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25 août 2025
L’AFRIQUE, CONTINENT HÔTE DU COMBAT CONTRE LE PLASTIQUE
Le hashtag combattre la pollution plastique, le message va résonner dans les quatre coins du globe. Mais il le sera encore plus, en terre africaine. En cause : la Côte d’Ivoire est le pays hôte de la 50ème édition de la journée mondiale de l’environnement
Le hashtag combattre la pollution plastique, le message va résonner dans les quatre coins du globe. Mais il le sera encore plus, en terre africaine. En cause : la Côte d’Ivoire est le pays hôte de la 50 ème édition de la journée mondiale de l’environnement. Une journée, célébrée chaque 5 juin depuis 1973, mais loin d’être une fête. Le plastique remporte, pour le moment, le combat contre sa prolifération. De Paris à Abidjan en passant par Dakar, l’équation reste entière.
Abidjan, capitale de la lutte contre la pollution plastique. En tout cas, le temps d’une Journée mondiale. Celle du cinquantenaire de l’environnement, en terre ivoirienne, sous le sceau du combat contre cette matière destructrice. Illustration avec la lagune Ebrié, vitrine d’Abidjan, immense plan d’eau saumâtre de 120.000 hectares. Une carte postale, traversant plusieurs villes jusqu’à Grand-Bassam, qui brillent à une certaine heure sur les vitres des gratte-ciels. Mais la merveille Ebrié s’est transformée en une problématique écologique. Aux alentours du milieu naturel, sous ses eaux, les déchets dictent leur loi. La lagune, hélas poissonneuse, ne fait plus nourrir les pêcheurs. Un constat que des journalistes, des militants de l’environnement ont confirmé le mois de Décembre 2022, lors du lancement de Terra Africa. Un projet de CFI qui vise à améliorer le traitement du journalisme environnement sur le continent dont Emedia Invest est bénéficiaire.
En Côte d’Ivoire, le fléau plastique gagne du terrain, les limites de tout un système de recyclage. Rien que dans la capitale ivoirienne 290.000 tonnes de déchets sont produites chaque année alors que seuls 3% sont réutilisés et valorisés au plan national. Un chiffre exposé aux médias locaux et internationaux par Yaya Koné, président de Coliba Africa, société spécialisée dans le recyclage des déchets plastiques. Une situation loin d’être une exception sur le continent. Le Sénégal confirme la règle.
Lutte contre le péril plastique au Sénégal : une loi sans rigueur
Plus de trois ans de mise en œuvre sans résultats probants. Entrée en vigueur le 20 avril 2020, loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 interdisant les produits plastiques à usage unique peine à porter ses fruits. À Dakar, tout comme ailleurs dans le pays, les sachets et autres types de déchets règnent en maître dans les rues, dans les plages voire au fond de la mer.
Les derniers repères officiels qui peuvent servir de baromètre : 182 opérations menées sur toute l’étendue du territoire national et plus de 70 tonnes du produit prohibé saisies dont plus de la moitié dans la région de Dakar. Des opérations éclair qui n’ébranlent pas la machine plastique. De la production à la commercialisation en passant par l’importation tout un circuit qui résiste à la loi. Face à ce constat, « il urge de mettre en œuvre certains décrets d’application », réagit Baye Salla Mar. Le président de l’alliance des écologistes du Sénégal invite ainsi l’Etat à prendre des « mesures incitatives ». C’est-à-dire accompagner les entreprises évoluant dans le secteur à se reconvertir dans le recyclage. Elles sont plus de 700 unités qui produisent et distribuent de l’eau filtrée dans les sachets. Et d’ailleurs, les promoteurs ont mené des pressions médiatiques, sans doute en coulisse, pour pousser le ministre de l’Environnement et du Développement Durable à mettre en stand-by certaines dispositions de la loi contre le péril plastique. L’ex ministre d’alors Abdou Karim Sall avait desserré l’étau sous prétexte des conséquences néfastes de la pandémie covid 19 sur l’économie nationale. Un sursis pour préserver près de 30 000 emplois directs ou indirects menacés (estimation du collectif qui regroupe les producteurs de plastique).
Trois ans après, de l’eau a coulé sous les ponts, Alioune Ndoye est désormais aux commandes. Mais pour le moment, pas de changement de paradigme. « Le plastique est le matériau qui occupe la part dominante et croissante des déchets en mer » fait observer Mamadou Sall Seck. Il s’agit là d’une menace mondiale, ajoute le juriste du droit de l’environnement. Selon lui, « 100.000 mammifères meurent chaque année après avoir ingéré des déchets plastiques ». L’Homme pourvoyeur du plastique n’est pas épargné par ses conséquences néfastes notamment sur la santé humaine. Mamadou Sall Seck donne plus de précisions. « Le brûler à ciel ouvert entraine des productions de polluants persistants tels que le dioxine ou le furane qui provoquent l’irritation des yeux, des maladies respiratoires, cardiovasculaires voire des cancers », explique le juriste environnemental. Des risques sanitaires et écologiques qui mobilisent plus que jamais des États, des acteurs de la société civile, des Organisations Non Gouvernementales.
Le plastique, une bataille géostratégique
Autour de la matière, d’intenses combats entre les régions du monde. C’est le cas à Paris, où les représentants de plus de 175 États, acteurs de la société civile, lobbyistes se sont retrouvés au siège de l’UNESCO. Des tractations, des débats pour tracer la voie d’un traité international contre le désastre écologique.
D’une part, le pool des producteurs de plastique et de l’industrie pétrochimique (issue du pétrole), comme l’Arabie Saoudite, la Chine, les Etats-Unis. Ces pays insistent sur le recyclage et une meilleure gestion des déchets. D’autre part, le bloc qui incarne une « position radicale » au nom de la sauvegarde de la planète.
Portés par le Rwanda ou encore la Norvège, ils prônent la fin du plastique d’ici 2040. « Dans ce contexte de combat à la fois écologique et géopolitique, l’Afrique doit se faire attendre » estime Awa Traoré. L’experte climat, consultante internationale est membre de la coalition globale sur le traité plastique. La militante écologique qui a pris part aux négociations pour le compte du groupe africain, fait un état des lieux peu reluisant. Elle fait savoir que « sur les dix fleuves les plus polluants, celui du Nil et du Niger transportent 120.000 tonnes de plastiques dans les océans ».
Au-delà du continent, le polluant affecte tous les océans puisque sur plus de 400 millions de tonnes produites par an, près de 200 millions se retrouvent dans la mer. « Au regard de la situation, l’heure est à l’action » clame Awa Traoré. C’est pourquoi, elle invite les États africains, la société civile à continuer le combat. La consultante climat reste convaincue que la solution viendra de l’Afrique. Et le hasard du calendrier qui, en réalité, n’en est pas un, lui donne raison. En cause : après 5 jours d’intenses négociations, le 2 juin dernier à Paris, la « première version » du futur traité international contre la pollution plastique devra être rédigée d’ici novembre, à Nairobi, au Kenya donc en terre africaine.
LANCEMENT OFFICIEL DE L'INITIATIVE PANAFRICAINE ET FEMINISTE POUR LES PHILANTHROPIES
TrustAfrica et Urgent Action Fund-Africa, en partenariat avec la Coalition pour le dialogue sur l'Afrique - CoDA procèdent au lancement officiel de l'Initiative Panafricaine et Féministe pour les Philanthropies le 6 Juin 2023
TrustAfrica et Urgent Action Fund-Africa, en partenariat avec la Coalition pour le dialogue sur l'Afrique - CoDA procèdent au lancement officiel de l'Initiative Panafricaine et Féministe pour les Philanthropies le 6 Juin 2023 à l'hôtel Inter Luxury à Addis-Abeba, en Éthiopie.
L'initiative Panafricaine et Féministe pour les Philanthropies est né d'une réunion à Naivasha, au Kenya entre les acteurs du secteur philanthropique. Les échanges et idées portaient sur les moyens de réinventer le programme de transformation de la philanthropie panafricaine et féministe.
Le programme vise à mobiliser de nouvelles ressources massives pour le travail philanthropique panafricain et féministe sur le continent.
Une dotation panafricaine et féministe 25 millions de dollars est attendue en fin d'année. Il est également prévue 500 000 000 $ et un milliard de dollars, respectivement au cours des cinq et dix prochaines années.
L'initiative compte s'appuyer sur des contributions de personnes et de bailleurs de fonds institutionnels existants et nouveaux à travers la coalition pour le dialogue sur l'Afrique (CoDA).
Cette coalition est établie en tant qu'entreprise commune de la Commission de l'Union africaine (CUA), de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA). Il s'agit d'un forum indépendant pour la libre discussion entre acteurs étatiques et non étatiques.
L'organisation TrustAfrica est une fondation panafricaine créée en 2006. En ce qui concerne Urgent Action Fund–Africa, c'est un fonds de réponse rapide féministe et panafricain qui s'engage à transformer les relations de pouvoir en fournissant des ressources aux féministes africaines et aux défenseurs des droits de la femme.
LE BILAN DES MANIFESTATIONS VIOLENTES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSEDE L’APS CE LUNDI
Les livraisons de ce lundi mettent exergue le bilan des manifestations consécutives à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison dans l’affaire de ‘’viol’’ et de ‘’menaces de mort’’ l’opposant à la masseuse Adji Sarr.
Dakar, 5 juin (APS) – Les quotidiens ont mis lundi en exergue le bilan des manifestations consécutives à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour ‘’corruption de la jeunesse’’ dans l’affaire de ‘’viol’’ et de ‘’menaces de mort’’ l’opposant à la masseuse Adji.
Après les violentes manifestations, ‘’la Police sort du bois’’ pour faire le point, selon Sud Quotidien. ‘’Il y a 500 interpellations dont des étrangers, des détenteurs d’armes de guerre, de cocktail molotov et d’armes blanches…’’, rapporte le journal, citant le directeur de la sécurité publique, Ibrahima Diop.
Quelque 500 manifestants, dont des mineurs et des personnes étrangères, ont été interpelés jeudi et vendredi à Dakar et dans d’autres régions du pays au cours des manifestations survenues après le verdict du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr, selon la Police.
« 500 personnes ont été appréhendées aux cours des manifestations. Parmi elles, il y a des mineurs et des personnes étrangères. Ces individus étaient principalement armés et dangereux », a déclaré le commissaire divisionnaire Ibrahima Diop, directeur de la sécurité publique, dimanche, au cours d’un point de presse.
‘’L’étendue du mal faite’’, affiche à la Une Le Soleil. ‘’16 morts, 500 arrestations dont des mineurs et des étrangers ; des manifestants détenant des armes de guerre identifiés, des armes blanches saisies ; saccages et pillages ; des bandits de grand chemin s’invitent dans les manifs, etc’’, indique le journal.
‘’Terrifiant’’, commente L’Observateur en soulignant que ‘’la police parle de manifestants avec des armes de guerre ; 500 arrestations et 16 décès dont un gendarme tué par balle’’.
Dans le quotidien Bès Bi, le commissaire Ibrahima Diop assure que ‘’la situation est maîtrisée’’, réitérant l’engagement de la Police à ‘’préserver la paix sociale et la sécurité’’.
Le quotidien EnQuête note que ‘’selon la police, des forces occultes sont à l’œuvre dans le pays’’.
Libération relève que ‘’la banlieue de Dakar pleure ses fils’’. ‘’La banlieue de Dakar, un champ de ruines’’, relève le journal Le Quotidien, faisant état de ‘’magasins éventrés, des banques saccagées, des routes barrées…’’.
Le journal signale aussi que ‘’l’Etat réduit’’ la connexion Internet. L’internet des données mobiles est suspendu temporairement sur certaines plages horaires en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs dans un contexte de troubles à l’ordre public, a annoncé ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique.
«LE NIVEAU DE VIOLENCE A ATTEINT SON PAROXYSME»
Thierno Alassane Sall alerte sur les saccages de biens publics et privés
Le président de la ‘’République des Valeurs’’, a invité les jeunes manifestants à ne pas s’adonner à la destruction des biens publics et privés. Thierno Alassane Sall qui faisait face à la presse, soutient que : «Le niveau de violence a atteint son paroxysme».
«Le mouvement populaire est nécessaire pour faire entendre raison à Macky Sall. Les avancées démocratiques obtenues dans ce pays, l’ont été grâce aux pressions populaires. J’ai personnellement toujours défendu le droit de manifester même lorsque j’étais dans le gouvernement», a rappelé, Thierno Alassane Sall (TAS), ancien ministre de l’Energie et du pétrole, par ailleurs président de la République des Valeurs, qui, toutefois, reconnaissant les libertés fondamentales, estime que «nous ne pouvons pas fermer les yeux face à ces images de dégradations et de saccages de biens publics et privés.»
Selon TAS, « Nous ne devons pas arriver à ce stade où tout part en fumée, où le policier et le jeune qui habitent le même quartier, la même maison, qui vivent les mêmes angoisses d’un pays saboté par ces dirigeants en arrivent à devenir des ennemis irréductibles à se haïr et à s’entretuer.»
«Hélas, nous constatons que le niveau de violence a atteint son paroxysme au Sénégal. Même dans les pays où des millions de personnes sont descendues dans la rue pour faire la révolution, des Universités n’ont pas été brulées, des biens publics n’ont pas été pris pour cible, ni les biens privés. En vérité, nous assistons sous nos yeux, à l’attaque contre les infrastructures qui permettent le fonctionnement le pays», a-t-il regretté. D’après lui, «On ne peut aimer ce pays et vouloir le mettre à terre.» Aussi dénonce l’ancien ministre des énergies et du pétrole «les menaces ouvertes contre les personnes sont inacceptables. Et certaines attitudes sont inqualifiables. Il ne faut pas non plus que la cohésion nationale et sociale soit menacée. Le Sénégal n’y survivrait pas. Et ce sera encore les plus vulnérables ainsi que cette jeunesse qui en paieront le prix fort.»
Par conséquent, invite-t-il, «nous appelons à la retenue et à la responsabilité. Tout brûler ne sera jamais la solution. Les conséquences post-crise d’un pays à feu et à sang seront néfastes sur le plan économique et sur le plan académique. Des écoles et des universités brûlées, c’est une partie importante de la jeunesse qui sera sacrifiée». Par ailleurs, dira le député non inscrit, au plan socioculturel, « gardons-nous d’attiser les haines. Sous ce point, nous invitons énergiquement à éviter les discours stigmatisant. Tous les révolutionnaires le savent. Les actions mal nourries servent les réactions et justifient l’arsenal le plus répressif pour soi-disant rétablir l’ordre.»
Cependant, il a dénoncé les mauvais traitements et la haine qui habitent nos compatriotes. «A l’heure actuelle, des centaines de jeunes s’entassent dans les lieux de détention. Il y a à l’encontre de certains d’entre eux des soupçons de mauvais traitements. La haine est donc semée et entretenue entre compatriotes, selon qu’ils soient deux camps ou de l’autre, selon qu’ils soient membres des forces de sécurité ou de simple citoyens.»
LENDENG, UNE ZONE AGRO-ECOLOGIQUE SOUS HYPOTHEQUE
Située en plein cœur de la commune de Rufisque Est, Lendeng, une zone agro-écologique d’une superficie de 56 hectares, qui approvisionne une bonne partie du marché dakarois en produits horticoles, est en passe de céder à la pression de l’habitat
Située en plein cœur de la commune de Rufisque Est, Lendeng, une zone agro-écologique d’une superficie de 56 hectares, qui approvisionne une bonne partie du marché dakarois en produits horticoles, est en passe de céder à la pression de l’habitat. Cet espace subdivisé en domaine national, en titres privés et en titres d’Etat se voit de jour en jour occupé par les propriétaires. D’où la menace réelle de pertes d’emplois mais également d’arrêt de production horticole. Sud Quotidien y a fait incursion pour comprendre les menaces à cette frange d’exploitants ainsi que les freins à l’autosuffisance alimentaire
Il est 10 h 30, mais le soleil déploie déjà ses rayons ardents dans un ciel dégagé. Sur les terres de Lendeng, commune de Rufisque Est, champs de maraîchage et maisons se jouxtent et s’entremêlent par endroits. Cette situation en dit long sur la pression foncière dans la zone. Cette cuvette propice à la production de légumes, de salade, des choux, de la carotte, du persil chinois, du navet et de l’aubergine entre autres, est fortement menacée de disparition. Ce, à cause de l’occupation des titres privés et titres d’Etat. Dans les périmètres de culture, on aperçoit des pompes d’irrigation. Des hommes et des femmes s’affairent à arracher les mauvaises herbes à la main, à déposer un paillage pour éviter la formation d’adventices. D’autres procèdent au traitement des plantes ou récoltent les produits prêts pour la consommation et la commercialisation.
Mamadou Ka, président de l’Association des maraîchers de Lendeng , entouré des siens, partage un thé sous un arbre. Sur les lieux, non loin de la sortie 10 de l’autoroute à péage, de visu, cette cuvette semble inhabitable, mais les concessions y occupent une grande partie, rétrécissant du coup l’espace agricole. Une « agression » qui ne laisse pas indifférent Mamadou Ka. Entouré des siens, partageant un thé sous un arbre, il dénonce avec véhémence cette situation, non sans demander une nouvelle fois aux autorités de quantifier les menaces réelles à l’autosuffisance alimentaire prônée urbi et orbi par les pouvoirs publics. M. Ka s’inquiète aussi et surtout des nombreuses pertes d’emplois que cette dépossession ou réaffectation des terres de Lendeng pourrait causer comme dommages.
Confortant son propos, il brandit l’arrêté du sous-préfet de l’arrondissement de ladite localité, datant du 14 avril 2022, et portant interdiction de travaux sur une partie du lotissement dénommé «Extension série G de Rufisque Est». Fort de tout ceci, le responsable des maraîchers de Lendeng pense qu’avec une volonté ferme des pouvoirs publics, il est tout à fait possible d’arrêter cette pression foncière. « L’Etat a suffisamment de moyens de renseignement pour y mettre fin », estime-t-il. Il poursuit : « en tant que président de l’Association des maraîchers de Lendeng, j’ai demandé à tous les membres de notre groupement de ne plus céder la moindre parcelle pour quoi que ce soit ». Pour M. Ka, « le prix de cession ne vaut pas la peine. Ce que nous gagnons ici est de loin bien meilleur ce que gagne un ouvrier de la Sococim ».
Même en termes de qualité, le président des maraîchers de Lendeng, affirme que leur production « est bien meilleure que les produits importés ». Mieux, il ajoute que leurs activités dans cette zone cadrent parfaitement avec « les orientations stratégiques de souveraineté alimentaire de l’Etat du Sénégal ».
Désespéré de constater, jour après jour, le périmètre foncier de leur zone horticole se réduire, soit par l’extension de la Sococim soit par la forte pression du foncier urbain. Il se défend ainsi : « Ici quelques 148 maraichers travaillent toute l’année (... ) Et je peux vous assurer que le potentiel emploi agricole de Lendeng dépasse de loin celui que crée la Sococim ». D’ailleurs, « personne n’est prêt à céder son champ à la Sococim », fait-il savoir. Parce que dit-il: « ce que nous gagnons de l’exploitation horticole dans cette zone est de loin incomparable à ce que l’industrielle pourrait payer à un ouvrier ». Donc, «nous demandons au chef de l’Etat de mettre fin à cette spoliation foncière».
Les activités agricoles de Lendeng contribuent au développement d’activités connexes comme l’artisanat, le transport, le commerce. Lesquelles activités constituent un réseau d’acteurs interdépendants pour les commerçants ambulants. Ces activités fournissent aux maraîchers une bonne partie des intrants (pesticides, semences, engrais). Les petits artisans auprès de qui les maraîchers achètent et font réparer leur petit matériel agricole ; des transporteurs (véhicules, clandos, charretiers) ; pour assurer la livraison des engrais aux exploitants mais aussi des produits agricoles aux commerçants des grands marchés de Dakar ou de l’intérieur du pays.
Quant aux restauratrices, l’opportunité de vendre leurs services leur est offerte, ainsi qu’aux éleveurs de bovins de la zone péri-urbaine qui passent des contrats avec les maraîchers pour échanger des résidus de récolte contre du fumier. Les éleveurs de chevaux de la zone péri-urbaine qui vendent d’énormes quantités de fumier aux maraîchers.
Toutes ces activités directes et indirectes concourent à la vitalité économique de la zone. Se voulant convaincant, le président Mamadou Ka dit ceci: «beaucoup de saisonniers nous viennent des environs, de l’intérieur du pays mais également des pays riverains du Sénégal, comme la Gambie, la Guinée Bissau, le Mali pour gagner leur vie». Astou Aw, exploitante agricole dans la zone, appelle l’Etat à ne pas les jeter en pâture. « Nous demandons aux gouvernants de nous laisser cultiver cette terre. Car, nous n’avons que ça pour survivre. Toute action contraire ne ferait qu’augmenter la pauvreté.Or, ce même Etat est en train de lutter contre la politique ».
Les exploitants illégaux en ligne de mire 4
La partie du lotissement administratif autorisé par arrêté n°724/MRUHCV/DUA/FSN du 29 Mai 2017 par le sous-préfet de l’arrondissement de Rufisque Est, est interdite à tous travaux de terrassement, de bornage ou autre.
D’une superficie de 56 ha, cet espace composé du domaine national, de titres privés et de titres d’Etat devant être érigé en zone agro-écologique par décret et exclusivement réservé au maraîchage appelé «Lendeng» fait l’objet d’un contentieux.
D’ailleurs, ce litige foncier avait amené en 2017, le ministre du Renouveau urbain, de l’habitat et du cadre, Diène Farba Sarr à prendre un arrêté portant autorisation de lotir un Terrain non immatriculé (Tni) dénommé «Extension A de la série G de Rufisque Est» sis à Rufisque, d’une superficie de 15 hectares 95 ares 32 centiares pour le compte de la commune de Rufisque Est.
Cet arrêté, ministériel, en son article premier stipule que la commune de Rufisque est autorisée, sous réserve des droits des tiers et de l’administration, à procéder au lotissement d’un Terrain non immatriculé dénommé « extension A série G » d’une contenance de 15 hectares 95 ares 32 centiares sis à Rufisque. Dans l’article 2, le lotissement qui comprend quatre cent trente-quatre (434) parcelles de terrain numérotées de 1 à 434 d’une contenance variant entre 150 et 209 m2 ainsi six espaces verts, une chapelle, un équipement scolaire, un complexe sportif, un poste de police, un marché, une place publique, une case des tout-petits, et un institut islamique doit être réalisé conformément aux plans revêtus de la mention d’approbation.
Dans ledit arrêté en son article 3, il est indiqué que le lotisseur cède gratuitement à l’Etat ou aux collectivités publiques les emprises nécessaires à la voirie et aux équipements publics correspondants au besoin du lotissement et rendus nécessaires par sa création, après l’achèvement des travaux. Il réalise également une étude d’impact environnemental. Au total, 8 articles dudit arrêté ministériel ont été pris pour valoir ce que de droit.
Mais cet arrêté du ministère n’a pas suffi à calmer la situation opposant d’une part les propriétaires fonciers et d’autre part les exploitants dudit foncier. Face à cette situation, le sous-préfet de Rufisque Est, Abdou Aziz Diagne, a pris en avril 2022, un arrêté portant interdiction de travaux sur une partie du lotissement dénommé « Extension série G». Avec cet arrêté, l’autorité administrative a pris, entre autres mesures, dans l’attente de la finalisation de cette procédure, qu’aucune initiative, autre que le maraichage, ne soit prise sur cette zone. Sur ce site sont autorisés tous les travaux de terrassement et bornage en accord avec les occupants traditionnels sur la partie du lotissement en question. Il est interdit aux deux parties d’intervenir d’une manière ou d’une autre dans une zone qui ne leur est pas réservée pour éviter tous risques de troubles à l’ordre public. Le présent arrêté s’applique uniquement à la zone couverte par le lotissement autorisé et relevant du domaine national.
LA CHERTE DES FACTURES DE SEN’EAU ET LA REMONTEE DE LA NAPPE PHREATIQUE IMPACTENT NEGATIVEMENT SUR LES REVENUS DES EXPLOITANTS AGRICOLES DE LENDENG.
Pathé Thiaw, contremaître de son état, et venant de la commune de Ndoffane (région de Kaolack), est tout heureux de travailler dans les champs de Lendeng puisqu’il y gagne son pain et ce, malgré la cherté des factures d’eau et la remontée de la nappe phréatique. Et de dire : « Je trouve mon compte dans ce champ qu’on m’a donné à cultiver. A chaque récolte les 30% de la vente me reviennent. Et je ne m’y plains pas trop. Sauf, quelques difficultés liées à la cherté des factures de Sen’Eau et à la remontée de la nappe phréatique m’angoisse ».
Surpris d’entendre que les exploitants de Lendeng utilisent l’eau de la Sen’Eau pour la culture, je marque mon étonnement. « Ah bon? Je n’ai jamais imaginé que les champs sont arrosés par la Sen’Eau ». Pathé Thiaw nous rassure : « C’est la même eau que tout le monde utilise. Le seul bémol, c’est la cherté des factures. Personnellement, je viens de payer ma facture mensuelle, il y a seulement 2 jours à plus de quatre cent cinquante mille francs CFA (+450 000 FCFA) ». Mais cette situation est loin de les décourager, encore moins de les amener à tenter l’immigration: « j’avoue que par moment, le découragement nous tente. Surtout lorsque la facture d’eau est très salée et que les moyens financiers ne sont pas disponibles ». Pour s’en convaincre il dit ceci : « la situation est difficile et j’en veux pour preuve, des exploitants qui ont été tout simplement privés (coupés) d’eau dans leurs champs, faute de n’avoir pas payé leur facture ». Convaincu qu’ils n’ont d’autres choix que de faire avec, il déclare : « Nous sommes des responsables de famille, nous n’avons d’autres choix que de nous contenter de ce qu’on y gagne ». Car, « nous ne pouvons pas voler encore moins quémander », fait-il savoir.
Autre difficulté notée dans cette zone agro-écologique, celui de la remontée de la nappe phréatique. Elle demeure une réalité, car une bonne partie de cet espace agricole n’est plus exploitable. « Beaucoup d’eaux stagnent ici, nous empêchant d’exploiter plus d’espace. Et cela, depuis deux ans déjà que la remontée de la nappe phréatique nous pose de sérieuses difficultés. Cette eau salinise les terres, rendant ainsi inexploitable une bonne partie des terres».
AMSATOU SOW SIDIBE SONNE L’ALERTE
Nous assistons aujourd’hui aux prolongations de la bipolarisation de l’espace politique et je ressens une profonde tristesse et un sentiment de désolation et d’inquiétude face à ces événements malheureux et dramatiques qui bouleversent notre société
« Nous assistons aujourd’hui aux prolongations de la bipolarisation de l’espace politique et je ressens une profonde tristesse et un sentiment de désolation et d’inquiétude face à ces événements malheureux et dramatiques qui bouleversent notre société. Les heurts et les violences qui se propagent sont à déplorer », estime la présidente de Car Lenene.
En effet, elle regrette, dans ce message de paix, ce qui se déroule actuellement dans le pays et qui choque. « Ces troubles mettent gravement en péril notre stabilité et notre démocratie, chèrement acquises grâce aux efforts de tout un chacun. Nous devons comprendre que notre nation en construction est plus grande que nos divergences politiques et nos différences d’opinion. C’est en restant unis, en dépassant nos clivages, que nous pourrons véritablement faire face aux nombreux défis d’ordre économiques, sociaux, environnementaux et sécuritaires qui se dressent devant nous. Les besoins et les attentes de nos concitoyens sont légitimes, et il est impératif de répondre à leurs aspirations de manière constructive et pacifique. Nous ne pouvons pas continuer à attiser le feu de la division et de la violence. Cela ne mène qu’à davantage de souffrances pour notre peuple et ne fait qu’entraver notre progression vers un avenir meilleur. Nous devons nous imprégner des valeurs fondamentales de solidarité, de respect et de tolérance qui font la richesse de notre nation. »
La présidente de Car Lenene lance dans la foulée un appel au président de la République, garant ultime de la stabilité et de la paix dans notre pays. « J’exhorte le Président à ouvrir les yeux, à prendre toutes ses responsabilités et à agir avec sagesse pour rétablir l’ordre et promouvoir la justice. Il est essentiel de faire preuve de transparence, d’écouter les préoccupations du peuple et de prendre des mesures concrètes pour répondre à ses besoins légitimes », lance Amsatou Sow Sidibé. Avant de conclure : « Je veux rappeler à tous que la justice, l’État de droit et la démocratie sont des piliers essentiels de notre société. Nous devons nous efforcer de les préserver, même dans les moments les plus difficiles. Ensemble, en restant unis et en mettant de côté nos différences, nous pouvons construire un Sénégal meilleur, où la paix et la prospérité règnent pour tous».