Après cinq jours de réflexion, le dialogue national sur le système politique a été clôturé. Mais, il reste difficile d'affirmer que l'objectif d'une «refondation de la démocratie» a été atteint. Bien qu'il y ait eu des consensus forts comme sur l'interdiction du cumul de chef de l'État et de chef de parti, de la nécessité du financement des partis politiques, il faut dire qu'il subsiste des points de désaccords qui ne sont pas des moindres.
Il s'agit en effet des arlésiennes qui reviennent au fil des dialogues. Il s'agit du statut de l'opposition et de son chef. En effet, même si les acteurs se sont mis d'accord sur la définition du statut de l'opposition pour ce qu'il y est du chef de l'opposition, les calculs politiques semblent prendre le dessus sur l'intérêt de la démocratie.
La suppression de l'article 80 du Code pénal n'a pas aussi fait l'objet de consensus. Pourtant l'actuel Premier ministre, dans son époque d'opposant, avait promis de le supprimer du champ pénal allant jusqu'à le qualifier d'hérésie.
L'arrêté polémique interdisant les manifestations politiques en centre-ville appelé «Arrêté Ousmane Ngom» reste en l'état. Il a survécu au jeu des politiques qui souvent peuvent s'accommoder des injustices contre lesquelles ils se sont battus une fois au pouvoir. Conséquence : il n'a pas fait l'objet de consensus au dialogue politique. Il en est de même pour le régime des manifestations politiques. Le parrainage, pourtant très critiqué, est sauvegardé. A cause d'une saisine de l'opposition devant la Cour de Justice devant la Cédéao, l'État du Sénégal avait été condamné. C'est dire que le dialogue inventé comme méthode de «production des règles du jeu politique» semble à bien des égards inopportun.
LA CSA DÉNONCE UN "SIMULACRE D'ÉLECTIONS" À SEN'EAU
Le syndicat pointe de "multiples violations" du décret de 1967 et interpelle le ministre du Travail
Les syndicats des travailleurs de Sen'eau poursuivent leur combat contre la direction. Après la sortie de SATES et l'UTIS qui dénonçaient les procédures de l'élection des délégués, cette fois, c'est au tour de la confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA) de sortir de ses gonds pour condamner les dérives sans précédent de la Sen'eau.
Le mode d'élection de délégués du personnel à la Sen'eau fâche la confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA). Dans un communiqué parvenu à «L'As», les syndicalistes dénoncent que le refus de la Direction de la Sen'eau de se soumettre à l'injonction de l'Administration du travail d'organiser les élections conformément aux textes en vigueur ne saurait rester sans réaction de la part des Autorités.
«C'est avec stupéfaction que nous avons reçu au-delà de 22h00 les résultats des élections de délégués du personnel de la Sen'eau tenues à Dakar ce 03 juin 2025, pourtant organisées en mode électronique sous le diktat de la Direction Générale, seule conceptrice et seule maître à bord du début à la fin du processus», regrette Elimane Diouf. Pour le syndicaliste, ces élections qui doivent se dérouler du 03 au 19 juin 2025 sans la participation du syndicat majoritaire de l'entreprise ne reposent en réalité sur aucune base légale et réglementaire.
«En effet, la Direction Générale de Sen'eau s'entête à imposer, malgré le refus des deux syndicats majoritaires, un vote électronique avec de multiples violations des dispositions du Décret du 09 décembre 1967 fixant les conditions et les modalités de désignation des délégués du personnel dans les entreprises et définissant leur mission», fulmine le secrétaire général de la CSA. Il souligne que ces violations vont de la non-information par écrit des syndicats intéressés, au non-affichage des listes de candidature en passant par le panachage des listes.
«Nous sommes également navrés de constater que c'est avec l'avènement d'un Inspecteur du Travail à la tête de cet entreprise que le Dialogue Social est biaisé et qui de surcroît n'a jamais fait preuve d'impartialité dans les affaires syndicales, d'où les multiples crises sociales qui secouent régulièrement l'entreprise», dénonce le syndicaliste. A l'en croire, jamais dans cette entreprise, depuis la SONES, des élections de délégués du personnel n'ont été aussi chaotiques. «Les élections se sont toujours tenues en une journée et sur l'étendue du territoire nationale et les résultats proclamés avant 19h», rappelle-t-il. Et d'ajouter : «Serait-il parce qu'il est ex inspecteur du travail qu'il peut se permettre de faire de la réticence abusive en refusant catégoriquement d'appliquer les directives issues des négociations dans le cadre du Pacte de stabilité Sociale ?»
La CSA interpelle le ministre Abass Fall
Condamnant fermement ces dérives sans précédent de la Sen'eau qui constituent une réelle menace aux libertés syndicales, Elimane Diouf appelle par ailleurs la direction de la Sen'eau à mettre un terme à ce simulacre d'élections des délégués du personnel destiné à favoriser les syndicats qui sont sous son emprise. «En outre, nous demandons au Ministère du Travail de l'Emploi et des Relations avec les Institutions, de faire respecter à la SEN'EAU les lois et règlements relatifs aux élections des délégués du personnel et de garantir la tenue d'élections libres et transparentes dans les meilleurs délais», ajoute le Secrétaire Général de la CSA, Elimane Diouf.
SIX MILLIARDS ENVOLÉS AU CRÉDIT MUTUEL
Les syndicats pointent du doigt la gestion d'Amadou Jean-Jacques Diop. Dans une lettre au Premier ministre, ils réclament un audit indépendant pour sauver l'institution
Les syndicats des travailleurs du crédit mutuel du Sénégal (CMS) sont très remontés contre la direction de la boîte. Dans une lettre adressée au Premier ministre, ils dénoncent la mauvaise gestion occasionnant une perte de plus de 6 milliards pour l'exercice 2024.
Les travailleurs du Crédit mutuel du Sénégal (Cms) vilipendent le directeur général Amadou Jean-Jacques Diop. Ils accusent ce dernier d'avoir fait perdre à la société plus de 6 milliards pour l'exercice 2024. «L'arrivée de Amadou Jean-Jacques Diop a fini de plonger le Crédit Mutuel du Sénégal dans une crise profonde. Le 16 mai dernier le Conseil d'Administration a arrêté les comptes de l'exercice clos le 31 décembre 2024 avec une perte dépassant la barre des 6 milliards. Ce déficit inédit et subit qui contraste avec la dynamique de performance prônée par la direction générale nous amène d'ailleurs à nous interroger sur la sincérité des chiffres avancés par le Directeur Général du CMS ces dernières années», regrettent les syndicalistes.
Pour eux, le style managérial autoritaire de l'actuel DG et ses décisions stratégiques remettent en cause la stabilité et les valeurs originelles de l'institution qui ont porté son développement.
En plus des pertes financières, les délégués dénoncent également l'inefficacité structurelle et sa gestion opaque. «On constate des structures superflues et une masse salariale qui explose : La multiplication des départements et des postes non stratégiques (ex «Super Directeur Exécutif, Direction recouvrement...») alourdit la masse salariale sans améliorer la performance de l'institution», ajoutent les syndicalistes. En plus, poursuivent-ils, l'organigramme, plus complexe que celui de l'État, révèle une bureaucratie contre-productive : l'absence de suivi et d'évaluation des dispositifs mis en place ne font l'objet d'aucun contrôle rigoureux et favorisent le gaspillage des ressources.
Les délégués dénoncent, en outre, les dérives de gouvernance et injustices sociales. Ils soulignent que l'écart observé sur les niveaux de rémunérations a atteint des proportions inégalées sous le magistère d'Amadou Jean-Jacques Diop. «Les salariés cadres recrutés par ses soins percevant des rémunérations attractives sans lien avec leur niveau de contribution, tandis que le personnel trouvé sur place « créateurs de valeur » est négligé. Ces niveaux de rémunérations inéquitables ont notamment accentué la fraction au sein du personnel et participent à la démotivation généralisée des ressources humaines principales piliers de l'institution», fulminent les syndicalistes.
Sonko invité à envoyer des auditeurs indépendants
Face à cette situation, il invite ainsi le Premier ministre à mettre fin à cette gouvernance défaillante et de mandater un audit indépendant de l'UCCMS, tant sur la gestion administrative que financière ; de protéger les agents et les représentants syndicaux contre les représailles et sanctions abusives, d'ouvrir une enquête sur l'ensemble des responsabilités liées aux pertes et aux irrégularités, d'engager un plan de redressement sérieux et crédible, impliquant les parties prenantes, pour sauver l'institution.
«Le Crédit Mutuel du Sénégal compte plus d'un million trois cent mille (1 300 000) sociétaires-clients avec quelque mille deux (1 200) salariés. Les intérêts des Sénégalais qui continuent de faire confiance au CMS doivent être sauvegardés avant que l'irréparable ne se produise», avertissent les délégués dans une lettre adressée au Premier ministre Ousmane Sonko.
Responsable politique à Kolda, Fabouly Gaye est en état d'arrestation. L'adjoint au maire de Kolda se trouve dans les locaux de la brigade territoriale de gendarmerie de Dakar-Ville (Thiong). L'interpellation de cet ancien membre du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) est liée à un litige foncier, selon des sources de Seneweb. Fabouly Gaye avait vendu un terrain à Dakar à 70 millions de francs CFA. Mais grande a été sa surprise quand l'acquéreur a constaté plus tard que la parcelle en question appartient à l'État. Il a saisi la justice pour réclamer le remboursement de son argent.
Arrestation de Cheikh Mbacké Gadiaga
Cheikh Mbacké Gadiaga, PDG du journal Le Verdict News est en garde à vue à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane pour diffamation et injures publiques à l'encontre de Gabrielle Kane, rapporte seneweb. Par l'intermédiaire de son avocat, Me Mamadou Guèye Mbow, Gabrielle Kane a porté plainte le 18 décembre 2023 auprès du procureur de la République contre Badara Ngom, directeur de publication de Le Verdict News, pour diffamation et injures publiques. Enregistrée sous le numéro 20501, la plainte dénonce un « acharnement » et une « tentative de diabolisation » orchestrés par le quotidien, dont Gadiaga est le PDG et le site Sénégalinfo.sn, où il est directeur de publication.
Me Mbow affirme que « ces pseudos professionnels de l'information, manipulés par un instigateur inconnu, publient des articles diffamatoires et injurieux sur sa cliente, dans un dessein voué à l'échec. Il cite l'édition du 7 décembre 2023 de Le Verdict News dont la une titrait en gros caractères : « Gabrielle Kane, une grosse ratée qui veut assainir son image à travers la magie du petit écran ». À la page 4, un sous-titre anonyme qualifiait Kane de « dévergondée doublée de pét... ratée ». Une vidéo reprenant cet article a été postée sur YouTube via Sénégalinfo.sn, selon l'avocat. Le Verdict News a récidivé le 14 décembre 2023 avec un nouvel article titré : « Gabrielle Kane, une multirécidiviste, vers la prison ». Il dépeint Mme Kane comme une « menteuse éhontée de la République, protégée par de hautes autorités».
Oumar Sow passe la Tabaski en prison
Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, Oumar Sow va passer la Tabaski en prison. Le délibéré de son procès tenu hier au Tribunal des flagrants délits de Dakar a été renvoyé au 18 juin prochain. Le procureur a requis contre lui un an de prison, dont six mois ferme, ainsi qu'une amende de 200 000 FCFA. Défendu par Mes El Hadji Diouf, Aboubacry Barro, Omar Youm, Adama Fall et Alioune Badara Fall, Oumar Sow est revenu sur ses propos selon lesquels le parquet aurait prévu le placement sous bracelet électronique de l'ex-ministre Ismaila Madior Fall. Il a évoqué un « lapsus » et présenté ses excuses au procureur Ibrahima Ndoye, tout en refusant de révéler ses sources.
Azoura et Kairé se tirent d'affaires
Contrairement à Oumar Sow, Assane Guèye, alias Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kairé vont passer la fête de Tabaski en famille. Reconnus coupables par le Tribunal des flagrants délits de Dakar, ils ont écopé chacun de six mois de prison avec sursis. Les deux militants de PASTEF étaient poursuivis pour propos contraires aux bonnes mœurs, à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos devenues virales, dans lesquelles ils tenaient des propos insultants à l'encontre de l'ancien Président Macky Sall et de l'ex-ministre Mame Mbaye Niang.
Démantèlement d'un réseau de migrants irréguliers
Appuyée par l'Escadron de surveillance et d'intervention de Diamniadio, la Brigade de Diamniadio a procédé ce mardi au démantèlement d'un réseau de migrants irréguliers dans le quartier de Dougar Peulh. Selon un communiqué, cette opération s'inscrit dans le cadre de l'exécution des directives opérationnelles de lutte contre l'émigration irrégulière, édictées par le Haut-commandement de la Gendarmerie nationale. Au total, ajoute le texte, 53 personnes de nationalités différentes ont été interpellées, dont les trois principaux organisateurs. D'après la note, il y a dans ce lot 19 Sénégalais, 3 Bissau-Guinéens, 1 Guinéen et 30 Gambiens.
09 personnes arrêtées par l'OCRTIS
Plusieurs individus ont été arrêtés ce mardi aux alentours du garage « Les Baux maraîchers », en possession de 17 képas de Kush, 30 comprimés de tramadol, la somme de 33 000 francs et du matériel destiné au conditionnement de la drogue. Il s'agit de 09 personnes dont 2 de nationalité sénégalaise et 7 de nationalité étrangère. Selon la police nationale, ces interpellations sont consécutives à l'exploitation d'un renseignement faisant état d'un vaste réseau de trafic de drogues (kush, chanvre indien et autres substances prohibées) animés par des étrangers. Dans une note, la police informe qu'une mission de surveillance a permis les principaux animateurs des différents points de deal.
Chantage sexuel
Un individu a été arrêté à Saint-Louis par la Division Spéciale de la Cybercriminalité pour escroquerie, abus de confiance et chantage sexuel. Selon un communiqué, cette arrestation fait suite à plusieurs plaintes signalant un cybercriminel opérant sur le réseau social TikTok. Se présentant comme un marabout, ajoute le texte, il proposait des prières mystiques à ses victimes, prétendant les rendre riches. Selon les faits établis, explique la note, le mis en cause sollicitait de ses victimes l'envoi de vidéos les montrant en train de se masturber, prétextant avoir besoin de sperme pour les rituels. D'après le communiqué, une fois les vidéos reçues, il exerçait un chantage en menaçant de les publier sur un site pornographique, sauf contre une somme d'argent. Malgré les suppliques des victimes, les vidéos ont été mises en ligne.
Grâce aux investigations techniques, indique la police, les enquêteurs de la Division Spéciale de la Cybercriminalité ont pu élucider cette affaire. Lors de son audition, rappelle le communiqué, le mis en cause a reconnu les faits et a avoué avoir vendu les vidéos compromettantes à un administrateur de site pornographique pour la somme de 10 000 FCFA l'unité. Pour la police nationale, ce dossier met en lumière les dangers croissants des escroqueries en ligne, où l'exploitation de la crédulité et de la détresse psychologique mène à des abus graves, mêlant humiliation, extorsion et atteinte à la dignité humaine.
Les recommandations de la Cybercriminalité
La police est en guerre contre les arnaqueurs et les délinquants qui ont envahi les réseaux sociaux. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook hier, elle invite la population à faire preuve de vigilance et ne jamais envoyer de vidéos ou photos intimes, même à un « marabout » ou conseiller spirituel. Aucune pratique religieuse ou mystique légitime, explique le texte, ne demande ce genre de contenu. C'est un signal clair d'arnaque et de manipulation, souligne la note. La police demande également aux populations d'éviter les promesses de richesse facile sur TikTok ou WhatsApp parce qu'elles représentent des pièges. La police explique également que les escrocs utilisent de fausses vidéos pour vous appâter et que si quelqu'un « vous » demande de l'argent pour « prier » ou vous « enrichir », c'est une fraude. En cas de menace ou de diffusion de vos images, avertit la police, il ne faut payer aucun franc et la solution est de porter plainte immédiatement. Car, pour elle, payer n'arrête jamais le chantage. La police recommande ainsi de contacter la Police ou la Cybercriminalité avec toutes les preuves (captures d'écran, messages, numéros).
Aissata Tall Sall se rend chez Farba Ngom
Aissata Tall Sall, présidente du Groupe Parlementaire Takku Wallu Sénégal (TWS), a conduit une délégation de collègues députés pour rendre visite à la famille du député Farba Ngom. Lors de la visite, Amadou Mame Diop a transmis le message de soutien et de solidarité du Président Macky Sall à l'ensemble de la famille Ngom, aux maires et élus de la région de Matam, à leurs militants ainsi qu'à tous les Foutankés. Réagissant, la famille de Farba Ngom, a magnifié ce geste et adressé ses sincères remerciements au président Sall, ainsi qu'aux députés.
Médiation du Khalife général des Tidianes
Tout est bien qui finit bien. La paix est enfin revenue à la Grande Mosquée de Sicap Karack, qui va rouvrir ses portes à l'occasion de la fête de Tabaski, après plusieurs mois de tensions et une fermeture administrative ayant privé les fidèles de leur principal lieu de culte. Il faut souligner que cette réouverture a été possible grâce une médiation du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour. Le saint homme a dépêché hier son émissaire, Serigne Habib Sy Mansour, pour conduire les négociations. La rencontre a eu lieu au siège de la CONACOC, en présence de plusieurs autorités religieuses : Imam Oumar Diène, Imam Khalifa Ndiaye, et Imam Cheikh Tidiane Diop, fils de l'Imam Ratib Ousmane Diop.
Grâce présidentielle
A deux jours de la fête de Tabaski, le Forum du justiciable demande au Président Diomaye d'accorder son pardon au maximum de détenus présentant des gages de resocialisation ou âgés, aux individus gravement malades et aux mineurs. Selon Babacar Ba et Cie, cela va permettre de désengorger les prisons. Dans un communiqué, ils invitent également les magistrats instructeurs et les procureurs de la République, si la détention n'est plus nécessaire, d'accorder la liberté provisoire à toutes les personnes placées en détention provisoire qui présentent des garanties de représentation en justice ainsi que celles dont l'état de santé est incompatible avec la vie carcérale.
Le DG de l'APROSI indispose son personnel
Grincement de dents à l'Agence d'Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI). Son directeur Amadou Ngom Guèye, semble commencer à inquiéter le personnel. Ce dernier l'accuse d'avoir loué un véhicule à plus de 4 millions le mois alors que son prédécesseur a laissé une voiture en bonne et due forme. On lui reproche également d'avoir dépensé 24 millions 711 000 F pour deux voyages à l'étranger, à Paris avec location de véhicule à Paris à 556 000 F CFA. En 10 mois de fonction, regrette-t-il, il fait 10 missions à l'étranger dont une pendant 1 mois, du 4 septembre au 4 octobre en France. Pour rappel, Amadou Ngom Guèye avait été condamné à six mois avec sursis après qu'il a présenté ses excuses au directeur du Service des maladies infectieuses de l'hôpital Fann de Dakar. Ingénieur à Renault, à l'époque, il avait agressé le Pr Moussa Seydi en 2020 sur le parking du cimetière de Yoff.
Thierno Alassane Sall descend Sonko
Le voyage d'Ousmane Sonko en jet privé continue de faire jaser. Selon l'opposant Thierno Alassane Sall, au moment où les partisans du régime eux-mêmes reconnaissent que le pays va mal, l'actuel Premier ministre fait des escapades dans le domaine réservé du chef de l'État, la politique étrangère. Pour lui, tous les secteurs se sentent floués par des promesses de changement qui se muent en un statu quo, c'est-à-dire un marasme qui s'aggrave. Thierno Alassane Sall estime que Sonko enchaîne les provocations et scandales. «D'abord, ce jet privé, qui aurait été mis à disposition par un industriel sénégalais. Qu'est-ce que ce dernier a en contrepartie ? Imagine-t-on les cris d'orfraie de la galaxie pastefienne si Macky Sall avait osé un tel mélange des genres ? Ensuite, la connivence avec des putschistes et le pied de nez à des présidents élus. Sonko ne rend pas visite à son avocat burkinabè (Me Kam) incarcéré à Ouagadougou, n'évoque pas les opposants enlevés en Guinée, mais trouve judicieux d'aller saluer Laurent Gbagbo. S'il cherchait à détruire l'image du Sénégal comme il achève son économie, il ne s'y serait pas pris autrement», dénonce-t-il.
Selon Thierno Alassane Sall, le comble vient du fait que le leader du PASTEF « assume pleinement». «Il ne résout rien, il pérore. On croyait avoir affaire à des incompétents. Mais c'est pire encore, ils sont dans les jets ; ils sont hors-sol, inconscients et fiers de l'être», dit-il.
GUÉDIAWAYE FC ET L'AS PIKINE SE NEUTRALISENT
Délocalisé à Thiès et joué à huis clos pour des raisons de sécurité, le derby de la banlieue s'est soldé par un nul (1-1). Les Pikinois ont égalisé dans les arrêts de jeu malgré la supériorité numérique de leur rival
Le derby de la banlieue entre Guédiawaye FC et l'AS Pikine s'est soldé par un nul (1-1), hier, mercredi 4 juin 2025 au stade Lat Dior de Thiès, où les deux équipes jouaient pour le compte de la 26e journée de Ligue 1. Le match a été délocalisé à Thiès et joué à huis clos, après la décision du préfet de Dakar de l'interdire, pour des raisons de sécurité. La rencontre devait, en effet, opposer deux équipes populaires de la banlieue dakaroise.
Les Pikinois ont égalisé dans les arrêts de jeu grâce à un but marqué par Ibrahima K. Guèye. Makhmouth Diallo avait ouvert le score à la 53e mn pour GFC. L'équipe de Guédiawaye FC a joué une bonne partie de la rencontre à 10, après l'expulsion de Mamadou Diouf, à la 42e mn.
Avec ce match nul, la dynamique victorieuse de l'AS Pikine est freinée par son rival. De son côté, GFC, vainqueur du match aller, réalise un bon résultat. L'AS Pikine occupe ainsi la sixième place avec 37 points, (+2), tandis que GFC est neuvième avec 33 points (-3).
Le week-end dernier, l'Union sportive de Gorée a repris le fauteuil de leader, après son succès devant Teungueth FC, 1-0. Le Jaraaf est rétrogradé à la place de dauphin, après avoir raté l'occasion de reprendre la tête du classement, en s'inclinant (0-1) devant le Casa sports, dimanche, au Stade Aline Sitoe de Diatta de Ziguinchor.
Du coup, Gorée est redevenu leader avec trois points d'avance (47 points, +10). Le Jaraaf, avec 44 points (+11) est rétrogradé à la deuxième place.
LA DER/FJ CÉLÈBRE L'INNOVATION AVEC NDEKKI LIONSTECH 2025
Un an après sa prise de fonction, Dr Aissatou Mbodji dresse un bilan positif : 34 482 bénéficiaires accompagnés et 27,16 milliards de FCFA de financements accordés
La Délégation Générale à l'Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) a marqué un temps fort ce mercredi 4 juin 2025, avec la tenue de la 6e édition du Ndekki Lionstech, un événement célébrant l'innovation et l'entrepreneuriat au Sénégal. À cette occasion, la Déléguée Générale, Aissatou Mbodji, a prononcé un discours empreint d'ambition, retraçant les réalisations de sa première année à la tête de la structure et annonçant de nouveaux projets prometteurs.
Dr Mbodji a souligné les avancées significatives accomplies depuis sa prise de fonction le 4 juin 2024. Sous son leadership, la DER/FJ a accompagné 34 482 bénéficiaires, dont 48 802 crédits accordés pour un montant total de 27,16 milliards de FCFA. Ces financements ont permis de transformer des vies, comme en témoigne Awa Diop, une entrepreneure de Thiès : « Grâce au programme PAVIE 2, j'ai pu développer mon entreprise et employer cinq personnes dans ma communauté. »
Parmi les programmes structurants lancés figurent le PAVIE 2, doté de 107,2 milliards de FCFA, et l'initiative des 3 000 fermes connectées, visant à moderniser l'agriculture sénégalaise. Pour les startups, plus de 500 projets tech ont été soutenus via des financements adaptés, des formations ciblées et un réseau de D-Hubs déployé dans tous les départements, en partenariat avec la Fondation Mastercard.
Le Ndekki Lionstech, bien plus qu'un simple rendez-vous, est un espace de partage et de célébration des succès de l'écosystème. Dr Mbodji a rappelé l'importance des programmes pionniers comme Be Yes, Lionstech Invest, Game Hub et Anim'Lab, qui renforcent la structuration du secteur. « Nous bâtissons un mouvement porté par l'audace de nos startups et la résilience de nos entrepreneurs », a-t-elle déclaré.
Lancement de la mission VivaTech 2025
Un moment fort de la cérémonie a été l'annonce officielle de la participation de 15 startups sénégalaises à VivaTech 2025 à Paris, avec le soutien de l'Ambassade de France et du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI). « Cette mission n'est pas une vitrine, mais une affirmation stratégique pour l'internationalisation de nos champions technologiques », a insisté Dr Mbodji. L'objectif est de présenter l'innovation sénégalaise, nouer des partenariats et accélérer la croissance des startups locales.
La Déléguée Générale a rendu hommage aux équipes de la DER/FJ, aux partenaires et aux entrepreneurs pour leur engagement. « Merci de nous pousser à faire mieux et à croire en nos idées », a-t-elle conclu, appelant à continuer d'écrire ensemble l'avenir de l'entrepreneuriat sénégalais.
Avec des réalisations citées et une vision claire, la DER/FJ, sous la direction de Dr Aissatou Mbodji, est dans une dynamique de relever les défis de la transformation économique du Sénégal, portée par l'innovation et la jeunesse.
POPONGUINE SE PRÉPARE À SA 137ÈME ÉDITION
Pour la première fois, un évêque sénégalais en poste hors des frontières nationales, Mgr Victor Ndione de Mauritanie, présidera la messe du lundi de Pentecôte dans ce haut lieu de dévotion mariale
Dans l'effervescence des préparatifs qui précèdent chaque grand évènement religieux, le Pèlerinage Marial de Poponguine s'apprête à vivre sa 137ème édition sous un éclairage particulier. Du 7 au 9 juin 2025, plusieurs milliers de fidèles catholiques du Sénégal et de la sous-région ouest-africaine convergeront vers ce sanctuaire emblématique de Notre-Dame de la Délivrande, niché sur la Petite Côte à 70 kilomètres au sud de Dakar. Abbé Roger Gomis dans le site de l'Ucs revient sur cette démarche de foi.
L'événement revêt cette année une solennité exceptionnelle : pour la première fois, un évêque sénégalais en poste hors des frontières nationales présidera la messe du lundi de Pentecôte. Mgr Victor Ndione, évêque de Nouakchott en Mauritanie, dirigera cette célébration solennelle le 9 juin à 10 heures au nouveau Sanctuaire. À 52 ans, ce prélat ordonné évêque en avril 2024 incarne les liens fraternels qui unissent les Églises de la sous-région.
Au-delà de cette première historique, l'édition 2025 s'inscrit dans une dynamique spirituelle plus large. Le thème choisi, « Marie, Mère de l'Espérance, marche avec nous », épouse parfaitement l'Année Sainte du Jubilé de l'espérance proclamé par le pape François de vénérée mémoire. Dans un continent ouest-africain confronté à de multiples défis sécuritaires et socio-économiques, cette invitation à l'espérance mariale prend une tonalité particulière.
L'Église sénégalaise elle-même vit ce pèlerinage dans un contexte de renouveau. Outre Mgr Ndione, deux autres figures épiscopales y participeront pour la première fois dans leurs nouvelles fonctions : Mgr André Gueye, archevêque de Dakar, et Mgr Jean-Baptiste Valter Manga, évêque de Ziguinchor. Cette convergence de générations témoigne du renouvellement en cours dans l'épiscopat sénégalais.
Un programme liturgique riche
Cette dimension spirituelle se traduit concrètement par un programme liturgique d'une densité remarquable. Le Comité National du Pèlerinage de Poponguine (CNPP) propose aux pélerins une quinzaine de célébrations majeures, réparties sur trois jours intenses dans cinq lieux sacrés : la Basilique Notre-Dame de la Délivrande, le Nouveau Sanctuaire inauguré en décembre 2023, l'Ancien Sanctuaire, la Grotte et les Foyers de marches.
Dès le samedi 7 juin, le pèlerinage s'ouvre sur une double célébration qui symbolise la diversité des chemins vers Marie. À 18 heures, dans la Tente de la Rencontre, la messe anticipée de Pentecôte suivie de l'exposition du Saint-Sacrement accueille les premiers pèlerins. Une demi-heure plus tard, aux Foyers de marches, une seconde messe anticipée accueille spécifiquement les marcheurs, ces fidèles qui perpétuent depuis des décennies la tradition du pèlerinage à pied depuis Dakar. Cette journée sera clôturée un peu plus tard dans la soirée par la Veillée des Scouts et Guides, à 22 h à la Grotte.
La journée du dimanche 8 juin comporte également de nombreux autres temps forts avec la récitation du chapelet à 9h au niveau de l'ancien Sanctuaire, la messe de Pentecôte à 10h, la messe pour les membres du Comité d'organisation à 12h30 et un temps de prière du chapelet en langues à 13h, à la Grotte. Les marcheurs sont attendus à partir de 14h à l'ancien Sanctuaire, accueillis par Mgr Martin Boucar Tine, évêque du diocèse de Kaolack. La veillée de prière des pèlerins aura lieu à 21 heures au nouveau Sanctuaire suivie de la Messe du pèlerinage, présidée cette année par l'abbé Edmond Vaz, d'origine sénégalaise et incardiné dans le diocèse de Nouakchott.
Le lundi 9 juin, lundi de Pentecôte, constituera l'apogée spirituelle avec la messe solennelle présidée par Mgr Ndione à 10 heures au nouveau Sanctuaire. Cette journée sacrée débutera par une nuit d'adoration perpétuelle à partir d'une heure du matin en la Basilique, suivie d'une seconde messe du Pèlerinage à 6h à l'ancien Sanctuaire avec l'abbé Lurent Yafane Dioh, prêtre de l'archidiocèse de Dakar, en mission dans le diocèse de Nouakchott. L'ensemble seront invités à un moment de prière préparatoire à la messe Solennelle à 9h au nouveau Sanctuaire. A la fin de cette célébration eucharistiques deux autres moments de prières seront encore porposés aux pèlerins avant la fin de Poponguine 2025 : la récitation chapelet en langues locales à 13 heures à la Grotte et des vêpres avec salut au Saint-Sacrement à 15h30 toujours au niveau du nouveau Sanctuaire.
Enfin, une dernière célébration eucharistique est prévue pour les pèlerins venant les diocèses de Ziguinchor et Kolda ainsi que les délégations étrangères, contraints de passer la nuit sur place en raison des distances. Elle aura lieu le mardi 10 juin à 7 heures en la Basilique, avant leur départ qui marquera symboliquement la fin du pèlerinage.
Les racines d'une dévotion séculaire
La ferveur du pèlerinage marial de Poponguine puise ses sources dans une histoire riche de plus d'un siècle. En 1887, Mgr Picarda, évêque français frappé par la ressemblance saisissante entre ce littoral sénégalais et les paysages normands de Notre-Dame de la Délivrande de Douvres, fonde ce qui deviendra le principal sanctuaire marial du Sénégal. Dès le 22 mai 1888, le premier pèlerinage organisé pose les fondements d'une tradition qui n'a jamais faibli. Année après année, le lundi de Pentecôte transforme cette bourgade côtière en l'un des plus importants lieux de rassemblement religieux d'Afrique de l'Ouest.
L'inauguration en décembre 2023 du nouveau sanctuaire par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, témoigne de la reconnaissance vaticane pour cette dévotion mariale africaine et de son rayonnement croissant. Mais Poponguine transcende les seules frontières confessionnelles catholiques. Cette localité incarne admirablement la coexistence harmonieuse entre chrétiens et musulmans au Sénégal. Chaque année, le pèlerinage accueille de nombreuses familles religieuses musulmanes, notamment de la confrérie omarienne, perpétuant ainsi l'héritage du dialogue islamo-chrétien cher au regretté cardinal Thiandoum.
Cette ouverture fait de Poponguine bien plus qu'un simple lieu de dévotion mariale : un véritable laboratoire du vivre-ensemble sénégalais, où la foi chrétienne dialogue naturellement avec l'islam environnant dans un respect mutuel devenu emblématique.
Mgr Ndione, symbole d'une Église sans frontières
Dans ce contexte, la figure de Mgr Victor Ndione revêt une portée symbolique particulière. Né le 1er avril 1973 à Thiès, ce fils du Sénégal incarne parfaitement les liens organiques qui unissent les Églises de la sous-région au sein de la Conférence épiscopale inter-territoriale regroupant le Sénégal, la Mauritanie, le Cap-Vert et la Guinée-Bissau.
Son parcours exceptionnel le mène d'abord à devenir le premier prêtre incardiné du diocèse de Nouakchott, créé en 1965, puis vicaire général, avant sa nomination historique par le pape François le 10 février 2024. Son ordination épiscopale du 14 avril suivant marque une étape décisive pour l'Église catholique en Mauritanie, république islamique où les chrétiens constituent une minorité infime mais respectée.
En succédant à Mgr Martin Happe, missionnaire d'Afrique allemand qui dirigeait l'Église mauritanienne depuis 1995, Mgr Ndione illustre l'africanisation progressive de l'épiscopat continental tout en maintenant les liens fraternels avec les Églises-sœurs du Nord.
Ainsi, cette 137ème édition du pèlerinage de Poponguine, placée sous la présidence spirituelle de ce jeune évêque sénégalais en terre mauritanienne, cristallise toutes les dimensions de l'Église ouest-africaine actuelle : l'enracinement local et l'ouverture universelle, la tradition séculaire et le renouveau générationnel, la spécificité catholique et le dialogue interreligieux. Sous le regard maternel de Marie, Mère de la Délivrande, plusieurs milliers de pèlerins marcheront ensemble vers l'espérance, incarnant cette fraternité qui transcende les frontières et unit les cœurs dans une même foi.
PARI SYMBOLIQUE DU DIALOGUE NATIONAL
Le rapporteur Cheikh Guèye a transformé son discours de clôture en véritable mise en récit d'un moment fondateur. Entre lyrisme républicain et pragmatisme des chiffres, l'orateur dessine les contours d'une démocratie participative réenchantée
Le discours du rapporteur du Dialogue national, tel qu'il a été prononcé, relève autant de la déclaration politique que de la mise en récit d'un moment fondateur. En invoquant les souvenirs glorieux de la démocratie sénégalaise, en magnifiant l'unité retrouvée, M. Cheikh Guèye a choisi le registre de l'élévation collective et du lyrisme républicain. Il a parlé au nom du « nous », ce pronom de la nation rassemblée, avec des accents volontiers historiques. Une manière d'inscrire l'initiative dans la filiation des grandes dates de notre vie démocratique.
Dès les premiers moments, le ton est donné : ce dialogue n'est pas un simple rendez-vous politique, mais un « chapitre de notre histoire », voire une nouvelle page du « Roman national ». L'intention est claire : il s'agit de graver cette séquence dans la mémoire collective, d'en faire une borne de la refondation. La République se regarde dans le miroir de ses vertus retrouvées : le respect, l'écoute, la dignité partagée. L'image est belle. Elle se veut rassembleuse, généreuse, presque rédemptrice.
Le cœur du discours repose sur une valorisation assumée de la diversité des participants et de la profondeur des échanges. Une pluralité saluée à travers des figures symboliques : les artistes, les marchands ambulants, les sages, la jeunesse. Une société tout entière convoquée dans un même souffle. À travers cette narration, l'orateur transforme une rencontre politique en fresque nationale. On touche ici à une volonté de réenchanter l'idée même de démocratie participative, en lui donnant des visages concrets, des voix multiples, une chaleur humaine.
Les chiffres viennent ensuite ancrer le propos dans le réel : plus de 700 participants, des milliers de jeunes connectés via la plateforme Jubbanti, et des taux de consensus différenciés entre commissions. Ces données, bien que brèves, rappellent que derrière la cérémonie, un travail de fond a été mené. Elles laissent aussi entrevoir les tensions : 100 % de consensus d'un côté, 26 % seulement dans une autre commission.
Le discours se fait plus audacieux dans son affirmation que « nous avons osé ». Là, c'est le courage de l'introspection qui est mis en avant : oser interroger le système, déconstruire les routines, revisiter l'Histoire. Il s'agit ici d'installer l'idée d'une démocratie qui ne se contente plus de fonctionner mais qui s'analyse, se remet en cause, se projette. Une « utopie réalisatrice » est même évoquée, preuve de la volonté de sortir des sentiers battus du technocratisme pour revendiquer une ambition nationale et collective.
Enfin, l'orateur rend un hommage appuyé aux acteurs du dialogue : politiques, guides religieux, société civile, jeunesse. Il insiste surtout sur le rôle du directoire mis en place par le président de la République, salué pour son calme, sa compétence et sa capacité à bâtir des ponts. Là encore, le message est clair : ce dialogue n'est pas un caprice institutionnel, mais une volonté politique réfléchie, pilotée avec méthode.
L'EXIGENCE D'UNE NOUVELLE CULTURE POLITIQUE
Cour constitutionnelle, CENI, rationalisation des partis : les recommandations du Dialogue national esquissent une rupture institutionnelle. Reste à convaincre des Sénégalais échaudés par trop de réformes avortées
En refermant les travaux du Dialogue national sur le système politique, ce mercredi 4 juin, le ministre de l'Intérieur, le Général Jean Baptiste Tine, a livré un discours aux allures d'acte fondateur pour la nouvelle gouvernance prônée par le régime Diomaye-Sonko. L'exercice mêle reconnaissance, solennité républicaine et promesse de transformation.
D'emblée, le ministre a posé le ton : ce Dialogue « fera date », a-t-il affirmé. Il l'inscrit dans le registre de « l'étape historique », soulignant l'ampleur des enjeux abordés et la qualité des contributions recueillies. La rhétorique est maîtrisée, l'orateur a déroulé les symboles — pluralité des voix, respect des différences, hauteur de vue — comme autant de balises d'un moment qu'il veut fondateur. L'intention est claire : il s'agit de démontrer que le changement est en marche, non seulement dans les discours, mais dans les pratiques institutionnelles.
Le discours a insisté sur la pluralité, la méthode participative et la « maturité politique » des participants. Il a valorisé le consensus, la rigueur du travail et l'engagement collectif. Sur le fond, les avancées citées (création d'une Cour constitutionnelle, d'une CENI, rationalisation des partis, inscription permanente sur le fichier, dématérialisation), apparaissent comme des promesses de rupture.
Le ministre se veut rassurant : l'État mettra en œuvre les recommandations, comme l'a affirmé le chef de l'État dès l'ouverture. Mais il sait aussi que les Sénégalais, pour beaucoup, ne croient plus sur parole. Trop de dialogues passés ont accouché de réformes avortées ou instrumentalisées. Trop de bonnes intentions ont sombré dans les sables mouvants du clientélisme, des lenteurs administratives ou des calculs politiques.
Le ministre en a alors appelé à un Dialogue « permanent », qui ne soit pas un événement isolé, mais un mécanisme ancré dans les réflexes institutionnels. La formule pose une exigence de suivi, d'ancrage juridique, de mécanismes d'évaluation indépendants. La démocratie « en mouvement » suppose bien plus qu'une série de discours et de photographies consensuelles. Elle demande de la volonté, des actes, des délais tenus.
Le ministre a parlé à tous, a cité les corps constitués, et salué l'ensemble des forces vives. Mais derrière cette scénographie républicaine, une tension reste palpable : comment faire advenir, dans un temps court, un changement de culture politique ? Comment passer d'un système marqué par l'hypertrophie présidentielle à un fonctionnement réellement équilibré des pouvoirs ?
En somme, ce discours de clôture illustre la nouvelle posture gouvernementale : ouverte, inclusive, respectueuse des formes. Mais il laisse aussi entrevoir l'immensité du chantier.
DIALOGUE NATIONAL, LE CHEF DE L’ÉTAT SALUE UNE SÉQUENCE DÉMOCRATIQUE MAJEURE
Le président Faye a rendu hommage aux forces vives ayant pris part aux discussions, estimant que ce moment républicain engage une responsabilité collective pour refonder un Sénégal plus juste et plus démocratique.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a salué ce mercredi la clôture du Dialogue national sur le système politique, tenu du 28 mai au 4 juin à son initiative, le qualifiant de « séquence démocratique majeure » et « d’étape historique » dans la consolidation de la démocratie sénégalaise.
Durant une semaine, représentants des institutions, partis politiques, société civile, universitaires et citoyens engagés se sont réunis dans un esprit d’écoute, de dépassement et de responsabilité pour identifier les limites du cadre institutionnel actuel et proposer des réformes structurelles.
Selon une note de la présidence de la République, le Chef de l’État a exprimé sa « profonde gratitude » envers les participants pour leur engagement républicain et leur contribution à une gouvernance plus moderne, plus transparente et plus efficace. Il a également salué le travail des organisateurs, des experts et du facilitateur.
« Ce moment républicain, porté par la parole et la concertation, marque une volonté claire de refonder nos institutions autour des exigences de souveraineté, de justice et de participation citoyenne », a affirmé le président Faye, insistant sur le caractère évolutif du Dialogue national, appelé à se poursuivre dans le temps comme fondement d’une démocratie vivante.