SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 mai 2025
CELLOU DALEIN DIALLO INCULPÉ POUR DIVERSES ACCUSATIONS
La Cour de répression des infractions économiques et financières a inculpé l’opposant guinéen pour corruption, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement. Son entourage dénonce une manœuvre politique.
L’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, a fait l’objet vendredi d’une inculpation pour ‘’corruption, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement’’ par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), a-t-on appris de source médiatique.
Selon le site d’information de Radio France internationale, la mise en examen du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée a été annoncée par des magistrats de cette juridiction lors d’une conférence de presse tenue à Conakry.
Le leader politique guinéen est cité pour son rôle présumé dans la vente de l’ancienne compagnie nationale Air Guinée.
L’entourage de l’opposition s’est élevé contre ce nouveau développement, évoquant un dossier politique visant à écarter Cellou Dalein Diallo de la course à la prochaine élection présidentielle.
PAR SANKOUM FATY
HONORABLES DÉPUTÉS, VOUS VOUS ÊTES TROMPÉS DE CIBLE
Il est paradoxal dans un État de droit que de voir légitimer des actes de violence quasi-insurrectionnels soldés par l’incendie des archives universitaires, anéantissement des fonds de commerce privés, domiciles, biens publics...
La proposition de loi dite « interprétative » en plus des incohérences de fond et de forme que nous avons soulignées dans un précédent post, cible effectivement les membres de forces de défense et de sécurité comme l’ont souligné dans les médias, plusieurs observateurs avertis et non avertis animateurs des ‘wax sa xalaat’.
Poussant leurs analyses, ils estiment sans exagération aucune, que la proposition de loi tend à protéger et récompenser les casseurs et sanctionner les membres des FDS.
L’allusion y est évidente à ces derniers qui, dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions d’agents chargés de l’application des lois, pourraient être amenés à commettre les crimes et délits visés.
Il est paradoxal dans un État de droit que de voir légitimer des actes de violence quasi-insurrectionnels soldés par l’incendie des archives universitaires, anéantissement des fonds de commerce privés (magasins , stations services), domiciles, biens publics etc..
On est hors la loi quand on commet des « infractions dans l’exercice d’une liberté publique ». Ils ont raison, ceux qui disent que vous créez une discrimination (partisane) entre les auteurs d’infractions qui ont une motivation politique et ceux, comme les Forces de déffense et de sécurité qui ont une motivation professionnelle d’agents de l’Etat chargés de la mission régalienne de maintien de l’ordre public conformément à la loi voté par votre institution.
En effet la loi 70-037 du 13 Octobre 1970 relative à l’usage des armes et à l’emploi de matériel spécial de barrage par les militaires de la gendarmerie et les membres des forces de police permet le recours à cette force extrême dans les conditions qu’elle fixe.
Si on sait que les membres de ces Forces de déffense et de sécurité dans le cadre des textes réglementaires sur leur emploi ( décret 74-571 du 13 Juin 1974 pour la gendarmerie) appliqués au maintien de l’ordre, sont soumis à un régime implacable de sanctions tant disciplinaires que pénales en cas de faute, on se passerait bien d’une initiative parlementaire aussi controversée.
PAR PAPE ALÉ NIANG
REDDITION DES COMPTES, NE PAS COMMETTRE LES ERREURS DES PRÉCÉDENTS RÉGIMES
Le ministre de la Justice est bien conscient de la complexité de ces dossiers financiers. Leur traitement n’est pas aussi simple. Et trop de communication peut avoir un effet boomerang
Personne ne peut être contre la reddition des comptes. La culture de la reddition des comptes doit être encouragée à tous les niveaux de la société. Cela nécessite un engagement fort à promouvoir l'éthique et l'intégrité dans le secteur public, ainsi qu'une sensibilisation continue du public aux questions de corruption et d'abus de pouvoir. Elle est un élément fondamental de toute société démocratique ancrée dans la bonne gouvernance. La reddition des comptes assure la transparence, la responsabilité et l'intégrité au sein des institutions publiques. La poursuite en justice des personnes soupçonnées de corruption, de concussion ou autres prévarications portant sur des deniers publics est considérée comme une mesure nécessaire pour décourager de telles pratiques.
Mais il ne faut jamais se tromper d’objectifs et surtout ne pas commettre les erreurs des précédents régimes. Le plus récent est celui du président de la République sortant Monsieur Macky Sall. Tout un tintamarre médiatique a été orchestré autour de la CREI (la Cour de répression de l’enrichissement illicite) suscitant beaucoup d’espoir auprès des populations. Au bout du compte, l’affaire s’est dégonflée comme un ballon de baudruche. Combien de millions, pour ne pas dire de milliards, ont été dépensés dans le procès-traque de Karim Wade ? Nous avons même entendu un avocat péremptoire déclarer : « En une semaine, si l’État me donne les moyens, je vais retrouver les milliards planqués à l’étranger par Karim Wade. »
Monsieur Antoine Diome, à l’époque agent judiciaire de l’État, a fait le tour du monde avec ses commissions rogatoires. Les résultats ont été nuls. Un zéro pointé. Les Sénégalais ont été tenus en haleine par un procès fortement médiatisé. Karim fut condamné à 6 ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende pour enrichissement. Après 3 ans d’emprisonnement, il fut libéré et exilé de force à Doha dans des conditions jamais élucidées. Pire, les autres dignitaires du régime de Wade qui étaient sur la liste de la CREI ont été tout simplement oubliés. Et pour cause, soit ils ont transhumé à l’APR ou se sont rapprochés du président d’alors, Macky Sall. Karim Wade n’a pas versé un seul franc dans les caisses de l’État. Et rien n’a été recouvré. Que des miettes : Un terrain sur la corniche, les appartements d’Eden Roc appartenant à Ibrahima Aboukhalil, alias Bibo Bourgy, que des pontes de la République se sont vite partagés…
D’ailleurs, suite à une plainte de Bibo Bourgy, dans le même dossier, l’État du Sénégal a été condamné définitivement par la chambre commerciale internationale de la cour d’appel de Paris à verser à l’homme d’affaires franco-sénégalais, d’origine libanaise, la somme de 168,5 milliards en guise de dédommagement, outre les intérêts. C’est dire qu’en matière de reddition des comptes, la CREI a été en réalité une véritable escroquerie. Et le régime de Macky n’osera jamais dire combien ils ont dépensé dans cette traque. Bien au contraire. Sinon elle n’a servi qu’à enrichir d’autres personnes. D’où la question : doit-on privilégier l'emprisonnement des détourneurs de biens publics ou plutôt se concentrer sur l'objectif principal de les récupérer parce qu’indûment acquis ? Tout d'abord, il est important de noter que l'emprisonnement ne garantit pas toujours le recouvrement des actifs acquis indûment. Même si des individus sont condamnés et purgent une peine d’emprisonnement ferme, cela ne signifie pas nécessairement qu'ils restitueront leurs biens mal acquis.
S’y ajoute que nous sommes dans une société très complexe. Nous assisterons bientôt à des interventions pour plus de clémence dans le traitement des dossiers. Bon nombre de pontes de la République écroués actuellement à Rebeuss finiront au pavillon spécial, loin des affres de nos prisons peu conformes pour ne pas dire du tout aux normes internationales en la matière. Qu’on le veuille, le reconnaisse ou pas, l’État prêtera une attention toute particulière à ces détenus.
Le ministre de la Justice est bien conscient de la complexité de ces dossiers financiers. Leur traitement n’est pas aussi simple. Et trop de communication peut avoir un effet boomerang. Car à coup sûr, les Sénégalais demanderont des comptes sur tous les dossiers médiatisés. Dans cette optique, il est important de privilégier d'autres approches pour assurer une reddition des comptes efficace. Raison pour laquelle, à l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice avait évoqué la possibilité d’une médiation pénale. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l'emprisonnement des présumés coupables, l'accent doit être mis sur l'établissement de mécanismes efficaces pour identifier, geler et récupérer les biens mal acquis.
Le toilettage des textes sur la médiation pénale est impératif en ce sens que dans sa formulation actuelle par les dispositions de l’article 32 du Code de procédure pénale, ce mode de règlement des procédures ne semble pas permettre la prise en compte des infractions qui ont fortement troublé l’ordre public. En effet, le législateur sénégalais a toujours voulu apporter une réponse ferme à ces genres d’infraction, notamment en interdisant la mise en liberté provisoire d’office et en prolongeant les délais de prescription. En conséquence, le changement du dispositif législatif en matière de médiation pénale parait aujourd’hui plus que nécessaire. En effet, pour sacrifier à ce besoin de transparence des populations dans le traitement des dossier judiciaire, l’opinion doit être informée afin d’éviter certaines pratiques du passé qui ont conduit tout bonnement à l’échec.
Pour réussir dans cette optique, il est essentiel de disposer d'institutions solides, indépendantes et transparentes. On nous avait vendu la CREI. On connaît la suite de l’histoire. Aujourd’hui, cette même CREI a été transformée en pool judiciaire financier. Son efficacité sera jugée sur pièce. La reddition des comptes est donc obligatoire pour promouvoir la transparence et l'intégrité au sein des gouvernements et des institutions publiques. Mais l'approche ne doit pas être uniquement axée sur l'emprisonnement car l'objectif principal est de récupérer l'argent volé et les biens indûment acquis
ILAY CAMARA PAS ENCORE APTE À JOUER POUR LE SÉNÉGAL
La situation du nouveau latéral d’origine belge reste en attente, en raison du retard de l’Union royale belge des associations de football à fournir les confirmations nécessaires.
La Fédération sénégalaise de football (FSF) a annoncé vendredi, que la FIFA a entériné le changement de nationalité sportive des joueurs Yehvann Diouf et Assane Diao, et confirmé l’éligibilité d’Antoine Mendy, signalant que seul le cas d’Ilay Camara reste en suspens du fait de l’Union royale belge des associations de football association.
Dans un communiqué transmis à l’APS, la FSF informe que la FIFA a ‘’entériné le changement de nationalité sportive des joueurs Yehvann Diouf et Assane Diao par décision du juge unique du Tribunal du Football de la FIFA en date du 19 mars 2025’’.
Elle poursuit que la FIFA a également confirmé l’éligibilité du joueur Antoine Alpha Mendy à jouer pour la sélection nationale du Sénégal.
”Seul le cas de Ilay Camara reste à ce jour en suspens du fait de l’Union royale belge des associations de football association qui tarde à répondre à la demande de confirmation de la situation sportive du joueur avec les différentes sélections nationales belges et ce, malgré les nombreuses relances de la FSF’’, souligne l’instance de football.
L’entraineur national Pape Thiaw a fait appel à ces quatre nouveaux joueurs pour renforcer la tanière.
Les Lions vont affronter le Soudan samedi à Benghazi (Libye), avec l’ambition de reprendre à leurs adversaires du jour la tête de la poule B des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Le match devant opposer les deux équipes compte pour la cinquième journée de ces éliminatoires.
AIR SÉNÉGAL À LA CONQUÊTE DU CIEL SAHÉLIEN
L'éviction d'Air France des pays de l'AES a créé une opportunité que les compagnies africaines s'empressent de saisir. Le transporteur national revient ainsi à Niamey après cinq ans d'absence et double ses fréquences vers Bamako
(SenePlus) - Selon les informations rapportées par Jeune Afrique, Air Sénégal s'apprête à faire son retour dans la capitale nigérienne après une longue absence. "Le 27 mai 2025, un Airbus A319 d'Air Sénégal se posera à Niamey pour la première fois depuis cinq ans. La liaison, brièvement opérée par le pavillon sénégalais en 2019 et 2020, n'avait en effet jamais été relancée après le Covid", précise le magazine panafricain.
Ce retour s'inscrit dans une stratégie plus large de consolidation régionale pour la compagnie sénégalaise qui, comme l'indique JA, "a opéré en 2024 une vaste réorganisation de son programme de vol, éliminant toutes les destinations non rentables (dont l'Afrique centrale et les États-Unis)". Le transporteur national adopte une approche prudente en "couplant ses trois vols hebdomadaires vers Niamey avec une escale à Bamako", autre capitale de l'Alliance des États du Sahel (AES) désormais inaccessible au pavillon français.
L'offensive sahélienne d'Air Sénégal se manifeste également par un renforcement significatif de ses fréquences vers Bamako, qui passeront "de 6 vols hebdomadaires actuellement à 11, à partir du 27 mai", rapporte Jeune Afrique. Quant à Ouagadougou, troisième capitale de l'AES, elle verra ses dessertes augmenter considérablement puisqu'Air Sénégal "la proposera quotidiennement à compter de mi-mai, contre trois fois par semaine actuellement".
Interrogé par l'hebdomadaire, Ibra Wane, professionnel de l'aviation basé à Dakar, estime que cette réorganisation des vols d'Air Sénégal ne constitue pas véritablement une tentative de remplacer Air France, mais s'inscrit plutôt dans la continuité de sa nouvelle stratégie commerciale. "Dans sa stratégie de rationalisation de son programme, la compagnie s'est repliée sur la zone qu'elle maîtrise le mieux, et qui a son propre marché très dynamique. Si l'absence d'Air France lui permet d'engranger du trafic additionnel vers ces trois villes, c'est tant mieux, mais je ne pense pas que ce soit son but premier", explique-t-il.
Air Sénégal n'est pas seule à vouloir capter la clientèle délaissée par Air France. Jeune Afrique rapporte qu'"Air Côte d'Ivoire a prévu d'augmenter ses fréquences vers Niamey et Ouagadougou". Concrètement, les vols vers ces deux capitales "passeront de 10 par semaine actuellement pour chacune des deux capitales à 11 au 1er mai, puis à 14 au 1er juin".
Cette montée en puissance revêt un caractère particulièrement stratégique pour la compagnie ivoirienne qui, comme le souligne le magazine panafricain, "n'attend plus que la livraison (annoncée comme imminente) de son A330neo pour lancer ses propres vols entre Abidjan et Paris". Cette nouvelle étape lui permettrait de "maîtriser l'ensemble du trajet auquel Air France a été contraint de renoncer".
Plus intéressant encore, Jeune Afrique révèle qu'Air Côte d'Ivoire "pourrait même endosser le rôle de remplaçant 'naturel' d'Air France sur la seconde partie du trajet, un accord de partage de code étant en cours de discussion entre le pavillon ivoirien et son actionnaire minoritaire (qui détient 11% de son capital)".
Si Air Sénégal et Air Côte d'Ivoire se positionnent avantageusement pour récupérer une partie de la clientèle d'Air France, la concurrence reste vive. Comme l'explique John Grant, analyste en chef du spécialiste des données aériennes OAG, : "Lorsqu'une compagnie est bannie d'un État, le marché ne disparaît pas. Les gens qui doivent voyager choisissent d'autres itinéraires et d'autres compagnies aériennes pour leur voyage".
Toujours selon Jeune Afrique, si "Corsair est ainsi la seule compagnie à proposer des vols directs entre Paris et l'une des capitales de l'AES (Bamako), les propositions de vols avec escale sont légion, d'Ethiopian Airlines à Royal Air Maroc en passant par Turkish Airlines". Ces compagnies "restent compétitives malgré l'allongement conséquent du temps de vol qu'implique un détour par Istanbul" ou d'autres hubs.
AMINATA TOURÉ ÉVOQUE SA PART DE VÉCU DE LA PRÉSIDENTIELLE DE 2024
‘’On avait toujours dans un coin de notre esprit un coup tordu de dernier moment. On a quand même vécu un report à douze heures de la campagne. Et le régime de Macky Sall était encore en place’’, a-t-elle rappelé.
Aminata Touré, Haut représentant du président de la République a déclaré avoir été convaincue que Bassirou Diomaye Faye allait sortir victorieux dès le premier tour de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 après que tous les obstacles à la tenue du scrutin ont été levés.
‘’Dès que la date de l’élection a été fixée, toute incertitude a disparu. J’étais convaincue que notre candidat allait passer dès le premier tour, parce que le niveau de rejet du régime de Macky Sall et du candidat du camp présidentiel, Amadou Ba, était partout palpable’’, a déclaré l’ancien Premier ministre lors d’un entretien avec l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le superviseur général de la campagne électorale du candidat Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle de 2024 fait sans doute allusion à la crise politico-institutionnelle née de la volonté de Macky Sall et de son camp politique, la coalition Benno Bok Yakaar, de reporter le scrutin.
En fin de compte, l’élection présidentielle s’est tenue près d’un mois après la date initialement fixée, le 25 février, à la faveur du rôle clé joué lors de cette crise par les institutions judiciaires, principalement le Conseil constitutionnel.
Pour cette raison, un certain optimisme prudent régnait même après la publication à travers les médias de résultats qui ne laissaient aucun doute sur la victoire du candidat de la coalition Diomaye Président, a laissé entendre Aminata Touré.
‘’On avait toujours dans un coin de notre esprit un coup tordu de dernier moment. On a quand même vécu un report à douze heures de la campagne. Et le régime de Macky Sall était encore en place’’, a-t-elle rappelé.
Cette prudence n’avait plus sa raison d’être après que le candidat du pouvoir a reconnu sa défaite.
‘’C’était un soulagement lorsqu’on a entendu le candidat adverse reconnaître sa défaite. Ensuite, le régime s’est mis en place et le président Bassirou Diomaye Faye a pris possession de sa fonction. Il y a eu une continuité dans la gestion des affaires de l’Etat’’, s’est réjouie l’ancien Première ministre sous Macky Sall (2013-2014).
Elle n’a toutefois pas manqué de rappeler avoir déjà vécu cette sorte de suspense du temps où elle était la directrice de campagne de Macky Sall lors de la présidentielle de 2012.
‘’Personnellement, j’avais connu ce même suspense en 2012 lorsque (Abdoulaye) Wade a voulu faire sa conférence de presse avant de la reporter. On se demandait si Amadou Ba ne voulait pas contester les résultats du premier tour et nous engager encore dans une procédure contentieuse. Mais l’écart était tel qu’il ne pouvait y avoir de contestation possible”, a dit Mme Touré.
Elle estime avoir surtout été marquée par la sérénité du président Bassirou Diomaye Faye.
‘’Tout le monde suivait l’élection, lui [Bassirou Diomaye Faye] étant extrêmement serein, prenait les informations. Il ne montrait aucun signe de nervosité’’, raconte Aminata Touré.
‘’Dès que le candidat Amadou Ba a renoncé à sa conférence de presse, nous sommes sortis avec les militants pour fêter la victoire. Je suis, par la suite, allée me coucher, l’esprit beaucoup plus léger’’, souligne celle dont la candidature à ce scrutin présidentiel avait été rejetée par la juridiction électorale.
Le soulagement était à la hauteur des craintes de coups fourrés. ‘’On se disait que si on peut reporter une élection à la dernière minute, il était possible que le régime dispose d’un tour dans son sac’’, dit-elle.
Pour l’équipe de campagne de Bassirou Diomaye Faye, le doute devait être de mise tant que les résultats officiels n’étaient pas déclarés, se souvient Aminata Touré.
Au sujet de la campagne électorale, elle souligne qu’il fallait faire le tour du Sénégal en dix jours. ‘’Nous avions commencé quatre jours avant que Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne soient libérés. Nous avons fait une campagne serrée de huit jours et, rappelez-vous, c’était durant le ramadan’’, relate-t-elle.
‘’J’ai assisté à l’élection de Macky Sall, à sa réélection et à l’élection de Bassirou Diomaye Faye. En tout cas, physiquement, c’était plus éprouvant mais en même temps plus galvanisant. On a fait des meetings à toutes les heures possibles, comme à Thiès où on est arrivés à 7 heures du matin, en provenance de Ourossogui où on avait fini vers 1 heure du matin’’, fait-elle savoir.
‘’Bassirou Diomaye Faye m’a donné une bonne impression de sérénité et de profondeur d’analyse. J’ai su qu’il ferait un bon président de la République’’, témoigne Mme Touré.
FONCIER, PLUS DE 1 000 PLAINTES EN TROIS MOIS
Les conflits fonciers explosent, en particulier à Tivaouane Peulh et Sangalkam, tandis que Dakar et Pikine restent épargnés grâce à des titres fonciers bien définis.
La Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) a enregistré plus de 1 000 plaintes foncières entre janvier et mars 2025, a révélé son directeur général, le colonel Amadou Ousmane Ba. Il pointe des irrégularités majeures, notamment des délibérations abusives des municipalités qui favorisent la spéculation foncière.
« Nous sommes submergés. Les citoyens vivent une insécurité juridique totale », a-t-il alerté.
Les conflits fonciers explosent, en particulier à Tivaouane Peulh et Sangalkam, tandis que Dakar et Pikine restent épargnés grâce à des titres fonciers bien définis. Face à cette situation, le colonel Ba plaide pour une titrisation systématique des terres par l’État avant toute attribution communale.
Il met en garde contre les ventes illégales de terres du domaine national, rappelant que ces pratiques sont passibles de sanctions pénales.
« Vendre ces terres, c’est risquer la prison », a-t-il martelé.
La DSCOS annonce des contrôles renforcés pour mettre fin à ces abus et sécuriser la gestion foncière.
L’ASSEMBLÉE LÈVE L’IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE DE MOUSTAPHA DIOP
Sur les députés présents, 128 ont voté pour, tandis que 10 se sont abstenus et 3 ont exprimé leur opposition. Un fait notable de cette séance est la présence, parmi les abstentionnistes, de plusieurs élus issus de la majorité présidentielle.
L’Assemblée nationale a entériné la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop lors d’une session plénière tenue à l’issue des travaux de la Commission ad hoc. Par ce vote, l’ancien ministre perd la protection attachée à son statut de député, le rendant ainsi susceptible de poursuites judiciaires.
Sur les députés présents, 128 ont voté en faveur de cette levée, tandis que 10 se sont abstenus et 3 ont exprimé leur opposition. Un fait notable de cette séance est la présence, parmi les abstentionnistes, de plusieurs élus issus de la majorité présidentielle, manifestant ainsi un soutien implicite à leur collègue.
Moustapha Diop, convoqué devant la Commission ad hoc puis en séance plénière, s’est présenté à chaque occasion pour défendre sa cause. Il a vigoureusement clamé son innocence et plaidé contre la levée de son immunité, exhortant les parlementaires à rejeter la demande. Malgré ses efforts, la majorité a tranché en faveur de la procédure, ouvrant désormais la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.
QUAND LA SOLIDARITE SE VIT AU CŒUR DES QUARTIERS !
Le mois béni de Ramadan rime avec solidarité et partage, en plus d’un jeûne, des prières et autres actes d’adoration. Et cela se matérialise, entre autres, par la distribution de «ndogu» gratuits dans plusieurs quartiers, espaces publics et coins de rues
Le mois béni de Ramadan rime avec solidarité et partage, en plus d’un jeûne, des prières et autres actes d’adoration. Et cela se matérialise, entre autres, par la distribution de «ndogu» gratuits dans plusieurs quartiers, espaces publics et coins de rues de Dakar. Une l’initiative de jeunes qui permet de faire vivre la solidarité et le partage au cœur des quartiers
18h32 au quartier Niary Tally, à la rue «Kognou Bagarre», l’air est chargé des arômes du «kinkéliba» en ébullition, du sucre qui se dissout dans le café Touba chaud. Amadou Sambou surveille la marmite fumante, pendant que Younouss Traoré s’occupe du «majjaal» (une quête, en wolof), récoltant les contributions des habitants, des passants et autres bonnes volontés. Autour d’eux, des éclats de rire fusent, des cris d’enfants résonnent : ici, le «ndogu» n’est pas juste un moment de rupture du jeûne, c’est un véritable rituel de quartier.
Dans cette partie de Niary Tally, ce ne sont pas des bénévoles venus de l’extérieur qui organisent le «ndogu», mais bien les enfants du quartier. «Le mois de Ramadan est un mois béni, un mois de partage», expliquent-ils. «Nous avons décidé de distribuer du café Touba et du «kinkéliba» pour aider ceux qui rentrent tard. Avant d’arriver chez eux, ils peuvent au moins couper leur jeûne ici, avec nous».
LE «NDOGU SUR LE FIL» ET LE COUP D’ACCELERATEUR
A l’image de Niary Tally, le Ramadan étant une période par excellence de partage et de solidarité, des actions similaires sont constatées un peu partout dans des quartiers de Dakar notamment en banlieue. Désormais elles ne sont plus l’apanage des «Baye-Fall» qui, à l’origine, étaient connus pour la distribution de «ndogu» dans des rues.
Avant que l’ancienne ministre Fatou Bintou Taya Ndiaye, sous le régime de l’ancien président Abdoulaye Wade, ne formalise cette approche de solidarité durant le mois béni de jeûne à travers le concept «Ndogu sur le Fil», lancé avec la participation de partenaires industriels et de l’agro-alimentaire. Le temps de son passage à la tête du département en charge de la Solidarité nationale, en 2008. Malgré son passage éphémère au ministère de la Solidarité nationale (cinq mois) le phénomène de la distribution de «ndogu» gratuits prendra de l’ampleur d’année en année suivantes, sous forme de bénévolat toujours, dans les quartiers et coins de rues
Loin d’être une action organisée, comme une association caritative, l’initiative repose sur la spontanéité et la solidarité de quartier. «Avant le Ramadan, on se réunit pour en parler. Ça demande un peu d’argent, alors chacun aide comme il peut et en fonction de ses moyens. Certains apportent du sucre tous les jours ou tous les deux jours, d’autres donnent du café. On fait aussi des petites cotisations entre nous pour compléter», confient-ils.
UNE AMBIANCE UNIQUE
Mais plus qu’un simple geste de générosité, ce moment est surtout un temps fort de la vie du quartier. «On rigole, on s’amuse, en préparant. C’est une vraie ambiance familiale», raconte Pape Sambou Ndour, en remplissant les gobelets fumants.
L’excitation monte à l’approche de la coupure du jeûne : les plus jeunes courent dans tous les sens, d’autres s’assoient en attendant que le café soit prêt. «On ne donne pas juste du café, on partage un moment ensemble», ajoute Korka. «On se connaît tous ici, et voir les sourires des gens qui viennent prendre leur ‘’ndogu’’, ça fait plaisir», explique Amadou Sambou.
LE «MAJJAAL», ENTRE NECESSITE ET INCOMPREHENSIONS
Pour financer ces soirées de distribution de «ndogu», les jeunes s’appuient sur le «majjaal», une quête de fonds locale. Mais cette pratique ne fait pas toujours l’unanimité. «Certains trouvent que ce n’est pas bien de demander pour financer les «ndogu» que nous distribuons gratuitement ; mais on ne force personne» à donner ou participer, explique Younous Traoré, qui s’occupe de la collecte. «Si quelqu’un ne veut pas participer, ce n’est pas grave ! Mais sans cette aide, on ne pourrait pas acheter tout ce qu’il faut», ajoute Amadou Sambou. Si, aujourd’hui, les jeunes du quartier se concentrent sur la distribution de café et de «kinkéliba», ils rêvent d’aller plus loin : «On aimerait pouvoir offrir plus de choses, peut-être du pain, des dattes… Mais on fait avec les moyens du quartier», notifient-ils.
À Niary Tally, comme partout dans d’autres quartiers de la capitale sénégalaise, chaque soir de Ramadan, l’esprit de solidarité se vit dans la rue, autour d’une grande marmite de «kinkéliba», de café Touba et des rires des enfants. Une tradition qui, bien plus qu’un simple acte de générosité,renforce les liens entre voisins et fait du «ndogu» un moment unique.
UN ESPACE DE PERFORMANCE EN ECRITURE ET DECLAMATION DE TEXTES
La Journée internationale de la Francophonie et du conte a été célébrée hier à la Place du Souvenir africain, dans une ambiance de CEM et lycées.
La Journée internationale de la Francophonie et du conte a été célébrée hier à la Place du Souvenir africain, dans une ambiance de CEM et lycées. Pour célébrer l’héritage colonial qu’est la langue officielle en partage avec 320 millions de locuteurs ainsi que le conte patrimoine national, un concours de rédaction et de déclamation a opposé des élèves de neufs collèges et lycées.
Les deux journées célébrées à l’instar des communautés internationales ont permis de confronter le niveau des potaches à l'écrit comme à l'oral. L’activité parascolaire réunissant neuf établissements a permis aux jeunes de rédiger une lettre à une figure marquante ou un poème à déclamer. Cet exercice a permis aux élèves de se familiariser avec les œuvres des résistants comme Aline Sitoé Diatta, Ndaté Yalla Mbodj... et des résistants et figures panafricains tels que Thomas Sankara, Ousmane Sembène, Malcom X...
La salle était remplie par des élèves du Cem de Thiaroye, de Seydou Nourou Tall, Birago Diop, Cours Sainte Marie de Hann... Et l’animation était assurée par El hadji Léebone avec ses contes plein d’enseignements. Il est relayé par la troupe de théâtre forum, «La voix des sans-voix de Thiaroye».
Le premier prix a été décerné à Amsatou Barry, élève en classe de 3e au collège privé Birago Diop. Hôte de la cérémonie, la directrice de la place du Souvenir africain Mme Diouf pense que «plume et voix...» a permis de revisiter l’œuvre des figures africaines et de la diaspora afin de les prendre comme modèle. Parmi les 34 participants ayant reçu des prix, six ont été classés, trois par section. L’activité vise à relever l’écriture et la récitation qui est en voie de disparition. C’est aussi un exercice de renforcement en milieu périscolaire.
Les jurés étaient les professeurs André Marie Diagne, Annie Coly et Racine Senghor. Abondant dans le sens de l’art du récit, l’administratrice de la place du Souvenir africain estime que le conte, c’est une valeur fondamentale qui véhicule beaucoup de philosophie. C’est pour elle, un art éducatif, un héritage, un legs qu’il faut promouvoir davantage. Venu présider la cérémonie, le Secrétaire d’État à la culture, aux industries culturelles créatives et du patrimoine, Dr Bacary Sarr estime que l’héritage coloniale qu’est le français, langue enseignée et d’enseignement, est inscrit dans la pratique quotidienne et confronté à nos réalités. Elle véhicule ainsi nos imaginaires. Ce qui permettrait d’agir sur les curricula, pour valoriser le patrimoine culturel et assurer un ancrage local. Il s’interrogé sur : comment est-ce que le français doit continuer à partager l’espace avec les langues locales ?
Avec l’évolution, le français doit faire corps avec la société, l’administration et les contenus des langues nationales. Le conte est, poursuit il, une dimension pédagogique qui doit aider la jeunesse à évoluer. Il doit permettre aussi, de par ses enseignements, de renforcer les curricula. Dans le référentiel, souligne le SE, il y a une orientation de valorisation du patrimoine et le conte fait partie de ce legs. Il faudra donc le valoriser, l’enseigner, aux enfants et aux adultes pour trouver un ancrage et profiter de cette sédimentation riche dans la diversité culturelle et s’ouvrir au monde.