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7 juin 2025
LA 14E LEGISLATURE VALIDE LE PARRAINAGE OPTIONNEL
Cent vingt-trois (123) députés contre deux (2) et trente-trois (33) abstentions, c’est avec une majorité confortable que les députés ont voté et adopté hier, jeudi 10 juillet, la loi n°10/ 2023 portant révision de la Constitution.
La réforme de la loi n°10/2023 portant révision de la Constitution est passée à l’Assemblée nationale. Les députés l’ont adopté en majorité. Venu défendre le texte, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a chanté les avantages de ladite loi qui favorisent à son avis une pluralité de modes d’obtention des parrains.
Cent vingt-trois (123) députés contre deux (2) et trente-trois (33) abstentions, c’est avec une majorité confortable que les députés ont voté et adopté hier, jeudi 10 juillet, la loi n°10/ 2023 portant révision de la Constitution. Ils entérinent ainsi une des recommandations du dialogue national portant sur le parrainage. Venu défendre le projet, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a salué la réforme apportée sur ladite loi dans le sens qu’elle offre désormais plusieurs possibilités aux candidats. « Vous avez deux alternatives. Si vous avez la paresse de faire le tour du territoire et si vous avez une représentation parlementaire forte, désormais 20% de vos députés peuvent vous parrainer. Si vous n’avez pas une représentation parlementaire significative, vous pouvez être parrainés par des chefs d’exécutifs territoriaux (maire et président de conseil départemental). Le parrainage que nous avons aujourd’hui, c’est un parrainage amélioré. C’est cela le progrès démocratique. Le progrès démocratique, c’est que les normes, les institutions, les mécanismes, les techniques ne se créent pas du jour au lendemain et font plaisir à tout le monde ». L’importance du texte est, justifie-t-il, « un parrainage avec une diversification et son caractère optionnel qui est incontestablement un progrès démocratique. En 2019, quand on l’expérimentait, il était encore critiquable. Ce n’était pas parfait. On a fait un pas démocratique supplémentaire. Dans toute démocratie, il faut au minimum un filtre pour les élections. On a vu que pendant longtemps les exigences classiques traditionnelles ne suffisaient pas. Ce qui nous est proposé aujourd’hui, c’est une reproduction in extenso des conclusions du dialogue national ». Le parrainage n’est pas une nouveauté et faisant la réforme, il s’agit d’améliorer le texte. « En 2019, lors de la mise en œuvre avec l’élection présidentielle, on avait l’une des plus belles élections présidentielles au Sénégal avec 5 candidats. A l’époque, l’opinion a prêté plus attention aux discours des candidats. Chacun a eu l’opportunité d’expliquer son programme. Il n’y avait pas trop de brouillages et d’illisibilité du message politique. » Il faut un minimum de filtre pense-t-il.
Auparavant en commission, le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall a signifié aux députés que, « la modification constitutionnelle vise tout en garantissant les conditions de légitimité à assouplir les conditions de présentation des candidatures à l’élection présidentielle notamment celles relatives au parrainage ». En adoptant le nouveau texte, les parlementaires entérinent que « le nombre de parrains exigé pour prendre part à l’élection présidentielle est revu à la baisse consécutivement au rétrécissement du plafond et du plancher initialement fixés entre 1% et 0,8% du fichier électoral général. La réforme procède aussi à « l’instauration d’un système de parrainage des citoyens avec au maximum 0,8% et au minimum 0,6% calculé sur la base du fichier électoral général et d’autre part, le parrainage des élus par 8% des députés composant l’Assemblée Nationale ou 20% des chefs d’exécutif territorial comme les maires et les présidents de conseil départementaux ».
La réforme du parrainage ne vise aucunement à entraver la candidature du leader du Pastef, Ousmane Sonko. « En écoutant certains députés, j’ai eu comme impression qu’ils n’avaient pas trop compris le sujet et qu’ils ont fait l’option de faire hors sujet. Il est question de modifier l’article 29 de la Constitution. Et on discute de l’élargissement du parrainage, de la diversification du parrainage, la rationalisation du parrainage et la multiplication des modes de parrainages. Jusquelà, on n’avait que le parrainage citoyen. Maintenant, on a le parrainage par les députés, les élus territoriaux. Quand j’attends des gens dire que vous voulez bloquer Ousmane Sonko, je me demande bien qu’elle est le rapport avec le parrainage », s’est-il demandé.
PARRAINAGE ET PARTICIPATION AU DIALOGUE NATIONAL : Piques et répliques entre députés
Avant le vote, les députés se sont livrés à un diagnostic du texte modifiant le parrainage et du dialogue national qui l’a recommandé. Cheikh Aliou Béye a jugé que les modifications fréquentes de la Constitution sont à éviter. L’urgence du passage du document à l’Assemblée nationale ne se justifie surtout que des questions beaucoup plus importantes comme l’immigration clandestine occupent l’actualité, selon lui. Dans la foulée, il a réduit la réforme de la loi sur le parrainage à « de simples manœuvres ». Le député Sokhna Ba, quant à elle, a émis des réserves sur la baisse annoncée. Les taux fixés ne militent pas pour une équité territoriale pour elle. Le parlementaire Guy Marius Sagna a demandé en vain l’ajournement du débat en défendant que l’urgence ne se justifie pas. Mieux, le retrait de l’article 87 entrainait, selon lui, la nullité de l’exposé des motifs. Sa requête a été invalidée par 93 députés contre 33 avis favorables. Mame Diarra Fam du Pds n’a pas apposé son véto à la réforme. En se félicitant des modifications, elle trouvera que le parrainage entrave cependant les libertés démocratiques. Pour le docteur Malick Diop par contre, l’adoption d’une loi réformant le parrainage est un symbole de la vitalité de la démocratie sénégalaise. Le député du parti les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), Abass Fall, trouve pour sa part que le parrainage est anti démocratique et viole les libertés des Sénégalais à vouloir diriger le pays. « La réduction du délai qui passe de 180 à 150 jours est problématique » estime-t-il
Les proches de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, sont revenus eux sur les motivations de leur parti à prendre part au dialogue. Pour Babacar Abba Mbaye, l’élection d’un président de la République n’a rien à voir avec des discussions politiques. Il demande ainsi au respect de la dignité des Sénégalais. « Les acteurs politiques doivent assumer les exigences de l’heure ». Participer au dialogue national ne fait pas d’eux des dealers ou des traitres. Babacar Abba Mbaye juge que Taxawu Sénégal n’a aucune leçon à recevoir d’une quelconque formation politique. « L’histoire de Taxawu Sénégal » a commencé bien avant 2020, clamera-t-il avec des victoires aux élections locales de 2019. Ndeye Satala Diop a dit partager la même position que son collègue de parti. Le choix de participer au dialogue national est assumé. Le député Thierno Alassane Sall a déploré lui les modifications fréquentes de la Constitution. Le parrainage ne devrait pas exister dans une démocratie surtout que des parrains sont achetés, at-il relevé
Les députés de la majorité ont salué la réforme constitutionnelle fruit du dialogue national. Parlant du dialogue national, le député du Pastef, Mamadou Lamine Daffé a jugé que la montagne a accouché d’une souris. Son parti assume, selon lui aussi, son choix de ne pas répondre à l’appel du président de la République pour un dialogue national. Pour Mamadou Lamine Daffé, on ne peut mettre des militants de leur parti en prison, restreindre les mouvements de leur leader et les inviter au dialogue. Mamadou Ayip Daffé décèle pour sa part des insuffisances sur les pouvoirs du Conseil Constitutionnel qui est autorisé au reporter une élection en cas de décès d’un candidat et qu’il n’y ait pas de délai. Et de relever qu’un électeur devrait aussi être capable de parrainer plusieurs candidats.
Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire Liberté et démocratie a été d’avis que des pas de géant ont été franchis avec le dialogue national. Oumar Youm, président du groupe Benno Bokk Yaakaar (Bby) parlera de courage politique et des idées assumées en qualifiant la participation de la classe politique. « Le dialogue est une vertu de la démocratie sénégalaise. Il faut continuer à modifier ce qui peut l’être pour des élections acceptées et apaisées », a ajouté le président du groupe parlementaire Bby.
REDUCTION DU PRIX DU LOYER, MOMAR NDAO FAIT UN PREMIER POINT
Plus de quatre mois après la loi portant sur la baisse des prix du loyer, le Président de la Commission nationale de régulation du loyer des baux à usage d’habitation, fait le point de la situation, depuis sa prise de fonction.
Plus de quatre mois après la loi portant sur la baisse des prix du loyer, le Président de la Commission nationale de régulation du loyer des baux à usage d’habitation, fait le point de la situation, depuis sa prise de fonction. En marge de l’atelier du ministère de l’Urbanisme et du logement, Momar Ndao, qui évoque un taux d’application de la mesure de la baisse du loyer à « plus de 98% », a révélé que la commission a reçu 2704 plaintes depuis le mois de mars.
Quelle la situation depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la baisse des prix du loyer ?
La Commission nationale de régulation du loyer des baux à usage d’habitation a commencé à travailler le 1er mars 2023, date d’entrée en vigueur du décret portant sur la baisse des prix du loyer. Nous n’avons même pas attendu d’être installé pour commencer à travailler. Nous avons démarré le même jour, parce que nous avons déjà, en marge de la commission, travaillé sur les textes, etc. Et depuis cette période, nous continuons de recevoir les plaintes sur le numéro vert du ministère du Commerce et nous utilisons aujourd’hui, les locaux des différentes structures du ministère du Commerce, pour traiter les réclamations. C’est ainsi que sur le numéro vert, nous avons reçu 2704 plaintes relatives au loyer et sur les 2704 plaintes dont 925 au mois de mars, 1274 en avril, 505 en mai et 196 en juin. Et à la date d’aujourd’hui (Ndlr : 18 juillet 2023), sur le mois de juillet, nous avons reçu 61 plaintes. Cela veut dire que les plaintes diminuent de plus en plus.
Vous évoquez une baisse des plaintes depuis le mois de mars, est-ce à dire que la mesure a été respectée par les bailleurs ?
Si le nombre de plaintes reçues par la Commission a connu une baisse, c’est parce que les réclamations ont été traitées et la mise en œuvre ou l’application du texte est devenue plus réelle. Il faut dire que depuis cette période, nous avons installé les commissions régionales. En fait, nous voulons être proche des populations, pour pouvoir traiter tous les différends. Quand on parle aujourd’hui d’une centaine de plaintes par exemple, sur 200 000 logements à Dakar, ce n’est pas grand-chose. Cela veut dire que la mesure est très largement respectée. Ce, même s’il y a encore des difficultés car tous les Sénégalais ne se plaignent pas, mais avec l’évolution de la courbe des plaintes, si nous faisons les statistiques, nous nous rendons compte que le taux d’application est vraiment au-delà de 98%.
Pour les cas qui vous ont été soumis, comment vous les avez solutionnés ?
En réalité, quand nous recevons une plainte, nous regardons d’abord, qui a raison et qui à tort, parce que ce n’est pas toujours le locataire qui a raison. Par exemple, il y a des locataires qui viennent nous dire que leur bailleur leur impose de payer à l’avance, alors que le texte dit que nous devons payer après consommation. En fait, ils se trompent. On peut payer à terme, si c’est un contrat qui est signé après le 1er mars, donc les nouveaux contrats. Mais pour les anciens contrats, ils continuent de payer comme avant, parce que rien n’a changé, par rapport à cela. L’autre élément important, c’est que voyez par exemple, un bailleur qui dit à son locataire qu’il ne baisse pas le prix de sa location, au motif qu’il avait respecté la baisse de 2014, car ceux qui ont maintenu la baisse de 2014 ne sont pas concernés. Mais il faut qu’il le prouve, car nous procédons à des modifications. L’autre élément, c’est qu’il y a des bailleurs qui disent avoir fait une surface corrigée parce que, comme le texte parle de surface corrigée, ils essaient de brandir cela pour échapper à la baisse. Mais ce qu’on doit savoir, c’est que la surface corrigée n’est pas opposable au locataire, si le bailleur ne lui avait pas donné la copie, à la signature du contrat. Parce que justement, la loi impose au bailleur de donner une copie de la surface corrigée, avant le paiement d’un premier terme. Si vous ne le faites pas, en tant que bailleur, vous êtes en infraction. Cela veut dire que vous n’avez pas fixé votre loyer sur la base de la surface corrigée et vous devez baisser le prix de la location. Et même si vous vous êtes rattrapé deux ans ou trois ans après pour faire une nouvelle surface corrigée, elle ne sera pas opposable au locataire.
Quelles sont les difficultés que vous avez eues à rencontrer depuis la mise en place de cette commission ?
Les autres petites difficultés que nous rencontrons, c’est que vous voyez certains qui disent, si c’est cela, je vais demander au locataire de partir en lui servant un congé pour essayer de récupérer la maison. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’un congé n’est valable que dans des conditions assez compliquées. Cela veut dire que quelqu’un qui est entré en 2023, vous ne pouvez lui servir un congé qu’en 2026, soit trois ans après. Et vous ne pouvez lui donner cela que 6 mois avant l’anniversaire, en 2026. Si vous ne le lui avait pas donné jusqu’à ce qu’il reste 5 mois, vous devez attendre encore trois ans après, c’est-à-dire en 2029, pour lui donner valablement congé. Ensuite, vous ne pouvez pas lui donner congé pour donner le local à un autre locataire. Si vous le faites, vous tombez sous le coup d’un dédommagement que vous payez au locataire évincé et qui équivaut à 4, 800 millions de francs, si c’était quelqu’un qui payait par exemple 200 000 francs de loyer. Cela veut dire 24 mois de loyer. Et pour pouvoir le faire valablement, c’est que vous demandez le local pour y habiter personnellement, ou pour votre fils ou votre fille, le fils ou la fille de votre épouse, ou son père ou sa mère ou le père ou la mère du bailleur. Vous ne pouvez même pas demander un congé pour faire entrer votre frère. Ce qui fait que les conditions sont tellement compliquées que le consommateur est hyper protégé.
Y a-t-il des cas qui ont connu des suites judiciaires ?
Oui, nous avons eu à peu près 23 bailleurs qui n’avaient pas respecter la mesure de la baisse et qu’on avait menacé d’amener devant le procureur, mais ils se sont ravisés et finalement on a laissé tomber. En fait, si vous ne respectez pas la baisse, vous tomber sous le coup de la loi 81/21 du 25 Juin 81, qui dit que le bailleur risque 2 à 6 mois de prison et une amende qui peut aller jusqu’à 1, 5 million de francs. Et donc, s’il refuse et qu’il n’a aucun alibi accepté par les textes, à ce moment-là, s’il persiste, on l’amène devant le procureur. Mais ils ont compris que nous, on fait respecter la réglementation et on ne rigole pas avec cela.
LE PRÉFET DE DAKAR DIT NIET À ALIOU SANÉ ET COMPAGNIE
Le Préfet de Dakar, Mor Talla Tine, dit niet. La Plateforme des forces vives du Sénégal dite F24 projetait de tenir un grand rassemblement à la Place de la nation, demain vendredi après-midi, 21 juillet 2023.
Le Préfet de Dakar, Mor Talla Tine, dit niet. La Plateforme des forces vives du Sénégal dite F24 projetait de tenir un grand rassemblement à la Place de la nation, demain vendredi après-midi, 21 juillet 2023.
Aliou Sané et Cie continuent d’exiger la libération des "détenus politiques" et "détenus d’opinions”, en plus de revendiquer une élection présidentielle “libre transparente et inclusive.” Ils ont fait face à la presse mardi dernier, annonçant un rassemblement. Celui-ci n’est pas autorisé.
“Est interdit le rassemblement projeté le vendredi 21 juillet 2023, de 15 heures à 19 heures, à la Place de la Nation, par Messieurs Ousmane Wade, Souleymane Gueye et Aliou Gérard Koïta, au nom d’une structure dénommée « Front pour la Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) », précise l’article premier de l’arrêté préfectoral.
Lequel invoque des risques de troubles à l’ordre public et d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens pour justifier le rejet.
Au terme de l’article 2, “le Commissaire central de Dakar est chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera notifié aux déclarants et communiqué partout où besoin sera”.
TRANSPORT FERROVIAIRE, LA SN CFS VEUT CONVOYER DES PELERINS AU MAGAL DE TOUBA
La Société nationale des chemins de fer du Sénégal (Sn Cfs) a pris l’initiative de faire circuler le train en septembre prochain pour convoyer des pèlerins pendant le Magal de Touba.
La Société nationale des chemins de fer du Sénégal (Sn Cfs) a pris l’initiative de faire circuler le train en septembre prochain pour convoyer des pèlerins pendant le Magal de Touba.
DIOURBEL – Des disciples mourides, des musulmans et d’éventuels pèlerins du grand Magal de Touba 2023 pourront voyager par train. C’est le vœu de la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (Sn Cfs), selon son directeur général, Malick Ndoye, qui en a fait la promesse, hier, lors d’un Comité régional de développement (Crd) consacré à la relance de l’axe Dakar-Tambacounda de la voie ferroviaire. Il a précisé que l’entreprise à l’ambition de finir tous les travaux de réhabilitation des 45 kilomètres du tronçon Diourbel-Touba avant le grand Magal de Touba prévu en début septembre. « L’évènement s’approche, mais aux chemins de fer, nous faisons le maximum pour être au rendez-vous », a-t-il indiqué, précisant qu’après l’achèvement des travaux, la société doit obtenir un visa de sécurité délivré par l’ingénierie internationale qui les accompagne. « La délivrance du visa interviendra après que nous avons fini de remplir toutes les conditions de sécurité. Vu que le Magal de Touba est assez spécifique, on va mettre un dispositif de sécurité tout au long des passages à niveau. Ces endroits seront aussi surveillés par la police et la gendarmerie », a-t-il ajouté.
Le directeur général de Société nationale des chemins de fer du Sénégal a annoncé la fin des travaux de réhabilitation du rail en fin 2023, précisant que la reprise effective des activités est prévue en 2024. Malick Ndoye a indiqué que l’achèvement de ces opérations permettra une circulation effective du train sur l’axe Dakar-Bamako en début 2024. Il a souligné que cette relance se fera en deux temps : la première phase concernera le transport des marchandises et la deuxième dédiée au voyage des personnes interviendra après.
Le Comité régional de développement consacré à la relance de l’axe Dakar-Tambacounda de la voie ferroviaire a permis aux travailleurs de la Sn Cfs de faire un état des lieux de l’avancement des travaux. Ils ont soulevé des difficultés liées aux emprises ferroviaires, aux installations précaires, à l’érection d’ateliers, à la destruction de passages à niveau, etc. Ces problèmes ont été constatés dans les villes de Ndagalma, Bambey Sérère, Mbacké, Touba, Diourbel. Ils ont promis de prendre les mesures idoines pour une libération effective des emprises ferroviaires. « Nous avons une vision plus claire sur ce qu’on doit faire. Maintenant, il ne reste plus qu’à dérouler un plan d’action conséquent et cohérent pour que la reprise de la circulation des trains sur l’axe Dakar-Tambacounda puisse se faire dans de très bonnes conditions », a déclaré Malick Ndoye.
Les autres décisions prises par les travailleurs de la Sn Cfs et les autorités concernent la réhabilitation des gares ferroviaires de Dakar, Thiès, Diourbel, Tambacounda. Les gares intermédiaires de Khombole, Bambey, Tocky, Touba, etc., seront reconstruits après le démarrage des activités du train.
CLASSEMENT FIFA DU MOIS DE JUILLET, LE SENEGAL DANS LA CONSTANCE
La FIFA a actualisé, ce jeudi, son classement des nations du mois de juillet. Le Sénégal stagne toujours à la 18e place mondiale. Ci-dessous les détails du classement.
La FIFA a actualisé, ce jeudi, son classement des nations du mois de juillet. Le Sénégal stagne toujours à la 18e place mondiale. Ci-dessous les détails du classement.
Soixante-deux matches ont été disputés depuis la publication du dernier Classement Mondial FIFA/Coca-Cola, en juin dernier. Vingt-cinq de ces rencontres se sont déroulées dans le cadre de la phase finale de la Gold Cup de la CONCACAF. Considérées comme des tournois amicaux dans la procédure de calcul du Classement FIFA, les Coupes SAFF (AFC) et COSAFA (CAF) se sont partagées les 37 autres matches au programme.
Composé uniquement d’équipes européennes et sud-américaines, le Top 10 ne connaît aucun changement. L’Argentine (1ère) trône toujours au sommet de la hiérarchie mondiale. La France (2e) et le Brésil (3e) complètent un podium que convoitent notamment l’Angleterre (4e), la Belgique (5e) ou encore la Croatie (6e).
Mais on gratte à la porte de ce Top 10. Éliminés en demi-finales de la Gold Cup, les Etats-Unis (11es,) ont momentanément raté leur chance de l’intégrer. Du même coup, les USA voient le Mexique (12e, plus 2), vainqueur de la compétition, se rapprocher d’eux. Victimes collatérales, la Suisse (13e, moins 1) et le Maroc (14e, moins 1) reculent d’un rang.
Finaliste de cette même épreuve, le Panama (45e, plus 12) signe la meilleure progression. En atteignant le dernier carré, la Jamaïque (58e, plus 5) fait également une bonne opération au classement. Les fortunes sont diverses du côté des quart-de-finalistes : Si le Costa Rica (46e, moins 4) chute, le Guatemala (107e, plus 9) fait un grand bond en avant.
En comparaison, les tournois disputés en Asie (Coupe SAFF) et en Afrique (Coupe COSAFA) ont eu un impact moindre sur l’évolution du classement. Parmi les équipes participantes, le Koweït (137e, plus 4), le Bangladesh (189e, plus 3) et le Malawi (123e, plus 3) ont néanmoins su tirer leur épingle du jeu. Après leur succès respectif dans ces compétitions, l’Inde (99e, plus 1) et la Zambie (84e) ont grappillé des points mais peu ou pas de place.
Enfin, des progressions significatives ont été réalisées par des équipes de bas de classement. Citons celles des Îles Caïmans (193es, plus 4), de Gibraltar (198e, plus 4), d’Aruba (199e, plus 4), et du Liechtenstein (200e, plus 4).
Le prochain Classement mondial FIFA/Coca-Cola sera publié le 21 septembre 2023.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 20 JUILLET
SenePlus publie ci-dessous, la seule nomination prononcée au Conseil des ministres du jeudi 20 juillet 2023.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Madame Ndeye Abibatou LO, Ingénieur en Hydraulique, précédemment Représentant résidant du Sénégal à l’Agence intergouvernementale « Eau et Assainissement pour l’Afrique », est nommée Directeur de l’Hydraulique au Ministère de l’Eau et de l’Assainissement en remplacement de Monsieur Harouna Kalidou Gaye, appelé à d’autres fonctions."
ADOPTION D'UNE LOI CONSTITUTIONNELLE POUR AMÉLIORER LE SYSTÈME ÉLECTORAL
« La nouvelle loi adoptée, vise à assouplir les conditions de présentation des candidatures à l’élection présidentielle, notamment celles relatives au parainage (…) elle s’inscrit dans les régistres de l’insclusion la plus large possible »
L’Assemblée nationale a adopté jeudi à la majorité le projet de loi n°10/2023 portant révision des dispositions de l’article 29 de la constitution en vue d’améliorer le système électoral sénégalais avec notamment des changements oépérés dans le mode de parrainage, a constaté l’APS.
« La nouvelle loi adoptée, vise à assouplir les conditions de présentation des candidatures à l’élection présidentielle, notamment celles relatives au parainage (…) elle s’inscrit dans les régistres de l’insclusion la plus large possible », a expliqué le ministre de la Justice Ismaila Madior Fall.
Venu défendre le projet devant les parlementaires, le garde des Sceaux a fait savoir que le présent projet de loi portant révision de la constitution a pour objectif d’abroger et de remplacer les dispositions de l’article 29 de la Constitution ».
Cent-vingt-trois députés ont voté pour l’adoption de ce projet de loi, deux se sont opposés et trente-trois se sont abstenus, permettant une adoption à la majorité de la nouvelle loi.
« Ce mécanisme constitue une avancée majeure pour la démocratie sénégalaise et permet de justifier la légitimité d’une candidature à l’élection présidentielle », a réagi le député Seydou Diouf lors de la plénière consacrée à cette loi constitutionnelle.
« C’est le fruit du consensus obtenu sur le parrainage par les acteurs politiques du dialogue national », a ajouté député Abdou Mbow.
Les députés sont en session extraordinaire depuis lundi dernier.
Selon les nouvelles dispositions, « les candidatures sont déposées au greffe du Conseil constitutionnel soixante jours francs au moins et soixante-cinq jours francs au plus tard avant le premier tour ».
Toutefois, poursuivent les nouvelles dispositions, « le dépôt de nouvelles candidatures est possible à tout moment et jusqu’à la veille du scrutin en cas de décès d’un candidat ».
Dans ce cas, fait savoir le texte, ‘’les élections sont reportées à une date par le Constitutionnel’’.
Le projet d’amendement unique, il est indiqué que les candidatures sont présentées par un parti ou une coalition de partis politiques légalement constitués ou par une personne indépendante ».
Evoquant le parrainage, les nouveaux textes stipulent que « les signatures d’électeurs doivent représentanter au minimum 0,6% et, au maximum 0,8% du fichier électoral général ».
Les électeurs signataires de parrainages doivent aussi être domiciliés dans au moins sept régions à raison de 2 000 au moins par région, renseigne le texte.
Le document fait état aussi d’un parrainage par la signature d’élus représentant 8% des membres (députés) de l’Assemblée nationale ou 20% des chefs d’exécutif territorial (maires et ou présidents conseil départemental).
Ce projet relève « qu’un électeur ne peut parrainer qu’un candidat (…) les modalités du contrôle des listes de parrainage sont fixées par la loi ».
« Les candidats indépendants comme les partis politiques sont tenus de se conformer à l’article 4 de la présente constitution. Chaque parti politique ou coalition de partis politiques ne peut présenter qu’un candidat », ont mentionné les nouveaux textes.
Le ministre de la Justice qui a invité les députés à voter cette loi, a estimé que ces modifications sur le parrainage constituent « une avancée démocratique ».
« Aujourd’hui on a fait un pas supplémentaire. Il faut des filtres pour pouvoir rationaliser par des critères qui sont autres que financiers », a-t-il salué.
Devant l’Assemblée nationale, il a rappelé que ces projets de loi sont issus des conclusions du dialogue national initié le 31 mai dernier par le président de la République, Macky Sall dont le but était de « trouver des consensus forts ».
PAR Farid Bathily
TAYLOR SWIFT, LA FEMME AYANT LE PLUS D'ALBUMS NUMÉRO 1 DANS L'HISTOIRE DU BILLBOARD
La renommée de Taylor Swift atteint de nouveaux sommets. La star de la pop détient désormais le record du plus grand nombre d'albums qui ont atteint la première place du prestigieux classement Billboard
La renommée de Taylor Swift atteint de nouveaux sommets. La star de la pop détient désormais le record du plus grand nombre d'albums qui ont atteint la première place du prestigieux classement Billboard. Cette référence incontestée dénote la popularité des chansons et albums aux États-Unis.
Depuis le lancement de "Speak Now (Taylor’s Version)" le 7 juillet 2023, la carrière déjà distinguée de Taylor Swift a gravi un échelon supplémentaire. Après moins de deux semaines, cet opus a conquis la première place du classement Billboard des albums les plus en vogue.
Avec ce triomphe, le total des albums de Swift atteignant le sommet de ce classement s'élève à douze, un exploit inégalé par aucune autre chanteuse dans l'histoire de la musique américaine. Ce record a permis à Swift de surpasser la légendaire Barbara Streisand, détentrice précédente de ce titre avec onze albums numéro un.
Le succès est énorme
Seuls Jay-Z, avec quatorze albums, et les Beatles, avec dix-neuf – tous deux des groupes ou artistes masculins – surpassent actuellement Swift. Cependant, grâce à "Speak Now", Swift a également établi un autre record en devenant la première artiste vivante à avoir simultanément quatre albums dans le top dix du Billboard en près de soixante ans.
Ce succès remarquable est encore plus impressionnant quand on considère que "Speak Now (Taylor’s Version)" est une réédition. C'est le troisième album que la chanteuse de 33 ans a réenregistré, s'inscrivant dans un projet plus large de réédition de ses six premiers albums, initialement sortis sous le label Big Machine Records.
Déjà, "Speak Now (Taylor’s Version)" est en bonne voie pour être l'un des plus grands succès musicaux de l'année. Il a déjà accumulé plus de 700 000 ventes aux États-Unis seulement.
Une tournée mondiale phénoménale
Ces chiffres reflètent l'immense popularité de Taylor Swift, non seulement dans son pays natal, mais aussi à travers le monde. Les fans, affectueusement appelés "Swifties", ont afflué en masse pour sa tournée mondiale en cours, confirmant le phénomène mondial qu'est Taylor Swift.
La tournée, qui a commencé le 17 mars 2023, comprend plus de 130 dates à travers le monde. Devant un tel engouement, de nouvelles dates ont dû être ajoutées plusieurs fois.
L'excitation autour de cette tournée a été si forte que l'ouverture de la billetterie en novembre 2022 a provoqué un chaos technique sur Ticketmaster, une plateforme dédiée à la vente de billets pour des événements populaires. Suite à cet incident, l'entreprise a été appelée à témoigner devant le Congrès américain en janvier 2023.
L'impact culturel et commercial de Taylor Swift ne cesse de croître. Ce nouveau record, associé à sa tournée mondiale couronnée de succès, confirme sa place au panthéon des plus grands artistes de l'histoire de la musique.
LES CHIFFRES DE L'HORREUR
Cartographie des cas de décès résultant de la répression des manifestations de juin 2023 au Sénégal. Une initiative citoyenne regroupant une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données
CartograFreeSenegal : Documenter les morts de juin 2023
CartograFreeSenegal est une initiative citoyenne qui regroupe une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données. L'objectif selon les acteurs, est de recenser et documenter les cas de décès résultant de la répression des manifestations de juin 2023 au Sénégal afin de pallier la confusion autour du bilan humain des violences et de partager l'histoire des victimes.
Malgré plusieurs tentatives d'accéder aux données gouvernementales, les autorités n'ont jusqu'à présent pas donné suite. CartograFreeSenegal a donc décidé de prendre les choses en main et d'engager des recherches pour documenter les morts survenues lors des manifestations.
Dans un premier temps, l'initiative a tenu à établir un lien sûr et direct avec les familles des victimes afin d'authentifier les décès survenus. En effet, dans le feu de l'action, de nombreuses informations non vérifiées ont circulé sur les réseaux sociaux. CartograFreeSenegal a donc mis en place un processus rigoureux pour vérifier les informations et s'assurer de la fiabilité des données recueillies.
L'initiative a également utilisé des techniques de cartographie pour localiser les décès et les visualiser sur une carte interactive. Cette carte permet de mieux comprendre la géographie des violences et de mettre en évidence les zones où les affrontements ont été les plus violents.
CartograFreeSenegal a pour objectif de rendre publics les résultats de ses recherches et de partager l'histoire des victimes. Cette initiative permettra de pallier l'absence de données gouvernementales et de documenter les événements tragiques de juin 2023 au Sénégal. Pour chaque cas, au moins un journaliste a été chargé de sa documentation ; passant en revue certificats d'autopsie, éléments photos et vidéos ainsi que témoignages de parents, témoins oculaires et personnel médical.
Baye Fallou Sène est mort à la fleur de l’âge. Il avait 17 ans. Le 1er juin, sa curiosité le pousse à se soustraire à l’attention de sa maman pour aller observer les heurts entre policiers et manifestants aux Parcelles Assainies. Parti de l’Unité 16, il reçoit une balle en pleine poitrine au croisement 22. Il est évacué par une charrette à bord de laquelle il rendra l’âme selon son beau-frère. Face à la perte de son benjamin, la mère de Fallou préfère se draper d’une grande dignité et s’en remettre à Dieu. Elle garde l’heureux souvenir d’un enfant « calme, pudique et respectueux ». Élève au lycée Le Scientifique, le défunt rêvait de devenir footballeur professionnel. Aujourd’hui, Baye Fallou Sène repose dans la cité religieuse de Touba, au cimetière de Darou Salam.
Babacar Samba, 20 ans, soudeur en formation
Babacar Samba a été tué par balles le 1er juin 2023 à Bargny. Soudeur métallique en troisième année de formation, il était âgé de 20 ans. Son homonyme décrit un jeune discipliné. Mamadou Samba, père du défunt, loue les qualités d’un fils débrouillard et respectueux qui était l’espoir de toute une famille. En apprentissage, il profitait du dimanche pour travailler et prenait souvent le relai de son père « en payant le petit-déjeûner de la famille ». Son oncle réclame que la lumière soit faite sur les circonstances du décès.
Khadim Ba, 21 ans, mécanicien
Khadim Ba avait décidé de prendre part aux manifestations avec ses amis à Pikine le 1er juin. Malheureusement, il y a tragiquement trouvé la mort. Pour certains habitants du quartier Pikine Nietti Mbar, dans la banlieue de Dakar où habite le jeune mécanicien de 21 ans, le coupable n’est nul autre qu’un nervi. Selon des témoignages, ce dernier a été identifié par les compagnons d’infortune du défunt mais il se serait lui-même rendu à la police de peur d’être lynché par la foule en colère. Chez la famille de Khadim Ba, l’heure n’est pas à la vengeance. Parents et amis sont plutôt occupés à pleurer la perte d’un jeune digne et au sens du partage inégalable. Ibrahima Ba se raccroche à cette dernière image du corps inerte de son fils : « Après avoir appris que Khadim a été touché par balle, je me suis rendu au dispensaire. J’ai ôté le drap qui couvrait son visage et je l’ai appelé par son prénom ». Le père endeuillé n’obtiendra jamais de réponse.
Mor Nguer Ndiaye, 22 ans, Footballeur
Mor Nguer Ndiaye était un amoureux du ballon rond. Le 1er juin, vers 18h25, il décide d’aller s’entraîner au terrain de football situé près de chez lui. Avant de partir, il rassure sa mère qui lui conseille de faire attention aux manifestations houleuses se déroulant dans le quartier. Le jeune homme de 22 ans n’est pas inquiet car, pour éviter tout heurt, il prévoit de passer par un chemin autre que celui qu’il avait coutume d’emprunter. Ce détour lui sera fatal. Quelques pas lui suffiront à se retrouver au milieu d’une course poursuite entre policiers et manifestants. Le footballeur sera atteint à la mâchoire par un tir. Évacué à l’hôpital de Thiaroye, il décédera à 01h30 du matin. “Le médecin a confirmé que Mor a été touché par une balle réelle de 9mm” nous a confié le père du défunt. Assane Ndiaye décrit un fils révérencieux, courtois envers tous et uniquement mû par sa passion du football. Une passion qui l’avait conduit à entamer une formation dans une école de foot mbouroise.
Seny Coly, 26 ans, boulanger
Seny Coly résidait à Niary Tally et partait travailler dans une boulangerie des Parcelles Assainies lorsqu’il a été fauché par une balle à Liberté 6
Omar Sarr est mort atteint d’une balle le 1er juin 2023 à Ziguinchor.
Sidya Diatta, 32 ans, agriculteur
Quand Boubacar Diatta parle de son regretté petit frère, il se laisse volontiers aller aux confidences. Il raconte comment Sidya Diatta abhorrait les injustices, comment il était de toutes les batailles du parti Pastef dont il était militant depuis 2018, comment il était un soutien pour ses frères et sœurs. Sidya avait 32 ans. N’ayant pas trouvé d’emploi à la fin de ses études à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO), il s’était lancé dans l’agriculture. Il est mort le 1er juin 2023 à Ziguinchor après avoir été atteint par balle comme l’a confirmé l’autopsie que sa famille n’a pu consulter que partiellement. « La police nous a empêchés de lire l’intégralité de l’autopsie », dénonce Boubacar Diatta. Les proches de Sidya Diatta disent être déterminés à obtenir justice
El Hadj Mamadou Cissé, 26 ans, étudiant en Lettres modernes
L’annonce de sa mort a secoué la twittosphère sénégalaise. El Hadj Mamadou Cissé y était connu sous le pseudonyme de “Buur Joie”. Dès l’annonce du décès de cet étudiant en lettres modernes né au quartier de l’église de Grand-Yoff , ses photos ont inondé la toile et délié les langues. Les témoignages furent unanimes quant à sa bonté et sa piété. C’est d’ailleurs en revenant de la mosquée qu’il a été touché par une balle à l’épaule. Son frère Djimbal Ba raconte que face à la fermeture de la mosquée qu’il avait l’habitude de fréquenter, Mamadou s’est rendu dans une autre mosquée située derrière sa maison. Sur le chemin du retour il sera pris au piège des tirs qui faisaient rage. Il rendit l’âme à l’hôpital Idrissa Pouye où il fut acheminé. Une immense foule l’a accompagné à sa dernière demeure à travers un cortège coordonné de bout en bout par les jeunes chrétiens de l’Église Saint Paul. El Hadj Mamadou Cissé devait se rendre au Canada en Août afin d’y poursuivre ses études.
Tamsir Cissé est mort par balle le 02 juin 2023
Mamadou Moustapha Gueye, 44 ans, Cinéaste Réalisateur
Le 02 Juin, après une longue journée de travail, il emprunte le chemin du retour pour rallier son domicile. Il regagne alors un quartier baignant dans un chaos monstre. En effet, à l’Unité 24 des Parcelles Assainies, policiers et manifestants s’opposent âprement.
Pour disperser la foule, les forces de l’ordre usent de gaz lacrymogènes qui rendent l’air irrespirable. Une atmosphère étouffante qui aura eu raison de Mamadou, asthmatique depuis le bas âge.
Après avoir piqué une crise d’asthme, Mamadou Moustapha Gueye, surnommé “Sounou”, a rendu l’âme pendant son évacuation à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff. Sounou laisse derrière lui une famille accablée par le chagrin et un monde du cinéma endeuillé par sa perte. Ses collègues et amis se souviennent de “son exemplarité, son dévouement envers les gens et sa gentillesse”.
Une générosité qui manquera à ses étudiants de Ciné Banlieue auxquels il dispensait gratuitement des formations afin de leur mettre le pied à l’étrier. Âgé de 44 ans, Sounou mûrissait de nombreux projets audiovisuels parmi lesquels un documentaire sur les cimetières.
Triste clin d’œil du destin.
Bacary Dieme, 26 ans, soudeur pour automobile
Fils unique, Bacary Diémé, peintre automobile de 27 ans, est mort le 2 juin 2023 après avoir été touché par balle lors des manifestations. Il a rendu l’âme après son évacuation à l’hôpital de Pikine, dans la banlieue de Dakar. L’annonce de sa mort a drainé du monde dans la maison familiale, sise à Diamaguène, un quartier de la banlieue dakaroise. Le défunt, né en 1996 à Bignona, dans la région Ziguinchor dans le sud du Sénégal, était connu pour son sens du respect, témoigne son cousin Bacary Badji. Il rappelle que ce dernier n’était affilié à aucun parti politique. Face à ce drame qui les touche, la famille Diémé s’en remet à Dieu.
Serigne Fallou Sall, ferailleur, 17 ans
Mamadou Ndoye, malade mental, 53 ans
Mamadou Ndoye avait 53 ans. Sans emploi, il souffrait d’une déficience mentale. ll est mort après avoir été percuté par un véhicule de police à Bargny. Il ne manifestait pas mais était présent sur les lieux. A Bargny, tout le monde savait que cet habitant de Ndal Dally avait l’habitude de fréquenter les abords du commissariat, zone des manifestations où il rendra l’âme après le choc.
Lassana Diarisso, 21 ans, livreur
Son corps sans vie a été retrouvé le vendredi 02 juin 2023. Il faut savoir que Lass etait très connu. Des jeunes l’ont reconnu et ont appellé Makha, son frère à l’arrêt “Keur Mbaye Fall” du Train Express Régional (TER). Ce vendredi, alors qu’il était parti garer sa voiture afin de la préserver d’éventuels actes de vandalisme, il a été percuté, sur le chemin du retour, par un véhicule de gendarmerie, raconte un de ses proches. Amoché, il a ensuite été emmené par des gendarmes de la LGI de Mbao qui l’ont conduit dans la brigade du TER de Keur Mbaye Fall selon des témoins. Ses proches affirment qu’il a subi des sévices. “Nous avons tenté de le récupérer à deux reprises des mains des gendarmes qui nous ont opposé un refus catégorique” raconte son frère qui confie que les cris d’agonie du défunt résonnent encore dans sa tête. Le corps sans vie de Lassana Diarisso a été finalement remis à son père à l’arrêt du TER de sa commune.
Bassirou Sarr, tailleur, 31 ans
Bassirou Sarr était un tailleur dévoué à son quartier et à sa famille. Ce trentenaire décrit comme disponible et généreux s’en est allé après une dernière largesse à l’égard de sa maman Mbada Diouf qui confie: “Le jour de son décès il m’avait offert de l’argent. Il était d’un soutien indéfectible. C’est très douloureux de perdre son enfant dans ces circonstances”. Lamine Sarr, grand frère du défunt, réclame justice et souhaite que l’opacité autour du décès de Bassirou soit levée. Convaincu qu’un gendarme est responsable du tir mortel qui a ôté la vie de son frère, il est conforté dans sa position par le témoignage d’un ami de la famille qui a assisté à la mort du tailleur de 31 ans. Il raconte: “Nous étions en train de manifester. Bassirou qui était tout juste derrière moi a reçu une balle d’un gendarme qui a pointé son arme vers nous et tiré”. En attendant que la lumière soit faite, Guinaw Rails fait le deuil de son fils brutalement arraché à son affection.
Ismaila Traoré, Gardien, débrouillard à plusieurs métiers, 28 ans
Très tôt, Ismaila Traoré, connu sous le sobriquet de “Petit”, a écourté ses études afin de subvenir aux besoins de sa famille. Toujours aux petits soins de sa mère, c’est d’ailleurs cette dernière qu’il accompagnait à l’hôpital lorsqu’il a été touché par balles à la tête sur le chemin du retour. “Petit” a succombé aux balles qui crépitaient dans une ruelle de Guinaw Rails, terrain d’affrontements entre policiers et jeunes. Âgé de 28 ans, Ismaila était un jeune homme dégourdi, touche à tout qui ne lésinait pas sur les moyens pour satisfaire son entourage.
Malang Mané, gendarme
Malang Mané est mort dans le cadre d’une intervention lors des manifestations du 02 Juin à Diamniadio. Ce gendarme surnommé “Boss” est originaire du village de Kagnobon dans le département de Bignona.
Ousmane Badio, mécanicien de son état, a été tué par balles le 02 Juin 2023 à Ziguinchor. Il avait 17 ans.
Souleymane Sano, 25 ans
Souleymane Sano a été tué par balles lors des affrontements du 02 Juin 2023 à Ziguinchor. “Il est mort dans mes bras”, raconte son ami qui a aperçu le tireur. Souleymane habitait Lyndiane, un quartier Ziguinchorois.
Doudou Diene, Aviculteur, 34 ans
Comme d’habitude, Doudou Diene dit “Petit” revenait de son poulailler à Guinaw Rails avant d’être touché par deux balles à Bargny. Il avait fait faire du café à l’épouse de son frère promettant de revenir. Malheureusement, la dernière fois que la voix de celui qui animait la maison des Diene sera entendue, ça sera pour demander pardon à son père et sa mère, au téléphone. Il rendra l’âme au matin du samedi après une intervention chirurgicale à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff sans espoir diront les médecins à ses proches: “La balle avait fait trop de dégâts”, selon son père. Petit Diene était âgé de 34 ans, époux et père d’un bébé dont il a fêté le premier anniversaire il y a un mois.
Abdoulaye Kamara dit Baaba Kaana, Rappeur, 34 ans
Sa dernière vidéo postée sur son compte tik-tok a des allures de testament. En halpulaar, langue d’expression de son art, le rappeur Abdoulaye Kamara y faisait un vibrant plaidoyer contre l’injustice et invitait ses pairs artistes, les dignitaires religieux, les sportifs et autres porteurs de voix à se prononcer contre les abus posés par le pouvoir. Un dernier message frappé du sceau de l’engagement, leitmotiv de la vie du défunt qui arpentait les scènes sous le nom de Baba Kana. Abdoulaye Kamara est mort le 03 Juin à Niary Tally. Ce jour-là, vers 18h, il se rend chez un ami aux HLM. Sur le chemin du retour, il croise des forces de l’ordre aux prises avec des manifestants. En voulant traverser ce tohu-bohu indescriptible, il est atteint par balle. En atteste l’autopsie dont fait état un communiqué publié par la famille: “décès par suite de blessure abdominale par arme à feu”. Les images de son corps emporté et malmené par les forces de l’ordre ont fait le tour des réseaux sociaux. On l’y voit recevoir un coup de fusil et des coups de pied de la part des policiers. La famille ne parviendra à récupérer le corps de leur fils que deux jours plus tard après moults pérégrinations entre commissariats et hôpitaux dakarois. Elle annonce vouloir porter plainte. Abdoulaye Kamara dit Baba Kana repose à Boinodji(Matam), au terme de sa 38ème année.
Mamadou Tall, Jakartaman, 44 ans
Amadou Tall, est un ressortissant de la Guinée âgé de 44 ans. Boutiquier avant d’être conducteur de moto Jakarta, il a été touché par une balle perdue au poumon gauche alors qu’il se trouvait dans sa chambre.
Le Monde, Juin 2023 :
« La balle l’a trouvé chez lui. » Cet homme aux mots délicats a choisi de se réfugier derrière la fatalité pour raconter le drame qui s’est déroulé entre le 4 et le 5 juin. Cette nuit-là, son ami est mort, seul, dans le noir de sa chambre, après avoir reçu « une balle perdue » dans le dos, comme le martèlent ses voisins. A Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, certains pensent même que Mamadou Tall, 44 ans, a été touché pendant qu’il priait. « Personne ne sait ce qu’il faisait, lance ce proche qui souhaite garder l’anonymat. Ce qui est sûr, c’est qu’il était chez lui. »
Il y a bien un trou dans le volet métallique extérieur de sa maisonnette située dans le quartier de Néma 2. A l’intérieur de ce deux-pièces d’un grand dénuement, sans luminaire, du sang séché macule la dalle en béton, noirci par endroits par la chaleur de la Casamance. Rien n’a été touché depuis la funeste nuit : son matelas, ses claquettes, ses habits jetés sur une valise rose, ses mégots, son « jakarta » (surnom donné aux motos-taxis) ou encore ses téléphones sont toujours là. »
Mohamed Sylla, Elève, 19 ans
Le 1er juin, chez la famille Sylla, le patriarche Soriba avait pris les devants en défendant sa progéniture de sortir car dehors, les affrontements entre policiers et jeunes avaient atteint un pic de violence inquiétant. Hélas, ses précautions prises n’auront pas suffi à empêcher son fils de figurer parmi les victimes des manifestations. Ce jour-là, le défunt Mohamed Sylla passe la journée au sein de la demeure familiale. A 17h, il y effectue sa prière puis décide de rejoindre ses parents qui tiennent une échoppe située à quelques encablures. L’adolescent de 19 ans déjeune en leur compagnie et prend sans tarder le chemin du retour au cours duquel sa vie est abrégée par un tir de balle. Mis au courant par les riverains, Soriba Sylla se lance dans une recherche effrénée de son fils dont il ne retrouvera le corps que le lendemain à l’hôpital Baudoin. Malheureux dénouement pour celui qui espérait un brillant avenir pour son enfant. Le père, attristé, se remémore comme Mohamed était studieux et consciencieux. Même son de cloche chez la soeur du disparu qui regrette un jeune homme poli. Élève en classe de 3ème, Mohamed Sylla était candidat à l’examen du BFEM qu’il ne passera jamais.
Ibrahima Drago, 24 ans employé au Port de Dakar est mort par balle le 02 juin
Modou Beye, pêcheur de passage à Cap Skirring y est mort par balle le 02 Juin, il avait 25 ans.
AU MOINS TREIZE MIGRANTS TUÉS DANS LE NAUFRAGE D'UNE PIROGUE AU LARGE DU MAROC
"Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré. Les rescapés sont pris en charge dans la commune de Dakhla", dans le sud du Maroc
Au moins treize migrants originaires des environs de Dakar, au Sénégal, sont morts dans le naufrage de leur pirogue au large des côtes marocaines en fin de semaine dernière, a annoncé jeudi à l'AFP le maire de cette localité.
La route migratoire des Canaries, porte d'entrée vers l'Europe dans l'océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d'activités au départ des côtes du nord-ouest de l'Afrique.
"Nous avons dénombré treize Rufisquois qui sont décédés", a déclaré à l'AFP Oumar Cissé, le maire de Rufisque, une ville proche de Dakar. Des rescapés qu'il a pu contacter ont évoqué un bilan total de 18 morts, a-t-il assuré. "Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré. Les rescapés sont pris en charge dans la commune de Dakhla", dans le sud du Maroc, a assuré M. Cissé, qui travaille avec les autorités locales pour permettre leur rapatriement. "Six personnes originaires de la commune de Rufisque sont actuellement prises en charge à l'hôpital de Dakhla", a-t-il précisé.
L'information n'a pas été confirmée par les autorités marocaines qui ne communiquent pas sur les bilans des naufrages de bateaux de migrants au large des côtes du royaume. La marine marocaine a annoncé mardi avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Au moins quatorze personnes sont mortes il y a huit jours dans le chavirement d'une pirogue à Saint-Louis, près de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers -- dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon centaines de morts -- dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.