CINQUANTE PROPOSITIONS-RÉSOLUTIONS POUR MACKY SALL APRÈS SA RETRAITE, EN... 2024 (?)
Intégrer un kureel de Hizbu Tarqiyya et performer fort, surtout au moment fatidique du « sàmpp ». Ouvrir un salon de massage (Sweet présidentielle), réservé aux hommes - et femmes - politiques qu’écrase le poids de leur fonction
Sëmbëxloo bi - Son Excédence, oups ! son Excellence Macky Sall finira bien par prendre sa retraite. En 2024. Ou en 2029, car même lui ne sait pas. Voici 50 propositions pour occuper utilement sa retraite, dont il peut faire des résolutions, sur le bon conseil et la consultance gratuite de Sen'Tract. Notre prince sérère et chef- chroniqueur Dugu- Dugu Wagaan, dans son "Sëmbëxloo bi" quinzomadaire, les a généreusement concoctés pour Macky Sall Kor Marième Faye Sall. Et pour vous. Sans plus tarder, voici les 50 propositions-résolutions pour Macky Sall, pour après sa retraite. Qu'il en fasse donc son viatique de futur sexagénaire retraité (bientôt ?) du Palais Léopold Sédar Senghor :
1)Ecrire (lui-même cette fois) ses mémoires. Frôler le Nobel de littérature comme Churchill.
2) Faire le tour des rédactions sénégalaises et dire aux journalistes que leur jeu de mots « Mackyavel » est nul, et que d’ailleurs, il n’a jamais lu l’essayiste florentin.
3) Postuler pour le titre de quatrième Tigre de Fass
4) Diriger l’ONU (on sait tous que c’est son grand rêve)
5) Diriger l’OPEP
6) Diriger la FIFA
7) Diriger la branche sénégalaise de la mafia (avouez qu’il a une tête de Parrain)
8) Opérer la jonction avec le peloton des oisifs errants
9) Prendre des cours de breakdance. Ou de touss tassar.
10) Faire du golf (avouez que ça lui irait)
11) Intégrer un kureel de Hizbu Tarqiyya et performer fort, surtout au moment fatidique du « sàmpp ».
12) Epouser une ñaareel (mais choisie par Marème, c’est la démocratie conjugale)*
13) Rejoindre le Super Etoile comme choriste et suppléer Ouzin Ndiaye (imaginez-le sur Japuu lo ou Thiapathioly)
14) Ouvrir un salon de massage (Sweet présidentielle), réservé aux hommes - et femmes - politiques qu’écrase le poids de leur fonction. Prodiguer lui-même les massages. Toniques.
15) Faire une pub pour du détergent. Ou du bouillon. Ou du lait en poudre. Ou du tangal. Ou un régime minceur.
16) Être l’acteur principal d’une série sénégalaise à scandale. Jouer le rôle du bad boy. Ou du tueur à gages. Frôler l’Oscar.
17) A défaut de n’avoir pas pu le faire à l’africaine avec la Constitution, réécrire l’hymne national du Sénégal, pour se consoler.
18) Retrouver Atou.
19) Rendre une visite de courtoisie à Abdoulaye Wade, et lire son avenir dans sa tête chauve et brillante, comme dans une boule de cristal.
20) Soutenir Karim, après l’avoir gracié dans les ultimes semaines de son mandat, en soutenant que « la grande famille libérale ne saurait être désunie » ou que « PDS been bopp la, keen du ko xarr ñaar ».
21) Affirmer que Khalifa Sall est toutefois le meilleur candidat possible
22) Laisser entendre que Sonko, finalement, ce n’est pas si mal, et qu’il lui rappelle sa propre jeunesse révoltée.
23) Dire à Idy que la prochaine fois sera la bonne, même s’il sait qu’il sait que ce n’est pas vrai.
24) promettre des révélations fracassantes sur Mimi Touré, mais changer d’avis et évoquer les secrets d’État d’Abdoul Mbaye.
LES DIASPORAS AFRICAINES DE FRANCE SE DOTENT D'UN HAUT COMMISSARIAT
Le "premier chantier" du "Haut-commissariat" sera de pousser pour l'ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026
Un "Haut-commissariat" qui représente les principales diasporas africaines de France a été présenté vendredi en banlieue parisienne, avec l'objectif de "faire bouger les choses sur le plan politique", notamment en matière de lutte contre les discriminations.
Ce "Haut-commissariat des diasporas africaines de France" (HCDAF) est "la première organisation qui fédère toutes les diasporas les plus représentées" pour "passer à l'action" sur le sujet du "vivre ensemble", a expliqué sa présidente Rachida Kaaout lors d'une conférence de presse.
Jusqu'alors, les immigrés et descendants d'immigrés étaient "très bien structurés, mais au sein de leurs propres communautés", a plaidé la fondatrice du HCDAF.
"Il faut faire bouger les choses sur le plan politique (...) en France mais aussi dans les pays d'origine en Afrique, qui se détournent de la France", a prôné Rachida Kaaout, élue de la majorité présidentielle à Ivry-sur-Seine, en région parisienne.
Ce HCDAF entend s'appuyer "sur ce que le gouvernement français a mis en place", multipliant les références à la volonté de "rapprochement" initiée par le président français Emmanuel Macron avec l'Afrique.
Le "premier chantier" du "Haut-commissariat" sera de pousser pour l'ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026.
Ce droit de vote, déjà offert aux Européens pour les municipales, fait l'objet d'une "forte demande" et d'un "sentiment de discrimination", d'autant que nombre d'Africains vivant en France "sont des contribuables", explique Rachida Kaaout.
"Ce serait un message fort", tout comme celui d'"inscrire dans le marbre la notion de non-discrimination dans les entreprises", estime-t-elle.
"J'en ai assez d'entendre des mamans me dire 'Mon fils a du mal à trouver du boulot alors qu'il est diplômé et qualifié'. La France n'est pas raciste mais il faut changer les mentalités. Les Africains représentent un réservoir de compétences qui n'est pas utilisé à sa juste valeur."
La fédération d'associations se donne également pour objectif de favoriser la participation des diasporas au développement du continent africain.
"On a une nouvelle génération (en France) tournée vers l'Afrique, mais une Afrique qu'elle ne connaît pas et où elle n'a jamais mis les pieds. Or c'est un continent où tout est possible", ajoute-t-elle.
L'organisation prévoit un premier "sommet" réunissant notamment les pays africains et les diasporas présentes en France d'ici "la fin de l'année".
L'ADN COLONIALE DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE
Dans « Les ambassades de la Françafrique », Michael Pauron décortique l’ensemble des pratiques du corps diplomatique français qui peuvent expliquer le rejet dont souffre aujourd’hui l’ancienne puissance coloniale
Jeune Afrique |
Nicolas Michel |
Publication 14/10/2022
Mis en ligne le 15 janvier 2022 par le site français d’investigation Mediapart, un article de notre ancien collaborateur Michael Pauron vient clore une sordide affaire de mœurs. Intitulé « Violences sexuelles : l’ex-ambassadeur en Côte d’Ivoire sanctionné », le texte relate la mise à la retraite d’office, le 15 novembre 2021, de l’ambassadeur de France Gilles Huberson, soupçonné de harcèlement et d’agression sexuelle. S’achève ainsi une longue enquête journalistique, qui n’est en réalité qu’une partie d’un travail plus ambitieux sur les errements de la diplomatie française en Afrique, en particulier dans ses anciennes colonies.
Devenu l’un des animateurs du site Afrique XXI, Michael Pauron publie aujourd’hui une somme conséquente rassemblant plusieurs années d’enquête sur un réseau diplomatique qui a du mal à se défaire de son ADN colonial. Les ambassades de la Françafrique – L’héritage colonial de la diplomatie française est publié par les éditions canadiennes Lux, dans la collection Dossiers noirs, dirigée par l’association Survie. C’est un ouvrage dense, informé, qui procède non par grandes révélations, mais par petites touches impressionnistes qui, peu à peu, exhibent les rouages d’une machine pilotée depuis Paris et financée par les impôts de contribuables français ignorant, la plupart du temps, ce qui se décide en leur nom.
Dépenses voluptuaires et manque de transparence
Comme souvent dans les Dossiers noirs de Survie, le dossier « à charge » s’appuie sur une multitude d’exemples qui permettent de se faire une idée générale de la situation. Compilant lectures, enquêtes de terrain, interviews et analyses, Michael Pauron s’est faufilé dans les cuisines et les arrière-cuisines des chancelleries françaises. Relations troubles entre ambassadeurs et pouvoirs en place, délégation et privatisation des services consulaires, abus de pouvoir, comportements et mentalités coloniaux, dépenses voluptuaires, Les ambassades de la Françafrique décortique l’entité « ambassade de France » de la conception architecturale de ses murs aux sociétés de gardiennage locales qui en garantissent, en première ligne et pour peu cher, la sécurité.
Les contribuables français y glaneront quelques chiffres d’autant plus rares qu’en matière de dépenses de fonctionnement, la transparence n’est pas de mise au Quai d’Orsay – alors même que le train de vie des expatriés du corps diplomatique ne prête pas, tant s’en faut, à l’apitoiement. « Si l’on souhaite connaître avec précision les dépenses de fonctionnement des représentations françaises en Afrique, il faut se lever tôt : aucune donnée n’est disponible poste par poste », écrit Michael Pauron.
Des agents inquiets pour leur avenir ; des clients fuyant l’entreprise comme la peste ; des retraités souffrant le martyre pour percevoir leurs modiques pensions… Telle est la triste réalité qui sévit à la société nationale SN La Poste, depuis des années
Des agents qui s’inquiètent de plus en plus pour leur avenir ; des clients qui fuient l’entreprise comme l’on fuirait la peste ; des retraités qui souffrent le martyre pour percevoir leurs modiques pensions… Telle est la triste réalité qui sévit au niveau de la société nationale SN La Poste, depuis des années. EnQuête revient sur un carnage qui ne finit pas, de Ciré Dia à Bibi Baldé.
‘’En vérité, les caisses de l’entreprise sont vides. C’est l’explication la plus simple. Il n’y a pas à chercher de midi à quatorze heures’’, peste cet agent, dégoûté par le niveau de prévarication de ce qui autrefois était un fleuron de l’économie nationale. Il y a quelques années, en intégrant l’entreprise via un concours très électif, ce contrôleur des postes était très enthousiaste, euphorique, à l’idée de mener une vie de fonctionnaire stable. Aujourd’hui, il se plaint d’un état de précarité qui ne cesse d’aller de mal en pis. Avec des retards structurels dans le paiement des salaires, des dysfonctionnements majeurs dans la prise en charge médicale des agents, le reversement à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal et à la Caisse de sécurité sociale des retenues sur salaires….
Autrefois payés avant même la fin du mois comme tout fonctionnaire de l’Etat qui se respecte, les agents de La Poste sont aujourd’hui les derniers à se faire payer. Et à chaque fois, ils sont obligés de ruer dans les brancards, de crier et hurler pour se faire entendre, en vue d’entrer dans leurs fonds. Le pire a été évité de justesse avant-hier. La manifestation des postiers a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes. ‘’Nous avons noté beaucoup de blessés, mais, cela ne va pas arrêter notre combat. Nous, nous n’avons rien fait pour mériter ce que nous sommes en train de vivre. Nous avons sué, galéré, réussi à un concours très sélectif pour être dans cette entreprise dans laquelle nous nous sommes donné corps et âmes. Il est hors de question de les laisser nous sacrifier, du fait de leurs propres bêtises. C’est notre avenir qui est en péril à cause de l’irresponsabilité de ces dirigeants, qui n’ont eu de cesse de s’illustrer dans les recrutements politiciens.’’
Selon certaines confidences, le DG avait annoncé dans une de ses sorties que le chiffre d’affaires de l’entreprise est estimé à 10 milliards. Au même moment, rien que la masse salariale (autour de 5 000 travailleurs) avoisine les 18 milliards. D’ailleurs, à propos de cette masse salariale, le président de la République disait, lors de la cérémonie de remise des cahiers de doléances, que : ‘’La poste a près de 5 000 employés. Comment on peut sauver une telle entreprise ? 5000 emplois, pour quel travail ? Il y a des choses qui ne sont pas possibles. L’Etat ne peut pas payer comme ça des salaires chaque mois pour des gens qui ne travaillent même pas. Ce n’est pas possible. Nous avons fait tellement d’efforts. Pas plus tard que la semaine dernière, il y a un reliquat de 12,5 milliards FCFA qui a été soldé. C’est-à-dire, c’est une perfusion continue. La restructuration est donc inévitable, si nous voulons sauver l’essentiel.’’
Incohérences
Dans la même veine, Macky Sall dénonçait le mode de recrutement des DG et annonçait un plan de restructuration. Alors que, c’est le président de la République qui nomme les DG. Il disait : ‘’l’Etat est obligé d’être plus regardant sur les recrutements au niveau des entreprises publiques ; qu’il ne peut plus laisser chaque DG qui vient faire ce qu’il veut’’.
A entendre le secrétaire général du syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications, Ibrahima Sarr, qui s’est exprimé à l’occasion du sit-in, tout ceci n’est que du dilatoire. ‘’Tout le monde sait ce que l’ancien DG (Ciré Dia) a fait ici ; comment il a utilisé La Poste pour combattre un adversaire politique qui leur donnait du fil à retordre et qui a fini par les rejoindre. Et il ne l’a pas fait tout seul. S’il a pu faire ça, c’est parce qu’il a été parrainé. C’est comme ça que La Poste a été pillée, à cause d’un combat qui ne regarde nullement les travailleurs. Aujourd’hui, on accuse La Poste et on veut jeter l’opprobre sur ses travailleurs pour masquer des scandales. C’est ce que nous refusons.’’
Selon le syndicaliste, en tant que ministre de tutelle à l’époque, Abdoulaye Bibi Baldé était au courant de ce qui se passait sous son prédécesseur, mais, ne pouvait rien contre lui, puisqu’il était couvert. ‘’Le ministre des Finances d’alors lui-même était impuissant devant le DG d’alors. A son arrivée (Bibi Baldé), il a accéléré les mêmes pratiques. Jusqu’à maintenant, les marchés d’étude et de consultance continuent d’être attribués à des gens qui sont en collision direct avec lui, alors que l’exploitation même est à l’arrêt. Nous avons toujours alerté, appelé l’Etat à auditer l’entreprise, mais, rien n’a été fait. Ce qu’ils veulent aujourd’hui, c’est créer un sentiment de rejet des Sénégalais vis-à-vis de La Poste, précipiter l’entreprise dans le gouffre et venir jouer aux sapeurs-pompiers avec des mesures impopulaires. Les Sénégalais ne doivent pas tomber dans ce piège. En réalité, ils veulent juste enterrer tous ces scandales. Il faut un audit pour situer les responsabilités.’’
La mafia de la compense
Ce fut une vraie mafia qui a permis pendant très longtemps de vandaliser les ressources publiques. Comment ? En fait, au niveau de la BCEAO, chaque semaine, les différents établissements financiers se réunissent pour faire les compenses, un système de dettes croisées, qui permet aux établissements de solder leurs comptes entre eux. Un agent de La Poste explique : ‘’Par exemple, la CBAO doit 500 francs à La poste. Et La poste lui doit 2000 francs. Ce mécanisme permet de faire la compensation et La poste va payer 1500 à la CBAO. Avant, si La poste n’a pas assez de liquidités dans son compte à la BCEAO, c’est le trésor public qui payait à la place. Normalement, La poste devait rembourser après, mais l’argent n’était jamais remboursé. C’est ce qui fait que, du temps de Ciré Dia, La poste était hyper-liquide. Où est passé cet argent ? Il faudra auditer la boite pour nous dire comment cette manne a été utilisée.’’
Sous la pression du Fonds monétaire international, le gouvernement a été contraint de couper ce cordon ombilical. Ce qui est à l’origine de tous les problèmes et de la fuite de plusieurs de ses clients. Notre interlocuteur renseigne : ‘’Par exemple, la Sococim peut être cliente de La Poste et en même temps de la CBAO. Quand ses clients grossistes doivent faire des commandes, elle peut leur demander de payer au niveau des services de La Poste. Elle peut venir retirer son argent en liquide ou bien faire un virement vers d’autres comptes qui sont dans les autres banques. Mais, pour que La poste puisse faire le virement, il faut qu’elle ait assez de liquidités au niveau de son compte à la BCEAO. Si le compte n’est pas approvisionné, elle ne peut faire le virement. Grâce au système de compense, il n’y avait pas de problème, mais avec la suppression de ce système, La poste ne peut plus honorer ses engagements. Résultat, la Sococim va demander à ses clients de payer via d’autres établissements. Et si personne n’a plus confiance en La poste, il n’y a plus de liquidités.’’
Autrement dit, pendant tout ce temps, c’est le trésor public qui était la vache à lait de La Poste. Et cela lui a couté plus de 140 milliards, d’après les travailleurs. Lors de la cérémonie de remise des cahiers au mois de mai, le président de la République avançait une dette de 189 milliards que l’entreprise doit à l’Etat. Pire, entre 2021 et 2022, l’Etat a injecté plus de 42 milliards dans l’entreprise, sous le règne d’Abdoulaye Bibi Baldé. Là également, les travailleurs se demandent où est passé l’argent.
Un Etat complice !
Selon les travailleurs, toutes les conditions sont tout de même disponibles pour que l’entreprise puisse être sauvée. Mais, alertent-ils, il faudra sortir la politique de la gestion de l’entreprise. ‘’Imaginez, cela fait des années que La poste n’organise plus le concours pour le recrutement de ses agents. Pourtant, dans la même période, le personnel a explosé. Comment on peut avoir une gestion efficace dans ces conditions ? Il faut faire la reddition des comptes et repartir sur de nouvelles bases pour éviter le pire’’, confie un interlocuteur.
Il faut rappeler que La poste a l’avantage d’avoir un très bon maillage du territoire, avec des agences disponibles partout sur le territoire national. Pendant longtemps, elle a été leader dans le transfert d’argent, en raison de ce réseau très important, relèvent d’ailleurs des agents. ‘’Tout le monde travaillait avec La poste. Que ça soit Western union, Ria… Mais avec les difficultés, tout le monde est en train de fuir, malheureusement. Il urge de prendre des mesures.’’
Comme si leurs récriminations avaient été entendues, le président de la République a limogé, hier, en Conseil des ministres, le directeur général de l’entreprise Abdoulaye Bibi Baldé. Il a été remplacé par un autre politicien de l’APR du nom de Mouhamadou Diaté, inspecteur général des Impôts et des Domaines.
par MEDOUNE PAYE
QUAND NOUS NOUS TROMPONS DE CALENDRIER
En ma qualité d’enseignant, soucieux du bon comptage des éditions de nos événements religieux, j’attire, une fois encore, l’attention des Sénégalais sur la confusion entretenue dans le dénombrement des Magal de Touba et Gamou de Tivaouane par la presse
En ma qualité d’enseignant, soucieux du bon comptage des éditions de nos événements religieux, notamment du Magal et du Gamou, j’attire, une fois encore, l’attention des Sénégalais sur la confusion entretenue dans le dénombrement des Magal de Touba et Gamou de Tivaouane par la presse dakaroise.
Déjà en 2002, prenant pour prétexte les célébrations des « centièmes » éditions des Magal de Touba (en 1995) et Gamou de Tivaouane (en 2002), nous relevions les erreurs sur l’énumération des éditions de ces fêtes religieuses.
Deux décennies après, les articles se rapportant au Magal 2022 (1445 de l’Hégire) nous obligent à relancer le débat pour éclairer l’opinion sénégalaise sur cette importante question. Pour la plupart des médias sénégalais, le Magal du 15 septembre 2022 était la 128e édition.
En 1995, la communauté mouride avait célébré le centième anniversaire du départ d’exil du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, fondant leur calcul sur l’année grégorienne 1895. En 2002, c’est au tour des disciples d’El hadj Malick Sy de commémorer la 100e édition du Maouloud, fêtée pour la première fois à Tivaouane en 1902. Les recherches faites à l’époque nous permirent de constater qu’avec l’utilisation du calendrier grégorien pour calculer les éditions de ces fêtes, les musulmans sénégalais avaient tardivement célébré les centièmes anniversaires de ces événements religieux.
Nous savons que le calendrier grégorien qui nous sert souvent de repère (surtout dans les centres urbains) est solaire, adopté au 16ème siècle par le Pape Grégoire XIII pour corriger le retard que prenait le calendrier Julien (365,25) sur le soleil, retard qui avait atteint 10 jours au moment de la réforme. Il compte 365 jours 5 heures 48 minutes ou 366 jours les années bissextiles.
Le calendrier musulman ou hégirien est, par contre, lunaire, divisé en 12 mois de 29 ou 30 jours, soit 354 ou 355 jours pour l’année hégirienne.
Il apparaît ainsi une différence de 10 à 11 jours entre les deux calendriers selon les années. Comptée sur une période de 33 ans, cette différence équivaut à une année supplémentaire pour les musulmans. C’est pour cette raison que nous avons eu deux Magal en 1980 (07 janvier et 26 décembre), deux Magal en 2013 (1er janvier et 22 décembre), deux Maouloud en 1982 (07 janvier et 27 décembre), deux Maouloud en 2015 (nuit du 03 au 04 janvier et nuit du 23 au 24 décembre), deux Korité en 2002 (08 janvier et 27 décembre), deux Tabaski en 2006 (11 janvier et 31 décembre). Ces situations se reproduirons (inchallah) en 2046 pour le Magal et en 2048 pour le Gamou.
Selon le Coran (sourate 10, verset 5) : « Dieu est celui qui fit du Soleil une lumière et de la lune une clarté, et pour celle-ci détermina des phases pour que vous connaissiez le nombre des années et le calcul (du temps). DIEU n’a créé cela qu’en (toute) vérité. Il expose en détail les signes pour qui sait ».
Dans la Sourate 18, verset 25, ALLAH proclame « or ils demeurèrent dans leur caverne trois cents ans et en ajoutèrent neuf (années) ». Nous avons ainsi 03 années par siècle. Lorsque le Prophète Muhammad (P. S. L) quitte la Mecque pour Médine, l’ère chrétienne est déjà vieille de 621 années 06 mois. En l’an 2022, seulement 1400 années grégoriennes se sont écoulées contre 1444 années hégiriennes et troisjdd mois pour l’année 1445.
Nous dévons comprendre que le calendrier grégorien ne peut être utilisé pour calculer les éditions des fêtes musulmanes. En le faisant nous nous installons dans une erreur dont la récurrence laisse à désirer.
Dans ce cadre, les 100e années grégoriennes du départ d’exil du Cheikh et du Gamou de Tivaouane, coïncidaient avec les 103e années hégiriennes. Exilé le 18 safar 1313 H (21 septembre 1895), la centième édition ne pouvait survenir qu’en l’an 1412. Pour Tivaouane, la centième édition correspondait à l’année 1419 H (1999).
Les musulmans étant entrés dans l’année hégirienne 1445 H, nous avons célébré pour le Magal de Touba, la 133e édition (1445 - 1313) plus 01 et pour le Gamou de Tivaouane la 126e édition (1445 -1320) plus 01. La difficulté pour passer d’un calendrier à un autre peut être contournée à partir de ce système de calcul très simple : (voir en photo d'illustration).
En rectifiant cette erreur, la communauté musulmane s’inscrira sur les voies tracées par nos illustres guides religieux. Il restera à résoudre le problème du moment à choisir pour « sortir la zakat ». Les musulmans qui utilisent le calendrier grégorien, pour accomplir ce pilier de l’islam, devront payer une année supplémentaire sur une période de trente trois années et deux zakats pour une durée soixante six années.
ABDOULAYE DIÈYE NOUVEAU DIRECTEUR DE L'AIBD
Le Conseil d’Administration de L’AIBD SA a entériné et installé, jeudi 13 octobre, M. Abdoulaye DIÈYE dans ses nouvelles fonctions de Directeur Général de L’AIBD SA.
Le Conseil d’Administration de L’AIBD SA a entériné et installé, jeudi 13 octobre, M. Abdoulaye DIÈYE dans ses nouvelles fonctions de Directeur Général de L’AIBD SA.
M. Dieye a été porté à ce stratégique poste à l’issue du conseil des ministres du 28 septembre dernier. Doudou Kâ nommé ministre des Transports aériens a passé le témoin à l’expert évaluateur non moins membre de la coalition Bby. En effet, Abdoulaye Diéye s’est beaucoup singularisé au plan politique dans la capitale du rail où pratiquement tous les leaders de Bby ont été laminés dans leurs lieux de vote.
Aux élections locales de janvier, il a engrangé dans la ville de Thiès plus de 8 mille voix sur les suffrages exprimés avec sa coalition "And Sigguil Thiès". Et cela devant de grandes coalitions comme celle de la mouvance présidentielle qu’il a rejoint lors des législatives. Justement aux législatives, seul le nouveau Dg de L’AIBD SA et le président du Conseil économique social et environnemental Idrissa Seck ont été, parmi les leaders de bby, les rares à avoir gagné et leurs centres de vote et leurs bureaux de vote.
En effet, depuis qu’il s’est investi sur le terrain politique Thiessois, le natif de Bayal Khoudia Badiane, un quartier de Thiès, a toujours œuvrer pour l’émergence de la cité du rail.
SANG POUR SANS SÉNÉGALAIS
Des membres de la famille présidentielle ont, depuis l’indépendance, occupé des postes stratégiques au sein de l’Etat
Limiter l’exercice de fonctions et responsabilités dans les institutions de la République en rapport avec l’existence de liens familiaux avec le président de la République. Cette proposition de loi de la députée non inscrite Aminata Touré a fini de diviser la classe politique. Si naturellement les opposants y voient une façon de fragiliser le régime en place, la mouvance présidentielle l’assimile à une intention de nuire causée par la volonté de se venger. D’autant que depuis l’indépendance, des membres de la famille du Président ont toujours occupé de hautes responsabilités.
Aminata Touré ne veut plus voir des parents proches ou éloignés des dirigeants dans l’appareil de l’Etat. On verra bien ce que va devenir sa proposition de loi. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de lui souhaiter bien du plaisir, tant elle s’attaque à une vieille pratique politique au Sénégal. Ce n’est, en effet, pas un fait nouveau : des membres de la famille présidentielle ont, depuis l’indépendance, occupé des postes stratégiques au sein de l’Etat. Cela a commencé avec Léopold Sedar Senghor. Le Président-poète ne s’est pas gêné de confier à son neveu, Adrien Senghor, le ministère du Développement rural. Les résultats de Adrien ont, semble-t-il, plu à Senghor qui lui a, par la suite, confié le département de l’Equipement, avant de faire de lui un ministre d’Etat plus tard. C’est le début d’une tradition qui s’est inscrite dans la pratique républicaine.
Abdou Diouf, qui a remplacé le Président-poète, s’y est engouffré. Si Senghor n’avait qu’un membre de sa famille, Diouf, lui, en a eu plusieurs. Mais le plus remarquable a été Magued Diouf. Son frère était en charge de la Modernisation de l’Etat. Une fonction qui visait à rendre l’administration plus performante. Là aussi, Diouf a semblé être convaincu par les travaux de son frère. Il lui confiera, par la suite, l’Energie, les Mines et l’Industrie. De nature peu disert, Magued Diouf a adopté le profil bas après la chute du régime socialiste, mais il est revenu au-devant de la scène quand il a refusé de céder son logement de fonction au Point E sous l’ère Macky.
Si les deux premiers présidents avaient semblé avoir un peu de retenue quand il s’est agi de nommer les membres de leurs familles, Wade, quant à lui, ne s’est même pas posé cette question. Pour le Pape du Sopi, il fallait s’entourer de sa famille pour une question de sécurité. C’est ainsi qu’il a voulu incorporer son neveu, Lamine Faye, à la gendarmerie, avec le grade de Capitaine. Wade avait aussi voulu compter 3 calots bleus dans les rangs de la gendarmerie, sans les faire passer par une école de formation militaire. Un forcing que le Colonel Ndaw n’a pas accepté. Dircel à l’époque, le Colonel a dénoncé dans son livre, Les excès des Wade, népotisme au sommet de l’Etat, le fait que «le président de la République a voulu nommer quatre calots bleus dont Lamine Faye (son neveu), capitaines de gendarmerie et les intégrer dans sa garde rapprochée».
Plus tard, Wade fera de Sindiely, sa fille, sa conseillère principale, avant de lui confier la présidence du Comité d’organisation du 3ème Festival des arts nègres (Fesman). Le Fils, Karim Wade, pendant ce temps, était ministre de la Coopération internationale, de l’aménagement du territoire et des infrastructures. C’est lui qui a géré le Sommet de l’Anoci et ses milliards de dépenses. Le neveu, Doudou Wade, avait, lui, en charge la présidence du groupe parlementaire Liberté et démocratie durant tous les mandats de Wade. Entre temps, Ndiouga Sakho, un des neveux de Wade, était le directeur de l’Urbanisme après avoir dirigé la Sapco.
Après la chute de Wade en 2012, Macky Sall, dans un exercice d’entraînement-séduction, avait promis de ne jamais nommer son frère par décret. Finalement, comme son mentor, il s’est dédit en lui confiant la Caisse des dépôts et consignations. La gronde de l’opposition finit par payer après le scandale créé par la diffusion d’un documentaire de la Bbc, dénonçant la gestion des hydrocarbures du Sénégal. Aliou Sall est démis de ses fonctions, mais continuera à gérer sa mairie de Guédiawaye. Plus chanceux, le beau-frère de Macky Sall ne sera pas éjecté du gouvernement. Mansour Faye, le frère de l’épouse du chef de l’Etat, est nommé Délégué général à la Protection sociale et à la solidarité nationale. Avant de gravir les échelons pour devenir ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement du Sénégal. Poste qu’il occupe après avoir été exfiltré de celui du Développement communautaire, de la solidarité et de l’équité territoriale, où sa gestion des fonds pour l’achat des vivres en vue d’atténuer les effets du Covid, avait été chahutée.