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7 juin 2025
PAR Djibril Ndiogou Mbaye
DEUX GUERRES PEUVENT EN CACHER UNE AUTRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il faut que l’humanité imprime d’une marque inaltérable son histoire, sa conscience et son inconscient collectif, de ce qui se passe actuellement en Palestine
Gaza : S’insurger encore, afin que cesse le massacre …enfin !
Il faut que l’humanité imprime d’une marque inaltérable son histoire, sa conscience et son inconscient collectif, de ce qui se passe actuellement en Palestine. Il faut que les historiens retiennent, pour fidèlement restituer, comme ils l’ont fait pour l’esclavage et plus tard pour la Shoah, le drame du peuple de Palestine.
Mais dans l’urgence, il faut surtout mettre fin sans délai, à ces massacres quotidiens qui, sous prétexte de mettre la pression militaire sur les combattants du Hamas, pour obtenir la libération des otages israéliens, entraînent un désastre humanitaire et des pertes en vies humaines inestimables et hypothèquent l’idéal de paix et de stabilité en Israël.
Rétablir un cessez-le-feu pour la libération de tous les otages israéliens, et forcer les volontés politiques des autorités palestinienne et israéliennes afin de redonner une chance à la résolution politique de ce conflit meurtrier.
Ce qui fait la double singularité et l’extrême gravité de cette histoire, c’est d’abord parce qu’elle s’écrit sous nos yeux, avec le sang frais de femmes et d’enfants palestiniens et israéliens, illustres innocents. C’est ensuite l’existence de précédents. L’humanité savait. Elle avait déjà dit, au moins deux fois, « plus jamais ça ». Mais c’est méconnaître la nature humaine que de penser que les États naissants, comme les grandes puissances, allaient déroger enfin à leur fatal destin hégémoniste.
Ce que Tsahal n’a pas obtenu en une année de destructions massives et son lot de plus de 50 000 morts, elle ne l’obtiendra pas aujourd’hui qu’il n’y a presque plus rien à détruire ni personne à tuer. Elle ne peut pas faire pire !
Les récentes libérations négociées d’otages montrent que rien ne sera obtenu par le bruit des bottes et le massacre d’innocents sans défense.
Deux guerres peuvent en cacher une autre
Alors que le monde est distrait par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, une autre guerre est venue réduire à néant la couverture médiatique des attaques contre les populations gazaouies. C’est la guerre que D. Trump vient de déclarer à toutes les économies de tous les pays, et qui fait basculer l’économie mondiale dans une période d’incertitude totale.
Profitant de cette funeste « opportunité », Israël a entamé une autre « guerre », sournoise très meurtrière qui est entrain d’élever l’injustice ,la barbarie et l’inacceptable à un niveau d’indécence jamais égalé. C’est à croire que l’establishment israélien a repris du service et repris le projet de noyer gaza et sa population dans la mer qui la borde.
Dans cette guerre ou 70% au moins des victimes sont des femmes et des enfants selon l’ONU, on peut aisément poser un visages sur l’ignominie, l’injustice poussée à son paroxysme et la déraison de l’être humain. Mais on y peut également poser un visage sur la détresse innommable d’une population civile, qui a du mal à comprendre ce qui lui arrive en ce 21e siècle qui était prédit humaniste et fraternel ou ne serait pas.
La Palestine se meurt et personne ne fait rien. Ni les pays occidentaux, finalement impuissants face au rouleau compresseur américain et à l’arrogance du gouvernement Netanyahu. Ni le monde arabe, ces faux-frères parfois inféodés aux USA comme l’Arabie Saoudite.
Les autoroutes de l’information, encombrées d’informations sur les négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine et sur l’agression commerciale de Trump contre les économie mondiale, ne laissent plus aucune place au drame du peuple de Palestine, aujourd’hui plus damné que les damnés de Frantz Fanon.
Depuis l’empire Ottoman, jusqu’à nos jour, en passant par le mandat britannique (1922-1924), le peuple palestinien porte la croix de tous les peuples opprimés sur leur propre territoire. Malgré les résolutions des Nations Unies, la colonisation se poursuit dans l’illégalité la plus insidieuse.
Rappelons que cela n’aurait jamais été possible sans le concours des USA qui adoubent protège et arme abondamment l’état hébreux, depuis le début. Au delà de la force de persuasion de l’hyper-puissant « lobby juif », l’industrie américaine de l’armement y remplit ses carnets de commandes. C’est dire que ce conflit n’est pas prêt de connaître son épilogue.
Les condamnations répétées des Nations Unies et les demandes incessantes de la France, de l’Angleterre et de beaucoup d’autres pays comme l’Afrique du Sud et le mandat d’arrêt délivré contre Netanyahu par la Cour Pénale Internationale n’y font rien. Au contraire ils n’ont récolté que les menaces et sanction contre des juges de la CPI , de la part de l’homme le plus puissant du monde : Donald Trump.
Ce qui est en train de se passer actuellement en Palestine « …défie la décence, défie l'humanité, défie la loi. C'est vraiment une guerre sans limite." Jonathan Whittall
Nous n’avons que nos claviers contre leurs bombes, mais rien ne nous fera taire .
Aujourd’hui c’est le peuple de Palestine et demain ce sera un autre peuple, si l’humanité ne règle pas ce problème et rapidement.
Aux yeux d’une partie de la communauté internationale, il semble exister une territorialité de l’indignation avec un barème de la gravité et une hiérarchie de la souffrance. Il semblerait que selon la nationalité, la mort oú l’injustice soit plus ou moins grave, plus oú moins acceptable.
La vie humaine semble ne pas avoir le même prix sur la terre de Palestine qu’ailleurs. Apparemment, vie israélienne ne vaut pas une vie palestinienne. Alors que des dizaines de milliers d’innocents sont massacrés en Palestine depuis octobre 2023, la semaine passée l’Europe a pleuré de toutes ses larmes, sur le cercueil d’une jeune otage Israélienne. Bien entendu, il faut condamner avec la dernière énergie la mort de cet autre illustre innocente venu rallonger la listes des centaines de milliers d’autres, dont déjà 50 000 palestiniens.
Mais toutes les vies ont la même valeur. Les palestiniens ne sont pas des infra-humains.
Reveillez-vous !
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AWA SECK, UNE LINGEER DU MOUSSOR
De juriste victime de discrimination en France à créatrice de mode reconnue. Cette Sénégalaise de 46 ans originaire de Diourbel a bâti une marque qui célèbre l'héritage culturel tout en modernisant ce couvre-chef traditionnel
Awa Seck se proclame « l’ambassadrice du moussor ». Originaire de Diourbel, elle s’est fixée comme objectif de faire de ce bout de tissu une tendance, aussi bien au Sénégal qu’à l’international.
Le style vestimentaire d’Awa Seck est simple. Vêtue d’une chemise blanche, d’un jean bleu clair et de sandales, elle ajoute une touche d’authenticité à cette modernité en arborant son fameux « moussor ». C’est son identité. Alliant vacances et travail pour quelques jours, cette Sénégalaise résidant à Bruxelles a pris dans ses bagages ses accessoires indispensables. Les moussors font partie de son quotidien et sont aussi imposants que les boucles d’oreilles qu’elle porte. À 46 ans, elle réalise des tutoriels et des démonstrations chez elle, à Keur Massar. En lin, en coton, en wax ou en chantoum, Awa Seck propose plusieurs matières : « Je fais différents motifs pour chaque occasion, avec des moussors qui ressemblent à mes clientes. » Les tarifs varient entre 10 000 FCFA et 15 000 FCFA. Un business « lucratif » dans lequel elle s’épanouit pleinement.
Rien ne prédestinait Awa Seck à devenir « l’ambassadrice du moussor ». Après des études de droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, elle poursuit son cursus à Bordeaux auprès de sa sœur. « J’y suis allée avec beaucoup d’enthousiasme, mais j’ai vite déchanté car j’ai dû faire face au racisme », se souvient-elle avec émotion. Encouragée par son aînée, Awa obtient un master en droit du travail en 2004. Toutefois, son insertion professionnelle est difficile : « J’avais du mal à trouver du travail dans mon domaine. Il fallait un carnet d’adresses bien fourni, sans compter la discrimination », dit-elle avec amertume. Elle décide alors d’entreprendre un second master en ressources humaines à Paris tout en enchaînant de petits boulots dans la restauration. « Il m’a fallu du temps avant de travailler dans mon domaine », confie-t-elle. Coiffure, onglerie… Awa Seck touche à tout. »J’ai appris à me battre, à travailler dur et à m’intégrer afin que ma présence ait un impact positif sur la vie des gens. », estime-t-elle. Un véritable sacerdoce.
En 2005, elle s’installe à Bruxelles auprès de son mari. Là-bas, elle apprend le néerlandais et le flamand, qu’elle parle couramment aujourd’hui. Elle travaille d’abord dans le service à la clientèle, puis dans une chaîne de fitness. Après quelques années et deux enfants, elle décide de tout quitter pour rentrer au Sénégal. « J’ai été victime d’une agression raciste dans un bus en 2011. Cela a précipité mon retour », avoue-t-elle peinée. Afin de préparer sa reconversion, elle entame un troisième master en marketing et communication.
De retour au Sénégal en septembre 2012 avec ses enfants, elle trouve rapidement un emploi dans le département des ressources humaines d’un opérateur mobile. Son expérience professionnelle y est bien différente de celle vécue à Bordeaux.
Les débuts de « Moussorma »
Le destin de cette « Baol-Baol » est étroitement lié au moussor. Ce petit bout de tissu qu’elle portait au travail devient, à sa grande surprise, un élément phare de son identité. « C’était ma petite touche traditionnelle dans une tenue moderne. Mes collègues étaient admiratifs, et c’est ainsi que j’ai commencé à leur montrer comment bien attacher le moussor », explique-t-elle. En 2016, elle lance ses premiers tutoriels. « À l’époque, cela suscitait beaucoup d’intérêt », dit-elle avec un sourire.
En juillet 2017, elle organise son premier atelier payant, proposant des cours à 5 000 FCFA par personne. Le succès est immédiat. Elle commence alors à consacrer une partie de son temps à cette activité, tout en travaillant dans une maison de production comme directrice commerciale et marketing. « C’était une activité indépendante qui me permettait de développer mon projet », confie-t-elle. Ainsi naissent les « Moussors d’Awa ». « Je voulais cette connexion avec mon pays, d’où le nom ‘Les Moussors d’Awa’ », affirme-t-elle. Son objectif : inciter les jeunes Sénégalaises à porter le moussor avec fierté, notamment dans le cadre professionnel. « Elles étaient complexées à l’idée de le porter en rendez-vous d’affaires », explique-t-elle.
En juillet 2017, pour des raisons familiales, elle retourne à Bruxelles tout en poursuivant son activité. Afin de perfectionner son art, elle suit des formations en couture et en chapellerie en 2018. « J’ai appris à créer moi-même les moussors », précise-t-elle. Elle enchaîne également les ateliers de coaching sur l’estime de soi, notamment pour les femmes sous chimiothérapie et les enfants. D’ailleurs, elle devient ambassadrice de la Ligue Sénégalaise Contre le Cancer (Lisca), pour laquelle elle organise la première collecte #200millionschallenge #Pourlesmaladesducancer.
Avec quelques économies, elle ouvre sa boutique quelques mois plus tard. » Je vends aussi bien au Sénégal qu’en Belgique des « moussors » prêts-à-porter, appelés « Moussormas’ », renseigne-t-elle fièrement. En collaboration avec des boutiques sénégalaises, Awa Seck assure la distribution et développe aussi la vente en ligne. L’entrepreneure confectionne une vingtaine de foulards toutes les deux semaines et assure la livraison.
En décembre 2018, Awa élargit sa marque en lançant une ligne de vêtements pour hommes, femmes, enfants et articles pour la maison sous le nom AWA B.AOL. Elle valorise la broderie traditionnelle de sa région, le SOR, qui devient sa signature. Une manière de rendre hommage à sa mère, une brodeuse renommée décédée lorsqu’elle avait huit ans. Elle collabore avec des artisanes locales pour préserver ce savoir-faire et les aider à acquérir une indépendance financière.
Altruiste et engagée
Awa Seck ne se contente pas de lutter pour la valorisation du « moussor ». Elle mène également un autre combat : la défense des droits des femmes. « Beaucoup s’opposent au mot féminisme, mais moi, je l’assume pleinement. Je me considère même comme radicale lorsqu’il s’agit des droits et de la protection des femmes. Il n’y a pas de demi-mesure », affirme-t-elle d’un ton catégorique.
Son amie de longue date, Ndieme Amy Varore, la décrit comme « une voix pour les sans-voix, une femme prête à se battre comme une lionne pour un changement positif ». Elle témoigne de sa générosité et de son engagement sans faille.
Moustapha Ndiaye, un autre proche, la qualifie de « femme africaine, et plus précisément sénégalaise, décomplexée, qui, après avoir réussi à l’étranger, met ses compétences au service de sa communauté ».
Aujourd’hui, Awa Seck est devenue une véritable ambassadrice du Sénégal. Elle emmène son « moussor » aux quatre coins du monde, participant à des missions économiques dirigées par la princesse Astrid de Belgique, qui porte fièrement ses créations.
RSF ALERTE SUR LA CRISE DES MÉDIAS
Reporters sans frontières appelle les autorités à intensifier les réformes pour assurer la viabilité économique d'un secteur médiatique fragilisé par des suspensions de contrats publicitaires et des redressements fiscaux
(SenePlus) - Un an après l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence, Reporters sans frontières (RSF) salue les premières réformes engagées mais appelle à "accélérer" les mesures pour garantir la survie économique d'un secteur médiatique en difficulté.
Dans un communiqué, l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse reconnaît les avancées comme "l'enregistrement des organes de presse sur une plateforme dédiée" et "l'actualisation de la loi sur la publicité", tout en soulignant que ces initiatives restent insuffisantes.
"L'enregistrement des médias et l'actualisation de la loi sur la publicité sont des mesures salutaires", affirme Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, qui ajoute cependant que "la question de la soutenabilité économique des médias doit être davantage prise en charge".
Le secteur traverse une crise majeure, marquée par "des suspensions de contrats publicitaires, l'accumulation d'impayés et la fragilisation générale", selon RSF. Certains titres emblématiques comme Stades et Sunu Lamb, "deux des quotidiens sportifs les plus lus du pays", ont suspendu leur parution fin juillet 2024 "après plus de vingt ans d'existence", invoquant "des difficultés économiques insurmontables".
Si le président s'était engagé à "soutenir une presse libre et diversifiée" dès son arrivée au pouvoir, les réformes entreprises ont provoqué des tensions. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a dénoncé "une tentative de museler la presse" et organisé "une journée sans presse" massivement suivie le 13 août 2024.
La cartographie des médias lancée en août 2024 a particulièrement déstabilisé le secteur. Sur 639 médias ayant soumis un dossier, "seuls 258 ont été officiellement déclarés conformes par l'État en février 2025", rapporte RSF.
Mahamadou Baldé, fondateur du site Kolda News, témoigne auprès de RSF de la "décision collégiale d'arrêter les publications à partir de fin février" car son média n'est "pas en mesure de recruter trois journalistes avec les exigences en années d'expériences requises" par le Code de la presse.
Face à ces difficultés, RSF formule plusieurs recommandations, notamment de "renforcer la réforme des aides à la presse via l'accompagnement des médias vers plus de professionnalisation" en soutenant les travaux de la commission d'examen et en revalorisant le budget des aides publiques.
L'organisation suggère également de promouvoir "la certification Journalism Trust Initiative (JTI), avec des incitations fiscales pour les médias et leurs partenaires", tout en appelant à "adopter un nouveau Code de la publicité adapté aux réalités actuelles".
RSF s'inquiète par ailleurs des "enjeux sécuritaires" qui persistent, citant plusieurs cas de journalistes convoqués par les autorités et des attaques informatiques inédites contre des médias en ligne comme Seneweb, Dakaractu et PressAfrik Group en février et mars 2025.
LE SAHEL PARIE SUR L’IRRIGATION POUR BOOSTER SON AGRICULTURE
Ouvrant un forum à Diamniadio, Mabouba Diagne a appelé à des investissements massifs dans des systèmes d’irrigation modernes et résilients. Selon lui, cette stratégie est essentielle pour sortir l’agriculture de sa dépendance à la pluie.
L’irrigation et la maîtrise de l’eau dans les pays africains constituent un passage obligé pour sortir l’agriculture de la dépendance de la pluviométrie et d’en faire un secteur pourvoyeur d’emplois et un facteur de croissance économique, a indiqué, lundi, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Mabouba Diagne a exprimé ce point de vue à l’ouverture lundi, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), d’un forum de haut niveau axé sur le thème : ‘’L’irrigation au Sahel : bilan et perspectives pour des systèmes d’irrigation résilients et durable’’.
Il a saisi cette tribune pour appeler tous les acteurs à ”investir dans des systèmes d’irrigation modernes et résilients’’. A l’en croire, ces derniers ‘’permettront d’accroître la productivité agricole, de réduire notre dépendance aux aléas climatiques et de garantir un avenir prospère à nos populations’’.
‘’Ensemble, faisons de l’irrigation durable un pilier de la transformation agricole au Sahel !’’, a-t-il exhorté.
Il estime que ”pour faire face aux défis communs’’, il est nécessaire de ‘’privilégier la coopération et le partage d’expériences’’.
Selon le ministre, ‘’l’harmonisation des politiques agricoles, la mutualisation des connaissances et la mobilisation des financements internationaux sont des leviers stratégiques pour renforcer la résilience de nos systèmes agricoles’’.
C’est pourquoi il dit ”encourager les partenariats entre les Etats sahéliens, les institutions financières, les chercheurs et le secteur privé, afin de promouvoir des solutions innovantes et inclusives’’.
Le secrétaire exécutif du CILSS, Abdoulaye Mohamadou, a réitéré la disponibilité de son organisation ‘’à jouer son rôle d’instrument de coopération technique et scientifique entre les Etats de la région et apporter son expertise à la mise en œuvre des programmes régionaux’’.
Il estime que la souveraineté alimentaire dans les Etats membres du CILSS ‘’est possible, non seulement au regard des immenses potentialités en eau, en terres et en énergie de la région, mais aussi grâce aux nouvelles technologies dans le domaine de l’irrigation’’.
Mais, il pense qu’il faut pour cela une approche holistique, tenant compte des spécificités de l’agriculture ouest africaine et de la fragilité des écosystèmes au sein desquels l’eau joue un rôle central tout en subissant les impacts de l’environnement.
‘’C’est possible si nous tirons les leçons et les enseignements de nos réussites et de nos échecs. En effet, des défis importants subsistent liés notamment au financement, à la gouvernance de l’eau, au choix et à l’entretien des infrastructures, aux phénomènes extrêmes dont les inondations qui ont affecté les aménagements hydroagricoles en 2024 dans plusieurs pays’’, a ajouté Abdoulaye Mohamadou.
Des ministres, des officiels, et des experts de plusieurs pays d’Afrique prennent part à la rencontre qui se poursuit jusqu’à vendredi.
Elle se tient sous le haut patronage du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et sous l’égide des pays du Sahel.
Elle est organisée par le Comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), une organisation formée du Bénin, de la Côte d’ivoire, de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie, du Sénégal, du Togo, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et du Cap Vert.
SANGOMAR ATTEINT 3,08 MILLIONS DE BARILS EN MARS
Avec déjà 25,79 millions de barils extraits depuis le début de l’exploitation, dont 24,74 millions écoulés sur le marché international, les prévisions pour 2025 tablent sur une production de 30,53 millions de barils.
iGFM - (Dakar) Le ministère du Pétrole et des Energies a livré, ce lundi, le rapport sur le niveau de la production au niveau du gisement de Sangomar.
En mars dernier, Sangomar a produit 3,08 millions de barils de pétrole brut. C’est ce qu’a publié le ministère du Pétrole ce lundi. Il renseigne qu’au cours du mois, trois cargaisons, représentant un volume total de 2,85 millions de barils, ont été expédiées et commercialisées sur le marché international. Et sur une production cumulée de 25,79 millions de barils jusqu'ici, ce sont 24,74 millions de barils qui ont été vendus. Soit 26 Cargaisons.
«Les prévisions de production pour l’année 2025 devraient se chiffrer à environ 30,53 millions de barils de pétrole brut, avec un objectif de stabilisation de la production à 100 000 barils par jour», indiquent Birame Souleye Diop et ses hommes. Ils indiquent que la production du champ de Sangomar continue dont, de montrer de bonnes performances.
PAR EL HADJI IBRAHIMA THIAM
L’ILLUSION DE L’ABONDANCE
"Pour la première fois depuis longtemps, le pays a été épargné des palabres sur le bon approvisionnement du marché en pomme de terre et en oignon à la veille de la Korité. Ce fut en veux-tu, en voilà et les prix n’ont pas flambé."
Pour la première fois depuis longtemps, le pays a été épargné des palabres sur le bon approvisionnement du marché en pomme de terre et en oignon à la veille de la Korité. Ce fut en veux-tu, en voilà et les prix n’ont pas flambé. Juste logique du système de l’offre et de la demande. Jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, ces deux produits sont encore assez présents sur les étals de nos marchés.
Une abondance dont se satisfont certains mais qui cache une incongruité. En réalité, cette profusion est une illusion et ne s’inscrit pas dans une logique cohérente d’autosuffisance que les autorités du pays appellent de leurs vœux. Cette situation nous installe plutôt dans la gangue de l’immédiateté, c’est-à-dire une satisfaction passagère sur une courte période, disons de trois à quatre mois au plus, avant de se retrouver devant un manque qui oblige à recourir aux importations. Ça renvoie à l’image du gars qui se retrouve brusquement devant un excédent de nourriture et s’en goinfre sans penser à en réserver pour demain, sachant que ce n’est pas tous les jours que la Providence lui fait une telle faveur. Certes, il mangera à satiété et en gaspillera même, mais sera à la merci de lendemains qui auront l’amer goût d’un jour sans pain.
Or, un peu de bon sens lui aurait permis de s’éviter une telle mésaventure. Le parallèle est caricatural, mais rend compte de la situation que nous vivons avec l’oignon et la pomme de terre. Voilà deux produits de grande consommation pour lesquels le Sénégal est autosuffisant mais qui, faute d’une politique de planification de leur culture et de leur stockage, car périssables, se retrouvent à manquer sur le marché à une période l’année. Cultivés à grande échelle au même moment dans toutes les zones agroécologiques où les conditions de leur épanouissement sont réunies, ils se retrouvent fatalement en même temps sur le marché. Alors bonjour la mévente. Et quand il y a mévente, il y a bradage et pertes post-récolte. Les producteurs ne s’y retrouvant pas financièrement ne peuvent pas repartir pour une nouvelle campagne. Et quand il y a moins de producteurs dans une filière, l’autosuffisance est forcément menacée. Implacable vérité de l’effet domino. Pourtant, il est établi que l’horticulture peut jouer sur trois tableaux : vocation vivrière, légume et rente.
Toutefois, on a l’impression qu’elle n’est pas assez valorisée et ne bénéficie pas de la même attention que la tyrannique filière arachidière qui mobilise toute la République. Et ce n’est pas trop dire ! L’arachide est la seule spéculation qui s’invite, chaque année, à la table du Conseil des ministres pour la fixation de son prix. On nous dira que la graine oléagineuse, sur le plan sociologique et dans l’imaginaire collectif, est difficile à remplacer. Certes. Cependant, cela ne doit pas être une raison pour reléguer au second plan les autres filières, notamment l’horticulture qui est, aujourd’hui, le secteur leader de l’agriculture sénégalaise et qui se porte le mieux aussi bien en termes de productivité que de compétitivité. Figurez-vous, là où les cultures horticoles donnent une moyenne de 25 à 30 tonnes par hectare, les autres spéculations sous pluie qui occupent une écrasante majorité des agriculteurs sénégalais, peinent à dépasser deux tonnes pour la même superficie.
En termes de compétitivité, les légumes et les fruits se vendent toujours plus chers et mieux qu’un kilo d’arachide, de mil et de maïs. En matière d’emplois, l’horticulture est le secteur, dans l’agriculture, qui peut absorber une masse importante de jeunes, de femmes, de Sénégalais qui y trouvent leur compte sans que le secteur ne soit saturé. C’est aussi une source de devises, les produits horticoles étant les seuls quasiment qui sont exportés. Dans cette filière, le combat le plus difficile a été gagné : la productivité. Le plus facile, le stockage, peine à être réalisé. Un paradoxe. L’État a un projet de construction de 20 hangars de stockage de grande capacité, c’est déjà bien. Mais il n’est pas le mieux indiqué pour de tels investissements. L’idéal serait que le secteur privé s’y lance comme ce que Swami agri a fait à Mbane où elle a inauguré, en mars dernier, sa huitième chambre froide d’une capacité de stockage de 15 000 tonnes.
HOMMAGES À UN GÉANT
L'ouvrage "Wade, mille et une vies" de Madiambal Diagne a été dédicacé samedi en présence de nombreuses personnalités, offrant l'occasion d'évoquer l'héritage d'un homme politique hors norme qui a transformé le Sénégal
La cérémonie de dédicace du livre «Wade, mille et une vies», écrit par Madiambal Diagne, tenue ce samedi, a permis de découvrir encore l’ex-président de la République sous d’autres traits. Chaque personne présente à cet évènement a une part à raconter sur ce personnage iconique et inclassable qui a marqué l’histoire de ces 40 dernières années du pays. Il y avait des journalistes, des hommes politiques et ses compagnons comme Habib Sy, Babacar Gaye, Fada et l’ex-Premier ministre Amadou Ba. Un instant pour immortaliser un géant…
Sous les lumières tamisées de la salle, tous les témoignages éblouissent le parcours de Me Wade. Un géant à la retraite après avoir marqué son pays. Bien sûr, Abdoulaye Wade n’est pas du genre à s’enfermer dans une idéologie. Ses proches collaborateurs sont unanimes à ce sujet. Sa boussole demeure la sauvegarde des intérêts du Sénégal. C’est avec la même abnégation qu’il a forcé l’Union européenne à financer la construction de certaines infrastructures au Sénégal. «C’est autour d’un dîner à Bruxelles que le Président Wade a convaincu (Michel) Barroso (président de la Commission de l’Ue de l’époque) pour que l’Ue finance les routes au Sénégal. Wade leur a expliqué que l’Afrique n’a besoin que d’infrastructures pour se développer et que les partenaires devaient réorienter leurs financements sur les infrastructures (…) Me Wade avait fini de tracer toutes les routes du Sénégal, et même de l’Afrique. Il croyait dur comme fer que les infrastructures vont développer l’Afrique», a affirmé Habib Sy, son ancien directeur de Cabinet. Une position que Amadou Ba a confirmée.
Politique d’infrastructures : Macky a perpétué le legs de Wade
Pour l’ancien Premier ministre de Macky Sall, Me Wade a «beaucoup inspiré l’ancien Président. Sur les infrastructures, on s’est inspiré du Président Wade. En effet, sur l’axe 1 du Pse, on avait boosté nos investissements de 65%. Ce qui était une révolution par rapport à l’ajustement structurel ou à la limite dans nos formations à l’Ena, on a cherché à nous montrer ou faire croire qu’on ne devait pas utiliser les ressources publiques nationales pour investir dans les infrastructures. On a changé de paradigme. Me Wade avait beaucoup inspiré l’ancien Président, comme tous ceux qui avaient le privilège de le côtoyer».
Amadou Ba, qui voue un profond respect au Pape du Sopi, est largement revenu sur sa collaboration avec Me Wade. «Souverainiste, oui il l’est. J’ai négocié avec la partie française pour le départ des troupes françaises. Je sais exactement comment les installations ont été restituées et pourquoi certains sont restés. Il avait préservé les intérêts du Sénégal dans un contexte particulièrement difficile. Ce qui est vrai et valable hier ne l’est pas aujourd’hui. Les négociations se sont essentiellement déroulées ici. En ce qui concerne le patrimoine, j’avais en charge de veiller à ce qu’il revienne à l’Etat du Sénégal», a-t-il déclaré.
Amadou Ba : «Il m’a nommé à la Dgid sans me connaître»
Amadou Ba reste marqué par le caractère de Me Wade. «Cette affaire de quitus qui a concerné l’ancien Président, j’avais la lourde tâche de délivrer ou pas le quitus aux candidats. Entre les deux tours, il me dit : «Jeune homme, vous êtes un fonctionnaire, je veux que vous restiez républicain jusqu’au bout.» Appliquer la loi dans toute sa rigueur, c’était mon choix. Il aurait pu me demander et peut être que je l’aurais fait de ne pas délivrer à X ou à Y, mais il ne l’a pas fait», a révélé Amadou Ba. Qui a rencontré pour la première fois le Président Wade, deux ans après sa nomination comme Directeur général des Impôts et domaines. «Il m’a nommé à cette prestigieuse fonction sans me connaître, sans chercher à vouloir me rencontrer. J’ai eu le privilège d’accompagner mon ministre au groupe consultatif en 2007, où j’avais la charge d’expliquer le volet fiscal. Il avait suivi cette présentation. A mon retour de Paris, il m’a demandé de lui faire au Palais la même présentation qu’à Paris. J’ai fait la présentation avec toute mon équipe. Il avait demandé au ministre et au Premier ministre de me soutenir pour pour que cette réforme puisse voir le jour. C’est ce Code général des Impôts qui régit, jusqu’au moment où je vous parle, les activités fiscales du Sénégal. Après, on se voyait régulièrement sans intermédiaire», a-t-il témoigné.
DIOMAYE ACCUSE, L'APR RIPOSTE
Face à ces allégations concernant de supposées "manœuvres souterraines" que mènerait Macky Sall, son parti dénonce une stratégie de victimisation du nouveau régime qui chercherait des boucs émissaires pour justifier son "immobilisme"
La dernière sortie médiatique du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, accusant son prédécesseur, Macky Sall, d’user de manœuvres souterraines pour mettre en échec sa politique, est désapprouvée par le Sen de l’Apr. Cette instance exige de la part des autorités, des clarifications au sujet des manœuvres constitutionnelles annoncées lors de l’adresse à la Nation du président de la République.
Le Secrétariat exécutif national de l’Apr a réagi aux propos tenus le 4 avril par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, lors d’une interview, accusant son prédécesseur de manœuvres souterraines. Dans un communiqué, les membres de ce parti font savoir que «les propos et insinuations du président de la République à l’égard du Président Macky Sall sont inqualifiables et manquent d’élégance et de tenue».
Il faut noter que lors de cet entretien, Bassirou Diomaye Faye a fait état de «choses» qui seraient en train d’être faites par Macky Sall, sans toutefois les qualifier. «Après notre passation de service, le 2 avril 2024, on s’est fait des accolades, pour ma part, avec le cœur vide. Ensuite, je lui ai donné l’avion présidentiel pour qu’il aille à La Mecque faire le petit pèlerinage. Mais je sais qu’il est en train de faire des choses», a-t-il dit, sans donner plus de détails.
Analysant cette sortie, les partisans de l’ancien chef de l’Etat soulignent qu’en «lieu et place de mesures concrètes pour poursuivre l’œuvre de transformation du Sénégal, le régime célèbre son premier anniversaire au pouvoir par des apitoiements, des complaintes et une recherche de boucs émissaires, afin de justifier son immobilisme, son incompétence et son inertie». Dans son document, l’ancien parti au pouvoir soutient que «le défilé a rendu hommage à la vision et au bilan du régime du Président Macky Sall, qui a doté le pays d’un outil de défense et de sécurité à la mesure de l’ambition que» l’Apr a «pour le Sénégal».
Par ailleurs, l’Apr exige des autorités «une clarification immédiate sur les réformes institutionnelles annoncées, afin d’en évaluer l’opportunité au moment où l’urgence relève plutôt du faible pouvoir d’achat des ménages, des milliers de licenciements abusifs de jeunes, de l’insécurité galopante et des arrestations arbitraires d’hommes politiques et de chefs d’entreprise». Dans la même veine, il demande à ce que «le Peuple souverain soit consulté par référendum pour toute modification concernant la nature du régime politique sénégalais, notamment l’ordonnancement institutionnel».
À CHACUN SA PART DE WADE
"L'ogre qui mange ses enfants mais ne les digère pas" : les témoignages recueillis par Madiambal Diagne révèlent la complexité des relations de Wade avec ses héritiers politiques et dévoilent les coulisses d'un pouvoir aussi fascinant que controversé
13 après avoir quitté le pouvoir, que faut-il retenir de Abdoulaye Wade ? C’est une question à laquelle Madiambal Diagne a souhaité répondre. Le journaliste a épluché 40 ans d’histoire dans un livre intitulé «Wade, mille et une vies». Paru aux Editions du Quotidien, le livre est un rappel historique, de la naissance du Pds à l’exercice du pouvoir, sans oublier la guerre de succession. Madiambal passe au peigne fin Wade, tout en se gardant d’entrer dans son intimité.
– «Dites au président Kadhafi qu’il ment.» Ils ne sont pas nombreux, ces chefs d’Etat qui osaient ainsi rabattre le caquet au guide de la Révolution libyenne. Ou de lancer lors d’une interview, parlant du Président de l’ancienne puissance coloniale : «C’est qui Chirac ? Je m’en fous de lui.» Dr Sagar Seck ne se trompe pas quand elle dit que Abdoulaye Wade est un personnage «aussi saisissant qu’insaisissable». C’est justement l’une des facettes que le journaliste Madiambal Diagne souhaite partager en écrivant un livre sur le Pape du Sopi. Wade, mille et une vies vient de paraître aux Editions du Quotidien. La cérémonie de présentation du livre a réuni un parterre d’anciens ministres de la République et certains héritiers de Wade.
Partant du constat qu’il n’y a pas d’œuvre qui ait fait le bilan de Wade, Madiambal Diagne s’est évertué de mettre à la disposition du grand public ce qui normalement devait être nourri dans des conversations pour cercles d’amis. Le journaliste ne s’arrête pas là. Bien que s’étant interdit de parler de l’intimité de Wade, Madiambal plonge le lecteur dans les années fastes du Pds, la quête du pouvoir. D’après l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall, le 5ème ouvrage de Madiambal Diagne est un mélange d’essai sur la trajectoire politique de Abdoulaye Wade avec des faits connus qu’il contextualise. «Wade ne peut être dissocié de l’Histoire du Sénégal. La matière ne peut être épuisée sur un livre, mais Madiambal a réussi à planter, sur 476 pages, les mille et une vies de Wade. Après avoir lu le livre, je ne peux m’empêcher de voir l’héritage de Wade en Macky Sall, tant certaines politiques se ressemblent», a affirmé Ismaïla Madior Fall. Pour l’ancien ministre de la Justice, l’ouvrage ne se positionne ni pour Wade ni contre ce dernier. Pour lui, ce n’est ni un plaidoyer ni un réquisitoire, d’où son importance intemporelle 13 ans après la chute du Pape du Sopi. «Madiambal a choisi la distance, l’objectivité et la froideur. L’ouvrage relève les éclairs de génie et les parts d’ombre du héros de la compétition démocratique», a dit Ismaïla Madior Fall. Qui estime que le livre est une source d’inspiration, car il «combine narrations, analyses et témoignages des protagonistes de l’histoire. La base analytique de Madiambal Diagne est actuelle, car elle donne la parole aux acteurs. Il y’a beaucoup d’enseignements, des leçons de vie sur la gestion de l’Etat, de la démocratie, etc.».
Des tractations pour faire reconnaître le Parti démocratique sénégalais de l’opposition jusqu’à l’exercice du pouvoir, sans oublier les guerres fratricides de succession, Madiambal Diagne plonge son lecteur dans l’histoire, tout en prenant soin de mettre à nu les détails que le grand public n’avait pas au moment des faits. De la diplomatie à la politique intérieure, le journaliste donne la parole aux acteurs pour mieux cerner les faits. Naturellement, Ismaïla Madior Fall n’a pas manqué l’occasion de décortiquer la lutte fratricide pour la succession de Wade. «L’ogre qui mange ses enfants. Mais il faut préciser qu’il ne les digère pas. Il leur insuffle une nouvelle vie», a-t-il déclaré pour évoquer cette question. Pour autant, pour comprendre la démarche du Pape du Sopi, Ismaïla Madior Fall affirme que Wade a été pragmatique à l’époque où ses contemporains étaient des idéologues. Il a une philosophie politique qui s’approche du pragmatisme. C’est son sens du pragmatisme qui lui a permis de supplanter ses concurrents et de s’imposer comme leader de l’opposition. Il pense en homme d’action et agit en homme de concertation. Il faut lire le chapitre 3 sur la naissance du Pds pour s’en rendre compte. On y relate comment il a convaincu Senghor pour fonder son parti. Il a dribblé tout le monde, y compris Jean Collin. «Wade avait compris que la guérilla urbaine n’est pas la meilleure option», a-t-il expliqué, tout en se basant sur les écrits de Madiambal Diagne. Qui, pour sa part, affirme avoir tendu son micro à 77 proches collaborateurs de Wade. Même Karim Meïssa Wade a été interviewé.
Babacar Gaye révèle le choix de Me Wade pour sa succession : «Macky va me succéder en 2012»
Babacar Gaye a fait une révélation sur le compagnonnage entre Me Wade et Macky. Selon l’ancien directeur de Cabinet politique du Pape du Sopi, Wade avait choisi Macky Sall pour lui succéder depuis 2007. Babacar Gaye a révélé ce secret lors de la cérémonie de présentation du livre Wade, mille et une vies de Madiambal Diagne. «Le Président Wade m’a fait une confidence en 2007. Il m’a dit : «Je vous ai fait revenir ici car Macky Sall ne sera plus Premier ministre. Il ne peut pas résister pendant 5 ans, et en 2012, je voudrais qu’il soit mon successeur. Je veux que vous soyez là pour que nous choisissions un Premier ministre technocrate.» C’est comme ça que Aguibou Soumaré a été choisi. Aller à l’Assemblée nationale était une situation beaucoup plus sécurisante pour lui», a-t-il affirmé.
Bien que Wade ait voulu de Macky comme successeur, selon Babacar Gaye, l’histoire ne s’est pas déroulée comme souhaité par Wade. Macky Sall a choisi d’entendre Karim Wade à l’Assemblée nationale sur l’Anoci. La machine du Pds s’est retournée contre Sall. Un mal pour un bien. La loi Sada Ndiaye, qui le destitue du Perchoir, est le dernier acte d’un divorce entre les deux hommes. A son adoption, Macky jette l’éponge. Il démissionne de tous les postes qu’il a eus sous le Pds et crée l’Apr avec feu Alioune Badara Cissé, Moustapha Diakhaté et Moustapha Cissé Lô, entre autres. Il gagne la Présidentielle au second tour. Et «déloge Wade» par les urnes. Macky réactive la Crei et cible d’anciens dignitaires du régime de Wade. Seul Wade-fils est jugé sur la liste des 26 personnes qui devaient être poursuivies. Après quelques années, les deux hommes enterrent la hache de guerre et font la paix des braves.
LA MAFIA DES VISAS SOUS ENQUÊTE
300 000 FCFA pour un simple rendez-vous visa : c'est la dénonciation portée par Guy Marius Sagna qui a poussé les autorités à lancer une investigation sur les pratiques de VFS Global, gestionnaire des demandes de visa pour plusieurs ambassades à Dakar
(SenePlus) - Le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a saisi les ministères du Commerce et de la Justice concernant des allégations de revente illégale de rendez-vous visa par VFS Global, le prestataire mandaté par plusieurs ambassades pour la gestion des demandes de visa.
Cette enquête fait suite à une question écrite adressée au gouvernement par le député Guy Marius Sagna, qui a alerté sur des pratiques potentiellement frauduleuses. Selon le parlementaire, "certains agents [de VFS Global] bloqueraient et/ou vendraient les rendez-vous visa aux plus offrants" avec des tarifs pouvant atteindre "300 000 FCFA voire plus pour décrocher des rendez-vous visa."
Dans sa réponse datée du 6 mars 2025 consultée par SenePlus, le ministère des Affaires étrangères, par la voix du Dr Khare Diouf, confirme avoir sollicité des "avis techniques" sur plusieurs aspects préoccupants, notamment :
Le mandat reçu par VFS Global de la part des ambassades
Le montant des frais appliqués par la société
Le caractère non remboursable des frais de traitement en cas de refus de visa
La lettre ministérielle, qui répond également à des préoccupations concernant les difficultés d'obtention de visas pour les réfugiés mauritaniens résidant en France, précise que ces derniers sont classés en "catégorie C" nécessitant une "consultation obligatoire". Par conséquent, leur admission sur le territoire sénégalais est soumise à "l'autorisation préalable obligatoire du MINTSP" (ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique).
"Le délai de traitement des demandes de visa sollicitées par les réfugiés mauritaniens résidant en France est indépendant de la volonté des MDC [Missions diplomatiques et consulaires] et des services centraux de mon Département", précise le document officiel.
Face à l'ampleur du phénomène, le ministère des Affaires étrangères annonce qu'une rencontre est prévue entre ses services compétents, les responsables de VFS Global et les représentants des ambassades et consulats concernés.
Par ailleurs, "une réunion est également envisagée entre mon Département et les missions diplomatiques et consulaires des pays de l'Union européenne accréditées au Sénégal sur les procédures de demande de visas", ajoute la lettre ministérielle.
Dans sa question écrite, le député Guy Marius Sagna avait exprimé son inquiétude quant aux conséquences de ces pratiques, affirmant que "ce genre de pratique contribuent, si elle est avérée, à l'émigration irrégulière."
Le ministère précise également que cette problématique est prise en compte "dans la réflexion en cours sur la réciprocité dans les modalités de délivrance des visas d'entrée au Sénégal aux ressortissants de certains pays."