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24 mai 2025
DES NOUVELLES DE SONKO ET DE PAPE ALÉ NIANG
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a fait face à la presse ce lundi pour revenir sur les questions brûlantes de l’heure. Ismaïla Madior Fall a abordé l’affaire Juan Branco, la gréve de la faim des prisonniers et l’attaque d’un bus à Yarakh
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, a fait face à la presse ce lundi pour revenir sur les questions brûlantes de l’heure. Ismaïla Madior Fall a ainsi abordé plusieurs points, dont l’affaire Juan Branco, la gréve de la faim des prisonniers et l’attaque d’un bus à Yarakh.
Pour le cas Ousmane Sonko, inculpé et placé sous mandat de dépôt lundi dernier, le Garde des Sceaux a confirmé qu’il est à l’hôpital Principal de Dakar où il reçoit ses soins.
Il a, tout de même, tenu à démentir ce qu’il considère comme une « vague de manipulations », affirmant que « d’après le rapport de l’administration pénitentiaire, Ousmane Sonko a pris son petit-déjeuner le samedi matin. Il a été admis par la suite à l’hôpital et d’après le médecin, il a un mieux-être. Il va mieux ».
Pour le journaliste Pape Alé Niang, le ministre de la Justice révèle qu’il « continue d’observer sa grève de la faim totale, refusant les soins des spécialistes ». Il a rappelé, face aux journalistes, que le patron de Dakarmatin « est multirécidiviste et est sous contrôle judiciaire. C’est ce qui explique son arrestation ».Interpellé sur la grève de la faim des détenus, il a souligné qu' »ils étaient autour de 300 toutes les prisons confondues. Mais aujourd’hui, 2/3 des détenus ont abandonné la grève de la faim ».
Ismaïla Madior Fall a, par ailleurs, indiqué que Maîtres Juan Branco et Babacar Ndiaye ont bénéficié d’une liberté provisoire, ce lundi. Il ajoute que l’avocat franco-espagnol est immédiatement expulsé du territoire sénégalais tandis que son confrère est mis sous contrôle judiciaire suite à son arrestation samedi dernier pour recel de malfaiteur.
AUCUN DÉPLOIEMENT MILITAIRE AU NIGER APRÈS L'EXPIRATION DE L'ULTIMATUM OUEST-AFRICAIN
Une intervention militaire immédiate pour rétablir le président Mohamed Bazoum n'est pas envisagée à ce stade, selon une source proche de la Cedeao.Un sommet des dirigeants de ses pays membres aura lieu dans "les prochains jours" pour en décider
Aucun déploiement de troupe n'était observé lundi matin au Niger, où le calme régnait dans la capitale, au lendemain de l'expiration d'un ultimatum ouest-africain exigeant le retour à l'ordre constitutionnel après un coup d'Etat, sous peine d'usage de "la force".
Si les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont dessiné les "contours" d'une éventuelle intervention armée au Niger, celle-ci n'a pas été automatiquement déclenchée à l'issue de l'ultimatum qui s'est achevé dimanche à 22H00 GMT.
Une intervention militaire immédiate pour rétablir le président Mohamed Bazoum n'est pas envisagée à ce stade, selon une source proche de la Cedeao.Un sommet des dirigeants de ses pays membres aura lieu dans "les prochains jours" pour en décider, a-t-elle ajouté.
En dépit d'une fin de non-recevoir des auteurs du coup d'Etat à ce jour, la voie du dialogue semble donc être toujours sur la table.
L'armée malienne a de son côté annoncé lundi l'envoi à Niamey d'une délégation officielle conjointe Mali/Burkina Faso, pour "témoigner de la solidarité des deux pays au peuple frère du Niger" avec les auteurs du coup d'Etat.
Le Burkina et le Mali, voisins du Niger, gouvernés eux aussi par des militaires et également confrontés à la violence des groupes jihadistes, ont souligné ces derniers jours qu'une intervention armée serait "une déclaration de guerre" à leurs deux pays.
Dimanche soir, peu avant la fin de l'ultimatum adressé une semaine plus tôt par la Cedeao, les militaires nigériens ont annoncé fermer l'espace aérien du pays "jusqu'à nouvel ordre".
Ils ont invoqué une "menace d'intervention qui se précise à partir des pays voisins" en assurant que "toute tentative de violation de l'espace aérien" entraînera "une riposte énergique et instantanée".
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, l'organe des militaires au pouvoir) a également affirmé qu'un "pré-déploiement pour la préparation de l'intervention a été faite dans deux pays d'Afrique centrale", sans préciser lesquels et ajoutant: "Tout Etat impliqué sera considéré comme cobelligérant".
Le CNSP s'en est une nouvelle fois pris à la France sans la nommer, mettant en garde la Cedeao, qu'il juge "à la solde" d'une "puissance étrangère, contre toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger, ainsi que les conséquences désastreuses de cette aventure militaire sur la sécurité de notre sous-région".
- Calme à Niamey -
D'autres voix africaines se sont exprimées ces derniers jours contre toute intervention militaire.Les sénateurs du Nigeria, poids lourd de la Cedeao, ont appelé à renforcer "l'option politique et diplomatique", et l'Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur dans le Sahel, a estimé par la voix de son président Abdelmadjid Tebboune qu'une intervention serait une "menace directe" contre son pays.
Et lundi, le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a dit "espérer" que l'ultimatum de la Cedeao allait être "prolongé". "Il n'est pas dit qu'on ne trouvera pas une solution qui ne soit pas la guerre", a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien La Stampa.
Lundi matin, Niamey s'est réveillé dans le calme au lendemain d'une démonstration de force de quelque 30.000 partisans des militaires qui se sont rassemblés dans le plus grand stade du Niger situé dans la capitale.
Des drapeaux du Niger, mais aussi du Burkina voisin ou de la Russie, y ont été brandis, la France et la Cedeao huées, des membres du CNSP venus sur place acclamés par la foule.
Le général Mohamed Toumba, numéro trois du CNSP, a pris la parole pour dénoncer ceux "qui sont tapis dans l'ombre" et "en train de manigancer la subversion" contre "la marche en avant du Niger".
Le président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet est toujours retenu prisonnier depuis.
Dimanche, la ministre des Mines, Ousseini Hadizatou, a été remise en liberté "pour des raisons médicales", a affirmé lundi un membre de son entourage.Mais selon une source proche du parti du président déchu, "toutes les autres personnalités, ministres et responsables politiques arrêtés sont toujours détenus".
Le coup d'Etat qui a renversé le président Bazoum, allié privilégié de la France et des Etats-unis qui y déploient respectivement 1.500 et 1.100 soldats dans la lutte contre les jihadistes armés qui minent le Niger et la région, a été fermement condamné dans la plupart des pays d'Afrique et ailleurs dans le monde.
La France, ancienne puissance coloniale en Afrique de l'Ouest, de plus en plus en plus vilipendée par les partisans des militaires ayant pris le pouvoir à Niamey, Bamako et Ouagadougou, a martelé ce week-end son soutien aux efforts de la Cedeao pour faire échouer la "tentative de putsch" au Niger.
LA PROPOSITION DU KENYA D'INTERVENIR EN HAÏTI SUSCITE DES DOUTES
Les interventions étrangères en Haïti au XXe siècle ont laissé des cicatrices indélébiles. Les missions des Nations Unies de 2004 à 2017 ont été entachées d'allégations d'abus sexuels et d'une épidémie de choléra causée par une négligence
Face à l'escalade de la violence des gangs en Haïti, le Kenya a proposé de diriger une force policière internationale pour combattre ce fléau. Cependant, cette offre est accueillie avec scepticisme par de nombreux Haïtiens, échaudés par les conséquences désastreuses des interventions étrangères passées.
Des décennies auparavant, les forces étrangères en Haïti étaient associées à des abus sexuels et à une épidémie de choléra dévastatrice. Florence Casimir, enseignante en école primaire, reconnaît que bien que ces interventions aient nui à Haïti, elles ne peuvent être comparées à la brutalité des gangs actuels qui kidnappent des élèves et demandent des rançons exorbitantes. Pour elle, le peuple haïtien, bien que réticent, n'a guère d'autres options.
L'intérêt du Kenya à intervenir survient dans un contexte tendu. Récemment, la police kényane a été critiquée pour sa répression violente des manifestants à Nairobi. De plus, alors que les États-Unis louent l'initiative kényane en Haïti, ils ont ouvertement mis en garde les policiers kényans contre des abus violents. Malgré cela, 1 000 de ces policiers pourraient se rendre en Haïti.
Le Premier Ministre haïtien, Ariel Henry, avait précédemment sollicité une intervention armée internationale pour lutter contre ces gangs. Cependant, les tentatives pour établir une telle force ont rencontré de nombreux obstacles, notamment en raison des controverses entourant les missions de maintien de la paix passées. La situation s'est tellement détériorée que des groupes armés contrôlent aujourd'hui près de 80 % de la capitale haïtienne.
Les États-Unis envisagent de présenter une résolution à l'ONU pour autoriser cette mission policière dirigée par le Kenya. Cependant, contrairement aux missions précédentes, ce ne serait pas une force de l'ONU.
Les interventions étrangères en Haïti au XXe siècle ont laissé des cicatrices indélébiles. Les missions des Nations Unies de 2004 à 2017 ont été entachées d'allégations d'abus sexuels et d'une épidémie de choléra causée par une négligence.
Valdo Cenè, un vendeur de gaz, exprime le sentiment de nombreux Haïtiens : "L'introduction de forces internationales pourrait signifier la répétition de notre histoire."
Des groupes de surveillance des droits de l'homme mettent également en garde contre le risque d'exportation des abus policiers du Kenya. La police kényane a été accusée de nombreuses exactions, notamment de meurtres.
Louis-Henri Mars, dirigeant d'une organisation haïtienne de maintien de la paix, souligne l'importance d'une telle intervention pour stabiliser Haïti, mais espère qu'elle ne sera que temporaire. Pour lui, Haïti doit se doter d'une force de police stable et fiable, tout en offrant des voies de justice réparatrice.
D'autres, comme Jerthro Antoine, attendent impatiemment l'intervention kényane. Évoquant la situation déplorable de son pays, il déclare : "Le peuple haïtien en a besoin, nous avons besoin de revivre."
L'avenir dira si cette intervention sera la solution tant attendue ou si elle ne fera que reproduire les erreurs du passé.
VERS L'EXPULSION DE JUAN BRANCO
L'avocat franco-espagnol de Sonko, inculpé et écroué dimanche à Dakar, a été placé lundi sous contrôle judiciaire et est en passe d'être expulsé vers la France, selon l'un de ses avocats et un haut responsable au ministère de la Justice
Me Branco, venu au Sénégal participer à la défense de l'opposant Ousmane Sonko, avait ensuite été arrêté en Mauritanie après plusieurs jours de recherches, et remis aux autorités sénégalaises. "Il a été extrait de prison ce matin et présenté au juge qui lui a signifié son placement sous contrôle judiciaire", ont déclaré à l'AFP Mes Robin Binsard et Yassine Bouzrou, ses avocats à Paris. "Il est dans un poste de police en vue d'être conduit à l'aéroport. Il est épuisé mais soulagé d'être remis en liberté", a ajouté Me Binsard. L'information a été confirmée par une source haut placée du ministère de la Justice.
M. Branco avait été inculpé dimanche pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles et actes et manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, selon ses avocats. L'avocat franco-espagnol s'est fait un nom au Sénégal en prenant part à la défense d'Ousmane Sonko, opposant engagé depuis 2021 dans un bras de fer avec le pouvoir et la justice qui a donné lieu à plusieurs épisodes de violences meurtrières. Il a particulièrement suscité l'attention en annonçant une plainte en France et une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président Macky Sall pour "crimes contre l'humanité" en juin, alors que le pays venait de connaître ses pires troubles depuis des années.
Après son entrée sur le territoire du Sénégal, il est apparu aux côtés des avocats sénégalais de M. Sonko. Il est visé depuis mi-juillet par une enquête de la justice sénégalaise qui a annoncé la délivrance d'un mandat d'arrêt.
En France, Juan Branco avait connu un succès de librairie avec un pamphlet hostile au président Emmanuel Macron, "Crépuscule".
par Babacar Justin Ndiaye
LA FRANCE EST-ELLE MEMBRE DE LA CEDEAO ?
L’Élysée et le Quai d’Orsay sont tellement ulcérés par le putsch de Niamey que Macron et Colonna ne se satisfont plus de tirer les ficelles grosses comme des câbles
Point d’apologie du coup d’État ! En revanche, un dur réquisitoire s’impose contre les agissements et les arguments de la France. Propos et gestes de Paris très hostiles à la Junte du Niger qui, en principe et au regard de son manque de légitimité, est aussi affreuse ou vilaine que ses copies conformes ou lithographies du Burkina et de Birmanie.
L’Élysée et le Quai d’Orsay sont tellement ulcérés par le putsch de Niamey que Macron et Colonna ne se satisfont plus de tirer les ficelles grosses comme des câbles. Le Président français et son Ministre des Affaires Étrangères actionnent, sans gêne, les catapultes (comme sur un porte-avions) qui projettent les contingents de la CEDEAO en territoire nigérien.
Le mur de l’hérésie est allègrement franchi avec les manœuvres qui ont abouti à l’invitation du Général Mahamat Déby au sommet d’Abuja. Si l’humour convenait dans l’antichambre de l’enfer imminent et au seuil du chaos certain, on pourrait insinuer et même dire que la France et le Tchad sont respectivement les seizième et dix-septième États membres de la CEDEAO.
Hélas, l’impact fâcheux et l’effet désastreux des influences de la France sont d’ores et déjà perceptibles dans les craquements et les fractures sonores au sein de la CEDEAO. Le Mali, le Burkina et la Guinée- Conakry se cabrent contre l’option militaire et s’apprêtent à rompre les amarres avec le bloc ouest-africain. A contrario, l’Union Européenne (UE) accorde solidement ses violons à propos du Niger. Dommage pour les Africains : éternels divisés et éternels dominés !
Au chapitre des arguments relatifs au coup d’État du Général Tchani, la France nage dans un bassin d’incohérences et d’inconséquences. En avril 2021, le Président Emmanuel Macron se déplace à Ndjaména, pour assister et/ou installer le Général Mahamat Idriss Déby, chef de la DGSSIE (Garde présidentielle), à la tête de l’État et de la Transition du Tchad. En août 2023, l’Élysée mobilise la CEDEAO et la communauté internationale contre le Commandant de la Garde présidentielle du Niger.
Pourtant, l’un et l’autre – Déby comme Tchani, ont enjambé le Président de l’Assemblée nationale, enjambé le Premier ministre, enjambé le Ministre de la Défense et contourné le chef d’État-major, pour prendre le contrôle du pays. Dans quel pays normal, le chef de la Garde présidentielle remplace automatiquement le chef de l’État après la mort ou l’empêchement de ce dernier ? Réponse : le Tchad. Avec le soutien actif de la France. Le Général Diendéré, chef du défunt RSP de Blaise Compaoré n’a pas eu cette chance. Il est en prison.
En Afrique de l’Ouest, le « deux poids, deux mesures » de Paris est davantage illustré par le putsch du Colonel Doumbouya. La France condamne mollement mais coopère fructueusement. En Guinée, la Première Dame est une gendarme française. Ah, si le Général Tchani avait une conjointe française ! Le 14 juillet dernier, l’Ambassadeur de France à Conakry, Son Excellence Marc Fonbaustier, a prononcé un discours lyrique devant le Premier ministre guinéen. Même feu Sékou Touré qui humilia Charles de Gaulle en septembre 1958, y a reçu une dose d’éloges. Bref l’ordre constitutionnel et la légitimité sont les cadets des soucis de la France en Afrique.
Cependant, ce qui inquiète au sujet de la crise nigérienne, ce sont les arguments juridico-agressifs exprimés par des voix autorisées dans l’Hexagone. En effet, le gouvernement français trouve que la Junte du Général Tchani est illégitime pour exiger la fin de la coopération militaire et le départ des 1 500 soldats français.
L’argument est très faible quand on sait que l’Opération SERVAL (mère de l’opération BARKHANE) a été déclenchée en 2013, à la demande et sur la base d’un document signé par un Président non élu, en l’occurrence, Dioncounda Traoré, installé à la tête d’une Transition elle-même issue des entrailles du coup d’État du Capitaine Sanogo, tombeur du Président légitime ATT en mars 2012. À cette époque, l’Ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, se rendait souvent à Kati pour discuter avec le Capitaine et non moins putschiste Sanogo
Un document au demeurant antidaté et trafiqué par les conseillers de François Hollande, d’après le journal français « Le Monde ». Il s’y ajoute que c’est un autre Président malien (non encore élu), le Colonel Assimi Goïta qui a exigé et obtenu les départs successifs de BARKHANE et de la MINUSMA. Sans accrocs. La leçon de Mirabeau est encore fixée dans nos têtes d’anciens élèves de l’École coloniale : « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence ».
Si l’armée française refuse de quitter le Niger, elle se transformera de facto en une force d’occupation voire de colonisation. Ce qui va réveiller le sinistre souvenir du Général Gallieni à Madagascar ou celui du Colonel Dodds au Dahomey. Le Niger aura alors les allures et les couleurs d’une Nouvelle Calédonie du Sahel. Et Macron pourra y nommer le Général De Saint-Quentin ou le Général Gomart comme Proconsul de la France . À l’instar de ce que fut le Général américain Mac Arthur dans le Pacifique-Japon.
En vérité, la France veut, à fois, pousser le Général Tchani à la faute et trouver le prétexte pour entrer en guerre, en apportant une logistique décisive aux soldats de la CEDEAO. Car, tant que l’armée nigérienne n’est pas balayée de l’Aéroport de Niamey, les troupes de la CEDEAO seront sérieusement confrontées à l’immensité du territoire du Niger et aux obstacles de l’atterrissage ou du posé d’assaut. Du reste, les axes terrestres les plus proches et les plus rectilignes en direction de la capitale passent par le Burkina et le Mali, deux pays solidaires de la Junte.
En conclusion, les observateurs, analystes et journalistes des pays membres de la CEDEAO sont tristes d’entendre les radios étrangères s’appesantir joyeusement sur le mandat robuste octroyé aux contingents ouest-africains mobilisés.
Encore hélas ! Rappelons qu’en trente ans de déploiement, la MONUC/MONUSCO n’a jamais reçu de mandats robustes de l’ONU ; car les soldats péruviens, pakistanais et népalais ne sont pas prêts à mourir pour la paix au Congo. Même chose pour la MINUSMA dépourvue de mandats robustes durant ses dix ans de présence au Mali. Mais pour aller abattre des camarades nigériens issus des mêmes promotions, des militaires africains sont vite munis de mandats robustes.
ARRESTATION «MUSCLEE» DE ME BABACAR NDIAYE DE PASTEF
L’ordre des avocats exprime sa stupéfaction et exige sa libération sans délai
Me Babacar Ndiaye de Pastef ne sera pas seul dans son face-à-face avec la justice. Ses confrères se sont déjà constitués en boucliers autour de la robe noire. Dans un communiqué rendu public hier, le Conseil de l’Ordre des avocats lui a manifesté son soutien total; non sans exiger sa libération sans délai.
Après avoir dissout le Pastef, le pouvoir s’est orienté dans une purge des partisans d’Ousmane Sonko pour différentes raisons. Pour la plupart, ils sont poursuivis pour appel à l’insurrection, et actes de manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique.
Mais pour Me Babacar Ndiaye, c’est tout à fait autre chose. Le militant de Pastef et conseil d’Ousmane Sonko a été arrêté vendredi dernier par la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar parce que suspecté d'avoir participé à l'évasion de son collègue français Juan Branco qui était entré dans le pays en cachette en trompant la vigilance des gardes frontaliers du côté de la Gambie. Me Ndiaye est ainsi placé en garde-à-vue sur instruction du Procureur Général pour recel de malfaiteurs.
Mais le Conseil de l'Ordre des Avocats du Sénégal ne l’entend pas de cette oreille. Dans un communiqué signé par son Secrétaire général, il exprime sa stupéfaction suite à cette interpellation en violation des règles de procédure. Dans la note, il est écrit que cette arrestation, intervenue à la suite d'une simple lettre d'information du Procureur Général reçue le même jour par leBâtonnier, est une violation flagrante de l'article 6 du Règlement N°05 de l’UEMOA sur l’harmonisation des règles de la profession d'avocat dans l'espace, qui prescrit la consultation préalable du Bâtonnier avant toute poursuite, arrestation ou détention. «Maître Babacar NDIAYE a été nuitamment appréhendé dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, où il se trouvait dans le cadre de l'exercice de ses fonctions», déplore l’ordre des avocats. Qui fustige dans la foulée le fait que Me Ndiaye ait été violemment interpellé, les mains menottées dans le dos, avant d’être acheminé manu militari à la Sûreté urbaine, où, jeté au violon, il est gardé à vue depuis lors, toujours sur instruction du Procureur Général.
Selon le Conseil de l’ordre des avocats, le Parquet Général ne saurait, suivant les intérêts du moment, s'arroger la liberté d'une interprétation erronée des textes ou celle de les ignorer pour quelque motif que ce soit. Face à ces graves dérives et n'ignorant pas que les avocats ne sont pas au-dessus des lois, l’Ordre des Avocats du Sénégal appelle au respect scrupuleux par les pouvoirs publics des droits et libertés accordés par la loi et à la cessation de toute entrave à l'exercice de la profession d'avocat au Sénégal.
Il dénonce et condamne avec la plus grande fermeté la violation des règles de procédure définies par la loi, ainsi que le caractère inopportun, arbitraire, volontairement humiliant et dégradant des conditions d'arrestation et de détention de Maître Babacar NDIAYE.
L'Ordre des Avocats du Sénégal réclame aussi la cessation immédiate des poursuites initiées contre Maître Babacar NDIAYE et exige sa libération sans délai. Il dit se réserver en définitive le droit de donner toutes suites appropriées au maintien des poursuites entreprises par le Procureur Général contre Maître Babacar NDIAYE etinvite tous les avocats du Sénégal à rester mobilisés pour la défense de la défense.
LE DIAGNOSTIC DE DR FARBA LAMINE SALL
Faiblesse de la surveillance et absence de médecins aux jours féries, coût élève des soins, absence de médicaments…
L’association sénégalaise des administrateurs des services de santé (Asass) a organisé un panel sur la performance dans les établissements publics de santé. Il s’agit de poser un regard critique sur les performances des structures sanitaires.
L’Etat du Sénégal avait initié une réforme hospitalière en 1998 afin que les structures soient plus performantes. 25 ans après, les mêmes maux demeurent dans les hôpitaux. D’où le panel de l’association sénégalaise des administrateurs des services de santé pour échanger sur la question. Expert à l’Organisation mondiale de la Santé, (Oms), Dr Farba Lamine Sall a fait une présentation sur la problématique de la performance des établissements publics de santé : enjeux et perspectives. Le constat est qu’il y a une persistance des récriminations des populations par rapport aux difficultés d’accès. «Il y a une mauvaise condition d’accueil et de prise en charge des urgences, particulièrement en dehors des heures de travail et des jours fériés à cause de l’absence de médecins. On ne trouve pas de médecins dans les structures sanitaires en jour férié et c’est grave», regrette Dr Farba Lamine Sall qui dénonce le manque de médicaments et le poids des ordonnances dans les hôpitaux. «On note une faiblesse des surveillances en dehors des heures de travail et des jours fériés, mais aussi l’absence d’empathie, de communication des prestataires et de l’administration de l’hôpital, le coût élevé des soins, l’insalubrité des chambres et des toilettes», dit-il.
Un autre aspect qui inquiète l’expert de l’Oms est la plainte quasi continue des professionnels de santé par rapport à leurs conditions de travail et leur traitement. Une insatisfaction doublée d’une incompréhension des politiques, relève l’expert.
Hormis ces insuffisances, selon lui, il y a des enjeux à prendre en considération comme la réduction du coût de la santé pour les populations. «Il faut réduire les évacuations sanitaires vers l’extérieur car cela nous coûte énormément d’argent. Nous devons capturer la demande solvable par l’hôpital public au risque de la voir s’orienter vers le privé, sinon les hôpitaux risquent de rester avec les patients qui ne peuvent pas payer», prône Dr Sall. Il préconise la systématisation de l’audit de la qualité des soins y compris celui des décès. «Il faut obtenir de la direction générale des établissements de santé un rapport annuel sur l’état de l’hôpital au Sénégal», soutient-il. En ce qui concerne les perspectives, Dr Farba Lamine Sall suggère l’institution d’une gestion rigoureuse et transparente de la file d’attente en consultation et asseoir une organisation qui limite le temps d’attente.
PR BARA NDIAYE : «LES HOPITAUX FONCTIONNENT AVEC UNE SUBVENTION DE L’ETAT QUI EST MODIQUE»
Pour sa part, le doyen de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Ucad, Pr Bara Ndiaye, estime que depuis la réforme de 1998, les hôpitaux sont devenus plus performants. Selon lui, la performance est une dynamique qu’il faut renforcer car les patients sont exigeants. «Les hôpitaux du Sénégal fonctionnent certes, avec des difficultés, mais il y a des efforts qui ont été faits pour aller dans le sens de l’amélioration de la qualité des soins et de la gouvernance. On peut parfaire pour être plus performant», indiquie-t-il. Le problème, selon lui, c’est d’abord le manque de moyens. «Les hôpitaux fonctionnent avec une subvention de l’Etat qui est modique par rapport aux besoins. L’essentiel des ressources des hôpitaux proviennent des prestations qui sont faites. La subvention de l’Etat devrait être revue à la hausse pour satisfaire les besoins des patients», soutient-il. A en croire Pr Bara Ndiaye, les structures sanitaires disposent de moyens qui ne sont pas utilisés à bon escient. « Si on dispose de contrat qui lie l’Etat et les hôpitaux avec l’obligation de mettre à leur disposition des moyens matériels, financiers et des ressources humaines, on pourrait évaluer les objectifs qu’on leur a assignés», indique-t-il.
MOUSSA SAM DAFF, PRESIDENT DE L’ASASS : «Ce qu’un patient vient chercher à l’hôpital, c’est d’être soulagé»
«Nous parlons de la problématique de la performance dans les établissements publics de santé parce que nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt le président de la République qui est revenu à trois reprises sur la question, lors des réunions du conseil des ministres», a précisé d’emblée le président de l’Asass, Moussa Sam Daff. A cet effet, il était nécessaire, à ses yeux, audelà de ce que la tutelle, de discuter sur la performance. «C’est une sorte de diagnostic pour voir les points à améliorer et dégager les pistes de solution afin réduire les écarts entre la qualité perçue par les usagers et ce que l’on est en train de faire», ajoute M. Daff. Le président de l’Asass, par ailleurs Directeur de l’hôpital Dalal Jamm, souligne que la question de la performance est multidimensionnelle à savoir le leadership, l’accueil, la qualité des soins et le financement. «C’est à nous de voir où se trouve le problème. Cette activité vient à son heure. Nous nous sommes mis à la place du patient. Cela va nous permettre de voir les failles de nos structures hospitalières et y apporter des solutions», dit-il. Revenant sur la réforme hospitalière, M. Daff estime que 25 ans après, elle a produit beaucoup de résultats positifs même s’il reste du chemin à faire. «Beaucoup de personnes pensent qu’il faut réformer, mais on doit réformer quelque chose qui arrive à son terme et qui a montré ses limites. Aujourd’hui, il faut appliquer la réforme dans toute sa rigueur pour avoir une gestion centrée sur le patient. Il faut que la réforme aille jusqu’à son terme. Il y a des éléments de la réforme qui ne sont pas mis en œuvre et il faut avoir le courage d’y aller parce que les réformes parfois sont impopulaires», affirme-t-il. M. Daff révèle que depuis la réforme hospitalière, les ressources dans le plan d’investissement sectoriel ont connu une hausse considérable. «Il faudrait voir pourquoi l’usager n’est pas satisfait malgré tous les investissements. Nous avons revisité la question de la maintenance hospitalière, les draps, la salubrité, l’hygiène et l’accueil. Car ce qu’un patient vient chercher à l’hôpital, c’est d’être soulagé. D’avoir un interlocuteur, être respecté et pris en charge de la manière la plus correcte tout en gardant sa dignité. Donc, cela doit être dans la tête du Directeur mais aussi du conseil d’administration et des services», souligne M. Daff
JUAN BRANCO, KHALIFA SALL ET KARIM WADE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
Les parutions de ce jundi 7 août 2023 commentent l’emprisonnement à Dakar de l’avocat français Juan Branco, la possibilité donnée par les députés à Khalifa Sall et à Karim d’être candidats à l’élection présidentielle de 2024
Dakar, 7 août (APS) – Les quotidiens parvenus lundi à l’APS commentent l’emprisonnement à Dakar de l’avocat français Juan Branco, la possibilité donnée par les députés à Khalifa Sall et à Karim d’être candidats à l’élection présidentielle de 2024 et le choix du candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à ce scrutin.
Me Branco, conseil de l’opposant Ousmane Sonko visé par un mandat d’arrêt international émis par la justice sénégalaise, a été arrêté en Mauritanie et conduit à la prison de Rebeuss, à Dakar, après avoir été auditionné par la Division des investigations criminelles du Sénégal.
Le parquet de Dakar l’accuse d’appel à l’insurrection, de diffusion de fausses nouvelles, d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles graves.
L’avocat ayant séjourné à Dakar, dimanche 30 juillet, malgré le mandat d’arrêt émis à son encontre, ‘’a voulu jouer au guérilléro d’opérette’’, commente Le Quotidien, affirmant que ‘’les cris d’indignation de certains se font nombreux en France’’, où on aurait réclamé sa libération.
À la prison de Rebeuss, ‘’Juan Branco a refusé la nourriture et l’assistance d’un avocat’’, lit-on dans le même journal.
‘’Le procureur corse le dossier’’ de Juan Branco
Selon L’Observateur, les maires des Parcelles Assainies et de Sangalkam (ouest) auraient été poursuivis en justice pour l’avoir aidé à séjourner ‘’clandestinement’’ au Sénégal.
Babacar Ndiaye, un avocat sénégalais, a été arrêté pour le délit présumé de recel de malfaiteur. Il lui est reproché, selon L’Observateur, d’‘’avoir aidé, assisté et hébergé’’ son confrère français, qui ‘’s’est introduit clandestinement dans le pays, à se soustraire à l’action de la justice’’.
‘’Il a poussé la provocation jusqu’à entrer dans notre pays de manière clandestine en violant les règles d’entrée et de séjour des étrangers au Sénégal […] L’État du Sénégal doit prendre ses responsabilités. Qu’il ne se laisse aucunement intimider. C’est une question de souveraineté nationale’’, rapporte Bes Bi Le Jour en citant l’opposant et ancien député Thierno Bocoum.
Une nouvelle procédure a été ouverte par le parquet de Dakar à l’encontre de Juan Branco, selon Libération. Il est accusé aussi d’outrage à magistrat, de discrédit sur une décision juridictionnelle et d’outrage aux institutions judiciaires, note le même journal.
Le Soleil confirme l’existence de ces nouvelles charges en affirmant que ‘’le procureur corse le dossier’’ de Me Branco, lequel est également accusé d’entrée et de séjour irréguliers au Sénégal.
‘’Khalifa Sall et Karim Wade éligibles’’, titre le même journal, après que les députés ont adopté une modification du Code électoral permettant à ces deux personnalités privées de leurs droits civiques, en raison de condamnations à des peines de prison, de recouvrer leurs droits civiques.
‘’C’est acté. Khalifa Sall, leader de la coalition Taxawu Senegaal, et Karim Wade, du Parti démocratique sénégalais, ont obtenu leur ticket pour participer à l’élection présidentielle de février 2024’’, observe Le Soleil.
Vers une recomposition de l’espace politique
Après la modification du Code électoral, ‘’le placement sous mandat de dépôt d’Ousmane Sonko et la dissolution de sa formation politique, l’espace politique va certainement subir une recomposition, avec le retour de Karim Wade et de Khalifa Sall sur la scène politique’’, écrit WalfQuotidien.
Il ne reste que la promulgation de la loi votée par les députés pour permettre à l’ancien maire de Dakar et à Karim Wade de présenter leur candidature à l’élection présidentielle, note EnQuête.
‘’Les deux K (Khalifa Sall et Karim Wade) sont toujours coupables, selon la justice, mais présidentiables’’, commente Tribune, ajoutant que les députés ont adopté en même temps l’article L.57 du Code électoral ‘’pour écarter le leader de Pastef’’, Ousmane Sonko.
‘’Le jeu en valait la chandelle !’’ s’exclame Bes Bi Le Jour, L’info faisant remarquer que les deux opposants, ‘’candidats déclarés à l’élection présidentielle’’ du 25 février 2024, ‘’recouvrent la plénitude de leurs droits civiques et politiques’’.
Concernant le choix du candidat de BBY, Source A jure que ‘’c’est Amadou Ba’’, le Premier ministre. Il ajoute que ‘’l’officialisation du [choix] du candidat de la majorité présidentielle est retardée par quelques poches de résistance’’.
‘’Avec de plus en plus de lieutenants qui se manifestent pour la présidentielle de 2024, Macky Sall […] sera incapable de les unir à cette élection’’, lit-on dans Tribune.
Le même journal voit dans l’entourage du leader de BBY ‘’des lieutenants qui désobéissent désormais et défendent leurs propres intérêts’’.
LA GAUCHE PLURIELLE BAT LE RAPPEL DES TROUPES
La Gauche est condamnée à réaliser son unité, afin d'être en mesure de jouer pleinement son rôle au sein du peuple, des travailleurs et de leurs organisations syndicales en particulier., C’est la conviction du Pr Pape Demba Sy, coordonnateur de la Gauche
En prélude à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, les partis et les coalitions de partis de la gauche peaufinent des stratégies permettant de conquérir le pouvoir. S’inscrivant dans cette même dynamique, 35 partis ont tenu, ce week-end, des assises afin de lutter contre l'éparpillement des forces de gauche et surtout d’aller vers la création d'une vaste organisation des partis et mouvements capables de constituer une grande force politique au Sénégal.
La Gauche est condamnée à réaliser son unité, afin d'être en mesure de jouer pleinement son rôle au sein du peuple, des travailleurs et de leurs organisations syndicales en particulier. C’est la conviction du coordonnateur de la Gauche plurielle, Pr Pape Demba Sy qui s’exprimait ainsi en marge de l’ouverture, ce samedi, de la première assise des partis issus de la gauche.
Poursuivant, Monsieur Sy estime en effet que c'est là toute l'importance de cette Assise dont l'objectif est d'unifier toutes les forces de gauche pour pouvoir jouer un rôle déterminant dans le devenir du pays. «Nous voulons d'abord lutter contre l'éparpillement des forces de gauche. Pour rappel, celles-ci ont uni leurs efforts dans les différentes dynamiques pour la tenue des Assises nationales, la mise en place du M23 comme des coalitions pour l'avènement de la première et de la deuxième alternance. En effet, la Gauche a toujours joué un rôle important dans les changements intervenus dans notre pays : l’alternance en 2000, la tenue des assises nationales, la mise en place de la Coalition Benno Siggil Senegal, le Mouvement du 23 juin, la deuxième alternance, etc.)», rappelle le coordonnateur de la Gauche plurielle. Cependant, regrette -t-il, l’état des forces de Gauche au Sénégal est aujourd’hui caractérisé par une faible capacité à peser sur le cours politique, à constituer une force de pression décisive sur les régimes en place, à constituer un rempart efficace pour les couches populaires qui, naturellement, cherchent des alliés politiques dans leurs batailles quotidiennes. C'est ainsi, dit-il, que des organisations se réclamant de la gauche, qu'elles soient communistes, socialistes, socio-démocrates, nationalistes, écologistes ou panafricanistes, à cause de leur division, se sont retrouvées trop faibles pour pouvoir peser sur le cours politique actuel, aussi bien dans la coalition au pouvoir que dans la situation nationale.
Ensuite, ajoute-t-il, l'unité des forces de la Gauche plurielle est devenue un impératif catégorique en raison non seulement de la division des forces de gauche et de la faiblesse de son influence dans la vie politique mais aussi de la nécessité de sauver le Sénégal qui fait face à des menaces externes sur sa sécurité et sa stabilité et des menaces internes sur la démocratie, sur la République et sur la cohésion sociale.
Selon Pr Demba Sy, pour être féconde et porteuse, on devra s'appuyer sur les idéaux, valeurs et principes de gauche afin de refonder et de crédibiliser la politique, l'action politique et les acteurs politiques eux-mêmes. «Il importe plus que jamais de mettre au cœur de la politique l'éthique, la responsabilité, le respect dû au citoyen et la primauté absolue de l'intérêt général, de l'intérêt du peuple», ajoute le coordonnateur de la Gauche plurielle. Qui appelle dans la foulée les forces de gauche à prendre leurs responsabilités. «Nous lançons aussi un appel pressant à la Gauche sénégalaise, organisations comme individualités, à faire preuve d'audace, de lucidité et de courage, pour mettre un coup d'arrêt à son émiettement et assumer ses responsabilités historiques, ici et maintenant», déclare Pape Demba SY.
MOUSTAPHA NIASS, SG DE L’AFP : «Nous sommes dans Benno et nous travaillons à trouver un candidat unique»
Prenant part à l’Assise de la gauche plurielle, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse s’est félicité de cette initiative. Par ailleurs, le président de l’Alliance des Forces progrès (AFP) a tenu à préciser que l’unification de la gauche ne peut nullement impacter le travail du Président Macky Sall à trouver un candidat unique de Benno Bokk Yakaar. «Nous sommes dans Benno Bokk Yakaar (BBY). Nous travaillons à trouver un candidat unique. Les décisions sont en cours et nous sommes engagés dans ce processus», a rassuré le président Moustapha Niasse. Il précise en outre qu’il n’y a aucun blocage au niveau des choix du candidat de la coalition BBY. «Il y a un processus en cours, qui a consisté à certain moment non pas à auditionner comme s’il s’agissait d’un examen oral à l’université mais d’échanger avec des candidats déclarés à la candidature de BBY. Une fois que nous aurons dépassé cette phase, Benno va avoir un candidat ou une candidate consensuelle», souligne l’ancien président de l’Assemblée nationale qui révèle avoir auditionné Mme Awa Diop Mbacké, chargée de mission à la présidence de la République, au titre de candidate déclarée.
ANTOINE DIOM EXHIBE LES BICEPS
Face aux députés hier, Antoine Diom se veut clair sur les agissements notés dernièrement dans le pays et qui consistent à s’attaquer aux personnes et à leurs biens.
Face aux députés hier, Antoine Diom se veut clair sur les agissements notés dernièrement dans le pays et qui consistent à s’attaquer aux personnes et à leurs biens. « Un Sénégal où on essaie d’apeurer les gens, je vous demande tout de suite de déchanter, parce que cela ne peut pas arriver dans ce pays », indique le ministre de l’Intérieur. Pour lui, ce que le pays a traversé de 2021 à nos jours ne fait pas partie de la tradition politique et culturelle de notre pays. Dans la mesure où il y a toujours eu des divergences d’opinions mais cela n’a jamais occasionné des attaques physiques ou verbales. «Mais vouloir imposer une façon unique de voir ou une pensée unique ne passera pas. Le Sénégal est un Etat de droit où chacun a le droit d’exprimer sa pensée», avertit-il. A titre d'exemple, il cite les attaques verbales des militants de Ousmane Sonko à l’endroit de Khalifa Sall, lors d’une manifestation de l’opposition à la place de la nation. Il avertit que tout citoyen est libre d’exprimer sa pensée et ses idéologies et que nul ne l’en empêchera.
IMBROGLIO AUTOUR DE L’ARTICLE 57
Pour lever les équivoques autour de l’article l57 du code électoral, le ministre de l’Intérieur précise que sur les 12 points d’accord obtenus lors des conclusions du dialogue national, un certain nombre nécessitent la modification du code électoral pour abroger et remplacer les articles .28, L.29, L.57, L.120, L.121, L.122, L.123 et L.126. En effet, l’article L57 en question stipule : «tout sénégalais électeur peut faire acte de candidature et être élu, sous réserve des conditions d'âge et des cas d'incapacité ou d'inéligibilité prévus par la loi». Ce qui fait dire au ministre de l’Intérieur que le projet de loi ne concerne pas que la modification de l’article l 28-3 qui permet, lorsque la durée restante de la peine dont a bénéficié en raison d’une grâce, expire, que le condamné concerné puisse retrouver ses droits avec sa réintroduction dans le fichier électoral. Au-delà, il se réjouit des avancées issues du dialogue électoral. Il estime que ce projet de loi est le fruit d’un consensus issu des conclusions du dialogue national. «Le système électoral a une cohérence. Si la réforme sur l’article 57 a eu lieu en 2018 c’est juste pour être en conformité avec la loi qui prévoit que nul ne peut être élu s’il n’est pas électeur. Maintenant si cette anomalie a été corrigée en 2018 cela est une avancée démocratique. En ce sens qu’il permet d’uniformiser les conditions d’éligibilité à tous les types d’élections au Sénégal», a précisé Antoine Diom. Car pour lui, le gouvernement ne commet pas une injustice en actant les conclusions du dialogue. Au contraire, il a juste porté cette affaire mais ce sont des acteurs politiques et de la société civile qui en ont fait la demande. «L’histoire a montré aujourd’hui que tout le monde devait aller répondre au dialogue. Penser que cette modification de loi est pour réinjecter Karim et Khalifa dans le dialogue et éliminer Sonko c’est ignorer la loi. Elle ne vise personne», dit-il. Avant de préciser qu’une loi a une portée juridique et impersonnelle. Car toutes les personnes se retrouvant dans la même situation juridique que celle qui est visée par le texte la verra appliquer.
«SI UN PARTI POLITIQUE TROUBLE GRAVEMENT L’ORDRE PUBLIQUE OU LES LIBERTÉS, LA SANCTION C’EST LA DISSOLUTION»
Revenant en outre sur la dissolution du Pastef, le premier flic de rappeler les lois et règlement qui régissent un parti politique. Il cite à cet effet les articles 4 de la constitution et 812 à 814 du code des obligations commerciales qui définissent un parti politique comme une association. Poursuivant, il indique que le but d’un parti politique est d’éduquer ses militants et sympathisants mais pas de saccager, de détourner ou de nuire. Pour lui, les statuts d’un parti politique doivent être en conformité avec les chartes du pays, avec le respect de la constitution, de la souveraineté nationale et la démocratie. Par conséquent «si un parti politique trouble gravement l’ordre public ou les libertés, la sanction c’est la dissolution». Il cite à titre d’exemple «les appels à l’insurrection de Ousmane Sonko, ayant causé des morts, des pertes en biens matériels et les attaques édifices publics etc. ». Estimant que cela n’est la vocation d’un parti politique, alors il est de la responsabilité du ministre de l’Intérieur de dissoudre ce parti. Par ailleurs, il précise que l’inculpation de Ousmane Sonko n’a rien à voir avec la dissolution du Pasteef. Encore qu’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence. A son avis, Pastef est un mot wolof que tout citoyen peut s’approprier. Il invite les acteurs politiques à cesser d'endoctriner les jeunes en semant certaines pensées et idéologies malsaines dans leur esprit. Sur ce point, il reste convaincu que tous les hommes publiques ont une part de responsabilité sur la dégradation des mœurs politiques chez les jeunes. Parce qu’en réalité si chacun croise les bras etles laissent se faire manipuler par un quelconque groupe sans pour autant rappeler l’histoire de notre pays et les orienter dans le bon sens, alors on est quelque part responsable, parce qu’il y a une passivité observée. Un jeune doit avoir 2 choses en bandoulière : l'éducation et le savoir, mais il se désole que de nos jours nos jeunes font preuve d’un manque d’éducation notoire.
«JE SALUE LE TRAVAIL DES FDS QUI ONT PERMI D’ARRÊTER JUAN BRANCO»
Outre les questions liées à l’actualité, Antoine Diom n’a pas manqué de féliciter ses hommes. En effet, nos forces de défense et de sécurité ont eu droit à un standing ovation de la part des députés de la 14 législature. Même l’opposition s’est levée pour acclamer les éléments de Antoine Diom. « Je salue le professionnalisme, le courage, le dévouement et l’engagement de l’ensemble des Fds avec une mention spéciale à l’ensemble des forces spéciales qui travaillent de jours comme de nuits pour nous permettre d’être en paix », indique le ministre de l’Intérieur. Estimant que ce n’est pas républicain de vouloir les mêler au début public, il révèle que les FDS sont des hommes d’une grande exemplarité qui se sacrifient au quotidien au péril de leur vie. « Je vous annonce que l’avocat Juan Branco qui est venu ici s’attaquer à nos institutions, nos magistrats, est entre les mains de la Bip qui est une unité d’élite de la police », se réjouit le premier flic de ce pays. En outre, il exhorte les citoyens à bannir tout débat ethnique. Car dit-il, c'est la diversité ethnique qui faitla richesse du Sénégal.