SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
3 octobre 2025
VERS L’INTRODUCTION DU FONIO DANS LES CANTINES SCOLAIRES À KOLDA
Le PAM, en partenariat avec l’inspection d’académie de Kolda (sud), expérimente le projet ‘’Initiative insertion professionnelle’’ (DIP) pour introduire le fonio dans sept établissements scolaires dudit département.
Kolda, 24 nov. (APS) – Le Programme alimentaire mondial (PAM), en partenariat avec l’inspection d’académie de Kolda (sud), expérimente le projet ‘’Initiative insertion professionnelle’’ (DIP) pour introduire le fonio dans sept établissements scolaires dudit département, dans le but d’améliorer les conditions d’apprentissages des élèves, à travers les cantines scolaires.
L’introduction de cette ‘’céréale nutritive pour accompagner les cantines scolaires dans l’alimentation des élèves, va contribuer à améliorer les conditions d’apprentissages de ces derniers et accroître leurs performances’’, a dit l’inspecteur d’académie de Kolda, Samba Diakité, ce jeudi, lors du lancement du projet.
William Diatta, le chef du PAM de la zone sud-est, précise que cette phase expérimentale va toucher sept des quatre-vingt-quatre écoles de la région de Kolda dans lesquelles intervient le PAM.
‘’Nous avons ciblé pour la phase expérimentale sept écoles du département de Kolda où le fonio va être introduit dans le programme des cantines scolaires’’, a-t-il déclaré.
Il a rappelé que le PAM intervient ‘’dans 84 écoles de la région’’. Il a souligné que ‘’l’objectif, c’est d’abord de mettre en connexion les acteurs qui interviennent dans la production et la transformation des céréales, à travers ce partenariat avec le projet +Initiative insertion professionnelle (…)’’.
L’introduction du fonio dans les établissements scolaires est un moyen de booster les performances des élèves, dont la grande majorité s’alimente à l’école, mais aussi de diversifier l’alimentation des élèves bénéficiaires du Programme alimentaire mondial, indique-t-on.
BUCAREST MAGNIFIE LA TRADITION DE DAKAR POUR UNE DIPLOMATIE MULTILATERALE ACTIVE
Le président de la Roumanie, Klaus Werner Iohannis, a salué jeudi à Diamniadio, dans le département de Rufisque la longue tradition de participation active du Sénégal à la diplomatie multilatérale.
Diamniadio, 24 nov (APS) – Le président de la Roumanie, Klaus Werner Iohannis, a salué jeudi à Diamniadio, dans le département de Rufisque la longue tradition de participation active du Sénégal à la diplomatie multilatérale.
« (…) Le Sénégal qui rassemble de manière heureuse la famille des pays, membres de Nations Unies, vient de confirmer une fois de plus, sa longue tradition, sa tradition importante, d’appui et de participation active de la diplomatie multilatérale » a estimé le chef de l’Etat de la Roumanie.
Il intervenait lors de la cérémonie d’inauguration par le Chef de l’Etat, Macky Sall, de la Maison des nations unies, construite dans la nouvelle ville de Diamniadio, non loin de la sphère ministérielle, Ousmane Tanor Dieng.
La cérémonie s’est déroulée en présence de la vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations unies, Amina J. Mohammed.
Le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, le président du Conseil économique, social et environnement, Abdoulaye Daouda Diallo, des membres du gouvernement sénégalais, des parlementaires et élus territoriaux ainsi que des notables ont aussi assisté à la cérémonie.
« Les défis communs avec lesquels, nous sommes confrontés peuvent être gérés de manière adéquate seulement par le multilatéralisme efficace. En ce sens il faut être impliqué pour les générations futures dans l’esprit de solidarité et de responsabilité communes », a déclaré M. Iohannis.
Le président roumain a estimé « qu’il faut appuyer l’ordre international basé sur des règles et le respect complet du droit international ».
«La Roumanie sera aux côtés de ses partenaires y compris ceux d’Afrique. Notre pays investit et contribue à la résilience institutionnelle africaine, au maintien de la paix et au renforcement des capacités institutionnelles des Etats Africains. L’identification de solutions durables et efficaces est la seule voie pour un développement durable. L’ONU joue un rôle central dans ce domaine », a-t-il souligné.
Pour sa part, le président sénégalais, Macky Sall a indiqué « tout le sens que cette Maison des nations unie symbolise entre l’ONU et le Sénégal ».
« Cela marque une fois l’attachement renouvelé de notre pays, aux nations unies qui incarnent l’idéal de paix, et l’aspiration des peuples à collaborer pour un monde meilleur. C’est tout le sens de l’édification de ce somptueux complexe qui conforte la longue tradition de coopération conviviale entre le Sénégal et l’ONU », a déclaré le président Sall.
LA CHERTÉ DES DENRÉES DE CONSOMMATION PRÉOCCUPENT LES DÉPUTES
La cherté des denrées de consommation courante, la modernisation des marchés et la compétitivité des entreprises sénégalaises au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ont dominé le débat parlementaire.
Dakar, 23 nov (APS) – La cherté des denrées de consommation courante, la modernisation des marchés et la compétitivité des entreprises sénégalaises au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ont dominé le débat parlementaire préalable à l’adoption du budget du ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises, jeudi, à Dakar.
Le budget 2024 de ce ministère s’élève à 24 milliards 58 millions mille 915 (24.058.001.915) francs CFA.
Lors du débat, les députés ont interpellé le ministre Abdou Karim Fofana sur la cherté des denrées de consommation courante et la modernisation des marchés en vue de la prévention des incendies.
Les députés ont également tenté d’attirer l’attention de M. Fofana sur la nécessité d’une assistance et d’un encadrement des entreprises sénégalaises en vue de leur compétitivité, dans la concurrence au sein de la ZLECAf.
Cette question a surtout préoccupé Ibrahima Diop, un élu de Wallu Sénégal, un groupe parlementaire dominé par le PDS (opposition). M. Diop a relevé les ‘’faiblesses structurelles’’ des économies des pays africains et a insisté sur la nécessité de ‘’préparer le secteur privé sénégalais’’ à la concurrence qu’exige l’émergence d’une zone de libre-échange africaine, afin qu’il puisse bénéficier des opportunités offertes.
Le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises a dit aux députés que lui-même et son collègue chargé des Finances et du Budget travaillaient de concert à un ‘’programme d’accompagnement et de mise à niveau des 325 entreprises [sénégalaises] ciblées, sur une période de cinq ans’’.
‘’Un arrêt des subventions des produits de grande consommation’’
Le but de ce programme est de permettre à ces entreprises d’‘’être compétitives sur le marché local et [international]’’, a ajouté Abdou Karim Fofana.
Le président de la commission des mines et de l’énergie de l’Assemblée nationale, Abass Fall, membre du groupe Yewwi Askan Wi (YAW), a proposé au ministre du Commerce de réfléchir à une collaboration de son ministère avec celui chargé du Pétrole et des Énergies, en vue d’une bonne politique de contenu local.
La notion de contenu local désigne le fait, pour les entreprises multinationales, comme celles opérant dans la nouvelle industrie pétrolière au Sénégal, d’intégrer des entreprises et de la main-d’œuvre locales dans leurs activités de production.
Le fait de travailler ensemble devrait permettre à ces deux ministères d’encourager la création de PME spécialisées dans les métiers pétroliers et gaziers, selon M. Fall.
Et ces départements rendraient ces PME compétitives par le simple fait de les aider tous les deux, a-t-il dit.
En ce qui concerne la cherté des denrées de consommation courante, le député Mohamed Ayib Daffé, membre de YAW, a fait part de ses ‘’inquiétudes’’ quant à la baisse de près de 100 milliards de francs CFA sur le budget du ministère du Commerce.
Cette baisse laisse présager, a-t-il dit, ‘’un arrêt des subventions des produits de grande consommation’’.
Sokhna Mbodj, une élue du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY), a invité les pouvoirs publics à travailler à la ‘’sincérité’’ des instruments de mesure en vue d’une vente correcte du carburant.
Elle a évoqué la nécessité de contrôler le volume des bonbonnes de gaz destinées à la consommation des ménages.
Sa collègue Sokhna Ba, du groupe YAW, a invité le ministre du Commerce à faire faire une évaluation des prix des denrées de consommation courante, à la suite du conseil présidentiel qui leur a été consacré, lequel avait permis au gouvernement de prendre 11 mesures.
Revoir la facturation de l’électricité
‘’L’inflation est mondiale. Nous ne vivons pas en vase clos. Le Sénégal fait face à des chocs exogènes qui se répercutent sur le pouvoir d’achat des Sénégalais’’, a signalé le président du groupe BBY, Abdou Mbow.
Bara Gaye, membre du groupe YAW, a demandé au ministre du Commerce et à ses collègues concernés de revoir la facturation de l’électricité, dont la récente hausse tarifaire inquiète plus d’un consommateur.
La conjoncture internationale est difficile et n’épargne aucun pays, a signalé Abdou Karim Fofana.
L’État a fourni des efforts qui ont permis d’arriver à une stabilité des prix de certains produits, a fait valoir M. Fofana.
Il a tenu à signaler que le gouvernement a fait des efforts sur le plan budgétaire en vue de la rénovation des marchés, dans le but de les moderniser et de réduire les risques d’incendie.
Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a réfuté l’idée selon laquelle une injonction faite à l’État par des institutions internationales, dont le Fonds monétaire international, serait à l’origine de la baisse de près de 100 milliards du budget du ministère du Commerce.
Le gouvernement n’a reçu de ses partenaires économiques et financiers aucun ordre visant à réduire les subventions faites par les pouvoirs publics au profit des ménages et des consommateurs, a soutenu M. Ba.
GRÈVE DE 48 HEURES DES TRAVAILLEURS DE LA JUSTICE
Les travailleurs de la justice affiliés au Sytjust ont décidé d’exécuter leur mot d’ordre de grève dont le préavis avait été déposé sur la table des autorités, le 19 octobre dernier.
Les travailleurs de la justice affiliés au Sytjust ont décidé d’exécuter leur mot d’ordre de grève dont le préavis avait été déposé sur la table des autorités, le 19 octobre dernier. «Le Sytjust a décidé d’observer une grève de 48 heures, à partir de demain (ce jeudi 23 novembre), pour s’insurger contre le dilatoire du ministre de la Fonction publique et contre le sabotage de la réforme du statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice», indique un communiqué du syndicat des acteurs judiciaires.
Les syndicalistes du secteur de la justice sont vent debout contre le ministre de la Fonction publique, qu’ils accusent de bloquer le reclassement des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel dans le corps des assistants des greffes et parquets. Le Sytjust s’insurge contre ce qu’il appelle une «dénaturation» des délibérations du gouvernement commise par des juristes du ministère de la Fonction publique. Pour les syndicalistes, ces derniers ont falsifié le projet de décret portant statut particulier des fonctionnaires de la justice.
Plusieurs rencontres liant les ministères de la Justice, de la Fonction publique et des représentants du Sytjust, ont été tenues pour tenter d’arrondir les angles. Elles n’ont pas eu l’effet escompté. Me Aïssata Tall Sall, ministre de la Justice avait reçu le secrétaire général du Sytjust et son chargé des revendications. Au cours des débats, elle avait promis de porter le combat de ces derniers auprès du gouvernement et du président de la République.
Du côté du département de la Fonction publique, l’on se défend crânement contre les accusations de blocage du reclassement des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel dans le corps des assistants des greffes et parquets. «Les travailleurs de la justice doivent aller faire une formation en 14 mois. Finalement, le séjour de formation a été réduit à 12 mois. Tout le monde l’a fait. Les acteurs de l’éducation et de la santé l’ont fait», avait avancé une source de WalfQuotidien.
NIT DOFF RENVOYÉ EN PRISON APRÈS 32 JOURS DE LIBERTÉ
Interpellé le 17 novembre dernier, Mor Talla Gueye alias Nit Doff retourne en prison. Après deux retours de Parquet, il a fait face, ce jeudi 23, au procureur de la République qui l’a inculpé avant de le placer sous mandat de dépôt.
Interpellé le 17 novembre dernier, Mor Talla Gueye alias Nit Doff retourne en prison. Après deux retours de Parquet, il a fait face, ce jeudi 23, au procureur de la République qui l’a inculpé avant de le placer sous mandat de dépôt.
Le maitre des poursuites reproche au rappeur une de ses sorties et a brandi les lourdes accusations qui suivent : « offense au chef de l’État, outrage envers les autorités et les dépositaires de la force publique, appel à l’insurrection, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à entraîner des troubles politiques graves ».
Ainsi, relâché 16 octobre dernier après que la chambre d’accusation de la cour D’appel de Dakar lui a accordé une liberté provisoire, Nitt Dof retourne en prison, après 32 jours de liberté.
ARCOP EN EXEMPLE DE LA LUTTE ANTI-CORRUPTION
Le Sénégal se distingue sur la scène internationale pour ses efforts en faveur de l'intégrité de la commande publique. Son projet phare ambitionne d'assurer une participation accrue des femmes aux marchés publics au moyen de réformes innovantes
Au Sénégal, le projet portant «accès des femmes à la commande publique» de l’Autorité de Régulation de la commande publique (ARCOP) a été retenu par le partenaire Open Contracting Parternship pour figurer parmi les dix propositions mondiales choisies, sur plus de 100 candidatures à travers le monde, à bénéficier de l’appui technique et financier du programme d’accélération d’impact Lift. L’objectif du projet est de concevoir des réformes et de mettre en œuvre des stratégies innovantes pour établir une meilleure collaboration dans les marchés publics en vue de s’assurer d’une inclusion équitable des femmes. Il s’agit aussi d’améliorer l’utilisation des données ouvertes pour gérer, suivre et faire progresser l’accès aux services publics et aux acquisitions.
Dix projets du Brésil, du Chili, de la Lituanie, des Philippines, du Sénégal, de la Thaïlande, de l’Ouganda, du Royaume-Uni et des États-Unis ont été sélectionnés pour créer des communautés justes, inclusives et plus vertes en faisant progresser les réformes de la commande publique dans le cadre du programme d’accélération d’impact de l’Open Contracting Partnership, le programme Lift.
Chaque année, les gouvernements mondiaux dépensent 13 000 milliards de dollars en commande publique. Les marchés publics sont essentiels pour assurer l’éducation publique, les transports, les soins de santé et pour lutter contre le changement climatique. Pourtant, les systèmes de commande publique défaillants ont exacerbé les inégalités et la corruption.
L’accélérateur d’impact Lift aide les équipes de l’administration publique et de la société civile à apporter un changement transformationnel bâtissant des communautés plus fortes pour des millions de personnes en réformant la commande publique grâce à de meilleures données, des processus ouverts et participatifs, et une assistance technique et financière.
«Nous sommes fiers de travailler auprès de visionnaires de première ligne qui souhaitent utiliser la commande publique comme levier pour atteindre des objectifs d’impact social plus larges», déclare Kathrin Frauscher, directrice exécutive adjointe de l’Open Contracting Partnership.
Les dix équipes de cette année ont été sélectionnées parmi plus de 150 propositions provenant de 70 pays, soit une augmentation de 50% par rapport au dernier cycle de candidatures. Le programme débutera par un atelier en septembre 2024. Chaque équipe reçoit jusqu’à 35 000 $ de soutien financier et 200 heures d’assistance technique personnalisée sur la gestion du changement, l’inclusion, les stratégies de commande publique ouverte, et bien plus encore.
Au cours des 18 prochains mois, l’Open Contracting Partnership soutiendra les équipes sélectionnées dans l’ouverture et l’amélioration de leurs systèmes de commande publique et dans le renforcement de leur capacité à atteindre leurs objectifs.
«Les solutions et les approches développées par ces équipes de réforme serviront d’inspiration et fourniront des conseils pratiques qui permettront à d’autres de mettre à l’échelle des pratiques de commande publique innovantes et efficaces», déclare Kaye Sklar, responsable principale du programme Lift de l’OCP.
Les équipes Lift précédentes ont eu recours à la commande publique ouverte pour relever des défis tels que la transparence et la responsabilité du gouvernement, l’accessibilité financière des médicaments et la gestion des secours en cas de catastrophe. Ils ont obtenu des résultats remarquables dans des pays asiatiques et dans certains États américains.
DÉBATS TENDUS EN FRANCE SUR LES RELATIONS FRANCO-AFRICAINES
Vives critiques de La France Insoumise sur la politique incarnée par Emmanuel Macron sur le continent africain. Les députés Panot et Le Gall ont notamment étrillé le "paternalisme" de l'Elysée et pointé les "interventions désastreuses" comme en Libye
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/11/2023
À l'Assemblée nationale mardi 21 novembre 2023, La France Insoumise (LFI) n'a pas mâché ses mots à l'occasion du débat sur les relations franco-africaines. Dénonçant depuis des années le "mépris" d'Emmanuel Macron et son "paternalisme", le groupe parlementaire a une nouvelle fois secoué la politique française sur le continent.
Interrogée par l'agence Anadolu avant les débats, Mathilde Panot a vivement critiqué l'attitude du président français, évoquant son fameux épisode au Burkina Faso. "Cela abîme la voix de la France à l'international", a fustigé la présidente du groupe LFI.
Lors de la séance, Arnaud Le Gall n'a pas mâché ses mots. Selon lui, "à l'Elysée, on n'a pas rompu avec le vieil imaginaire colonialiste". Le député a également dénoncé les "blagues condescendantes" d'Emmanuel Macron qui "ont laissé de mauvais souvenirs en Afrique".
Mathilde Panot est même allée plus loin dans ses accusations, évoquant le "deux poids deux mesures" de l'exécutif français qui "dénonce certains coups d'État et en adoube d'autres". Pour LFI, la politique de la France n'est que contradictions.
Le groupe d'opposition a également pointé du doigt les "interventions militaires désastreuses" comme en Libye, responsables selon Arnaud Le Gall de la déstabilisation du Sahel.
LFI entend ainsi pousser le gouvernement à modifier en profondeur sa relation avec les pays africains.
LE DÉNI FRANÇAIS FACE AU DÉCLIN DE SON INFLUENCE EN AFRIQUE
En prétendant que Paris n'est "absolument pas chassée d'Afrique", le ministre français délégué au Commerce extérieur Olivier Becht cherche à détourner le regard du Sahel souverainiste où les revers diplomatiques se sont multipliés ces dernières années
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/11/2023
Alors que le modèle français de partenariats avec l'Afrique suscite le débat en France, le ministre du Commerce Olivier Becht s'est livré à un exercice de déni selon l'éditorialiste Damien Glez. Interpellé sur l'érosion de la place de la France sur le continent, le ministre a catégoriquement nié tout déclin.
Pourtant, souligne Damien Glez dans sa chronique, cette posture relève davantage de "la méthode Coué" que de l'analyse lucide. En prétendant que la France n'est "absolument pas chassée d'Afrique", Olivier Becht cherche avant tout à "détourner le regard du Sahel souverainiste" où les revers diplomatiques se sont multipliés ces dernières années.
Plus qu'une réorientation assumée des partenariats, c'est un déni persistant que relève l'éditorialiste. En mettant l'accent sur sa visite économique au Nigeria plutôt que sur les crises politiques, le ministre esquive le cœur du problème selon Damien Glez: le rejet croissant de l'ingérence perçue de la France dans de nombreux pays africains.
Ce déni du déclin de l'influence politique s'accompagne d'un simple glissement vers le commerce, jugé plus consensuel. Mais comme le souligne la chronique, cela suffira-t-il à redorer durablement le blason de la France sur le continent, alors que sa parole y est de plus en plus contestée? Le gouvernement continue de faire mine de ne pas voir les faits.
SONKO REPREND DES FORCES DANS LA BATAILLE
Le maire de Ziguinchor lève temporairement sa grève de la faim. Il n'abdique pas face à sa situation, qui la prive pour l'instant de participer à la présidentielle, même avec le parrainage annoncé de Bassirou Diomaye Faye
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/11/2023
'opposant sénégalais Ousmane Sonko, emprisonné depuis juillet, a mis fin à sa grève de la faim entamée mi-octobre, ont annoncé jeudi deux responsables de son parti Pastef qui lui ont rendu visite en prison. Mais l'opposant reste dans une course contre-la-montre pour obtenir sa candidature à la présidentielle de 2024.
«Il a suspendu l'utilisation de cette arme pour l'instant», a déclaré à l'AFP Guy Marius Sagna, député et membre de Pastef, citant les propos de Sonko. Habib Sy, autre responsable du parti, a confirmé l'information sur sa page Facebook, précisant que Sonko «reprendra sa grève de la faim, au gré des contextes».
Les deux hommes ont assuré que l'opposant de 49 ans était «en excellente forme» et avait le moral. Pourtant, selon ses avocats, il avait dû être admis en réanimation fin octobre, dans un état «très faible», après avoir perdu connaissance.
Pour se présenter à la présidentielle, Ousmane Sonko doit obtenir le parrainage de députés ou d'élus locaux, étape indispensable selon le code électoral. Or la Cour suprême a récemment cassé un jugement qui lui permettait de se porter candidat, remettant en cause sa participation.
Pastef appelle désormais à parrainer également Bassirou Diomaye Faye, autre responsable du parti emprisonné. «Parrainer Diomaye, c'est parrainer Sonko», précise le parti sur les réseaux sociaux. Si Ousmane Sonko reste le «plan A», la formation politique tente par tous les moyens de le maintenir dans la course à la présidentielle.
REMETTRE LES ASSISES NATIONALES AU CENTRE DE LA PRÉSIDENTIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un séminaire citoyen d'experts et de militants veut souligner l'actualité des Assises et des recommandations de la CNRI face au péril démocratique. Leur esprit de consensus représente une boussole pour une meilleure gouvernance
À trois mois de l'élection présidentielle sénégalaise de février 2024, la société civile s'empare des Assises nationales de 2009 et des conclusions de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) pour alimenter le débat politique, dans un contexte national tendu marqué par des entraves à la liberté, la répression des voix dissidentes, les arrestations de militants, le refus d’exécution des décisions de justice.
C'est l'objet du séminaire citoyen d’une journée organisé ce samedi 25 novembre 2024 dans les locaux de l’éditeur L’Harmattan, à l’entrée de la VDN à Dakar par le site d’information SenePlus, les organisations de la société civile Sursaut Citoyen et Demain Sénégal. Ces acteurs entendent notamment mettre en lumière les conclusions issues d'un processus participatif et consensuel qui a réuni de manière tout à fait historique l'ensemble des forces vives du pays.
Au programme, des sessions animées par d'éminentes personnalités telles que l'ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum, la juge Dior Fall Sow, l’économiste Jean-Louis Corréa, l’universitaire Abdoulaye Dieye et le leader de la société civile Moussa Mbaye. Il s'agira d'analyser en profondeur la méthodologie, les approches et le contenu des Assises et du travail remarquable de la CNRI, afin d'en diffuser une compréhension commune au sein des forces vives de la société.
Cette initiative se propose ainsi de réactiver l'esprit et la lettre des Assises face aux défis actuels de l'État de droit, en fournissant aux citoyens des éléments permettant d'exiger des engagements concrets des prétendants à la magistrature suprême sur ces questions cruciales.
Au-delà de la présidentielle à venir, les organisateurs du séminaire entendent promouvoir dans la durée, les valeurs démocratiques de consultation, de participation et de redevabilité mises en avant par cet acquis majeur du débat national sénégalais.
En un mot, il s’agit de mettre la démocratie participative au centre de la gouvernance au Sénégal. Certainement le meilleur moyen pour sortir le pays d’un hyperprésidentialisme décrié depuis plus de six décennies par de bien nombreux acteurs de la vie publique.