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7 juin 2025
Par Ramatoulaye DIALLO
ET SI C’EST UNE FEMME ?
C’est dans l’air du temps, ça crie de partout que c’est la saison des femmes, on est tenté soit peu d’y croire tellement les femmes font des percées dans des domaines jadis réservés aux hommes.
C’est dans l’air du temps, ça crie de partout que c’est la saison des femmes, on est tenté soit peu d’y croire tellement les femmes font des percées dans des domaines jadis réservés aux hommes. Les lignes sont entrain de bouger, toutefois dans cette naïveté bon enfant, cet optimisme béat la vigilance reste de mise. Ceci me ramène à une tribune que j’avais écrite le 08 mars 2020 lors de la journée internationale de la femme. Dans cette tribune *« Qu’est devenu notre féminin sacré au cours du temps»* j’évoquais beaucoup de progrès et de jalons posés pour l’émancipation de la femme. Mais à l’aune de la perte de divers acquis arrachés de haute lutte, je réalise que beaucoup de mes certitudes avancées dans cette contribution ne tiennent plus et qu’il reste encore aux femmes de dures conquêtes et surtout reconquêtes. La seule certitude que je conserve encore est que ce monde sera ECOLOGIQUE, ou il ne sera pas, il sera FEMME ou il ne sera pas. Et là ou mon optimisme, espoir demeurent est que les femmes sont audacieuses et qu’une certaine frange masculine est entrain d’intégrer cette donne.
Néanmoins elles restent les plus dures à convaincre ; car en dehors des violences qu’elles subissent, elles s’en infligent entre elles et c’est cette situation qu’il faut changer. Les femmes se font du mal entre elles pour pas grand-chose et c’est regrettable et très dommage. C’est à se demander si elles en sont conscientes.
La tache semble ardue et tel Sisyphe avec la roche tarpéienne la femme n’aura de cesse de remettre le fer sur l’enclume. Alors si nous sommes tout le temps interrompues, distraites par des remises en cause de certains droits consacrés dans un pays tel que les Etats unis d’Amérique ou une décision fédérale est venue anéantir une loi de liberté vieille d’un demi-siècle, pour les femmes il y a de quoi avoir peur et se dire que le dernier sanctuaire pour les faibles, les vulnérables n’est plus un lieu sûr. L’on se demande même si au bout du compte l’occident, et toutes ces autres nations des droits humains ne fantasment pas les Talibans.
De plus on note de façon flagrante les iniquités quand il s’agit de légiférer selon qu’on s’adresse aux femmes ou aux hommes ou à certains lobbys. Pour exemple si un sondage ou étude statistique était élaboré, on réaliserait assez vite qu’abroger la loi sur les armes à feu serait plus pertinent, productif que d’embrigader des femmes désireuses de se débarrasser de grossesses indésirées ou indésirables. Il est clair que cette étude révèlerait assurément que les armes à feu tuent plus que les avortements. Donc où se trouve cette volonté de protéger la vie. Nous révèlerons justement que le but de toutes ces restrictions, contraintes exercées sur la femme a uniquement pour motif de lui montrer qu’elle n’a aucun droit, même le plus basic, celui de disposer de son corps. Elle doit rester à sa place. *EIA* pour *Mahsa Amini* cette jeune Iranienne tuée banalement, gratuitement sous prétexte qu’elle portait mal son voile. Nos pensées vont à toutes ces femmes qui tous les jours meurent sous le joug patriarcal qui n’est ni de droit divin mais du seul fait de la volonté masculine.
Est-ce aux femmes de se cacher, ne devrait-on pas plutôt éduquer les hommes ? Laissez-moi vous dire que l’humanité appelle à sa propre destruction- trop d’interdits tue les interdits et appelle certes à la révolte mais mieux encore au réveil des consciences et en une foi, une témérité et un courage de tous les possibles pour les opprimées.
Tenez-vous bien Messieurs…
Tenez-vous bien Messieurs, nous les dames nous savons nous tenir, au-delà du fait que vous nous avez relégué au second plan, vous vous permettez même de piétiner nos plates bandes. Nous n’avons même pas idée du nombre d’homme qui se fait opérer pour être femme ?
La tendance observée chez les hommes de vouloir changer de sexe, se travestir que sais-je encore est tout simplement ahurissant. Pour un souci d’équité pourquoi ceux qui dictent les lois scélérates à l’endroit des femmes, y en aurait-il pas un, un seul pour en proposer pour les hommes à savoir la castration des violeurs, ces prédateurs qui ne s’imposent aucune limite.
Durant des siècles les femmes ont été des victimes d’abus de toutes sortes et de discriminations. Et aujourd’hui le fait que la femme en général et celle africaine en particulier essaye de prendre la place qui lui est dû ou qu’elle est en droit de prétendre occuper, réclamer est somme toute normale et légitime. Il faut rappeler que dans la plupart de sociétés primitives, anciennes africaines les clans étaient régis par le pouvoir matrilinéaire avec une position centrale de la femme.
Ce n’est que justice que ces gardiennes du temple pour paraphraser Cheikh Hamidou Kane réoccupent graduellement l’espace mais pas n’importe lequel, celui des décisions d’où elles ont été bannies. Quoi de plus normal pour cet être résilient et très productif à la fois. Il est temps que la femme africaine retrouve sa place qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Ce sont elles qui portent ce continent qu’est l’Afrique. Elles jouent un rôle majeur sans être visible et c’est cela qu’il faut déconstruire. Leur donner plus de pouvoir conduirait à un essor fulgurant de notre continent nous ferions un grand bond en avant *«The great Leap Forward»*
Osons les femmes…
Osons les femmes, portons-les au sommet de nos pays, essayons-les ; pour opérer les ruptures que nous attendons sur ce continent depuis les indépendances. Les mettre en avant diminuerait l’accaparement et le détournement d’objectifs car elles sont très axées sur l’humain et plus enclines à la solidarité en ce sens qu’elles sont des régulatrices sociales et moins attirées par la corruption. Le grand frein a nos développements
Même dans le domaine des innovations quand elles inventent cela sert à tout le monde, a l’ensemble des populations et non uniquement à asseoir une domination ou surpuissance.
La femme publique engagée est fatiguée d’être assimilée à un effet de mode, de tendance, d’effluves printanières passagères ou de troubadours. Dans la vie tout est notion de contexte et de timing l’heure de la femme a sonné depuis très longtemps mais le moment d’éclosion vient d’arriver à maturité
La femme a cette particularité d’arracher ses victoires sans lever des armées, verser du sang mais tout simplement par la négociation, les conciliabules et les batailles d’opinion, ceci n’en fait pas un être fragile mais plutôt sensé. Dans ce monde de laideur la femme n’a de cesse de métamorphoser le monde et vouloir les rayer de l’espace public relève de chimère.
Aujourd’hui il s’agit de ne plus subir le futur mais le dessiner et être maitresse de son destin en occupant des postes d’autorité et être la ou les lois et décisions sont votées ou prises contre elles. Nul besoin de s’appesantir sur cette portion congrue de femmes chefs d’états ou de gouvernement (Finlande, Grande Bretagne, Nouvelle Zélande, Estonie, Bengladesh, Tanzanie etc… à travers le monde qui gèrent de main de maitre leur pays avec des résultats édifiants. L’exemple le plus parlant et la Moldavie ou nous avons une femme présidente et une première ministre, tout comme en Trinite et Tobago Contrairement aux idées reçues, les africains et africaines sont prêts pour avoir des dames à la magistrature suprême. Sous nos cieux pour ceux et celles qui pensent qu’une femme ne peut pas occuper la FONCTION SUPREME se détrompent. Comment peuvent-ils être aussi convaincus de quelque chose qu’ils n’ont jamais expérimentée.
Justement quand des pays comme le Pakistan au patriarcat exacerbé ont eu Madame *BENAZIR BHUTTO* comme dirigeante de 1988 à 1990 et de 1993 à 1996, l’on est tente de se dire que nous pouvons venir à bout de ce patriarcat, car le combat des femmes est juste et légitime. Rendons hommage à cette Icone envoyée délibérément dans l’oubli avec l’avènement des extrémistes et radicaux et ici chez nous *Mme Mariem Wane Ly* la pionnière première femme à aller à l’assaut de la magistrature suprême, malheureusement candidate en avance sur son temps.
Soyons le changement que nous voulons être dans le monde disait Mahatma Ghandi.
Interpellé hier jeudi à Saly sur l’information relayée par notre confrère « L’Observateur » faisant état d’un rapport de 400 kilogrammes de preuves remis au procureur de la République sur le dossier des fonds Force Covid 19, le coordonnateur national du Forum Civil a exprimé tout son désenchantement sur le suivi de ce dossier qui a fait couler tant d’encre et de salive. Cependant, il a salué la mise en place d’un pôle judiciaire financier qui va se substituer à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Pour Birahime Seck, il est clair que le président de la République n’a pas encore renoncé à protéger certains pontes de son régime. « Ce qu’on peut dire aujourd’hui, c’est que le président de la République n’a pas encore levé le coude. Je le dis parce que, déjà, il y a la Cour des Comptes qui nous doit des rapports depuis 2021. Donc la recevabilité n’est pas de mise au Sénégal. On peut en dire autant pour l’Inspection Générale des Finances, sans compter la domestication, pour ne pas dire la neutralisation de l’organe chargé de contrôler la passation des marchés publics, en l’occurrence l’ARMP, qui est logée à la présidence de la République », a fustigé Birahime Seck qui se dit désenchanté par la tournure des évènements.
Toutefois, il relève une bonne note sur l’espace public en ce qui concerne la recevabilité, et elle provient du débat en cours à l’Assemblée nationale pour la mise en place d’un pôle judiciaire financier. « Pour le Forum Civil, c’est une très bonne chose parce que c’est une vieille doléance pour notre organisation qui a produit une contribution pour la mise en place d’un parquet national financier. Aujourd’hui, au-delà d’un parquet national financier, nous avons un pôle judiciaire en son sein qui est composé non seulement du parquet national financier qui a une compétence nationale, d’une chambre de jugement, d’un pool ou d’un collectif de juges d’instruction, d’une chambre d’appel. En réalité, il s’agit d’une réponse aux critiques qui ont été faites à la Crei du fait qu’il y avait une absence d’un système de double juridiction. Le pôle judiciaire financier est donc une réponse à la critique qui a été apportée à la Crei » estime Birahim Seck. « Contrairement à l’information qui est véhiculée et qui nous fait croire que la Crei est morte, il faut tout de suite affirmer que la Crei n’est pas morte. Je vous renvoie juste en l’état au projet de texte que j’ai lu plus précisément à l’article 677- 94 où vous trouverez le délit d’enrichissement illicite qui est aujourd’hui de la compétence du pole judiciaire financier. Cet article traite également de la corruption qui était traitée par la Crei, il parle aujourd’hui des corruptions et des fraudes qui sont souvent détectées par les organes de contrôle comme la Centif et l’Ofnac », a ajouté le coordonnateur du Forum Civil.
BOUN ABDALLAH DIONNE, UN OUTSIDER QUI POURRAIT CREER LA SURPRISE...
A sept mois de la présidentielle, le président Macky Sall, qui n’est pas candidat à sa propre succession, devrait être en train de préparer sereinement le passage du témoin à son successeur, en mettant notamment à jour les dossiers qu’il lui transmettra
Confronté à l’un des exercices les plus compliqués exercices depuis son accession au pouvoir, le président Macky Sall est appelé à choisir son successeur. Un choix d’autant plus difficile qu’il dispose de plusieurs profils remplissant les critères pour poursuivre son legs. Parmi eux, il y en a un et pas des moindres eu égard à ses qualités d’homme d’État et sa complicité de longue date avec le président de la République, en l’occurrence Mahammad Boun Abdallah Dionne. Un favori qui, malgré son retrait du devant de la scène depuis quelques années, plus précisément depuis qu’il a été limogé de la Primature est cité de plus en plus comme étant la botte secrète du président Sall. Retour sur le parcours très riche d’un grand cadre doublé d’un excellent politique et revue de ses chances et limites.
A sept mois de la présidentielle, le président Macky Sall, qui n’est pas candidat à sa propre succession, devrait être entrain de préparer sereinement le passage du témoin à son successeur, en mettant notamment à jour les dossiers qu’il lui transmettra en mars 2024. Et en ayant à cœur de lui transmettre un pays en ordre de marche mais surtout dans en bonne situation financière et aussi en sécurité. Hélas, plutôt que de pouvoir se concentrer sur les grands dossiers de l’Etat, le voilà réduit à devoir choisir le candidat de son parti à la prochaine présidentielle, celui qui devrait réussir le miracle d’éviter que le pouvoir échappe à l’APR — et plus généralement à la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) — pour tomber entre des mains ennemies. Le choix qu’il fera sera donc risqué car de sa pertinence ou de son manque d’équité dépendra la cohésion ou l’implosion de sa majorité. Toujours est-il que, même si pour le moment personne ne connaît le futur candidat de BBY ou de l’APR à la présidentielle de février prochain les noms comme ceux de Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Aly Ngouille Ndiaye sont avancés avec le plus d’insistance. Mais attention ! Avec le président Sall, qui nous a habitués à des feintes, un quatrième larron peut toujours sortir de sa manche et déjouer tous les pronostics. C’est pourquoi un ponte comme Boun Abdallah Dionne dont le nom avait été cité ces derniers jours pourrait bien constituer la botte secrète du Chef pour poursuivre son œuvre. Examinons donc le parcours très riche, les chances de ce très proche et fidèle collaborateur du chef de l’État dont on pensait pourtant qu’il avait pris sa retraite politique après avoir fui les feux de la rampe depuis son départ du gouvernement, mais également les obstacles qui peuvent plaider en sa défaveur.
Macky/ Boun Abdallah : du « mbourou ak soow » très sucré...
Lorsque Idrissa Seck parlait de « mbourou ak soow » pour magnifier ses bonnes relations avec le président Macky Sall après leurs retrouvailles, il avait oublié d’y rajouter du sucre ou du lait « Gloria » pour relever le goût. Pour l’avoir omis, leur compagnonnage n’a pas résisté longtemps. Ce même si, en réalité, la rupture entre les deux hommes est en trompe-l’oeil. En tout cas, ce « Gloria » pourrait bien s’appeler Mahammad Boun Abdallah Dionne. Le compagnonnage entre l’actuel président de la République et son ex-Premier ministre est ancien. Sans remonter trop loin, il convient de rappeler qu’en 2005 Macky Sall, alors Premier ministre du président Wade, avait porté son choix sur le natif de Gossas pour en faire son directeur de cabinet de la Primature jusqu’en 2007. Satisfait parle travail qu’il a abattu à cette « station », il le reconduit aux mêmes fonctions à l’Assemblée nationale lorsqu’il fut élu président de la deuxième institution de la République. Une fonction que Macky Sall a quitté l’année d’après à la suite de l’épisode qui l’a opposé au président Wade et qui a précipité son départ de l’hémicycle. Par la suite, le technocrate de haut niveau migre à l’ONUDI à Vienne puis à Alger. Ce milieu international, Dionne le maîtrise très bien pour l’avoir intégré dès 1983 alors qu’il venait de débuter sa carrière professionnelle. Il fut tour à tour ingénieur technico-commercial à la compagnie IBM en France en 1983, fondé de pouvoirs de la BCEAO à partir de 1986 puis détaché auprès du gouvernement sénégalais après une année d’exercice. Un retour au pays qui lui a permis d’occuper les fonctions de Directeur de l’industrie puis de Chef du Bureau Économique du Sénégal à Paris. Alors que son patron, Macky Sall, éjecté du perchoir de l’Assemblée nationale, s’attelait à mettre en place un parti politique, l’APR (Alliance Pour la République), le technocrate Boun Abdallah Dionne, on l’a dit, rejoint l’ONUDI en 2011 comme représentant en République d’Algérie et plus tard coordonnateur de la Coopération industrielle Sud-Sud à Vienne puis Chef de l’ONUDI pour l’Afrique et les pays les moins avancés. Une expérience professionnelle de plus dont tout dirigeant souhaiterait bénéficier.
Un technocrate à l’épreuve du milieu politique..
L’année 2014 constitue le début d’une nouvelle forme de compagnonnage entre Macky Sall et Boun Abdallah Dione. Après deux ans à la tête de l’État du Sénégal, le nouveau président de la République lance son fameux Plan Sénégal Émergent. Pour le suivi de son application, il fait appel à un homme expérimenté et avec qui il a longtemps cheminé. Ainsi a débuté un nouveau challenge pour l’homme né le 25 septembre 1959 à Gossas. Il est nommé ministre en charge du suivi de la mise en œuvre du PSE, le 13mars 2014.Un poste qu’il n’occupera que durant quatre mois seulement mais à la satisfaction du Chef. A preuve, il est promu Premier ministre le 16 juillet 2014 en remplacement de Mme Aminata Touré. Un fauteuil de Premier ministre qu’il va occuper jusqu’en mai 2019. Près que cinq années, une longévité sous le président Macky Sall ! Durant cette période, il a fait montre de loyauté, d’abnégation, de compétence, de loyauté, d’endurance, tout en étant effacé et en faisant profil bas pour ne pas gêner son patron. N’est-ce pas lui qui, alors que Thierno Alassane Sall, alors ministre de l’Energie, avait refusé de signer un contrat d’exploitation du pétrole et du gaz avec Total, s’est empressé de parapher ce document pour éviter de mettre le président Macky Sall dans une situation embarrassante alors que le Pdg de la multinationale pétrolière française, à la tête d’une importante délégation, était déjà à Dakar ?
Au plan politique, le technocrate Mahammad Boun Abdallah Dionne a appris et vite au point de jouer les premiers rôles au sein du parti présidentiel. En 2017, il est récompensé de sa loyauté et de son engagement lors des législatives de 2017. Contre toute attente, il conduit la liste de la grande coalition BBY lors de ces élections. Il en fait un défi, s’éloigne des bureaux climatisés pour découvrir le Sénégal des profondeurs pendant la campagne électorale. Il s’aventure jusque dans les hameaux les plus perdus, partage les repas des paysans, avale de la poussière, crapahute dans les pistes latéritiques ou sablonneuses, déambule sous des chaleurs d’étuve. Le Sénégal découvre une autre facette de l’homme lorsque, galvanisé par une foule de militants, il esquisse des pas de danse bien de chez nous lors d’un meeting. Dans ses prises de parole, la tête de liste de BBY met en exergue les réalisations du président de la République et parvient au bout du compte à remporter 125 députés sur 165.Une victoire pas loin d’être à la soviétique — un paradoxe pour l’ancien trotskiste ! —qui permet à son mentor de contrôler avec une majorité mécanique l’Assemblée nationale. Dès lors, Mahammad Boun Abdallah Dionne devient un cheval qui gagne. Une monture que, par conséquent, il n’est pas sûr de changer. Il a été également l’un des artisans de la victoire de son mentor à la présidentielle de 2019. Macky Sall obtient 58 des suffrages exprimés et est donc réélu dès le premier tour du scrutin. Après cet itinéraire jalonné de succès, alors que tout le monde s’attendait à ce que Mahammad Dionne soit reconduit dans ses fonctions de Premier ministre, le chef de l’État décide à la surprise générale de supprimer le poste de Premier ministre. Mahammad Dionne, qui a des ennuis de santé, disparaît des radars. Il effectue plusieurs missions de consultance sur le plan international avant d’être nommé en avril dernier président du conseil d’administration de la BICIS (banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal).
Handicaps: l’absence de base politique, le manque de roublardise, l’incapacité de « tuer » des adversaires…
Depuis l’annonce de la non candidature du président de la République de ne pas briguer un troisième mandat, les ambitionsjusque-là tues se déchaînent. Et tout le monde prédit l’éclatement du parti présidentiel en cas de mauvais choix du président Macky Sall. Le « mauvais » choix étant celui de l’autre, tous les candidats se voyant dans la posture du successeur au Chef. Dans la situation très confuse actuelle, tout choix sera contesté. Tout de même, pour amoindrir les risques d’un éclatement de sa coalition, le président devra désigner une personnalité ayant des qualités d’homme d’État, une parfaite connaissance des dossiers administratifs, charismatique, capable de fédérer, expérimentée. Sur ce plan, les hommes au sein de l’APR ne manquent pas même si choisir c’est éliminer et toute préférence peut susciter des contestations. C’est en cela que Boun Abdallah Dione garde ses chances intactes de devenir l’homme de la situation. En ce sens qu’en plus de ces atouts, on peut lui accorder une longueur d’avance grâce à son passage dans les institutions internationales, à la Primature (tout comme Amadou Ba) mais également sa maîtrise des grands dossiers de l’État. A cela, il convient d’ajouter qu’a été un homme de terrain au plan politique pour avoir été tête de liste aux législatives et directeur de campagne aux dernières élections présidentielles. Last but not least, depuis son départ du gouvernement, l’ex-chef de l’administration sénégalaise a été d’une discrétion absolue contrairement aux autres potentiels candidats qui s’affrontent à distance alors que l’heure des combats n’a pas encore sonné.
Toutefois, force est de reconnaître que dans un contexte où il est question de la conservation du pouvoir jusqu’à l’horizon 2035, comme souhaité par le président de la République, le fait de ne pas avoir une base politique solide comme Abdoulaye Daouda Diallo par exemple pourrait constituer un obstacle pour Boun Abdallah. Autre handicap, le brillant technocrate manque de charisme en politique. De plus, il n’est ni cynique ni un « tueur » et n’est pas roublard comme la plupart de nos techniciens. Il n’est pas démagogue non plus. Un handicap auquel pourraient se greffer les défiances brandies au chef de l’État, les risques de voir les alliés quitter la maison beige marron pour aller aux élections sous leur propre bannière, les signes de frustration qui font jour et surtout les guerres d’ambition qui se manifestent de plus en plus. Des handicaps qui pourraient cependant constituer autant d’atouts pour cet homme qui n’est pas du sérail politique ou politicien !
«A L’EPOQUE, JE N’AVAIS PAS ETE SUIVI…NI PAR LA MAGISTRATURE, NI PAR LA PRESSE…»
Ce que pensait le président Abdou Diouf de la Crei en 2000
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 21/07/2023
Dans l’émission « Livres d’Or » de RFI, enregistrée en septembre 2000 juste après son départ du pouvoir, Abdou Diouf, l’ancien Président du Sénégal, était revenu sur la création de la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI) et les principaux dysfonctionnements et résistances qui ont plombé sa marche. Si cette Cour n’avait pas pu mener à bien sa mission, la responsabilité en incomberait, selon le président Abdou Diouf, à la Magistrature, la Presse, la Police et certains Chefs religieux… Une interview qui confortait un éditorial de notre dirpub Mamadou Oumar Ndiaye qui qualifiait la Crei de « Justice » des vainqueurs au lendemain de l’arrestation de Karim Wade. Extraits
« J’ai créé le tribunal de la lutte contre l’enrichissement illicite dont j’avoue que c’était un échec ! Parce que je n’avais pas été suivi. Le peuple sénégalais est ainsi fait puisqu’il n’accepte pas des sanctions trop fortes. Et comme la cohésion sociale était trop forte à l’époque, je me suis rendu compte que ceux-là que je pouvais accuser même de corruption partageaient cet argent avec toute une famille élargie, toutes les concessions, toutes les classes de gens, qui évidemment se liguaient. Et c’était la période où j’ai eu la compagne de presse la plus dure contre moi autour de la corruption (…). Alors qu’il y avait dans la loi des délits de corruption qu’on pouvait sanctionner que l’on ne sanctionnait jamais ! J’ai moi-même eu l’occasion de faire déférer en Conseil de discipline un fonctionnaire (Ndlr : « Le Témoin » préfère ne pas mentionner son nom) quand j’étais Premier ministre. Et je savais que ce fonctionnaire était corrompu, mais avec la corruption vous ne pouvez jamais avoir les preuves (…) Parce que personne ne parle ni le corrupteur ni le corrompu, je n’avais donc pas les preuves. Et comme j’avais l’intime conviction que ce fonctionnaire était corrompu, je l’avais fait déférer en conseil de discipline, et ses pairs l’ont blanchi. Je leur ai adressé à chacun une lettre qui était très dure ! Ils étaient tous malades mais ils disaient qu’ils n’avaient pas de preuves. Mais la preuve de présomption qu’est-ce que vous en faites ? Et tout le monde savait que cet homme-là est corrompu ! (…) Donc j’ai créé ce tribunal d’enrichissement illicite pour faire un pas de plus… Et comme je ne pouvais pas obtenir des aveux ni du corrupteur, ni du corrompu, je me basais sur les signes extérieurs de richesse. En effet, il fallait que la personne puisse prouver comment elle a réussi à avoir cette voiture rutilante etc… comment elle a pu avoir toutes ces villas compte tenu du niveau de son salaire. J’ai subi un blocage total de la part des magistrats, de la part des policiers chargés de l’enquête… Et cette loi est restée lettre morte ! Etsi la presse cachait la corruption de ceux qui étaient ses amis ou dénonçait ceux qui n’étaient pas ses amis ? … Je dis oui et non ! (…) Et de grands chefs religieux s’étaient déplacés jusque chez moi pour me demander de céder sur tel ou tel point, telle ou telle affaire…et ils étaient repartis fâchés contre moi (…) » se désolait l’ancien Président de la République Abdou Diouf au cours de cette émission « Livres d’Or » de Rfi enregistrée en septembre 2000.
LE F24 DOIT-IL CONTINUER LES MANIFESTATIONS DE RUE OU CHANGER DE STRATEGIE ?
Plusieurs analystes politiques considèrent que la plateforme F24 offre une opportunité de discussion collective autour de la protection des intérêts des différents acteurs de l’opposition
L’existence et la survie de la plateforme F24, composée de leaders et de coalitions de l’opposition et de la société civile, a été magnifiée. Cette entité qui se présente comme une force politique et sociale qui joue un rôle d’agrégateur des forces vives de l’opposition mobilise davantage. Mais certains s’inquiètent du moment choisi pour tenir des manifestations. La consécration du Sénégal comme une vitrine démocratique en Afrique et dans le monde n’a certes pas de prix. Mais, elle a tout de même un coût. Sa préservation doit toujours être portée, au-delà des dirigeants et des hommes politiques par des leaders qui savent prendre rendez-vous avec l’Histoire.
Plusieurs analystes politiques considèrent que la plateforme F24 offre une opportunité de discussion collective autour de la protection des intérêts des différents acteurs de l’opposition. Elle permet d’éviter des confrontations dispersées face à la majorité. Mais en sortant d’une période de tensions et de violences avec des défis tels les inondations et l’émigration clandestine avec son lot de morts, certains pensent que le peuple sénégalais a besoin de projets de changement concrets plutôt que de manifestations. Et les appels à la mobilisation pourraient risquer de raviver des tensions. Alors que le pays cherche plutôt à apaiser les divisions et à progresser vers des solutions concrètes à ses problèmes. D’autres estiment que la priorité devrait être de convaincre les citoyens par des projets politiques attractifs. Plutôt que de provoquer des affrontements avec les forces de l’ordre.
Ils soulignent que la stabilité du pays doit primer sur tout pour éviter une prise en otage avec des actions qui risquent de déboucher sur de nouvelles violences.
Et de rappeler que la principale revendication de cette plateforme était de lutter farouchement pour s’opposer à une éventuelle candidature de l’actuel président de la République. Raison pour laquelle, d’aucuns n’ont pas manqué d’annoncer la disparition voire la mort du F24 au soir de l’adresse à la Nation du président Macky Sall, le 03 juillet dernier. A cela, les animateursduF24 rétorquent que c’est mal connaître ce qu’est une plateforme de lutte. Ainsi, ils évoquent l’existence d’autres points inscrits sur la plateforme et pour la satisfaction desquels le combat doit être poursuivi. Des points relatifs notamment à la libération des détenus politiques et l’exigence d’organisations d’élections libres, transparentes, démocratiques et inclusives.
Certains analystes trouvent que l’adversité politique viendra plus tard, au fur et à mesure que l’élection présidentielle approchera et lorsque les ambitions réelles prendront davantage forme. Concernant toujours le F24, l’analyse de son mécanisme de fonctionnement permet, jusque-là, de voir qu’il traite tous les leaders au même pied d’égalité. Cela dit, l’adversité tant redoutée entre ces leaders aura bel et bien lieu. Mais sur le terrain politique et en dehors du mouvement si les accords ne sont pas consolidés.
La plate-forme F24, à l’instar du M23 en 2011, sera racontée par les livres d’histoire politique de ce pays comme un mouvement né dans un contexte politique particulier pour lutter en vue d’une consolidation des acquis démocratiques du Sénégal.
Le sociologue Abdou Khadre Sanoko : «Le F 24 joue un rôle d’agrégateur des forces vives de l’opposition »
Le sociologue Abdou Khadr Sanoko rappelle que la plate-forme F24 est composée de leaders ayant des contentieux avec d’autres coalitions de l’opposition. Elle se présente aujourd’hui comme une force politique et sociale rassemblant diverses organisations. Comparée au cadre politique plus restreint du Yewwi, cette plateforme, qui joue un rôle d’agrégateur des forces vives de l’opposition, semble mobiliser davantage. Malgré cette unité apparente, chaque membre conserve ses ambitions personnelles. Ce qui pourrait, relève-t-il, créer des divergences à l’approche de l’élection présidentielle de février 2024.
Notre interlocuteur affirme que la plateforme F24 offre une opportunité de discussion collective autour de la protection des intérêts des différents acteurs de l’opposition. Elle permet d’éviter des confrontations dispersées face à la majorité. D’après lui, cette approche consistant à rassembler un large éventail de forces vives, pourrait être vue comme une avancée en termes de rapport de forces politiques. Toutefois, le moment choisi pour cette mobilisation suscite des inquiétudes quant à l’opportunité d’organiser des manifestations
D’après M. Abdou Khadr Sanoko, certains pensent qu’en sortant d’une période de tensions et de violences et alors que se posent des défis tels que les inondations en période et l’émigration clandestine avec son lots de morts en mer, le peuple sénégalais a besoin de projets de changement concrets plutôt que de manifestations. Les appels à la mobilisation, regrette-t-il, pourraient risquer de raviver des tensions. Alors que le pays cherche plutôt à apaiser les divisions et à progresser vers des solutions concrètes de ses problèmes. Même si, insiste-t-il, le droit de manifester est incontestablement démocratique, il convient de s’interroger sur la pertinence d’organiser de telles mobilisations en ce moment précis.
Le sociologue est d’avis que la priorité devrait être de convaincre les citoyens par des projets politiques attractifs. Ce plutôt que de provoquer des affrontements avec les forces de l’ordre. « La stabilité du pays doit primer sur tout. Le peuple ne devrait pas être pris en otage par des actions qui risquent de déboucher sur de nouvelles violences. Il est essentiel que le débat politique se poursuive dans un esprit de dialogue et d’échange d’idées. Les acteurs politiques devraient mettre en avant des propositions constructives pour le changement et permettre au peuple de choisir librement lors de l’élection à venir », estime M. Abdou Khadr Sanoko.
Ainsi, il exhorte à tourner la page des confrontations stériles afin de se concentrer sur la recherche d’un avenir meilleur pour le Sénégal. Les différends politiques, instruit-il, doivent résolus pacifiquement. Mais le développement et le bien être du peuple doivent être une priorité absolue
Abdoulaye Cissé (sociologue) : «Le F24 semble dire qu’il n’a pas encore eu gain de cause »
Le sociologue Abdoulaye Cissé est quant à lui revenu sur la naissance de la plateforme des forces vives de la Nation qu’est le F24. Il précise que cette plateforme est née dans un contexte préélectoral très tendu. A l’instar du mouvement du 23 juin 2011, elle avait en ligne de mire une éventuelle déclaration de candidature du président sortant pour une troisième candidature, suite à un flou constitutionnel. Le sociologue rappelle que, pour le M23, à l’origine, il fallait combattre un projet de dévolution monarchique du pouvoir prêté au président Abdoulaye Wade. Le succès de ce combat avec le retrait de la loi sur le ticket présidentiel a fait naître d’autres revendications et aspirations d’ordre social et politique. C’est pratiquement, dit-il, la même trajectoire pour le F24 initié pour avec comme leitmotiv «Non à une troisième candidature du président Macky Sall» !
Selon Abdoulaye Cissé, la principale revendication de ce mouvement était de lutter farouchement contre toute éventualité de candidature de l’actuel président de la République. Raison pour laquelle, d’aucuns n’ont pas manqué d’annoncer la disparition voire la mort du F24 au soir de l’adresse à la Nation du Président Macky Sall le 03 juillet dernier. Toutefois lui, personnellement, il estime que c’est mal connaître ce qu’est une plateforme de lutte. En effet, rappelle-t-il, le troisième mandat ne constituait qu’un point sur la liste des revendications de la plateforme. M. Cissé évoque l’existence d’autres points inscrits sur la plateforme et pour la satisfaction desquels le combat doit être poursuivi. Parmi ces points, la libération des détenus politiques et d’opinion mais aussi l’exigence d’organisations d’élections libres, transparentes, démocratiques et inclusives.
Sur ces points précis, il indique que le F24 semble dire qu’il n’a pas encore eu gain de cause. D’où l’importance de durcir le ton et de poursuivre le combat. «Ces questions éminemment politiques ne peuvent pas ne pas intéresser les formations politiques. Et à elles seules, il leur sera extrêmement difficile de faire face à l’Etat. Cela veut tout simplement dire que les partis de l’opposition y trouvent aussi leur compte. Ce qui explique leur présence dans le mouvement qui leur donne également de la visibilité et une certaine légitimité devant l’opinion », déduit-il.
Adversité politique
Abdoulaye Cissé trouve que l’adversité politique viendra plus tard, au fur et à mesure que l’élection présidentielle approchera. Elle sera être apparente lorsque les ambitions réelles prendront davantage forme. « La force du F24, c’est le fait qu’il soit aussi composé d’autres entités non politiques qui peuvent toujours servir de boucliers afin de parer à toute forme d’intrusion susceptible de causer son affaissement. Les points de revendication sont clairement définis et partagés par toutes les parties prenantes. Ces entités ont intérêt, dans le contexte actuel, de ne pas s’en éloigner pour éviter d’être entrainées sur un terrain glissant. Les deux principaux leaders du mouvement sont de la société civile. Et ils ont l’expérience de manager ce genre de mouvement. Le F24 ne peut et doit pas être une entité où s’opère et s’aperçoit une quelconque adversité entre leaders politiques », prévient Abdoulaye Cissé. D’après lui, l’analyse de son mécanisme de fonctionnement permet, jusque-là, de voir qu’il traite tous les leaders au même pied d’égalité. Cela dit, l’adversité tant redoutée aura bel et bien lieu mais sur le terrain politique et en dehors du mouvement. Cela requiert toutefois de la vigilance, et surtout, de l’équidistance de ses porte-étendards vis-à-vis des formations politiques.
Le sociologue rappelle que les exigences de libération des détenus politiques et d’organisation d’élections transparentes et inclusives constituent une suite logique du combat du F24 puisque, ces deux points sont ce qui reste des revendications de la plateforme. Ses dirigeants veulent continuer à maintenir la pression sur le président Sall afin qu’il desserre l’étau. Mais, ce ne sera pas chose facile. Il y a une cassure réelle et apparente entre le F24 et le gouvernement en termes de modus operandi. Le premier pense qu’il n’atteindra son objectif qu’en mettant la pression sur l’Etat à travers des manifestations, des publications d’articles, la dénonciation de certaines dérives de l’Etat, des sorties médiatiques nationales et internationales, entre autres. Pour le second, en revanche, des avancées et des solutions idoines ne peuvent s’obtenir qu’à travers un dialogue, voire une discussion autour d’une table. D’après Abdoulaye Cissé, c’est ce que le premier récuse pour le moment à l’instar de l’opposition dite radicale
Finalement, décrypte-t-il, un dialogue de sourds s’installe. Parce que les schèmes de réflexion et d’action entre le F24 et l’Etat sont totalement asymétriques. Le gouvernement assimile certaines positions et certaines méthodes de lutte de l’opposition et de la plateforme comme de la défiance permanente à son encontre. D’où la fameuse phrase qui revient d’ailleurs de manière sempiternelle dans les discours des responsables du régime, «force restera à la loi !»
« L’Etat conçoit, à travers son discours et les actes qu’il pose, le F24 comme un prolongement de YAW. Il voit à travers tous les actes que ce mouvement pose l’ombre d’Ousmane Sonko qui a promis de mettre le chaos dans le pays. Du moins si, par des combines politiques, l’on veut l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle de 2024. D’ici 2024, le F24 doit être suffisamment costaud pour survivre à ce combat», estime le sociologue
Le F24 et l’histoire politique du Sénégal
Selon Abdoulaye Cissé, ce qui reste des revendications du F 24 est tout à fait légitime. Elle mérite justement, d’être poursuivie au profit de la paix et de la stabilité du pays. «Toutes les grandes démocraties ont des sentinelles qui jouent parfaitement un rôle de contre-pouvoir avec une bonne capacité d’alerte, d’appréciation et de dénonciation. L’existence du F24 dénote d’une certaine vitalité de la démocratie sénégalaise, malgré tous les soubresauts et les grands défis qui sont devant cette plateforme. Il me surprendrait qu’elle prenne, de manière indirecte, position à la prochaine élection présidentielle pour faire signer aux candidats une charte à l’image de celle des Assises Nationales, relativement aux conclusions du dialogue du Peuple tenu en mai 2023. Une initiative visant à davantage renforcer les acquis démocratiques et l’Etat de droit au Sénégal », conclut le sociologue Abdoulaye Cissé.
LA FEDERATION DE JUDO A FOND SUR LA COMPETITION
Jo «Paris 2024», Joj «Dakar2026», la Fédération sénégalaise a déroulé son programme préparation axée principalement sur ses Académies de judo mais aussi de participations sur les compétitions internationales qui se profilent.
Après une moisson de 18 médailles d’or, 15 médailles d’argent et 12 de bronze, lors des cinq tournoi open et African cup disputés depuis le début de l’année, le judo sénégalais poursuit sa dynamique vers les grands rendez-vous des JO 2024 et des Jeux olympiques de la jeunesse «Dakar2026». Dans cette optique, la Fédération sénégalaise a déroulé son programme préparation axée principalement sur ses Académies de judo mais aussi de participations sur les compétitions internationales qui se profilent. Des échéances qui s’adossent sur le renforcement des acquis, notamment le projet «Judo Education», Horizon Jeux Olympiques de Jeunesse «Dakar 2026» ou encore la réalisation du centre de perfectionnement international de dernière génération. Une infrastructure aux standards internationaux et conforme aux exigences de la Fédération internationale de Judo. Ce, en lieu et place du dojo national qui vit ses dernières heures d’existence.
Avec une moisson de 18 médailles d’or, 15 médailles d’argent, 12 médailles de bronze et une place de première nation lors des «open» successifs de Tunis, Luanda, Abidjan et Niamey, le judo sénégalais est sur une bonne lancée dans la préparation des futures échéances et notamment les Jeux olympiques Paris 2024 et les JOJ «Dakar2026». Pour les JO Paris2024, la Fédération sénégalaise de judo va s’adosser sur ses académies. «Il n’y pas de préparation spécifique des équipes nationales. Elle sera prise en charge par l’Académie Lamine Gueye, le centre d’entrainement de Bilal Fofana à Saint Louis, celui qui est en train d’être mis en place par Hortance Portance. Le moment venu, une sélection sera faite pour les Jeux. Le moment venu, une sélection sera faite. Aujourd’hui, le judo fait partie des espoirs de médailles pour les JOJ», indique Ababacar Ngom, président de la Fédération sénégalaise de judo. Pour atteindre les objectifs, Alexandre Diédhiou, directeur de l’Académie Lamine Guéye a organisé un stage avec le concours de 4 ligues régionales les 22 et 23 juillet prochains. Avec au bout, un travail de détection de 50 jeunes qui vont intégrer ladite académie. Pour les deux évènements majeurs, en ligne de mire, la Fédération sénégalaise de judo, a également l’objectif fixé vers les prochains Jeux de la Francophonie, les championnats d’Afrique cadets et juniors qui se dérouleront à Madagascar mais aussi aux championnats d’Afrique qui se dérouleront à Casablanca. «Le Sénégal se prépare depuis janvier en permanence. La Can senior de cette année qui se déroulera du 8 au 11 septembre sera très relevée. Parce que l’on s’approche plus des Jeux olympiques Paris2024. C’est une préparation spécifique. Nous prévoyons d’aller en France qui est prête à mettre gratuitement une vingtaine de centres. Auparavant, nous avons les jeux de la Francophonie à Kinshasa, les championnats d’Afrique cadet et juniors prévu du 27 au 30 juillet qui est d’une importance parce qu’ils nous permettront de consolider les acquis et remporter le maximum de médailles», renseigne Me Karim Seck directeur des équipes nationales.
Invité aux Jeux mondiaux de combat 2023 Équipes mixtes à Riyadh (Arabie Saoudite) en octobre 2023, le judo Sénégal se réjouit également de la participation à un tournoi de haut niveau. Cet évènement regroupe les 3 premières dans la liste du classement mondial des Équipes mixtes seniors de la FIJ d’Afrique.
UN CENTRE REGIONAL D’ENTRAINEMENT POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST A DIAMNIADIO
Au-delà de guider ses athlètes vers des grands évènements, Me Ababacar Ngom et l’équipe fédérale ont en ligne de mire son ambition de réalisation d’un Centre régional d’entraînement pour l’Afrique de l’Ouest à Diamniadio. Un nouveau Dojo national qui permettra, selon lui, de redorer son blason et à l’Afrique de disposer d’une infrastructure de dernière génération, aux standards internationaux, conformes aux exigences de la FIJ.
Selon Me Ngom, le projet inclurait un centre d’accueil, un restaurant et des salles d’entraînement pour le perfectionnement et les stages de haut niveau pouvant accueillir les compétitions de l’ensemble des disciplines de combat (Judo, Karaté, Taekwondo, Boxe, Lutte, Escrime, Kung Fu).
Ce, après que la Société nationale de gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti de l’Etat a ordonné, il y a quelques mois, la libération, sans délai, du site abritant le Dojo national pour sa démolition. «Cette décision ternit la belle histoire d’un patrimoine national, d’un musée et d’un centre de formation d’élites pour tous les arts martiaux, d’un creuset d’éclosion de nos champions auréolés de gloire pour la grandeur de la nation sénégalaise», se désole le président de la FSJ
Dans ses autres projets, la FSJ indique qu’une étude globale est en cours et concerne le projet de formation des Sénégalais «Judo- Education, Horizon Jeux Olympiques de Jeunesse DAKAR2026», avec l’appui de l’Union européenn
Par Amadou Lamine SALL
LES HOMMES POLITIQUES, DIEUX DE LA TERRE ?
L’échéance des présidentielles prochaines nous interroge tous ! Gagnons ensemble ! Ce pays le mérite ! Ne jouons plus à faire du Sénégal un Vésuve !
Un ami bien-aimé, au téléphone, le 16 juillet au petit matin, me parle : « Vois-tu Amadou, je suis de ceux qui croient que c’est sur l’épaule de notre pays le Sénégal, que repose la paix de l’Afrique ! Ce pays est un exemple. Il est inspirateur. Il doit le rester. Vois-tu Amadou, quand de grands malheurs apparaissent chez un peuple, seule la parole vêtue de grâce et de vérité peut extirper ce peuple de la peur et de l’angoisse, le galvaniser, le faire avancer, le faire croire à un avenir possible. Et cette parole de grâce n’est rien d’autre que Celle de Dieu. Toujours retourner à LUI, à Sa Parole. Non à la promesse, l’évocation ou l’acquisition de biens matériels salvateurs. L’économie et tout ce qu’elle peut faire croire de richesses immédiates, n’y a pas sa place. Le prophète Mohamed nous le démontre dans sa conquête de foi ! De cœurs enfouis et scellés, il a par sa parole introduit la certitude de la Promesse d’Allah !
De même, quand un grand bien et un grand confort de paix et de vivre-ensemble arrivent à un peuple, il faut interroger la Parole de Dieu et non le bonheur ou l’acquisition des biens matériels qui ont pu conduire prétentieusement à cette paix et ce bien-vivre ensemble. Dieu est Fier de Sa créature. Elle est la plus accomplie de tout ce qu’IL a créé ! Et pour sauver le vivre ensemble de cette créature, il faut une parole forte, qui dure, transcende, nourrit, fortifie, et non un bol de riz qui ne dure que le temps d’une faim.
Ce que les Sénégalais empêtrés dans la pauvreté, le dénuement, le mal-vivre, le mal-être, le désordre, le dérèglement, attendent aujourd’hui après tout ce qui vient de se passer d’inattendu, de moche et de cruel dans leur pays, c’est une parole tenue, démonstrative, forte, noble, nourricière, convaincante, véridique, inspiratrice, émulative, juste, équitable, rassembleuse qui conduit à une vie meilleure. Et non l’évocation superficielle de programmes économiques et sociaux dont on sait qu’ils ne sont jamais appliqués. En plus, notre peuple est en majorité « analphabète », « ignorant » - les guillemets sont à considérer, elles relativisent- avec désormais une majorité de jeunes sans éducation, sans formation, sans culture des livres et qui attendent tout d’un État providentiel qui ne l’est, en vérité, que pour l’élite politique gouvernante seule. »
Je lui réponds : « Ce que vous me dites, cher ami, mérite d’être entendu. Tout ce à quoi je crois -mais je peux me tromper-, c’est que l’avenir du Sénégal laissé aux éternels et fatigants hommes politiques dont les noms et les visages sont connus des Sénégalais depuis 53 ans, ne feront pas sortir notre pays de son enfermement, de sa pauvreté, de l’injustice, de l’inéquitable. Ils sont incapables d’émerveillement ! Alors, si nous n’y prenons pas garde, ce qui doit arriver va arriver. Méfions-nous des tartuffes bien habillés. On évoque beaucoup également, à tort ou à raison, la sécheresse et l’inculture de la majorité des élites politiques. L’inculture est terrifiante ! Elle est un naufrage !
Pour dire, tout court, que ces étranges acteurs politiques, tels qu’ils nous apparaissent à la fois sous le servage et sur la scène politique sénégalaise, ne portent pas le vrai changement de notre pays. Nous devons tourner la page des antiquaires, des éternels revenants, et comme le dit si bien Modou-Toumi, « des gouvernants souffrant de démesure, de phobie sévère du pouvoir et d’accaparement des biens publics. » Ceux-là ont l’esprit asséché, ne rêvent que de confort, d’or et de châteaux, aveugles devant la misère du petit peuple et fuyant encrier, plume et livre. L’éthique en perfusion continue s’avérerait même inapte à faire baisser la fièvre de leur avidité. La politique est devenue un terrain d’impunité et de subversion autorisée. N’y vivent et n’y prospèrent que des revanchards, des « carnassiers qui se reniflent avant de s’entretuer ». Il nous faut un jour nous intéresser vraiment à la politique si nous ne trouvons rien d’autre à lui substituer. Pour le moment, ils sont les seuls dieux de la terre !
On attendait un héritage noble, une transmission puissante et saine des anciens qui aideraient les générations futures à être plus conscientes et plus savantes. Ce n’est pas le cas, et c’est triste, bien triste comme constat final. Regardons notre jeunesse ! Elle est à l’aboi ! Ils ont vingt ans mais en paraissent cinquante ! Par ailleurs, la majorité des partis politiques sont dans des conspirations interminables. Ils ont l’esprit court. L’enfermement les isole. Ils se pomponnent à huit clos entre eux. A défaut d’être aveugles, ils sont tous borgnes. « Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent responsable ». Ces partis n’ont pas réussi à asseoir une démocratie interne, une liberté interne, une école de parti élevée, brillante, performante, dynamique, innovante, pour ainsi créer une relève digne de ce nom, formée, instruite, prête à gouverner sans faire peur, à mettre les verbes, les sujets, les ponctuations là où il faut. Il nous faut une nouvelle lune pour tout recommencer et pas n’importe quelle lune ! Les prochaines présidentielles de 2024 sont déterminantes !
Ce qui nous arrive me fait penser ici aux partis Démocrate et Républicain Américains qui ont créé des écoles où des jeunes, dès 15-18 ans, sont initiés à la doctrine du parti, se rassemblent, lisent, réfléchissent, discutent, commentent, écrivent, autour de thématiques modernes sur la culture, la politique, les idéaux, l’environnement, la démocratie, la justice, l’école, l’écologie, l’économie, la diplomatie, l’avancée des technologies, la croissance, les peuplements, l’immigration. Ils proposent idées et solutions, avancent des propositions et vont eux-mêmes les déposer et les présenter auprès des Sénateurs de leur parti pour exploitation et mise éventuelle en œuvre.
Seul Senghor, homme d’État, nous a séduits avec son club de réflexion socialiste qui rassemblait hommes politiques et intellectuels d’horizons divers autour de réflexions intellectuelles et politiques fortes. Le « Club Nation et Développement », de son nom légendaire, est entré dans l’histoire. Qu’elle est bien loin cette époque ! Depuis, la politique, la mauvaise politique, avide, sectaire, dure, jalouse, famélique, cloitrée, venimeuse, dictatoriale, carnivore, a pris le dessus sur tout. Pitoyable, elle a tout assombri, tout flétri, tout souillé ! Une sœur ingénieure en pétrole, me faisait part de sa tristesse de voir autour du Président Sall de solides, admirables, brillants et redoutables penseurs qui auraient pu animer la vie intellectuelle de notre espace politique si chétif en idées. A leur place, des accaparants, toujours des orateurs de foire, sans épaisseur, et qui font rire !
Si Macky Sall laissait une nouvelle Constitution et de nouvelles institutions qui ouvraient la voie à un nouveau pays que le prochain président de la République dont le nom n’est connu que d’Allah et Lui Seul, ce dernier hériterait et gouvernerait tout autrement à partir de ce que le Président Sall aura posé comme nouveau fondement démocratique. Alors, alors seulement, quelque chose de nouveau commencera à naître au pays des Grands saints dont les préceptes semblent être oubliés, à tort. Il faut retourner à eux, retourner au savoir, à la paix, la tolérance, la justice, l’équité, la vraie fraternité. Macky Sall sera alors Macky Sall, pour dire que pour très longtemps il occupera la place, toute la place de notre histoire politique et démocratique. Il n’a rien à perdre pour le faire. C’est une occasion inédite offerte à un homme politique qui a tout a gagné et rien à perdre.
Le gigantesque et historique travail accompli par les Assises nationales pour donner une nouvelle vie et une nouvelle respiration politique et démocratique à notre pays, est offert au Président Macky Sall qui n’a plus rien à perdre. L’opposition lui serait favorable et validerait sa décision s’il faisait adopter les conclusions des Assises nationales par l’Assemblée nationale, avant de passer le pouvoir. Si nous vainquons pour le plus grand nombre la monarchie républicaine ou la République de droit divin, un nouveau soleil se lèverait qui éclairerait toute l’Afrique. Nous serions en avance pour un siècle et Macky Sall fêté et honoré pour cent siècles ! A vous de jouer et tout de suite, Monsieur le Président ! Et puis, écoutez Modou-Toumi : « Surtout pas vous, Monsieur le Président ! Laissez plutôt votre parti comme votre coalition, choisir seul, à la majorité, selon ses propres critères, son propre candidat pour vous succéder ! Après vous, éloignez-vous de l’échafaud ou du nouveau trône ! Ne vous retournez pas ! »
Pour le prochain président de la République, antique, vieillot, périmé ou jeune -que tous y aillent sans haie-, seul le peuple Sénégalais décidera. Nos choix ou critiques personnelles ne comptent et n’engagent que nous. Aujourd’hui, la configuration politique et sociale de notre pays est unique dans son histoire. Mais nous gagnerons ensemble. Prions, brûlons de l’encens, mais agissons surtout. Avant le peuple Sénégalais, puisse l’actuel Président sortant, nous étonner et nous surprendre en parrainant la naissance d’un nouveau pays démocratiquement gagnant, ouvert sur le futur par des institutions nouvelles, révolutionnaires et fortes, un peuple réconcilié avec lui-même, des responsabilités partenaires, une éthique partagée, des libertés ouvertes mais respectueuses de chacun au profit d’un vivre ensemble apaisant et constructif. »
Au téléphone, mon ami reprend la parole : « Oui Amadou Lamine, prions mais agissons surtout. Puisse le Président Macky Sall, une fois encore, avoir le temps de vous lire par lui-même et de vous entendre par lui-même. Le temps de la lecture lui a beaucoup manqué. »
- « Bonne continuation cher frère et ami, lui dis-je, en guise d’au revoir. Merci de m’avoir appelé. Prenez surtout grand soin de vous. » Je raccrochais. Épuisé et soucieux. A côté de moi, une femme bien-aimée se moque de moi : « Amadou, tu rêves encore ? » - « Dans ce pays, je n’ai pas le temps de dormir assez pour rêver ! » Elle me fit sourire quand, inspirée, elle ajouta : « De toutes façons, dans la tombe, nous finirons tous de la même manière en faisant des vers ! »
Je pensais à cet homme qui venait de passer douze années au pouvoir, soit quatre mille trois cent quatre-vingt jours, et qui avait conduit son pays avec audace et autorité bien loin dans la modernité et le développement des infrastructures. Mon intime conviction était cependant que la plus fondamentale et la plus élevée de toutes les infrastructures était d’abord l’homme sénégalais, en premier. Ensemble avec le Président, avons-nous réussi ? Ensemble avec lui, avons-nous échoué ? Ou bien Macky Sall a-t-il gouverné et réussi seul ou gouverné et échoué seul ? Faudrait-il, également, que « le peuple soit tiré au sort ? » Je crains de ne pouvoir répondre seul à ces questions. Une autre question me taraudait : l’échec d’un président de la République ne serait-elle pas en même temps l’échec du peuple qui l’a élu ? L’échéance des présidentielles prochaines nous interroge tous ! Gagnons ensemble ! Ce pays le mérite ! Ne jouons plus à faire du Sénégal un Vésuve !
Par Amadou Lamine SALL
Poète
Lauréat des grands prix de l’académie française
Lauréat 2023 du grand prix de poésie africaine, Rabat, Maroc
DIALOGUE DE SOURDS
La pêche est une des mamelles de l’économie sénégalaise avec une contribution de plus de 200 milliards de francs et plus de 600 mille emplois directs et indirects
Le Ministre des Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM) a convoqué le 19 juillet dernier les membres de la Commission Consultative d’Attribution des Licences de Pêche (CCALP) pour se prononcer par rapport aux demandes de licence de neuf (9) nouveaux bateaux de pêche industrielle ciblant les ressources de petits pélagiques. Certains acteurs de la pêche disent niet à l’attribution de ces licences à des bateaux étrangers alors que la commission n’a même pas fourni les conclusions de ces travaux. L’attribution de ces nouvelles licences ne va-t-elle pas faire perdurer la crise que traverse déjà le secteur ?
La pêche est une des mamelles de l’économie sénégalaise avec une contribution de plus de 200 milliards de francs et plus de 600 mille emplois directs et indirects. Mais le secteur fait l’objet de nombreuses controverses dont l’attribution de licences de pêche à des navires présumés étrangers par le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime (MPEM).
Selon les acteurs, des navires bénéficiaires de ces licences sont déclarés sous pavillon sénégalais à travers des intermédiaires locaux alors que leurs véritables propriétaires sont des Turcs ou des Chinois. Des opérations de fraude sont souvent dénoncées par le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes). Elles consistent pour certains navires étrangers «sénégalisés» à procéder à des exportations de produits dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en profitant du label sénégalais. Ce qui leur donne droit à certains avantages dont l’exonération de droits de douane. Pour une plus grande transparence dans le secteur, les acteurs demandent à l’Etat de divulguer l’identité des bateaux qui sont autorisés à pêcher au Sénégal avec une licence en bonne et due forme. Ce qui n’a toujours pas été fait.
Le 19 juillet dernier, le Ministre d es Pêches et de l’Économie Maritime (MPEM) a convoqué les membres de la Commission Consultative d’Attribution des Licences de Pêche (CCALP) pour se prononcer par rapport aux demandes de licence de neuf (9) nouveaux bateaux de pêche industrielle ciblant les ressources de petits pélagiques (Yaboy, Diaye, Cobo, etc.). Une tâche qui risque d’être très difficile pour les membres de la commission. Car, les conclusions de leurs travaux seront probablement controversées.
En effet, la délivrance des licences de pêche a toujours fait l’objet de polémique de la part des acteurs du secteur au Sénégal. Selon la Plateforme des Acteurs de la Pêche Artisanale du Sénégal (PAPAS), l’introduction de nouveaux bateaux dans la pêcherie de petits pélagiques serait une catastrophe biologique, économique, sociale et culturelle et va contribuer à «racler» le peu de poissons restants pour faire vivre les Sénégalais. Elle rappelle ainsi aux Autorités et aux membres de la commission, que conformément aux recommandations de la Recherche (CRODT, COPACE /FAO) et au principe de précaution, aucune licence de pêche ne doit être accordée à de nouveaux navires de pêche industrielle ciblant des espèces pleinement exploitées, voire surexploitées. En effet, la gestion durable des ressources halieutiques que tous les textes en vigueur prônent ne rime pas avec l’octroi de licences de pêches ou toutes autres formes d’autorisation sur des espèces surexploitées.
KEEMTAAN GI - UN TEMPS SEXY !
Le statut WhatsApp d’une belle donzelle a fait s’agiter l’esprit « Kàccoor » qui sommeillait depuis quelque temps en votre serviteur face à la morosité de ce charmant pays où l’on se croit souvent en guerre alors que la paix est à nos pieds. Il suffit juste pour la retrouver définitivement de lever un certain blocus policier, de se parler et d’évacuer les incertitudes qui planent et qui nous rendent si grognons. Selon la belle formule de la demoiselle, le temps était matinalement sexy hier. La matinée était propice à de folles et belles étreintes qui pourraient faire bouder le bureau au travailleur le plus consciencieux. Ce temps chassait les tortures d’une température peu clémente mais tout de même loin de celle de quelques coins d’Europe (Italie, Espagne, Grèce…) et d’Amérique du Nord (Canada, USA…) où le thermomètre frôle les cinquante degrés ces jours-ci. L’enfer sur terre… Le résultat de nos détachements face au réchauffement climatique auquel nous autres Africains tirons la langue pour des questions beaucoup plus existentielles. Pour en revenir à notre cher Sénégal, ce pays a besoin de retrouver une vie moins stressante. Une vie plus gaie avec des acteurs plus conciliants et des préfets et gouverneurs moins zélés et plus préoccupés de la République qu’à faire plaisir un homme. A trop interdire sous des prétextes pour le moins puériles, on se dirige implacablement vers des confrontations. Le concert de casseroles initié par le Chef de l’opposition la semaine dernière s’est déroulé sous la forme de belles processions joyeuses dans tout le pays sans aucun incident et sans nécessiter aucune autorisation administrative. Ce peuple n’est pas violent, on l’a contraint à recourir à la violence face à tant d’injustices, de libertés piétinées. La mort de nos enfants, si jeunes, lors des manifestations, doit nous faire prendre conscience de la valeur de la vie et créer les conditions d’un apaisement. Le Chef doit cesser de nous stresser déjà que l’on croule sous le poids des rigueurs de la vie. Galsen reste une terre de belles vies. Notre richesse, ce n’est pas seulement le pétrole et le gaz, mais nos femmes sans qui la vie serait sans saveur. Elles sont le sel de nos vies. Elles sont élégantes et leurs démarches belles comme les vers de l’alexandrin. Ça, ce n’est pas Kàccoor Bi qui le professe, mais le poète Amadou Lamine Sall. Rendons donc le temps qui nous rapproche de février 2024 plus sexy ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
MANIFESTATION F24 : le préfet de Dakar interdit encore !
La manifestation prévue ce vendredi, par le F24, mouvement des forces vives de la nation, n’aura pas lieu finalement. Le préfet du département de Dakar, alias « Mister No », a encore dit niet. Mor Talla Tine a interdit la manifestation. Dans un communiqué, il évoque les sempiternels risques de troubles à l’ordre public ainsi qu’une imaginaire entrave à la libre circulation des personnes et des biens. Cette interdiction vient s'ajouter aux nombreuses autres notifiées aux membres de la plateforme F24 ces dernières semaines. La manifestation devait être organisée par le Front pour la Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaniste (FRAPP-France Dégage).
PASTEF Bassirou Diomaye Faye et Pape Abdoulaye Touré restent en prison
Les demandes de liberté provisoires formulées pour Bassirou Diomaye Faye et Pape Abdoulaye Touré ont été rejetées, confie Me Moussa Sarr. L’avocat indique avoir interjeté appel séance tenante pour faire libérer ses deux clients. Pour rappel, Bassirou Diomaye Faye avait été inculpé puis placé sous mandat de dépôt le 18 avril dernier par le juge Mamadou Seck pour outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique. Pape Abdoulaye Touré avait été inculpé et mis en détention par le même magistrat instructeur, le 9 juin dernier, pour actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, participation à un mouvement insurrectionnel et actions diverses.
APRÈS SA SUPPRESSION Demain, c’est-à-dire en 2024, la Crei ressuscitée ?
Hier, les députés ont adopté le projet de loi qui prévoit la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et son remplacement par un Parquet financier. Pour « Le Témoin » quotidien, la suppression de la Crei reste et demeure un faux débat ! Car cette désormais défunte Crei pourra être ressuscitée ou dépoussiérée, un jour, par un autre président de la République nouvellement élu en 2024. Car de futurs candidats à la défunte Crei ressuscitée, le Sénégal n’en manque pas !
CONSEIL DES MINISTRES Macky Sall en croisade contre «Barsa-Barsakh»
Le Conseil des ministres s’est tenu exceptionnellement hier jeudi (alors qu’il a lieu traditionnellement le mercredi), au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky Sall. A l’entame de sa communication, le Président de la République s’est incliné devant la mémoire des personnes décédées suite aux récents accidents relevés en mer et a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées, en cette douloureuse circonstance. Dans ce contexte, Macky Sall a demandé au Gouvernement d’intensifier les contrôles au niveau des zones et sites potentiels de départ mais également de déployer l’ensemble des dispositifs de surveillance, de sensibilisation et d’accompagnement des jeunes à travers le renforcement des actions publiques multisectorielles de lutte contre l’émigration clandestine.
CLASSEMENT DES PASSEPORTS la Gambie plus «diplomatique» que le Sénégal
Henley & Partners, un cabinet de conseil en immigration basé à Londres, a publié les résultats du classement des passeports les plus puissants du monde. En Afrique de l'Ouest, la Gambie devance bon nombre de pays dont le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Guinée Bissau etc. En effet, le pays de Adama Barrow occupe la 71e place puisque les passeports qu’il délivre bénéficient d'une entrée sans visa dans 70 destinations. Le Sénégal est à la 80e place avec 57 destinations où notre document de voyage diplomatique ne nécessite pas de visa. Même la Guinée nous devance avec sa 79ème position et ses 58 destinations sans visa ! Le Mali et la Guinée Bissau sont à égalité en occupant le 82e rang bénéficiant ainsi d'une entrée sans visa dans 55 destinations., Singapour a été classé comme le pays avec le passeport le plus puissant du monde. Il devance le Japon dans le classement des passeports les plus puissants et bénéficie d'une entrée sans visa dans 192 destinations, plus que les voyageurs de tout autre pays, selon l'indice. Les États-Unis, qui occupaient la première place en 2014, sont tombés à la huitième place, leur position la plus basse à ce jour. L'Allemagne, l'Italie et l'Espagne étaient à égalité en deuxième position, leurs détenteurs de passeport ayant accès à 190 destinations. Le Japon, qui s'est classé premier au cours de quatre des cinq dernières années, a pris la troisième place avec 189 destinations, à égalité avec la France, l'Autriche, la Finlande, la Suède, le Luxembourg et la Corée du Sud. L'Afghanistan a été classé comme le pays avec le passeport le moins puissant avec un accès sans visa à seulement 27 destinations, suivi du Yémen, du Pakistan, de la Syrie et de l'Irak. Pour rappel, l'indice compile le classement annuel en utilisant les données de l'Association du transport aérien international (IATA)...