La dernière borne de la ligne de frontière terrestre qui sépare le Sénégal du Mali a été posée mercredi, en vue d'intensifier les relations sécuritaires entre les deux pays et de favoriser l’intégration des communautés.
Kidira, 7 déc (APS) - La dernière borne de la ligne de frontière terrestre qui sépare le Sénégal du Mali a été posée mercredi, en vue d'intensifier les relations sécuritaires entre les deux pays et de favoriser l’intégration des communautés.
“Cette réalisation ne doit pas constituer une séparation, encore moins un point de discorde entre les peuples”, a déclaré le général de division Mbaye Cissé, président de la Commission nationale de gestion des frontières.
“Au contraire, elle doit accroitre voire intensifier ou redynamiser les relations sécuritaires qui unissent les deux pays”, a-t-il dit lors de la cérémonie de pose de cette dernière borne de la frontière terrestre sénégalo-malienne.
Le général de division Mbaye Cissé a émis le souhait de voir cet espace transfrontalier devenir “une passerelle et non un mur (…)'', plutôt ”un outil d'intégration pour l'épanouissement" des communautés des deux pays.
“Cette initiative inédite doit refléter l’intégration entre les deux Républiques sœurs qui ont toujours vécu en parfaite harmonie”, a souligné le général Cissé, par ailleurs chef d’état-major particulier du président de la République.
La campagne de bornage de la frontière entre le Sénégal et le Mali a débuté le 20 novembre 2021.
Elle constitue une composante du programme frontière de l’Union africaine mise en œuvre avec le soutien technique et financier de l’agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Cette initiative a pour but de faciliter et de promouvoir la coopération transfrontalière entre les collectivités, les circonscriptions administratives et les établissements publics des deux pays.
Au total 163 bornes ont été réalisées sur la partie exondée (émergeant de l'eau) de la ligne frontière. Pour la première phase, 82 bornes ont été posées et 81 pour la seconde.
“Cette frontière ne saurait constituer une barrière entre les populations qui ont tout en partage, à savoir l’histoire, la culture et la géographie”, a assuré Moussa Bilane, conseiller technique du ministre malien de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
A l'en croire, les autorités maliennes souhaitent à travers ce bornage, l’approfondissement des relations de bon voisinage et de coopération transfrontalière avec le Sénégal.
“Les autorités du Mali retiennent que le bornage sert de tremplin et ouvre largement la voie à une autre ère, celle des échanges fructueux et de la coopération pour l’approfondissement des relations de bon voisinage et de coopération transfrontalière”, a-t-il dit.
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
NYAMSI A LE DROIT DE S’EXPRIMER SUR LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Difficile de penser que seuls les Français de souche seraient autorisés à se prononcer sur la manière dont la France est gouvernée aujourd’hui
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 07/12/2022
Dans une vidéo datée du 30 novembre 2022, Franklin Nyamsi affirme être victime depuis 2020 de persécution et de harcèlement moral et administratif de la part du gouvernement français parce qu'il dénonce la politique menée par la France dans ses ex-colonies africaines.
Je souhaite que le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Pape Ndiaye, mette fin le plus tôt possible à cette persécution et à ce harcèlement qui n'honorent point la "patrie des droits de l'homme et de la démocratie". Comme Michel Onfray ou Marine Le Pen, le citoyen français Nyamsi a le droit de critiquer la politique de Macron si celle-ci lui semble tordue ou inhumaine. Difficile de penser que seuls les Français de souche seraient autorisés à se prononcer sur la manière dont la France est gouvernée aujourd’hui. La liberté d’expression, Nyamsi la tient à la fois de la Constitution française et de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée à Paris le 10 décembre 1948. En outre, quand il fustige le soutien des dirigeants français à des régimes incompétents et violents, leur ingérence dans nos affaires, le pillage de nos ressources naturelles ou le maintien des bases militaires françaises sur le continent, ce n’est que la stricte vérité.
Cela dit, Nyamsi devrait-il s’étonner de subir le même traitement que les Bokassa, Mobutu, Houphouët, Senghor et Compaoré confrontés à des difficultés ou à des crises ? Ces présidents furent lâchés ou oubliés par la France. Et pourtant, ils avaient beaucoup fait pour elle, avaient tout donné pour son rayonnement. Soro Kigbafori, après avoir été soutenu par Paris contre les Ivoiriens qui voulaient prendre leur destin en main, fut prié de quitter le territoire français le 7 novembre 2020. Nyamsi, proche et scribe de Soro, pouvait alors comprendre qu’il était désormais dans le collimateur de Macron.
"Les peuples ne retiennent rien des leçons de l’Histoire." Nyamsi, qui enseigne la philosophie, devrait connaître cette idée de Hegel. Ni lui ni "le leader générationnel" ne semblent avoir été instruits par la manière dont furent traités ceux que l’on considérait comme les chouchous de la France en Afrique. L’ivresse du pouvoir et de l’argent était telle qu’ils ne se souvenaient plus que le pays de Charles de Gaulle n'a pas d'amis mais des intérêts. Heureux et fiers d’être dans les bonnes grâces de la France, ils se croyaient tout permis. Bref, en se laissant instrumentaliser par l’ancienne puissance colonisatrice qui trouvait Laurent Gbagbo moins accommodant que Dramane Ouattara à qui on prêtait toutes les qualités, Nyamsi et Soro étaient persuadés qu’ils étaient devenus les amis de Chirac, de Sarkozy ou de Macron. Ils avaient cependant oublié que, avant eux, un certain Meka, dans « Le vieux Nègre et la médaille » de Ferdinand Oyono, avait nourri une telle illusion jusqu’au jour où il fut arrêté, bastonné et emprisonné par la police des Blancs.