SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
8 août 2025
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DE CE MARDI 13 MAI 2025
Des joutes politiques autour du dialogue national aux révélations judiciaires fracassantes, en passant par les ambitions numériques de Dakar et la déception des Lionceaux au Mondial U20, la presse nationale brosse le portrait d’un pays en effervescence
(SenePlus) Ce mardi, les unes des journaux sénégalais offrent un panorama dense et contrasté de l’actualité nationale. Des joutes politiques autour du dialogue national aux révélations judiciaires fracassantes, en passant par les ambitions numériques de Dakar et la déception des Lionceaux au Mondial U20, la presse nationale brosse le portrait d’un pays en pleine effervescence.
DIALOGUE NATIONAL : ENTRE ENGAGEMENT ET BOYCOTT
Le dialogue national reste l’un des sujets les plus scrutés par la presse. Alors que les concertations politiques se poursuivent, des divergences de fond apparaissent.
Direct News s'en fait l’écho en titrant : "Refuser de participer à ce dialogue est une posture réactionnaire et de mauvais perdants…", reflétant ainsi les critiques adressées aux partis qui s’y opposent.
Point Actu s’intéresse à l’attitude de la coalition présidentielle : "L’APR, esseulée dans sa volonté de boycotter le dialogue national", soulignant l’isolement politique du parti de l’ancien président Macky Sall dans cette démarche.
WalfQuotidien donne la parole à l’ancien porte-parole du PS : "Wilane sans détour", une interview dans laquelle ce dernier aborde la reddition des comptes, l’avenir du parti socialiste, et les enjeux démocratiques du moment.
JUSTICE : REVELATIONS EXPLOSIVES ET SCANDALES A REPETITION
La justice sénégalaise est une fois encore au cœur de l’actualité, secouée par plusieurs affaires aux ramifications inquiétantes.
L’Évidence revient sur une affaire tentaculaire : "Les dessous d’un scandale aux 10,5 milliards FCFA et ses dangereuses ramifications". Le journal évoque des fraudes complexes impliquant plusieurs personnalités influentes.
Libération révèle quant à lui une imposture judiciaire spectaculaire : "‘Président Fall’, l’incroyable chute d’un faux juge". L’enquête dévoile comment un individu s’est fait passer pendant plusieurs années pour un haut magistrat.
Source A attire l’attention sur l’état de santé du président Diomaye Faye : "Plaidoyer autour de sa santé", un article qui relance le débat sur la transparence médicale des autorités publiques.
Sur le plan institutionnel, Le Témoin rapporte les propos du professeur Cheikh Dieng, qui appelle à une réforme : "Une réforme préalable de la Haute Cour de Justice est impérative".
GOUVERNANCE, SOCIETE ET INDEMNITES CONTROVERSEES
L’Observateur braque ses projecteurs sur un autre dossier brûlant : les indemnisations. Dans son titre-choc "La bombe des indemnisations", le journal révèle que l’État a versé plus de 52 milliards de francs CFA à des tiers dans le cadre de litiges fonciers et domaniaux, posant la question de la légitimité et de la transparence de ces compensations.
De son côté, Les Échos alarme sur un secteur fondamental : "Énormes scandales dans les écoles". Une série d’affaires impliquant de graves négligences, fraudes et détournements secoue l’éducation nationale.
AMBITIONS NUMERIQUES ET REALITES SOCIALES
Le Soleil consacre sa une à un sujet d’avenir avec : "Dakar expose ses ambitions numériques". Le journal met en avant les projets du gouvernement sénégalais visant à faire de la capitale un hub digital de référence en Afrique de l’Ouest.
À l’opposé, Le Quotidien revient sur un climat social pesant, évoquant "Un mois d’omerta", en référence à une société civile muselée face aux révélations de corruption et d’injustice.
CULTURE ET SOCIETE : ENTRE FLOU ET DECLIN
La culture n’est pas en reste dans cette revue. EnQuête signe un papier de fond intitulé "Le flou artistique", une critique acerbe sur la désorganisation de la politique culturelle nationale.
Plus personnel, Yoor-Yoor dresse le portrait d’un chanteur en déclin : "Wally Seck : chronique d’une déchéance annoncée", évoquant les polémiques, la chute de popularité et les erreurs stratégiques de l’artiste.
SPORT : FIN DE PARCOURS POUR LES LIONCEAUX ET MONTEE EN PUISSANCE DE SADIO MANE
Le football tient toujours une place centrale dans les journaux sénégalais.
Record se réjouit de la performance de la star nationale : "Sadio Mané se déchaîne", après un match éclatant en club.
En revanche, Point Actu Sport, Sunu Lamb Sport et Réumi Sport reviennent sur la défaite cruelle de l’équipe U20 face au Nigeria : "Le Sénégal dit adieu au Mondial".
Réumi Sport se montre particulièrement amer : "Éliminés en quarts, les Lionceaux ratent le mondial".
FAITS DIVERS ET JUSTICE POPULAIRE
Enfin, Le Populaire révèle une arrestation surprenante : "Azoura et Kairé 220N en garde à vue", dans une affaire dont les contours restent flous mais qui secoue le milieu associatif.
L'avocat Bamba Cissé s'insurge contre cette procédure qu'il juge déloyale, rappelant les graves séquelles physiques et psychologiques que son client conserve de sa précédente incarcération sous le régime de ceux qui l'accusent désormais d'injures
L'activiste Azoura vient d'être placé en garde à vue suite à des propos tenus contre l'ancien président Macky Sall, a annoncé son avocat, Me Bamba Cissé, lors d'une conférence de presse ce lundi soir.
Selon Me Cissé, son client est poursuivi pour "diffusion de discours contraires aux bonnes mœurs", une qualification juridique qui soulève des questions. L'avocat dénonce un changement de qualification en cours d'enquête, les autorités ayant initialement visé des "faits d'injure publique" avant de se rendre compte que cette infraction nécessitait une plainte de la partie lésée.
"L'infraction pour laquelle il a été poursuivi aujourd'hui est une simple infraction de substitution, ce qui accroît davantage l'injustice que vit Azoura", a déclaré Me Cissé, ajoutant que son client n'a pas lui-même publié les vidéos incriminées.
Ce placement en garde à vue prend une tournure particulière au regard du passé d'Azoura. Ce dernier avait déjà été détenu pendant environ 14 mois sous le régime de Macky Sall dans des conditions que son avocat qualifie d'inhumaines. "Il était avec près de 199 détenus dans une chambre de quelques mètres carrés. Pendant six mois, il ne pouvait pas dormir, il restait debout", a expliqué Me Cissé.
Cette incarcération aurait provoqué chez Azoura de graves problèmes de santé, notamment pulmonaires, ainsi que des séquelles psychologiques et psychiatriques durables. À sa sortie de prison, il a dû se déplacer avec des béquilles pendant une longue période.
"De plus en plus, on est en train de nous interroger sur les conséquences d'un acte sans parler des causes", a regretté Me Cissé, rappelant qu'Azoura "a été victime d'un système violent qui a régné au Sénégal" et que sa situation actuelle relève d'une "ironie du sort" pour un "révolutionnaire qui s'est battu pour faire échec à la tyrannie".
L'activiste sera présenté au procureur de la République ce mardi. Trois scénarios sont envisageables selon son conseil : un classement sans suite, l'ouverture d'une instruction judiciaire, ou une procédure de flagrant délit. Me Cissé et le collectif d'avocats qui l'accompagne estiment que toutes ces procédures sont "inopportunes" compte tenu du contexte.
Azoura aurait également déposé des plaintes contre la personne qu'il estime responsable de la publication des vidéos controversées.
PAR SOUKEYNA LY
ISLAM ET L’HÉRITAGE SOUFI FACE AUX DÉFIS DU XXIᵉ SIÈCLE
Dans la tradition soufie, le processus de purification de l’âme, comparé à l’alchimie, illustre comment une âme brute, alourdie par ses passions et son ignorance, peut être sublimée pour briller comme de l’or pur sous l’effet de l’éducation spirituelle.
1. Le soufisme, une voie de purification et de transformation intérieure
Dans la tradition soufie, le processus de purification de l’âme, comparé à l’alchimie, illustre comment une âme brute, alourdie par ses passions et son ignorance, peut être sublimée pour briller comme de l’or pur sous l’effet de l’éducation spirituelle et de la guidance d’un maître. Le soufisme enseigne que l’homme doit se purifier de ses mauvaises inclinations et se rapprocher de Dieu par un travail intérieur constant. Ce cheminement spirituel a pour finalité ultime de purifier le cœur de l’homme, de l’orienter vers Dieu, et de faire de lui un être de paix, d’amour et de lumière.
Aujourd’hui, face à des défis mondiaux comme la crise écologique, le sentiment d’isolement, l’individualisme et la quête de sens, cette purification de l’âme devient plus pertinente que jamais. Dans un monde où la nature est menacée et où l’individualisme domine, le soufisme offre une réponse fondée sur l’harmonie intérieure et l’engagement envers la justice sociale et la réconciliation avec l’environnement. Le travail spirituel n’est pas une fuite du monde, mais un retour à soi pour mieux agir dans la société, en transformant les réalités sociales, politiques et écologiques par l’éthique, la solidarité et l’amour. Le soufisme invite l’individu à prendre conscience de ses responsabilités envers la nature et à remettre en question des pratiques destructrices pour l’environnement.
Cette quête spirituelle ne se limite pas à un voyage intérieur. Elle incite le soufi à participer activement à la construction d’une société juste, équitable et spirituellement saine, en réponse aux défis du XXIe siècle. Le soufisme devient ainsi une voie d’action sociale et de transformation collective, notamment en réconciliant la dimension spirituelle avec les réalités sociales, économiques et écologiques. Dans un contexte où les crises écologiques menacent la planète et où l’individualisme envahit les relations humaines, le soufisme appelle à un engagement collectif pour une société plus responsable et plus solidaire.
2. Le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) et la construction de la société
Le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) a toujours valorisé la structure communautaire en établissant la Ummah, une communauté soudée autour de principes éthiques, d’entraide et de solidarité.
Le verset du coran dit : « Et cramponnez-vous tous ensemble au (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous: lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. »
Dans ce cadre, il a mis en place des structures qui alliaient spiritualité et justice sociale. Le Prophète n’a jamais fait de distinction entre la vie spirituelle et les affaires sociales. Au contraire, il a encouragé la participation active de ses compagnons dans les affaires politiques et économiques de leur temps, en les orientant vers une société basée sur l’éthique, l’équité et la solidarité.
Le Coran l’illustre parfaitement par ces paroles : « Et recherche à travers ce qu’Allah t’a donné, la Demeure dernière. Et n’oublie pas ta part en cette vie. Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers toi. Et ne recherche pas la corruption sur Terre. Car Allah n’aime point les corrupteurs. » (Sourate al-Qasas, 77)
Cela démontre l’équilibre entre la quête spirituelle et l’engagement dans les affaires sociales. Cette vision prophétique reste d’actualité aujourd’hui, où le monde fait face à une crise de sens, une perte de solidarité et des défis environnementaux majeurs. Les enseignements du Prophète et du soufisme montrent que l’engagement dans la vie sociale, politique et économique est non seulement possible mais nécessaire pour parvenir à une société juste et équilibrée.
Aujourd’hui, dans un contexte marqué par les crises économiques, les inégalités sociales et les urgences écologiques, ces principes restent fondamentaux. Le message du Prophète paix et salut sur lui et des grands maîtres soufis nous invite à réfléchir à l’impact de nos actions sur notre société et notre planète, et à réorienter nos priorités vers un modèle plus équilibré et plus respectueux des autres et de la nature.
3. L’Islam : une voie de justice et de réconciliation
Le message central de l’Islam repose sur des valeurs universelles : la justice, l’égalité, la paix et la solidarité. Ces principes trouvent leur source dans l’exemple du Prophète Muhammad (paix et salut sur lui), qui a établi une communauté fondée sur la fraternité, l’équité et la solidarité active. Il a toujours prôné une foi vivante, enracinée dans la justice sociale et le bien commun, où spiritualité et engagement sociétal ne font qu’un.
Cette vision de l’Islam trouve un écho particulier dans le contexte sénégalais et ouest-africain. Si les confréries soufies ont joué un rôle fondamental, il est essentiel de rappeler que l’Islam, dans toutes ses formes, appelle à la responsabilité sociale, à la dignité humaine et à l’amélioration des conditions de vie, en particulier pour les plus vulnérables.
Des figures telles qu’El Hadj Malick Sy, artisan de l’unité nationale, ou Cheikh Ahmadou Bamba, chantre d’un Islam de paix, de travail et de réforme sociale, ont porté cette vision vivante de la foi. Ils nous rappellent que pour honorer véritablement sa foi, il ne suffit pas de prier : il faut aussi agir avec justice et bienveillance dans la société
4. Le soufisme et son rôle dans la société
Pour beaucoup d’observateurs, le soufisme et les préoccupations mondaines semblent contradictoires. On reproche souvent aux maîtres soufis d’être des personnes qui ne s’occupent pas des affaires de la cité. Les préoccupations matérielles, politiques ou économiques sembleraient incompatibles avec l’ascèse et le dépouillement spirituel. Cependant, l’histoire et les pratiques des grandes figures soufies, telles que El hadj Omar Tall, El Hadj Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba, et Cheikh Ibrahim Niasse, démontrent que cette vision est réductrice.
Ils ont proposé un modèle d’organisation sociétale fondé sur l’éthique, la justice sociale et la réconciliation de l’homme avec son environnement, dans un contexte de domination coloniale française. Ils ont su allier engagement spirituel et action sociale, soulignant que la spiritualité ne doit pas être une fuite du monde mais un levier pour transformer le monde vers plus de justice et d’équité. Ces modèles montrent comment l’héritage soufi peut répondre aux défis contemporains en réintégrant des valeurs comme la solidarité, la réconciliation avec la nature et l’aspiration à une société plus équilibrée.
Conclusion
En somme, l’héritage soufi, loin de se limiter à une quête spirituelle isolée, offre une vision complète de la réconciliation de l’homme avec le divin, la société et la nature. Face aux défis du XXIe siècle, notamment la crise écologique, l’individualisme et la quête de sens, le soufisme nous appelle à une transformation intérieure qui se manifeste par un engagement concret dans le monde. Par l’exemple, l’éthique et l’amour, le soufi œuvre à la construction d’une société juste, solidaire et respectueuse de la nature. Le chemin tracé par le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) et les grands maîtres soufis reste plus pertinent que jamais, offrant des solutions à des problèmes contemporains et nous invitant à bâtir un monde plus harmonieux et spirituellement équilibré.
VIDEO
LE PARI NUMÉRIQUE DU SÉNÉGAL
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique ce lundi, le président Faye dévoile un plan audacieux pour contrer la mainmise des géants technologiques chinois et américains, avec une promesse phare : une couverture 5G totale du pays d'ici 2030
Lors d'un entretien avec Jeune Afrique Media Groupe ce lundi, le président Bassirou Diomaye Faye a présenté sa vision stratégique pour la transformation numérique du continent africain, plaçant la souveraineté numérique au cœur des priorités continentales.
"La digitalisation est un rendez-vous que l'Afrique ne peut pas manquer", a déclaré le chef d'État, citant l'exemple éloquent de l'Estonie où la numérisation à 99% des services publics a généré une économie de deux points de PIB. Le président a fermement insisté sur la nécessité pour l'Afrique de dépasser le statut de "consommateur passif" pour devenir acteur de son avenir numérique.
Face à la domination du secteur technologique mondial par la Chine et les États-Unis, M. Faye prône une approche collaborative mais stratégique. "La collaboration s'entend, mais c'est une collaboration qui rééquilibre les rapports entre les pays, opère un transfert de savoir-faire et permet de localiser les données", a-t-il souligné. Cette stratégie vise à garantir que les pays africains conservent le contrôle de leurs centres de données tout en bénéficiant des technologies développées par les géants du numérique.
Pour concrétiser cette ambition de souveraineté numérique à l'échelle continentale, le président appelle à mobiliser toutes les "stratifications organisationnelles" africaines, de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) aux communautés économiques régionales comme la CEDEAO. Il insiste sur l'importance d'harmoniser les réglementations pour éviter que l'intégration régionale ne crée des "portes de vulnérabilité" pour la cybersécurité.
Au niveau national, le Sénégal déploie une stratégie ambitieuse avec l'extension du réseau de fibre optique et l'objectif d'une couverture intégrale en 5G d'ici 2030. "C'est pour permettre que les Sénégalais, où qu'ils soient, puissent disposer de services numériques sans contrainte de connexion", a expliqué le président. Le pays a également mis en place le "Start-up Act" pour accompagner l'écosystème numérique local, notamment en partenariat avec des entreprises comme Orange qui contribuent à la formation et au financement des jeunes entrepreneurs.
Interrogé sur la priorité absolue pour renforcer la souveraineté numérique africaine d'ici 2030, le président Faye a refusé de hiérarchiser les actions, identifiant plutôt trois piliers indissociables : "une connectivité à haut débit de qualité partout", "un cadre réglementaire incitatif qui protège les données", et "le développement de compétences numériques en masse" capables d'administrer les infrastructures au niveau local.
Cette vision intervient dans un contexte où l'Afrique subsaharienne francophone, dont le Sénégal, peine encore à développer un écosystème de start-ups aussi dynamique que celui de pays comme le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Égypte ou le Kenya en termes d'attraction de capitaux.
Par cette feuille de route ambitieuse, le président Faye entend positionner le Sénégal et, plus largement, l'Afrique comme des acteurs incontournables de la révolution numérique mondiale.
L'ULTIMATUM DES INSPECTEURS DU TRAVAIL
Face aux promesses non tenues concernant la signature de deux décrets cruciaux pour l'Administration du Travail, le syndicat brandit la menace d'actions radicales dans un communiqué daté du 12 mai
(SenePlus) - Dans un communiqué daté du 12 mai 2025, le Syndicat des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail et de la Sécurité Sociale (SICTRASS) du Sénégal exprime sa profonde déception face aux retards dans la signature de deux projets de décret considérés comme essentiels pour le renforcement des moyens d'intervention des inspecteurs du travail.
Selon le SICTRASS, ces textes, qui sont "en souffrance dans le circuit administratif depuis plusieurs années", n'ont aucune incidence financière sur le budget de l'État. Le syndicat s'interroge donc sur les raisons de ce retard, d'autant plus que le président de la République avait pris "l'engagement ferme le 1er mai 2024, qu'il a réitéré le 1er mai 2025, de corriger la faiblesse criarde des moyens alloués à l'Administration du Travail".
Le syndicat rappelle que cette préoccupation avait également été partagée par le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale, où il s'indignait contre "le traitement inique, vitrine d'une rupture d'égalité et d'équité" envers les Inspecteurs et Contrôleurs du Travail.
Le communiqué révèle que la dernière rencontre avec l'actuel ministre du Travail, Monsieur Abass Fall, avait conduit le SICTRASS à faire d'importantes concessions sur la base d'un contrat de confiance. En retour, les autorités leur avaient assuré la signature des textes avant le 1er mai 2025, promesse qui n'a pas été tenue.
Le syndicat souligne que ses membres se sont pleinement engagés pour la réussite de la Conférence sociale, des négociations ayant abouti à la signature du Pacte de stabilité sociale, et du déroulement de la fête du travail du 1er mai 2025.
Cette situation, selon le SICTRASS, a "détient sérieusement sur la motivation des agents" d'un département qui se vide de ses ressources humaines, alors même qu'il est chargé de missions cruciales comme:
La consolidation et l'extension du système de protection sociale
Le règlement des conflits entre employeurs et travailleurs
La promotion d'un climat social favorable à l'amélioration de la productivité
La prévention des accidents et maladies liés au travail
La sauvegarde des emplois dans les entreprises en difficulté
La lutte contre toute forme de discrimination en milieu de travail
Face à cette "attente infructueuse et plus que longue", le SICTRASS informe que si l'État ne respecte pas ses engagements, il se réserve "le droit de poser tout acte syndical radical" pour que ce "cycle d'injustice et d'iniquité" soit brisé et que l'État reconnaisse à l'Administration du Travail "la place qui lui revient naturellement et légitimement".
Le communiqué, signé par le Secrétaire Général du Bureau Exécutif National (BEN) du SICTRASS, conclut en avertissant que sans action, le slogan "Jub Jubal Jubbanti" (référence à la devise nationale qui signifie "Un Peuple - Un But - Une Foi") ne sera qu'une "vaine profession de foi mais jamais une réalité dans le monde professionnel".
LA SOCIÉTÉ CIVILE SOUMET À LA COUR AFRICAINE UNE PÉTITION SUR LA JUSTICE CLIMATIQUE
L'bjectif est de demander à la juridiction suprême des droits humains du continent de se prononcer sur les devoirs des États africains face aux impacts du changement climatique.
C’est un tournant pour la justice environnementale sur le continent. Le 2 mai dernier, une large coalition d’organisations issues de la société civile africaine a déposé une requête auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie. Objectif : demander à la juridiction suprême des droits humains du continent de se prononcer sur les devoirs des États africains face aux impacts du changement climatique.
La pétition, portée par la Plateforme africaine pour le climat (ACP), rassemble des acteurs comme Resilient40, Natural Justice, la Pan African Lawyers Union (PALU) ou encore l’Environmental Lawyers Collective for Africa. Elle s’appuie sur la Charte africaine des droits de l’homme, mais aussi sur d’autres instruments régionaux comme le Protocole de Maputo ou la Convention de Kampala, pour défendre une lecture des droits humains intégrant les enjeux climatiques.
« Les pauvres d’Afrique ne DOIVENT pas payer pour le mode de vie des plus gros émetteurs historiques », déclare Alfred Brownell, responsable de la campagne ACP, soulignant que l’Afrique, bien que peu responsable des émissions mondiales, est en première ligne face aux catastrophes climatiques.
Un cadre juridique pour des droits menacés
La pétition aborde plusieurs points cruciaux : le droit à la vie, à la santé, à un environnement sain, à l’eau et à l’alimentation ; la responsabilité des grandes entreprises polluantes ; la protection des populations vulnérables — notamment les femmes, les enfants, les peuples autochtones — ainsi que la nécessité d’une transition énergétique juste.
Pour June Cynthia Okelo, de la PALU, il s’agit d’un appel à la justice : « L’Afrique n’est pas un amortisseur pour les pollueurs. Le temps est venu pour nos tribunaux d’affirmer que les atteintes à l’environnement sont aussi une urgence en matière de droits humains. »
Les voix recueillies à Arusha lors du dépôt de la requête témoignent de la diversité et de la gravité des impacts. De l’Afrique du Nord à l’Afrique australe, en passant par l’Ouest et l’Est, les militants décrivent une réalité de plus en plus insoutenable.
En Afrique du Nord, Ahmad Abdallah, militant égyptien, évoque « une crise actuelle des droits humains, visible à travers la pénurie d’eau, les déplacements et l’instabilité économique ». Plus au sud, Lucien Limacher (Natural Justice, Afrique du Sud) décrit « la pire sécheresse depuis un siècle », qui compromet la sécurité alimentaire de millions de personnes.
En Afrique centrale, Dorcas Faida (RDC) pointe « une triple crise d’inondations, de sécheresse et de conflits », tandis qu’en Afrique de l’Ouest, Peter Quaqua (Liberia) alerte sur « l’effondrement des rendements agricoles » et ses conséquences économiques et sociales.
Les femmes et les jeunes sont parmi les plus exposés. Shahinaz Adel, militante égyptienne, rappelle que « les traditions renforcent la vulnérabilité des femmes face à la crise climatique », tandis que Inna Maria Shikongo, influenceuse et artiste namibienne, affirme : « Il est temps de faire face aux inégalités et aux injustices que les femmes et les jeunes subissent chaque jour sur le continent. »
Vers une jurisprudence climatique africaine
Cette saisine, la première du genre, pourrait ouvrir la voie à une jurisprudence continentale en matière de justice climatique. Pour les initiateurs, l'enjeu est clair : faire reconnaître que la crise écologique est aussi une crise des droits humains, et que les États ont l’obligation d’agir dans l’intérêt des générations présentes et futures.
« En défendant ces maximes fondamentales, nous cherchons à promouvoir un nouveau cadre juridique basé sur la responsabilité intergénérationnelle », conclut Alfred Brownell.
SADIO MANÉ S’OFFRE UN QUADRUPLÉ HISTORIQUE EN SAOUDIE
L’attaquant sénégalais a inscrit les quatre premiers buts de sa carrière en un seul match avec Al-Nassr, écrasant Al-Okhdood 9-0 lors de la 31e journée du championnat saoudien. En l’absence de Cristiano Ronaldo, Mané a brillé en leader offensif.
L’attaquant sénégalais d’Al-Nassr a inscrit le tout premier quadruplé de sa carrière professionnelle lors de la démonstration de force de son équipe face à Al-Okhdood (9-0), dans le cadre de la 31e journée de la Saudi Pro League.
Déjà en contrôle avant la pause, Al-Nassr a profité de l’expulsion du gardien adverse à la 47e minute pour dérouler en seconde période. Réduits à dix, les joueurs d’Al-Okhdood n’ont rien pu faire face à l’attaque saoudienne, portée par un Sadio Mané en grande forme.
Privé de Cristiano Ronaldo, absent pour cette rencontre, Al-Nassr a pu compter sur son autre star offensive. Positionné en pointe, Mané a parfaitement assumé ses responsabilités en multipliant les appels et en se montrant chirurgical devant le but.
Avec ce large succès, Al-Nassr reste solidement installé à la troisième place du championnat avec 63 points, derrière Al-Ittihad et Al-Hilal, en tête du classement.
Les chiffres de Sadio Mané cette saison (toutes compétitions confondues) : 44 matchs disputés, 17 buts inscrits et 11 passes décisives
À quelques semaines de la fin de saison, cette performance retentissante marque un tournant pour l’ancien joueur de Liverpool et du Bayern Munich, qui semble désormais parfaitement adapté au championnat saoudien.
PAR SEYDOU KA
LÉON XIV, UN PAPE GÉOPOLITIQUE
Lors de sa première messe, le 9 mai, le nouveau pape, Léon XIV, a déploré le recul de la foi au profit « d’autres certitudes comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ».
Lors de sa première messe, le 9 mai, le nouveau pape, Léon XIV, a déploré le recul de la foi au profit « d’autres certitudes comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ». Il faut dire que Robert Francis Prevost, de son vrai nom, hérite d’une Eglise en perte de vitesse en Europe et confrontée à de multiples défis, notamment la lutte contre la pédocriminalité et la baisse des vocations.
Premier pape américain de l’Histoire, il est décrit comme un « pape des deux mondes ». Né au Nord (à Chicago) mais enraciné au Sud (il a longtemps servi au Pérou), le nouveau souverain pontife débute son magistère dans un monde en crise. Il est tout à fait possible que les cardinaux qui l’ont élu aient tenu compte de la situation géopolitique actuelle. « C’est à la fois une opposition au gouvernement américain et la prise en considération des critères géopolitiques », analyse François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux et auteur du livre « Le Vatican : La papauté face à un monde en crise ». Les relations avec Washington seront particulièrement scrutées, alors que l’élection de Léon XIV est analysée par certains comme une prise de distance avec le nationalisme chrétien se développant aux Etats-Unis.
Plusieurs journaux italiens ont disserté après sa nomination sur l’un de ses célèbres précurseurs, Léon Ier le Grand, connu pour avoir convaincu par la seule force de ses paroles le conquérant Attila et ses hordes de faire demi-tour en 452 lors d’une rencontre à Mantoue (nord de l’Italie actuelle). Certains journalistes malicieux n’hésitent pas à faire un parallèle entre Attila et Donald Trump, tandis que selon eux Léon XIV jouerait le rôle de celui qui rentrerait (remettrait) dans le droit chemin l’imprévisible et disruptif président américain. S’il réussit dans cette hypothétique mission, il rendrait grandement service à l’humanité. Avec l’élection d’un pape américain s’ouvre une fenêtre d’espoir. De sa capacité à faire entendre raison aux grands de ce monde, Trump en particulier, dépend grandement la paix dans le monde. En effet, on l’oublie souvent, mais le pape est aussi un chef d’État et une autorité morale dont la voix porte, dans un contexte de conflits majeurs – Ukraine, Soudan, Gaza – de montée des populismes, de dangers liés au développement de l’intelligence artificielle et de crise écologique.
Léon XIV sera également attendu sur le dialogue avec l’islam, l’un des piliers du pontificat de son prédécesseur, François, mais aussi avec le judaïsme, alors que les relations avec Israël sont tendues depuis le début de la guerre entre l’État hébreu et le Hamas en octobre 2023. Face à la guerre d’extermination qu’Israël mène à Gaza, François était du bon côté de l’histoire. C’était un Juste. Il se souciait de la souffrance des civils innocents ; ce qui lui avait valu le respect de nombreux musulmans. Le monde n’attend pas moins de Léon XIV. La relation avec la Chine – avec laquelle le Saint-Siège a renouvelé un accord sur la nomination des évêques – et l’église orthodoxe russe de Moscou seront également déterminantes pour la paix dans le monde. Dans son premier discours après sa nomination, le 8 mai, Léon XIV s’est voulu rassembleur et rassurant, appelant à « construire des ponts » à travers « le dialogue » et à « aller de l’avant », « sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous ».
Un message d’espoir dans un monde plus que jamais marqué par le retour au tribalisme. Il ne reste qu’à espérer, comme il l’a promis, que « le mal ne prévaudra pas ». Au-delà des questions géopolitiques, la plupart des observateurs s’accordent à voir dans le choix de « Léon XIV » comme nom de règne avant tout une référence à Léon XIII, dernier souverain pontife à porter ce nom avant le nouveau pape. Ce pape italien, qui a régné de 1878 à 1903, est surtout connu pour avoir dénoncé dans une encyclique « la concentration, entre les mains de quelques-uns, de l’industrie et du commerce (…) qui impose ainsi un joug presque servile à l’infinie multitude des prolétaires ». Aujourd’hui encore, la question de la justice sociale se pose avec acuité dans un monde sans solidarité. Les dérives de la mondialisation et l’irruption de l’intelligence artificielle sont en train de créer un nouveau type de prolétaires.
TOUSSAINT MANGA APPELLE À JUGER LES CAUSES, PAS SEULEMENT LES INJURES
Réagissant à l’affaire Azoura, le directeur de la Lonase appelle à une lecture plus profonde des faits. Selon lui, les injures sont la conséquence d’un vécu marqué par l’injustice et la douleur, que la justice doit aussi interroger.
Le directeur de la Lonase Toussaint Manga, a invité, lundi, à une analyse plus approfondie des événements suite à l’affaire impliquant Azoura et des accusations d’injures publiques.
À travers un message sur ses réseaux sociaux, il a exhorté la justice à ne pas se limiter aux faits d’injures, mais à examiner les causes sous-jacentes.
« On ne peut pas analyser de façon simpliste le cas Azoura sur des faits d’injures publiques. Sa réaction est la conséquence d’une cause. Et la justice doit d’abord se pencher sur la cause avant de s’attaquer à la conséquence », affirme Toussaint Manga. Il rappelle des événements marquants et douloureux de l’histoire récente du Sénégal, soulignant le sort de « milliers de personnes emprisonnées injustement », de « dizaines de jeunes innocents morts » et de ceux qui ont été « borgnes, manchots ou amputés ».
Selon lui , la question fondamentale est de déterminer si la personne visée par les injures « mérite d’être insultée ou mérite d’être acclamée ».
Sans cautionner les injures, il insiste sur la nécessité de comprendre le contexte émotionnel et psychologique qui peut animer une personne ayant subi des injustices ou ayant été témoin de telles tragédies.
« Pour bien juger le comportement de Azoura il faut d’abord faire l’expérience carcérale pour comprendre que : ‘quiconque t’amène en prison n’est pas loin de t’ôter la vie.’ Personnellement je me suis réfugié dans la FOI en Dieu pour pouvoir tolérer et pardonner. Mais Dieu seul sait que les idées noires que je mûrissais contre les bourreaux quand j’étais en prison étaient pires que des injures. »
« On ne peut pas semer la haine dans le cœur des gens et s’attendre à récolter le respect et les honneurs. Le respect se mérite dans la vie» , a-t-il martelé.