforts de modernisation des équipements de la compagnie sucrière sénégalaise, en magnifiant la volonté de l’unité agro-industrielle à accompagner l’Etat du Sénégal dans sa quête à la souveraineté alimentaire.
Que signifie l’idée de « Souveraineté » si ce n’est l’alignement parfait entre les objectifs de la CSS et ceux de l’État du Sénégal, tous deux orientés vers l’ambition stratégique de satisfaire le marché par la production locale ?
L’exhortation à la nécessité de travailler, devra vite suppléer l’exaltation du romantisme révolutionnaire, pour arriver à célébrer cet adage plein d’humour qui affirme définitivement que : « Ventre plein…Sénégalais Content » !!! Quelle belle idée de « Rupture Systémique ».
par Amadou Thiourou Barry
LE THÉÂTRE DES GOUGNAFIERS D’EN HAUT
EXCLUSIF SENEPLUS - La justice sénégalaise offre à l’histoire ce grotesque tableau d’un pays où « gougnafier » devient aussi grave que "complice de sédition". On ne juge plus la pertinence d’un propos, mais la dose d’encens qu’il répand
Il fallait oser. Oser dire ce que tant de Sénégalais, derrière leurs rideaux ou sur leurs groupes WhatsApp, murmurent chaque jour. Il fallait une dose rare de témérité ou d’exaspération pour traiter de « gougnafiers » les trois têtes de la République : le chef de l’État, le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre. Il fallait surtout être Moustapha Diakhaté pour oser appeler nos dirigeants par leur défaut. Crime de lèse-majesté sémantique.
Le voilà donc récompensé de son audace par une arrestation pour offense au chef de l’État. Et puisque nous sommes désormais entrés dans l’ère de la démocratie outragée, le mot devient délit, l’opinion devient agression, et le vocabulaire, un champ de mines. À ce rythme, l’Académie française fera bientôt l’objet d’un audit de sécurité nationale.
Que lui reproche-t-on exactement ? D’avoir manqué de révérence ? De n’avoir pas assez lissé sa langue dans le sens du képi ? Il a eu le malheur de dire que nos trois dirigeants suprêmes ont ignoré un protocole républicain. Là où un universitaire aurait dit « méconnaissance institutionnelle », lui a dit « gougnafiers ». Trop populaire. Trop vrai. Trop dangereux. Car dans la République protocolaire qui se dessine, on préfère un bon flatteur incompétent à un citoyen indiscipliné, mais éclairé. On ne juge plus la pertinence d’un propos, mais la dose d’encens qu’il répand. La vérité blesse ? Peu importe. Ce qui compte, c’est de sauver la face — surtout si elle est déjà maquillée de promesses non tenues.
Et puis « gougnafier » n’est ni une injure raciale, ni un appel à la haine. C’est un mot du vieux français populaire utilisé pour se quereller avec élégance, une caresse de satire, un soupir de mépris. Césaire aurait souri, Montesquieu aurait applaudi. Mais dans le Sénégal de la « post-révolution », le vent tourne à la bêtise générale.
Sur le fond, ce n’est pas « gougnafiers » qui dérange. C’est le fait que ce mot vise ceux d’en haut. Car l’irrévérence, dans cette République où le pouvoir aime se faire appeler "Excellence", est tolérée tant qu’elle reste dirigée vers les marginaux, les faibles, les opposants. Mais qu’elle touche aux têtes couronnées de la République, et elle devient sacrilège. Ce n’est donc pas une affaire de respect, mais de hiérarchie. Une hiérarchie d’intouchables, élevés au rang de saints d’État, pour qui la critique devient insulte et la satire, insoumission. Ceux-là peuvent multiplier les maladresses, les bourdes, les silences embarrassés. Mais que nous osions leur dire ce qu’un instituteur dirait à un élève : “Tu ne connais pas ta leçon” et nous voilà à la DIC. Pendant ce temps, les manipulateurs de foule, les pyromanes identitaires dorment sur leurs deux oreilles. On ne les arrête pas, on les invite à dîner.
La justice, hélas, ne sort pas grandie de cet épisode. Elle poursuit un mot comme on poursuivrait une fraude fiscale. Elle instruit l’ironie comme on instruirait une menace terroriste. À ce rythme, il faudra bientôt soumettre nos statuts Facebook à un comité de validation protocolaire. Oui, la justice sénégalaise offre à l’histoire ce grotesque tableau d’un pays où « gougnafier » devient aussi grave que "complice de sédition". Où la liberté d’expression, ce bien précieux, est dissoute dans la susceptibilité présidentielle.
Qu’est-ce donc que cette République où les mots offensent plus que les injustices ? Où les apparences valent plus que les principes ? Où l’on étouffe les voix critiques au nom d’un protocole méconnu par ceux qui le brandissent ? Il y a là un renversement fascinant. Ce ne sont plus les gouvernés qui doivent respecter la loi, mais les gouvernants qui doivent être protégés de leurs propres lacunes.
Car, au fond, de quoi parlait Moustapha Diakhaté ? D’un détail de protocole, certes. Mais aussi d’un principe qui englobe le sérieux de l’État, sa rigueur, sa connaissance de ses propres règles. Si même cela devient tabou, alors il ne reste plus qu’à rédiger une nouvelle Constitution, dans laquelle le président serait déclaré infaillible, ses gestes ininterrogeables, sa parole canonique.
En attendant, Diakhaté est en prison. Le Sénégal, lui, est en garde contre ses mots. Et nous autres, citoyens un peu trop lucides, un peu trop libres, sommes priés de réapprendre à parler. A voix basse, la main sur la bouche, et toujours en demandant pardon aux gougnafiers d’en haut qui veulent bien la liberté d’expression, mais sans l’expression de la liberté.
Barry.at15@gmail.com, un citoyen libre, non encore appréhendé pour crime linguistique.
LE DISPOSITIF PRÉVENTIF CONTRE LES INONDATIONS ACTIVÉ
Le ministère de l'Hydraulique rassure les populations face aux premières pluies d'hivernage. Cheikh Tidiane Dièye assure du bon fonctionnement des ouvrages de drainage, malgré quelques ralentissements dans certaines zones sensibles
Le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement a tenu à rassurer les populations face à l'installation progressive de l'hivernage sur le territoire national, conformément aux prévisions émises par le Centre Agrhymet et mises à jour par l'ANACIM. Dans un communiqué, le ministre Dr Cheikh Tidiane Dièye a assuré du bon fonctionnement des ouvrages de drainage et de pompage, tout en précisant que les délais d'évacuation des eaux observés restent conformes aux normes en vigueur.
Après avoir arrosé le Sud et l'Est ces dernières semaines, les premières pluies s'étendent désormais au centre du pays, notamment dans les régions de Kaffrine, Kaolack, Diourbel et la ville sainte de Touba. Le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement a tenu à apaiser les populations, notamment celles de Touba, concernant les éventuels impacts des premières pluies enregistrées.
Dans un communiqué transmis à la presse, Dr Cheikh Tidiane Dièye assure que « les ouvrages de drainage et de pompage ont bien fonctionné, en tenant compte des délais normaux d'évacuation des eaux ».
Ainsi, « dans les zones équipées, les eaux pluviales ont été évacuées dans des délais raisonnables, comme ce fut le cas à Diouma Serigne Saliou ou encore à Darou Minane », a précisé le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement, qui souligne néanmoins que « des ralentissements ont été constatés dans certains points sensibles, précisément dans les zones basses sans exutoire ». Mais il assure que « des équipes techniques de l'ONAS sont pleinement mobilisées pour assurer les opérations de drainage par pompage, avec un parc d'équipements renforcé sur l'ensemble du territoire ».
Dr Cheikh Tidiane Dièye a indiqué par ailleurs que « dans certains secteurs, des accumulations temporaires d'eau ont été observées, principalement en raison de la saturation des sols encore instables et de travaux d'assainissement en cours ».
« Face à cela, des mesures correctives ont été enclenchées : accélération des chantiers, renforcement des équipes d'intervention, intensification des opérations de curage des canaux et libération des voies d'eau et exutoires », dit Dr Dièye, qui « rappelle que l'objectif est de respecter les délais de livraison des travaux, fixés au 15 juillet, et de consolider la résilience des systèmes d'assainissement face aux épisodes pluvieux à venir ».
Il appelle à cet égard « les populations à la vigilance et à la précaution, en évitant de jeter des déchets dans les caniveaux et en signalant rapidement toute zone à risque », car à son avis « le concours des comités de quartiers, collectifs citoyens, associations communautaires et volontaires est essentiel pour renforcer l'efficacité de la riposte : nettoiement des caniveaux, sensibilisation de proximité, veille communautaire, etc. »
Puis, le ministre a également invité toutes les structures opérationnelles du Comité National de Gestion des Inondations à se tenir prêtes à faire face à toute éventualité, y compris les phénomènes extrêmes annoncés par les prévisions météorologiques.
DAKAR ACCUEILLE LA CONFÉRENCE-FESTIVAL AFRIQUE-ASIE
Organisé en partenariat avec l'Institut international d'études asiatiques des Pays-Bas, l'événement explore "un nouvel axe de connaissances" entre les deux continents
« Un nouvel axe de connaissances » est le thème de la 3e édition de la Conférence-Festival Afrique-Asie organisée en partenariat avec l'Institut international d'études asiatiques (IIAS, Leiden, Pays-Bas) que Dakar accueille du 11 au 14 juin.
Dakar accueille depuis mercredi dernier, 11 juin, et ce jusqu'au samedi prochain, 14 juin, la 3e édition de la Conférence-Festival Afrique-Asie sur le thème « un nouvel axe de connaissances » à l'université Cheikh Anta Diop. L'événement qui réunit des chercheurs, des praticiens, des artistes et des militants issus de divers pays, devra permettre de renforcer les liens de savoirs et de solidarité entre les deux continents, dans l'esprit de Bandung, du nom de la ville indonésienne où s'est tenue, il y a 70 ans, la première conférence afro-asiatique réunissant des pays d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient qui marque un moment crucial dans l'histoire de la décolonisation.
« C'est le 70e anniversaire de la conférence de Bandung qui, au départ, s'appelait conférence afro-asiatique. C'est une rencontre ouverte qui couvre tous les champs de savoir et d'expérience entre l'Afrique et l'Asie », a déclaré le directeur de l'Institut international des études asiatiques au Pays-Bas, Philippe Peycam. En effet, si l'événement est organisé à Dakar après Accra en 2015, et Dar es Salam en 2018, c'est parce que « c'est la capitale intellectuelle, culturelle de l'Afrique francophone et les universités ont un rôle primordial (...) dans les questions de savoir avec la société », a fait savoir Philippe Peycam.
Pour sa part, le directeur de la Recherche et de l'Innovation de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Yankhoba Seydi, « la dimension festival, c'est aussi pour inclure le monde des artistes, le monde de la société civile, qui ont aussi leur façon de produire du savoir et qui doivent être aussi représentés dans ce dialogue africain-asiatique ». Et d'ajouter, « tout le monde sait que l'Afrique est le berceau de la civilisation, et aujourd'hui, si quelque part une certaine géographie nous sépare de l'Asie, la culture doit nous remettre ensemble, l'art doit nous remettre ensemble et tout cela sur un socle académique ».
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APPEL À UN SUIVI DE L’APRÈS-DIALOGUE
Comment pérenniser le dialogue politique ? La société civile propose la création d'un comité de suivi multi-acteurs pour veiller à la mise en œuvre des accords conclus et poursuivre les discussions sur les points de désaccord
Les acteurs de la société civile engagés dans le dernier dialogue national consacré au système politique ont plaidé hier, jeudi 12 juin, pour la mise en place d'un comité de suivi post-dialogue réunissant l'ensemble des parties prenantes, notamment des représentants de l'opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile. Regroupés au sein du Consortium des organisations de la société civile, ces acteurs ont tenu une conférence de presse afin de présenter leur bilan du dialogue national sur le système politique.
Le Consortium des organisations de la société civile a livré hier, jeudi 12 juin à Dakar, son bilan du dialogue national récemment clôturé et consacré au système politique. Face à la presse, Babacar Ba, président du Forum du Justiciable et porte-parole du jour, s'est félicité du bon déroulement des concertations, lancées le 28 mai dernier par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et clôturées le 4 juin dernier.
Estimant que cette initiative marque « une étape importante vers le renforcement de la cohésion nationale », il a appelé à la mise en place d'un comité de suivi post-dialogue, composé des différentes composantes politiques et sociales du pays : opposition, majorité présidentielle, et société civile. Ce comité, a-t-il précisé, devrait être constitué de membres désignés de manière consensuelle.
Abordant la mission de ce comité, le porte-parole a indiqué qu'il sera chargé de faciliter la poursuite des discussions sur les points de désaccords constatés, mais également de veiller à la mise en œuvre effective des accords conclus. « Nous avons abouti à des accords de principe qui ouvrent déjà la voie à un dialogue plus approfondi, susceptible de soutenir des réformes conformes aux aspirations du peuple sénégalais », a-t-il déclaré.
Loin de s'en tenir là, Babacar Ba, au nom de ses collègues membres du consortium, a par ailleurs invité l'État à poursuivre les efforts en faveur d'un dialogue inclusif, en créant les conditions de confiance nécessaires à une participation élargie et constructive de toutes les sensibilités politiques. En effet, souligne-t-il, « cette convergence de vues sur des questions clés de notre système politique témoigne d'une volonté partagée de dépasser les clivages et de jeter les bases d'une gouvernance plus apaisée qui ouvre la voie à une dynamique de concertation permanente entre les forces vives de la Nation ».
Le porte-parole du Consortium des organisations de la société civile, estimant que le « vrai dialogue commence à partir des désaccords », a par ailleurs déploré l'absence d'une partie de l'opposition et a appelé à davantage de conciliation de part et d'autre.