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24 mai 2025
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JOE CABRAL PRONE UNE TRANSFORMATION MENTALE ET LE DEVELOPPEMENT PERSONNEL
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm, Joe Cabral, Directeur du Laboratoire de recherches sur les institutions et la Croissance (LINC) de l’Ucad montrent les voies de salut pour sortir de l’impasse économique qui menace gravement le pays
Le professeur titulaire à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (Faseg) à l’université Cheikh Anta Diop (Ucad), François Joseph Cabral préconise une confiance en soi et un changement du modèle éducatif et des valeurs pour sortir le Sénégal de la crise économique difficile qu’il traverse depuis la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques de 2019 au 31 mars 2024. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 23 février, le Pr Joe Cabral par ailleurs Directeur du Laboratoire de recherches sur les institutions et la Croissance (LINC) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a, en effet, indiqué que la transformation mentale et le développement personnel sont les seules voies de salut pour sortir de l’impasse économique qui menace gravement le pays.
Pour sortir de la crise économique difficile que traverse le Sénégal depuis la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques, gestions de 2019 au 31 mars 2024, le Professeur titulaire à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (Faseg) à l’université Cheikh Anta Diop (Ucad), François Joseph Cabral prône la transformation des mentalités comme voie de salut. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 23 février, le Pr Joe Cabral par ailleurs Directeur du Laboratoire de recherches sur les institutions et la Croissance (LINC) de l’Ucad, citant en exemple des pays comme l'Allemagne, la Hollande et encore l'Angleterre, a indiqué que c'est une volonté de réussir ensemble qui a permis à ces pays de sortir de leur statut de puissance vaincue, pour être aujourd’hui des puissances qui drainent l'Europe.
Estimant qu’il « nous faut quand même tenir compte du fait que nous devons être nous-mêmes, penser par nous-mêmes, retrouver nos référents culturels et sociaux mentaux », le Pr Joe Cabral par ailleurs enseignant-chercheur au département d’Analyse et Politiques économiques a insisté sur la nécessité d’un changement du modèle éducatif et des valeurs pour, dit-il, favoriser cette transformation de mentalités. « Le canal le plus utilisé, c'est la combinaison de l'école, donc de votre modèle éducatif que vous allez changer, et de vos valeurs que vous allez transmettre. L'éducation retrouve son sens, transmettre des connaissances, mais également inculquer des valeurs. Parce que c'est par l'école que l'enfant apprend à avoir confiance en qui : d'abord au maître, qui lui transmet la connaissance. Que les parents d'élèves aient confiance à l'école, et que les acteurs se font confiance en eux », a-t-il assuré avant d’ajouter toujours au sujet de l’école. « C'est un laboratoire éminent et important qui permet d'avoir ce gain public que j'appelle la confiance. Et justement, parlant de confiance, si vous n'avez pas conscience de vous, si vous n'avez pas une connaissance de qui vous êtes, cette confiance, vous ne pouvez pas l'avoir »
En effet, depuis la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques gestions de 2019 au 31 mars 2024 le 12 février dernier, les perspectives économiques du Sénégal sur le maché financier ne cessent de se détériorer. Le vendredi 21 février dernier, l’agence de notation, Moody’s Ratings (Moody’s) a, d’ailleurs dans ce sens-là, déclassé les notations de l’émetteur à long terme et des titres de créance non garantis de premier rang en devises étrangères du gouvernement du Sénégal de B1 à B3 et a modifié la perspective, qui devient négative.
MGR ANDRE GUEYE REMPLACE MGR BENJAMIN NDIAYE
Le pape François a nommé, le samedi 22 février dernier, Monseigneur André Guèye, évêque de Thiès et administrateur apostolique de Saint-Louis du Sénégal, nouvel archevêque métropolitain de Dakar en remplacement de Monseigneur Benjamin Ndiaye.
Le pape François a nommé, le samedi 22 février dernier, Monseigneur André Guèye, évêque de Thiès et administrateur apostolique de Saint-Louis du Sénégal, nouvel archevêque métropolitain de Dakar en remplacement de Monseigneur Benjamin Ndiaye. Dans un communiqué rendu public, le service presse du Vatican a indiqué que cette décision du Saint Père fait suite au renoncement de Monseigneur Benjamin Ndiaye au gouvernement pastoral.
Changement à la tête de l’Archidiocèse de Dakar. Le pape François a nommé le samedi 22 février dernier, Monseigneur André Guèye, évêque de Thiès et administrateur apostolique de Saint-Louis du Sénégal, nouvel archevêque métropolitain de Dakar, en remplacement de Monseigneur Benjamin Ndiaye. Cette décision fait suite au renoncement de Monseigneur Benjamin Ndiaye au gouvernement pastoral, a indiqué le service presse du Vatican dans un communiqué rendu public. Né le 28 octobre 1948 à Fadiouth, le désormais ancien archevêque de Dakar a atteint la limite d’âge pour exercer la charge d’évêque fixée à 75 ans parle Code du droit canonique. En effet, selon le Canon 401 §1 : « Un évêque diocésain doit présenter sa démission au Pape lorsqu’il atteint 75 ans. Le pape peut alors accepter ou prolonger son ministère selon les circonstances ».
Quatrième archevêque autochtone de Dakar après Cardinal Hyacinthe Thiandoum, Cardinal Théodore Adrien Sarr et Monseigneur Benjamin Ndiaye, André Guèye, né le 6 janvier 1967 à Pallo-Younga (57 ans), a fait ses études philosophiques au Grand Séminaire, François Libermann de Sébikhotane (Dakar) et au Séminaire Saint Jean Marie Vianney de Brin (Ziguinchor) avant de s’envoler vers Rome pour ses études de la théologie ̀a l'université Pontificale Uranienne. Ordonńe prêtre le 27 juin 1992 dans la cathédrale Sainte Anne de Thiès, André Guèye a exercé diverses fonctions au sein du diocèse de Thiès. Vicaire paroissial̀a la paroisse Sainte Croix de Bambey de 1992 à1997, puis vicaire paroissial ̀a la paroisse Cathédrale Sainte Anne de Thiès de 1997 à 2004, il a été aussi Curé de la paroisse Saint-Curé d’Ars de Fandène de 2004 à 2006 avant de se lancer dans la formation des futures prêtes comme professeur de philosophie au Séminaire Saint-Jean Marie Vianney de Brin (2006- 2021). Le 18 janvier 2013, il a été nommé évêque de Thiès en remplacement de Mgr Jacques Sarr, rappelé à Dieu le 18 janvier 2011.
REACTIONS… REACTIONS…
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, BASSIROU DIOMAYE DIAKHAR FAYE : J’adresse mes chaleureuses félicitations à Mgr André Guèye, Je rends également hommage à Mgr Benjamin Ndiaye»
« J’adresse mes chaleureuses félicitations à Monseigneur André Guèye pour sa nomination par Sa Sainteté le Pape François en tant qu’Archevêque de Dakar. Que son magistère soit éclairé par la sagesse et guidé par la grâce, au service de la foi et du bien commun. Je rends également hommage à Monseigneur Benjamin Ndiaye, dont l’engagement exemplaire en faveur du dialogue, de la concorde et de la paix restera une source d’inspiration pour notre Nation. Le Sénégal lui est profondément reconnaissant ».
AMADOU BA, ANCIEN PREMIER MINISTRE ET PRESIDENT DE LA NOUVELLE RESPONSABILITE : « Je rends hommage à Mgr Benjamin Ndiaye, dont le leadership éclairé et la voix empreinte de sagesse ont profondément marqué son temps »
J’adresse mes sincères félicitations à Monseigneur André Guèye pour sa nomination en tant qu’Archevêque de Dakar par Sa Sainteté le Pape François. Son engagement au service de l’Église et de la communauté témoigne de son humilité, de sa sagesse et de son profond attachement aux valeurs de paix et de solidarité. Cette mission, qu’il assume avec foi et responsabilité, sera sans nul doute un jalon important dans le renforcement du dialogue et de la fraternité au sein de notre Nation. Le rôle de l’Église dans la construction d’une société unie et apaisée est fondamental. Par son parcours exemplaire et sa proximité avec les fidèles, Monseigneur André Guèye incarne ces valeurs de partage et d’ouverture qui nous rassemblent. Sa nomination marque une nouvelle étape dans la continuité du travail accompli pour promouvoir la cohésion sociale et spirituelle. Je rends également hommage à Monseigneur Benjamin Ndiaye, dont le leadership éclairé et la voix empreinte de sagesse ont profondément marqué son temps. Son engagement en faveur du dialogue interreligieux et du vivre-ensemble restera une source d’inspiration pour tous. Que son magistère soit guidé par la sagesse et la grâce, au service de la foi et du bien commun ».
L’ALLIANCE FRANÇAISE DE ZIGUINCHOR, LE COMBAT POUR LA RECONSTRUCTION
Lecture, débats d’idées, promotion de la pensée universelle, réception de résidents qui viennent du reste de l’Afrique et du monde, notamment de la Guyane, de la Guadeloupe, etc. C’est à cela que servait l’Alliance française de Ziguinchor Incendiée
Il est des jours où tout peut basculer dans les minutes qui suivent. Il est également des scènes de chaos qui peuvent anéantir, en seulement quelques secondes, les investissements planifiés des décennies durant. L’Alliance française de Ziguinchor (Af), qui n’a pas résisté à la furie des jeunes manifestants, a été brûlée en 2023. Elle a été dévastée ! Près de deux ans après l’incendie, cet établissement se bat pour la restauration de son environnement d’antan afin de pouvoir y recevoir son monde habituel.
Lecture, débats d’idées, promotion de la pensée universelle, réception de résidents qui viennent du reste de l’Afrique et du monde, notamment de la Guyane, de la Guadeloupe, etc. C’est à cela que servait l’Alliance française de Ziguinchor. Mais, le 1er juin 2023, tout a basculé. Cet espace a été incendié lors des manifestations politico-judiciaires liées à l’affaire Ousmane Sonko. Cette nuit-là, des jeunes en colère ont lancé des cocktails Molotov dans ce site. Très vite, les flammes déciment tout sur leur passage. L’Alliance s’écroule. Il n’y reste plus rien. La bibliothèque, le matériel informatique, les six salles de cours, la salle de spectacle avec sa jauge de 500 places, l’espace campus France, la médiathèque, le bloc administratif, la salle dédiée aux séances d’incubation, le restaurant … Tout a été emporté par les flammes. Hélas ! Les 4300 m2 sont partis en fumée. La terre de l’Alliance se noircit et change de physionomie. Au lendemain de cet « acte criminel », toutes les activités ont été à l’arrêt. Plus de séance de lecture et de révision pour les élèves et les étudiants, pas d’endroit pour les manifestations culturelles et de productions audiovisuelles… Ce qui a résisté aux flammes, ce sont les arbres au sein desquels l’on contemple des oiseaux qui ne cessent de gazouiller. Ils maintiennent la flore intacte. En revanche, aucun bâtiment n’y est sorti de terre. Tout se fait dans des conteneurs qui servent de bureaux au personnel. À l’Alliance, il faut tout reprendre. Donc, tout est y urgence.
Directrice de l’Alliance française de Ziguinchor depuis septembre 2020, Nathalie Carratié-Faye a eu la malchance de tomber sur plusieurs épisodes malheureux.
« On ne tue pas la parole et la pensée »
D’abord, la Covid-19, ensuite la première manifestation de mars 2021, celle du 15 mai 2023 qui a vu brûler la maison des artistes et enfin les échauffourées de juin 2023 ayant occasionné le chaos. Elle évoque ces tragiques événements avec le cœur meurtri. « Aujourd’hui, nous sommes dans une grande difficulté », pleure Nathalie Carratié-Faye. Ces difficultés dont elle parle ont véritablement commencé le soir du 1er juin 2023. Les images ahurissantes de cet incendie ont très vite fait le tour de la toile. Qui pour arrêter les flammes cette nuit-là ? Personne !
Pour Mme Faye, c’est un dommage collatéral, mais également un « acte criminel » et odieux à la fois. « Tous ces événements ont rendu la programmation et la vie un peu difficiles au sein de l’Alliance. Pourtant, les gens manifestaient de l’autre côté. Ça partait dans tous les sens. Nous avons payé un lourd tribut lors de ces manifestations. Le 1er juin 2023, il n’y avait personne dans la rue. Il n’y avait pas de manifestation. Ce jour-là, des jeunes ont lancé des cocktails Molotov dans l’Alliance. Malheureusement, un des petits espaces contenait des bombonnes de gaz et ça a propulsé le feu », regrette la maîtresse des lieux.
Des jeunes qui arpentaient les rues de la capitale régionale du Sud ont profité des scènes de violence pour s’attaquer à l’Alliance française qui, pourtant, accueille les citoyens du Sénégal et du monde entier. Après cet épisode tragique, l’administration a décidé de s’organiser pour rouvrir les portes de l’Alliance au public. Une phase et une transition difficiles pour la directrice Nathalie Carratié-Faye et tout son personnel. Au mois de septembre 2023, l’Alliance reprend progressivement ses activités. Pour atteindre cet objectif, il a fallu la mobilisation de tous. « Dans un premier temps, nous avons, avec le soutien de tous, procédé au nettoyage de l’Alliance afin d’offrir au public un espace propre. Nous avions des produits inflammables à l’intérieur de l’Alliance et c’était dangereux. Nous nous sommes mobilisés. Parce que, pour nous, on ne tue pas la parole et on ne tue pas aussi la pensée », a-t-elle soutenu.
Les choses bougent. À notre passage à l’Alliance française de Ziguinchor, la semaine dernière, nous y avons trouvé des étudiants de l’Ufr Santé de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Cette après-midi-là, Ibrahima Koné et ses camarades se sont donné rendez-vous dans cet espace pour une réunion préparatoire de leurs journées de consultations gratuites et de don de sang. Pour ce jeune futur médecin, l’Af est un cadre agréable qui a besoin d’être refait.
1,3 milliard de FCfa nécessaire
Détruire ce qui a été construit peut aller très vite. Mais, la reconstruction peut durer une éternité. Pour tout refaire afin de permettre à l’Alliance française de Ziguinchor de retrouver son visage d’antan, il faut mobiliser un budget colossal. D’après la responsable des lieux, l’enveloppe financière tourne autour de 2 millions d’euros, environ 1 milliard 300 millions de FCfa.
Selon Mme Faye, cet investissement vaut le coût. « Cette Alliance est au service des Sénégalais. Ce sont les enfants qui viennent ici pour apprendre. Nous allons tout refaire avec du bioclimatique parce qu’on pratique l’inclusion des personnes vivant avec un handicap. Nous sommes très actifs », déclare Nathalie Carratié-Faye. Pour sa part, le président du Conseil d’administration de l’Af de Ziguinchor, Upahotep Kajor Mendy, indique que la structure qu’il a l’honneur de diriger travaille aux côtés de la Direction pour la reconstruction de l’Af de Ziguinchor qui, soutient-il, va prendre en compte les préoccupations environnementales. Dans le nouveau projet de reconstruction, M. Mendy estime que le patrimoine architectural de la Casamance sera jalousement conservé. « L’Af de Ziguinchor se situe à quelques mètres du lycée Djignabo et beaucoup d’élèves venaient passer du temps dans ce cadre qui appartient à tous les Ziguinchorois et à toutes les populations. L’Af est une institution encrée dans notre patrimoine. Les gens viennent de façon spontanée. Nous sommes là pour combattre la pensée unique », poursuit Upahotep Kajor Mendy.
Dans cette volonté de reconstruire l’Af de Ziguinchor, le président du Conseil d’administration invite les Ziguinchorois et toutes les bonnes volontés à se joindre à eux afin de rendre « plus beau et attrayant cet espace ». De plus, il rappelle que le dîner de gala est une « belle occasion pour réussir le projet de reconstruction ».
Dans cette phase de reconstruction, le ministère français des Affaires étrangères a promis de venir en aide à l’Alliance française de Ziguinchor. Outre ce soutien, le Premier ministre Ousmane Sonko, dit-on, a adressé une correspondance à Mme l’Ambassadrice de France au Sénégal pour lui faire savoir que le gouvernement va apporter son assistance à l’Alliance française de Ziguinchor afin de l’aider à réussir le projet de réhabilitation. « Nous sommes plutôt positifs. Cette maison devient de plus en plus très dynamique. Il y a des étudiants de l’Ufr Santé et des élèves du lycée Djignabo qui passent le plus clair de leur temps au sein de l’Alliance. Nous avons de vraies difficultés de travail. Moi, je n’ai pas de bureau, idem pour le reste de l’équipe. Donc, le besoin est pressant », indique Nathalie Carratié-Faye, invitant les uns et les autres à croire en eux « parce qu’au sein de l’Alliance, nous, nous croyons en nous ».
Un dîner spectacle pour se relancer
Dans une dynamique de recherche de fonds devant servir à la reconstruction totale de l’Alliance française de Ziguinchor, la directrice et son équipe ont concocté plusieurs stratégies. Outre la collecte déjà faite à Dakar, un dîner a été organisé le 15 février 2025 dans les jardins de l’Alliance française de Ziguinchor. Faire de l’Alliance française de Ziguinchor une institution aussi belle qu’une jeune fille. C’est la volonté de la Direction et du Conseil d’administration de cet établissement qui combattent la pensée unique et figée. À l’Alliance, le personnel n’a jamais baissé les bras et tout le monde est maintenu à son poste. Cette énergie intense et cet élan du cœur ont permis de maintenir cette maison du peuple qui, à tout prix, veut se relever ! Mais, ça sera avec l’appui de tous !
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE LUNDI 24 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
JUBB, JUBBAL, JUBBANTI, ET MAINTENANT, AU TOUR DE LA FSF
L'ère post-Senghor s'annonce comme un tournant décisif pour le foot sénégalais, appelant à une rupture avec les vieilles pratiques. Le futur président de la FSF devra incarner les valeurs de probité et de transparence que réclame aujourd'hui la population
Alors que l’actuel président de la Fédération Sénégalaise de Football, Augustin Senghor, vient de faire acte de candidature au conseil de la FIFA et par la même occasion, sans le dire, laisser à d’autre le combat à sa succession, il est déjà temps de s'interroger sur le devenir de cette future présidence.
Il n’est pas question ici de faire le bilan de l’actuelle direction, mais de penser à l'avenir, à l’heure où notre pays prétend légitimement à plus de transparence, d’honnêteté et de compétences.
Il ne fait nul doute, après la récente (r)évolution politique et l’engouement généré par celle-ci au sein de notre peuple, que la FSF ne peut se soustraire au Jubb, jubbal, jubbanti !
Dès lors, que devons nous attendre du prochain président de la FSF ? Quel profil doit-il avoir pour répondre aux attentes des acteurs de football sénégalais, et plus généralement de notre population.
Cette demande de changement implique, de fait, l’obligation de faire table rase de l’ancienne direction. Un sentiment néfaste, accompagné d’un rejet fort pour la prochaine direction pourrait naître si des pensionnaires actuels du Comex venaient à prendre les rênes. Cet éternel recommencement, déjà trop prégnant depuis de nombreuses décennies doit être écarté.
Le futur candidat devra par ailleurs montrer sa probité et aura un devoir moral fondamental vis-à-vis du peuple sénégalais, loin de toute source imaginable de conflit d'intérêt. Aussi, le pouvoir et l’argent ne font souvent pas bon ménage. Le futur président sera élu pour l’intérêt du football et des sénégalais, uniquement ! Et non pour ses intérêts ou son orgueil. Cette droiture envers la justice implique que les candidats qui seront amenés à se déclarer devront montrer patte blanche et ne pas être, d’ores et déjà, empêtrés dans diverses affaires juridiques.
Outre ce respect et cette connaissance du droit, qui sont des prérequis nécessaires pour occuper un poste demandant une connaissance fine des textes juridiques énoncés par la FIFA et la CAF, le futur président devra faire preuve d’ouverture et de transparence à l’égard de tous. Le football sénégalais se compose de diverses strates. Qu’ils soient amateurs, professionnels, jeunes, adultes, hommes ou femmes, chaque acteur de notre football doit se sentir représenté légitimement par son président.
Que les candidats honnêtes, compétents, vierges de tout soupçon et avec la capacité d’apporter un regard neuf se déclare ! Jubb, jubbal, jubbanti !
Bassirou Sakho est Conseiller sportif.
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LE POUVOIR DES IMAGES EN RELATIONS INTERNATIONALES
Le sociologue Djiby Diakhaté décrypte une série d’images dans cette émission intitulée, « Les Carnets culturels». Un programme propose par le Carre culturel, entité compose d’une librairie, une maison d’édition et une galerie d’art.
Une image vaut mille mots, dit l’adage. Cette expression, aussi courte soit-elle, traduit la puissance de l’image dans la communication et son impact dans le déclenchement d’émotions.
Dans ce numéro des Carnets culturels, le sociologue-philosophe Djiby Diakhaté décrypte, avec justesse et éloquence, une série d’images pour offrir une clé de lecture au public. Une émission produite et réalisée par Le Carré culturel, dans l’espace pittoresque de sa galerie d’art aux Almadies, route de Ngor. Un bel exercice de sémiologie dans lequel le sociologue, très médiatisé, semble bien tirer son épingle du jeu.
De Nelson et Winnie Mandela, poing levé à la sortie de prison, au genou du policier blanc sur le cou de George Floyd aux États-Unis, en passant par les images apocalyptiques de la destruction de Gaza par l’armée israélienne, entre autres, le sociologue analyse avec une précision chirurgicale les images à lui soumises.
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DAME BABOU, INVITE DE LA MATINALE DU 21 FEVRIER 2025 AVEC ALASSANE SAMBA DIOP
Dame BABOU; Invité de la matinale du 21 février 2025 avec Alassane Samba DIOP
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LA RÉPRESSION OUBLIÉE DU CAMEROUN
Entre 1955 et 1971, l'armée française a mené une guerre impitoyable contre les indépendantistes camerounais. Des camps de regroupement aux assassinats ciblés, la violence à fait des dizaines de milliers de morts
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Cameroun sous tutelle française connaît une période de violence qui restera longtemps absente des livres d'histoire. L'Union des populations du Cameroun (UPC), un mouvement nationaliste créé après 1945, revendique l'indépendance du pays. Face à sa popularité croissante, les autorités coloniales françaises réagissent par une série de mesures répressives.
La situation bascule en 1955. L'UPC est interdite, poussant ses membres dans la clandestinité. L'armée française déploie alors un arsenal répressif complet : camps de regroupement, torture, opérations de traque et assassinats ciblés. Le chef de l'UPC, Ruben Um Nyobé, est tué par l'armée française dans le maquis.
Le massacre d'Éséka illustre la brutalité de cette répression. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 1956, l'armée française attaque une réunion de militants de l'UPC. Les archives militaires comptabilisent 20 morts, les témoins locaux évoquent entre 100 et 200 victimes.
Entre 1956 et 1962, la guerre fait rage. Les chiffres officiels de l'armée française font état de 7500 combattants camerounais tués. Les estimations réelles parlent de plusieurs dizaines de milliers de morts. L'indépendance du 1er janvier 1960 ne marque pas la fin des hostilités. La France maintient son influence en soutenant le président Ahmadou Ahidjo, qui s'appuie sur l'armée française pour combattre l'opposition jusqu'en 1971.
En janvier 2025, un rapport historique de plus de 1000 pages est remis aux présidents français et camerounais, documentant en détail cette période méconnue. La France n'a, à ce jour, jamais reconnu officiellement son rôle dans cette guerre de décolonisation.
PAR RENÉ LAKE
SITUATION ÉCONOMIQUE ALARMANTE ET INCERTITUES MONÉTAIRES
EXCLUSIF SENEPLUS – La sortie de la zone CFA reste une possibilité, mais devient un pari bien plus risqué sans un large soutien politique et social. Le pouvoir Faye-Sonko devra élargir sa base pour espérer mener à bien ce projet
L'économie sénégalaise traverse une période critique. L'agence de notation Moody's Investors Service a récemment abaissé la note de crédit à long terme en devises étrangères du Sénégal de B1 à B3, tout en modifiant la perspective de "stable" à "négative". Cette décision fait suite aux révélations de la Cour des comptes sur l'état préoccupant des finances publiques sous la présidence de Macky Sall.
Les agences de notation, telles que Moody's, évaluent la solvabilité des États en attribuant des notes reflétant leur capacité à honorer leurs dettes. Une dégradation de la note signifie que les investisseurs perçoivent un risque accru de défaut de paiement. Concrètement, une note de B3 place le Sénégal six crans en dessous de la catégorie "investissement", le classant parmi les émetteurs à haut risque. Cette situation entraîne généralement une augmentation des taux d'intérêt exigés par les créanciers, rendant le financement sur les marchés internationaux plus coûteux pour le pays.
Pour mesurer l'ampleur de cette dégradation, il est instructif de comparer la note actuelle à celles des années précédentes. Il y a 10 ans, en 2015, le Sénégal était généralement noté dans la catégorie Ba3, reflétant une qualité de crédit spéculative mais avec un risque modéré. Il y a cinq ans, en 2020, Moody's a maintenu la note du Sénégal à Ba3, avec une perspective négative liée aux défis économiques, notamment ceux posés par la pandémie de Covid-19. Il y a un an, en septembre 2024, Moody's a abaissé la note souveraine du Sénégal de Ba3 à B1, indiquant une détérioration de la situation économique et financière du pays. La récente dégradation à B3 marque donc une chute significative de deux crans en moins d'un an, soulignant une détérioration rapide de la confiance des investisseurs.
Cette dégradation de la note de crédit aura des répercussions majeures sur l'économie sénégalaise. L'accès au financement deviendra plus difficile, car le Sénégal devra faire face à des coûts d'emprunt plus élevés sur les marchés internationaux, ce qui pourrait limiter sa capacité à financer des projets d'infrastructure et des programmes sociaux essentiels. Les investissements étrangers risquent également de diminuer, une note plus basse pouvant dissuader les investisseurs étrangers, craignant une instabilité économique accrue et un risque de défaut de paiement. À court terme, le gouvernement devra probablement adopter des mesures d'austérité pour tenter de stabiliser les finances publiques. À moyen et long terme, des réformes structurelles seront nécessaires pour restaurer la confiance des investisseurs et remettre l'économie sur une trajectoire de croissance durable.
Cette situation mérite d'être analysée dans son contexte régional. Bien que le Sénégal maintienne une note de crédit supérieure à celle du Cameroun, du Nigeria et du Ghana, la rapidité de la détérioration de sa position inquiète particulièrement les marchés financiers. Cette préoccupation s'explique par le contraste marqué avec l'histoire récente du pays. Jusqu'en 2023, le Sénégal se distinguait comme l'une des économies les mieux notées d'Afrique de l'Ouest, dépassé uniquement par la Côte d'Ivoire. La chute brutale de B1 à B3 en quelques mois révèle une détérioration sans précédent des finances publiques.
Les investisseurs réagissent plus négativement à cette instabilité soudaine qu'à des situations chroniquement difficiles. Par exemple, le Cameroun et le Nigeria, malgré un endettement plus important, bénéficient paradoxalement d'une perception plus stable des marchés, qui ont depuis longtemps intégré leurs risques structurels. À l'inverse, la transformation du Sénégal en source d'inquiétude représente un changement radical qui déstabilise les anticipations des investisseurs.
Dans ce paysage régional contrasté, certains pays comme le Ghana et le Burkina Faso traversent des difficultés encore plus sévères. Le Ghana fait face à un défaut partiel sur sa dette et a dû engager un processus de restructuration, tandis que le Burkina Faso cumule difficultés économiques et instabilité politique. À l'opposé du spectre, la Côte d'Ivoire maintient sa position privilégiée, conservant un accès favorable aux marchés financiers grâce à sa stabilité et sa solvabilité perçue.
La dégradation de la note de crédit du Sénégal constitue donc un signal d'alarme particulièrement préoccupant sur la gravité de sa situation économique. Il est impératif que des actions concrètes soient entreprises pour éviter une spirale descendante et assurer la stabilité économique du pays.
Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ont fait de la sortie du franc CFA une priorité politique, arguant que cette monnaie constitue un frein à la souveraineté économique du Sénégal. Cette demande est en fait une exigence clairement exprimée par les jeunesses africaines depuis de nombreuses années. Toutefois, la situation actuelle complique fortement ce projet, pour plusieurs raisons.
D'abord, les finances publiques sont en crise. Avec un déficit budgétaire réévalué à 12,3% du PIB en 2023 et un ratio dette/PIB de 99,7%, le Sénégal est en situation de surendettement, ce qui limite sa capacité à gérer une transition monétaire sans risque de déstabilisation. La sortie du CFA nécessiterait la création de nouvelles réserves de change pour assurer la stabilité d’une nouvelle monnaie. Or, avec un endettement élevé et une notation B3, le Sénégal aurait plus de difficultés à emprunter en devises étrangères pour constituer ces réserves.
Ensuite, la confiance des investisseurs est en chute libre. La baisse de la note de Moody’s signifie que les créanciers estiment que le Sénégal est devenu plus risqué. Si le pays quittait la zone CFA maintenant, cela ajouterait une incertitude monétaire supplémentaire, ce qui pourrait dissuader davantage les investisseurs étrangers.
Enfin, un risque de fuite des capitaux et d'inflation est à prévoir. Si le Sénégal quitte le franc CFA, il devra convaincre les investisseurs de faire confiance à la nouvelle monnaie. Mais avec un endettement élevé et un déficit budgétaire massif, cette confiance sera difficile mais pas impossible à obtenir. Une dépréciation rapide de la nouvelle monnaie est probable, ce qui augmenterait le coût des importations et pourrait provoquer une inflation forte, menaçant le pouvoir d'achat des Sénégalais.
Si, sur le plan idéologique et politique, la sortie du franc CFA est un objectif fort du gouvernement Faye-Sonko et une exigence populaire, la crise budgétaire actuelle rend cette transition plus périlleuse que nécessaire en raison du nouveau contexte de crise économique profonde.
En effet, le Sénégal a perdu la confiance des marchés financiers (baisse de la note de Moody’s), l’État doit financer un déficit massif et rembourser une dette élevée, et les investisseurs sont déjà inquiets. Dans un tel contexte, il est peu probable, selon certains experts, que le gouvernement puisse convaincre rapidement les partenaires financiers et économiques d’adopter une nouvelle monnaie sans provoquer de turbulences majeures.
Cependant, d’autres considèrent que si une unité politique et sociale se forme autour de cette décision, la résilience populaire, qui a déjà permis au pays de surmonter des crises par le passé, pourrait jouer un rôle clé. En mobilisant ses ressources endogènes et en s’appuyant sur une solidarité nationale forte, le Sénégal pourrait non seulement amortir les effets de la crise actuelle, mais aussi mettre en œuvre progressivement son projet de sortie de la zone CFA.