Malick Gakou encore bloqué à Matam
La tournée du leader du Grand parti est très mouvementée. Bloqué à Louga, le cortège de Malick Gakou a été stoppé net par la police et la gendarmerie à l’entrée de Matam. M. Gakou rappelle qu’ils ont prévu des visites, des rencontres avec ses militants et sympathisants mais aussi des visites de proximité aux différentes familles religieuses du Fouta. Selon des responsables de la coalition, Malick Gakou et son directeur de campagne, le député maire Ameth Aïdara, risquent d’être convoyés sur Dakar. Déjà que le préfet de Kanel a interdit pour la période du 18 au 19 septembre 2023 toute manifestation sur la voie publique, sous forme de procession, cortège ou rassemblement.
Le candidat Amadou Ba et Thiès
Depuis que le Président Macky Sall a annoncé sa décision de non-candidature à un nouveau mandat, ce n'est plus le grand enthousiasme dans les rangs de l'Alliance pour la République (APR) à Thiès. Et après la désignation du Premier ministre Amadou Ba, le silence est devenu plus assourdissant. Beaucoup de responsables apéristes tardent encore à faire de déclaration publique de soutien à cette candidature. En tout cas, au niveau de la commune de Thiès-Est, Bara Diakhaté responsable du parti présidentielle, par ailleurs Directeur des Ressources Humaines (DRH) de l'hôpital Cheikhoul Khadim de Touba, a préféré organiser des concertations avec sa base pour décliner la conduite à tenir. En effet, sa base affective a été construite sur le socle d'activités sociales et c'est pourquoi elle regroupe toutes les sensibilités sociales de Thiès. Après la rencontre avec tous les responsables, la décision unanime a été que chacun aille rendre compte à sa base, avant que tout le monde se retrouve prochainement afin qu'une décision consensuelle soit prise.
Une explosion de gaz fait deux morts à Derklé
Une explosion de gaz d'une rare violence, survenue le vendredi 15 septembre 2023 à Derklé à la cité Crédit Foncier, a fait plusieurs victimes. D’après les autorités de la mairie de Dieuppeul, le bilan est de 11 blessés qui sont dans un état grave. Finalement, Sagar Diouf et son fils Pape Ndiankou Diagne ont succombé à leurs blessures, renseigne la même source.
217 migrants interpellés par la gendarmerie
La gendarmerie est décidée à freiner l’émigration clandestine. Ce qui ne sera pas une tâche aisée au regard de l’ampleur du phénomène. En fait, dans le cadre de la lutte contre le phénomène de l'émigration clandestine, la Gendarmerie a renforcé son dispositif de surveillance et de contrôle le long du littoral. A cet effet, une opération menée ce week-end a permis d'interpeller 217 candidats entre Notto Gouye Diama, Kayar et Guéréo. Les pandores ont mis la main aussi sur 08 organisateurs de voyages clandestins. Les gendarmes poursuivent les investigations pour interpeller tous les complices. Elle appelle les populations à plus de vigilance face à ce fléau qui touche particulièrement la jeunesse
Une rencontre des acteurs préconisée pour promouvoir un agenda africain
Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur d’une plateforme citoyenne dénommée «Migration, développement, liberté de circulation et droit d’asile», a souligné l’urgence d’une rencontre des acteurs africains intervenant sur la question migratoire afin de permettre au continent de disposer de son agenda face à cette problématique. «Il urge qu’une rencontre afro-africaine ait lieu et regroupant tous les groupes d’acteurs qui interviennent sur la question afin de disposer d’un agenda propre à l’Afrique, et qui permettra au continent de dialoguer, échanger et parler avec les autres parties du monde vers lesquels ses enfants se dirigent dans des conditions inhumaines», a-t-il préconisé dans une contribution transmise à l’Aps. Membre du Réseau ouest-africain sur les migrations et mouvements de populations, il a rappelé que ces derniers mois, des vagues de migrants ont été interceptés sur le chemin tandis que d’autres ont pu rejoindre les côtes espagnoles et italiennes. Il a proposé que ce sommet se tienne à Dakar, sous la co-présidence du chef de l’Etat sénégalais et du président en exercice de l’Union Africaine (UA), son homologue des Comores, avec une participation des acteurs étatiques et non étatiques, des chercheurs sur la migration, des associations de migrants de retour et/ou vivant hors d’Afrique. «Une telle rencontre est devenue une urgence et une demande sociale et politique. Dakar est une porte de départ vers l’Europe avec les pirogues», a-t-il fait valoir. «Si l’on sait que nous allons de plus en plus vers des cataclysmes et des catastrophes naturels liés aux changements climatiques, comme ceux qui viennent de se passer en Libye, il faudrait tout aussi se préparer à davantage de migrants et de personnes déplacées en raison de ces changements climatiques. C’est ce que l’on appelle les migrants climatiques», a expliqué M. Diouf.
Un «jakartaman» assassiné par des individus non identifiés
Des individus non encore identifiés ont abrégé la vie de Birame Guissé, un jeune conducteur de mototaxi. La victime, aînée de la famille Guissé, habitant sur la route de Kaël, mariée et père de trois enfants, a été retrouvée morte non loin de Darou Sow. Birame Guissé est victime de son client qui lui avait demandé de le transporter vers Thiawène moyennant une somme de 5000 francs Cfa. Arrivé sur place, renseigne Dakaractu, il est pris à partie par son bourreau aidé par des complices. Il sera roué de coups de gourdins. Avant de rendre l’âme, le jeune homme a vainement essayé de joindre au téléphone quelques membres de sa famille. La gendarmerie qui a hérité du dossier a recommandé une autopsie. Les résultats confirment la thèse de la mort à la suite de blessures. Il a été inhumé hier au cimetière des Tidianes de Mbacké.
Youssou Ndour conte «Birima»
Invité de la libre antenne de l’émission couleurs tropicales, Youssou Ndour a présenté son conte musical «Birima» qui sera joué sur la scène du théâtre Châtelet du 20 au 23 septembre. La chanson créée en 1996 est inspirée des valeurs incarnées par Birima dans la cour du Damel Birima Ngoné Latyr Fall du Cayor datant de 1859, indique le lead vocal du Super étoile. Les contes, ajoute-t-il, ont bercé notre enfance et nous ont donné beaucoup de valeurs. Avec ce monde bouillonnant, nous avons besoin de nous retourner pour voir ce qui marchait quand il n’y avait pas la radio, ni la télévision. A l’en croire, la jeunesse a besoin de cela. Ceux qui représentent la jeunesse, qui font le Rap, sont pieux et respectent la tradition et c’est à travers eux que les messages passent, constate l’artiste. Il est d’avis que le bouillonnement des jeunes n’a rien à voir avec le contenu des cultures.
Macky informé du départ de You depuis
Restons avec Youssou Ndour qui a brisé le silence sur sa position sur le 3e mandat du Président Macky Sall. Il a lâché qu’il n’était pas d’accord pour un 3e mandat. Sauf qu’il ne l’a jamais dit. Youssou Ndour dit avoir posé un jour une question à Macky Sall à savoir : « pourquoi vous ne dites ni oui ni non ? » Ce dernier lui a expliqué. Il a salué le respect de sa parole comme Birima. Évoquant le compagnonnage avec le leader de Benno, il estime que chaque alliance politique à une fin pour ainsi justifier sa démission. Il confie avoir dit à Macky qu’il était temps pour son mouvement et lui de mettre fin au compagnonnage et de s’évaluer. Youssou Ndour dit reprendre sa liberté de parler du Sénégal. Macky Sall a été informé de la décision depuis un mois et demi. Parlant des émeutes, il estime qu’il y a une ligne rouge à ne pas franchir. Pour lui, on ne peut pas faire de la politique et voir toujours des morts. Il s’en désole..
Youssou Ndour parle de sa candidature
Restons avec le président du mouvement Fekke ma ci boole qui n'exclut pas de se présenter à la Présidentielle parce qu’il a démissionné ainsi que son mouvement de BBY. Il va bientôt édifier les Sénégalais sur sa candidature. Il faut dire que Youssou se trompe d’époque. Le lead vocal du super étoile est certes aimé mais surtout l’artiste. Le politicien ne draine plus de monde. Lors de son passage dans l’émission «6/9» de France Inter, ce week-end, Youssou Ndour se dit prêt à servir son pays. Ce qui l’intéresse, c’est le Sénégal et la paix, dit-il. Si le Sénégal a besoin de lui, il est disponible, tranche l’homme politique
La Cojer de Pikine va investir Amadou Ba
La Cojer du département de Pikine soutient sans réserve le choix porté sur le Premier ministre, Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à l'élection présidentielle de février 2024. Ces jeunes républicains remercient tous les responsables du département de Pikine d’avoir approuvé à l’unanimité et sans aucune contestation le choix du Président Macky Sall. Au candidat de la coalition BBY, la Cojer de Pikine rappelle que son choix n’a pas été facile et que le travail ne le sera pas non plus. Ils rassurent qu’Amadou Ba peut compter sur leur engagement, détermination et l’expérience électorale de la jeunesse du département de Pikine. En outre, la Cojer départementale exhorte la jeunesse à se mobiliser pour sillonner le département et battre campagne avec tous les moyens du bord pour une victoire nette et sans bavure dès le premier tour au soir du 24 février 2024. La Cojer de Pikine envisage un grand meeting d’investiture du candidat de la coalition BBY Amadou Ba dans les prochains jours.
Abdourahmane Sow candidat des Volontaires
Abdourahmane Sow se lance à la course pour la Présidentielle. Il a fait sa déclaration de candidature hier. L’ancien président de la Commission Orientations et Stratégies COS/M23 et initiateur de la Dynamique Populaire les Volontaires rappelle que les Sénégalais iront aux urnes sans le président sortant. Il s’agit à ses yeux d’un fait démocratique majeur, synonyme de progrès, mais surtout, une grande victoire de la population qui s’est donné corps et âme pour en arriver à cette avancée. Par ailleurs, dit-il, parler de victoire et s’en arrêter à cela serait comme dormir sur ses lauriers. Autrement dit, gagner une bataille ne siffle pas la fin du combat, indique M. Sow. Selon lui, les régimes successifs au Sénégal ont fini par endiguer notre pays dans un système politique rétrograde, empreint d’abus et de confiscation du pouvoir. Il s’agit à ses yeux d’un système de gouvernance exclusif qui promeut une classe sociale, une élite qui excelle dans la politique politicienne, le clientélisme, l’impunité, la prévarication, l’accaparement des biens publics, l’injustice, l’abus de pouvoir, la manipulation. Des pratiques aux antipodes des fondamentaux démocratiques, au préjudice incommensurable, qui caractérisent le système politique sénégalais, regrette le candidat de Dynamique Populaire les Volontaires. Le constat, dit-il, est que le Sénégal est divisé et déchiré à cause d’une élite traditionaliste. Il s’engage à faire du Volontariat, au service exclusif de l’intérêt général.
POURQUOI BOULAYE DIA EST EN FROID AVEC SON CLUB
L’international sénégalais de Salernitana, Boulaye Dia, n’est pas en de bons termes avec son club qui a pourtant levé l’option d’achat imposé par Villarreal. Le sénégalais ne serait pas content du transfert raté vers l’Angleterre.
L’international sénégalais de Salernitana, Boulaye Dia, n’est pas en de bons termes avec son club qui a pourtant levé l’option d’achat imposé par Villarreal. Le sénégalais ne serait pas content du transfert raté vers l’Angleterre.
Entre Boulaye Dia et le Salernitana, c’est le désamour. Depuis l’ouverture de la saison, l’international sénégalais n’a pas encore foulé la pelouse du stade du club encore moins rejoint ses coéquipiers pour disputer un seul match officiel avec eux. La raison c’est que l’attaquant international sénégalais est très remonté contre son club. Lequel lui a refusé un transfert vers un club du championnat de première division anglaise: Wolverhampton pour ne pasle citer. L’équipe de la série A, Salernitana, qui venait ainsi de lever l’option d’achat de 12 millions d’euros de son prêt de Villarreal, a repoussé la proposition de prêt payant avec obligation d’achat de 18 millions d’euros de leurs homologues britanniques. Le club italien a jugé inconvenantes les modalités proposées.
Pourtant, les dirigeants du club italien savent qu’il est très difficile de garder longtemps un joueur de la trempe de l’international sénégalais. « Nous savons qu’un club comme la nôtre doit se séparer à la longue de ses grands noms pour se financer et être doué pour dégoter des jeunes de même valeur. Cependant, nous pensons qu’il y a des règles internes à respecter. Nous sommes gentils, affectueux mais cela n’autorise personne à se comporter de manière incorrecte. Boulaye Dia est un grand joueur et je lui parlerai dès son retour du Sénégal », avait lancé le directeur sportif du club. De son côté, Boulaye, qui semble déçu de l’attitude de ses dirigeants, n’a même pas joué pour le compte du Sénégal lors de la trêve internationale pour cause de blessure. Sa longue absence lui avait valu une première sanction sur son salaire et une mise à l’écart pour le déplacement du club la semaine dernière.
Mais l’attaquant sénégalais continue de faire le mort. Boulaye Dia, qui avait fait une saison exceptionnelle avec Salernitana, le sauvant de la descente en division inférieure, comptait sur ses dirigeants pour assouvir ses ambitions de jouer pour la premier league anglaise. Il devra cependant prendre son mal en patience en commençant à jouer pour espérer faire partie des Lions qui seront retenus lors de la coupe d’Afrique des nations qui se jouera l’année prochaine en Côte d’Ivoire.
LE GOUVERNEMENTDE COMBATS N’A GAGNÉ QUE LES COMBATS POLITICO-JUDICIAIRES
L’amélioration des conditions de vie des Sénégalais était au premier rang des priorités de l'équipe gouvernementale actuelle. Au finish, ces combats semblent s’être soldés par des échecs, du moins selon beaucoup de citoyens lambda
17 septembre 2022-17 septembre 2023. Le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba vient de boucler sa première année. L’amélioration des conditions de vie des Sénégalais était au premier rang des priorités de cette équipe qui se présentait comme un «gouvernement de combat social» et de «défis». Au finish, ces combats semblent s’être soldés par des échecs, du moins selon beaucoup de Sénégalais lambda qui, un an après, disent être restés sur leur faim… Bref, le gouvernement de combats en aurait gagné très peu !
Le président de la République, Macky Sall, qui a renoncé à briguer un troisième mandat, a porté son choix sur l’actuel Premier ministre pour porter les couleurs de son parti (Apr) et de la coalition Benno Bokk Yaakar à la présidentielle du 25 février prochain. Il s’agit d’Amadou Bâ qui, lors de sa prise de fonctions, avait annoncé la formation d’un gouvernement de 38 ministres choisis pour relever des défis et surtout combattre la situation sociale du pays. Une équipe d’hommes et de femmes d’expérience qui était engagée à opérationnaliser les objectifs prioritaires du président de la République. Un gouvernement qui devait être à la hauteur des enjeux avec des hommes et des femmes d’action et rompus à la tâche. L’objectif prioritaire que s’était fixé le nouveau gouvernement d’Amadou Bâ était basé sur le «combat social» et les «défis». La principale priorité étant la sécurité sociale, et faire en sorte d’améliorer la qualité de vie des Sénégalais concernant surtout le pouvoir d’achat, la formation professionnelle et faire en sorte que le sénégalais puissent vivre de façon agréable. Le nouveau Premier ministre invitait ainsi à «resserrer» les rangs et mettre plus en valeur l’aspect social de l’action du gouvernement. Un an après la formation du gouvernement dit «de combat», d’après les mots du Premier ministre Amadou Bâ, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a guère convaincu les Sénégalais. C’est le moins que l’on puisse dire
Zéro pointé pour le gouvernement de Macky
D’après la plupart de nos interlocuteurs, le gouvernement dirigé par Amadou Bâ n’a pas pu aider le président Macky Sall à nouer une nouvelle relation de confiance avec le peuple. «Le chantier reste vaste, les attentes nombreuses. Doublement perdu sur le plan économique et social, leur combat n’a été gagné que sur le plan politico-judiciaire», ironise le nommé Souleymane Djigueul. A l’en croire, le principal «combat» mené parle gouvernement en place un an durant a consisté à éliminer des adversaires politiques et d’emprisonner des militants de partis de l’opposition pour... «s’éterniser» au pouvoir. «Oui, c’était un vrai et véritable gouvernement de combats pour rester au pouvoir. Amadou Bâ, c’est Macky Sall bis. C’est le même système, les mêmes méthodes, les mêmes têtes qui vont revenir...». Selon toujours le sieur Djigueul, le «gouvernement de combats» annoncé par le désormais dauphin du président Macky Sall n’était qu’un «gouvernement contre le peuple et pour l’élimination d’un adversaire de taille», à savoir l’opposant Ousmane Sonko.
«Aujourd’hui, il (Ndlr, Amadou Ba) a été choisi pour représenter Benno Bokk Yakkar à la prochaine présidentielle, mais nous n’attendons rien de lui. Ces gens du pouvoir, que peuvent-ils encore nous apprendre, nous faire comprendre si ce n’est de faire des calculs d’épicier pour éliminer des opposants. Ça va changer quoi à la fin? La vie est chère. Nos enfants sont diplômés, mais ne trouvent jamais de travail. Nos fils qui prennent les pirogues ne reviennent plus. C’est des familles dévastées de tout petits enfants orphelins, des mamans désemparées...», éructe de rage Youssouf Senghor.
Avec ce programme social de «combat», l’équipe d’Amadou Bâ voulait répondre aux besoins des populations ainsi qu’à leurs attentes pressantes et légitimes. Seulement, la feuille de route qui demandait beaucoup plus d’actions concrètes sur le terrain et de communication pour un impact positif sur les conditions de vie des populations, semble avoir été perdue…en cours de route ! Pour le sieur Senghor, ce pacte de confiance n’a pas pu donner les effets escomptés malgré les besoins identifiés». «Il (Ndlr, Amadou Bâ) est modeste, mais il n’a pas réussi le jeu. C’est comme s’il était là comme figurant attendant son tour. Son plan de jeu qui couvrait beaucoup de domaines n’a réussi que dans le domaine judiciaire et très politique avec Antoine Diome qui a fait un excellent travail. Surtout dans la stabilité», a t-il magnifié à l’endroit du ministre de l’Intérieur.
Pour le nommé Talla Mbodj, «le gouvernement de combat social dont parlait Amadou Bâ n’était qu’un effet d’annonce. Le virage social n’a jamais abouti. Je peux me permettre de dire qu’on est condamné à vivre éternellement comme ça. Tout tourne autour de la politique. Même les programmes dits sociaux, c’est des programmes politiques. Juste pour dire que le Sénégal connait une ségrégation sociale énorme».
Ce qui est frappant dans les réactions de nos interlocuteurs, c’est la demande d’autorité. «Tous nos candidats font de belles promesses avant les élections. Et une fois nommés à des postes stratégiques, ils nous oublient. Ils se moquent pas mal de la situation sociale des citoyens que nous sommes. L’important pour eux, c’est d’être élus ou réélus», a souligné Djeynaba Sow. «Nous ne voulons pas d’Amadou Bâ qui n’aura même pas 10% des voix aux élections parce que le temps du système est révolu. Nous voulons Ousmane Sonko. Nous réclamons sa libération et celle de nos fils emprisonnés depuis des mois», a-t-elle martelé. « Cette équipe avait été présentée comme un gouvernement de combats et de défis avec une continuité et des surprises. Ce n’était qu’un combat pour rester au pouvoir. Ce n’était qu’un calcul politique. Amadou Ba a dirigé mais il a été incapable d’apporter des solutions aux grandes questions comme l’émigration clandestine et la hausse vertigineuse des prix des denrées et aussi du coût du loyer.
Le pays se vide de ses jeunes
Aujourd’hui, le pays se vide de ses jeunes qui bravent la mer à leurs risques et périls parce que les politiques menées parle gouvernement ne répondent pas aux besoins des jeunes. La vie est chère. Les prix des denrées de première nécessité ont pris l’ascenseur jusqu’au dernier étage», a-t-elle souligné. Pour elle, c’est tout cela qui explique aujourd’hui les mouvements de contestation de jeunes parce que les aspirations des populations n’ont pas été prises en compte. Mme Dieynaba Sow se dit convaincue que le gouvernement s’est limité à emprisonner et à contraindre certains militants de l’opposition à l’exil.
VOTER AMADOU BA, C'EST VALIDER UNE TROISIÈME CANDIDATURE DE MACKY SALL
Après sa tournée à Matam, Mme Aminata Touré, candidate à la présidentielle de février prochain, est revenue sur le programme qu’elle réserve à cette localité du Fouta mais également sur le choix du porte-étendard de la coalition présidentielle
Propos recueillis par Youssoupha BA |
Publication 19/09/2023
Après sa tournée à Matam, Mme Aminata Touré, candidate à la présidentielle de février prochain, est revenue sur le programme qu’elle réserve à cette localité du Fouta mais également sur le choix du porte-étendard de la coalition présidentielle, Amadou Ba, les enjeux des prochaines élections, les frustrations au sein de l’APR, l’opposition...
Mme Aminata Touré, en tant que leader du mouvement « Mimi 2024 » vous venez d’effectuer une tournée dans la région de Matam. Quel bilan global tirez-vous de votre séjour dans cette partie du pays ?
Aminata TOURE - C’était une tournée de proximité dans les trois départements de la région. La campagne n’ayant pas encore débuté, je me suis conformée à la loi. Et ça c’est très important. Donc, nous avons eu à rencontrer les populations et à discuter avec elles en présence de nos responsables sur place. Nous sommes allés jusque dans les cuisines de nos sœurs pour constater les difficultés de leurs tâches au quotidien. Il est vrai que quand on reste dans les villes on ne se rend pas compte de l’énormité des inégalités. Nous avons vu des femmes préparer les repas avec le bois de chauffe. Ce qui peut occasionner des maladies ou les aggraver surtout pour celles qui sont asthmatiques. C’est pourquoi il urge de travailler pour généraliser la modernité. Nous avons discuté avec des éleveurs et des agriculteurs. Le constat est que le potentiel de la région est sous-exploité alors que les opportunités existent. C’est une zone qui peut être assimilée à un désert économique. C’est pour moi l’occasion de féliciter nos parents de la Diaspora sans qui la situation serait plus catastrophique. Pour vous en donner une idée, l’élevage et l’agriculture sont toujours pratiqués de façon ancestrale alors qu’on pouvait les moderniser. C’est d’autant plus désolant si on sait que la zone dispose de suffisamment de terres et d’eau. Dans le domaine minier, les conditions d’exploitation du phosphate sont entourées de nébuleuse avec zéro impact sur les populations d’où l’urgence d’un audit. Dans la réforme constitutionnelle de 2016, il est clairement indiqué que les populations ont un droit de regard et de contrôle sur leurs ressources naturelles. Ce qui n’est pas le cas. A partir de ce moment, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des problèmes comme c’était le cas récemment à Kédougou.
La mouvance présidentielle a toujours considéré Matam comme son «titre foncier» au plan électoral. Avez-vous constaté que ce slogan est une réalité dans la zone?
Il n’y a pas de titre foncier ! C’est même un langage qui, à mon avis, ne respecte pas les populations auxquelles il est destiné. Je considère qu’il ne saurait y avoir de droit de propriété nulle part. La réalité du terrain est la seule qui compte. Pour le cas de Matam, les populations sont dans une pauvreté telle qu’elles sont prêtes à prendre leurs responsabilités. C’est à elles de voter en toute liberté après avoir estimé si le pouvoir a bien répondu à leurs attentes ou pas. C’est une région qui doit être traitée d’égale dignité par rapport aux autres où il existe une diversité ethnique et une hospitalité exemplaire. Par conséquent, conscientes des enjeux de l’heure, ces populations voteront sur la base de programmes. Donc la notion de titre foncier n’y existe pas du tout.
L’étape de Ourossogui a été perturbée par des délégués de quartier qui voulaient s’opposer à votre venue. Que s’est-il réellement passé ?
Je peux vous dire que c’est vous-mêmes de la presse qui nous l’avez appris ! On marchait tranquillement à Ourossogui, accueillis par nos militants et une famille très respectée et très connue dans la zone qui est celle du Dr Abdoul Ly. Maintenant, il paraît que c’est leministre de la Communication qui serait derrière tout cela. J’ai envie de lui dire qu’il devrait plutôt s’occuper de ses tâches gouvernementales. Heureusement qu’il s’est bien gardé de parler puisqu’en tant qu’avocat, il sait très bien les conséquences des menaces de ce genre. De toutes les façons, ce sont des déclarations malheureuses qui ne militent pas en faveur du renforcement de l’unité nationale. En passant je rappelle que ma mère est originaire de Podor. Alors, imaginez si mes parents étaient descendus se battre contre eux. Pour les délégués de quartier je profite de l’occasion pour leur rappeler qu’ils n’ont pas un rôle politique et je plaide pour qu’ils soient bien formés pour comprendre cela. Et puis en tant qu’ancien Premier ministre la meilleure attitude serait de venir m’accueillir, me souhaiter la bienvenue et retourner chez eux plutôt que de manifester pour s’opposer à ma venue. Il n’y a eu aucun incident. C’était juste de l’agitation politique pour se faire entendre jusqu’à Dakar.
Quel programme comptez-vous réserver à Matam dont vous dîtes que c’est un désert industriel ?
Mais c’est tout le pays qui est un désert industriel à part Dakar qui concentre 90% des usines ! Pour la région de Matam, le tout premier acte que je compte y poser est sa connexion avec le reste du pays par la réseau ferroviaire. Ensuite, nous allons moderniser les principales activités que sont l’agriculture et l’élevage. Voilà une zone qui dispose de toutes les opportunités pour sortir de la pauvreté et qui reste malheureusement confrontée à un problème d’exploitation des produits comme le mil, le riz, le maïs et les légumes. Certains de ces produits peuvent être exploités en grand nombre et transformés à partir des unités industrielles. C’est aussi valable pour l’élevage qu’il faut rendre intensif sans délai. Vous savez que, lorsque le cheptel fait plusieurs kilomètres à la recherche de pâturage, la qualité de la viande s’en fait ressentir. Or on aurait pu avoir de la viande de qualité exportable et du lait comme le font le Brésil et l’Argentine. Cela est très possible. Il suffit de bien former les jeunes dans ces filières et mettre les moyens qu’il faut. C’est la même chose pour le cuir qui peut servir à beaucoup de choses. Donc nous envisageons de mettre la région à niveau sur le plan industriel en nous appuyant sur ces produits. Pour la santé, le premier constat est le déficit de structures et le manque d’équipements de base. Ce qu’il faut corriger à tout prix. Aussi, du fait de l’éloignement des lieux d’habitation les uns des autres on a prévu l’instauration de la santé mobile et la densification des structures de santé de façon accélérée en insistant sur la prévention. Dans le domaine de l’éducation, on mettra l’accent sur l’apprentissage à partir des langues locales pour éviter aux élèves un double apprentissage à savoir la langue française d’abord puis la matière. Ceci, après avoir bien sûr comblé le gap de l’insuffisance des établissements scolaires mais également procédé à la révision du statut des enseignants religieux. Toujours dans ce domaine, il est prévu la construction de l’Université de Matam qui portera le nom de Cheikh Oumar Foutyou Tall ou de Thierno Souleymane Baal. S’agissant des femmes, à qui je rends un vibrant hommage pour leur bravoure, elles ne seront pas oubliées puisque nous envisageons de les regrouper en coopératives pour leur faire bénéficier de financements à partir de la «Banque des Femmes» selon des critères autres que politiques. Nous avons la même ambition pour le sport qui est traité en parent pauvre dans la région. Je pense que l’heure est arrivée pour Matam de pouvoir participer à toutes les compétitions nationales et cela ne sera possible qu’avec la construction d’infrastructures sportives modernes, suffisantes et diversifiées mais également de grands hôtels modernes. D’ailleurs cela permettra à la ville de Matam de déposer valablement sa candidature pour accueillir une poule au cas où le Sénégal organiserait la Coupe d’Afrique des Nations en 2027. Tout ceci corrélé avec l’exploitation des phosphates de la zone dans des conditions transparentes avec des retombées positives pour les populations va contribuer à la lutte contre la pauvreté et favoriser la relance de l’économie de la région.
M. Amadou Ba a été finalement choisi comme candidat de la mouvance présidentielle à l’élection de février prochain. Pensez-vous qu’il soit le meilleur profil pour relever le défi?
Le seul défi c’est le changement. A ce niveau je ne crois pas que le candidat du Président Macky Sall puisse l’incarner. M. Amadou Ba n’est que la tenue de camouflage de M. Macky Sall. Voter pour lui c’est valider une troisième candidature vigoureusement contestée du Président or le pays aspire au changement. Je ne fais pas partie de ceux qui disent que le président Macky Sall n’a rien fait. On ne me prendrait même pas au sérieux. Mais le temps est venu de passer à un niveau supérieur et de régler les problèmes puisqu’il en existe quand même surtout en termes de bonne gouvernance et de renforcement de la démocratie. Les 1.000milliards de francs du fonds Covid-19 sont là et on ne peut pas les passer sous silence. Nous avons aussi des milliers de jeunes en prison qu’il faut libérer. D’ailleurs, il faut que le candidat du Président nous dise ce qu’il compte faire puisque c’est lui, Amadou Ba, qui était Premier ministre lorsque des manifestations ont occasionné une vingtaine de morts reconnus par le gouvernement. Il y a également la condamnation de Ousmane Sonko que je considère illégale. Dès l’instant que le juge a rejeté les deux chefs d’accusation il aurait dû rentrer chez lui le même jour. M. Amadou Ba doit s’exprimer sur ces questions.
Est-ce que c’est la raison pour laquelle vous l’avez invité à un débat public dès qu’il a été choisi parle président Macky Sall ou est-ce un défi ?
Non pas du tout. Je considère que la démocratie doit avancer. Nous devons arriver à un niveau où les populations doivent comprendre les enjeux. Sur ce rapport, elles ont besoin d’écouter les candidats pour se faire une idée de leurs programmes lorsqu’elles iront aux urnes. Nous devons rompre avec les choix basés sur les achats de consciences ou la distribution de l’argent à tout vent. Je ne cherche aucunement à le défier. N’oubliez pas qu’il était mon ministre quand j’étais chef du gouvernement! Lorsque j’étais tête de liste de BBY, il était mon second. Donc, je n’ai aucun intérêt à défier celui qui a toujours été derrière moi. Je l’invite simplement à un débat pour qu’il nous dise quelle est sa vision et les ruptures qu’il compte apporter par rapport à ce qui se fait. Je le répète : Amadou Ba président, vous aurez le même système de gouvernance. Ce n’est pas en faisant la Une des journaux au quotidien que le problème va se régler. Il faut que les candidats débattent. C’est cela la nouvelle culture politique qu’on doit amener. Et vous de la presse vous avez un rôle important à jouer. Vous devez nous aider à éclairer l’opinion sur nos offres programmatiques. Donc moi, Aminata Touré, je suis prête à débattre avec n’importe quel candidat.
Que pensez-vous des frustrations constatées dans le camp présidentiel après le choix porté sur Amadou Ba ?
Du temps de Wade, Amadou Ba avait causé beaucoup de problèmes à Abdoulaye Daouda Diallo comme fonctionnaire. Aly Ngouille Ndiaye était de Macky 2012 avant de rejoindre l’APR. Pendant tout ce temps, Amadou Ba n’était pas là. Donc, je comprends leurs frustrations. Mais ce ne sont pas tellement mes oignons. Moi, je me concentre sur ma candidature en allant vers les populations pour leur expliquer mon programme. Et je dois dire que j’ai constaté une aspiration fondamentale pour le changement.
A quelques mois de l’élection présidentielle avez-vous un message à lancer à l’opposition?
L’opposition doit mettre en place une plateforme pour des élections libres, transparentes et inclusives. Nous devons nous retrouver sans délai pour ensemble défendre la bonne tenue des élections. Qu’il n’y ait pas d’élimination de candidats et que ces élections soient bien contrôlées. Il faut aussi qu’on se batte pour la libération des détenus politiques. Le responsable de Mimi 2024 de Tambacounda a été arrêté devant chez lui. Voilà où est-ce que nous en sommes! Donc c’est un ensemble de tâches qui nous attend et auquel on doit s’atteler dès à présent.
Par Christian SENE
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO OU LE REFUS DE L’INFANTICIDE !
Le fier Peulh, et donc l’éleveur, qu’il est doit sans doute connaître l’adage qui dit que « le coup de patte que la vache donne à son veau ne signifie pas qu’elle déteste ce dernier » !
Le fier Peulh, et donc l’éleveur, qu’il est doit sans doute connaître l’adage qui dit que « le coup de patte que la vache donne à son veau ne signifie pas qu’elle déteste ce dernier » ! Mais surtout, en prenant la décision de renoncer à être candidat à l’élection présidentielle de février prochain au nom de l’intérêt supérieur de l’Alliance Pour la République (APR) et de la coalition Benno Bokk Yaakar dont elle est la locomotive, Abdoulaye Daouda démontre l’amour maternel qu’il porte au parti marron-beige ayant le cheval pour emblème !
Il a eu beau vouloir prendre son destin en main, il a eu beau avoir été poussé à la rupture par ses nombreux partisans qui le pressaient de franchir le Rubicon, il a eu beau avoir avalé des couleuvres, il a eu beau avoir été humilié, la dernière humiliation en date ayant été le choix de son pire ennemi, un militant de la 25ème heure pour porter les couleurs de la majorité à la présidentielle de 2024, il n’est pas parvenu à porter l’estocade à son bébé. L’Alliance Pour la République, il a en effet contribué à la faire naître et il a ressenti en même temps que le président de la République et une poignée d’apôtres comme lui les douleurs de l’accouchement de cette formation politique qui, en quatre ans d’existence seulement, a porté son chef à la magistrature suprême !
Que de sacrifices il a fallu pour qu’il en soit ainsi, quel immense désert il a fallu traverser avant de gagner les prairies abondantes du pouvoir, que de pain noir il a fallu manger avant de parvenir au banquet de la République ! De fait, le leader, Macky Sall en l’occurrence, a su se montrer reconnaissant à l’endroit d’Abdoulaye Daouda Diallo en lui confiant les fonctions les plus prestigieuses qui soient au sein du Gouvernement : ministre délégué chargé du Budget et assurant donc la tutelle des régies financières qui sont la mamelle financière de l’Etat, le stratégique ministère de l’Intérieur, le très technique et vital ministère des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement puis le névralgique ministère de l’Economie et des Finances ! Et s’il n’a pas obtenu la Primature, qui aurait couronné en beauté cette excellente carrière ministérielle, Abdoulaye Daouda Diallo a étrenné une fonction d’une importance équivalente, celle de directeur de cabinet du président de la République avec rang de ministre d’Etat ! Or, dans un système présidentiel, le vrai pouvoir se trouve à la présidence de la République.
En tant que principal collaborateur du président de la République dont il gère l’agenda et qu’il voit plusieurs fois par jour — sans compter la haute main qu’il a sur les innombrables services rattachés à la Présidence —, le directeur de cabinet du Président a donc autant de pouvoirs, voire plus, que le Premier ministre. C’était particulièrement vrai du temps du président Abdou Diouf où les célèbres Jean Collin et Ousmane Tanor Dieng, qui ont eu à occuper cette fonction, étaient considérés comme les véritables détenteurs du pouvoir exécutif. Ayant eu l’honneur d’être élevé à une si haute « station », Abdoulaye Daouda Diallo ne pouvait donc qu’en remercier Dieu. Et rendre grâce au président Macky Sall. Qui, non content de cela, a fait de lui par la suite le président d’une institution, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en l’occurrence. Il s’apprêtait donc à faire jouer à cette institution son véritable rôle d’aiguillon de la politique économique du président de la République lorsque, à la surprise générale, ce dernier a décidé de ne pas briguer un troisième mandat. Coup de tonnerre dans un ciel sans nuage ! Sonné par cette décision à laquelle il ne s’attendait pas et qu’aucun signe avant-coureur n’avait annoncée, Abdoulaye Daouda Diallo a eu toutesles peines du monde à digérer cet uppercut.
Après avoir recouvré ses esprits, il s’est dit : pourquoi pas moi ? » Surtout que les « apéristes authentiques », ceux de lait, ceux qui n’avaient pas attendu la victoire de 2012 pour adhérer, le poussaient à se présenter car le considérant comme leur porte-étendard. Lui qui bénéficie de la légitimité populaire pour avoir été élu régulièrement député depuis 2012 avant de céder à chaque fois son fauteuil pour aller siéger au gouvernement, lui qui est le maire incontesté de Boké Dialloubé, dans le département de Podor dont il est le patron politique, lui qui a toujours réalisé les meilleurs scores électoraux au niveau national dans cette circonscription, lui qui n’a jamais été pris en défaut de loyauté par le président de la République, lui qui a fait ses preuves dans tous les ministères qu’il a eu à diriger, bref il réunissait tous les atouts pour prétendre succéder au président Macky Sall. Hélas, ce dernier, pour des raisons qui lui sont propres, ou sur la base d’éléments d’appréciation qu’il était le seul à posséder, lui a préféré Amadou Ba qui est son plus farouche ennemi. Et qui a eu à lui en faire voir des vertes et des pas mures lorsque lui, Abdoulaye Daouda Diallo, inspecteur des Impôts et Domaines sous ses ordres, avait eu le culot de suivre l’opposant Macky Sall dans sa rébellion contre les Wade père et fils que l’alors DGID servait avec zèle ! Considérant que c’était l’humiliation de trop, voire un coup de poignard dans le dos, le patron du CESE et membre fondateur de l’APR a voulu laver l’affront en se lançant lui aussi dans la course à la présidentielle. Il s’en était donné les moyens et avait déjà obtenu le ralliement de ténors du parti présidentiel…mais n’a finalement pas sauté le pas. On l’a dit, il y a eu d’innombrables pressions qui se sont exercées sur lui, venant notamment de chefs religieux Hal Pulaar très respectés, le président de la République lui-même l’a pris par les sentiments et reçu plusieurs fois et puis, finalement, il a flanché.
En réalité, Abdoulaye Daouda Diallo ne pouvait pas commettre un infanticide, être celui-là même qui porterait un coup fatal à ce bébé dont il a contribué à la conception. En conséquence de quoi, il a décidé de retirer sa candidature à l’élection présidentielle. Il a expliqué samedi, face à la presse, les raisons de ce rétropédalage. « L’épreuve du suffrage universel lors des récentes élections locales et législatives m’a convaincu que la division est le plus grand ennemi d’un parti politique. Nous nous devons donc d’être à la hauteur des enjeux de l’heure et soucieux de l’intérêt général. Ainsi, après plusieurs rencontres avec le président de la République, après plusieurs échanges avec mes camarades et sympathisants, j’ai décidé, au terme d’une mûre réflexion, de répondre à l’appel du Président, de privilégier l’unité et la cohésion à cinq mois du scrutin présidentiel ».
Dès lors, la messe était dite ! Comme la malheureuse maman qui, dans le célèbre jugement de Salomon, avait préféré voir l’usurpatrice partir avec son propre bébé plutôt que d’accepter qu’il soit découpé en deux comme le proposait malicieusement le Roi, Abdoulaye Daouda Diallo a choisi la survie du régime APR-Benno plutôt que son intérêt personnel au risque de contribuer à la mort du bébé qu’il a enfanté !
MAME MOUSSA CISSE DEVOILE SES 25 «LIONNES»
En perspective des éliminatoires de la 15e édition de CAN féminine 2024 prévue au Maroc, le sélectionneur de l’équipe du Sénégal a dégagé hier, lundi 18 septembre une liste de 25 joueuses
En perspective des éliminatoires de la 15e édition de CAN féminine 2024 prévue au Maroc, le sélectionneur de l’équipe du Sénégal a dégagé hier, lundi 18 septembre une liste de 25 joueuses pour de la double confrontation contre le Mozambique le 22 et 25 septembre prochain au stade Lat Dior.
Après une campagne infructueuse en match de barrage pour la Coupe du Monde, le Lionnes vont reprendre la compétition avec la double confrontation qui l’oppose Mozambique le vendredi 22 et dimanche 25 septembre, dans le cadre du premier tour des qualifications à la Coupe d’Afrique des nations 2024 au Maroc.
Dans cette perspective, le sélectionneur des Lionnes, Mame Moussa Cissé a rendu public, hier, lundi 18 septembre, une liste de 25 joueuses dans laquelle on compte neuf expatriées. La liste est composée de trois gardiennes, neuf défenseures, huit milieux et cinq attaquantes. La sélection est marquée par l’absence de la joueuse de l’Olympique de Marseille Ndeye Awa Diakhaté. L’attaquante de 26 ans a été victime d’une rupture des ligaments croisés, lors du match amical contre l’Algérie joué, en juillet dernier au stade Lat Dior de Thiès. En cas de qualification au deuxième tour, le Sénégal affrontera le vainqueur du match qui oppose l’Égypte au Soudan du Sud.
A noter que sur les 42 pays en lice, seule l’Afrique du Sud, l’équipe tenante du titre et la Zambie, troisième lors de la dernière CAN, sont exemptées pour ce tour. En plus du Maroc, pays hôte directement qualifié.
A noter que 12 équipes prendront part à cette 15ᵉ édition de la CAN féminine de football que le royaume chérifien va abriter pour la deuxième fois d’affilée. Le Sénégal a pris part à deux phases finales de CAN en 2012 en Guinée équatoriale et 2022 au Maroc. Au bout de la dernière édition, le Sénégal a raté de peu la qualification à la Coupe du monde après leurs éliminations en quarts de finale face à la Zambie.
LA CANDIDATURE D’AMADOU BA ET LES DIFFICULTÉS DE L’OPPOSITION AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Les livraisons de ce mardi 19 Septembre 2023 commentent l’actualité politique, la candidature Premier ministre à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et les difficultés de l’opposition
Dakar, 19 sept (APS) – Les quotidiens commentent l’actualité politique, la candidature Premier ministre à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et les difficultés de l’opposition notamment, dans leur livraison de ce mardi.
Le Quotidien affirme que ‘’le candidat de la majorité, Amadou Ba, est combattu par ses propres frères de parti’’. ‘’Tout le contraire des alliés’’ du parti au pouvoir, signale-t-il, ajoutant qu’‘’Amadou Ba doit se battre contre des camarades […] de l’APR (le parti au pouvoir), qui le voient comme un parachuté’’.
‘’Porté par un appareil étatique, avec à sa disposition tous les moyens dont il aura besoin pour sa campagne, Amadou Ba part à la conquête du pouvoir avec beaucoup d’atouts’’, observe L’info.
Mais, signale le même journal, ‘’la machine électorale’’ de Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition qui l’a choisi, ‘’semble de plus en plus grippée du fait des dissensions, des calculs politiques, des batailles fratricides et des errements notés dans la conduite des politiques publiques’’.
Sud Quotidien résume les divergences au sein du parti au pouvoir en quelques mots : ‘’L’APR face à elle-même’’.
À l’Alliance pour la République, ‘’l’unité présupposée reste […] une chimère. Conséquence : le réveil pourrait être brutal pour le parti au pouvoir et ses alliés’’, prévient Sud Quotidien.
Source A révèle que ‘’Macky Sall est toujours dans les pourparlers avec Aly Ngouille Ndiaye, afin que ce dernier [renonce à sa volonté d’être candidat] et soutienne Amadou Ba’’.
La preuve, ajoute le journal, ‘’jusqu’à hier, Macky Sall n’avait pas donné de suite favorable à la lettre de démission de son ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire’’.
EnQuête s’inquiète du ‘’silence assourdissant’’ de l’ancien Premier ministre Mahammed Dionne, qui, comme Aly Ngouille Ndiaye, était candidat à la candidature de BBY.
M. Dionne ‘’n’a ni exprimé son soutien à Amadou Ba ni annoncé […] sa candidature’’, fait remarquer le journal.
Le ‘’manque d’initiatives et d’unité’’ de l’opposition
L’Observateur s’est intéressé aux ‘’dissidents’’ qui aspirent à diriger le pays, de fervents défenseurs de Macky Sall jusqu’à une date récente, qui sont devenus de farouches détracteurs du président de la République.
‘’Prompts à défendre le régime de Macky Sall, certains de ses collaborateurs, qui ont décidé de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, sont subitement devenus critiques sur sa gestion’’.
Le maire de Sandiara (ouest), Serigne Guèye Diop, le député Cheikh Tidiane Gadio, Ndongo Ndiaye, un ancien ministre conseiller du président de la République, et l’ex-directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, Elhadji Mamadou Diao, font partie du lot, selon L’Observateur.
‘’Leur discours n’est pas crédible […] Il sera difficile pour eux de faire passer leurs messages’’, a dit au journal un analyste politique.
Tribune fait remarquer qu’‘’à cinq mois de l’élection présidentielle, le pouvoir […] mène tranquillement ses activités politiques dans les institutions sacrées de la République’’. ‘’Au même moment, il interdit systématiquement à l’opposition de se réunir même dans des lieux privés’’, ajoute-t-il.
‘’L’opposition [est] orpheline des stratèges de la gauche’’, constate WalfQuotidien.
‘’Avec une opposition en perte de vitesse en termes de stratégies et de ténacité, le [président de la République] semble parvenir à ses fins : ‘réduire l’opposition à sa plus simple expression’ comme il l’avait annoncé’’, observe le même journal.
Tribune relève le ‘’manque d’initiatives et d’unité’’ de l’opposition, qui se manifeste dans les médias, selon L’As.
‘’Qu’on parle du Premier ministre, Amadou Ba, ou du président du [Conseil économique, social et environnemental], Abdoulaye Daouda Diallo, le résultat est le même : la coalition BBY occupe, voire assiège le terrain politique, au gram dam d’une opposition inerte depuis l’emprisonnement du leader de Pastef, Ousmane Sonko’’, signale L’As.
‘’Premier ministre et candidat de BBY à l’élection présidentielle : le cumul sera-t-il aisé pour Amadou Ba ?’’ se demande Le Soleil.
29 MILLIARDS CONTRE L’INSUFFISANCE DE LABORATOIRES BIOMEDICAUX,
« Les laboratoires biomédicaux ne permettent pas toujours d’éclairer les médecins, et sages-femmes dans leurs diagnostics ». Cette assertion est du professeur Amadou Moctar Dieye, directeur national des laboratoires de santé publique du Sénégal
« Les laboratoires biomédicaux ne permettent pas toujours d’éclairer les médecins, et sages-femmes dans leurs diagnostics ». Cette assertion est du professeur Amadou Moctar Dieye, directeur national des laboratoires de santé publique du Sénégal. Il s’exprimait hier, lundi 18 septembre, lors de la rencontre de présentation du programme spécial de développement des laboratoires qui sera inscrit sur une période de quatre ans pour un montant de plus de 29 milliards.
La disponibilité et l’accessibilité des services de diagnostic et de laboratoire sont indispensables à la prise en charge des patients, à la prévention des maladies et à la recherche. Malheureusement, tous les hôpitaux du Sénégal n’en disposent pas. Ils sont soit confrontés à une disponibilité de personnel qualifié dont des pharmaciens ou médecins biologistes, techniciens supérieurs en biologie médicale, médecins anatomo- pathologistes, de plateau technique ou encore de réactifs. Dans plusieurs structures de santé du pays qui en disposent, peu respectent les normes internationales de qualité au sein des laboratoires. Dans les structures de niveau 3, certaines analyses essentielles sont envoyées à l’étranger car non disponibles dans tout le pays. Consciente de tous ces manquements, la direction nationale des laboratoires de santé publique a présenté hier, lundi, son programme spécial de développement des laboratoires d’expertise biomédicale pour validation. Un programme qui cherche, selon les acteurs, à rétablir l’équité et à doter le pays d’un personnel qualifié suffisant et de mise à niveau des laboratoires en équipements nécessaires pour réaliser les analyses et pour l’application des bonnes pratiques de gestion de la biosécurité garantissant la protection de la santé humaine et de l’environnement. Pour le professeur Amadou Moctar Dièye, directeur national des laboratoires, la situation actuelle ne permet pas toujours aux laboratoires biomédicaux d’éclairer les médecins et sages-femmes dans leurs diagnostics. « Dans nos laboratoires, il y a des problèmes de ressources humaines qui ne sont pas suffisantes ou qui ne sont pas très bien réparties. Les laboratoires demandent des biologistes, hors dans certains, il n'y en a pas. Donc, il y a un problème de ressources humaines qui se pose. Mais, il y a aussi la disponibilité d'infrastructures. Dans certaines structures sanitaires, les bâtiments qui les hébergent ont été construits depuis des années. D’autres ne respectent pas forcément les normes architecturales. Il y a autant d'actes qu'il faut poser pour avoir des laboratoires beaucoup plus performants», a-t-il fait savoir. Pour le professeur Dièye, des gaps ont été identifiés. « Nous voulons augmenter la masse critique de biologistes et cela aiderait à renforcer le système des laboratoires».
90% DES ACTIVITES DANS LES LABORATOIRES SONT CELLES DE ROUTINE
Dans les laboratoires des structures de santé, l’accent est souvent mis dans les activités de routine. Peu font de la recherche pour booster la prévention. Un constat qui a amené le professeur Dièye à affirmer : « 90% voire plus dans nos laboratoires, ce sont les activités de routine à savoir quand quelqu'un est malade, il fait un bilan. Ce sont ces activités de biochimie et d'hématologie qui constituent presque plus de 90 % de nos activités de laboratoires. Nous sommes appuyées par des partenaires techniques et financiers qui mettent l'accent sur les épidémies. Et nous pensons que nous pouvons élaborer notre propre plan dans lequel nous allons prendre en compte aussi bien les activités de routine que les épidémies mais aussi les autres maladies courantes».
LE SENEGAL VERS L’AUTONOMIE
Pour le ministère de la Santé et de l’action sociale, le Sénégal a l’avantage de disposer d’un réseau dense de laboratoires biomédicaux publics et privés, civils, militaires et paramilitaires, à tous les niveaux de la pyramide sanitaire qui sont implantés dans les centres de santé, des établissements publics de santé de niveaux 1, 2 et 3, les universités et les instituts dont les principales activités sont le diagnostic, la recherche, la formation et la surveillance épidémiologique
Cependant, il a estimé que pour instaurer la couverture sanitaire universelle et atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé, il est indispensable d’améliorer la disponibilité des services de diagnostic et d’en élargir l’accès. « Cependant, certaines faiblesses sont notées dans nos systèmes de laboratoires surtout lors de la gestion de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). C’est pour éviter ces genres de situation que nous devons disposer de services de laboratoire les plus performants possibles » a souligné le conseiller technique du ministère de la santé, Docteur Mamadou Sarr.
Et de poursuivre : « C’est donc pour mieux nous préparer aux futures pandémies mais aussi pour améliorer la prise en charge des patients que le Sénégal s’est engagé à élaborer et à mettre en œuvre un Programme spécial de Développement des Laboratoires, pour la période 2024-2028. Il devrait servir de base pour notre pays pour disposer d’un système de laboratoire capable de prendre en charge le diagnostic des maladies de routine mais également des maladies à potentiel épidémique, partout sur le territoire national. »
LANCEMENT DES ACTES DU COLLOQUE D'AFRIKAJOM CENTER SUR L'ÉTAT DE DROIT EN AFRIQUE DE L'OUEST
Après avoir posé le débat en mars dernier autour du thème «Repenser l’Etat de droit et les transitions démocratiques : réinventer la démocratie et l’Etat de droit en Afrique de l’Ouest», Afrikajom Center lance ce mardi 19 septembre, les actes du colloque
Après avoir posé le débat en mars dernier autour du thème «Repenser l’Etat de droit et les transitions démocratiques : réinventer la démocratie et l’Etat de droit en Afrique de l’Ouest», Afrikajom Center lance ce mardi 19 septembre, les actes du colloque régional. Les acteurs politiques, les universitaires et les membres de la société civile de toute l’Afrique de l’ouest qui avaient pris part à la rencontre ont diagnostiqué les causes et formulé des recommandations pour la prévention et la résolution des crises multiformes en Afrique de l’Ouest.
En Afrique de l’Ouest, les crises s’accumulent. Entre modifications de Constitution, fraudes électorales, réductions de libertés d’expression et de la presse, violations des droits de l’homme et singulièrement des droits politiques, coups d’Etat militaires, amplification du terrorisme, les éléments explicatifs ne manquent pas.
Force est de reconnaitre aujourd’hui avec certains théoriciens de la démocratie, l’existence partout dans le monde du déclin de la performance démocratique des élections. C’est une donnée massive et exacerbée en Afrique de l’Ouest, elle est en passe de devenir une réelle menace pour la paix et la stabilité de certains pays : la contestation des résultats des élections ou leur rejet par une des parties est fréquente. Parfois, elles peuvent aboutir de manière immédiate ou différée à des coups d’Etat militaires (Mali, Guinée, Burkina-Faso), plus près de nous, contestation des élections qui viennent de se dérouler au Nigéria et qui ont permis à un Président d’être élu avec 10% du corps électoral», a déclaré le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine. L’ancien président de la Raddho n’en finit pas de révéler les ingrédients des multiples en Afrique de l’Ouest. Il pointe du doigt «le régime présidentialiste exacerbé avec un hyper-président qui concentre entre ses mains tous les autres pouvoirs, du fait d’un pouvoir de nomination sans contrôle qui couvre sans limites toutes les institutions de la République». Sans oublier «la délinquance financière d’une certaine élite à col blanc».
«LES MEDIAS DE PLUS EN PLUS CAPTURES PAR DES POUVOIRS D’ARGENT»
Sur cette question de la corruption, l’ancienne directrice d’Article 19, Fatou Jagne Senghor pense que les « élites politiques sont dans des situations très inconfortables presque à la limite de la transaction et sont capturées en générale par différentes forces dont la plus importante est la force du pouvoir de l’argent ». Face à ces crises multiformes qui secouent l’Etat de droit et la démocratie en Afrique de l’Ouest, elle engage d’une part la responsabilité des médias. A l’en croire, les médias qui étaient les «remparts qui ont joué un rôle important dans les libéralisations politiques de 1990 qui ont bouleversé le champ démocratique, permis et soutenu les alternances démocratiques, sont de plus en plus capturés par des pouvoirs d’argent qui sont nichés dans les sphères politiques mais aussi par des forces occultes qui ne sont pas transparentes et des forces qui n’ont pas d’agenda démocratique».
Ce qui lui fait dire que «la capture des élites politiques et des médias qui devaient être les sentinelles de la démocratie, constitue ainsi des inquiétudes».
LES JEUNES ET LES FEMMES «VICTIMES DE TOUTES LES VIOLENCES DONT ON PARLE»
Qu’elles soient donc économiques, politiques ou encore sécuritaires, les crises sont, selon le directeur exécutif de Trust Africa, Ebrima Sall, sont des «facteurs de fragilisation et d’instabilité des institutions, et d’aggravation de l’exclusion et la marginalisation des jeunes et des femmes par rapport à la vie économique et à la vie politique du pays». «Cette majorité est également la victime de toutes les violences dont on parle : la pauvreté, la violence, et l’exploitation font légion autour des femmes qui en sont les plus grandes victimes. On a aussi tendance à oublier certaines catégories notamment les populations dites discriminées du fait de leur ascendance ou de leur travail (les anciens esclaves, les gens des castes dites inférieures)», a fait savoir Ebrima Sall
«AU SENEGAL (…), ON REMARQUE UNE STAGNATION OU UNE REGRESSION DEPUIS 2000»
De l’avis du secrétaire permanent de la Commission d’évaluation et de suivi des politiques et programmes publics à la Présidence de la République, Mor Seck, « le Sénégal est aujourd’hui confronté à des défis majeurs de son histoire». « Si on mesure par des indicateurs le niveau de la démocratie au Sénégal, on remarque une stagnation ou une régression depuis 2000 », a-t-il indiqué. Selon lui, tout ce qui a été dit, tourne autour de la réforme de l’Etat. « Pour garder la crédibilité et la force d’action, il est essentiel d’analyser et de nourrir la confiance des citoyens vis-à-vis de l’État. L’État n’aura pas de capacité réformatrice sans cette confiance et cette crédibilité», a dit Mor Seck. En effet, à voir ce qui prévaut aujourd’hui dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest, difficile de se laisser porter par toutes les prévisions optimistes dont on parle l’avenir du continent africain. De quoi réfléchir sur des pistes de solutions. Pour sa part, Ebrima Sall pense qu’il est temps de «renégocier le contrat social et de refonder la gouvernance en mettant les jeunes et les femmes au centre du jeu politique». De l’avis de Fatou Jagne Senghor, «dès lors qu’on parle de repenser la démocratie avec les femmes au centre, on doit faire en sorte que ces médias capturés soient libérés».
En effet, la conversation, la discussion et le débat sur la démocratie en Afrique ne devraient pas se tenir sans la jeunesse africaine car cette jeunesse constitue 70% de la population africaine. C’est ce qu’a souligné le directeur NDI, Afrique, Christopher Fomunyoh.
14 RECOMMANDATIONS POUR LA PREVENTION ET LA RESOLUTION DES CRISES MULTIFORMES EN AFRIQUE DE L’OUEST
A l’issue du colloque sur le thème « Repenser l’Etat de droit et les transitions démocratiques : réinventer la démocratie et l’Etat de droit en Afrique de l’Ouest », les spécialistes ont formulé des plusieurs recommandations. Il s’agit d’abord de «promouvoir l’éthique, la garantie de la transparence et la sécurité humaine en liant d’une part la démocratie, l’État de droit et l’économie, mais aussi par l’effectivité des droits sociaux, économiques et culturels par la mobilisation de l’intelligence collective tout en misant sur les richesses endogènes», de «travailler davantage pour garantir l’indépendance de la justice et du pouvoir judiciaire et mettre fin à l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques et répressives».
Les experts ont invité à «prévoir dans les Constitutions africaines la possibilité pour le juge constitutionnel d’opérer un contrôle a priori ou préventif de constitutionnalité des lois référendaires avant leur soumission au vote, afin d’éviter les fraudes à la Constitution et à la loi électorale qui font le lit aux troisièmes mandats, source d’instabilité chronique en Afrique » mais aussi « d’inscrire dans les Constitutions la possibilité de destitution des élus qui ne sont plus en phase avec les aspirations et exigences du peuple, à travers des mécanismes de démocratie semi-directe (un vote d’initiative populaire, droit de pétition, droit d’interpellation populaire, référendum local, mandat impératif encadré…) ». Pour prévenir et résoudre les crises multiformes en Afrique de l’Ouest, il a aussi été proposé de « promouvoir l’éducation politique du peuple et des gouvernants, à la citoyenneté active, au patriotisme, au respect de la bonne gouvernance et de l’État de droit par l’institution de l’éducation civique à l’école ».
Concernant la Cedeao, il a été demandé de « renforcer le rôle des Parlements nationaux et de la CEDEAO afin qu’ils se mettent au service de la paix et de la stabilité démocratique », de « faire intégrer dans le Protocole additionnel de la CEDEAO, la règle de la limitation du nombre de mandats présidentiels consécutifs à deux, afin d’épargner les pays des crises et des conflits dans la sous-région». Il a été également question « d’inviter les pays en transition militaire à organiser une transition démocratique encadrée, inclusive et apaisée à travers l’ouverture de l’espace civique, le respect des libertés fondamentales et la libération des détenus politiques». Le renforcement du développement du leadership féminin, la promotion de la forte participation des jeunes à la délibération publique, le renforcement de la formation des organisations de la société civile à une citoyenneté africaine républicaine, patriotique, capacitaire et responsable font, entre autres, partie les recommandations.
L’APR FACE À ELLE-MÊME
« L’unité est le gage de notre victoire ». Le vœu de Seydou Guèye, porte-parole de l’Alliance pour la République, ne semble-t-il pas relever des douze travaux d’Hercule, dans le cadre de l’élection présidentielle 2024 ?
«L’unité est le gage de notre victoire». Ce vœu pieux de Seydou Guèye, porte-parole de l’Alliance pour la République (APR) ne semble-t-il pas relever des douze travaux d’Hercule, en perspective de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ? Pour cause, le mal s’avère tellement profond entre le candidat choisi par le président de la République, Amadou Bâ, pour diriger la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) et certains de ses camarades, que l’unité présupposée reste, pour beaucoup d’observateurs, une chimère. Conséquence : le réveil pourrait être brutal pour le parti au pouvoir et ses alliés.
Partie à la quête d’un nouveau mandat à la tête du Sénégal qu’elle dirige toutefois depuis bientôt 12 années, l’Alliance pour la République (parti présidentiel) ne semble encore être totalement sortie de ses dissensions internes, malgré la prétendue unité récemment affichée autour de son candidat. Tant les antagonismes et querelles d’égos entre les principaux pontes sont manifestes. Dire d’ailleurs que Amadou Bâ et Abdoulaye Daouda Diallo ne s’apprécient pas serait une tautologie. Souligner que Amadou Bâ et Aly Ngouille Ndiaye ne s’apprécient pas non plus est pire qu’un euphémisme. Soutenir que Mahammed Boun Abdallah Dionne et Amadou Bâ n’iront jamais en vacances ensemble, c’est défoncer à peu près une porte ouverte. De même, déclarer que Abdoulaye Diouf Sarr gardera toujours en travers la gorge sa défaite à Dakar lors des élections locales face à Barthelémy Toye Dias et que son camp impute à Amadou Bâ, est loin d’être un scoop. Enfin, c’est un secret de polichinelle d’indiquer qu’Amadou Bâ et El Hadji Mamadou Diao se sont toujours regardés en chiens de faïence. Par conséquent, aucun analyste politique ne devrait s’étonner du scénario digne d’un cinéma, pour ne pas dire kafkaïen, auquel les observateurs sont confrontés depuis plusieurs semaines. Samedi dernier, ADD a décidé de retirer sa candidature et de répondre à l’appel du Président Sall pour, dit-il, «garder leurs relations fraternelles» que des choses de vie ne devraient pas altérer. Toutefois, on aura tous constaté que pas une seule fois, il n’a prononcé le nom de Amadou Bâ. Ni en français encore moins dans les langues locales (wolof et poular). Un oubli délibéré qui en dit long sur les relations jugées exécrables entre les deux apéristes depuis la Direction générale des impôts et domaines jusqu’à leurs retrouvailles dans le gouvernement où chacun cherchait à être devant l’autre dans l’ordre protocolaire. Ce n’est pas pour rien que ADD n’a pas siégé dans le gouvernement de BA.
LE JEU TROUBLE DE MACKY SALL
Il faut aussi s’interroger sur comment tous ces cadres de l’Alliance pour la République en sont arrivés là. Qu’est-ce qui est à l’origine de ces antagonismes ? On relèvera d’emblée la stratégie du président de la République, Macky Sall, empruntée à son ex-mentor, Abdoulaye Wade : «diviser, pour mieux régner». D’où son refus de structurer l’APR qui ne dispose que d’un seul chef. Tous les autres sont au même pied. D’ailleurs, on entend souvent dans les débats certains scander: «Je n’ai qu’un seul patron, c’est Macky Sall». Une véritable armée mexicaine que le Chef de l’Etat a su manager d’une main de maître. Sans jamais permettre à qui que ce soit d’émerger. C’est ainsi qu’il favorise la bataille du Fouta (Matam) entre Farba Ngom et Harouna Dia. A Podor, il a su coller à Abdoulaye Daouda Diallo à qui il confie des départements de souveraineté, Dr Cheikh Oumar Anne (Directeur du COUD, puis Ministère de l’Enseignement supérieur et maintenant chef du département de l’éducation nationale). Tout en sachant que le poids électoral de Ndioum est plus important que celui de Bokki Diallobe. Sans occulter Mountaga Sy (maire de Aere Lao) qui drive l’APIX puis le Port. Que dire de Sadel Ndiaye à Mboumba ? A Linguère, pour éteindre les velléités de Aly Ngouille Ndiaye, il lui colle Samba Ndiobene Ka. A Kolda, il a béni Mameboye Diao pour déboulonner Abdoulaye Bibi Baldé. Aujourd’hui, c’est Abdourahmane Baldé (Doura) à qui il revient la lourde tache d’arrêter Mameboye Diao. Quid de Dakar ? C’est la totale dans la capitale sénégalaise. La stratégique presque « machiavélique » de Macky Sall a fait qu’il quittera le pouvoir sans qu’aucun militant de l’APR ne dirige la mairie de la capitale. Une première dans l’histoire politique du Sénégal. Et pour cause, il y a institué une lutte sans merci entre Amadou Bâ, Mbaye Ndiaye, Abdoulaye Diouf Sarr, Mame Mbaye Niang etc. Et comme le «je t’aime moi non plus» ne suffisait pas, Macky Sall s’enfonce dans une dichotomie révélatrice de son jeu trouble entre «candidat de cœur» et «candidat de raison». Ce qui rendra la coupe pleine. Conséquence : les oppositions sont tellement frontales entre responsables que l’Apr semble un volcan sous menace constante d’ébullition. Macky. Aujourd’hui, on y assiste avec Macky au jeu de pompier-pyromane. Le président de l’Apr tente par tous les moyens d’éteindre les feux qu’il a lui même allumés. Or, l’effet boomerang est en marche, il sera difficile de stopper les laves sorties de cette irruption volcanique savamment entretenue depuis plus de 11 ans.
VOTE SANCTION
Pendant ce temps, les «Nena Waw» se multiplient dans les réseaux sociaux. Quel homme politique dans la mouvance présidentielle a dit NON à Amadou Bâ ? A l’exception d’Alioune Ngouille et Mameboye Diao. Ses plus farouches adversaires, certains qui ne voulaient même pas voir l’actuel Premier ministre en peinture lui font désormais allégeance. Si jamais Amadou Bâ qui n’est pas né de la dernière pluie pense un seul instant que tout ce beau monde fera tout pour l’envoyer à l’avenue Léopold Sédar Senghor, c’est parce qu’il est un nain politique. Le réveil risque même d’être brutal pour lui. Il devrait plutôt s’attendre à des votes sanction. A tort ou à raison, on l’accuse d’avoir utilisé un tel stratagème contre ses nouveaux «amis» ; particulièrement pour la conquête de Dakar. D’autres estiment que Amadou Bâ incarne la continuité, le prolongement du pouvoir de Macky Sall. Ce qui n’est pas totalement faux. Surtout au regard de l’implication du Chef de l’Etat pour assurer ses arrières. Cette stratégie visant à contraindre tous les candidats à rentrer dans les rangs, est en marche. Reste maintenant à savoir si elle va se matérialiser dans les urnes au soir du 25 février 2024. Ce challenge est loin, très loin d’être gagné. Le vote étant secret, le jeu reste ouvert, comme cette présidentielle inédite dans l’histoire politique du Sénégal.
QUAND L’AFP, LE PS, LE PIT, LA LD DEVIENNENT DES «PARTIS DE CONTRIBUTION»
Dans cette alliance contre-nature qui est en marche, où est-ce qu’il faut situer certains alliés qui soutiennent le président Macky Sall depuis son accession à la Magistrature suprême ? Ce qui est clair, c’est qu’ils ne constituent pas un danger à l’image de ceux qui se qualifient d’ «APR Authentique» ou «APR de lait». Et pour cause, ils ont tous abandonné leur raison d’être (conquête du pouvoir) pour devenir des «partis de contribution». Désormais, ils gèrent des strapontins. Macky Sall avait quitté la présidence de l’Assemblée nationale à cause de la loi Sada Ndiaye. Une fois au pouvoir, il l’utilisera pour tenir à carreau le président de l’AFP, jusqu’à ce que ce dernier renonce à briguer la présidence de 2019 et déclare qu’il ne parrainera aucune candidature issue de son parti. Il s’en suivra son clash avec Malick Gakou et on connaît la suite. C’est plus qu’incongru qu’un secrétaire général frappé par la limite d’âge puisse continuer à présider aux destinées d’un parti. Wade, lui, tient à son fauteuil en attendant de voir l’horizon s’éclaircir pour son fils. Quant au PS, il est resté plus dans une guerre fratricide contre l’AFP et la démolition de certains cadres (Khalifa Ababacar Sall et cie) que la reconquête du pouvoir. Enfin, le PIT et la LD pleurent le dernier des «Mossi» Feu Amath Dansokho et le Jallarbiste en chef, Abdoulaye Bathily. Amadou Bâ peut donc continuer à leur faire miroiter des postes même si ces partis ne sont plus ce qu’ils étaient, jadis. Par conséquent, le Premier ministre et candidat de Macky devrait aussi savoir que 1+1 ne font pas forcément 2 en politique. Le résultat peut même être zéro. Un homme averti en vaut deux !