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22 juin 2025
Par Seydi Gassama
LES POPULATIONS DE NGOR ONT DROIT A UN COLLEGE ET A UN LYCEE DE PROXIMITE
A Ngor, un conflit foncier dont aurait bien pu se passer le pays dans le contexte de tension politique actuel, oppose la gendarmerie nationale et l’Etat du Sénégal à la population.
A Ngor, un conflit foncier dont aurait bien pu se passer le pays dans le contexte de tension politique actuel, oppose la gendarmerie nationale et l’Etat du Sénégal à la population. Le conflit porte sur l’affectation d’un terrain de quelque 6300 mètres carrés, propriété de l’Etat du Sénégal suite à une expropriation de personnes privées opérée dans les années 1990 pour, selon des documents officiels dont nous avons pris connaissance, permettre une extension des habitations de Ngor. Les autorités municipales et la population veulent ériger un lycée sur le terrain alors que la gendarmerie nationale veut y construire une brigade pour répondre aux besoins de sécurité de la commune.
Il faut le rappeler, Ngor est une commune qui compte environ douze mille habitants, essentiellement concentrés dans le village traditionnel lébou. L’activité économique principale de Ngor reste la pêche. Les revenus issus de cette activité ne cessent de baisser à cause de la raréfaction du poisson dans les côtes sénégalaises du fait de la surpêche pratiquée par les bateaux étrangers qui bénéficient de licences de pêche octroyées par l’Etat.
La population s’appauvrit donc, dans une commune qui est l’une des rares du Sénégal, peut-être la seule, à ne disposer d’aucun établissement d’enseignement secondaire publique, lycée ou collège. Après la fin de leurs études élémentaires, les enfants de la commune doivent aller étudier à Ouakam, à Yoff voire plus loin dans les lycées Ngalandou Diouf et Thierno Seydou Nourrou Tall. Le coût du transport des enfants vient éprouver encore plus les personnes appauvries par la raréfaction des ressources halieutiques. La déscolarisation des enfants issues des familles les plus démunies hantent le sommeil des autorités municipales et du mouvement associatif du village. La construction d’un lycée et d’un collège devient un impératif pour la commune.
Le terrain convoité par la gendarmerie constitue la seule réserve foncière suffisamment grande pour accueillir un lycée et un collège. L’Etat tient à y ériger une brigade de gendarmerie et proposerait deux terrains non jumelés de 2000 mètres carrés chacun dans le site de l’ancien aéroport de Yoff pour construire le lycée. En plus d’être éloignés du village traditionnel, ces deux terrains non jumelés ne sont pas adaptés pour construire un lycée. Le bon sens voudrait donc que la brigade de gendarmerie soit érigée sur le site de l’ancien aéroport et que le terrain objet du présent conflit soit réservé au lycée.
Pour combattre efficacement la criminalité, il faut s’attaquer à ses causes que sont la pauvreté, le chômage et le sous-emploi des jeunes, non pas seulement à ses effets. L’éducation et la formation constituent les moyens les plus efficaces pour lutter contre les causes profondes de la criminalité. Dans les pays où l’éducation et la formation sont privilégiées et accessibles à tous, la criminalité est très faible et les autorités ferment des prisons et affectent leurs locaux aux infrastructures sociales. Mais le bon sens est la chose la moins bien partagée dans le Sénégal d’aujourd’hui.
En outre, les autorités ne semblent concevoir le dialogue qu’avec les partis politiques. Avec les citoyens et les communautés, la répression semble être l’option privilégiée. « Force doit rester à la loi », répète-t-on à tout vent. Mais dans un Etat démocratique, la loi doit être appliquée de façon intelligente, pour le bien de la population. Une amorce de dialogue a eu lieu, avec cette audience accordée par le Président Macky Sall aux autorités municipales et coutumières à l’issue de laquelle il a décidé de couper la poire en deux en affectant une moitié du terrain à la gendarmerie et d’autre moitié à la commune.
Cette solution a le défaut de ne pas régler le problème que constitue un besoin urgent d’un lycée et d’un collège de proximité pour les enfants du village. La bonne solution reste à notre avis et pour la jeunesse Ngoroise la construction d’un lycée sur ce site et l’érection de la brigade de gendarmerie sur les terrains situés dans l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor. Le haut commandement de la gendarmerie nationale devrait agréer cette solution qui préserve les intérêts des populations de Ngor et favorise une bonne cohabitation entre la population et la future brigade.
Nous dénonçons enfin l’usage excessif de la force par la gendarmerie nationale dans la gestion de cette protestation. Au moins deux personnes sont décédées lors de ces manifestations : une fillette de 15 ans du nom d’Adja Diallo et un vigile qui aurait été pris pour cible par des manifestants, selon un communiqué du parquet de Dakar. Plusieurs personnes ont été également blessées lors des affrontements et une dizaine de personnes interpellées ont été placées sous mandat de dépôt selon un avocat. Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur ces actes de violence et traduire leurs auteurs en justice dans le cadre d’un procès équitable. L’impunité pour les actes de violence commis lors des manifestations doit cesser. L’impunité nourrit la violence et favorise la défiance des citoyens à l’égard des forces de sécurité. Elle érode la confiance en la justice. Elle met en danger la stabilité du pays.
Seydi Gassama
Directeur Exécutif Amnesty International Sénégal
LES DAMES REPRENNENT LE VOLANT CE SAMEDI
Après le redémarrage des activités avec la première édition du grand prix de Dakar disputée en février dernier sur l’ancienne piste de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, les pilotes automobiles dames reprennent le volant ce samedi 13 mai.
Après le redémarrage des activités avec la première édition du grand prix de Dakar disputée en février dernier sur l’ancienne piste de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, les pilotes automobiles dames reprennent le volant ce samedi 13 mai. Ce sera pour les besoins de la 8e édition du trophée Mousso, course auto-moto organisée par l’ASC Trophée Mousso (TMO) sous l’égide de la Fédération Sénégalaise de Sports Automobile et Motocycliste (FSAM). Ce sera également pour la succession de la Sandra Palud, victorieuse de la dernière édition en 2020.
L es femmes seront à l’honneur avec la 8e édition du trophée Mousso qui sera disputée ce samedi 13 mai de 8h à 18h sur le parking du stade Léopold Sedar Senghor (Runs sur une distance de 300 mètres). En marge de cette course automoto, l’évènement sera aussi l’occasion de partages avec les enfants de SOS Villages d’enfants Sénégal. Autrement dit une collecte de dons qui est mise en place tout au long du meeting. Très courue au Sénégal, cette course auto-moto réservée aux femmes est organisée par l’ASC Trophée Mousso qui se distingue depuis 2002 dans l’organisation d’événements sportifs.
En lançant cette compétition, le promoteur Maodo Guirandou poursuivait un seul objectif. C’est d’allier à sa passion des sports mécaniques des élans de solidarité pour les couches défavorisées de la population.
Lancée en 2002 et organisée jusqu’en 2007, la course auto moto avait, on le rappelle, observée une pause de 13 ans. Mais si elle avait repris en 2020, en pleine pandémie avec la victoire de la pilote Sandra Palud, elle a de nouveau été suspendue en raison des cas de covid enregistrés et de décès de pilotes moto et karting.
Cette année, les organisateurs ont déjà réussi à redémarrer les activités avec la première édition du grand prix de Dakar disputée les 18 et 19 Février en février dernier sur l’ancienne piste de l’aéroport Léopold Sédar Senghor et remportée par Fatoumata Bah.
LES CHOCS GUEDIAWAYE- CASA ET GF-CNEPS EN VEDETTE
La 21e journée de la Ligue 1 sénégalaise qui se joue ce week-end sera marquée par le duel des extrêmes qui mettra aux prises le leader Génération Foot au CNEPS de Thiès, lanterne rouge (14e, 10 pts).
La Ligue 1 s’ouvre ce week-end des 13 et 14 mai à la 21e journée. Actuel leader à égalité avec Diambars de Saly (38 points chacun), Génération Foot va tenter de conforter son fauteuil en engageant le duel des extrêmes qui l’opposera aux Thiéssois du CNEPS Excellence, lanterne rouge. A côté des chocs très prometteurs entre le Jaraaf et la Linguère ou encore entre Teungueth Fc et l’As Pikine, l’autre grande attraction se situera dans le duel au sommet entre Guédiawaye Fc et le Casa sport.
La 21e journée de la Ligue 1 sénégalaise qui se joue ce week-end sera marquée par le duel des extrêmes qui mettra aux prises le leader Génération Foot au CNEPS de Thiès, lanterne rouge (14e, 10 pts). A six journées de la fin du championnat, les Grenats vont encore chercher une victoire qui sera précieuse pour la consolidation de leur première place qui ne tient encore qu’à un fil. Une tâche qui ne sera pas simple devant la lanterne rouge. Des Thiéssois qui vont se battre avec leurs armes pour assurer à la fin de l’exercice sa survie dans l’élite.
Avec 38 points au compteur, le leader aura en même temps, les yeux rivés sur son dauphin, Diambars ( 2e, 38 pts). Ils espèreront un faux pas de ce dernier pour creuser l’écart au classement. Les Académiciens de Saly qui effectueront le déplacement chez les Huiliers de la Sonacos, sont avertis. Un résultat positif leur sera précieux car il leur permettrait de rester au contact et de relancer le suspense en tête de classement. Mais surtout de garder la distance sur ses suivants immédiats. Troisième du classement, Guédiawaye FC (35 points) accueille le Casa Sports (33 points). Un choc qui sera en vedette et qui promet entre deux équipes qui ne voudront rien lâcher au risque d’être décrochée par le duo de tête.
Revenu d’une défaite qui le maintient à la 8e place (26 points), Teungueth FC va, de son côté, tenter de se relancer en recevant l'AS Pikine qui occupe la 6e place avec 27 points. Dans la lutte pour le maintien, le Stade de Mbour (11e, 21 pts) aura à cœur de se dégager de la zone de relégation en accueillant au stade Caroline Faye, l’équipe de Dakar Sacré-Cœur (9e, 26 pts). Au bas du tableau, la Linguère de Saint- Louis,en position de relégable (13e,17 pts), a un peu relevé la tête lors de la précédente journée. Pour préserver au mieux leurs chances de maintien, les Saint-Louisiens ont un impératif de victoire. Ce qui ne sera pas aisé devant une équipe du Jaraaf (7e avec 26 points) qui, après le réaménagement de son staff, semble reprendre le sens de la marche après sa victoire obtenue en déplacement lors de la précédente journée.
L'AS Douane, actuellement premier non relégable (12e, 19 points), engagera également, à 6 journées de la fin du championnat, la lutte pour le maintien. Les Gabelous accueilleront sur leur pelouse du Stade de Parcelles assainies, l’équipe de l’Us Gorée (6e, 27 pts).
«MES JOUEURS SONT SUPER MOTIVES ET TRES CONCENTRES»
Contraint de se passer de Pape Amadou Diallo et Lamine Camara, les deux nouveaux joueurs du FC Metz, le sélectionneur Malick Daf a dégagé son groupe de performance en vue de la Coupe du monde U20 qui se déroule du 20 mai au 11 juin en Argentine.
Après la réception du drapeau national, l’équipe du Sénégal U20 s’est envolée le jeudi 11 mai pour la Coupe du monde de la catégorie qui se déroulera du 20 mai au 11 juin prochain en Argentine. Contraint de se passer des joueurs messins, le sélectionneur national Malick Daff compte sur son collectif et des joueurs « interchangeables ». Mais un groupe motivé et concentré pour engager la compétition mondiale.
Contraint de se passer de Pape Amadou Diallo et Lamine Camara, les deux nouveaux joueurs du FC Metz, le sélectionneur Malick Daf a dégagé son groupe de performance en vue de la Coupe du monde U20 qui se déroule du 20 mai au 11 juin en Argentine.
Le technicien sénégalais, qui a maintenu une liste de 21 joueurs, a déjà pallié les absences de ces piliers avec un groupe de joueurs «interchangeables ». «Il y a le refus sur la libération des joueurs, mais on peut pallier leur absence avec des joueurs qui sont là. On a un bon groupe avec des joueurs interchangeables car les joueurs se valent. Des joueurs qui ont joué le tournoi de l’Ufoa et qui étaient à la CAN U20. A chaque fois qu’ils rentraient, ils apportaient le plus que l’on attendait. C’est cela le football. Le malheur des uns fait le bonheur des autres et ceux-là ont la chance de montrer au monde, à l’Afrique et aux Sénégalais qu’ils méritent largement leur place et d’être dans cette équipe » a-t-il confié au micro de la RFM.
Le sélectionneur des Lionceaux a fait savoir que son groupe vit bien. « Nous venons de jouer un match amical avec Génération Foot, on a gagné 3 à 0. Notre dernier match avant de rallier l’Argentine nous sommes dans les derniers réglages et l’équipe se porte bien. Il y a une bonne ambiance et les joueurs sont super motivés et très concentrée », rassure-t-il.
Pour la compétition mondiale, Malick Daf compte se concentrer sur la phase de poule « Il faut faire focus sur la phase de poule. C’est le plus important pour ensuite préparer les matchs à éliminations directes et de la gagner les uns après les autres. Il ne faut pas brûler les étapes. Nous sommes dans une phase de poules très équilibrée où toutes les équipes se valent. Il faudra concentrée sur cette phase et ensuite préparer les huitièmes de finale. On a notre place là-bas », indique-t-il.
Champion d'Afrique des nations dans cette catégorie des moins de 20 ans, le Sénégal loge dans le groupe C avec Israël, la Colombie et le Japon. Les Lionceaux feront leurs débuts dans cette compétition contre les juniors japonais le 21 mai prochain.
LE GRAND DEFI DES LIONCEAUX
Can u17-demi-finales : Sénégal- Burkina Faso ce dimanche ( 16h) - Le Sénégal fera face ce dimanche 14 mai au Burkina Faso en demi-finale de la CAN U17 qui se déroule en Algérie.
Le Sénégal fera face ce dimanche 14 mai au Burkina Faso en demi-finale de la CAN U17 qui se déroule en Algérie. Le ticket de la Coupe du monde en poche, les Lionceaux tenteront de s’ouvrir le chemin de la finale mais surtout de marcher sur le pas des sélections U 20 et locale qui ont décroché cette saison le premier titre de leur histoire.
Après avoir survolé la phase de groupes et terminé par une mémorable démonstration contre l’Afrique du Sud (5-0) en quarts de finale, l’équipe du Sénégal s’est offerte un derby ouestafricain lors de la demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations des moins de 17 ans qui se joue ce week end. Le Sénégal affrontera ce dimanche 14 mai au Stade Chahid Hamlaoui de Constantine, le Burkina Faso. L’équipe du Burkina Faso a décroché sa qualification en écartant le Nigeria sur le score (2-1).
Les cadets de Serigne Saliou Dia auront une petite revanche à prendre contre leurs adversaires burkinabés. Durant la phase de préparation, ils se sont affrontés au mini tournoi des nations et les jeunes Etalons s’étaient imposés. Après avoir empoché leur ticket pour le Mondial de la catégorie, les Lionceaux auront le défi de se hisser en finale. Mais aussi de marcher sur les pas de leurs aînés des sélections locales et U20. Ce, en parachevant cette année leur parcours par un premier trophée continental. Contrairement aux Sénégalais, le Burkina a déjà remporté l’épreuve en 2011 et finaliste en 1999 et 2001.
LES DAARAS GARDENT LE CAP
Les écoles coraniques appelées «daaras» sont légions dans Dakar et sa banlieue. Face à des difficultés récurrentes, surtout celles d’ordre financier, la mendicité reste l’unique source de revenus.
Les écoles coraniques appelées «daaras» sont légions dans Dakar et sa banlieue. Face à des difficultés récurrentes, surtout celles d’ordre financier, la mendicité reste l’unique source de revenus. Beaucoup d’entre elles sont ainsi sous la menace de fermeture, en raison des charges qui sont insupportables pour les oustaz (maîtres coraniques), de l’hébergement des talibés, de la charge locative, entre autres. Or, ces maîtres de daaras font du bénévolat ; ils enseignent sans salaire. A l’inverse, les écoles qui ont des internats, appelées «daaras modernes», résistent à la crise. Immersion dans ces deux types d’enseignement d’un même système, aux mêmes vocations, mais aux méthodes et réalités différentes.
QUAND LA MENDICITE DEVIENT LE MOYEN DE SUBSISTANCE DU DAARA TRADITIONNEL !
C’est un bâtiment inachevé qui abrite le «daara» de Oustaz Mansour Touré. La nouvelle maison étant en chantier, son propriétaire a autorisé Oustaz Mansour Touré et ses talibés à l’occuper gratuitement. Il est situé sur l’axe qui relie Keur Massar et Sangalkham. Ici, les talibés s’asseyent sur des nattes pour apprendre. A notre arrivée, le lieu était totalement vide. A part les enfants du maître coranique qui étaient dans la cour, en train de jouer, pas l’ombre d’un seul talibé.
Tous les matins, à partir de 6 h 30 minutes, les «almoudos» (les talibés) doivent aller demander de l’aumône pour subvenir aux besoins de la famille. Ce spectacle est quotidien. Les enfants en apprentissage au niveau de ce daara traditionnel ont des liens de parenté avec Oustaz Mansour Touré. «J’ai une grande responsabilité dans l’éducation de ces talibés. Il faut qu’ils réussissent. Leurs parents ont confiance en moi. C’est pourquoi, ils m’ont confié leurs enfants. En clair, je n’ai pas le droit de décevoir», confie le Serigne daara. C’est en 2016 que cet ancien commerçant, reconverti en Serigne daara, a ouvert son école coranique à Diamaguène-Sicap Mbao. Il garde toujours les souvenirs de cette première expérience douloureuse. Pourtant, il n’a pas fait faillite dans le commerce, avant de se lancer dans l’éducation islamique des enfants.
Pour l’enseignant arabe, le défi à relever était plus important que les obstacles qui se dressaient devant lui. La cantine qu’il tenait au marché de Sicap Mbao était remplie de marchandises, avant son départ. Ses activités de commerçant marchaient. Mais, pour Mansour, il est plus utile à la communauté en servant dans les écoles coraniques, comme oustaz, que d’exercer le métier de commerçant. «Quand j’ai ouvert pour la première fois l’école à Sicap Mbao. Je suis resté deux mois durant sans avoir un seul talibé, alors que je devais payer le loyer. Mais, mon mental d’ancien élève de daara m’a beaucoup aidé à endurer les souffrances et à avoir la patience», a révélé M. Touré. Ayant foi en Dieu, son bonheur, il l’a retrouvé en enseignant. «Je prends énormément plaisir à écouter les enfants réciter les versets du Coran. J’éprouve beaucoup de satisfaction pour le travail accompli. La formation que j’ai eue dans les daaras, m’a permis, même quand je ne trouve pas de quoi mettre sous les dents, d’être stoïque. Et je ne me lamente pas, comme le font certains. Notre métier est un sacerdoce. Nous espérons que le Bon Dieu nous réserve une très grande récompense dans l’au-delà».
Selon lui, tout est gratuit, assurer la nourriture à tous ces apprenants, au nombre de 18 talibés, leur payer les ordonnances s’ils tombent malades, ce n’est pas facile. Leur principale source de revenus, c’est la mendicité. «De temps en temps, je fais le maraboutage (les pratiques mystiques). Moi, c’est depuis que j’exerçais le commerce que les gens passaient me voir pour les pratiques mystiques.»
HISTORIQUE DU DAARA TRADITIONNEL
Le «daara» est une école coranique traditionnelle où les gens viennent apprendre la lecture et la mémorisation du Saint Coran. Les plus persévérants vont explorer d’autres domaines du savoir plus approfondis : l’étude de la Charia, le Tawhid (la connaissance de Dieu), le Fiq’ (la Jurisprudence islamique), le Sira (l’histoire), le Nahou (Grammaire), etc. Auparavant, les lieux d’implantation des daaras, c’était dans les villages. Les talibés cultivaient pour subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La crise qui sévit dans le monde rural a obligé les maîtres coraniques à quitter les campagnes pour les villes. Un nouveau phénomène d’exode rural dans un contexte de crise. Ce mouvement profite aux maîtres coraniques ainsi qu’aux talibés qui ne vont pas rencontrer beaucoup de problèmes pour leur réinsertion dans la vie socio-professionnelle. Les villages n’offrant aucune perspective pour ces enfants qui doivent apprendre un métier ou exercer dans le petit commerce.
Les débouchés ne sont pas une préoccupation pour les pensionnaires de daaras. Beaucoup d’entre eux trouvent toujours un boulot dans le secteur informel. C’est pourquoi, ces talibés qui sortent des daaras traditionnels ne sont pas affectés par le chômage. Leur vocation, ce n’est pas de devenir des fonctionnaires. Donc, ils n’attendent pas de l’Etat un emploi. «Il n’y a plus de champs dans mon village… Si je restais au village, nous n’aurions pas de surfaces à cultiver. Nous allons survivre avec quel moyen ? Pis, en campagne on ne peut pas aller demander de l’aumône, comme on le fait dans les villes. Les populations ne sont pas mieux loties que les talibés.
En ville, les enfants peuvent trouver une petite baguette de pain, un peu de riz et de l’argent», a fait remarquer Oustaz Touré. Ses talibés viennent de la même contrée que lui, précisément le Saloum. Son souhait le plus ardant, c’est «acquérir un terrain où je vais construire une école coranique, pour en faire un internat. Allah, Le Tout Puissant peut nous aider à réaliser mes vœux», a-t-il indiqué. Les enseignements dispensés ne sont pas contrôlés. Le quantum horaire n’est pas exigé dans les daaras. Il n’y a pas de programme établi à finir. Les talibés n’avancent qu’en fonction de leurs performances. Assimiler la leçon est la condition pour entamer une autre sourate. «A 5h du matin, tout le monde est debout. Les enfants commencent à travailler, jusqu’ à 6h 30mn. Je les libère à cette heure pour qu’ils aillent mendier. Ils doivent revenir impérativement au daara, à 10h, pour la deuxième séance de travail, plus longue, qui dure 3 tours d’horloge. Les retards ne sont pas tolérés, ils sont sanctionnés. Tous les contrevenants au règlement intérieur doivent rattraper le temps perdu, à la fin du cours. A 14h, ils arrêtent le cours pour faire la prière. Et ne reprennent l’apprentissage qu’à 15h 30mn, jusqu’à 17h», soulgne-t-il.
Mansour Touré a laissé entendre par suite que dans son daara, «il n’y a pas de châtiment corporel». Le bâton qu’il tient, dans sa main, c’est pour faire peur aux talibés, afin qu’ils travaillent bien, et dissuader les plus récalcitrants de perturber le climat de travail. «La discipline est fondamentale dans une école coranique. Car, l’éducation que l’on donne ici est religieuse. Les gens formés dans les daaras doivent être des exemples.» Le nouveau bâtiment ne bénéficie pas d’installation électrique. Le soir, les conditions d’apprentissage sont difficiles. «On se sert de mon téléphone portable ou des lampes que l’on recharge chez les voisins pour l’éclairage de la salle. Les cours ne durent que 1h 30mn», a relevé M. Touré.
«ALI IMRAN», «GAMAL 2», «ABABACAR SYLLA» : A chaque daara ses réalités et problèmes
Dans l’école Gamal 2 de Niacoulrab, près du terrain de football, Oustaz Seck, l’unique enseignant assure les cours dans les deux classes. Il gère un effectif de 110 élèves. Il a été recruté par l’Association pour la promotion de la culture islamique au Sénégal. Les cours sont dispensés en langue arabe. Les enfants qui fréquentent cette école sont âgés entre 4 et 16 ans. Les frais d’inscription sont de 5000 FCFA. A la fin de chaque mois, les parents doivent payer 1500 FCFA pour leur enfant. C’est avec cet argent que l’enseignant règle ses problèmes. L’école ne bénéficie d’aucun soutien financier. Oustaz Seck, est titulaire d’un Baccalauréat Arabe et dispose d’une Autorisation d’enseigner délivrée par l’Inspection d’académie de Dakar. M. Seck n’est pas seul dans cette situation. «L’Association ne dispose pas de moyens financiers pour nous assurer un salaire. J’ai passé l’examen du CEAP. Si je réussis, je peux déposer une demande pour être recruté au niveau de la Fonction publique, pour enseigner dans les écoles. C’est mon unique espoir», a révélé M. Seck.
Certains élèves abandonnent l’école en pleine année scolaire, parce que les parents ne peuvent plus honorer leurs engagements. Dix enseignants sont passés dans cette école, avant lui. «Ils ont tous démissionné, les conditions étaient difficiles. Mais, moi, je ne vais jamais capituler. Sauf si je trouve quelque chose de meilleur», a déclaré le maître d’arabe Seck. Pourtant, ceux qui étudient jusqu’à l’obtention du Baccalauréat peuvent intégrer l’université, a laissé entendre Oustaz Seck. Le fondateur de l’école Gamal Abdou Nancir est un Saoudien. Il est rentré en Arabie Saoudite. Ce sont des Sénégalais qui assurent le fonctionnement de l’association. Le cursus est sanctionné par des diplômes, de l’élémentaire jusqu’au secondaire. Au daara Ababacar Sylla, en l’absence du propriétaire, Ibrahima Sylla précise que l’établissement compte 40 talibés. «Nous partageons ce logement avec eux. La promiscuité est un sérieux problème». La villa qu’ils occupent est à quelques mètres de la grande mosquée de Niacoulrab.
Selon le responsable, Ibrahima Sylla, tous ces talibés ont un petit matelas. Ils mangent gratuitement. «Il doivent payer 20.000 FCFA à la fin du mois. Mais, parmi eux, ils y en a qui ont des arriérés. On ne peut pas les expulser du daara. Ils viennent de loin et leurs parents, en toute sincérité, n’ont pas d’argent», a souligné Ibrahima. Ici, en dehors de l’internat, «nous accueillons d’autres personnes. Nous les initions à la lecture du Coran. Sans réclamer le plus petit sou», a ajouté M. Sylla. «Si l’Etat décide de nous apporter son soutien, nous sommes preneurs. Mais, on n’en fait pas un préalable. Car, les gens sont nombreux à solliciter les autorités. Elles agissent en fonction des priorités», déclare-til. Les problèmes de ce daara, c’est la cherté du loyer, la restauration et les factures à payer
DAARAS MODERNES ET/OU INTERNATS : Que de «gymnastiques» pour ne pas disparaître !
Contrairement aux écoles coraniques traditionnelles, dans les internats ou daaras modernes, les conditions sont relativement meilleures. Mais, l’accès à ces écoles nécessite des moyens financiers importants. «Il faut avoir de l’argent car les études coûtent cher. On assiste à une privatisation tout azimut du système éducatif», déplore un habitant du quartier. Oustaz Alioune Sall, prêcheur à Sud Fm et tenant un internat dans la zone, précise : «nous accueillons des cas sociaux dans cet établissement. S’il faut avoir des moyens financiers pour accéder à l’éducation, cela est contraire aux principes de l’Islam. L’entraide, mieux la solidarité est une recommandation divine. Le bien matériel nous intéresse, certes. Mais nous espérons, à travers nos actions aussi, une récompense divine dans l’au-delà. C’est ça la vocation des daaras. Nous ne bénéficions pas de subvention de l’Etat. La situation n’est pas si reluisante»
Donc, les démunis ont leur place au daara «Ali Imran» de Oustaz Sall. Selon son Directeur général, les frais de scolarité n’arrivent pas à couvrir toutes les dépenses, alors que les charges sont énormes. Environ, 300 personnes y sont logées et nourries, sans compter les salaires des employés à payer tous les mois. L’établissement compte 25 salariés.
L’ETAT N’EXERCE AUCUN CONTROLE SUR LE CONTENU DES PROGRAMMES
En ce qui concerne l’enseignement dans ces daaras «Ali Imran», au nombre de sept implantés sur le territoire national (à Mboro, SaintLouis, Kaolack, entre autres), il est assuré par des enseignants de qualité. Le système d’éducation est basé sur un modèle sénégalais. «Il est organisé en trois étapes : apprentissage de l’alphabet, la syllabisation et la lecture du Coran», a affirmé le Directeur général du «Daara Ali Imran», Oustaz Alioune Sall. L’Etat n’exerce aucun contrôle sur le contenu des programmes. Toutefois, il existe une Ligue des Daara, qui regroupe plusieurs associations au plan national. Elle veille au bon fonctionnement des enseignements-apprentissages dans ces écoles coraniques modernes, contrôle et sanctionne, au besoin, tous les manquements aux règles. L’organisation des daaras délivre des diplômes. La mendicité, selon Alioune Sall, «c’est un fait qu’on ne peut condamner. Car, les talibés sont dépourvus de moyens financiers. Les écoles coraniques traditionnelles ne bénéficient pas d’aide encore moins de subvention de l’Etat.» Interpellé sur les rafles des talibés, Oustaz Sall soutient que des propositions ont été faites aux autorités. Pour éviter de pareils incidents regrettables, l’Etat doit s’informer sur la capacité d’accueil des daaras. Cela permettra de régler définitivement le problème des enfants qui trainent dans la rue. «Les talibés ne sont pas des délinquants qu’on doit embarquer dans les fourgonnettes de la Police ou dans des voitures de Gendarmerie» déclare-t-il. Avant de soutenir : «les daaras modernes sont des internats. Dans ces institutions reconnues par le ministère de l’Education nationale, les enfants ne mendient pas».
L’école coranique Ali Imran, sise au quartier Darou Thioube sur la route des Niayes, est fondée par Oustaz Alioune Sall, le Directeur général, par ailleurs animateur d’émissions religieuses sur la première radio privée du Sénégal (Sud Fm). A l’entrée une affiche, apposée sur le mur, indique les résultats des examens du CFEE et de l’Entrée en 6ème 2021 2022. Les taux de réussite enregistrés sont respectivement de 86% et 95%. Dès qu’on franchit le portail, des voix fusent. Les trois bâtiments sont occupés par les talibés qui récitent des versets du Coran. A droite, les salles de classe, l’école franco-arabe. Son fonctionnement est différent de celui du daara. L’école est dirigée par un directeur. Il est recruté par le propriétaire, Oustaz Sall. A gauche, on a la grande mosquée où les habitants du quartier viennent prier. Les contrôles sont stricts. Les élèves ne sont pas autorisés à quitter l’enceinte de l’établissement n’importe comment. Lieu d’éducation et d’apprentissage, la rigueur est de mise. Certains talibés, en six ans voire sept ans, mémorisent le Coran.
LE F24 GAGNE LE PARI DE LA MOBILISATION ET AVERTIT MACKY
Le Mouvement des forces vives du Sénégal (F24) constitué d’une centaine d’organisations, dont des partis politiques et des organisations de la société civile était en démonstration de force hier, à la Place de la nation.
La plateforme de l’opposition dénommée « F24 », a organisé hier, vendredi 12 mai 2023, à Dakar, un grand rassemblement contre une troisième candidature de Macky Sall. Plusieurs leaders de partis et de mouvements politiques et des membres de la société civile, ont répondu présent à cette manifestation pacifique. Ils ont tous averti le président Macky Sall des conséquences qui peuvent découler de sa volonté de briguer une troisième candidature. Ils ont aussi mis en garde le chef de l’Etat contre toute tentative d’écarter des adversaires politiques pour l’élection présidentielle de 2024.
Le Mouvement des forces vives du Sénégal (F24) constitué d’une centaine d’organisations, dont des partis politiques et des organisations de la société civile était en démonstration de force hier, à la Place de la nation. Une foule immense était venue répondre à l’appel du dudit mouvement, créé pour se dresser contre une troisième candidature du Président Macky Sall. Il a été dénoncé entre autres, des arrestations abusives d’opposants politiques, de journalistes et d’activistes par l’actuel régime. Les membres du F24 ont aussi demandé au chef de l’Etat, Macky Sall, de renoncer à sa «volonté manifeste» de vouloir écarter des opposants politiques en prélude à la présidentielle prochaine, prévue en février 2024.
Prenant la parole, Déthié Fall a invité le président Macky Sall à préparer son départ. Pour le leader du Prp, « Macky Sall ne peut empêcher personne à se présenter à la présidentielle de 2024 ». « Macky Sall ne peut empêcher personne à être candidat. Celui qui ne participera pas, c’est bien lui », a-t-il déclaré. Embouchant la même trompette, Malick Gackou a affirmé que Macky sait que c’est fini pour lui. Le président du Grand parti qui a apporté son soutien à l’opposant Ousmane Sonko, a déclaré qu’il ne participera pas à aucune activité qui vise à humilier ou à bloquer le leader de Pastef-Les Patriotes, ni à un « dialogue deal ». L’ancienne Première ministre Aminata Touré, quant à elle, considère que « Macky Sall « entretient des voleurs et pille les terres ».
L’ancien membre de Bby demande à la jeunesse d’être prête pour faire face à une troisième candidature anticonstitutionnelle de Macky Sall. El Malick Ndiaye de Pastef a fustigé pour sa part les arrestations abusives et injustifiées dont sont surtout victimes ses frères de parti. Le secrétaire national à la communication du parti Pastef a aussi alerté sur les conséquences qui pourraient découler de la volonté du pouvoir à écarter des opposants politiques de la course présidentielle.
KHALIFA SALL ET PAPE DJIBRIL FALL HUES
Si des leaders du F24, en prenant la parole, ont été acclamés par la foule, il n’a pas été ainsi pour Khalifa Ababacar Sall et Pape Djibril Fall. Le président de Taxawu Sénégal et celui de Les serviteurs ont été hués par la foule qui n’a pas voulu les écouter. Il a fallu l’intervention des autres leaders pour que la foule tempère. Pape Djibril, ce n’est pas la première fois qu’il est victime de la situation. Pour l’ancien maire de Dakar, la situation actuelle au sein de la coalition Yewi Askan wi serait à l’origine de son sort. Les quelques manifestants « furieux » que nous avons interrogés ont dit soupçonner le président de Taxawu Sénégal d’être en connivence avec le président Macky Sall. Comme preuve, ils ont évoqué son accord de participer au « dialogue de Macky Sall », mais aussi les dernières sorties « virulentes » de Barthélémy Diaz à l’encontre d’Ousmane Sonko
Cinquante (50) personnes ont été placées sous bracelets électroniques depuis le début de mise en œuvre du projet. Dix (10) ont déjà purgé leur peine et les bracelets enlevés. L’estimation a été faite hier, vendredi 12 mai 2023, par le chef de l’unité de surveillance, lieutenant Moussa Dièye. Une rencontre de sensibilisation des journalistes sur la mesure a été par la direction des affaires criminelles et des grâces.
Cinquante (50) personnes ont déjà été placées sous surveillance par bracelets électroniques et dix (10) parmi elles n’en portent plus parce qu’ayant épuisé la sanction prévue par la justice. L’annonce a été faite hier, vendredi 12 mai, par le chef d’unité de surveillance du centre de suivi du port du bracelet électronique, lieutenant Moussa Dieye. Il informe par ailleurs que d’autres poses et déposes sont prévues dans les jours à venir. Lors de cette rencontre avec les journalistes, les autorités judicaires à la tête desquelles le Garde des sceaux, ministre de la justice, Ismaïla Madior Fall ont estimé que, « le port du bracelet électronique ne peut être envisagé que lorsqu’il est sollicité ou accepté par l’inculpé ou le condamné ».
Relativement à la question, le directeur adjoint des affaires criminelles et des grâces et coordonnateur du centre de surveillance électronique, Alassane Ndiaye, a expliqué les conditions dans lesquelles il est prévu le port du bracelet électronique. Selon lui, « il est possible que le juge d’instruction décide du placement sous bracelet électronique d’abord avec la personne concernée ». Les exclus sont les personnes poursuivies ou condamnées pour détournement de deniers publics ou délits douaniers qui sont tenues à un cautionnement ou un remboursement préalable.
Alassane Ndiaye rappelle que les intervenants dans le système sont le Procureur de la République, le Juge d’Instruction, le juge de l’application des peines, les agents de suivi en milieu ouvert et les unités de police et de Gendarmerie. Le placement sous bracelet électronique est décidé aussi pour les personnes âgées et les malades. En cas d’observation des décisions de la justice, le porteur du bracelet électronique encourt une peine d’emprisonnement de 6 mois au moins. Les personnes condamnées pour détournement de deniers publics ou délits douaniers sont tenus d’un dédommagement.
Selon le chef de l’unité de surveillance, lieutenant Moussa Dieye, « le bracelet électronique ne permet pas d’enregistrer ou de filmer son détenteur ». Les autorités judicaires trouvent aussi que le bracelet électronique n’est pas difficile à porter et aucune récrimination sur le poids ne leur a été faite. Le poids du bracelet est de 180 g. Différentes tailles existent. Selon l’entreprise responsable de la conception, « le choix est du modèle motivé par des choix sécuritaires ». Il est imperméable et résiste à l’eau.