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25 mai 2025
UN TRAFIQUANT DE DEUX HYENES ET SES COMPLICES INTERPELLES
Un présumé braconnier a été interpellé en flagrant délit de détention, mis en circulation et tentative de commercialisation de 2 hyènes originaires du Sine-Saloum
Un présumé braconnier a été interpellé en flagrant délit de détention, mis en circulation et tentative de commercialisation de 02 hyènes originaires du Sine-Saloum. Le prévenu et ses 03 présumés complices ont tous été placés en garde à vue et entendus par les services de Police et des Parcs Nationaux à Kaolack, en attendant le déferrement pour jugement au Tribunal de Grande Instance de cette localité du Centre du pays.
Un présumé trafiquant de deux (02) hyènes et ses présumés complices ont été interpellés à Kaolack, jeudi dernier. «C'est à Kaolack que le Commissariat Central a vu débarquer sur son parking, le 27 février 2025, deux (02) hyènes apeurées, en piteux état, originaires du Sine Saloum et enchaînées de la tête aux pieds (pattes) par leur geôlier.
Le présumé braconnier et trafiquant de ces 02 hyènes, a été interpellé en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de ces 2 animaux sauvages, en compagnie de ses 3 présumés complices, par les agents des Parcs Nationaux, appuyés d'une solide équipe de policiers de la Brigade de Recherche de la Sûreté Urbaine du commissariat et de l'appui du projet Eagle de lutte contre le trafic de faune», informe un communiqué qui précise qu’ils ont tous été placés en garde à vue et entendus par les services de Police et des Parcs Nationaux. «Ils seront sûrement présentés au parquet du Tribunal de Grande Instance de Kaolack. Ils risquent de fortes amendes et des peines de prison pour acte de braconnage dans les réserves du Sénégal ainsi que la tentative de commercialisation de ces 2 hyènes», ajoute la source.
Le document souligne l’importance «de rappeler que nul ne peut se soustraire à la loi et prélever un animal sauvage dans la nature au Sénégal, sans en obtenir au préalable les autorisations nécessaires auprès des Parcs Nationaux ou des Eaux et Forêts».
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LES TRAVAILLEURS DEMANDENT LEUR REINTEGRATION
Regroupés au sein du Rassemblement des travailleurs du Sénégal (RTS), ils ont fait face à la presse hier, lundi 3 mars, pour alerter sur leur situation.
Depuis quelques mois, les annonces de licenciements ou de suppression d’emplois dans le public s'enchaînent. De nombreuses agences et autres structures publiques sont touchées au même titre que les ministères. Plusieurs salariés sont concernés. Face à cette situation, le collectif dénommé le Rassemblement des travailleurs du Sénégal a organisé hier, lundi 3 mars, une conférence de presse pour alerter et réclamer la réintégration des travailleurs dans leurs droits.
Face aux vagues de licenciement dans plusieurs secteurs de l’administration publique, les travailleurs sont montés au créneau pour exiger leur réintégration dans leurs droits. Regroupés au sein du Rassemblement des travailleurs du Sénégal (RTS), ils ont fait face à la presse hier, lundi 3 mars, pour alerter sur leur situation. « Ce collectif regroupe aujourd’hui des milliers de Sénégalais injustement évincés de leurs postes, des salaires retenus de manière illégale sans aucune procédure, des pratiques totalement aux antipodes d'un Etat de droit, d'un Etat respectueux des droits et des conventions collectives nationales et internationales », déplore le coordonnateur du collectif Boubacar Fall.
En effet, depuis quelques mois, des licenciements sont effectués dans beaucoup de structures et d’agences publiques : Port autonome de Dakar, ministère de l’Energie, des Pétroles et des Mines, Fongip, Lonase etc. Dans d’autres, des plans de licenciement s’enchaînent : Caisse de dépôt et des consignations, Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). «Aibd, qui comptait 275 agents en 2006, après sa fusion avec les Ads, a vu ses effectifs bondir en deux phases entre 2022 et 2024, avec un premier lot de 287 Cdi et un deuxième de 219 Cdi en 2024, atteignant ainsi 938 agents. Un effort de restructuration a permis de réduire ce nombre à 872 agents, mais cela reste insuffisant», a déclaré le directeur général de l’Aibd, Cheikh Bamba Dièye.
Les travailleurs licenciés interpellent ainsi l’Etat du Sénégal. « Beaucoup de ces travailleurs ont déjà gagné leur procès au niveau de l'inspection. L'action judiciaire suit son cours au niveau des tribunaux. Nous interpellons l'État du Sénégal à mettre fin à ces violences flagrantes, de restaurer la dignité de ces milliers de pères de famille », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « Dans cette lutte légitime, nous lançons un appel à tous ceux qui peuvent être partenaires techniques ou financiers pour accompagner ces pères de famille dans ce contexte difficile qui est le mois béni de Ramadan. Après avoir reçu les membres de la RTS, voilà le niveau du mal et ça concerne tous les secteurs. Dans d'autres pays, l'État se glorifie à trouver des emplois et à réduire le taux de chômage. Ici, c'est le contraire. C'est l'État qui montre la voie au privé en mettant des milliers de pères de famille au chômage »
Selon le coordonnateur du Rassemblement des travailleurs du Sénégal, ce sont plus de « 3000 salariés licenciés déjà répertoriés dans les différentes structures étatiques, sous le fallacieux motif économique ».
KEEMTAAN GI - ELOGE À LA KLEPTOCRATIE
Snif, sortez les mouchoirs ! Touchante histoire que celle de ces cleptomanes. À tous ces voleurs philanthropes, il faudra leur dérouler le tapis rouge. Ce n’est qu’au Sénégal que l’on tue des héros, champions de la charcuterie de nos finances publiques. À ces gens-là, il ne faut rien leur arriver. Les prisons, c’est pour les autres. Eux, ils méritent une décoration. Pas n’importe laquelle, mais la plus prestigieuse des distinctions. On doit les protéger de la meute, les chouchouter et leur donner en exemple à une jeunesse qui s’illustre dans de petits larcins. Valoriser leur capacité monstrueuse à procéder à des carnages financiers. À lire les périodiques de ce charmant pays avec leurs larmoyants titres, on ne peut qu’avoir du rejet pour ce pouvoir qui écrase sans état d’âme ces grands voleurs. Jaloux qu’ils sont, plutôt que de protéger ces grands bandits des finances, ces messieurs les désignent à la vindicte populaire, privant ainsi de pauvres hères, entretenus par ces brigands, de leurs moyens de subsistance. Ah, comme ils étaient généreux, eux qui soulageaient toute la misère d’une population leur assurant même, avec le fruit de leurs rapines, de billets pour le pèlerinage à La Mecque. Dieu reconnaîtra les siens… Tout ce que l’on reproche à ces crapules n’est que de la haine de pauvres gens arrivés au pouvoir par erreur et qui sont en train de solder des comptes. Rien de ce qu’ils reprochent à ces voyous ne tient la route. La gouvernance du Chef de gang de ces cleptomanes, selon la belle formule de l’aigri et porte-parole du Gouvernement, a été irréprochable. Le pays qu’il a laissé était loin de cette misère qui y prévaut actuellement. On y vivait mieux. En douze ans, l’ex-Chef a changé Galsen qui était sous assistance de l’aide internationale et qui faisait la manche aux quatre coins du monde, pour en faire un pays émergent. Et à toute cette racaille qui nous tympanise les oreilles avec la note du Sénégal qui a été rétrogradée, on est tenté de leur demandersi ce pays s’est mieux porté depuis que ces bureaucrates badigeonnent les murs de nosfinances publiques de chiffres flatteurs qui ne font vivre que des malfrats qui arpentent les allées du pouvoir. KACCOOR BI - LE TEMOIN
YEESSAL GRANDE MOSQUEE DE TOUBA SERIGNE CHEIKH SALIOU MET 1 MILLIARD 102 MILLIONS SUR LA TABLE
Il est avéré qu’en matière de construction de lieux de culte, il n’a pas son égal dans ce pays. Lui, c’est bien évidemment Serigne Cheikh Saliou Mbacké, le khalife du regretté Serigne Saliou Mbacké, 5e khalife général des Mourides, qui a érigé des mosquées architecturales un peu partout sur l’étendue du territoire national. L’un des joyaux construits par Serigne Cheikh Saliou est la mosquée Touba-Njareem de Mbour. Le dimanche 2 mars dernier, Serigne Cheikh Saliou Mbacké a encore remis la faramineuse somme de 1 milliard 102 millions F CFA au khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké pour les travaux de la grande mosquée de Touba. Akassa !
SYNCHRONISATION 2ATV ET UNIVERS FM EXPLOSENT L’AUDIMAT
Depuis hier, lundi, les férus de la Revue de Presse du truculent Ameth Aidara ont l’embarras du choix pour suivre leur idole. En effet, outre le canal de 2atv où il faisait ses prestations de haute facture, les fan’s peuvent suivre maintenant Ameth Aidara sur la bande Fm sur le canal 98.00. Une aubaine pour ses nombreux sympathisants déconnectés de la tectonique des plaques. Outre la Revue de presse de Ameth Aidara prévue à 08h 25, la synchronisation avec Univers Fm permet de suivre la Matinale de 06h 30 que tient Ameth Aidara avec une maestria certaine en compagnie des Moustapha Mbaye et Amina Cissé et le journal de 8h 00. Ce n’est pas tout, à 10h, les auditeurs auront droit à une animation musicale avant le journal de midi. Gageons que cette synchronisation va exploser l’audimat comme l’avait fait la 2atv à ses débuts avec un nombre stratosphérique d’abonnés en un temps record.
AFFAIRE MADIAMBAL DIAGNE/JUGE TELIKO LA COUR D’APPEL CONFIRME LA CONDAMNATION
La Cour d’appel de Dakar a confirmé, hier, la condamnation du journaliste Madiambal Diagne dans l’affaire de diffamation qui l’oppose au juge Souleymane Téliko. La décision a été confirmée dans toutes ses dispositions. Pour rappel, Madiambal Diagne a été condamné en première instance à 3 mois ferme avec une amende de 500 000 F CFA. Ainsi, le patron du groupe Avenir communication doit allouer au juge Téliko la somme de 5 millions de F CFA au titre de dommages et intérêts. Madiambal Diagne avait déclaré lors d’une émission sur la Rfm que S. Téliko a été épinglé par un rapport de l’Union européenne pour avoir perçu indûment des indemnités dans le cadre d’une mission des Chambres africaines extraordinaires sur l’affaire Hissène Habré.
DOUANES VASTE MOUVEMENT CHEZ LES INSPECTEURS
Un mois après sa prise de fonction, le Directeur général des Douanes, Babacar Mbaye a procédé, hier, à un vaste mouvement au niveau des personnels cadres. Autrement dit, les inspecteurs des douanes. A cet effet, il a pris une note de services portant mutation d’inspecteurs des douanes. Et plusieurs subdivisions et bureaux des douanes tels que Dakar-Port-Sud, Dakar-Extérieur, Dakar-Port-Centre, Guichet Unique de Dakar, Zone Franche Industrielle, Bureau Keur Ayib et autres ont été chamboulés.
CONAKRY LE GENERAL DOUMBOUYA SE MEFIE DE SON PALAIS
Après son putsch en 2021, le général Mamadi Doumbouya ou le tombeur d’Alpha Condé s’était engagé à rendre le pouvoir aux civils avant le 31 décembre 2024. Mieux, il avait juré qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle. D’ailleurs à l’occasion de son discours de nouvel an, le président de la transition a affirmé que 2025 sera une année électorale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel sans donner aucune date précise. Une impasse électorale qui a plongé la Guinée dans une profonde crise politique. S’ajoutant à cela aux nombreuses arrestations arbitraires, emprisonnements et enlèvements dans les rangs des opposants, des syndicalistes et des hommes de média. Bref, un climat de méfiance d’Etat qui nous rappelle la Guinée des complots permanents de l’époque Sékou Touré. Selon certaines indiscrétions, le général Mamadi Doumbouya ne passe pratiquement plus la nuit dans son Palais. Il a pris ses quartiers sur l’île de Kassa située à une dizaine de kilomètres au large de Conakry. Une sorte d’Ile de « Gorée » où le président Doumbouya serait plus en sécurité qu’au Palais du Peuple. En tout cas, ces derniers temps nous indique-t-on, il est méfiant vis-à-vis de son propre entourage. Pour preuve, ses rares sorties à Conakry se font sous haute sécurité. Et depuis plusieurs mois, il n’a pas quitté la Guinée. Donc il voyage très rarement à l’étranger. Que Dieu bénisse la Guinée ! Ou alors les deux Guinée…
LE RAMADAN DE DJIDIACK - L'AUMONE
En ce mois de Ramadan, les musulmans redoublent de générosité car c’est le mois de la Promotion, celle que Dieu nous accorde après chaque acte de bienfaisance. C’est pourquoi, les aumônes se multiplient. Hier, à la mosquée, après la prière, l’imam informa les fidèles qu’il y a une quantité de sucre et de dattes à distribuer et que chacun doit rester à sa place. Djidiack était derrière et craignait de ne pas être servi. Il y eut une légère coupure de courant. Le Sérère se déplaça pour joindre les premiers rangs. Mais c’était du «kouy kamathie» comme nous a habitués la Sénélec. Djidiack, toute honte bue, demanda quand même à l’Imam sa part «fi sabi lilah»
TRUMP GÈLE L'AIDE MILITAIRE À L’UKRAINE
La Maison Blanche a ordonné lundi la suspension immédiate du soutien militaire américain à Kiev, plongeant son allié dans une situation précaire. Cette décision "affecte plus d'un milliard de dollars d'armes et de munitions en cours d'acheminement"
(SenePlus) - Selon des informations rapportées par le New York Times, le président américain a ordonné lundi la suspension temporaire de toute l'aide militaire américaine destinée à l'Ukraine. Cette décision intervient quelques jours seulement après une confrontation tendue entre Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre à la Maison Blanche.
D'après de hauts responsables de l'administration et des militaires s'exprimant sous couvert d'anonymat, cette directive "affecte plus d'un milliard de dollars d'armes et de munitions en cours d'acheminement et de commande". La décision résulte d'une série de réunions tenues lundi à la Maison Blanche entre M. Trump et ses principaux conseillers en matière de sécurité nationale.
Selon ces mêmes sources citées par le quotidien new-yorkais, "la directive sera en vigueur jusqu'à ce que M. Trump détermine que l'Ukraine a démontré un engagement de bonne foi envers les négociations de paix avec la Russie."
Cette suspension représente une escalade dramatique dans la rupture entre Washington et Kiev, à un moment critique du conflit. Le principal bénéficiaire immédiat de cette mesure est le président russe Vladimir Poutine. Si la suspension se prolonge, il pourrait utiliser ce temps pour obtenir de nouveaux gains territoriaux et pourrait même décider de se retenir de toute négociation, estimant que tout différend prolongé entre Trump et Zelensky ne fera que renforcer sa position.
Le NYT souligne que "la décision de M. Trump a peu de précédents directs dans l'histoire américaine récente". Si les États-Unis ont déjà suspendu le transfert de systèmes d'armes spécifiques à des alliés, comme la décision du président Biden de suspendre les livraisons de bombes de 2 000 livres à Israël, une interruption complète représente un ultimatum. Cette mesure "force M. Zelensky à accepter un cessez-le-feu selon les conditions dictées par M. Trump, ou condamne le pays à subir des pertes plus importantes sur le champ de bataille."
Cette suspension place également les États-Unis en opposition directe avec leurs principaux alliés de l'OTAN. D'après le New York Times, "la plupart des grandes nations européennes, dirigées par la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, se sont engagées à intensifier leur aide à l'Ukraine ces derniers jours, prenant parti pour M. Zelensky dans son différend avec l'administration Trump." Cependant, ces pays "ne disposent tout simplement pas des stocks nécessaires pour compenser la différence à court terme."
La directive de Trump interrompt également les livraisons d'équipements provenant des stocks du Pentagone et l'aide fournie par l'Initiative d'assistance à la sécurité de l'Ukraine. Comme le rapporte le journal américain, les conditions exactes que M. Zelensky devrait remplir pour que M. Trump reprenne l'assistance militaire restent floues.
Les tensions entre les deux dirigeants ont éclaté au grand jour vendredi, lors d'une rencontre à la Maison Blanche. Alors qu'ils devaient signer un accord permettant à l'Ukraine de céder des droits sur des minéraux rares pour rembourser l'aide militaire américaine des trois dernières années, "M. Trump et le vice-président JD Vance ont réprimandé M. Zelensky devant les caméras pour ne pas avoir été assez reconnaissant du soutien américain", indique le NYT.
Lundi, M. Trump a déclaré aux journalistes qu'il ne pensait pas que l'accord sur les minéraux était compromis, le qualifiant de "formidable pour nous", mais qu'il attendait une chose de M. Zelensky pour reprendre les négociations : "Je pense simplement qu'il devrait être plus reconnaissant."
Plusieurs membres du cabinet de M. Trump ont continué à suggérer que M. Zelensky était responsable de la rupture diplomatique. Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick a notamment déclaré lors d'une interview sur CNN que les exigences de M. Zelensky concernant "des réparations", la restitution des terres saisies par la Russie et des garanties de sécurité allaient "beaucoup trop loin". Selon lui, M. Zelensky devrait dire : "Nous aimons l'Amérique, nous apprécions l'Amérique, nous voulons que vous soyez à nos côtés, et si vous pensez que nous devrions avoir la paix, nous devrions avoir la paix." M. Lutnick a ajouté : "Ce n'est pas un artisan de la paix, c'est un fauteur de troubles."
Cette décision intervient à un moment critique dans la guerre que mène l'Ukraine contre l'agression russe. Selon le New York Times, grâce à sa propre production d'armes et aux livraisons en provenance d'Europe, "l'Ukraine pourrait résister à un arrêt américain pendant quelques semaines, voire quelques mois." Cependant, si l'arrêt des livraisons se prolongeait, l'Ukraine perdrait son approvisionnement en armes avancées, notamment des systèmes de défense aérienne, des missiles balistiques surface-surface et de l'artillerie à longue portée.
Le président Zelensky a déclaré que l'arrêt de l'aide militaire serait un coup dévastateur, mais ne mettrait pas fin aux combats. "La contribution des États-Unis à la capacité défensive et à la sécurité de l'Ukraine représente actuellement environ 30 %", a-t-il déclaré lors d'une interview le mois dernier. "Vous pouvez imaginer ce qui nous arriverait sans ces 30 % cruciaux."
L'aide militaire américaine à l'Ukraine avait déjà été interrompue l'année dernière pendant plusieurs mois, lorsque M. Trump avait fait pression sur ses alliés républicains au Congrès pour qu'ils retiennent l'assistance. Le NYT rappelle que les effets s'étaient d'abord fait sentir lors des bombardements aériens nocturnes que la Russie dirigeait contre les infrastructures énergétiques à travers le pays. Sans les systèmes de défense aérienne américains, les équipes de défense ne pouvaient pas faire grand-chose contre les missiles sophistiqués russes qui détruisaient les centrales thermiques du pays.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 4 MARS 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Réhabilitateurs de la véritable histoire de l’Afrique, les professeurs Barry et Bathily sont, de l’avis de Penda Mbow, les dignes continuateurs de l’œuvre de Cheikh Anta Diop, de Joseph Ki-Zerbo et de leurs pairs, qui en furent les pionniers.
Le département d'histoire de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a récemment rendu un hommage mérité aux professeurs Abdoulaye Bathily et Boubacar Barry, deux historiens engagés qui ont contribué non seulement à former des générations d’historiens, mais aussi à exhumer la véritable histoire de l’Afrique, loin des conceptions impérialistes européennes qui ont longtemps été imposées aux Africains sur ce qu’ils sont et ce qu’ils ont été. Penda Mbow, historienne médiéviste, est un témoin privilégié du parcours de ces chercheurs aux patronymes assonants et rimant.
Ce n’est un secret pour personne : l’Occident a longtemps falsifié l’histoire de l’Afrique, sans laquelle celle de l’Occident n’existerait même pas, puisque, jusqu’à preuve du contraire, l’Afrique demeure le berceau de l’humanité et des vieilles civilisations, dont certains pans ont été appropriés par d’autres peuples du monde.
Il aura fallu qu’à une certaine époque, des Africains courageux et engagés s’investissent dans la recherche et déconstruisent ce tissu de mensonges (beaucoup trop répétés au point de sembler vrais) pour qu’on cesse de raconter l’histoire de la chasse uniquement du point de vue du chasseur. C’est à cette mission que se sont consacrés des géants comme Cheikh Anta Diop, Joseph Ki-Zerbo et bien d’autres historiens. En réhabilitant l’histoire du continent, ils ont posé les jalons sur lesquels les générations suivantes ont pris dignement le relais. Boubacar Barry et Abdoulaye Bathily s’inscrivent dans cette lignée.
C’est en reconnaissance de leur immense contribution à une meilleure connaissance et compréhension de l’Afrique et des Africains que ces chercheurs ont reçu ces hommages, de leur vivant. Ce fut l’occasion de les mettre au-devant de la scène et de souligner combien leurs travaux ont permis à l’Afrique de se révéler à elle-même. Car il faut savoir qui l’on est pour ambitionner d’aller où l’on veut.
Lorsqu’on aspire à construire l’unité de la sous-région et du continent tout entier, étudier les travaux de Bathily et Barry est un impératif dont on ne peut se détourner. Ils ont notamment étudié les anciens royaumes et empires de l’Afrique de l’Ouest, comme le Ngabou, le Walo ou encore le Ouagadou (Sénégal), entre autres.
Dans cette entrevue exclusive, Penda Mbow, historienne elle-même, explique la pertinence de célébrer ces deux enseignants-chercheurs, cample le contexte dans lequel Bathily et Barry ont exercé leur sacerdoce et la manière dont ils ont restauré l’histoire de l’Afrique en lui rendant sa grandeur. Avec une précision chirurgicale, la cadete détaille en quoi chacun de ces deux scientifiques, qui sont ses devanciers, ont contribué à élever l’Afrique, à la suite de figures emblématiques comme Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo.
LA RACINE DU MAL
Après Babacar Ngom sur les terres de Ndingler, Tahirou Sarr est l'autre homme d'affaires sénégalais poursuivi par la clameur, pendant que les étrangers, eux, jouissent sans grand bruit de milliers d'hectares
Après Babacar Ngom sur les terres de Ndingler, Tahirou Sarr est l'autre homme d'affaires sénégalais poursuivi par la clameur, pendant que les étrangers, eux, jouissent sans grand bruit de milliers d'hectares.
L'affaire Tahirou Sarr a eu le mérite de remettre sur la table la lancinante question de la gestion du foncier au Sénégal. Placé sous mandat de dépôt, notamment pour escroquerie sur les deniers publics et blanchiment de capitaux, l'homme d'affaires réputé être proche de l'ancien régime aurait proposé au juge un cautionnement estimé à plusieurs dizaines de milliards, dont un titre de 8 000 ha, qui a suscité une vive controverse. Comment une seule personne peut bénéficier d'une superficie aussi importante ? Avant Tahirou Sarr, un autre homme d'affaires sénégalais, en l'occurrence le PDG de la Sedima, Babacar Ngom, avait lui aussi fait l'objet de vives critiques de la part des populations. Leur tort, souvent, c'est de bénéficier de quantités importances de terres, au moment où nombreux sont les Sénégalais qui peinent à disposer même d'un petit lopin à usage d'habitation. Mais pourquoi seuls les investisseurs nationaux sont-ils victimes de ces contestations ? Sont-ils les seuls à profiter de ces hectares de terres arables ? La loi interdit-elle d'attribuer autant d'hectares à une seule personne ? ‘’EnQuête’’ fait le point.
Il y a seulement quelques jours, le ministère de l'Agriculture, Dr Mabouba Diagne, publiait sur sa page Facebook un MOU signé avec la société italienne Boniface Ferraresi International. “Ce partenariat ambitieux s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan Diomaye pour la Casamance, avec pour objectif de transformer la région de Sédhiou en un pôle agricole intégré. Sur plus de 10 000 ha, ce projet vise à développer l’agriculture, l’élevage et la pisciculture”, informent les services de Dr Mabouba Diagne.
Pour justifier la signature de cet accord, le ministère invoquait la “nécessité impérieuse” de réduire les 1 070 milliards F CFA dépensés chaque année par le Sénégal en importations de denrées alimentaires. Soulignant que l'investissement devait tourner autour de 134 millions d'euros, le ministre relevait que la collaboration devait commencer ”immédiatement”.
Avant les Italiens, d'autres investisseurs étrangers ont eu à bénéficier de l'octroi de milliers de terres dans la zone des terroirs. Mais à la différence des attributions faites en faveur des nationaux, cela passe très souvent comme lettre à la poste. C'est le cas des 20 000 ha attribués à la société Sen Huile Sen Ethanol devenue Les Fermes de la Teranga et qui est passée entre plusieurs mains avant d'atterrir dans celles du sulfureux homme d'affaires roumain Franck Timis, nous informait le journaliste Abdoulaye Cissé dans une enquête publiée en janvier 2021. Là également, on parlait d'un projet agricole, plus précisément de culture de luzerne destinée principalement à nourrir le bétail dans les marchés arabes. La liste des investisseurs ayant bénéficié de ces attributions est loin d'être exhaustive. Et c'est loin d'avoir commencé sous le régime du président Macky Sall ou de son prédécesseur Abdoulaye Wade.
D'ailleurs, à propos des 8 000 ha de Tahirou Sarr, il se dit qu'il les aurait acquis de l'écrivain et ancien ministre du Plan sous le régime socialiste Cheikh Hamidou Kane. Activiste proche des milieux de l'Alliance pour la République, Bah Diakhaté rapporte : “Il convient de préciser que ces terres ont été vendues publiquement par Cheikh Hamidou Kane, auteur de ‘L'aventure ambigüe’. Elles ont été achetées publiquement par Tahirou Sarr. Cela n'a donc pas été fait en cachette.”
Une longue tradition d'accaparement des terres
Dans un article publié au cœur de l'affaire Ndingler, feu Amadou Tidiane Wane, ancien conseiller du président Abdou Diouf en développement rural, par ailleurs ingénieur agronome, confiait à ‘’EnQuête’’ qu'il avait tellement souffert de ce problème, surtout dans le delta. L'État, selon lui, avait pris 25 000 ha en son temps pour les donner à des inspecteurs généraux, des gouverneurs, des hauts fonctionnaires, des ministres, des gens qui n’étaient même pas de la région. Quand il a été président du Comité après-barrage, il a demandé à l'autorité de tout récupérer et de les rendre aux populations. Car, soulignait-il, ces terres n’appartiennent même pas à l’État, mais aux communautés. “En Conseil des ministres, le président nous avait donné raison et toutes les terres ont été restituées à qui de droit”, informait l'ancien président du comité ayant en charge les 240 000 ha du delta du fleuve.
Pourtant, le génie sénégalais avait trouvé, selon lui, une solution “géniale” pour concilier modernité et tenure coutumière de la terre par les populations. Par la loi 64-46 du 17 juin 1964, le Sénégal prenait la décision historique d’inscrire sous le régime du domaine national plus de 95 % de ses terres. De son vivant, M. Wane, également ancien maire de Kanel, s'est toujours positionné en défenseur invétéré de cette loi cible de nombreuses agressions et menaces. Il a toujours insisté sur l'inaliénabilité des terres du domaine national. ‘’Comme on dit : les terres du domaine national sont imprescriptibles et inaliénables. Il est totalement impossible de prendre une délibération au profit d’un particulier, de la transformer en bail en vue de donner un titre définitif à ce même particulier. Sur les terres du domaine national, on ne peut disposer que de l’usufruit en vue de l’exploitation. Et il y a des conditions pour en être bénéficiaire. Il faut, d’abord, habiter dans la commune ; ensuite, il faut une mise en valeur des terres. Enfin, on ne peut en faire un titre foncier. C’est strictement interdit par la loi 64-46 sur le domaine national ainsi que le décret 78-12’’.
Trouver le juste milieu entre préserver les terres et le besoin d'exploitation
Cela dit, la loi n'interdit pas l'attribution des terres à des particuliers capables de les mettre en valeur. Ce qui est formellement interdit, c'est de céder ces terres à des gens qui vont en faire leurs titres privés. Dans la pratique, l'État foule aux pieds cette interdiction et procède de manière abusive à l'immatriculation des terres à son nom. C'est ainsi la porte ouverte pour procéder ensuite à des attributions à des particuliers, souvent au détriment des communautés. L’esprit du domaine national, aimait dire Amadou Tidiane Wane, est surtout de réserver ces terres au bénéfice exclusif des communautés.
L’État, soulignait-il, ne doit pouvoir les immatriculer à son nom que s’il justifie d’un intérêt public. ‘’Si l’Administration a immatriculé ces terres en vue de les donner à un quelconque particulier, elle a outrepassé la législation. L’État ne peut immatriculer les terres du domaine national que pour un projet d’intérêt public : une route, un hôpital, une école, quelque chose qui va appartenir à l’ensemble de la population. On ne peut immatriculer pour un intérêt privé’’, confiait-il à ‘’EnQuête’’.
À la question de savoir si un projet ayant des retombées économiques ne pourrait pas être considéré comme un projet d’intérêt général justifiant la soustraction des terres au domaine national ? Il répondait trois fois non, avant de donner quelques exemples qu'il avait eus à gérer quand il était aux affaires. La solution qui avait été trouvée à l'époque, c'était de donner l'usufruit à l'investisseur et de l'obliger à associer les communautés au projet.
Quid de la responsabilité des fonctionnaires impliqués dans le processus d'attribution ?
Si certains spécialistes comme feu Amadou Tidiane Wane sont catégoriques sur l'impossibilité pour l'État d'immatriculer les terres du domaine national pour ensuite les attribuer à des privés, dans la pratique, les exemples font florès. Au cœur de cette procédure d'attribution, il y a la Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD) qui est tenue de se prononcer sur l'opportunité, la régularité et les conditions financières de toute attribution, rappelait l'éminent spécialiste professeur Abdoulaye Dièye.
De l'avis de nombreux spécialistes, au cœur de la plupart des scandales fonciers, réels ou présumés, se trouve cette instance, où siègent un représentant du ministre des Finances qui préside la commission, le directeur de l'Enregistrement et des Domaines, le directeur des Affaires civiles et du Sceau pour le compte du ministère de la Justice, le directeur de l'Urbanisme et de l'Architecture, le DG de l'Anat, le directeur du Cadastre, le contrôle financier de l'État et la Dscos, entre autres. Après la validation de cette commission, le directeur des Domaines établit une attestation et le chef du bureau des Domaines se chargera des autres formalités qui seront approuvées par l'autorité administrative compétente.
Selon de nombreux observateurs, l'État ne saurait sanctionner Tahirou Sarr dans l'affaire le concernant sans sanctionner ceux qui ont été impliqués dans le processus d'attribution.
LE PÉRIL POPULISTE MONDIAL
Hamidou Anne livre une analyse des mécanismes qui érodent les démocraties, du Sahel aux capitales occidentales. Son plaidoyer pour un Sénégal ouvert sur le monde mais fidèle à ses valeurs résonne comme un rempart contre les tentations du repli
Invité de l'émission BL6 animée par Pape Alioune Sarr ce dimanche 2 mars 2025, l'essayiste et politologue Hamidou Anne a livré une analyse de la montée inquiétante du populisme à l'échelle mondiale. Une menace qu'il considère comme le fil conducteur reliant les diverses crises internationales actuelles.
"Le populisme est une méthode qui dit qu'il faut ériger un rapport direct avec le peuple, qu'il faut céder aux injonctions du peuple, qu'il faut défendre les intérêts du peuple et qu'il n'y a pas d'intermédiaire," a expliqué Anne. Selon lui, ce phénomène politique se caractérise essentiellement par "l'ignorance des corps intermédiaires" et le contournement des institutions démocratiques.
L'intellectuel sénégalais a disséqué les deux visages du populisme contemporain. D'un côté, "le populisme de gauche" qui, s'inspirant des travaux d'Antonio Gramsci et d'Ernesto Laclau, intègre "les dimensions féministes, écologiques, les luttes décoloniales" en créant "une chaîne d'équivalence" entre ces différentes causes. De l'autre, le "populisme de droite autoritaire" qui promeut "une conception ethnique de la nation", comme en témoignent les mouvements d'extrême droite en Europe.
Cette grille de lecture populiste, Anne l'applique directement à la situation en Afrique de l'Ouest, où quatre pays de la CEDEAO sont aujourd'hui dirigés par des juntes militaires. "Ce qui m'a choqué, c'est surtout la résurgence de ces coups d'État et les masses sortant inonder les rues pour les saluer," a-t-il déploré, identifiant dans ce phénomène une dangereuse "normalisation" de l'autoritarisme sous couvert de discours anti-élites et anti-occidentaux.
Face à ces dérives, Hamidou Anne défend une vision résolument internationaliste du Sénégal, "terre ouverte à tous les apports fécondants du monde". Une position qu'il oppose directement aux replis identitaires promus par les mouvements populistes. "Le Sénégal est aujourd'hui un pays qui a envoyé ses fils partout... la pire des choses, c'est de se fermer totalement sur soi-même," a-t-il affirmé avec conviction.
Le politologue établi également des parallèles saisissants entre ces dynamiques africaines et les bouleversements internationaux, de l'élection de Trump avec sa "diplomatie transactionnelle" aux reconfigurations des alliances en Ukraine et à Gaza. Pour lui, ces crises s'inscrivent dans un même mouvement de remise en question de l'ordre international libéral.
"La démocratie est comme une fleur qu'il faut arroser au quotidien pour maintenir sa vitalité et sa verdure," averti Anne, appelant à une vigilance constante face à la montée des discours populistes qui menacent les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques.
LE PAYS MESURE SA DÉPENDANCE À L'ÉTRANGER
Trois mille dossiers d'état civil en suspens à Djinaky, des programmes de santé compromis, un ambitieux projet d'électrification menacé : le pays découvre brutalement les conséquences de la suspension de l'aide américaine
(SenePlus) - La récente suspension de l'aide américaine, décidée par le président Donald Trump, a brutalement interrompu de nombreux programmes de développement dans le pays, mettant en lumière la dépendance du pays à l'assistance étrangère. Cette situation survient alors même que le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, prône un discours résolument souverainiste.
Le 20 janvier 2025, Donald Trump a signé un décret suspendant pour quatre-vingt-dix jours les programmes d'aide américains, notamment ceux de l'USAID. Comme le rapporte Afrique XXI, cette décision "radicale destinée à revoir les priorités de financement et à éliminer les dépenses jugées inefficaces" a créé "une onde de choc ressentie dans le monde entier, mettant à nu la dépendance de certains pays à l'aide étrangère."
En Casamance, région du sud du Sénégal longtemps marquée par un conflit qui a duré plus de quatre décennies, les conséquences sont particulièrement sévères. Le maire de Djinaky, Alphoussény Diémé, témoigne : "On ne s'y attendait pas... Ça nous est tombé dessus d'un coup." Dans sa commune, environ 3 000 dossiers d'état civil, principalement des demandes d'actes de naissance, sont désormais en attente. Ces documents concernent des personnes nées pendant le conflit, qui a débuté en 1982.
"Certains enfants sont très brillants à l'école, ils doivent passer leur certificat bientôt mais, sans acte de naissance, ils ne peuvent pas s'inscrire. C'est comme s'ils étaient apatrides," s'inquiète le maire, cité par Afrique XXI.
Le programme Aliwili, financé par l'USAID et mis en œuvre par plusieurs ONG en partenariat avec l'État sénégalais, jouait un rôle crucial dans le processus de paix en Casamance. Avec un budget total de 16 milliards de francs CFA (25 millions d'euros), il couvrait non seulement les questions d'état civil, mais aussi "la réinstallation des populations déplacées à travers la construction de centaines de logements, la réinsertion des anciens combattants et de leurs familles, et la réhabilitation de certaines infrastructures."
Henri Ndecky, responsable de la Coordination des organisations de la société civile pour la paix en Casamance (COSCPAC), explique dans Afrique XXI que "ce projet était la concrétisation du processus de paix entre l'État du Sénégal et la faction Jakaay du MFDC." L'accord de 2023 prévoyait que l'État s'engage en faveur de la réinsertion des combattants et du développement de la région, en échange du dépôt des armes.
"L'aide américaine avait rassuré sur la capacité de l'État à tenir ses engagements," précise Henri Ndecky. La suspension de cette aide soulève donc des inquiétudes quant à la pérennité du processus de paix, bien que Lamine Coly, coordinateur de l'Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées du MFDC, exclue une remise en cause du processus.
Au-delà de la Casamance, c'est tout le Sénégal qui subit les conséquences de la suspension de l'aide américaine. Selon Afrique XXI, "des programmes de développement sont désormais à l'arrêt ou tournent au ralenti" dans l'ensemble du pays.
"En matière de santé publique, de nombreux centres de santé communautaires dépendant des subventions pour l'achat de médicaments et le recrutement de personnel peinent à maintenir leurs services," rapporte le magazine. Des programmes dans les domaines de l'éducation, de l'agriculture et de la bonne gouvernance sont également touchés.
L'ampleur de la dépendance du Sénégal à l'aide américaine est considérable : "sur les cinq dernières années, le Sénégal a reçu en moyenne 120 millions de dollars (114 millions d'euros) par an de l'USAID," sans compter les programmes financés par d'autres agences américaines. Le programme Senegal Compact Power, qui vise à améliorer l'accès à l'électricité pour près de 13 millions de personnes, représente à lui seul un investissement de 600 millions de dollars, dont 550 millions proviennent des États-Unis.
Face à cette situation, le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé sa vision souverainiste : "Doit-on continuer à dépendre de l'aide étrangère ? [...] Nous devons travailler dur à la mise en œuvre de nos programmes. Si nous faisons cela, nous serons cités, dans les années à venir, parmi les pays les mieux gérés."
Cette position n'est pas nouvelle. Comme le rappelle Afrique XXI, "depuis son entrée en politique, en 2014, et la création de son parti Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko défend un programme de rupture, fondé sur une réappropriation de la souveraineté politique, économique et monétaire du Sénégal."
El Hadj Abdoulaye Seck, économiste au Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), un mouvement proche de Pastef, va plus loin : "C'est tout un modèle de développement qu'il faut revoir. Depuis l'indépendance, nos dirigeants ont cédé à la facilité de l'aide."
L'économiste rappelle que cette dépendance a un coût : "Non seulement ces prêts pèsent sur la dette, mais, de plus, ils sont assortis de conditions, tout comme les dons : des critères de gouvernance ou des réformes économiques qui ne sont pas adaptés à nos réalités et poussent les pays à renoncer à leur souveraineté."
Le programme Senegal Compact Power illustre cette problématique, puisqu'il prévoit une "restructuration" de la Sénélec, la société nationale d'électricité, et une "participation accrue du secteur privé" dans ce domaine stratégique.
Pour réduire cette dépendance, le gouvernement mise sur son Plan Vision 2050, "une feuille de route ambitieuse visant à renforcer l'autonomie économique du pays et à tripler le revenu par habitant d'ici à 2050." Le financement de ce plan repose sur plusieurs leviers : la croissance économique stimulée par l'exploitation des ressources pétrolières et gazières, une meilleure mobilisation des ressources fiscales, et la contribution de la diaspora.
Babacar Ndiaye, directeur de la Recherche et des publications du think tank sénégalais Wathi, analyse : "On peut considérer la suspension de l'aide états-unienne comme une chance pour le Sénégal si on suit la logique du nouveau gouvernement, car elle incite à mettre en pratique cette notion de souverainisme."
Cependant, Fadel Barro, cofondateur du mouvement citoyen Y en a marre, appelle à la prudence : "La question immédiate n'est pas de savoir s'il faut se passer ou non de l'aide, car il y a des gens qui se soignent et qui mangent grâce à l'aide." Pour lui, le Sénégal doit d'abord se concentrer sur des réformes internes pour construire un "État au service de la population."
Sa conclusion résume parfaitement le dilemme auquel fait face le pays : "Nous n'avons pas identifié quels sont nos besoins. Aujourd'hui, ce sont les bailleurs de fonds qui décident des priorités à la place des Africains et c'est leur liberté. Mais, nous, qu'est-ce qu'on fait ?"