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7 août 2025
LOUGA, DEUX MORTS ET SIX BLESSÉS GRAVES SUR LA RN2
Un bus en direction de Saint-Louis est entré en collision frontale avec un véhicule particulier ce jeudi matin, à la sortie de Guéoul. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame.
Un grave accident s’est produit ce matin aux environs de 11 heures sur la Route nationale numéro 2 à la sortie de la commune de GuéoulGuéoul à vingt kilomètres de Louga.
Un bus en partance pour Saint Louis a violemment heurté un véhicule particulier roulant en sens inverse. Deux morts ont été dénombrés sur le coup pendant que six autres blessés graves ont été évacués d’urgence à l’hôpital Ahmadou Sakhir Mbaye De Louga par les éléments des sapeurs pompiers de Guéoul.
Les premières constations ont révélé des défaillances des freins du bus qui n’a pas pu éviter le véhicule particulier qu’il a heurté frontalement.
La sous-brigade de gendarmerie appuyés par des élément de la brigade mixte de Louga qui étaient sur les lieux ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du drame qui a fait deux morts et six blessés graves.
TABASKI CHEZ LES POLYGAMES, QUAND LE BÉLIER RÉVEILLE LES TENSIONS
Certains hommes préfèrent acheter le mouton en fonction du nombre d’épouses qu’ils ont. Mais avec les contingences de la vie, d’autres se limitent à un seul mouton. Ce qui n’est pas sans conséquence.
Avec la fête de Tabaski, certains hommes préfèrent acheter le mouton en fonction du nombre d’épouses qu’ils ont. Mais avec les contingences de la vie, d’autres se limitent à un seul mouton, et ce, conformément à la religion. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la stabilité de nombreuses familles.
"Une épouse, un problème. Deux épouses, deux problèmes, trois épouses… ", dit-on dans le langage populaire. Ainsi, à l’occasion de la fête de Tabaski, certains hommes préfèrent conjuguer le nombre de moutons à sacrifier au nombre d’épouses. C’est le cas de Ousseynou Diop, agent au tribunal de Dakar. Depuis qu’il est devenu polygame, à chaque Tabaski, il achète deux moutons, mais théoriquement, un seul est destiné à l’une des épouses. « J’achète deux moutons. L’un est pour mon propre sacrifice en tant que chef de famille. L’autre est destiné à mon épouse qui n’est pas de tour le jour de la Tabaski », confie-t-il.
Cependant, avec les contingences de la vie et le coût exorbitant du mouton, il est devenu de plus en plus difficile de respecter la règle « une épouse, un mouton ». Les yeux rivés sur un journal, Ibrahima Baldé, trouvé à la gare de Rufisque, semble se braquer lorsqu’on aborde la question de la Tabaski avec lui. Le quinquagénaire dit passer des nuits blanches depuis quelques jours.
Car, cette année, sa troisième épouse a exigé l’achat d’un mouton. «Toutes ces années, j’en achetais deux et elle venait chez ma mère passer la fête avec la première. Cette fois-ci, elle m’a exigé un mouton à l’instar de ses coépouses, sinon elle préfère rester chez ses parents», raconte le sieur Baldé qui, à quelques jours de la fête, n’a qu’un seul mouton. Le septuagénaire Moussa Mbengue est dans un dilemme, même si, depuis sa retraite, il y a quelques années, ce sont ses enfants qui lui paient le mouton de Tabaski. Son inquiétude est liée au fait que ses deux épouses ne vivent plus dans la même maison.
La première loge à la Cité Mansour de Rufisque et la seconde à Hlm Rufisque. « Avant, nous vivions ensemble à Liberté VI. Mes enfants achetaient un seul mouton pour toute la famille. Depuis des jours, j’essaie de les convaincre pour qu’ils en trouvent deux afin que leur mère et leur tante aient chacune un mouton », dit le maître coranique, qui force le sourire.
Clerc dans un cabinet d’avocat, Ayouba Diédhiou est loin de cette tourmente. « L’islam parle de sacrifice pour l’homme et non pour les épouses. La religion n’a jamais dit un mouton par épouse », tranche d’emblée ce polygame. Ainsi, il renseigne que, comme l’année dernière, il compte acheter un seul mouton pour ses deux épouses qui vivent séparément. « C’est la deuxième qui vient chez la première. La fête sera une avec un seul mouton », indique M. Diédhiou.
Si son épouse accepte cette situation, il n’en est pas le cas pour Mme Sow, deuxième femme. L’inimitié entre elle et sa coépouse l’oblige maintenant à acheter un mouton pour elle et ses enfants. Son mari lui a fait savoir qu’il ne peut pas passer outre les recommandations divines. Mme Mme Sow a certes les moyens de s’acheter un mouton, mais d’autres préfèrent retourner chez leurs parents ou en arrivent même à des disputes conjugales. C’est dire que parfois, le mouton de Tabaski est source de tension dans certains couples polygames.
LE CHEF DE L’ETAT APPELLE À UNE MEILLEURE STRUCTURATION DES MARCHÉS AGRICOLES
Diomaye a annoncé la création d’une bourse nationale des produits agricoles et l’aménagement d’unités de stockage dans plusieurs régions, afin de préserver durablement les filières horticoles.
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a souligné mercredi, en Conseil des ministres, la nécessité de mieux organiser les marchés des produits agricoles, compte tenu de la production maraîchère exceptionnelle enregistrée cette année.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, le Président de la République a abordé la problématique des mesures de sauvegarde pour la commercialisation optimale de la production maraichère locale et de la préservation durable des filières horticoles.
Dans cette dynamique, il a insisté sur l’importance de réorganiser les marchés agricoles en les modernisant. Cette modernisation devra progressivement aboutir à la création d’une bourse nationale des produits agricoles, intégrant tous les maillons de la chaîne : financement, production, fixation des prix, transformation et commercialisation.
Il a, par ailleurs, demandé au gouvernement, sous la coordination du Premier ministre, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour aménager et installer, dans les meilleurs délais, des unités de stockage et de conservation des produits horticoles dans plusieurs régions du pays. Cette action devra se faire en collaboration avec les acteurs privés nationaux.
Cette décision s’explique par la production maraîchère exceptionnelle enregistrée cette année, confrontée à d’importants problèmes de conservation et d’écoulement, mettant en péril la viabilité de plusieurs filières.
Le Chef de l’État a également instruit le Premier ministre ainsi que les ministres concernés Économie, Industrie, Agriculture, Microfinance, et Coopératives de mettre en place une stratégie efficace de commercialisation des produits agricoles et horticoles, en lien avec le déroulement de la campagne de production.
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TRUMP RESSUSCITE SON "TRAVEL BAN" CONTRE L'AFRIQUE
Sur les 12 pays visés par la nouvelle interdiction de voyager du président américain, la moitié sont africains. Une mesure qui entre en vigueur lundi et ravive les polémiques du premier mandat
(SenePlus) - Le président américain Donald Trump a signé mercredi une nouvelle interdiction de voyager visant 12 pays, principalement africains et du Moyen-Orient, ressuscitant une politique controversée de son premier mandat, rapporte le New York Times.
Cette interdiction, qui entre en vigueur lundi, "interdit les voyages vers les États-Unis aux citoyens d'Afghanistan, du Myanmar, du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l'Érythrée, d'Haïti, de l'Iran, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et du Yémen", selon les informations du quotidien américain.
Trump a également "imposé des restrictions, mais s'est arrêté avant une interdiction complète, sur les voyages depuis le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela", précise le New York Times. Parmi ces sept pays soumis à des restrictions partielles, quatre sont également africains : le Burundi, la Sierra Leone et le Togo. "Les personnes de ces pays ne peuvent pas venir aux États-Unis de manière permanente ou obtenir des visas touristiques ou étudiants."
Dans un message vidéo annonçant cette mesure, Trump a déclaré : "La récente attaque terroriste à Boulder, Colorado, a souligné les dangers extrêmes posés à notre pays par l'entrée de ressortissants étrangers qui ne sont pas correctement contrôlés, ainsi que ceux qui viennent ici en tant que visiteurs temporaires et dépassent la durée de leurs visas. Nous ne voulons pas d'eux", rapporte le New York Times.
L'administration justifie cette interdiction en citant "des problèmes avec le contrôle de sécurité dans certains pays" et affirme que "les immigrants de ces pays dépassent fréquemment la durée de leurs visas", selon le quotidien américain.
Une politique déjà contestée
Cette nouvelle version de l'interdiction de voyager "ressuscite une politique du premier mandat de Trump, qui avait causé le chaos dans les aéroports et conduit à des contestations judiciaires", souligne le New York Times. La mesure s'inscrit dans "la répression généralisée de Trump sur l'immigration, après qu'il ait bloqué l'asile à la frontière sud, interdit aux étudiants internationaux de l'Université de Harvard et ordonné des raids d'immigration à travers le pays".
Des exemptions sont prévues pour "les personnes avec des visas existants", ainsi que "les détenteurs de cartes vertes, les athlètes voyageant aux États-Unis pour la Coupe du monde ou les Jeux olympiques, et les Afghans éligibles au programme de visa spécial d'immigrant", destiné à ceux qui ont aidé le gouvernement américain pendant la guerre en Afghanistan.
La représentante démocrate Pramila Jayapal a dénoncé dans un communiqué une politique "discriminatoire" qui "non seulement va à l'encontre de ce que notre pays est censé représenter — elle sera nuisible à notre économie et à nos communautés qui dépendent des contributions des personnes qui viennent en Amérique depuis cette large gamme de pays", cite le New York Times.
Becca Heller, dirigeante de l'International Refugee Assistance Project, a déclaré que "la proclamation est un autre exemple du président qui se moque des lois sur l'immigration et la sécurité nationale afin de punir les races, religions et idées qu'il n'aime pas".
Précédents juridiques
Selon les experts juridiques interrogés par le New York Times, "la version actuelle de l'interdiction de voyager est plus susceptible de résister à l'examen juridique que les efforts initiaux de Trump pendant son premier mandat". Stephen Vladeck, professeur au Georgetown University Law Center, estime qu'"ils semblent avoir tiré des leçons des trois différentes séries de litiges que nous avons traversées pendant la première administration Trump".
Durant son premier mandat, Trump avait tenté d'appliquer deux versions d'une interdiction de voyager, mais les tribunaux les avaient bloquées. La Cour suprême avait finalement autorisé une interdiction réécrite affectant les citoyens de huit nations, dont six à majorité musulmane.
Le président Joe Biden avait révoqué ces interdictions de voyager peu après son entrée en fonction en 2021, les qualifiant de "tache sur notre conscience nationale" et "incompatibles avec notre longue histoire d'accueil de personnes de toutes confessions et sans confession du tout", rappelle le New York Times.
LE SÉNÉGAL LANCE SA PREMIÈRE CONSTELLATION DE SATELLITES
Ce projet, né d’un accord entre l’ASES et les Armées, illustre la volonté du pays de s’imposer comme un acteur majeur du spatial sur le continent africain.
L’État-major général des Armées (EMGA) et l’Agence sénégalaise d’études Spatiales (ASES) ont signé un mémorandum d’entente marquant le lancement de la première constellation de satellites sénégalais, ont annoncé jeudi les deux institutions dans un communiqué transmis à l’APS.
Cet accord stratégique, d’une durée de cinq ans, jette les bases d’une coopération étroite entre les deux entités dans le domaine spatial, avec pour ambition de renforcer les capacités de défense nationale et de consolider la souveraineté technologique du Sénégal.
”Cette signature est historique. Nous posons aujourd’hui un pas décisif pour le futur. Ce mémorandum est d’une portée stratégique majeure”, a déclaré le général de corps d’armée Mbaye Cissé, chef d’État-major général des Armées, cité dans le communiqué.
De son côté, Maram Kaïré, directeur général de l’ASES, a salué ”une vision à long terme” qui place le spatial au cœur des priorités nationales.
”En créant l’ASES, a-t-il indiqué, l’État du Sénégal affiche une ambition claire, faire du secteur spatial un levier transversal pour impacter tous les domaines, et en priorité la sécurité.’’
Le projet bénéficie de l’appui technique de Prométhée Earth Intelligence, société européenne spécialisée dans l’observation de la Terre, qui accompagnera le Sénégal dans la co-construction d’une capacité spatiale souveraine, durable et inclusive.
Ce partenariat s’inscrit dans la mise en œuvre de la stratégie spatiale nationale et reflète la volonté du Sénégal de s’affirmer comme un acteur majeur du développement spatial sur le continent africain.
KAMEL DAOUD RENONCE À L'ITALIE PAR PEUR D'ÊTRE ARRÊTÉ
Visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par Alger, l'écrivain ne se sent plus en sécurité, même au cœur de l'Union européenne. Le Prix Goncourt a annulé sa participation à un festival italien par peur d'une arrestation
(SenePlus) - Le Prix Goncourt 2024 devait participer au festival culturel milanais La Milanesiana le 16 juin, mais l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud a préféré annuler son déplacement. En cause : la crainte d'être arrêté et extradé vers l'Algérie par la justice italienne, rapporte Le Monde.
Alors qu'il était attendu au festival dirigé par son éditrice italienne Elisabetta Sgarbi, à la tête de la maison La Nave di Teseo, Kamel Daoud "a renoncé à se rendre dans la capitale lombarde, craignant d'être arrêté et extradé vers l'Algérie par la justice italienne", selon les informations du quotidien français. L'écrivain, poursuivi dans son pays d'origine, "se sent désormais menacé jusqu'au cœur de l'Union européenne".
La nature exacte des risques encourus par l'auteur de "Houris" reste floue. Selon Le Monde, "l'écrivain aurait reçu des informations (non vérifiées à ce jour) selon lesquelles son arrestation et son extradition seraient déjà prévues – au titre d'accords bilatéraux entre l'Italie et l'Algérie, pays historiquement liés, qui entretiennent des relations diplomatiques étroites".
C'est le quotidien italien Corriere della Sera qui a révélé en premier cette décision, "évoquant la présence de son nom dans les 'bases de données' de la police italienne – sans que le journal milanais soit en mesure de définir la nature de ce fichier, ni ce qu'il impliquerait d'un point de vue légal", précise Le Monde.
Deux mandats d'arrêt internationaux
Kamel Daoud, qui "compte parmi les principaux intellectuels opposants au régime algérien, fait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux émis par Alger". Ces poursuites s'inscrivent dans un contexte tendu, marqué par "le calvaire d'un autre écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, arrêté en novembre pour 'atteinte à l'intégrité du territoire national' et condamné le 27 mars à cinq ans de prison".
Les mandats d'arrêt visant Kamel Daoud sont "liés à la publication du dernier ouvrage de Kamel Daoud, Houris, prix Goncourt 2024" et "font suite à des plaintes déposées en Algérie par une rescapée d'un massacre survenu durant la guerre civile algérienne (1992-2002), laquelle l'accuse d'avoir utilisé son histoire sans son consentement, ainsi que par l'Organisation nationale des victimes du terrorisme algérienne".
Au ministère de la Justice italien, on relativise la situation. Les autorités "se défendent en affirmant que la décision de Kamel Daoud est fondée sur des considérations 'purement hypothétiques' et qu'aucune opération visant à l'arrestation de l'écrivain n'aurait pu être enclenchée avant son arrivée, un juge ne pouvant de toute façon pas agir seul dans une affaire de ce type", rapporte Le Monde.
Contacté par le journal, Kamel Daoud "n'a pas souhaité s'exprimer", tout comme son avocate, ses éditrices française et italienne.
Inquiétudes politiques en Italie
Sur X, Elisabetta Sgarbi a déclaré lundi 2 juin : "J'espère vivement que le gouvernement italien garantira l'exercice du droit d'expression de Kamel Daoud et ne permettra pas que des considérations 'politiques' interfèrent avec la littérature."
L'affaire suscite déjà des réactions dans la classe politique italienne. La députée du Parti démocrate Lia Quartapelle confie au Monde des livres : "Je n'ai pas d'éléments précis mais j'ai le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond. S'il n'y avait rien, le gouvernement se serait déjà exprimé sur l'affaire pour nier que Kamel Daoud soit menacé en Italie. Or il garde le silence."
La parlementaire met cette affaire en perspective avec l'évolution des relations diplomatiques : "au moment où Paris et Alger se déchirent, l'Italie et l'Algérie se sont encore rapprochés depuis l'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni". Ces relations sont notamment fondées sur "un partenariat énergétique solide, Alger étant devenue, à la faveur de la guerre à grande échelle en Ukraine, le premier fournisseur de gaz de Rome".
L'affaire intervient dans un contexte diplomatique délicat, alors que le président français Emmanuel Macron était à Rome mardi 3 juin pour une rencontre avec Giorgia Meloni. Selon Le Monde, "la situation d'un écrivain français renonçant, pour sa propre sécurité, à se rendre en Italie n'est pas de nature à fluidifier les échanges".
LE SÉNÉGAL RISQUE GROS DANS L'AFFAIRE WOODSIDE
Entre frais de procédure, honoraires d'avocats spécialisés et risque d'indemnités substantielles, l'État doit "anticiper un engagement financier considérable", préviennent les experts. En témoigne l'exemple récent du Ghana, condamné face à Tullow Oil
(SenePlus) - Le bras de fer entre l'État du Sénégal et le pétrolier australien Woodside franchit un nouveau cap. Après son recours formulé auprès du tribunal de grande instance de Dakar, le maître d'œuvre du gisement Sangomar a déposé fin mai une demande d'arbitrage international auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi).
Au cœur du conflit : une évaluation fiscale contestée de la Direction générale des impôts et domaines du Sénégal sous l'ère Bassirou Diomaye Faye. L'autorité fiscale sénégalaise exige des taxes supplémentaires liées à l'exploitation du champ pétrolier offshore, pour un montant initial de 41 milliards de FCFA, soit environ 62,5 millions d'euros.
«Woodside est convaincu d'avoir agi conformément aux réglementations applicables, au contrat de partage de la production de Sangomar et à l'accord avec le gouvernement hôte, et qu'il n'y a pas d'impôts en suspens à payer», défend un porte-parole du groupe joint par Jeune Afrique. Le pétrolier australien, qui reconnaît des progrès considérables réalisés avec le gouvernement sénégalais pour résoudre les questions fiscales en suspens, justifie le recours au Cirdi par «l'absence de résolution de certains points ».
Pour Simon Cudennec, associé au cabinet Bracewell à Paris, «la démarche témoigne de la volonté de Woodside Energy d'internationaliser un contentieux à fort enjeu stratégique». Selon ce spécialiste des dossiers énergétiques, le recours pourrait s'appuyer sur la violation alléguée d'une clause de stabilité, stipulation insérée dans les contrats extractifs destinée à prémunir les investisseurs contre les modifications unilatérales du cadre légal, fiscal ou réglementaire.
Un mécanisme juridique contraignant
La sentence arbitrale rendue sera définitive, obligatoire et exécutoire conformément à la Convention du Cirdi, que l'État sénégalais a signé en 1967. Si l'appel n'est pas possible, des voies de recours exceptionnelles existent, notamment pour vice de procédure ou excès manifeste de pouvoir. «Ce mécanisme constitue une alternative crédible et robuste aux juridictions nationales, parfois perçues comme insuffisamment indépendantes, en particulier lorsqu'un État est partie au litige», ajoute Simon Cudennec.
Cependant, les procédures arbitrales internationales sont réputées pour leur complexité, leur durée et leur coût. «Le Sénégal, en tant que partie défenderesse, doit anticiper un engagement financier considérable, indépendamment du verdict final», prévient l'avocat français. En cas de sentence défavorable, l'État pourrait être condamné à verser à Woodside des indemnités substantielles, outre les frais importants liés à la procédure : honoraires d'avocats spécialisés, frais d'arbitrage, d'expertise technique et économique, ainsi que coûts logistiques des audiences.
Pour Jean-Pierre Favennec, spécialiste de la géopolitique de l'énergie, «il est clair que Woodside souhaite rapidement tourner la page de la sanction imposée par le fisc sénégalais». En effet, «tout redressement fiscal ou changement des règles du jeu en cours de partie a des conséquences directes sur le retour sur investissement planifié par les opérateurs pétroliers et leurs partenaires au sein des consortiums», ajoute Philippe Sébille-Lopez, directeur du cabinet Géopolia.
Au Sénégal, la possible renégociation des contrats pétroliers et gaziers avec les opérateurs étrangers nourrit encore les débats. Si le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé «des résultats plus que satisfaisants», l'issue de l'une des promesses phares de la campagne électorale reste floue. Les demandes formulées par le pouvoir sénégalais auprès de ses partenaires sont perçues comme imprécises par les acteurs du secteur. Veut-il réformer le code des hydrocarbures, renégocier les modalités administratives et contractuelles, ou revoir à la hausse ses recettes fiscales ?
«Le gouvernement doit gérer un équilibre délicat entre la volonté légitime de réviser ses contrats pour garantir une meilleure répartition des richesses et la nécessité de maintenir un environnement juridique stable et attractif pour les investisseurs étrangers», estime Simon Cudennec.
L'exemple récent du Ghana illustre les risques encourus par les États dans de tels différends. En mai 2024, Tullow Oil a remporté un arbitrage contre le Ghana concernant une imposition fiscale sur ses opérations pétrolières offshore. La Chambre de commerce international de Paris (ICC) a jugé que l'État avait enfreint les dispositions contractuelles et les engagements fiscaux convenus, notamment en tentant de percevoir une taxe qui n'était pas prévue dans le cadre juridique initial. «Cette décision confirme qu'un État ne peut modifier unilatéralement les règles fiscales applicables à un contrat extractif sans risquer une condamnation», conclut l'avocat.
par Ibou Fall
UNE OPPOSITION SI NORMALE
Les gens qui dialoguent ne refuseront pas vraiment une proposition indécente de gouverner ensemble. Il suffit d’un claquement de doigts pour que ça rapplique ventre à terre
Donc, le Dialogue national prend fin. Il a le mérite de nous indiquer sur qui le régime Pastef pourrait compter en cas d’urgence. Les gens qui dialoguent ne refuseront pas vraiment une proposition indécente de gouverner ensemble. Y’a là à piocher sans réserve, dans du gratin de tous bords, tous âges pour toutes les fonctions. Il suffit d’un claquement de doigts pour que ça rapplique ventre à terre.
En face, il y a le peuple des gens qui ne dialoguent pas. Dont les fidèles à Macky Sall qui avalent les couleuvres de leur leader avec une touchante dignité. Ça se dégarnit quand même dans leurs rangs, à la tête desquels se distingue de plus en plus un Pape Malick Ndour en verve : certaines de leurs identités remarquables, de l’envergure de Abdoulaye Daouda Diallo, bien que viré sans ménagement du Cese, ne refusent pas la main tendue par leurs bourreaux. On ne se refait pas…
Et puis il y a aussi, dans le camp des radicaux, d’anciens alliés dont le «dôm’ou ndèye» de Ousmane Sonko, Barthélemy Dias, dépouillé de tous ses mandats par son ex-frère d’une autre mère, qui lance l’assaut en priant pour que le Ciel nous épargne d’élire des dirigeants, disons, peu recommandables. Il se donne des allures wadiennes, drapé dans un grand boubou éclatant et perché par-dessus sa décapotable tout-terrain pour s’offrir son bain de foule. Il y a aussi Thierno Alassane Sall, qui s’inquiète du rythme d’endettement du nouveau régime et balance des chiffres astronomiques. La vraie question : à quoi tout cet argent peut-il bien servir Réponse en 2029…
Notre pays serait-il en train de redevenir normal ? Des opposants au vocabulaire châtié qui parlent gouvernance, ça fait pas mal de temps qu’on n’a pas vu ça sous nos cieux.
Jusque-là, notre cirque politique relève plutôt du fait divers, de surcroît bas de gamme. Seulement voilà : la différence saute aux yeux, entre un opposant qui n’a jamais dirigé une réunion de décideurs sérieux mais s’autorise à s’incruster dans le débat public, et d’anciens hommes d’Etat pour lesquels les affaires publiques n’ont pas de secret. Le terrain d’affrontement qu’ils choisissent est bien plus civilisé, à n’en pas douter.
Raison pour laquelle le président de la République a le loisir d’aller choisir ses moutons sans stresser, tandis que le Premier ministre peut se payer le luxe de sillonner la sous-région pour, entre autres, papoter avec des putschistes, leur apporter la caution morale du Sénégal. Quant à son séjour ivoirien, il est parfait jusqu’à ce qu’il décide de rencontrer Laurent Gbagbo, l’ennemi juré du président Ouattara… On se vexerait pour moins que ça ? C’est aussi la semaine où votre serviteur balance ses chroniques des ans foirés. Est-ce bien raisonnable, à une semaine de la Tabaski, de publier un ouvrage au ton impertinent et au prix scandaleux ? En tout cas, cette tentative suicidaire me fait rencontrer des gens normaux : ils achètent des livres, pour lire et même parfois pour en faire cadeau, s’intéressent à la culture, ne font pas de fixation sur une bête à cornes, s’offrent des loisirs, se nourrissent l’esprit et ne font pas pitié. Ils sont cette majorité silencieuse qui gagne sa vie honnêtement, éduque ses enfants, prend soin de ses parents, s’offre des vacances pour découvrir le monde sans tapage et observe la scène publique sénégalaise avec comme de l’inquiétude.
Hauts les cœurs, voyons : ne jamais désespérer du genre humain… Ceci dit, la Tabaski est dans quelques jours, alors autant éviter d’énerver votre voisin lequel, si ça se trouve, est un retraité polygame et fauché, avec une quinzaine de descendants au compteur dont deux nourrissons, une dizaine d’adolescents perturbés et de jeunes adultes dépressifs… Répondez poliment à son hochement de tête qui tient lieu de salutation, et ne vous vexez pas s’il passe devant vous sans vous voir, il n’est plus très seul dans sa tête depuis qu’on est entré dans la dernière ligne droite.
Pour rester optimiste, ce Sénégalais très ordinaire commence par acheter dix mètres de bazin, une paire de marakiss assortie, une corde et un couteau, du charbon de bois, quelques kilos d’oignon et de pomme de terre, en attendant que l’Ipres daigne lui sauver la vie à la dernière minute. C’est vrai, la pension de retraite ne suffit pas, mais c’est déjà un pas en direction du foirail.
La suite se joue sur la qualité du carnet d’adresses : vous savez bien, l’économie de la pitié…
Donc vous, le citoyen équilibré, si vous pouvez ne pas attacher devant votre domicile votre toubab-bér blanc immaculé dont les cornes torsadent vers le ciel, ce serait un signe de bon voisinage supplémentaire.
Vous êtes un homme normal, donc, monogame convaincu. Soyez fou et faites la leçon à votre distinguée épouse : si elle peut cette semaine délicate ne pas exhiber ses parures étincelantes, garer son bolide et rentrer incognito de La Mecque, ça vous garantirait la reconnaissance éternelle du voisin qui n’en peut plus de passer pour un gagne-petit aux yeux de son harem.
Et si, par extraordinaire, vous tombez nez-à-nez avec lui quand il ramène nuitamment son peul-peul maigrelet, essayez de détourner le regard de l’autre côté : vous n’avez rien vu.
Bon, quittons nos moutons de Tabaski qui ne sont pas toujours ceux que l’on croit, et bonne fête.
LES LÉBOUS RÉCLAMENT UNE AUDIENCE PRÉSIDENTIELLE
Absents du Dialogue national du 28 mai, les chefs coutumiers lébous dénoncent un "manque de considération" et réclament une audience avec le tandem Diomaye-Sonko
La communauté léboue a du mal à admettre son absence au Dialogue national auquel elle n’a pas été conviée par les autorités. En colère, les chefs coutumiers lébous soutiennent que leurs seuls interlocuteurs sont le président du Sénégal et son Premier ministre, souhaitant que ces derniers les reçoivent.
La communauté léboue digère encore mal son absence au Dialogue national du 28 mai dernier auquel les autorités n’ont pas invité les chefs coutumiers de cette communauté. Qualifiant cela de «manque de considération» à son égard, les chefs coutumiers lébous souhaitent être reçus par le tandem Diomaye-Sonko pour porter à leur connaissance les difficultés de leur communauté.
«Nous parlons avec un pincement au cœur. Mais nous ne sommes pas là pour nous chamailler ou aller au clash ! Ce qui nous fait mal est le désintérêt dont notre communauté fait l’objet. Nous avons plusieurs fois alerté sans effet. Nous voulons que l’Etat parle avec nos chefs coutumiers. Nous n’avons pas été associés à la rencontre (Ndlr : Dialogue national) de la fois passée. Nous devons être associés à tout ce qui se déroule à Dakar», soutiennent les camarades de Youssou Ndoye, Jaraaf de Ouakam, en conférence de presse hier. La considération due à leur rang est ce qu’ils réclament.
«Tous les présidents qui sont passés nous ont reçus. Personne ne peut sortir les Lébous du Cap vert, parce que ça nous appartient. La communauté léboue a beaucoup de cadres, mais malheureusement d’autres personnes décident à notre place et elles ne connaissent pas nos réalités», indique Demba Anta Dia, un des dignitaires lébous, déplorant le fait qu’ils soient «infiltrés par des affairistes». Ces derniers, selon eux, induisent en erreur les autorités, soutenant que leurs seuls interlocuteurs sont le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Pm Ousmane Sonko.
«Nos seuls interlocuteurs, ce sont lui et son Premier ministre. Qu’ils ne désignent personne pour discuter avec nous. Nos doléances, nous comptons les soumettre à eux. Qu’ils nous accordent une audience, je garde espoir qu’on l’aura», avance l’un des dignitaires lébous, qui s’indigne «d’une injustice» dont fait l’objet leur communauté. C’est ainsi qu’il invite aux membres qui la composent à s’unir pour surmonter ensemble toutes les difficultés se dressant devant eux.
SOINS GRATUITS POUR 70 ALBINOS À TAMBACOUNDA
Une initiative reconduite pour la deuxième année consécutive face aux difficultés particulières de cette population vulnérable
Deux jours de consultations dermatologiques sans bourse délier, c’est ce que la direction de l’Hôpital régional de Tambacounda a offert aux albinos. Ils ont été plus d’une soixantaine dont la majorité est composée d’enfants, à être pris en charge par l’équipe de médecins de la structure sanitaire, sous la houlette de Dr Coumba Ndiaye, dermatologue de l’hôpital.
C’est la deuxième année consécutive que l’opération se tient. Elle a démarré l’année dernière au sein de l’hôpital, a expliqué le président de la Commission médicale de l’Hôpital régional de Tambacounda, Dr Malick Ndiaye. Des patients de Kédougou et d’autres localités de la région avaient été suivis. Cette année encore, l’opération a été reconduite, indique la dermatologue de la structure sanitaire et maîtresse d’œuvre des activités. Selon Dr Coumba Ndiaye, ça a été une grande réussite. Plus de 70 patients ont pu être consultés et pris en charge, relève-t-elle. Et parmi ces patients, plus de 50 sont des enfants. Les albinos, poursuit la blouse blanche, ont besoin de telles initiatives dans la région pour leur prise en charge. «Il fait extrêmement chaud à Tamba, ce qui ne facilite pas leur évolution. Ils ont besoin de crème solaire et de beaucoup de médicaments nécessaires à leur santé. Malheureusement, ils en manquent énormément. C’est pourquoi nous avons initié ces journées de consultations dermatologiques gratuites pour pouvoir mieux les suivre et leur apporter un réconfort», note la dermatologue. La direction de l’hôpital a été d’un grand appui pour la réalisation des activités. Toutes les spécialités existantes dans l’établissement sanitaire ont été mobilisées et mises à contribution pour la réussite de la journée, s’est félicitée Dr Coumba Ndiaye. Toutefois, elle a dit appeler à l’intéressement des partenaires à la cause des patients. «Ils sont très vulnérables et ont besoin de crème solaire en permanence, de lunettes de soleil, d’habits couvrant leurs bras, entre autres commodités.
Malheureusement, toutes ces choses coûtent assez cher. Ce qui les rend quasi inaccessibles pour beaucoup.» D’où l’appel lancé à une solidarité agissante en faveur de ces patients.
Le directeur de l’hôpital salue l’initiative. «C’est une excellente chose pour les patients», s’est félicité le patron de l’établissement sanitaire. Grâce aux journées, plusieurs dizaines de patients ont pu être consultés et pris en charge, au besoin. Certains patients dont les cas ont nécessité l’intervention d’autres spécialités comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie, ont pu être référés et suivis. La prise en charge correcte de la pathologie, explique Mamadou Sylla, nécessite des moyens dont ne dispose pas tout le monde. C’est pourquoi appelle-t-il, lui aussi, à une solidarité agissante pour accompagner cette couche de la société assez vulnérable. «Nous appelons toutes les bonnes volontés, tous les partenaires à mieux accompagner l’Association des albinos et le Collectif des médecins de l’hôpital pour qu’ils puissent subvenir aux besoins des membres dans le besoin», a plaidé le directeur de l’hôpital.
Fatoumata Soumaré, la présidente de l’Association des albinos, embouche la même trompette. «Nous appelons tous les partenaires et toutes les bonnes volontés à venir nous aider», a-t-elle laissé entendre. «Les albinos font face à beaucoup de difficultés, surtout pour se procurer de la crème solaire, nécessaire à leur survie. Nous en avons besoin et appelons à l’aide dans ce sens», a-t-elle exhorté.