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7 juin 2025
« L’AFRIQUE DOIT FINANCER LA RECHERCHE POUR PORTER SON DEVELOPPEMENT »
Papa Abdoulaye Seck, ancien ministre de l’agriculture sur le développement de l’Afrique, décrie l’insuffisance de chercheurs scientifiques africains pour porter le développement du continent.
L’ancien ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural (Maersa), Papa Abdoulaye Seck, décrie l’insuffisance de chercheurs scientifiques africains pour porter le développement du continent. Sur l’ensemble des problèmes de développement du continent, l’Afrique se positionne « en wagon et non en locomotive », se désole le spécialiste en politiques et stratégies agricoles. Pour le quintuple académicien des Sciences agricoles (ANSTS, AAF, AAS, TWAS, ANSALB), « il n’y a point de développement viable sans la science qui génère des connaissances et des technologies utiles et utilisables ». Or, sur le continent, il est constatable qu’il y a une insuffisance notoire de chercheurs comparativement au reste au monde.
Pour s’en convaincre, l’ambassadeur du Sénégal en Italie et représentant permanent auprès des Agences des Nations Unies à Rome (FaoPam-Fida) fait constater pour s’en désoler. « Sur un continent d’environ 17% de la population mondiale, on estime que l’Afrique représente moins de 1% de contribution capitale de connaissances scientifiques ». Etayant son propos, il renseigne que le continent africain est sous-peuplé de chercheurs.
Ainsi selon lui : « On évalue en Afrique au sud du Sahara à 57 chercheurs pour 1000 000 d’habitants contre 5573 chercheurs pour la même population au Japon ». Sur cette base, il n’est pas possible d’avoir le même niveau de développement puisque, soutient-il, « le développement repose sur la recherche. Et celle-ci (la recherche) a un coût ». Ce que les dirigeants africains n’ont pas compris sous prétexte qu’elle (la recherche) requiert beaucoup de sous pour des résultats à long terme et quelquefois peu concluants. En réponse à cela, « nos dirigeants préfèrent s’approprient (achètent) les recherches importées pour espérer se tirer d’affaire. Or, les approches et les méthodes ne sont pas les mêmes, le climat, les sols et autres agrégats ne répondent pas forcément aux orientations stratégiques », a-til expliqué.
Autre frein au développement de la recherche en Afrique, a dit le diplomate « c’est l’absence de financements conséquents venant des Etats et des privés pour porter le développement endogène ». Tous ces facteurs ne militent pas pour une recherche approfondie et concluante devant prendre en charge les vrais enjeux et défis du continent en terme de développement. Aux yeux de l’ancien ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural et modérateur du webinaire sur le rapport mondial sur le développement durable 2023 : « L’Afrique doit tout simplement autofinancer sa recherche pour porter son développement. Car, aucun pays ne mettra gratuitement sa recherche à la disposition d’un quelconque autre pays ».
CRIS PLAINTIFS DE NIOMINKA
Exploitation du pétrole et du gaz de Sangomar, Dans les Îles du Saloum, la situation n’est guère plus reluisante qu’à Djiffer.
Dans les Îles du Saloum, la situation n’est guère plus reluisante qu’à Djiffer. Pour ces insulaires qui ne connaissent que la mer, la présence d’une compagnie pétrolière n’est rien de plus qu’un «compagnonnage encombrant». Les insulaires du Saloum sont si proches de l’océan qu’on les appelle Niominkas c’est-à-dire «sérères pieds dans l’eau». A l’image des 19 autres Îles qui composent cet archipel, Niodior et Dionewar, les deux voisins à la vue paradisiaque, pleurent des larmes craintives que ne dissipent, pour l’instant, que la solidarité et l’entraide si chères aux villageois. Ce second et dernier jet du reportage-dossier, réalisé dans cette zone, s’intéresse aux Îles jumelles de Niodior et Dionewar, qui offrent un visage inquiet face à Sangomar, la mythique.
Dans les îles du Saloum, l’enclavement est une réalité. Après Djifer, un village de pêcheurs découvert, le dimanche 11 juillet, sous toutes ses splendeurs et ses inquiétudes et avenir incertain, en perspective de la mise sur le marché des premiers barils de pétroles des blocs de Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond de Woodside, initialement prévue en fin d’année 2023 mais repoussée jusqu’en juin 2024, place à Nidior et Donewar. Les deux îles jumelles offrent également un visage inquiet face à Sangomar, la mythique.
Pour aller à Niodior ou Dionewar, il faut se plier aux humeurs des piroguiers qui quittent Djiffer. Ces «horaires» de la mer ou «courriers», l’appellation locale, fixent le départ à 11h du matin pour Niodior. Il est plus facile d’avoir une pirogue en partance pour Dionewar que Niodior. Les campements hôteliers en seraient la raison
Le lendemain, lundi 12 juillet, il est 11h03min. Le capitaine de la pirogue effectue ses premières manœuvres. Le vrombissement du moteur de l’embarcation donne le top départ. La pirogue chargée de tout, alimentation, électroménagers, entre autres, fonce sur l’eau, laissant derrière un quai (de Djifer) en permanence activité. Elle vogue au grès des vagues. Ses mouvements sont dictés par le niveau de l’eau
En pleine mer, elle continue de tanguer, des «secousses» effrayantes mais qui n’ébranlent guère les habitués du trajet. Mieux, certaines femmes en profitent pour se payer une petite sieste, d’autres blablatent et rient à haute voix. Ceux et celles qui effectuent leur baptême de feu se reconnaissent facilement, par la façon dont ils/elles s’accrochent aux rebords de la pirogue. Attitudes qui déclenchent un sourire taquin des autochtones qui n’en n’ont cure de ce diktat de la mer.
NIOMINKAS, UNE IDENTITÉ EN SURSIS
40 min de trajet dans l’eau et Niodior se dresse charmante. Aperçue de loin, la beauté de son environnement est irrésistible. Ses cocotiers alignés sur la berge sont d’une beauté à ravir. Il en est ainsi dans tout le village. La vue est paradisiaque. Sous l’ombre des pirogues à quai, des pêcheurs s’activent sur leurs filets, d’autres décortiquent du «touffa». Des femmes, charges sur la tête, reviennent des vasières. Le village est un havre de paix où l’on n’a pas besoin de se démêler comme un diable pour trouver un interlocuteur. Quitte à ce que l’habitant arrête ses activités et se mette à la disposition de son hôte, sans rien attendre en retour. Niodior est hospitalier !
«Niominkas», à l’image des hommes, les femmes côtoient l’océan. La pêche occupe la presque totalité de la population active à Niodior, Dionewar, Falia, Palmarin et les autres Îles du Delta du fleuve Saloum. C’est la raison pour laquelle les habitants, en majorité sérères, sont appelés «Niominka» qui signifie «Sérère pieds dans l’eau». La cueillette de pagne et d’huîtres est une chasse gardée de la gent féminine. Elles s’y adonnent avec habilité. Pagne retroussés jusqu’aux genoux, elles n’ont qu’un seul objectif : amasser beaucoup de ces produits à transformer. Cependant, l’atteinte de ce dessein demeure de plus en plus difficile.
A Niodior, les femmes se sont regroupées en Groupements d’intérêt économique (GIE) qui sont devenus, à cause de leur nombre, une fédération. Fatou Ndong Sarr en est la présidente. «Nous faisons la transformation des produits agroforestiers. Mais l’activité principale est la transformation des produits halieutiques. La fédération à 25 groupements qui ont entre 20 et 25 membres» chacun, explique-t-elle.
LES LIMITES ET ZONES INTERDITES EN MER, LES MAREES NOIRES, LA RARETE DES RESSOURCES… ANGOISSENT NIODIOR
A Niodior, les femmes disposent d’un Centre de transformation moderne, financé par des partenaires. Il leur facilite la revalorisation des produits halieutiques de manière modernes. Du fait de la méthode de fabrication qui donne de la qualité aux produits, les clients viennent nombreux et même de l’étranger. Seulement, avec la découverte du pétrole, le devenir du centre inquiète la présidente de la fédération, Fatou Ndong Sarr.
«Nous craignons pour la survie de notre activité. Il y aura des limites en mer, c’est sûr. L’interdit concernera surtout les usagers des filets de pêche et ça nous touchera parce que nous transformons tout. Si le piroguiers n’ont pas assez de ressources, nous serons touchées. On nous parle aussi de marées noires et ses conséquences comme une des dérivés de l’exploitation du pétrole ; ça nous fait peur. On nous montre des images de ce genre. Nous ne souhaitons vraiment pas être confrontés à ce genre de situation.
Fatou Ndong Sarr d’ajouter : «nous avons investi beaucoup d’argent dans l’unité de transformation. Nous ne pensions pas qu’une découverte de pétrole aurait lieu. Si le pétrole a des impacts sur notre activité, ce sera vraiment en notre défaveur. Les équipements et la construction nous ont pris des millions et on fait plusieurs formations aussi. En s’engageant sur le projet, nous avions l’espoir qu’on a trouvé une bonne fois, un moyen de survivre. Ce serait vraiment regrettable qu’il tombe en ruine»
Les femmes transformatrices de Niodior sont toujours sans nouvelles de leur voisin, le futur exploitant des gisements de Sangomar. «Peut-être que les autorités locales sont saisies. Lors de rencontres, on nous dit que Woodside a fait ceci ou cela. Les autorités nous servent d’intermédiaires. Nous ne sommes pas directement saisies par l’entreprise. Nous avons des réserves aussi sur cette posture parce que les intermédiaires peuvent nous rapporter des propos contraires à la réalité. Les exploitants devraient nous rencontrer, pour qu’on puisse leur parler de nos problèmes», plaide Fatou Ndong Sarr. La transformation de produits halieutiques est la seule occupation des femmes, y compris des jeunes. Avant la disponibilité des premiers barils de Sangomar, les difficultés ne manquent pas. «La transformation des produits halieutiques était réservée à une tranche d’âge. Maintenant, on a pris l’option de maintenir, dans le village, des jeunes filles qui d’habitude partaient à Dakar pour faire des travaux domestiques. Il y a la pression sur la matière première. Les femmes font à peu près 6 heures en mer pour ne récolter qu’un sac, là où elles en avaient plusieurs. Notre principale difficulté reste la disponibilité de la matière première. Déjà, avant la découverte du pétrole, nous étions durement touchés par les changements climatiques. Certaines vasières d’où nous faisons nos cueillettes sont ensablées. Les espèces ne peuvent plus y vivre. Le milieu n’est plus adapté».
DIONEWAR PENSE AU PIRE
Niodior, c’est un vécu sans pollution. La vie en communauté est perceptible. Les vieux regroupés au Penc, (assemblée locale) saluent leur hôte avec déférence. Les femmes, réunies autour du bol de riz au milieu des concessions, invitent le visiteur, venu à l’improviste, avec insistance. Dionewar et Niodior, il suffit juste de quelques galops d’un cheval scellé à une charrette ou le service d’une moto pour se retrouver dans l’un ou l’autre village. Il faut au préalable passer par le pont qui traverse une mangrove rongée par l’ensablement. A Dionewar, les stigmates de l’avancée de la mer sont déjà là. Les vagues frappent jusque derrière les murs de clôture des maisons, rendant ainsi l’insalubrité chronique. Dionewar, qui subit de plein fouet les effets des changements climatiques, joue sa survie. Comme à Niodior, la vue de cette île est un pur délice. Ses cocotiers et autres arbres ombrageux suscitent l’envie des natifs des zones arides.
Il fait chaud, selon les habitants. Mais la température n’est pas aussi impitoyable, comme il en serait quelques parts ailleurs dans l’hinterland. Ici, le repas est donné avec tout le respect, parfois même plus que nécessaire. Le visiteur est servi en premier. Les villageois prennent le risque de laisser la primeur du bol de riz à l’hôte qui ne doit pas ainsi être trop gourmand, au point d’oublier que ses restes seront le repas de son bienfaiteur. La responsable de la Fédération locale de GIE de femmes de Fatick (FELOGIE 1), Fatou Sarr, totalise plus d’une trentaine d’années dans la transformation. Son organisation a reçu, en 1996 et en 2003, le Grand Prix du Chef de l’Etat pour la Promotion de la Femme. Un Centre de transformation comme celui de Niodior est le réceptacle des transformatrices. La transformation des produits halieutiques, si faste à ses débuts, ne promet pas d’étoiles dans le futur. «Avant la découverte du pétrole, il suffisait aux piroguiers de faire un tour juste pour avoir une bone capture ; ce qui n’est plus possible. Nous, les femmes, prenaient nos pirogues pour aller à la cueillette de ‘’yokhoss’’, ‘’yeet’’, ‘’pagne’’ à Sangomar. La possibilité est compromise. Pour le moment, on n’a pas encore de restrictions en mer. Toutefois, nous pensons qu’une fois que l’exploitation aura commencé, nous allons souffrir. Des gens sont venus ici pour nous en parler. Je leur ai dit les conséquences négatives que l’exploitation pourrait engendrer. Les pêcheurs et les femmes transformatrices doivent être accompagnés, pour qu’en cas de difficultés, qu’ils aient un moyen de subsistance. On peut penser à la délocalisation de Dionewar, si le besoin se fait sentir».
«CE QU’IL FAUT SAVOIR, L’EXPLOITATION DU PETROLE EN EST EN PLEINE MER, A PLUS DE 80 KM DES VILLAGES»
Fatou Sarr a sous sa responsabilité 700 membres. Déjà les difficultés ne manquent pas. A son avis, «il faut que les responsables de Woodside prennent en compte que l’exploitation peut avoir des conséquences sur nous, les communautés de pécheurs». Sangomar est une Aire marine protégée (AMP). Par soucis de protection, les communautés, sous la conduite de la Direction des Aires marines protégées (DACMP) du ministère de l’Environnement et du Développement durable, organisent la gestion. Des repos biologiques et une gestion communautaire en sont des méthodes d’organisation. Avec l’exploitation annoncée du pétrole, les populations ont exprimé des craintes, a dit le conservateur, capitaine Cheikh Amadou Diallo. «Il y a une crainte qui est exprimée par les communautés, dès l’instant qu’on a entendu qu’il y a une découverte, exploitation du pétrole en perspective. Ce qu’il faut savoir, l’exploitation est en pleine mer, à plus de 80 km des villages. Mais, néanmoins, il y a des craintes. Les gens ont tendance à dire que toutes les mesures sont prises pour sécuriser les écosystèmes, les populations et le système de production. Il y a des campagnes de sensibilisation, de plaidoyer pour que toutes les dispositions soient prises pour parer à d’éventuelles catastrophes, menaces par rapport à l’écosystème qui constitue la base de la production pour les populations, les espaces animales et végétales». Et capitaine Diallo d’ajouter : «De ce fait, des mesures d’accompagnement son entrain d’être mises en œuvre, d’adaptation au cas où des risques surviendraient. Mais, quandmême, il y a des craintes qui sont nourries, mais ce sont des aspects que nous ne maitrisons pas trop. Dans le cadre des rencontres que nous avons avec les autorités et les compagnies, ils disent avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour parer à toute éventualité».
SOLIDARITÉ ET ENTRAIDE NE S’Y PROCLAMENT PAS À NIODIOR ET DIONEWAR ; ELLES SE VIVENT
Le soleil se couche, la nuit voile d’une couche sombre et épaisse ces insulaires inquiets sur leur avenir. L’unique certitude est que les habitants de Niodior et Dionewar resteront soudés. La solidarité et l’entraide ne s’y proclament pas, elles se vivent. Il suffit juste que quelqu’un exprime un besoin, pour que les pêcheurs abandonnent filets et pirogues, désertent la mer, pour se mettre à son entière disposition. Ironie de l’histoire, un pêcheur raconte qu’il s’est transformé en maçon, pour apporter son soutien à un habitant de Dionewar qui construisait sa maison. Le pétrole et le gaz pourront tout enlever à ces populations. Sauf leur joie de vivre et l’esprit d’entraide qui les caractérisent !
LE PARRAINAGE ET LA CREI EN DEBAT
Les députés vont procéder ce jeudi 20 juillet, à l’examen de deux projets de loi
Les conclusions du dialogue national sont en train d’être mises en œuvre. Ce jeudi 20 juillet, les députés vont examiner le Projet de loi n°10/2023 portant révision de la Constitution et le Projet de loi n°11/2023 modifiant la loi n°65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale. Ces deux projets de loi devront respectivement permettre de revoir à la baisse le taux du parrainage et de créer un parquet financier à la place de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
Les députés vont procéder ce jeudi 20 juillet, à l’examen de deux projets de loi. Le premier consiste à la modification de la Constitution notamment l’article 29 qui stipule : «les candidatures sont déposées au greffe du Conseil constitutionnel, soixante jours francs au moins et soixantequinze jours francs au plus avant le premier tour du scrutin (…) Pour être recevable, toute candidature doit être accompagnée de la signature d’électeurs représentant, au minimum, 0,8 % et, au maximum, 1 % du fichier électoral général ». Désavoué par la Cour de Justice de la CEDEAO dans un arrêt rendu le 28 avril 2021, le système de parrainage citoyen général instauré par le régime en place en 2018 mais fortement décrié par l’opposition et la société civile lors du processus électoral pour la dernière élection présidentielle de février 2019, va ainsi connaitre des modifications en perspective de 2024. Ainsi, on devra aller vers une revue à la baisse du parrainage comme entériné lors du dialogue national. Il sera d’ores et déjà demandé à chaque candidat d’avoir entre 0,8% et 0, 6% de parrains s’il opte pour le parrainage citoyen.
En 2019, la loi sur le parrainage exigeait à chaque candidat d’avoir au moins 53 000 signatures à son compte, à savoir 0, 8%, et au plus 67 000 signatures, soit 1% des inscrits sur le fichier électoral.
EXIT LA CREI, BIENVENUE AU PARQUET FINANCIER
Le deuxième projet de loi qui va être examiné ce jeudi, concerne la révision du code de procédure pénale. En effet, la loi portant création de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) devra connaître une modification qui devrait signer son arrêt de mort et déboucher sur la création d’un Parquet financier. Le nouveau parquet financier sera désormais compétent en matière d’enrichissement illicite mais aussi de corruption, de blanchiment d’argent et dans d’autres domaines notamment des infractions à caractère fiscal économique et financier.
Créée par l’ancien président Abdou Diouf en 1981 et controversée depuis sa remise en service par le président Macky Sall, en 2012, cette juridiction spéciale, où la charge de la preuve incombe à l’accusé sans occulter l’absence du double degré de juridictions (impossibilité de faire appel de son jugement) a été décriée par tous les droits-de-l’hommiste. La CEDEAO et beaucoup d’autres instances internationales avaient d’ailleurs demandé au Sénégal une réforme de la CREI. Pour cause, elle ne correspondait plus aux exigences des droits de l’homme au 21e siècle. Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade et l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye avaient été victimes de la CREI. Le premier avait été condamné à six années d’emprisonnement et le second à cinq ans de prison ferme et à une amende de 2,6 milliards de FCFA
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LA GAUCHE FRAGMENTÉE EN MODE RÉSURRECTION
La gauche au Sénégal cherche à renaitre de ses cendres en portant un nouveau projet de société.
La gauche au Sénégal cherche à renaitre de ses cendres en portant un nouveau projet de société. Hier, mercredi, les membres de SEEN ÉGAL-E, SEEN ÉGALITÉ ont dévoilé l’esquisse de ce projet de société, non sans inviter les politiques à s’en réapproprier pour impulser une nouvelle dynamique de développement.
L a gauche progressiste et du changement social veut renaitre de ses cendres. Et ce, après avoir sombré dans les méandres de la droite largement favorable au conservatisme et aux traditions. Hier, à Dakar, les membres de SEEN ÉGAL-E, SEEN ÉGALITÉ ont dévoilé l’esquisse de leur projet de société. Aziz Salmone Fall, un des initiateurs de cette 3ème République a soutenu que le projet de société Seen Égal-e Seen Égalité découle de la « trajectoire historique impulsée par un des initiateurs du Mouvement des assises de la gauche au Sénégal (Mag) ».
Outre, et sans langue de bois, il admet que ce mouvement a bifurqué vers « les rencontres de la Gauche historique, ensuite vers les Assises nationales, et finalement vers Benno, sans pour autant atteindre l’objectif initial d’unir la gauche et proposer un projet de société cohérent ». Loin de désespérer, M. Fall dit être convaincu que si certains partis politiques de la gauche ont pu s’allier aux Libéraux pour autant, ils peuvent travailler dans la même famille. Ce projet de société soumis à la masse critique des différents acteurs politiques et de l’intelligentsia vise à « bonifier les différents programmes des partis politiques, à éclairer la lanterne des Sénégalais pour leur permettre de faire le bon choix des leurs dirigeants ».
Sur l’approche méthodique de SEEN ÉGAL-E, SEEN ÉGALITÉ, il renseigne que dans chacune des rubriques figurent six égalités fondamentales allant de la question du droit du Sénégal de disposer de sa pleine souveraineté de son développement, de l’égalité des droits humains, l’égalité femme homme, l’égalité des régions, l’égalité de la jeunesse, et l’égalité dans la nature. Tous ces droits confisqués ou alors absorbés par la droite conservatrice doivent être dépossédés pour une meilleure réappropriation en faveur des populations.
Dans les différents segments de ce projet de société, « nous mettons l’humain au centre des réflexions parce que nous sommes tous des bouts de bois de Dieu ». Par conséquent, « nous sommes d’égale dignité. Et donc, ce projet de société donne un cadre de réflexion fertile pour bâtir un vrai Etat-nation », a-t-il soutenu. A l’en croire, « c’est une dynamique de construction de convergences d’idées dans la diversité ».
Au sens extensible, il affirme que la convergence œuvre pour l’avènement d’une troisième république et un développement autocentré progressiste panafricain, écologiste et féministe, non sans préciser qu’elle escompte la reviviscence de l’espoir révolutionnaire, encore fort ou diffus dans plusieurs tranches de notre population.