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22 juin 2025
LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS MAINTIENNENT LA PRESSION
Les syndicats d’enseignants maintiennent la pression sur le gouvernement pour la satisfaction de leurs revendications. Ils dénoncent également la non-convocation du Comité de suivi des accords.
Les syndicats d’enseignants maintiennent la pression sur le gouvernement pour la satisfaction de leurs revendications. Ils dénoncent également la non-convocation du Comité de suivi des accords.
A quelques encablures de la fin de l’année, des syndicats d’enseignants réclament la convocation du Comité de suivi des accords qui tarde à avoir lieu, selon eux. D’ailleurs, le Saemss et le Cusems ont lancé un nouveau plan d’action dans la semaine en décrétant un débrayage et une grève totale les mercredi 10 et jeudi 11 mai. Ce, pour pousser le gouvernement à convoquer « immédiatement » ce Comité de suivi des accords et exiger « l’apurement passif des accords ». Qui plus est, d’autres syndicats d’enseignants ont également rappelé leurs différentes revendications même s’ils ne décrètent pas un mot d’ordre de grève.
Dans un communiqué rendu public, « les syndicats (SELS, UDEN, SNELAS/FC et le SIENS) se disent déterminés à mener la lutte pour la satisfaction des revendications qui ont pour nom : la révision du statut des décisionnaires avec l’abrogation de la lettre circulaire 9 de 1967 ; la révision des décrets 2006-392 et 74-347; le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans optionnel ; l’harmonisation des cotisations sociales en particulier et l’uniformisation des systèmes de retraite en général) ; la création de nouvelles indemnités pour les directeurs des cases des tout-petits ; les conseillers pédagogiques en arabe; les classes spéciales des EFA ; les agents occupant des postes diligents au niveau central et déconcentré ».
Ces syndicats d’enseignants exigent la « restitution des ponctions portant sur des journées travaillées »; « la poursuite du processus de reversement des MEPS dans le corps des PCEM-EPS » ; « la sortie immédiate et sans délai des résultats pour les enseignants du recrutement spécial des 5000 enseignants et la formation de ceux du moyen secondaire »; « la mise en position de stage de l’ensemble des chargés de cours selon les modalités adéquates à leur statut »; « la fin des lenteurs administratives ».
Ils réclament également, entre autres, « l’introduction de la langue arabe à partir de la classe de 6ième » ; « la mise à disposition en quantité suffisante de manuels scolaires (français et arabe) » ; « l’évaluation des programmes de résorptions des abris provisoires » ; « la diligence dans l’octroi des crédits DMC avec une communication plus harmonisée des différentes banques, plus fluide et accessible aux bénéficiaires ». Pour rappel, le Comité de suivi des accords avait été mis en place lors du protocole d’accord du 26 février 2022 entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants.
HOMMAGES POUR LES 50 ANS DE LA MORT D’OMAR BLONDIN DIOP
Récital de Coran sous un manguier dans la cour de la maison familiale en mémoire d’Omar Blondin Diop. Pour Dialo Diop, l’un de ses frères, ses idées, ses réflexions politiques restent plus que jamais d’actualité.
Au Sénégal, des cérémonies sont organisées depuis jeudi 11 mai et jusqu’à samedi, 50 ans après la mort d’Omar Blondin Diop. Cet intellectuel révolutionnaire, panafricaniste et figure du mouvement post soixante-huitard, est mort en détention le 11 mai 1973 sur l’île de Gorée, sous le régime de l’ancien président Léopold Sédar Senghor. Officiellement, c’était un suicide. Mais 50 ans après, la famille et les proches d’Omar Blondin Diop demandent une réouverture du dossier, et transmettent son héritage.
Récital de Coran sous un manguier dans la cour de la maison familiale en mémoire d’Omar Blondin Diop. Pour Dialo Diop, l’un de ses frères, ses idées, ses réflexions politiques restent plus que jamais d’actualité.
« Le problème du néocolonialisme, sur le fait que les sociétés impérialistes colonialistes esclavagistes étaient elles-mêmes des sociétés aliénées, des sociétés à transformer exactement comme l’Afrique… On a l’impression qu’il parle du monde d’aujourd’hui », explique-t-il.
« Omar avait un formidable appétit pour la vie »
C’est au cimetière de Soumbédioune, face à la mer, qu’Omar Blondin Diop a été enterré après son décès en cellule dans la prison de Gorée, à l’âge de 26 ans. Alioune Sall, son ami et compagnon de route, est surnommé Paloma, son « nom de guerre ». Il se souvient de l’annonce de la mort de son camarade le 11 mai 1973. « J’étais en prison, j’avais été transféré de Gorée au camp pénal », se rappelle-t-il.
Il n’a jamais cru à la thèse du suicide. « Je connais Omar, je sais qu’il avait un formidable appétit pour la vie, une combativité, une résistance », explique Alioune Sall. « Mais je crois que les idées qu’il incarnait faisaient peur, parce que c’étaient des idées de rupture, dans un contexte où le dirigeant sénégalais a pensé qu’au fond, c’est le passé des autres qui devait servir d’avenir au Sénégal. »
Le « Che Guevara africain »
Né à Niamey, brillant étudiant du lycée Louis Le Grand puis de Normale Supérieure en France, Omar Blondin Diop est passé entre autres par la Syrie, l’Algérie, avant de s’installer Mali. C’est là qu’il a été arrêté en 1971 puis extradé à Dakar.
Aguibou Diarra H. a fait le voyage depuis Bamako pour participer aux cérémonies. Il raconte : « C’était le temps de la révolution. La Garde rouge en Chine, Mai-68 en France, les Tupamaros, le Black Panther… Nous étions en contact avec tous ces mouvements. Oumar, c’est le “Che Guevara africain”. »
Un nouvel écho pour une figure restée méconnue
Cinquante ans plus tard, la figure d’Omar Blondin Diop reste méconnue au Sénégal comme dans la sous-région, mais trouve un nouvel écho, estime l’historien Florian Bobin qui travaille sur une biographie de l’intellectuel et militant.
« Depuis une dizaine d’années, c’est une mémoire qui ressurgit régulièrement dans le champ militant et artistique sénégalais. Mais au-delà de ça, il y a aussi un travail de diffusion à faire et puis [il faut] lever le tabou et rouvrir le dossier sur sa mort. »
La famille et les proches se basent sur un fait nouveau : le témoignage, dans un documentaire, de Moustapha Touré, doyen des juges d’instruction à l’époque – aujourd’hui décédé –, qui remet en cause la thèse du suicide. 50 ans après, pour Dialo Diop et ses proches, le combat continue : « C’est un mur qu’on finira par faire tomber. C’est une question de temps. »
KANDIALOUK OU BENGHAZY, EPICENTRE DE VIOLENTS AFFRONTEMENTS ENTRE MILITAIRES ET BANDES REBELLES
Aux velléités des bandes rebelles de persister dans le trafic illicite de bois et le trafic de drogues, l’armée répond par des opérations de ratissage enclenchées ces derniers jours dans la zone de Djibidione.
Face à la persistance des bandes rebelles dans leur économie de guerre marquée par le trafic illicite de bois et le trafic de drogue, l’armée passe à la traque des éléments rebelles et déclenche des opérations de ratissage pour nettoyer la zone. Des accrochages sont notés depuis quelques jours dans la zone de Djibidione au Nord Sindian autour du village de Kandialouk (appelé Benghazy par sa position isolée et incontrôlée), épicentre de violents affrontements entre l’armée et les bandes rebelles.
Aux velléités des bandes rebelles de persister dans le trafic illicite de bois et le trafic de drogues, l’armée répond par des opérations de ratissage enclenchées ces derniers jours dans la zone de Djibidione. Kandialouk dans la commune de Djibidione reste l’épicentre de ces combats entre militaires et éléments rebelles qui se livrent à des échanges de tirs depuis quelques jours. L’armée déterminée à éradiquer ce fléau relatif à l’économie de guerre, les bandes rebelles persistent dans leurs activités. Conséquence : c’est une situation tendue qui règne depuis quelques jours dans la zone. Il y a une dizaine de jours, face aux agissements signalés d’éléments rebelles, l’armée a déployé des hommes sur place pour stopper ces velléités. Les éléments rebelles loin d’abdiquer tentent de se frayer un passage pour poursuivre leurs activités illicites dans la zone nettoyée, il y a quelques mois déjà. D’ailleurs, les dernières opérations de ratissage dans la zone avaient permis de démanteler les bases rebelles de Salif Sadio et celles affiliées à un autre chef rebelle César Atoute Badiate. Un cordon sécuritaire avait été installé par l’armée le long de la frontière gambienne pour jouer la police dans ces zones.
Aucun bilan n’est disponible pour l’heure, relativement aux accrochages de ces derniers jours, mais certaines sources parlent de blessés enregistrés au cours de ces affrontements. Une situation qui n’a pas affecté pour autant le système éducatif de la zone où les enseignements se déroulent normalement dans la zone. Entre les velléités des bandes armées de persister dans les activités illicites et la détermination de l’armée d’éradiquer complètement ces fléaux, militaires et éléments rebelles se livrent souvent à des accrochages qui fragilisent le processus de paix. Aujourd’hui, cette recrudescence de la violence inquiète surtout au moment où des factions rebelles comme celles de Diakaye se préparent au dépôt des armes à Mongone où la cérémonie officielle est prévue ce 13 mai 2023. Un processus qui survient après plusieurs mois de négociations.
«L’ETAT DE LA DEMOCRATIE AU SENEGAL NE POSE PAS DE PROBLEME FONDAMENTAL»
Alors que la société civile et les acteurs politiques dressent un sombre tableau de la démocratie et de la situation du respect des droits humains et des libertés, Ismaïla Madior Fall, trouve qu’en l’Etat actuel, le Sénégal a de quoi se réjouir
Contrairement à ceux qui avancent que la démocratie sénégalaise à fait un bond en arrière, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, trouve que la situation actuelle est reluisante et force le respect. Au sortir de l’audition du Sénégal hier, jeudi 11 mai 2023, en visioconférence, par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, il a estimé que les preuves qui attestent de la bonne marche de la démocratie sénégalaise ont été produites ; ce qui a ravi la présidence de ladite commission.
Alors que la société civile et les acteurs politiques dressent un sombre tableau de la démocratie et de la situation du respect des droits humains et des libertés, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, trouve qu’en l’Etat actuel, le Sénégal a de quoi se réjouir. Cette réjouissance est, dit-il, « motivée par un respect des règles démocratiques qui a valu au Sénégal des félicitations de la présidence de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples». Mieux, poursuit-il, «L’Etat de la démocratie au Sénégal ne pose pas de problème fondamental».
Selon le Garde des Sceaux, à travers la Direction des droits humains de son ministère, le Sénégal a montré à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, «qu’il est un pays démocratique qui respecte les standards y afférents». D’ailleurs, pour Ismaïla Madior Fall, le Sénégal peut se targuer d’être un Etat démocratique car, «il ya un pluralisme politique qui ne souffre d’aucun problème». Ce qui justifie la place importante qu’occupe la démocratie dans le pays, c’est aussi, à son avis, «les libertés fondamentales qui sont consacrées par la Constitution, comme la liberté d’association, de manifestations, de réunions».
Avec des élections organisées en continue, la démocratie sénégalaise ne saurait être remise en question, trouve le Garde des Sceaux qui se félicite ainsi, qu’il n’y ait jamais eu rupture démocratique par des coups d’Etat. «Le Sénégal est caractérisé par sa stabilité politique, en témoignent les deux alternances». La séparation des pouvoirs est garantie, avec comme incidence, «une indépendance de la justice», note-t-il.
A la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, «le Sénégal a aussi montré qu’il fait des efforts pour respecter les droits plus spécifiques notamment ceux des handicapés (personnes), pour enrayer toutes les discriminations à l’endroit des femmes», dit-il. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples est issue de la Charte africaine des droits des droits de l’homme, adoptée en 1981 à Banjul. Selon le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, l’acte fondamental des droits de l’homme en Afrique est cette Charte. Les Etats qui y adhèrent doivent produire des rapports périodiques. Le Sénégal s’apprêtait à cet exercice hier, jeudi 11 mai 2023, en présentant ses 12ème, 13ème, 14ème et 15ème rapports.
KEEMTAAN GI - LES DIALOGUEURS DE CHIMERES !
Tout le monde voit le danger venir, mais feint de ne rien voir. A commencer par celui qui représente l’Autorité. Des gens meurent bêtement. Tant de morts ont jalonné la gouvernance sobre et vertueuse. Le Sénégal se trouve dans une zone de turbulences etla peur est grande de le voir basculer dans l’apocalypse. Une catastrophe dont personne ne réchappera. D’où l’impérieuse urgence pour les régulateurs sociaux (s’il y en a encore dans ce pays !) de sortir de leur retraite pour parler aux deux camps. Encore que le Chef, sûr de l’arsenal impressionnant dont il a doté ses force de défense et de sécurité, ne veut pas entendre parler d’apaisement. Lui, la seule réponse qu’il a pour les populations qui contestent (comme celles de Ngor mais pas seulement !), c’est la répression de sa soldatesque. Il est sûr de pouvoir écraser comme des mouches quiconque entreprendra de défier son pouvoir. Dans ce cas, évidemment, difficile pour des médiateurs sociaux d’offrir leurs bons offices. En Guinée voisine, pourtant dirigée par une junte militaire, l’implication des religieux du pays a permis la libération des trois principaux dirigeants du Fndc (Front national de défense de la constitution), la plateforme qui avait combattu le 3ème mandat du président Alpha Condé avant d’exiger une transition civile. Faut-il désespérer d’un tel happy end au Sénégal avec les quelque 280 prisonniers politiques qui peuplent nos geôles ? Le Sénégal est en danger, et l’ennemi c’est nous-mêmes. Si dans la sous-région des pouvoirs se débattent contre des forces djihadistes, au Sénégal, on se mène une guerre interne entre Sénégalais. Alioune Tine, le président d’Afrikajom center, a beau avertir, on le traite de personnage maléfique en insinuant de façon sournoise qu’il voue une haine au Chef qui lui aurait refusé un portefeuille ministériel. Rien que ça ? Disons-le sans fioritures, le Sénégal est aujourd’hui à la croisée des chemins où il lui faut choisir une voie. Celle qui mène à la paix ou une autre qui conduirait à une guerre civile. Malheureusement, celui qui devrait brandir le rameau d’olivier, symbole de la paix, est dans le déni, poussé qu’il est par des courtisans qui appellent au combat. A l’instar de ce directeur d’une société publique au langage de charretier que des « confrères » croquent comme le guerrier de la troupe. Il n’est point besoin de revendiquer un statut de sociologue pour constater que le tissu social est en train de se désagréger inexorablement. Un vigile, confondu à un gendarme, a été battu à mort lors des manifestations de Ngor. Le Procureur a lancé la chasse à l’homme. La même diligence doit être de mise pour situer les responsabilités sur les évènements de Ngor où au moins une adolescente a perdu la vie. Et pour nous édifier aussi définitivement sur la mort et la disparition de deux éléments des forces de défense dont personne ne se préoccupe aujourd’hui. Le dialogue que l’on agite, pendant que la participation du principal leader de l’opposition à la présidentielle de 2024 est hypothétique et qu’ il pourrait être menotté et présenté à une cour qui ne lui promet que la potence, même ceux qui l’ont initié n’y croient pas. Le même qui appelle au dialogue persiste dans le déni qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Sénégal. Dans ces conditions, à quoi bon dialoguer ? KACCOOR BI - LE TEMOIN
ELIGIBILITE DE SONKO ISMAÏLA MADIOR FALL S’EN REMET A LA JUSTICE
Le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall renvoie la question de l’éligibilité ou non d’Ousmane Sonko à la justice. Pour lui, c’est à la justice de trancher cette question pour pouvoir en tirer toutes les conséquences. « Cette question est importante. Et je pense que la justice va s’y pencher. Elle juge et rend un verdict. Alors, on attend que la justice prenne sa décision pour en tirer les conséquences », a indiqué Ismaëla Madior Fall, ce mardi, au sortir de l’évaluation de la situation des droits de l’homme au Sénégal avec la Commission africaine de droits de l’homme et des peuples(CADHP). Sur un autre plan, Pr Ismaëla Madior Fall, droit dans ses bottes, a martelé qu’ « Il n’existe pas de détenus politiques au Sénégal. Ce qui se passe dans ce pays est qu’il y a des individus qui ne respectent pas la loi. Et je préviens les fouteurs de troubles, qu’ils seront sanctionnés à la hauteur de leurs actes. C’est ça la démocratie » a-t-il déclaré. Il veut dire qu’au Sénégal, on démocratise les emprisonnements ?
TELECOMS PERTURBATIONS DU RESEAU SONATEL CE VENDREDI
A votre réveil ce vendredi, vous risquez de ne pouvoir appeler correctement ou utiliser vos téléphones pour surfer sur le net si vous êtes sur le réseau de la Sonatel. En clair, les travailleurs de la 1ère société de télécoms du pays réunis en intersyndicale ont décidé de perturber le réseau ce vendredi 12 mai 2023. Plus exactement, ils vont observer une journée de présence négative c’est-à-dire qu’ils seront à leurs postes mais ne vont pas travailler. «Les travailleurs revendiquent un partage juste et équitable des fruits de la croissance de l’entreprise au bénéfice des clients et du personnel», selon Mouhamadou Lamine BADJI, Sg du syndicat des Travailleurs de Sonatel. Ils ont parfaitement raison d’observer ce mouvement ! La Sonatel affiche une santé financière insolente qui ne doit pas seulement bénéficier aux actionnaires, au partenaire Orange France et à l’Etat. En 2023, elle a fait un bénéfice net de 82,7 milliards de frs pour un chiffre d’affaires de 384, 7 milliards de frs. Selon Financial Afrik, le groupe Sonatel à travers ses filiales au Sénégal, au Mali, en Guinée, en Guinée-Bissau et en Sierra Léone décaissera au profit de ses actionnaires ce 17 mai 2023 au titre de l’exercice 2022 un dividende net global de 150 milliards de frs. Le personnel qui fait le job doit quand même pouvoir goûter aux fruits de ces performances. N’est-ce pas Sékou Dramé ?
MORT TRAGIQUE DE LOUIS NDONG VERDICT SAUVAGE D’UNE JUSTICE POPULAIRE !
Avec un verdict sauvage, la justice populaire vient de s’exprimer à nouveau dans le quartier de Yoff-Tonghor : Un agent de la société de gardiennage « Falcon Security », Louis Ndong, a été lynché à mort, hier jeudi, par des individus. Ses bourreaux l’ont certainement confondu avec un gendarme. Cette hypothèse du quotidien « Le Témoin » est confortée par le communiqué du procureur de la République qui dit avoir reçu une information de la Brigade Territoriale de la Foire faisant état de la mort du nommé Louis Ndong dont le corps est présentement à la morgue de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff aux fins d’autopsie. « Les premiers renseignements recueillis auprès du voisinage ont révélé que la victime était un ancien militaire qui avait pris service le jour même du drame, comme agent de sécurité à la société de gardiennage « Falcon Security ». Elle avait quitté son poste de travail pour aller au chevet de son épouse, domiciliée à Yoff Tonghor, lorsqu’elle avait rencontré un groupe de manifestants qui l’avaient confondu, du fait de son accoutrement, à un élément infiltré de la gendarmerie. C’est ainsi qu’ils se sont pris à lui en le battant à mort alors qu’il ne cessait de leur rappeler en vain qu’il n’était qu’un vigile et non un gendarme » lit-on dans le communiqué. Et le maitre des poursuites d’informer que l’enquête en cours diligentée par la Section des recherches en collaboration avec la Brigade de gendarmerie de la Foire a permis l’interpellation de deux des présumés auteurs habitant au quartier de Yoff-Tonghor « Les investigations se poursuivent et toute personne impliquée dans ces faits d’une extrême gravité qui ont coûté la vie à Louis Ndong sera traquée et traduite devant la justice. Ainsi, nous invitons toute personne qui aurait eu des informations sur l’identité des autres auteurs de ces actes ignobles à se rapprocher de nos services pour boucler au plus vite cette procédure douloureuse. Par ailleurs, le Parquet présente ses sincères condoléances à la famille éplorée » déplore le Procureur de la République de Dakar. Encore une victime collatérale des événements de Ngor !
L’EXPERTISE SECURITAIRE SENEGALAISE S’EXPORTE !
La scène a sans doute dû passer inaperçue de l’immense majorité des Sénégalais mais elle mérite d’être racontée. Avant-hier, mardi, Imre Khan, l’ancien Premier ministre pakistanais et ex-champion du monde de cricket, devenu un opposant radical, était convoqué au tribunal pour une affaire de corruption dont l’accuse le parti au pouvoir. Il faut dire que l’opposant Khan a toutes les chances de revenir au pouvoir aux prochaines élections d’où l’acharnement du parti au pouvoir à son encontre. Eh bien devinez quoi ? A sa sortie du tribunal, il a été neutralisé par des policiers qui l’ont aspergé d’un étrange liquide paralysant (tiens, tiens !) avant de l’embarquer dans un fourgon blindé ! Tiens, ça ne vous rappelle rien ça ? Mais si bien sûr : l’exploit de nos policiers de la BIP sur Ousmane Sonko ! A l’évidence, l’expertise sécuritaire de nos Fds s’exporte jusqu’au bout du monde, au Pakistan par exemple !
ALIOUNE SARR LANCE LA CONVERGENCE POUR UNE ALTERNATIVE PROGRESSISTE
Alioune Sarr déroule son projet politique. Le maire de Notto Diobass lance la Convergence pour une alternative progressiste (CAP2024) ce samedi au Cices. La CAP2024 est un cadre fédérateur des initiatives de soutien à la candidature de Alioune Sarr à la présidentielle de 2024. Ladite convention enregistrera une importante déclaration de Alioune Sarr, candidat de la CAP2024.
TEST GRANDEUR NATURE POUR LE F24
La plateforme « des forces vives de la Nation F24 » contre une 3ème candidature du président Macky Sall va effectuer, aujourd’hui, sa première démonstration de force à la place de la Nation à travers une grande mobilisation.
La plateforme « des forces vives de la Nation F24 » contre une 3ème candidature du président Macky Sall va effectuer, aujourd’hui, sa première démonstration de force à la place de la Nation à travers une grande mobilisation. Cependant, ce méga rassemblement s’annonce comme un test grandeur nature pour le F24, surtout avec le contexte actuel marqué par la crise au sein de la coalition Yewwi Askan wi.
Jour de vérité pour la plateforme dite « des forces vives de la Nation F24 ». Près d’un mois après son lancement le 16 avril dernier, ce nouveau cadre d’unité d’actions des forces vives de la nation qui regroupe plus de 112 partis politiques et organisations de la société civile engagés dans la lutte contre une 3ème candidature du président Macky Sall va effectuer, aujourd’hui, sa première démonstration de force à la place de la Nation à travers une grande mobilisation. En conférence de presse le 3 mai dernier, les responsables de cette plateforme avaient expliqué que ce rassemblement a pour objectif de faire barrage à une troisième candidature du Président Macky Sall, d’exiger la libération des détenus politiques, ainsi que l’abrogation de certains articles du Code électoral portant sur l’inéligibilité des candidats. Ils avaient également annoncé une «série de manifestations dans tout le territoire national et dans la diaspora, pour faire entendre raison au président Macky Sall et l’amener à respecter la loi afin que le Sénégal puisse continuer son rayonnement en Afrique et dans le monde ».
Annoncé en grande pompe, ce grand rassemblement s’annonce cependant, au vu de la dernière actualité politique, comme un test grandeur nature pour le F24, surtout avec le contexte actuel marqué par les tiraillements au sein de la coalition Yewwi Askan wi dont les membres ont été à la base de la mise en place de cette plateforme. Une crise qui suscite moult interrogations sur le devenir de Yewwi. En effet, depuis quelques jours, cette principale coalition de l’opposition est secouée par un clash par presse interposée sous fond d’accusation de trahison opposant le leader de Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, et son collègue maire de Dakar, Barthélémy Dias, par ailleurs un des lieutenants de Khalifa Ababacar Sall. Ainsi, au-delà de la mobilisation, le défi pour la plateforme « des forces vives de la Nation F24 » est de tout faire pour que les divergences actuelles entre ces deux mastodontes de la coalition Yewwi Askan wi ne s’invitent sur le podium ou dans la foule de son grand rassemblement.
Par Vieux SAVANÉ
LE SÉNÉGAL MÉRITE QU’ON L’AIME
Des forces obscurantistes sont à nos portes, prêtes à se déployer à la faveur d’un chaos organisé. Macky Sall doit s’inscrire dans le sillage des chefs d’État africains qui ont scrupuleusement respecté leur constitution
A défaut d’être l’expression d’une arrogance innommable, la mise en avant de ses propres convictions ne saurait servir de preuves, encore moins de vérité absolue, parce qu’en démocratie, c’est devant le tribunal que se déroulent les plaidoiries et non dans la rue. Que l’on soit président de la République, leader politique, chef religieux, citoyen lambda ou gourou, tout justiciable a l’impérieuse obligation de se rendre au tribunal en cas de convocation. Le pays de Senghor, de Mamadou Dia, pour ne citer que les pères fondateurs, a besoin d’autre chose que ce l’on voit poindre aujourd’hui et qui ressemble fort à un combat de gladiateurs. Aussi, lorsqu’on entend certains contemporains affirmer que jamais dans l’histoire politique du Sénégal, il n’y a eu de gens aussi persécutés qu’eux, on se dit qu’il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné dans le système éducatif.
A ceux-là, il faudrait rétorquer que dans l’histoire politique du Sénégal indépendant, aucune personne n’aura été aussi brimée que Mamadou Dia. Accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat contre Léopold Sédar Senghor, il sera mis aux arrêts le 18 décembre 1962. Président du Conseil de Gouvernement de la République du Sénégal, Vice-Président de l’éphémère Fédération du Mali, signataire de l’acte d’indépendance, lui Mamadou Dia, détenait pourtant tous les pouvoirs, rendant ainsi totalement absurde une telle perspective. Avec ses compagnons d’infortune ; Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Ibrahima Sarr et Alioune Tall ; ils seront pourtant transférés à 700 kms de Dakar, à Kédougou, ville éloignée et assommée par une forte canicule. Là-bas, placé sous haute surveillance policière, les journaux et livres que recevait Mamadou Dia, étaient soumis à la censure préalable du ministère de l’Intérieur. Condamné à perpétuité, il n’avait pas le droit d’écouter les radios étrangères, hormis les informations de la seule chaîne nationale qui lui parvenaient indistinctement depuis un transistor branché au poste de garde. A n’en pas douter, son séjour carcéral, psychologiquement éprouvant, visait à l’abattre et à le démoraliser. Ses geôliers poussaient le supplice jusqu’à anticiper le trou qu’ils lui promettaient comme dernière demeure, entre le mur de sa chambre et le mur extérieur. Il était maintenu dans un isolement total, rompu tous les six mois, par des autorisations de visites délivrées à des membres de sa famille venus s’enquérir de sa situation, suite à un long et éprouvant trajet. Il sera élargi de prison, après 12 longues et interminables années. Et en 2000, quand il lui avait été proposé la possibilité de rouvrir le procès de 1962, grand seigneur, récusant l’idée d’une réhabilitation « pour solde de tous comptes », Mamadou Dia répondit : « Il m’a été rapporté que Léopold est malade et je n’ai aucune haine ». Aussi, poursuivra-t-il, sans une once de ressentiment son combat pour la liberté et la démocratie. Un tel retour en arrière était nécessaire pour rappeler que les mots ont un sens et qu’il était important, pour ne pas donner l’impression que la grande histoire commence avec soi, de se laisser visiter par l’humilité et la courtoisie, en rendant hommage à tous ces martyrs connus ou anonymes, parmi lesquels Omar Blondin Diop, dont on célèbre depuis hier, le 5Oe anniversaire de son décès dans les geôles de Gorée, qui ont contribué aux conquêtes démocratiques dans des conditions autrement plus difficiles.
Hypertrophie du pouvoir présidentiel
Il urge d’approfondir notre démocratie en faisant du chef de l’Etat un serviteur de la nation et non un « super héros » ayant pouvoir sur tout. Feu Ousmane Tanor Dieng, puissant ministre d’Etat, ministre des Services et Affaires présidentiels, sous la présidence d’Abdou Diouf, avait ainsi attiré l’attention sur la dangerosité des institutions sénégalaises du fait de l’hypertrophie du pouvoir présidentiel. Avec le recul que procure la perte du pouvoir, riche de son expérience, il s’était astreint à une autocritique qui lui avait permis de fustiger les « pouvoirs quasi illimités » détenus par le chef de l’Etat. Ce faisant, il relevait au passage que « les institutions sénégalaises qui étaient dangereuses » avec eux, « le seront encore plus avec des mains inexpertes ». Cette mise en garde est d’autant plus sérieuse que le combat démocratique, qui est loin d’être gagné, appelle à un sursaut responsable et patriotique. Au regard surtout, de l’inquiétude que suscite un Sénégal encerclé par des pays en proie aux assauts de bandes armées se réclamant d’une idéologie religieuse qui met à bas tout ce qui fait notre vivre-en-commun. Refus des confréries, de l’école « occidentale », remise en cause de l’égalité hommes/femmes, comme en témoignent des exemples venus du Mali, du Niger, du Burkina-Faso, du géant Nigéria. Il est d’autant plus à considérer que ces forces obscurantistes sont à nos portes, prêtes à s’appuyer sur des réseaux dormants et à se déployer à la faveur d’un chaos organisé. Il s’y ajoute que toute déstabilisation du Sénégal occasionnera ipso-facto des dégâts collatéraux chez les voisins directs que sont la Gambie et la Guinée-Bissau.
Il est donc souhaitable que le chef de l’Etat prenne la mesure des dangers qui nous guettent, en décidant de s’inscrire dans le sillage des chefs d’Etat africains qui ont scrupuleusement respecté leurs constitutions. Reconnu pour avoir participé à grandement changer le visage du Sénégal, en termes d’infrastructures, félicité pour le travail accompli à la tête de l’Union africaine, le chef de l’Etat a toute l’opportunité de montrer qu’une autre vie après la présidence est possible.
A défaut, il court le risque de se retrouver en face de citoyens-électeurs qui ont montré qu’ils savaient dire stop à certaines velléités « pouvoiristes », à l’image des deux alternances démocratiques qu’ils ont magistralement pilotées, s’appropriant « le modèle du boa » comme une alternative à la violence qu’on leur oppose. Selon en effet le Pr Ibrahima Thioub, tel ce serpent qui « capture sa proie, l’avale et dort tranquille, le temps de la digérer avant d’expulser les restes », les citoyens-électeurs ont appris à rester « sereins et lucides face aux agressions du pouvoir, dans l’attente du jour de la sanction par les urnes ».
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Il revient donc plus au chef de l’Etat de ne pas user de subterfuges pour éliminer de potentiels adversaires, de respecter la parole donnée, de veiller à ce que la dignité de la fonction présidentielle ne soit souillée par le revirement auquel appellent furieusement des voix préoccupées pour l’essentiel par leurs privilèges et autres prébendes. L’élection présidentielle de février 2024 aura ainsi l’opportunité de permettre aux électeurs, non point de sanctionner, mais de choisir leur candidat (e). Premier président de la République né après les indépendances, ce sera tout à son honneur de pouvoir ainsi tourner la page, conformément à l’esprit et à la lettre de la constitution.
On retiendra surtout que lors de sa pêche aux voix, Macky Sall, président-candidat à l’élection présidentielle de 2019, s’affichait en ces termes : « Me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat ». Les termes étaient soigneusement choisis car comme on le sait, en français, second fixe un point terminal qui clôt tout possible, obstrue tout horizon, contrairement à deuxième, qui ouvre la voie à d’autres 3e, 4e, etc.
Pour tout dire, le Sénégal mérite qu’on l’aime et qu’on le préserve, surtout de cette violence qui s’emballe sous nos yeux, sans filtre, portée par un aveuglement destructeur avec sa cohorte d’écoles vandalisées, de bus et commerces caillassés voire calcinés, faisant ainsi des plus démunis les principales victimes du chaos. Parce que ce pays est le nôtre, il nous revient de le construire autour d’une mystique de l’effort collectif et solidaire, d’une éthique de la responsabilité. Tout cela, en rupture avec la conception prédatrice et clientéliste du pouvoir qui a si malheureusement gangréné l’imaginaire de beaucoup de sociétés africaines.