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7 juin 2025
PAR Farid Bathily
TAYLOR SWIFT, LA FEMME AYANT LE PLUS D'ALBUMS NUMÉRO 1 DANS L'HISTOIRE DU BILLBOARD
La renommée de Taylor Swift atteint de nouveaux sommets. La star de la pop détient désormais le record du plus grand nombre d'albums qui ont atteint la première place du prestigieux classement Billboard
La renommée de Taylor Swift atteint de nouveaux sommets. La star de la pop détient désormais le record du plus grand nombre d'albums qui ont atteint la première place du prestigieux classement Billboard. Cette référence incontestée dénote la popularité des chansons et albums aux États-Unis.
Depuis le lancement de "Speak Now (Taylor’s Version)" le 7 juillet 2023, la carrière déjà distinguée de Taylor Swift a gravi un échelon supplémentaire. Après moins de deux semaines, cet opus a conquis la première place du classement Billboard des albums les plus en vogue.
Avec ce triomphe, le total des albums de Swift atteignant le sommet de ce classement s'élève à douze, un exploit inégalé par aucune autre chanteuse dans l'histoire de la musique américaine. Ce record a permis à Swift de surpasser la légendaire Barbara Streisand, détentrice précédente de ce titre avec onze albums numéro un.
Le succès est énorme
Seuls Jay-Z, avec quatorze albums, et les Beatles, avec dix-neuf – tous deux des groupes ou artistes masculins – surpassent actuellement Swift. Cependant, grâce à "Speak Now", Swift a également établi un autre record en devenant la première artiste vivante à avoir simultanément quatre albums dans le top dix du Billboard en près de soixante ans.
Ce succès remarquable est encore plus impressionnant quand on considère que "Speak Now (Taylor’s Version)" est une réédition. C'est le troisième album que la chanteuse de 33 ans a réenregistré, s'inscrivant dans un projet plus large de réédition de ses six premiers albums, initialement sortis sous le label Big Machine Records.
Déjà, "Speak Now (Taylor’s Version)" est en bonne voie pour être l'un des plus grands succès musicaux de l'année. Il a déjà accumulé plus de 700 000 ventes aux États-Unis seulement.
Une tournée mondiale phénoménale
Ces chiffres reflètent l'immense popularité de Taylor Swift, non seulement dans son pays natal, mais aussi à travers le monde. Les fans, affectueusement appelés "Swifties", ont afflué en masse pour sa tournée mondiale en cours, confirmant le phénomène mondial qu'est Taylor Swift.
La tournée, qui a commencé le 17 mars 2023, comprend plus de 130 dates à travers le monde. Devant un tel engouement, de nouvelles dates ont dû être ajoutées plusieurs fois.
L'excitation autour de cette tournée a été si forte que l'ouverture de la billetterie en novembre 2022 a provoqué un chaos technique sur Ticketmaster, une plateforme dédiée à la vente de billets pour des événements populaires. Suite à cet incident, l'entreprise a été appelée à témoigner devant le Congrès américain en janvier 2023.
L'impact culturel et commercial de Taylor Swift ne cesse de croître. Ce nouveau record, associé à sa tournée mondiale couronnée de succès, confirme sa place au panthéon des plus grands artistes de l'histoire de la musique.
LES CHIFFRES DE L'HORREUR
Cartographie des cas de décès résultant de la répression des manifestations de juin 2023 au Sénégal. Une initiative citoyenne regroupant une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données
CartograFreeSenegal : Documenter les morts de juin 2023
CartograFreeSenegal est une initiative citoyenne qui regroupe une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données. L'objectif selon les acteurs, est de recenser et documenter les cas de décès résultant de la répression des manifestations de juin 2023 au Sénégal afin de pallier la confusion autour du bilan humain des violences et de partager l'histoire des victimes.
Malgré plusieurs tentatives d'accéder aux données gouvernementales, les autorités n'ont jusqu'à présent pas donné suite. CartograFreeSenegal a donc décidé de prendre les choses en main et d'engager des recherches pour documenter les morts survenues lors des manifestations.
Dans un premier temps, l'initiative a tenu à établir un lien sûr et direct avec les familles des victimes afin d'authentifier les décès survenus. En effet, dans le feu de l'action, de nombreuses informations non vérifiées ont circulé sur les réseaux sociaux. CartograFreeSenegal a donc mis en place un processus rigoureux pour vérifier les informations et s'assurer de la fiabilité des données recueillies.
L'initiative a également utilisé des techniques de cartographie pour localiser les décès et les visualiser sur une carte interactive. Cette carte permet de mieux comprendre la géographie des violences et de mettre en évidence les zones où les affrontements ont été les plus violents.
CartograFreeSenegal a pour objectif de rendre publics les résultats de ses recherches et de partager l'histoire des victimes. Cette initiative permettra de pallier l'absence de données gouvernementales et de documenter les événements tragiques de juin 2023 au Sénégal. Pour chaque cas, au moins un journaliste a été chargé de sa documentation ; passant en revue certificats d'autopsie, éléments photos et vidéos ainsi que témoignages de parents, témoins oculaires et personnel médical.
Baye Fallou Sène est mort à la fleur de l’âge. Il avait 17 ans. Le 1er juin, sa curiosité le pousse à se soustraire à l’attention de sa maman pour aller observer les heurts entre policiers et manifestants aux Parcelles Assainies. Parti de l’Unité 16, il reçoit une balle en pleine poitrine au croisement 22. Il est évacué par une charrette à bord de laquelle il rendra l’âme selon son beau-frère. Face à la perte de son benjamin, la mère de Fallou préfère se draper d’une grande dignité et s’en remettre à Dieu. Elle garde l’heureux souvenir d’un enfant « calme, pudique et respectueux ». Élève au lycée Le Scientifique, le défunt rêvait de devenir footballeur professionnel. Aujourd’hui, Baye Fallou Sène repose dans la cité religieuse de Touba, au cimetière de Darou Salam.
Babacar Samba, 20 ans, soudeur en formation
Babacar Samba a été tué par balles le 1er juin 2023 à Bargny. Soudeur métallique en troisième année de formation, il était âgé de 20 ans. Son homonyme décrit un jeune discipliné. Mamadou Samba, père du défunt, loue les qualités d’un fils débrouillard et respectueux qui était l’espoir de toute une famille. En apprentissage, il profitait du dimanche pour travailler et prenait souvent le relai de son père « en payant le petit-déjeûner de la famille ». Son oncle réclame que la lumière soit faite sur les circonstances du décès.
Khadim Ba, 21 ans, mécanicien
Khadim Ba avait décidé de prendre part aux manifestations avec ses amis à Pikine le 1er juin. Malheureusement, il y a tragiquement trouvé la mort. Pour certains habitants du quartier Pikine Nietti Mbar, dans la banlieue de Dakar où habite le jeune mécanicien de 21 ans, le coupable n’est nul autre qu’un nervi. Selon des témoignages, ce dernier a été identifié par les compagnons d’infortune du défunt mais il se serait lui-même rendu à la police de peur d’être lynché par la foule en colère. Chez la famille de Khadim Ba, l’heure n’est pas à la vengeance. Parents et amis sont plutôt occupés à pleurer la perte d’un jeune digne et au sens du partage inégalable. Ibrahima Ba se raccroche à cette dernière image du corps inerte de son fils : « Après avoir appris que Khadim a été touché par balle, je me suis rendu au dispensaire. J’ai ôté le drap qui couvrait son visage et je l’ai appelé par son prénom ». Le père endeuillé n’obtiendra jamais de réponse.
Mor Nguer Ndiaye, 22 ans, Footballeur
Mor Nguer Ndiaye était un amoureux du ballon rond. Le 1er juin, vers 18h25, il décide d’aller s’entraîner au terrain de football situé près de chez lui. Avant de partir, il rassure sa mère qui lui conseille de faire attention aux manifestations houleuses se déroulant dans le quartier. Le jeune homme de 22 ans n’est pas inquiet car, pour éviter tout heurt, il prévoit de passer par un chemin autre que celui qu’il avait coutume d’emprunter. Ce détour lui sera fatal. Quelques pas lui suffiront à se retrouver au milieu d’une course poursuite entre policiers et manifestants. Le footballeur sera atteint à la mâchoire par un tir. Évacué à l’hôpital de Thiaroye, il décédera à 01h30 du matin. “Le médecin a confirmé que Mor a été touché par une balle réelle de 9mm” nous a confié le père du défunt. Assane Ndiaye décrit un fils révérencieux, courtois envers tous et uniquement mû par sa passion du football. Une passion qui l’avait conduit à entamer une formation dans une école de foot mbouroise.
Seny Coly, 26 ans, boulanger
Seny Coly résidait à Niary Tally et partait travailler dans une boulangerie des Parcelles Assainies lorsqu’il a été fauché par une balle à Liberté 6
Omar Sarr est mort atteint d’une balle le 1er juin 2023 à Ziguinchor.
Sidya Diatta, 32 ans, agriculteur
Quand Boubacar Diatta parle de son regretté petit frère, il se laisse volontiers aller aux confidences. Il raconte comment Sidya Diatta abhorrait les injustices, comment il était de toutes les batailles du parti Pastef dont il était militant depuis 2018, comment il était un soutien pour ses frères et sœurs. Sidya avait 32 ans. N’ayant pas trouvé d’emploi à la fin de ses études à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO), il s’était lancé dans l’agriculture. Il est mort le 1er juin 2023 à Ziguinchor après avoir été atteint par balle comme l’a confirmé l’autopsie que sa famille n’a pu consulter que partiellement. « La police nous a empêchés de lire l’intégralité de l’autopsie », dénonce Boubacar Diatta. Les proches de Sidya Diatta disent être déterminés à obtenir justice
El Hadj Mamadou Cissé, 26 ans, étudiant en Lettres modernes
L’annonce de sa mort a secoué la twittosphère sénégalaise. El Hadj Mamadou Cissé y était connu sous le pseudonyme de “Buur Joie”. Dès l’annonce du décès de cet étudiant en lettres modernes né au quartier de l’église de Grand-Yoff , ses photos ont inondé la toile et délié les langues. Les témoignages furent unanimes quant à sa bonté et sa piété. C’est d’ailleurs en revenant de la mosquée qu’il a été touché par une balle à l’épaule. Son frère Djimbal Ba raconte que face à la fermeture de la mosquée qu’il avait l’habitude de fréquenter, Mamadou s’est rendu dans une autre mosquée située derrière sa maison. Sur le chemin du retour il sera pris au piège des tirs qui faisaient rage. Il rendit l’âme à l’hôpital Idrissa Pouye où il fut acheminé. Une immense foule l’a accompagné à sa dernière demeure à travers un cortège coordonné de bout en bout par les jeunes chrétiens de l’Église Saint Paul. El Hadj Mamadou Cissé devait se rendre au Canada en Août afin d’y poursuivre ses études.
Tamsir Cissé est mort par balle le 02 juin 2023
Mamadou Moustapha Gueye, 44 ans, Cinéaste Réalisateur
Le 02 Juin, après une longue journée de travail, il emprunte le chemin du retour pour rallier son domicile. Il regagne alors un quartier baignant dans un chaos monstre. En effet, à l’Unité 24 des Parcelles Assainies, policiers et manifestants s’opposent âprement.
Pour disperser la foule, les forces de l’ordre usent de gaz lacrymogènes qui rendent l’air irrespirable. Une atmosphère étouffante qui aura eu raison de Mamadou, asthmatique depuis le bas âge.
Après avoir piqué une crise d’asthme, Mamadou Moustapha Gueye, surnommé “Sounou”, a rendu l’âme pendant son évacuation à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff. Sounou laisse derrière lui une famille accablée par le chagrin et un monde du cinéma endeuillé par sa perte. Ses collègues et amis se souviennent de “son exemplarité, son dévouement envers les gens et sa gentillesse”.
Une générosité qui manquera à ses étudiants de Ciné Banlieue auxquels il dispensait gratuitement des formations afin de leur mettre le pied à l’étrier. Âgé de 44 ans, Sounou mûrissait de nombreux projets audiovisuels parmi lesquels un documentaire sur les cimetières.
Triste clin d’œil du destin.
Bacary Dieme, 26 ans, soudeur pour automobile
Fils unique, Bacary Diémé, peintre automobile de 27 ans, est mort le 2 juin 2023 après avoir été touché par balle lors des manifestations. Il a rendu l’âme après son évacuation à l’hôpital de Pikine, dans la banlieue de Dakar. L’annonce de sa mort a drainé du monde dans la maison familiale, sise à Diamaguène, un quartier de la banlieue dakaroise. Le défunt, né en 1996 à Bignona, dans la région Ziguinchor dans le sud du Sénégal, était connu pour son sens du respect, témoigne son cousin Bacary Badji. Il rappelle que ce dernier n’était affilié à aucun parti politique. Face à ce drame qui les touche, la famille Diémé s’en remet à Dieu.
Serigne Fallou Sall, ferailleur, 17 ans
Mamadou Ndoye, malade mental, 53 ans
Mamadou Ndoye avait 53 ans. Sans emploi, il souffrait d’une déficience mentale. ll est mort après avoir été percuté par un véhicule de police à Bargny. Il ne manifestait pas mais était présent sur les lieux. A Bargny, tout le monde savait que cet habitant de Ndal Dally avait l’habitude de fréquenter les abords du commissariat, zone des manifestations où il rendra l’âme après le choc.
Lassana Diarisso, 21 ans, livreur
Son corps sans vie a été retrouvé le vendredi 02 juin 2023. Il faut savoir que Lass etait très connu. Des jeunes l’ont reconnu et ont appellé Makha, son frère à l’arrêt “Keur Mbaye Fall” du Train Express Régional (TER). Ce vendredi, alors qu’il était parti garer sa voiture afin de la préserver d’éventuels actes de vandalisme, il a été percuté, sur le chemin du retour, par un véhicule de gendarmerie, raconte un de ses proches. Amoché, il a ensuite été emmené par des gendarmes de la LGI de Mbao qui l’ont conduit dans la brigade du TER de Keur Mbaye Fall selon des témoins. Ses proches affirment qu’il a subi des sévices. “Nous avons tenté de le récupérer à deux reprises des mains des gendarmes qui nous ont opposé un refus catégorique” raconte son frère qui confie que les cris d’agonie du défunt résonnent encore dans sa tête. Le corps sans vie de Lassana Diarisso a été finalement remis à son père à l’arrêt du TER de sa commune.
Bassirou Sarr, tailleur, 31 ans
Bassirou Sarr était un tailleur dévoué à son quartier et à sa famille. Ce trentenaire décrit comme disponible et généreux s’en est allé après une dernière largesse à l’égard de sa maman Mbada Diouf qui confie: “Le jour de son décès il m’avait offert de l’argent. Il était d’un soutien indéfectible. C’est très douloureux de perdre son enfant dans ces circonstances”. Lamine Sarr, grand frère du défunt, réclame justice et souhaite que l’opacité autour du décès de Bassirou soit levée. Convaincu qu’un gendarme est responsable du tir mortel qui a ôté la vie de son frère, il est conforté dans sa position par le témoignage d’un ami de la famille qui a assisté à la mort du tailleur de 31 ans. Il raconte: “Nous étions en train de manifester. Bassirou qui était tout juste derrière moi a reçu une balle d’un gendarme qui a pointé son arme vers nous et tiré”. En attendant que la lumière soit faite, Guinaw Rails fait le deuil de son fils brutalement arraché à son affection.
Ismaila Traoré, Gardien, débrouillard à plusieurs métiers, 28 ans
Très tôt, Ismaila Traoré, connu sous le sobriquet de “Petit”, a écourté ses études afin de subvenir aux besoins de sa famille. Toujours aux petits soins de sa mère, c’est d’ailleurs cette dernière qu’il accompagnait à l’hôpital lorsqu’il a été touché par balles à la tête sur le chemin du retour. “Petit” a succombé aux balles qui crépitaient dans une ruelle de Guinaw Rails, terrain d’affrontements entre policiers et jeunes. Âgé de 28 ans, Ismaila était un jeune homme dégourdi, touche à tout qui ne lésinait pas sur les moyens pour satisfaire son entourage.
Malang Mané, gendarme
Malang Mané est mort dans le cadre d’une intervention lors des manifestations du 02 Juin à Diamniadio. Ce gendarme surnommé “Boss” est originaire du village de Kagnobon dans le département de Bignona.
Ousmane Badio, mécanicien de son état, a été tué par balles le 02 Juin 2023 à Ziguinchor. Il avait 17 ans.
Souleymane Sano, 25 ans
Souleymane Sano a été tué par balles lors des affrontements du 02 Juin 2023 à Ziguinchor. “Il est mort dans mes bras”, raconte son ami qui a aperçu le tireur. Souleymane habitait Lyndiane, un quartier Ziguinchorois.
Doudou Diene, Aviculteur, 34 ans
Comme d’habitude, Doudou Diene dit “Petit” revenait de son poulailler à Guinaw Rails avant d’être touché par deux balles à Bargny. Il avait fait faire du café à l’épouse de son frère promettant de revenir. Malheureusement, la dernière fois que la voix de celui qui animait la maison des Diene sera entendue, ça sera pour demander pardon à son père et sa mère, au téléphone. Il rendra l’âme au matin du samedi après une intervention chirurgicale à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff sans espoir diront les médecins à ses proches: “La balle avait fait trop de dégâts”, selon son père. Petit Diene était âgé de 34 ans, époux et père d’un bébé dont il a fêté le premier anniversaire il y a un mois.
Abdoulaye Kamara dit Baaba Kaana, Rappeur, 34 ans
Sa dernière vidéo postée sur son compte tik-tok a des allures de testament. En halpulaar, langue d’expression de son art, le rappeur Abdoulaye Kamara y faisait un vibrant plaidoyer contre l’injustice et invitait ses pairs artistes, les dignitaires religieux, les sportifs et autres porteurs de voix à se prononcer contre les abus posés par le pouvoir. Un dernier message frappé du sceau de l’engagement, leitmotiv de la vie du défunt qui arpentait les scènes sous le nom de Baba Kana. Abdoulaye Kamara est mort le 03 Juin à Niary Tally. Ce jour-là, vers 18h, il se rend chez un ami aux HLM. Sur le chemin du retour, il croise des forces de l’ordre aux prises avec des manifestants. En voulant traverser ce tohu-bohu indescriptible, il est atteint par balle. En atteste l’autopsie dont fait état un communiqué publié par la famille: “décès par suite de blessure abdominale par arme à feu”. Les images de son corps emporté et malmené par les forces de l’ordre ont fait le tour des réseaux sociaux. On l’y voit recevoir un coup de fusil et des coups de pied de la part des policiers. La famille ne parviendra à récupérer le corps de leur fils que deux jours plus tard après moults pérégrinations entre commissariats et hôpitaux dakarois. Elle annonce vouloir porter plainte. Abdoulaye Kamara dit Baba Kana repose à Boinodji(Matam), au terme de sa 38ème année.
Mamadou Tall, Jakartaman, 44 ans
Amadou Tall, est un ressortissant de la Guinée âgé de 44 ans. Boutiquier avant d’être conducteur de moto Jakarta, il a été touché par une balle perdue au poumon gauche alors qu’il se trouvait dans sa chambre.
Le Monde, Juin 2023 :
« La balle l’a trouvé chez lui. » Cet homme aux mots délicats a choisi de se réfugier derrière la fatalité pour raconter le drame qui s’est déroulé entre le 4 et le 5 juin. Cette nuit-là, son ami est mort, seul, dans le noir de sa chambre, après avoir reçu « une balle perdue » dans le dos, comme le martèlent ses voisins. A Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, certains pensent même que Mamadou Tall, 44 ans, a été touché pendant qu’il priait. « Personne ne sait ce qu’il faisait, lance ce proche qui souhaite garder l’anonymat. Ce qui est sûr, c’est qu’il était chez lui. »
Il y a bien un trou dans le volet métallique extérieur de sa maisonnette située dans le quartier de Néma 2. A l’intérieur de ce deux-pièces d’un grand dénuement, sans luminaire, du sang séché macule la dalle en béton, noirci par endroits par la chaleur de la Casamance. Rien n’a été touché depuis la funeste nuit : son matelas, ses claquettes, ses habits jetés sur une valise rose, ses mégots, son « jakarta » (surnom donné aux motos-taxis) ou encore ses téléphones sont toujours là. »
Mohamed Sylla, Elève, 19 ans
Le 1er juin, chez la famille Sylla, le patriarche Soriba avait pris les devants en défendant sa progéniture de sortir car dehors, les affrontements entre policiers et jeunes avaient atteint un pic de violence inquiétant. Hélas, ses précautions prises n’auront pas suffi à empêcher son fils de figurer parmi les victimes des manifestations. Ce jour-là, le défunt Mohamed Sylla passe la journée au sein de la demeure familiale. A 17h, il y effectue sa prière puis décide de rejoindre ses parents qui tiennent une échoppe située à quelques encablures. L’adolescent de 19 ans déjeune en leur compagnie et prend sans tarder le chemin du retour au cours duquel sa vie est abrégée par un tir de balle. Mis au courant par les riverains, Soriba Sylla se lance dans une recherche effrénée de son fils dont il ne retrouvera le corps que le lendemain à l’hôpital Baudoin. Malheureux dénouement pour celui qui espérait un brillant avenir pour son enfant. Le père, attristé, se remémore comme Mohamed était studieux et consciencieux. Même son de cloche chez la soeur du disparu qui regrette un jeune homme poli. Élève en classe de 3ème, Mohamed Sylla était candidat à l’examen du BFEM qu’il ne passera jamais.
Ibrahima Drago, 24 ans employé au Port de Dakar est mort par balle le 02 juin
Modou Beye, pêcheur de passage à Cap Skirring y est mort par balle le 02 Juin, il avait 25 ans.
AU MOINS TREIZE MIGRANTS TUÉS DANS LE NAUFRAGE D'UNE PIROGUE AU LARGE DU MAROC
"Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré. Les rescapés sont pris en charge dans la commune de Dakhla", dans le sud du Maroc
Au moins treize migrants originaires des environs de Dakar, au Sénégal, sont morts dans le naufrage de leur pirogue au large des côtes marocaines en fin de semaine dernière, a annoncé jeudi à l'AFP le maire de cette localité.
La route migratoire des Canaries, porte d'entrée vers l'Europe dans l'océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d'activités au départ des côtes du nord-ouest de l'Afrique.
"Nous avons dénombré treize Rufisquois qui sont décédés", a déclaré à l'AFP Oumar Cissé, le maire de Rufisque, une ville proche de Dakar. Des rescapés qu'il a pu contacter ont évoqué un bilan total de 18 morts, a-t-il assuré. "Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré. Les rescapés sont pris en charge dans la commune de Dakhla", dans le sud du Maroc, a assuré M. Cissé, qui travaille avec les autorités locales pour permettre leur rapatriement. "Six personnes originaires de la commune de Rufisque sont actuellement prises en charge à l'hôpital de Dakhla", a-t-il précisé.
L'information n'a pas été confirmée par les autorités marocaines qui ne communiquent pas sur les bilans des naufrages de bateaux de migrants au large des côtes du royaume. La marine marocaine a annoncé mardi avoir porté secours ces derniers jours à près de 900 migrants irréguliers, la plupart d'Afrique subsaharienne, dont 400 dans les eaux territoriales.
Au moins quatorze personnes sont mortes il y a huit jours dans le chavirement d'une pirogue à Saint-Louis, près de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers -- dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon centaines de morts -- dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.
BASSIROU DIOMAYE FAYE ET PAPE ABDOULAYE TOURÉ RESTENT EN PRISON
Les demandes de liberté provisoires formulées pour les deux ont été rejetées
Les demandes de liberté provisoires formulées pour Bassirou Diomaye Faye et Pape Abdoulaye Touré ont été rejetées, confie Me Moussa Sarr à Seneweb.
L’avocat indique avoir interjeté appel séance tenante pour faire libérer ses deux clients.
Pour rappel, Bassirou Diomaye Faye avait été inculpé puis placé sous mandat de dépôt le 18 avril dernier par le juge Mamadou Seck pour outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique.
Pape Abdoulaye Touré avait été inculpé et mis en détention par le même magistrat instructeur, le 9 juin dernier, pour pour actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, participation à un mouvement insurrectionnel et actions diverses.
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SEEN EGAL-SEEN EGALITE, POUR UN SÉNÉGAL PLUS ÉGALITAIRE
Le projet découle de la trajectoire impulsée par le mouvement des assises de la gauche. Il s’inscrit dans cette dynamique d’organiser les aspirations des classes populaires afin de renverser les pouvoirs dominants qui empêchent leur concrétisation
Le plateforme progressiste panafricaine a procédé, mercredi, à Dakar, au lancement de son nouveau projet de société »Seen Egal-Seen Egalit »é, constaté l’APS.
"Le projet de société Seen Egal-Seen Egalité découle de la trajectoire historique impulsée par un des initiateurs du mouvement des assises de la gauche au Sénégal. Il s’inscrit dans cette dynamique d’organiser les aspirations des classes populaires afin de circonscrire et de renverser les pouvoirs dominants qui empêchent leur concrétisation", souligne un document du projet .
‘’Nous allons présenter aujourd’hui à nos camarades notre projet de société afin qu’ils puissent s’en inspirer avec toute l’humanité et aider les Sénégalais, les Sénégalaises dans leur choix politique’’, a déclaré Aziz Samba Fall, membre de la plateforme.
Pour Aziz Samba Fall, »c’est la première fois dans l’histoire politique du Sénégal qu’une esquisse de projet de société est offerte aux partis politiques, coalitions de gauche, candidats à l’élection présidentielle de 2024 et toutes les bonnes volontés qui pourraient se l’approprier ou infléchir leurs programmes ou vision ».
"Le projet sera aussi un outil à opérationnaliser principalement par les travailleurs et travailleuses sénégalaises, les sans-emplois et la jeunesse sénégalaise", a-t-il souligné.
Selon M. Fall, la gauche est une force politique importante au Sénégal malgré les fragmentations, soulignant qu’elle pense à avoir un candidat lors l’élection du 25 février 2024.
‘’Nous sommes convaincus que si certains partis de la gauche peuvent s’allier aux libéraux, elle est capable elle-même de travailler ensemble dans la même famille’’, a-t-il ajouté.
PAP NDIAYE QUITTE LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS
Sa nomination au poste stratégique de ministre de l'Éducation avait fait grand bruit. Un an après, il quitte son ministère en ayant déçu ses détracteurs comme ses soutiens
Radio France |
Olivier Bénis |
Publication 20/07/2023
Sa nomination au poste stratégique de ministre de l'Éducation avait fait grand bruit, à droite où on le qualifiait de "wokiste", et à gauche où l'on était intrigué par ce profil atypique. Un an après, il quitte son ministère en ayant déçu ses détracteurs comme ses soutiens.
Sur les 27 membres du gouvernement Borne nommés en mai 2022, il avait attiré l'attention un peu plus que les autres. En lieu et place de Jean-Michel Blanquer, tenant d'une ligne très stricte, notamment sur les questions de laïcité, la nouvelle Première ministre nommait alors Pap Ndiaye : historien, intellectuel noir et progressiste, spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, dénonçant le déni de la France sur les violences policières... De quoi lui valoir la sympathie (a priori) d'une grande partie de la gauche, et l'hostilité (par principe) de la droite.
"Un homme qui défend l'indigénisme, le racialisme, le wokisme", selon Marine Le Pen. Un homme qui serait là pour "déconstruire l'histoire de France", pour Éric Zemmour. Même la droite dite républicaine l'accusera, via Eric Ciotti, de "complaisances avec le wokisme". Des accusations que le principal intéressé accueillait avec calme, dans un entretien au Monde en juin 2022 : "Ce sont ceux qui prétendent que Pétain a sauvé les juifs français qui sont les véritables falsificateurs de l’histoire de France", estimait-il. La ligne était claire : Pap Ndiaye était là, avec ses idées, et il allait bien falloir s'y faire.
Pap Ndiaye s'en va quelques jours après avoir essuyé une violente polémique alimentée par les droites après ses propos visant la branche média du groupe Bolloré, en particulier CNews qu'il a qualifiée, mi-juillet, de chaîne "d'extrême droite". Le ministre n'aura pu que constater la faiblesse de ses soutiens dans son propre camp. Jusqu'à ce qu'Emmanuel Macron concède à le défendre au nom de la "liberté d'expression", quatre jours après ces propos.
Ministre effacé et peu soutenu
In fine, la nomination de cet universitaire aura sonné comme un énième coup politique d'Emmanuel Macron, sans permettre de resserrer les liens avec des enseignants en déshérence et en rupture avec leur tutelle. La faute à beaucoup d'inexpérience et à un chef de l'Etat omniprésent et omnipotent sur l'école.
Rue de Grenelle, Pap Ndiaye a voulu mettre en avant des débats peu évoqués par Jean-Michel Blanquer, comme la mixité sociale, ou tenté une approche différente sur la laïcité. Si la forme avait nettement changé, la feuille de route largement dictée par Emmanuel Macron lui a en effet laissé très peu de place, le chef de l'Etat se réservant la primauté de toutes les grandes annonces, par exemple sur la revalorisation salariale des enseignants en avril.
UN EMINENT INTELLECTUEL TRES PATRIOTE A LA CONQUETE DU SENEGAL
Fort de ses 25 années d’expertise en droit commercial international et régional, ainsi qu’en développement du secteur privé, Dr Abdourahmane Diouf, leader du parti Awalé, est intellectuellement bien préparé.
Dr Abdourahmane Diouf, leader du parti politique «Awalé les Jambaars», est en lice pour conquérir la présidence de la République du Sénégal. Après avoir lancé sa formation politique le 30 octobre 2021, suite à son départ du Rewmi d’Idrissa Seck, « Ass », comme l’appellent ses proches, se positionne comme un républicain très patriote, déterminé à réaliser ses objectifs.
Fort de ses 25 années d’expertise en droit commercial international et régional, ainsi qu’en développement du secteur privé, Dr Abdourahmane Diouf est intellectuellement bien préparé. Consultant auprès d’organisations internationales, il possède une vaste expérience professionnelle. Titulaire d’un doctorat en droit international économique de l’Université de Berne, en Suisse, il s’est distingué dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Dr Abdourahmane Diouf aspire à la gestion des affaires de la République et s’engage pleinement dans la concrétisation de ses objectifs. Son parcours académique et sa carrière internationale lui confèrent une stature politique solide, le plaçant comme l’un des candidats les mieux qualifiés pour l’élection présidentielle de février 2024. Ayant mené des investissements directs étrangers et des processus d’intégration commerciale en Afrique, ainsi que le développement du secteur privé, Dr Abdourahmane Diouf possède les pré requis d’un chef d’État. Ses nombreuses activités professionnelles à travers le monde, notamment dans plus de 80 pays africains, renforcent sa connaissance des relations internationales et de la géopolitique mondiale.
En plus de son expertise, le leader du parti « Awalé les Jambaars » se distingue par son ingéniosité et sa fertilité d’esprit, ainsi que par son réseau relationnel dense, propice à la création de partenariats solides et fructueux au Sénégal. Malgré ses atouts, il demeure humble et attaché à sa culture locale et à ses valeurs ancestrales. En tant qu’entrepreneur et chef d’entreprise, PDG de l’Agence africaine pour le Commerce et le Développement-2ACD, il a contribué à la réduction du chômage et à la promotion du capital humain sénégalais. Sa solide expertise dans divers domaines de la vie sociale, en tant que promoteur de l’Institut Africain pour le Commerce et le Développement IACD et initiateur des Éditions Ndaxnam, renforce son profil politique. Dr Abdourahmane Diouf met en avant l’importance de l’afro-souverainisme, en valorisant la culture africaine, l’histoire africaine et la solidarité dans la lutte contre l’oppression et l’injustice. Il considère que l’Afrique et sa diaspora doivent être les principaux acteurs de leur propre développement et de leur propre destin, plutôt que de dépendre de forces extérieures ou de modèles imposés.
En prônant un patriotisme économique axé sur la promotion et la protection des entreprises et des industries nationales, Dr Abdourahmane Diouf insiste sur la création d’emplois pour les citoyens sénégalais, la sécurité économique et la réduction de la dépendance étrangère. Il met également en avant l’importance des solidarités sociales, de l’aide mutuelle, de la participation aux activités communautaires et de la création de réseaux de soutien pour favoriser la stabilité et la cohésion sociale
Dr Abdourahmane Diouf a publié deux ouvrages et contribué à de nombreuses réflexions sur des sujets tels que le commerce, les investissements, le secteur privé, la communication et la gouvernance politique.
Une démarche politique constante !
Engagé et résolu, Dr Abdourahmane Diouf se positionne comme le candidat de la coalition Abdourahmane 2024 et refuse toute manipulation politique. Il a exprimé son opposition à l’appel au dialogue du Président Macky Sall, considérant que l’application de la Constitution ne peut pas faire l’objet de marchandages politiques. Il estime que le consensus sur le mode d’élection et les opérations électorales peut être obtenu par des moyens simples, et que le parrainage doit être prévisible, simple et consensuel.
Originaire de Rufisque, issu d’une famille modeste, enseignant depuis de nombreuses années dans différentes universités et instituts à travers le monde, Dr Abdourahmane Diouf fait partie de la première promotion de l’UGB (Université Gaston Berger), communément appelée SANAR I. Après avoir obtenu une maîtrise en droit public, il a poursuivi ses études à Genève, obtenant un DES en droit international et un DEA en sciences de la communication et des médias. Son parcours académique solide et son expérience internationale le préparent parfaitement à la gestion des affaires de la République.
Dr Abdourahmane Diouf, doté des arguments, des potentialités et des compétences nécessaires pour la gestion des affaires de la République, est présentement bien parti pour la conquête des suffrages à la prochaine élection présidentielle de février 2024
Très stratège et pragmatique dans la diligence et la déclinaison de ses programmes politiques, Dr Abdourahmane Diouf pourrait créer la surprise au cours du scrutin de février prochain. Conscient de son potentiel, il est depuis l’annonce de sa candidature à la rencontre de plusieurs entités socio-professionnelles, de leaders d’opinion, de femmes du monde rural et de la diaspora. Avec une parfaite maîtrise de la cartographie électorale, il a fini de faire le maillage du territoire national. Dans ses différents périples, Dr Diouf, crédité d’une aura certaine, s’est rendu compte combien il est aimé et adulé par des électeurs sénégalais.
AMADOU BA-ABDOULAYE DIOUF SARR, UNE DUALITE CAPITALE
Deux poids lourds de Bby Dakar de nouveau à couteaux tirés, La bataille de succession du président Macky Sall à la tête de l’Alliance pour la République (APR) est rude.
Il s’agit d’une dualité… capitale entre Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Ba. Le directeur général du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) et le Premier ministre se sont donnés en spectacle via leurs entourages, mardi dernier, lors d’une réunion organisée par l’Alliance pour la République de la région de Dakar. Une rencontre qui s’est terminée en queue de poisson, mais qui a une fois de plus démontré la farouche adversité entre ADS-AB.
La bataille de succession du président Macky Sall à la tête de l’Alliance pour la République (APR) est rude. Les potentiels candidats ne s’offrent aucun cadeau pour avoir le droit de porter la candidature de l’Alliance pour la République le 25 février 2024. Mohamed Boun Abdallah Dione, Abdoulaye Daouda Diallo, Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Ba manœuvrent chacun pour décrocher le jackpot. Toutefois, dans cette guerre à quatre, il semble que les deux candidats de la région de Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Ba, devront en passer par des primaires sanglantes. Même si les deux hommes essaient de jouer aux diplomates, leurs partisans, eux, se crêpent les chignons à la moindre occasion.
2017, Amadou Ba et Diouf Sarr se battent pour être tête de liste départementale aux législatives
c’est ainsi que, mardi dernier, les pro-Abdoulaye Diouf Sarr et les supporters d’Amadou Ba se sont donnés en spectacle lors d’une réunion de l’Apr de la région de Dakar. Les deux poids lourds de l’Apr à Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Ba, ne se kiffent pas. C’est le moins que l’on puisse dire. Leur adversité est âpre au sein de l’Alliance pour la République. En 2017, la compétition pour les élections législatives a été très rude entre l’alors puissant ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, et l’alors maire de Yoff et ministre de la Décentralisation, Abdoulaye Diouf Sarr. Chacun d’eux voulait diriger la liste de Benno Book Yaakar du département de Dakar. Entre le camp de Abdoulaye Diouf Sarr, quise considère comme un Apériste de la première heure, et celui de Amadou Ba, considéré comme un rallié de la dernière heure, les hostilités étaient déclarées. A l’arrivée, Amadou Ba avait été choisi par Macky Sall pour diriger la liste départementale de Benno Book Yaakar à Dakar.
Ils remettent ça aux locales et aux législatives de 2022...
Aux locales de janvier 2022 et aux législatives de juillet de la même année, les deux rivaux, par le biais de leurs militants, avaient de nouveau sorti les sabres de leurs fourreaux. Aux locales, Macky Sall avait misé sur Abdoulaye Diouf Sarr pour aller à la conquête de la mairie de la ville de Dakar avant de les zapper tous les deux aux législatives qui ont suivi pour miser sur le socialiste Aliou Ndoye et ses camarades. Comme pour dire que, entre les deux, chacun a marqué un but contre l’autre. Amadou Ba, lors des législatives de 2017, et Abdoulaye Diouf Sarr aux locales de 2022. La prochaine présidentielle devrait donc constituer la belle pour ne pas dire la « mère des batailles » entre les deux.
Et pour le poste de Premier ministre également...
La guerre entre Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Ba est devenue latente à l’intérieur de l’Apr. Ces deux « poulains » de Macky Sall débordent d’ambitions et ne le cachent plus. Chacun manœuvre pour gagner la bataille d’opinion. Ils se sont aussi confrontés lors de la restauration du poste de Premier ministre. Le 17 avril 2021, au lendemain des émeutes de mars de la même année consécutives à la convocation d’Ousmane Sonko devant la justice, Abdoulaye Diouf Sarr avait organisé un séminaire pour le compte de Benno Bokk Yaakar sur le bilan et les perspectives de la coalition au pouvoir. Amadou Ba y avait brillé par son absence. Mais des jeunes qui lui sont proches avaient pris la parole pour créer un tohu-bohu dans la salle du King Fahd Palace et accuser Abdoulaye Diouf Sarr de vouloir écarter leur mentor, Amadou Ba, dans la gestion de l’Apr du département de Dakar. C’était devant Mbaye Ndiaye, Zahra Iyane Thiam, Alioune Ndoye, entre autres. Macky Sall avait tranché en faveur de l’ancien tout-puissant ministre de l’Economie et des Finances qui est allé au petit Palais tandis qu’Abdoulaye Diouf Sarr était envoyé à l’Assemblée nationale comme premier vice-président. Un placard… Quelques mois plus tard, le président de la République sort Abdoulaye Diouf Sarr de l’hémicycle pour lui confier le juteux poste de directeur général du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS).
Candidat de l’Apr à la présidentielle, la bataille finale
On l’a dit, la bataille…capitale entre Amadou Ba et Abdoulaye Diouf Sarr pour le contrôle de Dakar est impitoyable. L’ancien maire de Yoff semble déterminé à ne jamais lâcher prise devant le Premier ministre Amadou Ba, lequel cumule aussi les charges de ministre des Sports et de l’Elevage. La bataille finale est lancée entre les deux pour être le candidat de l’Apr-Benno Book Yaakar le 25 février 2024. Dans les jours qui viennent, on saura qui de Amadou Ba ou Abdoulaye Diouf Sarr va prendre le dessus sur l’autre ou si Macky Sall va tout bonnement les mettre au frigo comme ce fût le cas lors des législatives de juillet 2022. Au profit d’un troisième larron…
MACKY SALL, SEUL MAÎTRE DU JEU
Le président de la République fraîchement rentré de son périple africain de quatre jours, devrait choisir son dauphin entre Mahammed Boun Abdallah Dionne, Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et Aly Ngouille Ndiaye
Voilà une position qu’affectionne, le chef de l’Etat. Tenir le pays en haleine, faire endurer le suspense, entretenir un mystère. Après son périple africain de quatre jours, le président Macky Sall est de retour au Sénégal depuis hier où l’attendent ses partisans pour lesquels il devra choisir le candidat devant les conduire à la présidentielle à venir. Qui donc des dauphins Amadou Ba, de Abdoulaye Daouda Diallo, Boun Abdallah Dionne ou des requins Aly Ngouille Ndiaye, Diouf Sarr, Mame Boye Diao etc sera le candidat de Bby ?
S’il y a une chose qui est sûre, c’est que le président Macky Sall adore garder le suspense. Non seulement, il aime garder le suspense, mais il prend tout son temps lorsqu’il s’agit de prendre une décision importante qui engage l’avenir du Sénégal et celui de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Après avoir entretenu le flou pendant des années sur sa participation à la prochaine élection présidentielle, l’actuel locataire du Palais n’a toujours pas choisi le candidat qui doit défendre les couleurs du pouvoir aux joutes électorales prévues en 2024.
Malgré les pressions, les agissements des responsables de son parti, il a semblé faire comme si de rien n’était et est allé participer à la 5e réunion de coordination entre l’Union africaine et les Communautés économiques régionales,tenue le 16 juillet 2023 dans la capitale kényane. Le chef de l’Etat s’est également rendu à la Conférence sur les femmes le 17 juillet à Kigali, avant d’effectuer une visite officielle de deux jours en Ouganda. Un voyage de quatre jours qui lui a permis sans nul doute de réfléchir mûrement sur le choix qu’il doit effectué pour
ne pas faire une grave erreur qui risque d’être fatale pour la mouvance présidentielle, lors du scrutin de 2024.
Car pour beaucoup d’observateurs de la scène politique, il est clair que si le chef de l’Etat veut assurer la victoire de sa coalition à la prochaine présidentielle, il doit miser sur un fédérateur qui fasse l’unanimité ou presque, au risque de voir BBY imploser. Maintenant que Macky Sall est rentré de voyage depuis hier, tout le monde l’attend pour qu’il se prononce clairement sur la question. Une chose qui ne va certainement plus tarder et selon les bruits qui courent, le président de la République va choisir son dauphin entre Mahammed Boun
Abdallah Dionne, Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et Aly Ngouille Ndiaye, qui visiblement mènent de plus en plus une offensive médiatique sans commune mesure. Les requins à l’instar de Mame Boye Diao et Abdoulaye Sarr, quant à eux, semblent voir leur chance s’amenuiser de jour en jour.
Cependant, il faut souligner que malgré les déclarations des responsables de la mouvance présidentielle, surtout ceux de l’Alliance pour la République (APR), annonçant ça et là qu’ils vont accepter la décision du patron de BBY quelle que soit la personne choisie, la coalition au pouvoir risque de connaître des remous. Et ce qui s’est passé avant-hier à la permanence du parti au pouvoir en est un avant-goût. En effet, une bataille rangée a éclaté entre les partisans d’Amadou Ba et de Diouf Sarr. À cela il faut ajouter l’inimitié entre Amadou Ba et Abdoulaye DaoudaDiallo ou encore l’incompatibilité d’humeur entre Aly Ngouille Ndiaye etle Premier ministre. Si le président du Cese se prévaut de sa légitimité histo-
rique, sa loyauté au président Sall et sa représentativité électorale, Aly Ngouille Ndiaye peut aussi se targuer de ces mêmes atouts.
Qui de la confiance ? Pour beaucoup d’observateurs, le président fait plus confiance à ADD et Boun Abdallah Dionne, perçu comme sa botte secrète que les deux autres cités plus haut qui ont un avantage d’avoir un meilleur ancrage national. En tout état de cause, le chef de l’Etat est désormais le seul maître du jeu et du je.
LES VERITABLES RAISONS DE LA REBUFFADE DES DEPUTES DE BENNO
Retrait du projet de modification de l’article 87 de la constitution, L’Assemblée nationale a vécu, lundi, une journée inédite depuis l’avènement du président Macky Sall au pouvoir.
Le projet de loi relatif à la modification de la constitution portant dissolution de l’Assemblée nationale a été finalement retiré par le président Macky Sall. Cette décision fait suite au refus des députés de ne pas le voter.
L’Assemblée nationale a vécu, lundi, une journée inédite depuis l’avènement du président Macky Sall au pouvoir. En effet, pour la première fois, ce dernier a été contraint de retirer un projet de loi émanant de lui. En l’occurrence, il s’agissait d’un texte qui devait lui donner la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment mais surtout, dans un premier temps, de procéder au couplage de l’élection présidentielle et des législatives. Si pour les deux coalitions de l’opposition que sont Yewwi et Wallu leur décision de ne pas voter cette loi peut se comprendre, en revanche, la position des députés de la mouvance présidentielle a surpris. Et pour cause.
Connu pour son trop plein de pouvoirs, le chef de l’État a toujours exercé sa main- mise sur le Parlement qui lui obéit au doigt et à l’œil et dont il a toujours, à la notable exception de la législature en cours débutée en août dernier, constitué à sa guise le bureau. Or, lundi dernier, une fois n’est pas coutume, ces députés, y compris ceux de la majorité, ont pris leur courage à deux mains pour faire savoir leur intention de ne pas voter la modification de l’article 87 de la Constitution.
Ce faisant, ils ont montré que, quand ils le veulent, nos parlementaires, après avoir pesé le pour et le contre, savent prendre les bonnes décisions c’est-à-dire celles-là qui vont dans le sens des intérêts des populations. Il est vrai que cette « fronde » — du moins, telle a-t-elle été perçue par nombre d’observateurs — des députés de Benno Bokk Yaakar (BBY) intervient quelques jours après la décision du président de la République de ne pas briguer un troisième mandat en février prochain. Ceci explique donc grandement cela, Macky Sall étant désormais considéré comme un président aux pouvoirs diminués…
Taxawu / Wallu: même combat
Aux termes des conclusions du dialogue national, il était convenu que les candidats de Taxawu Sénégal et du Pds, en l’occurrence Khalifa Sall et Karim Wade, seraient rétablis dans leurs droits de devenir électeurs et, surtout, éligibles pour la présidentielle de 2024. En même temps que le projet de loi devant graver dans le marbre de la loi cet accord politique, sous forme notamment de modification du code électoral, le président de la République a voulu introduire subrepticement un projet de modification de l’article 87 de la Constitution pour pouvoir notamment avoir la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment.
Macky Sall pensait sans doute qu’en échange de la réhabilitation politique de Khalifa Sall et Karim Wade, Takhawou Sénégal et la coalition Wallu allaient voter, les yeux fermés, son projet de modification de la charte fondamentale de notre pays. Hélas, à sa grande surprise, ces deux entités lui ont opposé un niet catégorique. Selon certains observateurs, le président Macky Sall, à qui il ne reste que sept mois pour quitter le pouvoir, serait plus que déterminé à tout mettre en œuvre pour favoriser le candidat de sa coalition. Et pour ce faire, il envisagerait, avec la modification de l’article 87 de la Constitution, de procéder au couplage de l’élection présidentielle et législatives et se donner les moyens, une fois élu député et président de l’Assemblée nationale, de revenir au pouvoir après la démission de son «pion». Une sorte de plan à la Poutine-Medvedev mais version tropicale. Ce schéma, tant redouté par «l’opposition», peut expliquer le refus de Takhawou Dakar et de Wallu, mais aussi de certains députés de la majorité, de ne pas voter le projet de loi finalement retiré du circuit par le président de la République. Même si, dansles rangs de BBY, on soutient qu’il n’a jamais été question pour le président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, il y a alors lieu de se demander les véritables raisons de sa tentative de faire modifier l’article 87 de la Constitution. La raison avancée selon laquelle ce sont plutôt des soucis de rationalisation des dépenses publiques qui ont poussé le chef de l’Etat à élaborer ce projet de loi, convainc bien peu de monde en réalité.
Les députés de BBY cachent leur jeu...
Quoi qu’il en soit, le retrait de ce projet de loi donne un avant- goût de l’avenir de la coalition BBY. Après avoir déclaré qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2024, le chef de l’Etat, toujours muet sur le nom de celui qui va porter les couleurs de cette coalition, a en tout cas été contraint de retirer son projet controversé. Une première depuis 12 ans qu’il préside aux destinées de ce pays! Les députés de sa coalition, toujours prompts à voter les yeux fermés les textes lois qu’il propose, y compris les plus discutables, se sont rebellés cette fois-ci. Ils mettent en avant, pour expliquer leur fronde, la nécessité de prendre en compte les aspirations du peuple, les intentions infondées qu’on lui prête etc. Si c’étaient effectivement ces raisons qui expliquent la rébellion de ces députés de la majorité, alors ils auraient dû repousser beaucoup de projets de lois très contestées par les populations à travers des manifestations ayant parfois occasionné des dégâts. La vérité c’est que le contexte politique inédit que nous vivons a été la principale raison de leur refus de laisser passer ce projet de loi de modification de l’article 87 de la Constitution.
Encore une fois le président de la République, même s’il est toujours théoriquement le maître du jeu, ne détient plus les armes qui peuvent lui permettre de faire respecter ses ordres sans contestation ni murmure. C’est pourquoi, il faut lire à travers cette posture adoptée lundi dernier par ses députés, une volonté de ne plus être aux ordres d’un chef diminué. Surtout que cette « fronde » intervient à un moment où le nom du futur candidat de la coalition présidentielle est très attendu et risque de la faire voler en éclats le BBY en dépit de la volonté déclarée des responsables de se soumettre à la décision du président. Or, quelle que soit la décision que prendra le président Macky Sall, les candidats recalés pourraient claquer la porte.
Dans un tel contexte d’incertitude, les députés, qui redoutent la perte de leur mandat avant terme, n’entendent jamais renoncer à leurs privilèges et hypothéquer leur avenir politique. C’est pourquoi, ne sachant pas les véritables raisons qui se cachent derrière ce projet de loi, ils ont préféré le rejeter tout en évoquant publiquement des raisons peu convaincantes. Cela dit, les autres lois allant dans le sens des intérêts de leur coalition et qui ne remettent pas en cause leurs avantages ont, elles, des chances de passer comme lettre à la poste…