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27 juillet 2025
ENSEIGNANTS ET NICARAGUA
On commence à croire finalement que le recrutement des enseignants est nécessaire. Dans les coins les plus reculés, c’est la même rengaine : il n’y a pas de prof de... Il n’y a pas de maitre de telle classe.
On commence à croire finalement que le recrutement des enseignants est nécessaire. Dans les coins les plus reculés, c’est la même rengaine : il n’y a pas de prof de... Il n’y a pas de maitre de telle classe. Mais finalement "eche k sakh" des enseignants n’ont pas pris le chemin du Nicaragua ? Bon, quand des imams et des naïm le font... Il faut réactualiser le fichier des enseignants. Parce que c’est possible qu’il y ait eu des prêts bancaires et ou prêts, non pas DMC, mais...
Billet à retrouver dans votre quotidien Bes Bi Le jour de ce lundi 16 octobre 2023. Bonne lecture
ADD ET CHEIKH OUMAR ANNE LANCENT LA PRÉSIDENTIELLE A PODOR
Les finales parrainées par Abdoulaye Daouda Diallo à Boké Dialloubé et Cheikh Oumar Anne à Ndioum samedi ont été des prétextes pour chacun des ténors de l’Apr Podor pour montrer sa liste de responsables qui lui sont favorables et Sa capacité à mobiliser
Les finales parrainées par Abdoulaye Daouda Diallo à Boké Dialloubé et Cheikh Oumar Anne à Ndioum, samedi, ont été des prétextes pour chacun des ténors de l’Apr Podor pour montrer sa liste de responsables qui lui sont favorables et la capacité à mobiliser des militants.
Les responsables de l’Apr Podor avaient vendu l’information selon laquelle le Premier ministre et candidat de la coalition Benno bokk yakaar devrait être dans le département samedi dernier. À l’arrivée, Amadou Ba aura été l’absent le plus présent lors des finales de football parrainées par Abdoulaye Daouda Diallo à Boké Dialloubé et Cheikh Oumar Anne à Ndioum. Le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ainsi que son camarade de parti et ministre de l’Education nationale étaient présents dans leur commune respective pour mobiliser les militants. Pour des finales de football jouées le même jour afin de faire une démonstration de force, Abdoulaye Daouda Diallo et Cheikh Oumar Anne ne se lâchent pas, surtout en vue de la prochaine recomposition du parti présidentiel.
À Boké Dialloubé comme à Ndioum, chacun y est allé avec ses lieutenants pour bander ses muscles et montrer au candidat de Bby qu’il détient la force politique dans le département de Podor. Entouré surtout du président du conseil départemental de Podor, des maires des communes des arrondissements de Saldé et Cas-Cas et d’autres responsables apéristes, ADD a fait étalage de son leadership politique dans le département et son statut de coordonnateur départemental que son rival voudrait bien lui chiper.
À Ndioum, le même après-midi, Cheikh Oumar Anne avait fait de sa ville le carrefour du département. Des militants sont venus de partout pour s’entasser au stade municipal. A côté du ministre de l’Education nationale, il y avait les députés Harouna Gallo Dialalo Ba et Demba Ba, les maires de Fanaye, Guédé Village, Guédé Chantier, Niandane, Dodel ainsi que d’autres responsables apéristes comme Mamoudou Dème, Boubacar Demba Ba de Mbolo Birane.
Là aussi, le stade était plein à craquer. « Podor fait partie du titre foncier de Macky Sall dont la valeur croît de façon exponentielle. Dans toutes les communes du département, les populations continuent de croire à la coalition Benno bokk yakaar », assure Cheikh Oumar Anne. Le maire de Ndioum indique que les responsables de l’Apr Podor travaillent pour « l’unité et la victoire du candidat Amadou Ba en février prochain ».
70% DES ECOLES PRESSENTENT DES RISQUES SANITAIRES
Soixante-dix pour cent des écoles de la commune de Bambey (Diourbel, centre) n’ont pas été désinfectées lors de cette rentrée scolaire 2023-2024, présentant des risques sanitaires dans ces établissements
Bambey, 16 Oct (APS) – Soixante-dix pour cent des écoles de la commune de Bambey (Diourbel, centre) n’ont pas été désinfectées lors de cette rentrée scolaire 2023-2024, présentant des risques sanitaires dans ces établissements, a alerté le commandant de la sous brigade départementale d’hygiène de Bambey, Adjudant Cheikh Amsatou Sarr.
‘’L’inventaire des opérations de désinfection des structures scolaires peut être estimé à 30%, soit un reliquat de 70% d’établissements scolaires qui n’ont pas fait l’objet de traitement’’, a-t-il déclaré lors d’un entretien avec l’APS.
‘’Sur les douze communes du département, seules les communes de Ndangalma, Ngoye et Keur Samba Kane se sont attachées des services de la sous brigade d’hygiène pour mener les opérations de désinfection dans les écoles de leur commune‘’, a-t-il expliqué.
M. Sarr a ainsi souligné la nécessité de tenir avant la rentrée scolaire, ces opérations de désinfection et de désinsectisation des écoles pour le bien être des élèves et même des enseignants.
‘’Nous avons constaté que dans le département, beaucoup de collectivités territoriales investissent dans la dotation de fournitures scolaires mais négligent l’achat de produits demandés par le service d’hygiène pour désinfecter les écoles alors que ces opérations sont d’une importance capitale pour la santé publique‘’ a-t-il souligné.
Le commandant de la sous brigade départementale d’hygiène de Bambey, a ainsi invité les élus locaux à faire de la désinfection des écoles, ‘’une priorité à l’image de la dotation de fournitures scolaires pour éviter la prolifération de nouvelles pathologies telles que les maladies respiratoires, dermatologiques et même le paludisme’’.
‘’Une école fermée trois mois sans être ouverte avec l’humidité, la chaleur emmagasinée et la prolifération des moustiques et des insectes présentent nettement des risques de provoquer des pathologies chez les enfants’’, a souligné M. Sarr.
Il a par ailleurs soutenu que ‘’la sous brigade départementale d’hygiène de Bambey, malgré le manque d’effectif et de moyens logistiques, reste à la disposition des autorités administratives et territoriales, conformément à sa mission, partout où le besoin se fait sentir, pour le bien-être des populations’’.
MULTIPLE PHOTOS
OCTOBRE ROSE, PLUS 300 DÉPISTÉES A KOUNGHEUL
Plus de trois cent femmes ont été dépistées, dimanche, des cancers du sein et du col de l’utérus dans le cadre de la campagne »Octobre Rose », a-t-on appris du médecin-chef du district sanitaire de Koungheul.
Koungheul, 16 oct (APS) – Plus de trois cent femmes ont été dépistées, dimanche, des cancers du sein et du col de l’utérus dans le cadre de la campagne »Octobre Rose », a-t-on appris du médecin-chef du district sanitaire de Koungheul.
»Plus de 300 femmes ont été dépistées aujourd’hui des cancers du sein et du col de l’utérus après les consultations gratuites organisées par l’Amicale des femmes du district sanitaire de Koungheul », a déclaré docteur El Hadji Malick Niang.
M. Niang a insisté sur l’importance du dépistage qui permet de »déceler les lésions précancéreuses, qui peuvent être prises en charge sur place, avant d’en arriver à des cas complexes ».
Selon la maîtresse sage-femme du district sanitaire, Néné Ndiaye, cette initiative a permis de mener des actions de sensibilisation sur ces pathologies.
»Nous avons formé toutes les sages-femmes du district au dépistage du cancer du col de l’utérus, car plusieurs cas sont dénombrés chaque année ; ce qui fait que ce cancer est le deuxième le plus important, après celui du sein », a-t-elle indiqué, ajoutant que grâce à la prévention, la maladie pourrait être éradiquée.
ENTRE LIONS, INTERDIT DE PERDRE LE NORD
A moins de trois mois de la CAN, le Sénégal et le Cameroun se donnent rendez-vous dans le nord de la France ce lundi. Premier acte du duel entre deux équipes logées dans le même groupe pour la compétition continentale
A moins de trois mois du début de la Coupe d’Afrique des nations de football 2023 (13 janvier au 11 février 2024), le Sénégal et le Cameroun se donnent rendez-vous dans le nord de la France pour un duel de Lions. C’est un dilemme sur la stratégie à mettre en place pour les deux sélectionneurs puisque les deux équipes vont se retrouver dans le même groupe en Côte d’Ivoire.
A l’heure de l’habituel crachin des soirs d’automne dans le nord de la France où le peuple de Bollaert chante, pour se réchauffer, les Corons de Pierre Bachelet, des fauves vont se faire face, ce lundi (aujourd’hui), pour une rencontre qui n’aura d’amical que de nom. Pour Frank Simon de McSport, structure organisatrice du match Sénégal-Cameroun, « c’est un vrai choc de champions qui se connaissent très bien ». En effet, il oppose les Sénégalais, champions d’Afrique en titre à l’un des plus beaux palmarès africain avec cinq étoiles sur le maillot camerounais.
« Ce n’est jamais un match anodin », poursuit Frank Simon. Il faisait saliver dès l’annonce de sa programmation. Elle l’est devenue un peu plus depuis jeudi dernier avec un tirage au sort plaçant les adversaires du soir dans le groupe C en compagnie de la Guinée et de la Gambie.
L’annulation du match, envisagé un temps, a laissé place à un réel engouement à Lens. Le Racing Club de Lens a une histoire avec le football sénégalais. Le club a accueilli dans ses rangs une forte colonie sénégalaise comme Hadj Diouf, Ferdinand Coly, Pape Sarr, entre autres. Ce sera l’occasion de commémorer Papa Bouba Diop et Marc Vivien Foé, deux illustres disparus ayant fait les beaux jours du Rcl.
Le dilemme des sélectionneurs
Mais à 96 jours de leur opposition à Yamoussoukro (19 janvier 2024), il n’y aura pas de place aux pudeurs de gazelle dans ce choc entre Lions du Sénégal et Lions indomptables du Cameroun. Aliou Cissé et Rigobert Song, les deux sélectionneurs, devront mettre en place des stratégies pour faire assez travailler leur collectif et ne pas trop en dévoiler face à un adversaire qu’ils retrouveront dans quelques semaines.
Du côté sénégalais, les inquiétudes d’aujourd’hui concernent les certitudes du passé. Celles de la colonne vertébrale : Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly et Sadio Mané. Des questions continuent de se poser sur sa compétitive depuis son exode dans l’Eldorado saoudien. Il en est de même pour Abdou Diallo (Qatar) et Habib Diallo (Arabie Saoudite). Mory Diaw aura-t-il sa chance pour pallier un Edouard Mendy plus aussi sûr depuis quelques temps. Pour Ismail Jacobs avec Monaco et Nampalys Mendy, le régional de l’étape, cette question se pose moins à Aliou Cissé. Mais après son sacré à la Can 2021, l’équipe sénégalaise a forcément besoin de sang neuf être régénérée. De jeunes aux dents qui rayent le plancher frappent à la porte de la titularisation. En défense, Noah Fadiga et le néo international A Mamadou Sané s’affirment comme des challengers d’un Sabaly, absent à ce regroupement. Alors qu’au milieu, Dion Lopy et Lamine Camara se positionnent pour succéder à l’éternel duo Gana-Kouyaté. Coach Cissé sera-t-il capable de se faire violence et de franchir le Rubicon qui le sépare de ces certitudes passées ? Ce match et sa configuration lui en donnent l’occasion.
Côté Camerounais, la qualification douloureuse à la Can 2023 des Lions indomptables continue de fragiliser Rigobert Song. L’ancien capitaine camerounais a plusieurs dossiers chauds sur la table : Les dissensions en interne sur le cas du gardien Onana, de retour après avoir été écarté de la sélection, le manque de temps de jeu Choupo-Moting au Bayern Munich ou encore la faible expérience internationale à certains postes comme en défense central, l’espoir Christopher Wooh n’a que 22 ans à côté de Moukoudi et de Castelleto, pas toujours impériaux. Le dilemme qui se pose à Cissé n’épargne pas Song sur la stratégie : trouver des solutions ou dévoiler ses futures armes à un concurrent direct en poule de Can.
Historique : une tendance à inverser
Dans la conscience collective sénégalaise, c’est une affiche qui dépeint la vie avec ses tristesses et ses joies. Sur ce cadran, les Camerounais mènent largement aux points… souvent dans le money-time. Ils avaient tué dans l’œuf les espoirs de trophée en 1992 en éliminant le Sénégal de Sa Can en quart de finale grâce un but de Ebongué à la 87è minute. Les Lions camerounais étaient devenus indomptables pour anéantir la première tentative sénégalaise de régner sur le toit de l’Afrique en 2002 (0-0, tab 2-3 en faveur du capitaine Rigobert Song). En 2017, le Cameroun avait étouffé l’espoir d’une Reconquista footballistique sénégalaise. Après avoir raté les deux éditions précédentes, les rêves de grandeur des Lions du Sénégal de Sadio Mané s’étaient encore évanouis en quart de finale lors de la séance de tirs au but. Les rares joies sénégalaises en Can remontent 1990 à Annaba, en Algérie.
Une montée rageuse de Mamadou Marième Diallo sur un contre savamment mené, et un coup franc de l’artillerie en chef Moussa Ndao avaient fait tomber le Cameroun (2-0), futur quart de finaliste quelques mois plus tard à la Coupe du monde en Italie. En match amical, le dernier en date fut joué à Créteil (région parisienne) le 09 février 2005. Le Cameroun s’était imposé 1 à 0 dans les derniers instants de la partie sur un but de Gérémi Njitap (87è). Une mauvaise habitude à inverser dès ce lundi à Lens.
ROBERT BEUGRE MAMBE NOMME PREMIER MINISTRE DE COTE D’IVOIRE
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé lundi Robert Beugré Mambé, le gouverneur du district d’Abidjan, au poste de Premier ministre, appris l’APS de plusieurs sources.
Dakar, 16 oct (APS) – Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé lundi Robert Beugré Mambé, le gouverneur du district d’Abidjan, au poste de Premier ministre, appris l’APS de plusieurs sources.
‘’Le président de la République, Alassane Ouattara, a procédé, ce lundi 16 octobre 2023 à Abidjan, à la nomination de Robert Beugré Mambé, anciennement ministre gouverneur du District Autonome d’Abidjan en qualité de Premier ministre, chef du gouvernement’’, peut-on lire dans un communiqué publié sur le portail officiel du gouvernement de Côte d’Ivoire.
Il remplace Patrick Achi qui avait été démis avec son gouvernement, le 6 octobre dernier.
Robert Beugré Mambé est un cadre du RHDP, le parti présidentiel, récemment élu maire de Songon, lors des élections locales du 2 septembre, avant qu’il ne désiste en faveur de Gbrou Alloboué Osé, député de Songon.
Cet ingénieur des Travaux publics a également été le président de la Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire, ministre auprès du président de la République chargé des XIIIe Jeux de la Francophonie organisés en Côte d’Ivoire, du 21 au 30 juillet 2017.
Âgé de 71 ans, marié et père de quatre enfants, ‘’le nouveau Premier ministre est invité à proposer un gouvernement dans les meilleurs délais’’, indique la note du gouvernement ivoirien.
A BOFFA BAYOTTE, LA BATAILLE CONTRE LA STIGMATISATION
Après la tuerie du 6 janvier 2018, Boffa Bayotte garde encore le traumatisme de cette folle journée au cours de laquelle 14 exploitants de bois mort ont été froidement fusillés. État des lieux cinq après
Après la tuerie du 6 janvier 2018, Boffa Bayotte garde encore le traumatisme de cette folle journée au cours de laquelle 14 exploitants de bois mort ont été froidement fusillés. Plus de 5 ans après, le village Manjack, situé à 5 km de la Guinée Bissau, se bat aujourd’hui contre la stigmatisation et rappelle à qui veut l’entendre que l’attaque ne s’est pas déroulée dans le village de Boffa Bayotte mais dans la forêt classée de Bayotte qui polarise 6 villages.
Au centre de la ceinture de branches d’une verdure gigantesque, les concessions de torchis, les cases en paille, les termitières semblables à des obélisques, l’herbe encore sèche à cause de la chaleur baignaient dans la corrosivité des rayons solaires qui frappent de plein fouet Boffa Bayotte. Cinq ans après la tuerie, le village accuse le coup, porte encore les stigmates de ce bain de sang qui le suit comme son ombre. Boffa Bayotte ressemble à une immense forêt et ses populations, des laissés pour compte qui ont engagé le combat contre la stigmatisation. Il a la forme d’une jungle aux atours d’une savane, base de certains cantonnements du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Depuis 2018, ce village est devenu une terre ocre d’affliction, lointaine bourgade enfouie dans la Basse Casamance, jadis base des troupes du chef de guerre César Atoute Badiate. « Depuis cette affaire de 2018, les populations de Boffa-Bayotte sont perçues comme des meurtriers alors que cette attaque s’est déroulée dans la forêt classée de Bayotte qui polarise 6 villages dont Boffa Bayotte », souligne Edouard Da Silva.
Lorsqu’un véhicule abandonne la route 54 qui mène en Guinée Bissau pour prendre la direction de la rue glissante sablo argileuse, les autochtones sont subitement arrêtés et fixent d’un regard de méfiance les intrus. Il y a ce sentiment de peur, la hantise du retour de cette tragique journée du 6 janvier 2018, ces appels à l’aide, sans succès des futurs exécutés dans cette forêt piégeuse qui garde son lot d’égorgés et de personnes fusillées. A Boffa Bayotte, il flotte un parfum d’amertume, un sentiment de crainte chez les habitants de ces quelques maisons en dur effritées par endroit. Il y a encore cette odeur de mort qui trouble la quiétude des ressortissants de ce village Manjack situé dans le département de Ziguinchor, à 5 km de la Guinée Bissau.
Debout devant sa demeure où se pavanent chiens, chats et phacochères, mercredi 20 septembre 2023, Julie Da Silva est avare en parole. « Il faut parler au chef de village. L’affaire s’est passée très loin de nous », décline-t-elle, peu prolixe devant la délégation de Minority rights group international, de l’Ong Fahamu et d’un groupe de journalistes venus de la Sierre Léone, du Ghana, de l’Ouganda et du Sénégal pour engager les médias et les minorités à agir pour la paix.
« Le ressortissant de Boffa est pris pour un meurtrier, un sauvage, un assassin…»
6 janvier 2018 ! Cette zone de la Basse Casamance avait rendez-vous avec l’horreur, une tragédie marquée en lettres létales dans les annales de la presse sénégalaise comme l’un des plus spectaculaires drames du conflit casamançais depuis son éclatement en décembre 1982. Quatorze personnes cherchant du bois mort ont été capturées. Malgré les appels à l’aide, le retour chargé de détermination de l’Armée nationale sur le tard, les cris puisés dans l’énergie du désespoir, elles ont été froidement fusillées dans la forêt classée de Bayotte, vaste de 936 hectares. Insoutenable. Affreux. Donc, lorsqu’il est appelé à remonter le temps pour évoquer les souvenirs du passé douloureux, Edouard Da Silva est tout de suite meurtri, affecté.
Au milieu d’un silence qui veut tout dire. Il gesticule par moment, hésite par instants, cherche ses mots et reprend le fil de la discussion. « Cette tuerie a écorné l’image du village. Aujourd’hui, si tu montres ta carte d’identité et que les gens voient que tu es de Boffa, on te regarde 10 à 15 fois parce qu’on te prend pour un meurtrier, un sauvage, un assassin… Dieu sait que nous n’y sommes pour rien », regrette-t-il, encore traumatisé. Il ajoute : « On a eu le courage d’aller vers ces lieux pour ramener les corps. C’était choquant ! Nous avons trouvé l’Armée nationale, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers sur la Rn4 et on a déposé les corps à même le sol. On les a recouverts de feuilles d’arbre. Sur les 14 morts, on a pu identifier les 13. Le denier corps a été finalement identifié une fois à l’hôpital de Ziguinchor. C’était vraiment atroce. On n‘était pas au courant, c’est le sous-préfet qui nous a informés. Aucun ressortissant de Boffa n’est victime de cette tuerie. Boffa est une victime dans cette affaire. Aucun habitant à Boffa n’a été arrêté. La plupart des arrêtés viennent de Toubacouta », signifie-t-il.
Dans un monologue aux allures d’avis de décès collectif, voix tremblotante, Edouard Da Silva rembobine les morceaux de cette triste journée pour plonger dans les méandres de cette page sombre du village. « L’attaque s’est passée dans la forêt classée de Bayotte qui polarise 6 villages. Il s’agit de Boffa-Bayotte, Boukhouyoum, Toubacouta, Badème, Bagame et Katouré. Ces 6 villages se partagent la forêt classée de Bayotte. Mais pourquoi tout le monde parle de Boffa Bayotte ? », s’interroge-t-il devant les villageois qui ignorent encore les détails du sujet. « Ces événements se sont passés à 6 km de chez nous. A part ce qu’on entend à la radio ou à la télévision, nous sommes logés à la même enseigne que vous en termes d’information », signale Julie Da Silva, très prudente en évoquant ce « sujet très sensible ».
Dans cette partie de la commune de Niassya qui polarise 25 villages, la vie commence à reprendre ses droits. Affaibli mais debout, le village de Boffa Bayotte, créé en 1800, tente de panser ses plaies. Mais les cicatrices sont encore béantes. Cependant, les souvenirs douloureux des affrontements menacent son présent et son futur s’écrie en pointillés. De Ziguinchor, quand on dépasse le cimetière de Kantène devenu célèbre à cause de l’inhumation de centaines de corps issus du naufrage du bateau Le Joola, un check-point de l’armée intercepte ceux qui prennent la route de Boffa-Bayotte. « C’est une zone de guerre », glisse un milliaire, fusil à la main. On est dans le quartier de Babonda Peulh où l’Armée sénégalaise a subi l’une de ses plus lourdes pertes depuis le depuis de la crise : 25 soldats tués en 1995. « C’est une zone qui génère une activité intense de trafic de bois parce que la zone de Bignona est presque épuisée en bois de tek. Aujourd’hui, les coupeurs se sont tournés vers la forêt classée de Bayotte », explique Ibrahima Gassama, journaliste et directeur de la radio communautaire Zig fm.
3 quartiers du village toujours minés
En réplique au massacre de Bobonda Peulh, l’Armée nationale avait bombardé les bases rebelles. Par conséquent, beaucoup d’habitants de Boffa avaient quitté le village pour se réfugier à Ziguinchor, en Gambie mais surtout en Guinée Bissau. Depuis 2012, ils commencent à revenir et se sont installés dans les quartiers de Boffa Centre, Bissanoum Peulh et Bissanoum Manjack. Ils sont au nombre de 733, d’après le chef de village. Tout le contraire des quartiers de Babonda Manjack, Babonda Peulh, Boukhouyoum Manjack qui sont encore des zones minées. En somme, Boffa-Bayotte est composé de 6 quartiers mais seulement 3 sont habités. « Il y a une stigmatisation de notre village mais on n’y peut rien. Lors du drame, la première information a été donnée par quelqu’un qui n’est pas de la zone et ne comprend pas le secteur. Quand on s’affairait à ramener les corps, il est sorti pour parler du drame de Boffa-Bayotte. Mais quand on procédait à des arrestations, je suis le seul chef de village parmi les 6 à ne pas être interpellé. Je ne suis jamais allé à la police dans le cadre de cette affaire », narre M. Da Silva, le verbe chargé d’amertume.
Victime des combats entre le Mfdc et l’Armée nationale, terreau fertile au trafic de bois, Boffa-Bayotte lutte pour sa reconnaissance dans le sens positif du terme. Mais le village fondé par l’ethnie Bayotte doit d’abord gagner la bataille contre la stigmatisation. Cinq ans après la tuerie, elle est loin d’être gagnée…
Problèmes d’accès aux infrastructures
Situé dans la commune de Niassya, département de Ziguinchor, Boffa-Bayotte, tristement célèbre depuis le 6 janvier 2018, est laissé à lui-même. Si l’électricité commence à faire son apparition dans certaines maisons, l’eau potable est une illusion. « C’est le désastre du village. On ne boit pas une eau de qualité. On boit une eau de forage pas du tout saine », déplore Edouard Da Silva, chef du village de Boffa-Bayotte. De plus, il faut faire des kilomètres sur la route nationale et arpenter la rue argileuse pour se procurer des soins dans le village de Toubacouta. Au plan éducatif, le village compte une école primaire.
Le verdict du procès
L’affaire du massacre de 14 coupeurs de bois dans la forêt de Boffa Bayotte a été vidée en juin 2022. Le chef rebelle César Atoute Badiate, le journaliste René Capin Bassène, et Oumar Ampoï Bodian, présenté comme un membre du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), ont été condamnés à perpétuité par la justice. Si César Atoute Badiate, jugé par contumace, reste sous le coup d’un mandat d’arrêt, les autres condamnés sont en détention. Les trois hommes étaient poursuivis pour 14 chefs d’inculpation dont association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité d’assassinat. Deux autres accusés dans ce dossier ont écopé d’une peine de 6 mois de prison avec sursis pour détention d’armes sans autorisation. Les dix autres ont été acquittés.
LE SAES SUSPEND TOUTES ACTIVITÉS A ISFAR DE BAMBEY
Le syndicat autonome des enseignants du supérieur de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (ISFAR) de Bambey (Diourbel centre) a annoncé un arrêt total des cours et des activités administratives, mardi et mercredi pour se faire entendre.
Bambey, 16 oct (APS) – Le syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) de l’Institut supérieur de formation agricole et rurale (ISFAR) de Bambey (Diourbel centre) a annoncé un arrêt total des cours et des activités administratives, mardi et mercredi, pour exiger la prise en charge de leurs revendications, selon un communiqué transmis à l’APS.
Les syndicalistes disent avoir ’’constaté avec beaucoup de regrets et de désolation des lenteurs dans le remplacement du personnel enseignant et de la recherche (PER) et du personnel administratif, techniques et spécialisés (PATS) partis à la retraite.’’
Ils fustigent également ’’la dégradation continue de leurs outils de travail, l’insuffisance de bureaux surtout d’équipements de bureau pour les enseignants, l’état défectueux des salles de cours’’, ainsi que ’’l’arrêt de la construction des laboratoires et de la salle multimédia, la réfection des poulaillers et du mur de clôture du centre d’application pédagogique (CAP).
Par ailleurs, ils demandent « l’autonomisation de l’ISFAR comme structure spécifique travaillant essentiellement sur le vivant »
LES SYNDICATS PRÉCONISENT LA REFONTE DU SYSTÈME SCOLAIRE
«Cette école que nous avons, est un grand corps malade», estime Ndongo Sarr, Secrétaire général du Cusems
Que vaut l’école ? Il faut qu’elle soit au cœur de la promotion des valeurs sociales, culturelles du pays. D’où la nécessité de refonder l’école afin de l’adapter au contexte sénégalais.
«Il faut refonder l’école.» C’est la conviction de Ndongo Sarr. D’après le Secrétaire général du Cusems, qui faisait une communication sur la réforme curriculaire et valeurs sociales lors de la 3ème édition de la Foire des innovations en éducation et formation (Fief), organisée par la Cosydep. «Cette école que nous avons, est un grand corps malade», dit-il. Pour lui, il «faut la refonder en adossant toute politique éducative à nos valeurs». Car il y a un «délitement des valeurs au sein de notre société». Le Secrétaire général du Cusems est sans équivoque : «Tout le monde s’accorde à dire que c’est par l’école, et notamment par les curricula, programmes qu’on y enseigne, qu’il y a ce délitement. Il faudrait essayer de redresser cette situation. Une école est destinée à former des ressources humaines qui vont porter le développement d’un pays. Le fait est que chaque pays a ses réalités, de sorte qu’on ne peut pas plaquer un modèle de développement pris ailleurs dans un autre pays.»
Ndongo Sarr rappelle que la finalité de l’éducation n’est pas simplement l’instruction. «Au-delà de l’instruction, il faudrait que dans les comportements quotidiens, dans tout ce que nous faisons dans la vie, que ces valeurs puissent transparaître, et faire en sorte que tout ce que nous observons et déplorons aujourd’hui dans la société, nous puissions le rectifier», a-t-il ajouté. De l’avis du Secrétaire général du Cusems, «c’est ce qui explique cette nécessité d’articuler les programmes aux valeurs civilisationnelles, et également aux croyances religieuses». «Toute civilisation engendre une culture. Il faudrait que nous fassions en sorte que notre enseignement nous permette de nous ancrer dans nos valeurs, de savoir qui nous sommes avant d’aller à la conquête de ce que l’étranger peut nous apporter», a-t-il expliqué. Avant d’indiquer que les violences dans les établissements procèdent de ces délitements sociaux. Comment ? «Si nos élèves étaient solidement ancrés dans les valeurs de civilisation africaine, mais sans doute au-delà même de l’école, on aurait moins de conflits dans notre société», explique-t-il. M. Sarr rappelle l’importance des valeurs nationales. «Nous avons des valeurs qui, si elles avaient été comprises, nous permettraient de pacifier notre espace scolaire», note-t-il.
Par ailleurs, Hamidou Diédhiou, Secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), a présenté une communication relativement à l’éducation et à la crise politique. «Quelle est dialectique qu’il faut percevoir dans cette relation ?» Il a montré qu’il y a toujours un chevauchement entre les crises politiques et l’éducation. Le Sg du Sels cite les événements de mai 68, nés à l’université et qui ont eu des ramifications après dans le mouvement syndical.
«Les étudiants réclamaient l’augmentation des bourses et la centrale avait des réclamations purement sociales. Ainsi, de fil en aiguille, Dakar s’est embrasée, et tout le pays aussi. Le Président Senghor était obligé de réquisitionner l’Armée. C’était une crise qui est sortie de l’école et qui a affecté la société. Il en était de même en 88, avec la crise politique qui a affecté l’école et qui a conduit à l’année blanche. La grève de 93 et 94, qui a occasionné la mort de Me Babacar Sèye. Il y a aussi les évènements des corps émergents entre 2000 et 2003», a listé M. Diédhiou, qui demande aux acteurs politiques de rester loin des écoles.
A propos de cette politisation de l’espace scolaire, Ndongo Sarr pense qu’il y a une intrusion de la politique dans ce milieu. Les événements politiques qui ont eu un débordement dans l’espace scolaire avec l’arrestation des enseignants et des élèves, qui ont mobilisé des organisations syndicales, montrent que le Sénégal vit ce drame. En attestent les crises politiques qui ont toujours un impact dans l’école. Ce qui a amené Hamidou Diédhiou à dire qu’on doit faire la dichotomie entre la politique et l’école. «Pour éviter toutes ces crises dans l’espace scolaire, il faudrait que les politiques arrêtent de créer au sein de leur formation des mouvements d’enseignants», assure Ndongo Sarr.
Aujourd’hui, il est nécessaire que des modules sur les violences soient inclus dans les curricula pour renforcer la sécurité au sein de l’école.
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FEMME ET POLITIQUE, DES AVANCÉES NOTÉES
Le Sénégal a enregistré des ‘’avancées notoires’’ en matière participation des femmes à la vie politique, a affirmé, lundi, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop.
Dakar, 16 oct (APS) – Le Sénégal a enregistré des ‘’avancées notoires’’ en matière participation des femmes à la vie politique, a affirmé, lundi, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop.
‘’Au Sénégal, des avancées réelles ont été faites dans l’implication des femmes dans la gestion des affaires publiques et la prise de décision dans les différentes instances délibérantes’’, a-t-il déclaré.
Il intervenait lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire parlementaire organisé par l’Assemblée nationale en partenariat avec le Réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et l’organisation internationale de la francophonie.
La rencontre de deux jours a pour thème ‘’Le leadership des femmes en politique’’.
M. Diop a souligné que ‘’depuis sa création en 2022, le réseau des femmes parlementaires de l’APF a contribué considérablement à la promotion de la participation des femmes à la vie politique, économique, sociale et culturelle dans nos pays respectifs’’.
Le président de l’Assemblée nationale a rappelé qu’en 2010, le Sénégal a adopté la loi sur la parité, mise en œuvre sous le magistère du président Macky Sall dès les élections législatives de juillet 2012.
Ce dispositif, a-t-il souligné, a permis d’avoir une ‘’représentation significative des femmes dans les fonctions électives, semi électives ainsi que dans les institutions’’.
A l’en croire, la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre 2016-2026 a ‘’conforté l’engagement résolu du Sénégal pour l’éclosion du leadership des femmes et leur autonomisation’’.
Toutefois, il estime qu’il ‘’reste encore du chemin à faire eu égard à nos ambitions et celles de nos populations’’.
La Représentante du réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, Chantal Soucy, a expliqué que les femmes ‘’sont confrontées à deux obstacles sur la voie de la participation à la vie politique’’.
Elle a cité ‘’les entraves structurelles qui réduisent les possibilités pour les femmes de participer activement à la vie politique’’.
A cela s’ajoute le problème de ressources financiers qui empêche aux femmes ‘’d’accéder à certaines fonctions électives’’.
La démarche de l’APF ‘’ a encouragé les échanges d’expérience et à renforcer la solidarité entre les femmes parlementaires dans l’espace de la francophonie’’, a-t-elle expliqué.
Pour sa part, la vice-présidente de l’assemblée nationale du Québec, a estimé qu’il ne suffit pas que les femmes soient présentées aux postes de prise de décision.
Il faudrait aussi qu’on leur donne des portefeuilles importants tels que l’économie, les finances et la Défense, a-t-elle soutenu.
La représentante ONU femmes Sénégal, Fanta Sow a invité les autorités parlementaires à ‘’mettre au sein de l’Assemblée un comité genre’’ et à ‘’organiser des sessions de formation pour renforcer les capacités des femmes’’.