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6 août 2025
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IBOU FALL DÉNONCE UNE CULTURE DE L'EMPRISONNEMENT AU SÉNÉGAL
Le journaliste et chroniqueur replace l'arrestation de Moustapha Diakhaté dans un contexte historique, dénonçant une pratique devenue "culturelle" au Sénégal qui révèle, selon lui, un mépris de la valeur de la vie humaine
Le journaliste et chroniqueur Ibou Fall a vivement réagi à l'arrestation de l'ancien parlementaire Moustapha Diakhaté, arrêté depuis mardi 10 juin 2025 suite à des propos jugés offensants envers le président de la République Bassirou Diomaye Faye. L'ancien député avait déjà été condamné à deux mois de prison ferme le 28 novembre dernier pour "insulte commise par le biais d'un système informatique", "manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique" et "troubles politiques graves".
Dans sa réaction, Ibou Fall estime que le gouvernement devrait se concentrer sur les urgences économiques plutôt que de se laisser distraire par ce type de débats. "Gouverner, administrer un pays, ça demande de la concentration. Il faut pas se laisser distraire par des débats qui n'ont pas de sens", déclare-t-il, rappelant qu'en fin de mandat, c'est sur les résultats concrets que les dirigeants seront jugés.
Le chroniqueur replace cette arrestation dans un contexte historique plus large, soulignant que "de Senghor à Bassirou, il y a toujours eu des journalistes qu'on a jetés en prison, des leaders d'opinion qu'on a jetés en prison". Pour lui, cette pratique est devenue "une culture" au Sénégal, révélatrice d'un problème plus profond de gouvernance.
Au cœur de la critique d'Ibou Fall se trouve la question du respect de la dignité humaine et des libertés individuelles. "Tu ne peux pas penser que la valeur de la vie humaine... tu peux pas priver quelqu'un de liberté comme ça", s'indigne-t-il. Selon lui, cette approche répressive reflète un "sous-développement" dans la conception même du pouvoir et de la justice.
Le journaliste pointe du doigt le dysfonctionnement des institutions, particulièrement la justice, "même après les assises" nationales sur la réforme judiciaire. Il prône une approche plus constructive pour les infractions non violentes, privilégiant la réparation et le travail d'intérêt général plutôt que l'incarcération qui, selon lui, "déplace le problème" et crée "une charge supplémentaire" pour l'État.
Ibou Fall conclut en appelant à une transformation philosophique de la classe dirigeante : "La politique, c'est une question d'élite. Il faut avoir une haute idée de la vie humaine, des libertés, pour pouvoir au moins diriger un pays." Il oppose cette vision à celle d'autres pays du continent où "ce sont des soldats qui frappent à ta porte", plaidant pour un Sénégal qui se distingue par le respect des droits fondamentaux.
COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 11 JUIN 2025
Face aux dérives constatées dans la gestion des marchés publics, le Premier ministre appelle à un renforcement urgent des capacités et à une vigilance accrue dans l'exécution des contrats et conventions de l'État.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye a présidé, ce mercredi 11 juin 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses chaleureuses félicitations aux communautés musulmane et chrétienne du Sénégal, suite au bon déroulement dans la communion et la solidarité de la fête de Tabaski et de la Pentecôte marquées par le succès de la 137ème édition du Pèlerinage marial de Popenguine.
Il a magnifié l’exemplarité du dialogue interreligieux au Sénégal et demandé au Gouvernement de mobiliser les moyens adéquats en vue d’accompagner au mieux la modernisation des sites religieux ainsi que l’exercice du culte sur l’étendue du territoire national. Il a informé le Conseil de sa décision d’instituer chaque année une rencontre nationale avec les Guides religieux et Chefs coutumiers.
La bonne préparation de la campagne agricole et l’intensification des efforts de promotion de la souveraineté alimentaire du Sénégal constituent une priorité de l’action gouvernementale. Le Chef de l’Etat a salué toutes les mesures hardies prises par le Gouvernement, depuis l’année dernière, pour améliorer les conditions de préparation, de déroulement et d’encadrement des campagnes de production agricole.
Au regard de l’intensification de la pluviométrie dans plusieurs zones éco-géographiques du pays, il a demandé au Gouvernement, notamment au Ministre en charge de l’Agriculture et au Ministre en charge des Finances, d’accélérer les modalités de mise à disposition des semences, engrais et matériels agricoles sur l’étendue du territoire national. Il a souligné la nécessité d’impliquer davantage et de renforcer le rôle des coopératives agricoles communautaires dans le processus de mise en place du dispositif relatif à la campagne de production agricole.
Le Président de la République a réitéré que la montée en puissance du programme national de reconstitution du capital semencier passe par une forte implication de l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (ISRA), organisme scientifique de premier plan, dont les ressources financières et humaines, ainsi que les moyens techniques d’action doivent être significativement renforcés. L’évaluation de l’organisation et du fonctionnement des services techniques de conseil et d’encadrement agricole dudit institut s’impose également.
Le Président de la République a indiqué au Gouvernement la nécessité de développer les formations professionnelles liées aux métiers agricoles et d’envisager le renforcement des lycées agricoles ou des centres de formation aux métiers de l’agriculture à l’image de l’Ecole nationale supérieure d’Agriculture, socle de la formation d’ingénieurs agricoles.
Par ailleurs, il a rappelé au Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, l’urgence de développer un programme spécial de renforcement des aménagements agricoles et d’actualiser les lettres de mission de la Société nationale d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), de la Société de Développement agricole et industriel du Sénégal (SODAGRI) et de la Société de Développement et des Fibres textiles (SODEFITEX), en vue d’une meilleure planification des productions rizicoles, céréalières, cotonnières et des spéculations à haute valeur en termes de commercialisation et de consommation.
Il a invité le Gouvernement à accentuer les efforts de relance et d’extension des Domaines agricoles communautaires, mais aussi des Agropoles dont l’implémentation effective dans les sites dédiés doit faire l’objet d’un suivi dans le cadre du monitoring de l’Agenda national de Transformation.
Le Chef de l’Etat a, dans le même sillage, invité le Gouvernement à accentuer l’implication et la mobilisation des jeunes dans le développement de l’agriculture et la promotion de la souveraineté alimentaire.
A cet égard, il a indiqué au Gouvernement, notamment au Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, au Ministre en charge de la Jeunesse et au Secrétaire d’Etat aux Coopératives et de l’Encadrement paysan, la nécessité de prendre toutes les dispositions pour une bonne organisation, à Dakar, du 30 août au 05 septembre 2025, de la 19ème édition du Forum africain des systèmes alimentaires sous le thème « Jeunesse africaine : fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes alimentaires ».
Afin de soutenir la transformation durable du système agricole national, le Président de la République a informé le Conseil qu’il effectuera, les 12 et 13 juin 2025, une visite économique et de travail dans la région de Saint Louis, à la rencontre des producteurs et industriels du secteur. Dans la même lancée, il présidera, le 10 juillet 2025, le Conseil supérieur d’orientation agrosylvopastoral.
Le Sénégal est un pays doté de plus de 700 kilomètres de côtes ouvertes sur l’océan atlantique et d’un potentiel maritime exceptionnel. Le Chef de l’Etat a, à cet égard, rappelé au Gouvernement l’urgence de finaliser la nouvelle politique maritime du Sénégal en impliquant l’ensemble des acteurs publics, privés et des populations des zones concernées.
Il a indiqué au Premier Ministre, la nécessité d’accentuer le suivi de toutes les infrastructures maritimes et portuaires en service, en cours de réalisation ou en projet avec des partenaires bien identifiés. Il a également demandé au Premier Ministre de superviser la mise en oeuvre de la stratégie de promotion de l’attractivité et de la compétitivité des ports publics et privés du Sénégal et de définir un cadre renforcé d’évaluation des performances des infrastructures maritimes et portuaires nationales.
Par ailleurs, il a souligné l’impératif de renforcer le dispositif de coordination de l’action de l’Etat en mer avec la réalisation urgente d’infrastructures spécialisées sous le contrôle de la Haute Autorité chargée de la Coordination de la Sécurité maritime, de la Sûreté et de la Protection de l’Environnement marin (HASSMAR).
Le Président de la République a demandé au Gouvernement de poursuivre les concertations régulières avec les acteurs de la pêche artisanale et ceux de la pêche industrielle ainsi que les scientifiques et chercheurs, en vue d’une maitrise stratégique des zones de pêche, de nos ressources halieutiques et fonds marins, dans le respect des lois et règlements et des conventions internationales en la matière.
Au regard de l’acuité de la problématique de la pêche dans la vie nationale et de l’importance des sujets relatifs aux océans, dans l’agenda international, il a indiqué au Premier Ministre la nécessité d’assurer le suivi de l’ensemble des questions relatives à la mer et au développement de l’économie bleue au Sénégal.
Le tourisme demeure un secteur moteur de la relance économique et de la création d’emplois dans les sites et zones dédiés. Le Chef de l’Etat a demandé au Ministre du Tourisme et de l’Artisanat de finaliser, sous la supervision du Premier Ministre, avec la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), l’actualisation des programmes d’aménagement de nouvelles zones touristiques, en vue d’impulser la relance du secteur avec l’implication des professionnels, investisseurs et acteurs concernés.
Il a rappelé, l’urgence de la tenue d’une réunion interministérielle sur le tourisme, pour asseoir la mise en oeuvre maitrisée de l’agenda de développement du secteur touristique.
Au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République a informé le Conseil qu’il participera, du 17 au 19 juin 2025 à New York, à la Conférence sur la Palestine et prendra part, le 22 juin 2025 à Abuja, au Sommet de la CEDEAO.
Evoquant la question du renforcement des capacités dans la gestion de la commande publique, Monsieur le Premier Ministre, après avoir souligné les constats alarmants relevés dans le cadre de la relecture des contrats et conventions, notamment les cas de surfacturation et de graves violations des règles de passation de marchés, a mis l’accent sur l’importance des marchés publics comme moyens d’exécution des missions de l’Etat.
C’est ainsi que le Premier Ministre a insisté sur la nécessité d’une formation complète des acteurs à toutes les étapes de la commande publique avec un dispositif de suivi-évaluation des connaissances dispensées. Le Premier Ministre a retenu que désormais l’exécution correcte des règles relatives à la commande publique, de façon efficace, dans la transparence et dans les délais requis, constitue un critère de performance pour toute entité publique et tout manager public.
Le Premier Ministre a demandé au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement de proposer, en rapport avec la Direction centrale des Marchés publics (DCMP) et l’Autorité de Régulation de la Commande publique (ARCOP), des termes de référence pour une formation en matière de commande publique avec un programme pertinent tenant compte de la préoccupation des acteurs. Enfin, le Premier Ministre a demandé au Ministre des Finances et du Budget de prendre toutes les dispositions pour mobiliser les crédits nécessaires à la prise en charge de cette formation.
Abordant la gestion des urgences hospitalières, le Premier Ministre a rappelé que le gouvernement accorde une priorité élevée à l’accès des populations aux soins d’urgence de qualité dans toutes les structures de santé. Il a aussi insisté sur l’attention toute particulière à accorder à l’amélioration de la qualité des services d’accueil d’urgence afin de donner un visage plus humain à la prise en charge des personnes en détresse.
Aussi, a-t-il invité le Ministre de la Santé et de l’Action sociale à renforcer le dispositif du SAMU national et à travailler en parfaite synergie avec la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers et les autres structures publiques et privées évoluant dans le secteur.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
– Le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur le suivi de l’exécution des travaux engagés en perspective des Jeux olympiques de la Jeunesse (JoJ) Dakar 2026 ;
– Le Ministre de l’Agriculture, de la Sécurité alimentaire et de l’Elevage a fait une communication sur la situation de production de semences de prébase de céréales et de légumineuses pour la campagne agricole 2025-2026.
AU TITRES DES MESURES INDIVIDUELLES,
le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre de la Primature
– Monsieur Mbaye Sène, titulaire d’un diplôme d’état en médecine, est nommé Secrétaire exécutif du Conseil national de Développement de la Nutrition (CNDN) en remplacement de Dr Aminata Diop Ndoye.
Au titre du Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens
– Monsieur Laurent Sina, Consultant en système de management de la qualité, est nommé Directeur du Laboratoire National de référence dans le domaine du Bâtiment et des Travaux Publics (LNR-BTP), en remplacement de Monsieur Chérif Baldé.
Au titre du Ministère des Finances et du Budget
– Madame Souadou Dramé, Economiste, matricule de solde n°619 499/J est nommée Directeur de la Programmation budgétaire, poste vacant.
– Monsieur Serigne Cheikh Mbéguéré, Conseiller en Planification, matricule de solde n°603 378/E, est nommé Directeur de l’Ordonnancement des Dépenses publiques en remplacement de Monsieur Samba Fall appelé à d’autres fonctions.
– Monsieur Boubacar Camara, Administrateur civil principal, matricule n°616 278/H est nommé Directeur de l’Administration et du Personnel de la Direction générale du Budget, en remplacement de Monsieur Abdourakhmane Bâ, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Au titre du Ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires
– Monsieur Baba Tall, Expert en logistique, est nommé Directeur du Consortium sénégalais d’activités maritimes (COSAMA), en remplacement du Commandant Mactar Fall.
Au titre du Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines
– Monsieur Mbaye Sène, titulaire d’un master en comptabilité et finances, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN), en remplacement de Monsieur Mamadou Bamba Ndiaye.
Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique
– Monsieur Serigne Ahmadou Bamba Sy, Ingénieur centralien, Expert en management des projets est nommé Secrétaire général du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, en remplacement de Madame Fatou Bintou Ndiaye.
Au titre du Ministère de l’Industrie et du Commerce
– Monsieur Abasse Boubou Ndiaye, titulaire d’une licence en gestion de projets, est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’Agence sénégalaise pour la Propriété industrielle et l’Innovation technologique (ASPIT) en remplacement de Monsieur Lakhbouss Diakhaté.
Au titre du Ministère de l’Education nationale
– Monsieur Assane Sow, Professeur d’Enseignement secondaire, matricule de solde 644 051/J est nommé de Directeur l’Institut national d’Étude et d’Action pour le Développement (INEADE) en remplacement de Monsieur Alioune Badara Diop.
Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk Sarré
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LE PRIX MORTEL DE LA BEAUTÉ
Embolie graisseuse, complications post-opératoires, décès... Le Brazilian Butt Lift, intervention esthétique en vogue au Sénégal, multiplie les drames. Après la présumée récente mort d'une influenceuse en Turquie, les professionnels de santé alertent
La chirurgie d'augmentation des fesses, communément appelée BBL, connaît un essor considérable au Sénégal. Portée par des animatrices télé et des influenceuses qui en font la promotion sur les réseaux sociaux, cette intervention est devenue la référence esthétique pour de nombreuses jeunes femmes en quête de transformation corporelle.
Derrière ces courbes généreuses exhibées avec fierté se cachent pourtant des réalités bien plus sombres que ne le laissent paraître les publications Instagram.
L'influenceuse Adji Mass a brisé le silence dans une vidéo amateur devenue virale. Son témoignage, sans filtre, révèle l'envers du décor : "Je ne conseille à personne de faire ça. Toute la souffrance que j'ai vécue, je ne la souhaite à personne."
Elle décrit un véritable calvaire post-opératoire : ouverture du ventre, extraction de graisse, injection dans les fesses, suivie de complications majeures. "Les antibiotiques me faisaient vomir. Chaque mouvement faisait sauter les points de suture. Je n'ai jamais connu une telle douleur", confie-t-elle, comparant cette expérience à ses accouchements et fausse couche précédents.
Le drame a pris une tournure tragique avec le présumé décès récent de Ngone Ndiaye, actrice et influenceuse très populaire au Sénégal. Elle aurait perdu la vie en Turquie, quelques jours seulement après avoir subi une opération BBL. Sa disparition a profondément bouleversé les réseaux sociaux sénégalais, révélant brutalement l'ampleur des risques liés à cette pratique.
Pour de nombreuses jeunes femmes, le recours à la chirurgie esthétique répond à un mal-être profond, alimenté par le body shaming et un manque cruel de confiance en soi. "Ces filles souffrent de complexes. Le corps de la femme est sacré. Il faut apprendre à s'adapter et s'accepter tel qu'on est", témoigne une proche du milieu.
Les conséquences dépassent souvent le cadre esthétique. Certaines patientes développent des complications durables affectant leur quotidien : difficultés alimentaires, problèmes digestifs chroniques, regrets profonds face aux séquelles.
Le Dr Amat, spécialiste en santé publique, alerte sur les dangers inhérents à cette intervention. "C'est une chirurgie générale où le patient est mis sous anesthésie générale. Il faut récupérer les graisses dans différentes parties du corps - ventre, cuisses, bras - les traiter, puis les injecter dans les fesses."
Les risques sont multiples et potentiellement mortels. L'embolie graisseuse représente la complication la plus redoutée : "Une boule de graisse peut se déplacer dans un vaisseau. L'embolie peut être très grave et même entraîner la mort", prévient le médecin.
Nombre de ces interventions sont réalisées dans des cliniques privées turques qui attirent des milliers de patientes venues du monde entier. Ces établissements séduisent par leurs tarifs attractifs et leurs promesses de transformation rapide, mais illustrent les dérives d'un modèle économique où l'esthétique prime parfois sur la sécurité des patients.
Le cas tragique de Ngone Ndiaye souligne cruellement les limites de ce "tourisme esthétique" et pose la question de l'encadrement de ces pratiques à l'étranger.
PAR MALICK CISS
SÉCURISER L’INVESTISSEMENT DES ÉMIGRÉS
L’escroquerie dont aurait été victime le footballeur Ismaïla Sarr vient s’ajouter à la longue liste de Sénégalais établis à l’extérieur qui se sont fait gruger de fortes sommes d’argent, croyant faire une bonne affaire.
L’escroquerie dont aurait été victime le footballeur Ismaïla Sarr vient s’ajouter à la longue liste de Sénégalais établis à l’extérieur qui se sont fait gruger de fortes sommes d’argent, croyant faire une bonne affaire. L’attaquant de Crystal Palace aurait perdu 64 millions de FCfa dans ce qu’il croyait être une bonne occasion d’acquérir deux appartements à la future ville de Diamniadio. Le gardien Alfred Gomis, son coéquipier en équipe nationale, lui aussi, n’y a vu que du feu lorsqu’on le roulait, il n’y a pas si longtemps, dans la farine, pour plus de 100 millions de FCfa dans une opération d’acquisition de camions et de maisons à Saly.
Loin d’être isolés, ces deux cas illustrent la perfidie de certains Sénégalais à l’endroit de leurs compatriotes qui gagnent leur vie à l’extérieur. De tels agissements envers notre vaillante diaspora sont devenus si banals que beaucoup d’expatriés réfléchissent à deux fois avant de mettre leurs billes dans une quelconque affaire au pays. Considéré comme un secteur moins risqué, l’immobilier est leur principal domaine d’investissement, étant presque sûrs de faire du profit ou de disposer d’un toit à la hauteur de leur standing. Mais combien sont-ils, ces expatriés « modou-modou » qui, après avoir fait des envois de fonds sur de plusieurs millions de nos francs pour un investissement, découvrent, une fois en vacances au pays, qu’ils ont été floués par leurs proches ? À leur déception, vient s’ajouter l’amertume de constater les dégâts pendant que la famille supplie, pour préserver sa cohésion, de renoncer à toute idée de traduire le frère ou l’ami escroc en justice.
La banalisation de ces pratiques a atteint un niveau tel que certains émigrés en sont arrivés à se méfier de leurs proches, s’ils ne leur tournent pas le dos simplement. Pourtant, notre pays a besoin de l’argent de sa diaspora mais doit l’orienter vers le financement du développement, c’est-à-dire dans des investissements générateurs de revenus et d’emplois. Ce qui n’est pas le cas. Selon la Bceao, sur les 1.842 milliards de FCfa transférés en 2023, soit 10,5 % du Pib, 79 % ont été absorbés par des dépenses de consommation. Cela atténue certes la pauvreté des ménages bénéficiaires mais ne profite pas beaucoup à l’économie. Le reste de ces flux financiers est orienté vers des secteurs refuges tels que l’immobilier ou le transport -qui créent peu d’emplois-, pour se préserver contre les mauvaises surprises. Pourtant, les émigrés disposent d’un large éventail de secteurs porteurs pour fructifier leur argent.
Mais existe-il un cadre pour sécuriser leur investissement ? Les initiatives ne manquent pas. Les régimes politiques qui se sont succédé à la tête du Sénégal, ces dernières années, ont mis en place des stratégies visant à apporter un accompagnement technique aux compatriotes expatriés dans leurs projets d’investissement. C’est le cas du Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur, créé en 2008. Mais les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. Des ajustements s’imposent.
Le nouveau régime espère mobiliser davantage l’argent des émigrés sénégalais, par le biais des diasporas bonds, dans un contexte de déficit budgétaire de 10,4% du Pib. Si l’initiative prospère, ce serait une belle opportunité pour diversifier les sources de financement de notre économie, mais surtout d’être à l’abri des risques de change inhérents aux euro-bonds. Des pays africains comme le Nigeria et l’Éthiopie ont réussi à solliciter leur diaspora à bon escient. Pourquoi pas le Sénégal ? Aussi, le vieux projet de banque de la diaspora, remis sur la table par le nouveau régime, pourrait compléter cet environnement financier à construire pour les Sénégalais de l’extérieur.
PAR SALLA GUEYE
BEAUTÉ SOUS SCALPEL
La chirurgie esthétique, autrefois réservée aux stars hollywoodiennes, est devenue chez nous un raccourci vers une gloire éphémère… et parfois vers la morgue. Jadis, on allait chez la coiffeuse ; aujourd’hui, c’est chez le chirurgien...
La chirurgie esthétique, autrefois réservée aux stars hollywoodiennes, est devenue chez nous un raccourci vers une gloire éphémère… et parfois vers la morgue. Jadis, on allait chez la coiffeuse ; aujourd’hui, c’est chez le chirurgien qu’on veut « se refaire ».
Nez affûté, hanches rehaussées, lèvres XXL : bienvenue dans l’ère du « tu likes, donc j’existe ». Certaines célébrités ont troqué le naturel contre le bistouri, affirmant leur droit… à ressembler à une application retouchée. Hélas ! Pendant que maman prie pour que sa fille réussisse au bac, celle-ci économise pour un lipofilling. Le drame ? Ce n’est pas de vouloir plaire, c’est d’en mourir. Littéralement. Oui, le rêve d’un « corps parfait » finit parfois en cauchemar chirurgical.
À force de courir après des standards pixelisés, beaucoup perdent la vie pour une hanche plus ronde, un ventre plus plat. Le danger n’est plus dans le désir de beauté, mais dans la pression d’y parvenir à tout prix. Car derrière une silhouette « instagrammable » peut se cacher une septicémie bien réelle. Non, on ne joue pas avec sa santé comme on change de fond de teint.
LE SÉNÉGAL S’ENGAGE POUR LA PRÉSERVATION DES OCÉANS EN SIGNANT LE TRAITÉ BBNJ À NICE
Ce texte, adopté en 2023, vise à encadrer la protection et l’exploitation durable des ressources marines en haute mer.
En marge de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) qui se tient à Nice du 9 au 13 juin, le Sénégal a officiellement signé le traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), marquant son engagement envers la conservation de la biodiversité marine en haute mer.
Le ministre sénégalais de l’Environnement, le professeur Daouda Ngom, a annoncé que le Sénégal devient ainsi le 135e pays à signer cet accord historique, qui vise à protéger les zones marines situées au-delà des juridictions nationales.
Le traité BBNJ, adopté en mars 2023 après près de deux décennies de négociations, établit un cadre juridique contraignant pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales. Il permet notamment la création d’aires marines protégées en haute mer, la régulation des activités potentiellement destructrices telles que l’exploitation minière des grands fonds marins, et favorise la coopération scientifique internationale.
La signature du Sénégal intervient alors que le traité a déjà été ratifié par 49 pays, sur les 60 nécessaires pour son entrée en vigueur. Une fois ce seuil atteint, un compte à rebours de 120 jours sera lancé avant que le traité ne devienne effectif, ouvrant la voie à la mise en place de mécanismes de gouvernance et de protection des océans.
La Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice réunit plus de 30 000 délégués, dont une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement, pour discuter des défis majeurs auxquels sont confrontés les océans, tels que la surpêche, la pollution plastique et le changement climatique. Le président français Emmanuel Macron a salué la mobilisation internationale en faveur de la protection des océans, soulignant l’importance d’une action collective pour préserver ces écosystèmes vitaux pour la planète.
Avec cette signature, le Sénégal réaffirme son engagement en faveur de la préservation de la biodiversité marine et de la gestion durable des ressources océaniques, contribuant ainsi aux efforts mondiaux pour atteindre l’objectif de protéger 30 % des océans d’ici 2030.
COMPRENDRE LE MODE DE DÉSIGNATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU
Alors qu’aucune candidature officielle n’a été annoncée, la perspective prêtée à Macky Sall de briguer la succession d’António Guterres au poste de Secrétaire général de l’ONU alimente les discussions en Afrique.
L’intention prêtée à Macky Sall de briguer le poste de secrétaire général des Nations Unies suscite un débat passionné sur les réseaux sociaux et les médias, quand bien même l’ancien chef de l’Etat sénégalais ne s’est pas encore officiellement prononcé.
Des internautes sénégalais et africains ont beaucoup commenté l’éventualité de la candidature de l’ancien président du Sénégal à la succession du Portugais, António Guterres, dont le second mandat à la tête de l’Organisation des Nations unies s’achève en décembre 2026.
Si le gouvernement sénégalais avait officiellement soutenu et fait campagne pour la candidature d’Amadou Hott au poste de président de la Banque africaine de développement (BAD), la dernière sortie du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères laisse envisager le contraire.
Yassine Fall, qui a longtemps travaillé dans le système des Nations Unies, a notamment dressé le profil et les exigences du poste de SG de l’ONU. Une sorte de portrait-robot du patron de l’organisation qui ne correspondrait pas, à ses yeux, au personnage de Macky Sall qui séjourne au Maroc depuis son départ du pouvoir, le 2 avril 2024.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise n’a pas manqué d’évoquer le principe de la rotation géographique qui laisserait peu de chance à une candidature africaine lors des prochaines échéances en 2026. Un point de vue dans un débat encore présent dans l’espace public africain.
‘’Macky Sall SG de l’ONU : un mauvais signal pour l’institution ?’’, s’interroge par exemple le journal en ligne béninois la Nouvelle Tribune en faisant allusion à cette rumeur non confirmée. Le Courrier international signale également un ‘’discret lobbying’’ de l’ancien président sénégalais, Macky Sall, pour se positionner dans la course à la succession du secrétaire général d’António Guterres. Le site français parle notamment ‘’d’une activation de réseaux’’ aux États-Unis, en Chine, en France, en Arabie saoudite et en Afrique du Sud.
Comment se passe l’élection au poste de secrétaire général de l’ONU ?
L’article 97 de la Charte des Nations Unies dispose que “le Secrétaire général est nommé par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité”.
Selon le site officiel de l’ONU, l’Assemblée générale a adopté en 2015 une résolution qualifiée “d’historique qui met en place une nouvelle procédure, plus transparente, ouverte et inclusive” pour sélectionner et nommer le Secrétaire général.
La même source renseigne que ce processus a été mis en œuvre avec succès en 2016 lors de la 70e session de l’Assemblée générale, ajoutant que, pour la première fois, l’ensemble du processus de nomination a été public.
Les candidat(e)s ont été invité(e)s à fournir une déclaration de vision stratégique et ont pu participer à des dialogues informels avec l’ensemble des États membres de l’Assemblée générale. C’est ainsi que l’Assemblée générale avait nommé António Guterres, du Portugal, au poste de Secrétaire général le 13 octobre 2016, suivant la recommandation du Conseil de sécurité et à l’issue de cette nouvelle procédure. Le second mandat de M. Guterres, qui a débuté le 31 décembre 2021, prendra fin en décembre 2026.
La Charte des Nations Unies mentionne six étapes dans le processus de sélection et de nomination du secrétaire général de l’ONU.
La procédure s’ouvre avec une lettre conjointe de la Présidence de l’Assemblée générale et celle du Conseil de sécurité. Cette note est publiée pour ainsi marquer officiellement le début du processus de sélection et de nomination au poste de Secrétaire général, informe le site internet de l’organisation.
Il s’en suivra une présentation des personnes candidates. La Présidence de l’Assemblée générale et celle du Conseil de sécurité communiquent conjointement à tous les États membres les noms des personnes qui ont été soumises à l’examen.
Les candidats retenus sont ensuite invités à soumettre une déclaration de vision stratégique et à participer à un dialogue informel avec les États membres à l’Assemblée générale.
Conformément à la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité fait une recommandation à l’Assemblée générale. Les années où plusieurs candidats sont à l’étude, le Conseil a procédé à un scrutin avant d’adopter sa résolution.
Dans un article publié en 2006, le professeur de droit public à l’université de Reims, Albert Bourgi, faisait état de “l’unanimité qui s’était rapidement dégagée” en faveur du Secrétaire général, le sud-coréen Ban Ki Moon, qui a pris fonction le 1er janvier 2007.
Dans ce papier intitulé “l’élection du nouveau secrétaire général de l’Onu”, l’universitaire expliquait que “tant au Conseil de sécurité qu’à l’Assemblée générale – où les 192 Etats membres l’ont nommé par acclamation –, revêt sans nul doute une grande portée politique”. C’est après cette étape que l’Assemblée générale confirme la nomination du secrétaire général par l’adoption d’une résolution.
Qu’en est-il réellement de la rotation géographique ou régionale ?
Le principe de rotation géographique dans la nomination au poste de Secrétaire général de l’ONU est généralement évoqué à l’approche de chaque élection du secrétaire général de l’organisation internationale. Il n’est pas toutefois une règle officielle suivie à la lettre dans le mode de désignation. Ce principe est plutôt une pratique qui devrait permettre d’assurer une certaine “représentation équitable des différentes régions du monde”, en favorisant la diversité et l’inclusion à l’ONU et ainsi éviter une concentration des nominations au poste de SG dans un même continent ou groupe d’États.
Toutefois, en 80 ans d’existence, les cinq membres permanents de l’organisation disposant du droit de veto ne se sont jamais considérés comme tenus par les règles non écrites, y compris celles de la rotation régionale et du double mandat. Des considérations diplomatiques et politiques s’avèrent plus déterminantes dans le mode d’élection.
Dans son article cité plus haut, Albert Bourgi rappelle qu’au cours de discussions informelles qui ont eu lieu au Conseil de sécurité dès février 2006 sur le prochain Secrétaire général, “les Etats-Unis, suivis en cela par le Royaume-Uni, s’étaient déjà élevés contre le principe de la rotation régionale, à l’inverse de la Chine qui, soutenue par la Russie, affirmait que, avec deux milliards d’habitants, l’Asie pouvait fournir les candidats les plus qualifiés”.
En cela, indique-t-il, le candidat originaire d’Asie, Ban Ki-moon n’a pas été le “premier choix des Etats-Unis – qui lui auraient préféré un candidat originaire d’Europe centrale et orientale – ni d’ailleurs du Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, de la France, il était, en tant qu’Asiatique, acceptable pour les cinq”.
Ainsi, de 1946 à 2026, le tableau des 9 SG élus ne reflète pas le respect de ce principe de rotation géographique ou régionale. L’Europe occupe le haut du pavé avec 4 secrétaire élus, en plus de l’intérim du britannique Sir Gladwyn Jebb (1945-1946). L’Asie et l’Afrique sont à égalité avec deux secrétaires généraux, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali (1992-1996) et le Ghanéen Koffi Annan (1997-2006). Un seul secrétaire général est pour le moment originaire d’Amérique du Sud, en la personne du péruvien Javier Pérez de Cuéllar (1982-1991).
Le tableau laisse apparaitre également des patrons successifs de l’organisation internationale qui viennent du même continent. C’est le cas des deux premiers secrétaires généraux, le Norvégien Trygve Lie (1946-1952) qui a précédé au Suédois Dag Hammarskjöld (1953-1961), décédé en fonction lors de son second mandat.
L’égyptien Boutros Boutros-Ghali (1992-1996) qui a fait un seul mandat a également été remplacé par le Ghanéen Koffi Annan (1997-2006).
L’élection à ces stations stratégiques internationales obéit par moments à des considérations non écrites. En 2002 par exemple, le diplomate et écrivain congolais Henri Lopès, était en pole position pour succéder à l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Il avait le soutien de beaucoup de pays africains avant que l’apparition dans la course de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, qui a quitté le pouvoir deux ans plutôt, ne vienne limiter ses chances.
“J’ai été contraint de me retirer”, avait-il dit à l’époque sur les ondes de Radio France Internationale (RFI). Celui qui cherchait le poste depuis le sommet de Hanoi en 1997 avait fini par marteler qu’il n’avait “plus le cœur de se présenter à la tête d’une organisation dont l’élection du secrétaire général se fait dans l’opacité… Il avait été convenu que l’Afrique choisirait son candidat. Aujourd’hui, on a choisi pour l’Afrique’’.
En recevant en 2009 à l’Université d’Etat de Louisiane (USA) le Prix Louisiane 2009, Henri Lopès disait ceci : “J’ai ambitionné, il y a sept ans, de devenir le Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (l’OIF). Nous étions deux candidats. L’autre était M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal. Un homme compétent, avec une vaste expérience politique, une grande culture, et une remarquable élégance d’esprit. Un ami du temps de nos études à Paris. J’ai eu de la chance ; c’est lui qui fut choisi. Car si j’avais été le malheureux élu, il m’aurait fallu renoncer à l’écriture”.
AIR SÉNÉGAL FACE À UN ORAGE
Un litige commercial de 22 millions de dollars avec Carlyle Aviation menace de paralyser la flotte nationale dès le 24 juin, soit 17 jours après les festivités du 7ème anniversaire de la compagnie
A partir du 24 juin 2025, plusieurs vols d’Air Sénégal risquent d’être annulés à cause d’un litige commercial opposant la compagnie nationale au fonds d’investissement américain Carlyle aviation, son partenaire depuis plus de six ans. Air Sénégal, comme la plupart des compagnies aériennes régionales, utilise des contrats de leasing opérationnel, qui permettent d’éviter les lourds investissements initiaux nécessaires à l’achat d’avions. Sans accord, le pavillon national verra ses 4 avions cloués au sol au plus tard le 24 juin, à cause du refus du fonds américain de fournir à Air Sénégal les procurations nécessaires permettant les formalités de renouvellement des certificats d’immatriculation provisoire des deux A319 et des deux A321.
Air Sénégal, qui a fêté en grande pompe, ce 7 juin, son 7ème anniversaire, vole en pleine zone de turbulence. A partir du 24 juin, le pavillon national sera contraint d’annuler plusieurs vols à cause d’un litige de longue date avec le fonds d’investissement américain Carlyle aviation. Liées par un contrat de location d’avions depuis 6 ans, les deux parties se retrouvent dans un différend commercial, qui vire au bras de fer à cause des créances, pas encore totalement réglées, et un rachat. Ce qui aurait provoqué des surcoûts inattendus pour la compagnie nationale, qui tente de se relancer depuis plusieurs mois avec l’organisation même d’un Conseil interministériel tenu il y a quelques semaines.
4 avions cloués au sol le 24 juin…
Le fonds américain reproche à Air Sénégal la non-restitution d’un A319 (6V-Ama) dont le contrat a expiré en octobre 2024. D’après un mémorandum interne daté du 5 juin 2025, les faits y relatés montrent une issue de secours totalement fermée. Car Carlyle assure que sa partenaire devait acquérir cet appareil «dans le cadre d’un accord négocié depuis octobre». Elle a par conséquent majoré le loyer du même avion à +25 % pendant un mois, puis à +100% dès le 25 novembre 2024. Pour Air Sénégal, Carlyle avait pourtant admis tacitement la non-restitution de l’appareil en se basant sur les discussions d’achat, qui étaient en cours. Ce n’est pas tout : elle a mis sur la table deux nouveaux pris d’achat, à savoir 54 millions de dollars, bien au-dessus des 32 millions initiaux pour les deux A319. Ces coûts constituaient un package intégral avec l’inclusion des coûts techniques de restitution et un ticket de sortie anticipée pour chaque A321.
Cette nouvelle constitue une douche froide pour Air Sénégal, qui devrait supporter un surcoût de 22 millions de dollars ajoutés aux 10 millions de dollars de réserves de maintenance que Carlyle exige d’abandonner.
Gel des comptes d’Air Sénégal
Sans accord, ces appareils vont être cloués au sol, selon une exigence de Carlyle aviation, et perturberait les plans de vol de la compagnie contrainte depuis plusieurs mois à supprimer certaines lignes. Car l’entreprise américaine a refusé de fournir à Air Sénégal les procurations nécessaires permettant les formalités de renouvellement des certificats d’immatriculation provisoire des deux A319 et des deux A321.
Il faut rappeler qu’Air Sénégal avait déjà réglé une facture impayée de près de 9, 5 millions de dollars en septembre 2024, qui avait entre-temps aussi des notices de résiliation en août 2024, suivies d’une assignation en Justice. Plus tard, elle avait exprimé son intention de racheter les deux A319 pour 32 millions de dollars, avant que les termes de l’accord initial ne soient modifiés par son partenaire.
Il faut aussi noter que les comptes de la société sont saisis depuis le 2 avril par décision du juge du Tribunal de commerce de Dakar pour le paiement à Carlyle de la somme de 3 milliards 553 millions 337 mille 800 F Cfa contre une dette qui serait de 454 millions F. Sans oublier d’autres procédures judiciaires pendantes au niveau de différentes juridictions.
DAKAR RESSUSCITE LE RÊVE CULTUREL DE 1987
Le Sénégal accueillera en novembre la première édition d'ECOFEST, le Festival ouest-africain des arts et de la culture. L'événement vise à promouvoir la paix et l'intégration régionale par la culture
Le Sénégal abritera en novembre prochain la première édition du Festival ouest-africain des arts et de la culture (ECOFEST), a annoncé, vendredi à Dakar, la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye.
Elle a fait cette annonce lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec des représentants de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Prévu à Dakar, ce festival est co-organisé par le gouvernement du Sénégal, l’UEMOA et la CEDEAO. Il se tiendra sous le thème : ”La mutation et la crise sociopolitique en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ?”
Mme Gaye a souligné que ce rendez-vous culturel vise à offrir une plateforme d’expression aux artistes et institutions culturelles de la sous-région, tout en contribuant à la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de l’intégration régionale.
”La culture, tout comme le sport, a été identifiée comme un levier important dans notre référentiel national de développement Sénégal 2050. Ce sont des vecteurs de transformation sociale et de croissance économique”, a déclaré la ministre, estimant que le pays dispose des infrastructures, de l’expertise et de la volonté politique nécessaires pour accueillir un tel événement.
Elle a rappelé que le projet avait initialement été confié à un autre pays, mais que le Sénégal a été sollicité après un réajustement. L’approbation de la plus haute autorité de l’État (…), a permis de concrétiser cette candidature, selon elle.
Prenant part à la rencontre, le commissaire de l’UEMOA en charge du département du développement humain, Mamadu Serifo Jaquité, a salué l’organisation de cet événement régional.
”Ce festival permettra de promouvoir notre patrimoine culturel, de soutenir le tourisme et de renforcer la libre circulation des personnes et des biens à travers la culture”, a-t-il indiqué.
De son côté, le professeur Fatou Sow Sarr, commissaire de la CEDEAO chargée du développement humain et des affaires sociales, a rappelé que l’idée d’un festival sous-régional date de 1987, douze ans après la création de la CEDEAO.
Elle a salué la ”double légitimité” du Sénégal, soulignant que le pays avait déjà accueilli en 1966 le premier Festival mondial des arts nègres.
Elle a également insisté sur les similitudes culturelles entre les peuples ouest-africains, qu’elle considère comme une base solide pour la construction d’un espace communautaire unifié.
”Nous partageons une histoire, des traditions, des noms, et des pratiques culturelles communes qui transcendent les frontières. La culture est un socle d’unité qu’il faut renforcer”, a-t-elle affirmé.
Selon les organisateurs, ECOFEST rassemblera des artistes de divers domaines, notamment le théâtre, la musique, les arts visuels, le cinéma, et proposera des espaces de réflexion sur le rôle de la culture dans la résolution des crises et la consolidation des identités régionales.
Le festival bénéficiera du soutien de partenaires techniques, financiers et institutionnels, ont-ils précisé.
par Fadel Dia
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, UNE FONCTION MAUDITE EN AFRIQUE ?
Qu'avons-nous donc fait pour que nos anciens présidents claquent la porte de la maison qu'habite le Sénégal en nous abandonnant à nous-mêmes et se désintéressent de l'héritage qu'ils ont laissé ?
Pour la deuxième fois, l'ancien président Macky Sall a passé la fête de la Tabaski hors du territoire national et, cette longue absence, dont on ne connaît ni les raisons ni l'échéance, ressemble bien à une désertion. La fonction de président de la République serait-elle, en Afrique en général, une fonction maudite dont on sort rarement avec les honneurs comme semblent l'indiquer les quelques constats suivants ?
Il n'y a pratiquement pas d'exemple d'un président africain qui, « heureux... plein d'usage et de raison » à l'issue de ses mandats, soit retourné, comme Ulysse, dans son village natal pour « vivre entre ses parents, le reste de son âge » ou qui, comme le dictateur romain Cincinnatus, ait, après avoir rempli sa mission, pris la décision d'aller tout simplement cultiver son champ.
Il n'y en a pas davantage qui, comme Jimmy Carter, se soit engagé après son mandat non plus à recevoir de son pays, mais à donner plus qu'il n'a reçu en mettant ses moyens personnels et son temps au service des plus démunis et de ceux qui par le monde sont privés de liberté et de droits fondamentaux.
Président en Afrique : le métier le plus dangereux du monde !
En Afrique, être président de la République, quelles que soient les voies empruntées, c'est certes bénéficier d'énormes, et pas toujours justifiés, privilèges, mais c'est aussi prendre le risque d'emprunter un chemin plein d'épines, sans avoir l'assurance que les fruits que l'on récoltera tiendront la promesse des fleurs...
C'est l'un des métiers les plus dangereux du monde, celui dont la conquête a suscité plus de 200 putschs (dont la moitié réussis) et en une soixantaine d'années, un (trop) grand nombre de présidents africains ont été assassinés dans l'exercice de leur fonction, victimes des ambitions de ceux avec lesquels ils avaient conquis ou exercé le pouvoir, ou d'ordalies qui se sont achevées par la mutilation de leurs corps. Ces faits concernent une douzaine de pays, surtout en Afrique de l'Ouest et du Centre, et parmi leurs victimes on peut citer celle qui a ouvert le bal (Silvanus Olympio,1963), celle qui a soulevé le plus d'émotions (Thomas Sankara,1987) ou celles dont l'agonie a été la plus cruelle (Samuel Doe, 1990, Mouammar Kadhafi, 2011)..., sans compter l'épais voile de mystère qui continue à recouvrir la fin tragique de Hailé Sélassié (1975) de Marien Ngouabi (1977) ou de Laurent Désiré Kabila (2001).
D'autres présidents n'ont réussi à sauver leur peau qu'en prenant la poudre d'escampette, en fuyant comme des voleurs et en emportant souvent avec eux tout ce qui était « emportable » et qui pourtant ne leur appartenait pas, se condamnant à achever leur vie hors de leur pays, comme Maouiya Ould Taya, Ben Ali ou Hissène Habré... D'autres n'ont pu fuir et échapper à la prison que grâce à la complicité de leurs collègues (Yayah Jammeh) ou par des subterfuges, en manquant à leur parole de rentrer au pays une fois rétablie leur santé mystérieusement dégradée (Alpha Condé). D'autres présidents qui eux aussi avaient quitté leur pays pour fuir la vindicte de leurs successeurs ou dans la crainte d'être traduits devant la Justice, sont morts en exil, au grand dam de leurs familles ou de leurs disciples : Mobutu au Maroc, Ahidjo au Sénégal, Ange Felix Patassé au Cameroun...et il est peu probable que Blaise Comparé ou Yayah Jammeh finissent leur vie sur la terre de leurs ancêtres...
Des présidents qui exerçaient encore le pouvoir dans leur pays mais qui avaient manqué à leur devoir de le doter d'infrastructures sanitaires performantes, ou qui l'avaient quitté parce qu'ils ne s'y sentaient pas à l'aise, ont eux aussi trouvé la mort en terre étrangère : Sékou Touré est mort à Cleveland (États-Unis), Nkrumah à Varsovie (Pologne), Omar Bongo à Barcelone (Espagne), Robert Mugabe à Singapour, Mokhtar Ould Daddah à Paris (France), Milton Obote à Johannesburg, (Afrique du Sud). Siad Barre est mort en exil à Lagos (Nigéria) alors que c'est dans son pays, à Mogadiscio (Somalie), qu'un autre exilé, Michel Micombéro (premier président du Burundi) trouvera la mort...Quant au lieu de décès de Lansana Conté, il reste encore un mystère. Comme on peut le voir, le monde est parsemé de lits de mort et de sépultures d'anciens présidents africains !
Seuls les morts sont glorieux !
S'ils ont pu échapper au châtiment suprême, de nombreux anciens présidents ont goûté à la prison, pour des durées variables et certains y croupissent encore, pour des fautes commises durant leur mandat (Charles Taylor, condamné par la CPI) ou parce que leurs successeurs n'avaient pas résisté à l'envie de leur faire payer leurs erreurs. C'est le cas de Mohamed Bazoum (Niger) et de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie). C'était il y a quelques mois, celui de Ali Bongo (exfiltré pour être exilé en Angola, mais toujours sous contrôle judiciaire) et de Dadis Camara, qu'un pardon prématuré a soustrait outrageusement à la justice alors qu'il est coupable de crime contre l'humanité !.
Certains anciens présidents qui sont restés ou sont revenus chez eux, après l'exil ou la prison, ont tenté de se refaire une nouvelle virginité, de réanimer leur parti tombé dans la décrépitude et déserté par ses militants. Avec des années en plus, des moyens plus réduits et des idées recyclées, ils se sont mis à livrer de petites batailles, pas toujours dignes de leur rang, en se présentant comme des phénix susceptibles de réussir ce qu'ils avaient raté. Ce fut le cas de Marc Ravalomanana (Madagascar), de Mohamed Khouna Ould Abdallah (Mauritanie), de François Bozizé (Centrafrique) ou de Konan Bédié, c'est le rêve de Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire)...
Mais en Afrique le syndrome Trump n'existe pas et, à une ou deux exceptions près (Didier Ratsiraka à Madagascar), il y a peu d'exemples de président africain revenu au pouvoir après en avoir été éjecté.
D'autres présidents enfin, plus sages ou moins combattifs, ou qui sont arrivés au pouvoir par accident ou n'y sont pas restés longtemps, sont retournés dans l'anonymat et vivent dans leur pays sans avoir aucune influence sur sa vie politique. Rarement conviés aux honneurs par leurs successeurs, ils passent presque inaperçus dans la rue et si Julius Nyerere (Tanzanie), Hastings Banda (Malawi), Kenneth Kaunda (Zambie), Seyni Kountché (Niger), Amadou Toumani Touré (Mali)... étaient connus au-delà des frontières de leurs pays respectifs, il n'est pas sûr que beaucoup de leurs concitoyens aient gardé un souvenir impérissable de Jakaya Kikwete (Tanzanie), de Bingu wa Mutharika (Malawi), de Levy Mwanawasa (Zambie), de Salou Djibo (Niger) ou d'Amadou Sanogo (Mali).
Mais, et c'est sans doute le plus frustrant pour les citoyens que nous sommes, qu'ils aient échappé à la mort, qu'ils soient sortis de prison ou qu'ils aient accompli leur mandat dans des conditions normales, qu'ils vivent dans leur pays ou à l'étranger, très peu d'anciens présidents africains se sont illustrés par la mise en place d'œuvres humanitaires ou de fondations susceptibles de soulager les misères physiques, morales et intellectuelles de leurs concitoyens. Les petites gâteries qu'avaient fondées certaines « Premières Dames », avec des moyens dont on connaît mal la provenance, ont sombré corps et biens dès la fin du mandat de leurs maris respectifs. Aucun ancien président africain, (à une ou deux exceptions près dont Mandela, bien sûr, et peut-être Obasanjo), n'est devenu une référence morale et intellectuelle, un influenceur portant haut la voix de l'Afrique dans les débats internationaux sur l'économie, la société, la démocratie...
Alors qu'ils avaient retrouvé la liberté de parole, aucun n'a élevé la voix pour exprimer sa désapprobation face à la tragédie du Soudan, au génocide des Palestiniens par Israël, à la banalisation du racisme ou à l'explosion de la xénophobie et de l'intolérance en Occident...
En vérité les seuls anciens chefs d'état ou de gouvernement africains dont l'aura est intacte sont ceux dont les mandats ont été brutalement interrompus, malheureusement rien ne nous permet d'affirmer que Patrice Lumumba (Congo), Mamadou Dia (Sénégal), Ahmed Ben Bella (Algérie), Kwamé Nkrumah (Ghana) ou Thomas Sankara (Burkina Faso) n'auraient pas fini leurs carrières politiques comme Robert Mugabe (Zimbabwe).
Au Sénégal merci et bye bye !
Et le Sénégal, me direz-vous ? Comme à son habitude notre pays, qui ne fait rien comme les autres, fait bande à part dans ce domaine aussi. Aucun de nos chefs d'état n'a été destitué par l'armée, ce qui est un cas unique dans la région, et nos trois premiers présidents ont quitté le pouvoir dans des conditions plus honorables que la plupart de leurs collègues, en sauvant les meubles et même avec un certain panache pour l'un d'entre eux. Pourtant, et alors que le Sénégal est un havre d'exil pour d'anciens présidents et chefs de gouvernements africains (deux d'entre eux reposent dans nos cimetières), et alors qu'ils étaient libres de leur mouvement, ses anciens présidents, ont choisi de le fuir dès la fin de leurs mandats en se dépouillant même des responsabilités qu'ils exerçaient dans leurs partis. Ils ont déménagé, avec femme et enfants, au point que l'un d'eux a raté l'enterrement de sa mère, ils ont préféré résider dans des demeures qui ne leur appartiennent pas, sous le froid et dans la brume de l'ancienne puissance coloniale dont ils avaient fonction de nous libérer.
C'est un peu comme s'ils quittaient la maison du père pour celle du beau-père, ce qui est contraire à nos usages. Si, comme cela semble être le cas, l'intention du dernier d'entre eux est de les suivre dans l'exil, nous serions en droit de nous poser cette question : qu'avons-nous donc fait pour que nos anciens présidents claquent la porte de la maison qu'habite le Sénégal en nous abandonnant à nous-mêmes et se désintéressent de l'héritage qu'ils ont laissé en même temps que du sort de la nation qui leur avait tout donné ?
Des chefs d'entreprises qui subiraient le sort des présidents africains mettraient probablement en faillite leur outil de travail et c'est ce qui est arrivé à de nombreux pays africains puisque des guerres civiles règnent dans une douzaine d'entre eux et que des décennies après l'indépendance, la plupart doivent encore leur survie à l'aide bilatérale ou internationale.
Alors consolez-vous, hommes et femmes qui n'avez pas occupé cette prestigieuse fonction ou qui n'êtes pas les enfants de ceux qui l'ont exercée. Après le moment où on se dit « nos ennuis d'argent sont finis », après celui où on change de garde-robe, vient toujours, inexorablement, le moment d'après, et en Afrique il est rarement glorieux !