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15 juillet 2025
A QUI LE TOUR ?
La machine du « Jub – Jubbal – Jubbànti » est enclenchée. La reddition des comptes est en marche ! Plusieurs hommes politiques et des affaires sénégalais sont sous le feu des projecteurs judiciaires.
Plusieurs hommes politiques et des affaires sénégalais sont sous le feu des projecteurs judiciaires. Accusés de blanchiment, détournements et corruption, ces hommes, autrefois intouchables, font face à des enquêtes retentissantes et médiatisées. De l’impunité aux soupçons de règlements de comptes politiques, ces affaires secouent le Sénégal. Si certains applaudissent, d’autres s’interrogent sur l’indépendance de la justice.
La machine du « Jub – Jubbal – Jubbànti » est enclenchée. La reddition des comptes est en marche ! Aujourd’hui, ils sont nombreux entre les mailles du filet. Farba Ngom, ancien député-maire et proche du pouvoir, Tahirou Sarr, homme d’affaires et philanthrope, Samuel Sarr, ancien ministre et technocrate controversé, Khadim Bâ, jeune patron de Locafrique, et Lat Diop, ancien directeur de la LONASE et ministre des Sports, sont tous sous le feu des projecteurs judiciaires. Ces affaires, révélées par des rapports explosifs et des enquêtes minutieuses, soulèvent des questions cruciales sur la transparence, la reddition des comptes et l’indépendance de la justice. Alors que certains y voient une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité, d’autres dénoncent des règlements de comptes politiques.
Farba Ngom, la chute d’un «Marodi» autrefois intouchable
Farba Ngom, ancien député-maire d’Agnam et proche du pouvoir sous Macky Sall, est aujourd’hui au cœur d’une enquête financière retentissante. Accusé de blanchiment de capitaux, d’escroquerie sur les deniers publics, de corruption et d’abus de biens sociaux, il incarne la figure d’un homme politique autrefois puissant, désormais confronté à la rigueur de la justice.
L’affaire a éclaté suite à un rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), révélant des transactions suspectes estimées à 125 milliards de FCFA. Ces montants colossaux, aux origines obscures, ont conduit à la levée de son immunité parlementaire et à son audition par le Pool Judiciaire et Financier (PJF). Farba Ngom, qui a longtemps bénéficié d’une certaine impunité, se retrouve désormais sous mandat de dépôt.
Ses partisans dénoncent un acharnement politique, arguant que cette procédure vise à fragiliser une figure influente de l’opposition. Cependant, les accusations pèsent lourd, et si elles sont avérées, elles pourraient marquer la fin d’une carrière politique bâtie sur des alliances stratégiques et un réseau d’influence étendu surtout dans le Fouta.
Tahirou Sarr, le « bienfaiteur » aux œuvres sociales colossales rattrapé par la justice
Tahirou Sarr, homme d’affaires influent et philanthrope, est une figure paradoxale. Connu pour ses actions sociales, notamment la construction de mosquées, d’écoles et d’hôpitaux, il est aujourd’hui impliqué dans l’affaire des 125 milliards de FCFA aux côtés de Farba Ngom. Accusé de blanchiment de capitaux et d’escroquerie sur les deniers publics, il a été placé sous mandat de dépôt après son audition par le PJF.
Malgré ses offres de cautionnement, dont un chèque de 11 milliards de FCFA et des titres fonciers d’une valeur totale de 13 milliards, les juges ont rejeté ses propositions. Ses partisans soulignent son immense contribution sociale, mais les accusations portées contre lui jettent une ombre sur son héritage. L’affaire soulève des questions sur l’origine de sa fortune et la compatibilité entre ses actions caritatives et les pratiques financières qui lui sont reprochées.
Concernant son dossier personnel, le directeur général de la société Sofico est accusé par le Procureur de la République financier d’escroquerie sur les deniers publics et de blanchiment de capitaux, impliquant une somme colossale de 91.636.628.050 FCFA. Pour tenter d’échapper à une détention, il a proposé en cautionnement un titre foncier situé à Mbane, estimé à 394 milliards FCFA. Cependant, malgré cette offre substantielle, le juge du Premier cabinet du Pool judiciaire financier semble avoir rejeté sa proposition, laissant présager une issue défavorable dans cette affaire aux ramifications complexes.
Samuel Sarr, un technocrate controversé au cœur des scandales
Samuel Sarr, ancien ministre de l’Énergie et figure clé de la finance sénégalaise, est un homme aux multiples facettes. Diplômé en finance et ancien conseiller économique de chefs d’État africains, il a joué un rôle majeur dans la modernisation du secteur énergétique au Sénégal. Cependant, sa carrière est entachée par des scandales récurrents
Impliqué dans l’affaire West African Energy, Samuel Sarr est accusé de détournement de fonds et de malversations financières. Son arrestation à l’aéroport Blaise Diagne et son placement sous mandat de dépôt ont suscité des réactions contrastées. Ses soutiens dénoncent une ingérence politique, tandis que ses détracteurs voient dans cette affaire une preuve de son implication dans des réseaux de corruption
Samuel Sarr incarne le paradoxe d’un technocrate visionnaire dont les ambitions sont régulièrement éclipsées par des controverses. Son parcours, marqué par des succès et des échecs retentissants, reflète les complexités de la sphère politique et économique sénégalaise.
Khadim Bâ, le jeune patron de Locafrique, de la réussite à la prison
Khadim Bâ, directeur général de Locafrique, est un jeune entrepreneur au parcours impressionnant. Sous sa direction, Locafrique est devenue une référence dans le secteur du crédit-bail au Sénégal, avec des investissements majeurs dans des projets d’infrastructure et d’énergie. Cependant, son ascension a été brutalement interrompue par des accusations d’escroquerie et d’infractions douanières
Condamné à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 2,5 milliards de FCFA, Khadim Bâ est accusé d’avoir détourné des fonds confiés par des investisseurs pour des opérations commerciales. Cette affaire, qui implique également son père, Amadou Bâ, soulève des questions sur les pratiques financières dans le milieu des affaires sénégalais. Malgré ses réalisations, Khadim Bâ doit désormais faire face à une crise de confiance qui pourrait entacher durablement sa réputation.
Lat Diop, du sommet de la LONASE à la prison
Lat Diop, ancien directeur de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE) et ministre des Sports, est une figure respectée de l’administration sénégalaise. Son parcours, marqué par des postes prestigieux dans des institutions financières internationales, témoigne de son expertise et de son engagement envers le développement du Sénégal.
Cependant, son implication présumée dans des détournements de fonds et des pratiques de blanchiment d’argent a conduit à son inculpation. Accusé d’avoir reçu des milliards de FCFA lors de son mandat à la LONASE, Lat Diop nie les faits et dénonce une procédure politique. Son avocat souligne l’absence de preuves matérielles et dénonce une violation des procédures judiciaires. Lat Diop, qui préparait une candidature aux élections législatives, voit sa carrière compromise par ces accusations. Ses demandes de liberté provisoire sont jusque-là refusées.
Une justice en marche ou un règlement de comptes politique ?
Les affaires Farba Ngom, Tahirou Sarr, Samuel Sarr, Khadim Bâ et Lat Diop illustrent les tensions entre la lutte contre la corruption et les soupçons de règlements de comptes politiques. Alors que certains voient dans ces procédures une avancée majeure pour la transparence et la reddition des comptes, d’autres dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Des accusations qu’avaient anticipées M. Ousmane Diagne, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, le Pool judiciaire et financier (PJF) lors de l’installation du PJF au mois de septembre 2024. Selon lui, c’est un organe juridictionnel à compétence nationale institué au sein de la Cour d’appel et du Tribunal de Grande Instance (TGI) hors classe de Dakar « pour réprimer les infractions à caractère économique et financier ». Ecartant ainsi le règlement de compte politique. Alors que les procès se poursuivent, l’opinion publique reste divisée. La justice sénégalaise a désormais la lourde tâche de faire la lumière sur ces dossiers complexes, tout en préservant sa crédibilité et son impartialité
La question qui se pose maintenant : qui sera le prochain sur la liste ? Moustapha Diop, le député-maire de Louga et ancien ministre de l’Industrie sous l’ancien régime, empêtré dans une sordide affaire de détournement de deniers publics impliquant l’agent du Trésor Tabaski Ngom ? Ou encore le député-maire de Mbao et ancien ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, mouillé jusqu’au cou, en intelligence avec l’ancien patron des Eaux et Forêts, Baidy Ba, dans une transaction douteuse attribuant à la société QVS 185 ha dansla forêt classée de Thiès ? Voire !
Ces affaires, marquées par des accusations de blanchiment, de détournements et de corruption, révèlent une volonté affichée du Président Bassirou Diomaye Faye de lutter contre l’impunité. Cependant, dans un contexte politique tendu, elles alimentent aussi les soupçons de règlements de comptes. Alors que la machine judiciaire s’emballe, le monde des affaires retient son souffle, se demandant qui sera le prochain à tomber sous le coup des investigations. Une chose est sûre : la reddition des comptes est en marche, mais à quel prix ?
L’ONU EXIGE UNE APPLICATION STRICTE DE LA LOI
Malgré l’interdiction de l’excision depuis plus de deux décennies, onze fillettes âgées de cinq mois à cinq ans ont été mutilées le 15 février dernier à Goudomp, dans la région de Sédhiou.
Malgré l’interdiction de l’excision depuis plus de deux décennies, onze fillettes âgées de cinq mois à cinq ans ont été mutilées le 15 février dernier à Goudomp, dans la région de Sédhiou. Face à cette violation grave des droits des enfants, l’UNICEF, l’UNFPA et ONU Femmes dénoncent un recul inquiétant et appellent à l’application stricte de la loi pour mettre fin à cette pratique néfaste.
L’excision, pourtant interdite au Sénégal depuis plus de vingt ans, continue de sévir dans certaines communautés. Le samedi 15 février 2025, dans le département de Goudomp, région de Sédhiou, onze fillettes âgées de cinq mois à cinq ans ont été excisées collectivement. L’information, révélée par les services de protection de l’enfance et relayée par les agences onusiennes, a suscité une vive indignation.
Dans un communiqué publié le 21 février, l’UNICEF, l’UNFPA et ONU Femmes dénoncent avec fermeté cet acte barbare, qui survient quelques jours seulement après la Journée internationale de tolérance zéro contre les mutilations génitales féminines (MGF). Ces organisations regrettent que, malgré les efforts du gouvernement et les avancées législatives, cette pratique persiste dans certaines régions, souvent avec la complicité de membres de la communauté.
Si aucune interpellation n’a encore eu lieu, les agences onusiennes saluent le travail des forces de l’ordre, des services de santé et des acteurs engagés dans la lutte contre les MGF.
Elles rappellent l’urgence d’appliquer la loi pour traduire en justice les auteurs et complices de ces crimes.
Un fléau aux conséquences dramatiques
L’excision est une atteinte grave aux droits fondamentaux des filles et des femmes. Ses conséquences physiques et psychologiques sont profondes et irréversibles : douleurs aiguës, infections, complications obstétricales, traumatismes psychologiques et, dans certains cas, décès. « L’excision n’est pas seulement une atteinte à l’intégrité physique des filles, c’est une négation de leur avenir », a déclaré Jacques Boyer, Représentant de l’UNICEF au Sénégal. Tracey Hebert-Seck, Représentante de l’UNFPA, s’indigne également : « À cinq années de l’échéance des ODD de 2030, un seul cas est de trop ! Il est impératif de prendre nos responsabilités afin qu’aucune fille ne subisse encore ce sort. »
Arlette Mvondo, de son côté, souligne le paradoxe sénégalais : « Il est difficile de comprendre qu’une violation aussi grave des droits fondamentaux des filles ait lieu dans un pays pionnier dans la lutte contre les MGF. ». Les chiffres confirment l’ampleur du problème : au Sénégal, près de deux millions de filles et de femmes ont subi des MGF. Parmi elles, 12,9 % ont été excisées avant l’âge de 15 ans, et .80 % avant leur cinquième anniversaire.
Une loi en vigueur mais insuffisamment appliquée
Le Sénégal a pourtant été l’un des premiers pays de la région à criminaliser l’excision avec l’adoption en 1999 de la loi 99-05. Celleci pénalise non seulement la pratique elle-même, mais aussi son instigation, sa préparation, son assistance et son non-signalement. La Constitution sénégalaise, dans son article 7, garantit également la protection de toute personne contre toute forme de mutilation physique. Mais malgré ces avancées législatives, l’application de la loi reste insuffisante. Dans certaines communautés, l’excision demeure profondément ancrée dans les traditions et continue d’être pratiquée en secret.
Face à cette situation, l’UNICEF, l’UNFPA et ONU Femmes appellent à un sursaut collectif. Elles exhortent les autorités à poursuivre systématiquement les responsables de ces actes et à renforcer la sensibilisation pour éradiquer définitivement cette pratique. Depuis 2008, l’UNICEF et l’UNFPA soutiennent la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour l’abandon des MGF. Ces agences collaborent avec les ministères, les collectivités territoriales et la société civile pour lutter contre les violences et les pratiques néfastes visant les femmes et les filles.
L’excision n’est pas une fatalité. Si la loi est appliquée avec rigueur et que les efforts de sensibilisation se poursuivent, il est possible d’en finir définitivement avec cette pratique d’un autre âge. Pour cela, un engagement ferme du gouvernement, des autorités locales et de la société dans son ensemble est indispensable.
UNE ATTITUDE APÉRISTE
De l'OFNAC à la Cour des comptes, la culture du déni et de la contestation face aux instances de contrôle s'affirme comme une caractéristique fondamentale de l'Alliance pour la République
Entre l’alliance pour la république (aPr) et les corps de contrôle, cela n’a jamais été le grand amour. en attestent les dernières révélations de la Cour des comptes qui pointent du doigt la gestion du régime apériste entre 2019 et mars 2024. Furieux contre l’image dépeinte par la juridiction financière, le boss de l’ancien régime, Macky Sall, a sévèrement répliqué contre les allégations de maquillage des finances publiques sous son règne.
Une fois n’est pas coutume! L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, n’a pas raté la Cour des Comptes qui, dans son rapport d’audit sur les finances publiques entre 2019 et mars 2024, relève de nombreuses anomalies et autres incongruités. Pis, elle note que la dette et le déficit budgétaire s'avèrent bien plus élevés que ceux des documents officiels. Des allégations qui n’ont pas plu au Président de l’APR, Macky Sall qui affirme que tout cela est ridicule. Pis, il soutient que ses différents gouvernements ne sont en rien impliqués concernant les accusations de la juridiction financière et que celle-ci mélange tout. Cette réplique du boss de l’APR aux auditeurs de la Cour des comptes est révélatrice des rapports houleux toujours entretenus entre les responsables de l’ancien régime et la Cour des comptes. Et de façon plus globale avec les institutions de contrôle! Les apéristes ont toujours diabolisé les organes de contrôle à chaque fois que ceuxlà épinglaient un des leurs.
On se rappelle l’épisode Moustapha Diop contre la Cour des comptes. Celle-ci dénonçait dans une conférence de presse en février 2020 le comportement du ministre Moustapha Diop qui, lors de l’élaboration du rapport de 2015, avait tout simplement refusé que le Fonds national de promotion de l’entrepreneuriat féminin (FNPE) sous tutelle de son département ministériel soit contrôlé. Ministre de l’Industrie à l'époque, Moustapha Diop aurait alors traité les magistrats qui étaient venus pour effectuer le contrôle d’agents de corrompus.**
Un phénomène similaire a été noté entre l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) et de hauts responsables du régime sortant. Durant son mandat de trois ans à la tête de l’OFNAC, Nafi Ngom Keita a subi différents quolibets, attaques de la part de hauts responsables du pouvoir au premier rang desquels le chef de l’Etat qui l’a nommée. Des informations parues dans la presse à l’époque indiquaient que l’ancien Président Macky Sall n’avait pas apprécié la sortie de Nafi Ngom Keïta quand celle-ci dénonçait au cours d’une rencontre le retard dans le démarrage de l’OFNAC. Pire, son directeur de cabinet Oumar Youm ne l’avait pas aussi raté en considérant qu’elle avait violé “une obligation de réserve”.
Les bisbilles entre Cheikh Oumar hanne et la presidente de l’OFNAC
Et la publication du rapport 2014-2015 de l’OFNAC en 2016 avait créé aussi beaucoup de bruits dans les rangs apéristes. Parce que le document avait chargé Cheikh Oumar Hanne, Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) à l’époque. Il accusait le responsable de l’Apr d’alors et maire de Ndioum “de fractionnement des commandes dans les marchés, l’octroi de subventions irrégulières, des pratiques de détournements de deniers publics et de faux et usage de faux”. Outre des poursuites judiciaires, l’Ofnac réclamait dans son rapport que Cheikh Oumar Hanne soit relevé de ses fonctions de directeur du Coud et que toutes les mesures soient prises pour qu’il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger un organe public. Furieux contre Nafi Ngom Keita, Monsieur Hanne avait déversé plus tard toute sa colère sur la dame en la traitant de maître chanteur.**
« Mme Nafi Ngom Keïta veut faire de moi un symbole national de la mal gouvernance. Je ne peux l’être car il n’y a pas de mal gouvernance sous le régime du président Macky Sall. (...) Ils ne peuvent pas me faire chanter, il faut que la justice s’en mêle et ils répondront de leurs actes de chantage posés depuis 2016», s’était-il défendu avant d’annoncer une plainte contre la présidente de l’OFNAC d’alors, Nafi Ngom Keita.
Il faut relever en définitive que cette dernière avait payé son caractère bien trempé en se montrant indulgente face aux responsables du régime Sall épinglés dans les rapports. Elle sera ainsi démise de ses fonctions par le président de la République, Macky Sall. Loin de s’avouer vaincue et considérant qu’il y avait un abus de pouvoir, elle avait attaqué en vain à la Cour suprême le décret présidentiel du 25 juillet 2016 mettant fin à son poste de présidente de l’OFNAC.
KEEMTAAN Gi - LES VOYOUS
Des voyous et des crapules, y en a partout. Et ce ne sont pas toujours des voleurs de poules ou ces jeunes des quartiers défavorisés à l’enfance chahutée. Les pires déambulaient dans les coulisses de l’Etat ou d’autres segments où l’on voit la vie en rose. Ils y flairent les coups les plus fumants. Ils ne sont jamais repus. Plus ils disposent d’argent, plus ils en cherchent. Pendant que des voleurs de poules ou des vendeurs de « yamba » sont en prison, les plus grands délinquants financiers sont à l’air libre. Des gens qui tiraient le diable par la queue il y a douze ans sont aujourd’hui assis sur des butins colossaux alors que la grande partie du peuple vit dans une misère crasse face à l’insolent patrimoine de gens dont le seul mérite est souvent d’être des proches du palais. Il y a quelques années, l’un deux se prélassait au pays pendant que son père était retenu par la Justice française dans une sombre affaire de corruption. Le cœur gros, le géniteur avait lâché que le fils s’était conduit comme un voyou. Les voyous, toujours eux. Ils se disputent le foncier, s’accusant d’actes anthropophagiques. On le sait, le pays a toujours été dépecé pour faire plaisir aux souteneurs de celui qui nomme et dégomme. De Wade à Macky. Tant pis pour les autres qui n’ont pas trempé leur plume dans du vitriol pour dézinguer l’ex-Chef et sa cour ou qui n’ont pas essayé d’être des leurs. Les terres aux politiciens grandes gueules et hâbleurs et à l’oligarchie religieuse. Et gare à celui qui oserait pointer du doigt ces marabouts gloutons. Ils font dans le faux monnayage, l’usurpation de fonction, l’escroquerie foncière. Et plutôt que de les pendre haut et court, on les protège de la meute…Et en récompense de ces comportements de voyous, il paraît qu’ils iront au Paradis lorsqu’ils quitteront ce bas-monde. L’enfer, c’est pour les pauvres ! Et une fois que de gros bonnets sont admis à l’hôtel zéro étoile de Rebeuss, le peuple a bien des raisons d’applaudir. Au suivant !!!! Que toutes les crapules aillent en taule. Bien entendu, il faudra les dépouiller de leurs rapines en les rendant pauvres. KACCOOR BI - LE TEMOIN
HORREUR A THIES SA FEMME DEMANDE LE DIVORCE, IL TENTE DE S’IMMOLER PAR LE FEU
Dès qu’il a reçu une demande de divorce de sa femme, qui lui aurait également remis une convocation du tribunal, dans cet après-midi du samedi 1er mars 2025, vers 17 heures, le Monsieur en question n’a rien trouvé d’autre que de se résoudre à mettre fin à ses jours. Des faits qui se sont produits sur l’avenue baptisée «Rue Sans-soleil» qui débouche sur «La Promenade des Thiessois» (ex-Place de France). C’est ainsi qu’il aurait choisi de s’enfermer dans sa salle de bain pour s’asperger d’essence, tentant de s’immoler par le feu. Et n’eut été la promptitude des éléments de la caserne des sapeurs-pompiers, le pire se serait produit. Les soldats du feu étant rapidement intervenus pour maîtriser les flammes, sauver la victime et l’acheminer aux urgences du centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Ndiéguene de Thiès, pour les besoins des premiers soins. Une enquête a été ouverte.
REFORME DU SECTEUR DE L A SANTE VERS LE RECRUTEMENT DE 3000 A 4000 AGENTS D’ICI 2029
Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, a annoncé le recrutement de 3000 à 4000 agents de santé entre 2025 et 2029. Plus de 60 % de ces recrutements concerneront les personnels médicaux et paramédicaux. Dr Sy a précisé que les modalités de ce recrutement sont en cours d’étude par les autorités, à l’image de la démarche adoptée dans le secteur de l’éducation. Toutefois, il a insisté sur la nécessité d’impliquer le secteur privé dans le développement des infrastructures et la création d’emplois. Le ministre a plaidé pour des investissements accrus dans les hôpitaux privés de haut standing afin de limiter l’exode sanitaire vers des pays comme la Tunisie ou le Maroc. Il estime que cela permettrait d’offrir des soins spécialisés de qualité à des coûts accessibles. Enfin, Dr Sy a souligné l’importance d’améliorer les conditions salariales des agents de santé pour stabiliser et motiver le personnel hospitalier. Il propose une revalorisation salariale et la transformation de certains avantages en postes budgétaires durables.
ALIOUNE TINE DEFEND LA COUR DES COMPTES FACE AUX CRITIQUES DE MACKY SALL
Invité de l’émission Objection sur Sud FM, Alioune Tine, fondateur d’AfrikaJom Center, a défendu la Cour des Comptes contre les tentatives de discréditation, notamment de l’ancien Président Macky Sall. Il a rappelé que cette institution fait partie des organes les plus légitimes et compétents du pays, tout en étant reconnue à l’échelle africaine. S’exprimant sur le rapport de la Cour des Comptes, Alioune Tine a insisté sur la nécessité de traduire en justice les auteurs de crimes économiques. Pour lui, le débat doit se concentrer sur l’instauration d’un consensus national afin que ces crimes ne restent pas impunis. Cette prise de position intervient dans un contexte où les conclusions de la Cour des Comptes suscitent de vives réactions. Tine plaide ainsi pour un renforcement de l’État de droit et de la redevabilité dans la gestion des finances publiques.
LDR YEESAL DOUTE DU RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES
Le rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques continue de faire jaser. Il en est ainsi du Bureau politique des Libéraux Démocrates Réformateurs LDR YEESAL qui marque tout son étonnement relativement á la procédure et aux conclusions auxquelles il a abouti. LDR YEESAL relève la contradiction notoire de la cour des comptes qui après avoir elle-même certifié les exercices de 2019 à 2022 et donné quitus à l’Assemblée nationale pour le vote de la loi de règlement, renie ses propres convictions. « De ce point de vue, ledit document pose un problème de crédibilité », estime le Bureau politique dans un communiqué en date du 28 février. Et de poursuivre : « La singularité de ce rapport démontre qu’il n’est autre qu’une pâle copie de l’audit unilatéral commandité par le gouvernement pour la même période dans le but de discréditer l’ancien régime. Sinon comment comprendre qu’il ait été soustrait à l’appréciation des personnes dont la gestion a été incriminée ? Comment comprendre que ce curieux rapport ne fasse état d’aucun fait de détournement ni de falsification même si on nous annonce d’éventuelles poursuites ? Autant de contradictions flagrantes forcent à croire que cette publication obéit à la volonté malsaine d’un Etat esseulé en quête permanente de prétextes et d’excuses pour masquer son incompétence à tenir ses promesses électorales et ses engagements de campagne ».
MASCOTTE JOJ 2026 L'IEF MBOUR 1 VEUT GAGNER LA PALME
«J’estime que c’est une excellente idée que de faire participer les enfants à la réalisation de la mascotte. Le thème retenu est «de l’histoire à l’avenir» comme pour dire qu’il faut méditer le passé, agir sur le présent pour construire le futur», déclare Baba Thiam, l’Inspecteur de l’éducation et de la formation de Mbour1. « L’histoire s’appuie sur nos valeurs sociales de référence qui sont Sénégalaises et Africaines. Il y a aussi les valeurs universelles que nous partageons avec le reste du monde. Il est demandé aux candidats de traduire ces valeurs dans leur dessins», ajoute l’IEF de Mbour 1. Il s’est réjoui que certains élèves soient préparés à l’art tout en ayant espoir que le champion soit l’un des 21 candidats de son Inspection. «Au regard des productions d’élèves que j’ai vues, j’ose espérer que le champion soit l’un des 21 candidats de Mbour1», a-t-il conclu. Cependant, les Professeurs encadreurs ont déploré des problèmes d’organisation. «L’éducation artistique est un moyen d’expression comme dans un roman. Le peintre, le dessinateur s’exprime à travers son œuvre. Il est donc important qu’elle soit valorisée à travers ce genre d’événements qui permettent aux élèves de s’exprimer tout en montrant leurs talents artistiques. Seulement, nous déplorons les problèmes d’organisation liés à la non prise en charge des élèves et leurs encadreurs lors de ce concours» déplore Modou Diouf, Professeur d’éducation artistique au CEM de Saly.
MENACES D’EXPULSION UNE DELEGATION DE LA CEDEAO FUIT BISSAU !
Depuis le jeudi 27 février 2025, les organisations syndicales et partis politique de l’opposition réunis autour de leur leader Numa Nabiam ne considèrent plus Umaro Sissoco Embalo comme président de la République légitime de la Guinée-Bissau. Ce, compte tenu de l’expiration de son mandat depuis cette date. Et le président Embalo ne l’entend pas de cette oreille puisqu’il a déclaré qu’il quittera le pouvoir qu’après l’installation de son successeur à l’issue de l’élection présidentielle fixée au 30 novembre 2025. Une bataille de calendrier qui a plongé le pays dans une profonde crise institutionnelle. Ce qui justifie la présence d’une mission de la CEDEAO à Bissau pour tenter d’amorcer la bombe politique. C’est dans ce cadre que la Cedeao a rencontré toutes les parties prenantes avant de proposer un projet d’accord sur la date de la présidentielle. Autrement dit, une date raisonnable voire de consensus contrairement à celle fixée par le Président Embalo. Un projet qui risque de torpiller les mois « additionnels » de la mouvance présidentielle. Irrité par le fameux projet d’accord, le Président Embalo avait menacé d’expulser la délégation de la Cedeao ayant osé lui fixer une date. Face à ces menaces, la délégation régionale a dû quitter précipitamment la Guinée-Bissau dans la nuit du 1er mars.
UN TRAGIQUE ACCIDENT FAIT 5 MORTS
Un tragique accident s’est produit à la cimenterie CIMAF, située dans la commune de Keur Moussa, à Thiès. Dans la nuit du dimanche 2 mars, vers une heure du matin, un chauffeur malien a mortellement percuté cinq de ses compatriotes en effectuant une marche arrière sur le parking de l’usine, selon les informations rapportées par nos confrères de SeneNews. Les victimes, toutes apprentis-chauffeurs, dormaient près du camion lorsque celui-ci les a fauchées. Suite à l’accident, le conducteur a pris la fuite, abandonnant une scène dramatique derrière lui. Alertées, les forces de gendarmerie de Thiès se sont rendues sur les lieux pour constater les faits. Les corps des victimes ont été transférés à la morgue de l’hôpital régional. Une enquête a été ouverte afin d’élucider les circonstances exactes de ce drame et de retrouver le chauffeur en fuite.
LE RAMADAN DE DJIDIAK «BARKIFA PES»
En ce premier jour de Ramadan, la mosquée était pleine à craquer. Les rangs (sappé) étaient serrés, contrairement à ce qui se passait d’ordinaire à la prière de l’aube. Djidiack faisait partie de ceux-là qui ont grossi les rangs et à qui l’imam s’adressait en ces termes «Mbook yi, je suis bien content de cette affluence. Mais je suis sûr qu’il y a beaucoup de Ndioufénes et de Fayénes qui vont abandonner au bout de quelquesjours seulement. Soyons des musulmans de tous les jours, pas de quelques jours ou d’un mois». Ces paroles de son cousin Imam le perturbèrent se sachant parmi les irréguliers. «Nous sommes tous des musulmans. Dieu est Miséricorde et est là pour tous. Barki fa pes», murmure-t-il à son voisin
Mort accidentelle de 5 Maliens à Allou Kagne
Un accident tragique a eu lieu aux Ciments de l'Afrique (CIMAF), la nouvelle cimenterie sise à Allou Kagne. Selon nos sources, il s'est produit dans la nuit du samedi au dimanche 2 mars 2025. Les mêmes sources font état de la mort de 5 apprentis-chauffeurs maliens. Les victimes dormaient tranquillement à proximité d'un camion, au niveau du parking situé à l'entrée de l'usine et le chauffeur malien qui ne les avait pas vus, est venu enclencher une marche-arrière. C'est ainsi que le camion est passé sur les 5 jeunes qui n'ont eu aucune chance. Dès qu'il s'est rendu compte de la tragédie, le chauffeur malien a pris la poudre d'escampette. Après les constats d'usage, les corps sans vie ont été évacués à la morgue du Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès.
Découverte macabre à Thiaroye
E. Mendy, serveuse dans un bar, a été retrouvée morte dans sa chambre au quartier Messere de la commune de Djiddah Thiaroye. Son corps était en état de décomposition avancée. Selon nos sources, les faits se sont produits vendredi dernier. Les sapeurs-pompiers et limiers du commissariat d'arrondissement de Thiaroye se sont déployés sur les lieux pour faire le constat. Une réquisition a été faite par les flics pour l'évacuation de la dépouille. Une enquête est ouverte par la Police de Thiaroye qui a ouvert une enquête.
Polémique au ministère de l’Intégration
La présence d’une étrangère dans l’équipe de communication du ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères (MIAAE) a suscité une polémique. Mais le ministère a apporté des précisions sur le recrutement de cette consultante chargée de renforcer sa communication. D’après le communiqué, cette consultante, originaire de l’espace Cedeao et résidant au Sénégal depuis 15 ans, n’est ni rémunérée par le ministère, ni intégrée au cabinet et ne dispose d’aucun bureau au sein de l’institution. Le ministère indique que ce recrutement a été initié et financé par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), partenaire technique du ministère, afin de mobiliser une expertise au service des missions du ministère. Le ministère réaffirme son engagement en faveur de la valorisation des compétences nationales, tout en défendant les principes d’ouverture, d’intégration africaine et de coopération régionale, moteurs essentiels du développement et du rayonnement du continent.
Radiation de Moustapha Ndiaye du conseil municipal de Mbao
La radiation du militant du Pastef, Moustapha Ndiaye, du Conseil municipal de la commune de Mbao irrite ses camarades de parti. Le ministre Moustapha Ndieck Sarre et le député Babacar Ndiaye ont organisé une conférence de presse pour annoncer un recours à la Cour suprême pour excès de pouvoir du maire Abdou Karim Sall. Ils attendent la réponse de ce dernier absent du territoire national.
Destruction de biens appartenant à autrui
Ch. Okpara de nationalité nigériane n'a pas compris qu'on se ne fasse jamais sa propre justice. En effet, furieux d'avoir vendu un catalyseur défectueux à 50 mille francs, il s'est tout bonnement rendu chez son vendeur A. Fall pour casser le parebrise et les rétroviseurs de 4 véhicules en réparation ainsi qu'un téléviseur écran plat. A. Fall qui avait commencé à lui rembourser, s’est rendu à la police des Parcelles assainies pour porter plainte contre le mis en cause qui a reconnu les faits. Ce qui va motiver sa garde à vue et son défèrement au parquet pour destruction de biens appartenant à autrui.
Le ministère de la Santé a besoin de 4 000 agents
Le ministre de la Santé et de l’Action Sociale veut un recrutement massif à l’instar du département de l’Éducation nationale. Selon Dr Ibrahima Sy, de 2025 à 2029, il faut recruter entre 3 000 à 4 000 agents dont plus 60% seront constitués de médicaux et paramédicaux pour couvrir les besoins du secteur de la santé. Il a exprimé le besoin aux autorités pour ainsi satisfaire la doléance des syndicats, notamment le Sames. Conscient des contraintes budgétaires qui peuvent limiter les recrutements d'une manière générale dans la fonction publique, le ministre de la Santé appelle aussi les acteurs à développer le privé et l'entrepreneuriat. Dr Ibrahima Sy était sur le plateau de la Rts.
Embalo a menacé d’expulser la mission de la Cedeao
Que cherche le Président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo ? La question mérite d’être posée à cause de sa volteface. Après avoir annoncé l’organisation de la présidentielle en novembre prochain, M. Embalo a menacé hier d'expulser une mission de la Cedeao conduite par le président de la Commission de la Cedeao, Dr Omar Alieu Touray, afin de soutenir les efforts des acteurs politiques et autres parties prenantes pour parvenir à un consensus politique sur une feuille de route pour la tenue d'élections inclusives et pacifiques en 2025. D’après le communiqué de la Cedeao, la mission a quitté Bissau le 1er mars au petit matin à la suite des menaces d'expulsion proférées par Umaro Sissoco Embalo. Auparavant, la mission entreprise conjointement avec le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS) avait été reçue en audience par Embalo ainsi qu’un large éventail de parties prenantes nationales, y compris les autorités, les acteurs politiques, les entités chargées de la gestion des élections et les représentants de la société civile ainsi que les partenaires bilatéraux, régionaux et internationaux. La mission a préparé un projet d'accord sur la feuille de route pour la tenue d'élections législatives et présidentielle en 2025 et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour obtenir leur consentement. Elle présentera son rapport au président de la Commission de la CEDEAO
Guy Marius Sagna dénonce la faiblesse de la Cedeao
Restons en Guinée Bissau pour dire que le député de la Cedeao Guy Marius Sagna en mission à Lagos estime que la situation est extrêmement grave. Pourtant il avait alerté le Parlement de la CEDEAO en 2024. Il rappelle que le mandat de Embalo est fini depuis le 27 février 2025 et qu’il n'y a pas de guerre en Guinée-Bissau, ni de menace de partition. Il se demande pourquoi la Cedeao est si complaisante avec Embalo ? Il en déduit que jusqu'à présent, on a une Cedeao des chefs d'État et non des peuples. Le député de la Cedeao exprime son soutien au peuple de Guinée-Bissau pour la paix, la justice, la démocratie et le droit de choisir ses propres dirigeants et contre les coups d'État constitutionnels. Non sans dénoncer le coup d'État constitutionnel en cours en Guinée-Bissau.
Par Fatou Warkha SAMBE
LE SOUKEROU KOOR QUE L’ON PEUT OFFRIR AUX FEMMES
Le véritable Soukeurou Kor que l’on peut offrir aux femmes, c’est d’écouter leurs revendications et de prendre des mesures concrètes pour rendre effectifs leurs droits
Dans cinq jours, nous marquerons une nouvelle Journée internationale des droits des femmes. Quand je pense à ce jour, l’une des choses qui me viennent à l’esprit, c’est cette chanson de Ismaïla Lô avec ce refrain : «Toutes les femmes sont des reines, certaines plus reines que des reines...» C’est le son que plusieurs plateaux spéciaux dans nos télévisions utilisent pour le générique de leurs émissions spéciales 8 mars. Vous pouvez déjà deviner le contenu : il ne sera rien d’autre qu’un enchaînement de louanges sur la bravoure des femmes, leur capacité de résilience, un rappel des souffrances que nos mamans et grandsmères ont endurées au sein de la société. Mais aujourd’hui, je me demande : comment peut-on faire un si grand hors-sujet ? Est-ce un manque de connaissance ou une volonté manifeste d’ignorer le but de cette journée ?
Ainsi, j’ai grandi avec cette conscience collective qui fait de la Journée internationale des droits des femmes, une journée de célébration. Vous verrez certainement des événements ou publications où ils ne mentionneront que «Journée internationale des femmes», effaçant totalement la notion de droits, comme si ce jour servait uniquement à exalter une essence féminine plutôt qu’à revendiquer l’égalité et la justice. On nous parlera de «reines», de «mères courageuses», et de «gardiennes du foyer», tout en éludant soigneusement les revendications concrètes des femmes qui subissent chaque jour l’injustice, les violences et la précarité. Cette confusion n’est pas anodine, elle permet de neutraliser un combat politique en le réduisant à une célébration vide de revendications. Quand on parle de droits au Sénégal, si les gens ne nous disent pas que les femmes ont déjà tout, ils vont nous répondre que l’islam a déjà tout donné aux femmes, comme s’ils appliquaient à la perfection ce que l’islam prescrit. Cette rhétorique sert souvent à invalider toute demande de justice et d’égalité, alors même que dans les faits, les inégalités persistent et sont institutionnalisées.
Le 8 mars trouve son origine dans les luttes ouvrières et féministes du début du XXe siècle. En 1908, des milliers de femmes ont manifesté aux Etats-Unis pour réclamer de meilleures conditions de travail, le droit de vote et l’égalité des droits. En 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, Clara Zetkin propose l’idée d’une journée internationale pour revendiquer les droits des femmes. En 1917, en Russie, une grève des ouvrières marque un tournant dans l’histoire, menant à la reconnaissance officielle du 8 mars comme une journée de mobilisation pour les droits des femmes. En 1977, l’Onu institutionnalise cette date en tant que Journée internationale des droits des femmes, confirmant ainsi son ancrage dans les luttes pour l’égalité et contre les discriminations systémiques.
Mais l’histoire des luttes féminines ne se limite pas à l’Occident. Au Sénégal, un autre épisode emblématique s’est déroulé en mars 1820 : celui des femmes de Nder, qui ont marqué l’histoire par leur acte de résistance face à l’oppression. Ce jour-là, alors que les hommes du village étaient partis au champ, les envahisseurs maures ont attaqué. Plutôt que de se soumettre, ces femmes ont choisi de se battre. Face à la défaite inévitable, elles ont préféré périr dans les flammes du palais plutôt que d’être réduites en esclavage. Leur courage illustre la détermination et la force des femmes sénégalaises dans leur lutte pour la dignité et la liberté.
Le mois de mars est donc symbolique à plus d’un titre : il est le mois des luttes féminines, qu’elles soient ouvrières ou enracinées dans notre propre histoire. Il rappelle que la revendication des droits des femmes ne s’est jamais faite sans résistance ni sacrifices, et que la mémoire des luttes doit guider nos combats actuels.
Sous le thème de cette année : «Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation», une fois de plus, ce 8 mars s’inscrit dans une réalité marquée par les violences faites aux femmes, le recul des droits et la marginalisation politique. Alors que le Sénégal connaît des transformations majeures sur le plan politique avec l’arrivée du nouveau gouvernement, les femmes, elles, sont toujours laissées de côté. Leur représentation au sein du gouvernement a diminué, les violences n’ont pas cessé, et les avancées légales stagnent. Pendant que d’autres catégories de la population bénéficient du changement, les femmes restent reléguées aux marges du pouvoir et de la société.
Et en ce mois de Ramadan, le gouvernement nous doit bien un Soukeurou Kor. Puisque ce 8 mars est une journée de revendication, nous allons lui dire clairement le contenu du panier que nous voulons : pas des gestes symboliques, mais des actions concrètes pour faire respecter nos droits.
Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est un cadre sécuritaire où les féminicides, les agressions sexuelles et les violences conjugales ne sont plus relégués au rang de faits divers. Nous voulons des lois appliquées avec rigueur, des mécanismes de protection renforcés, des refuges sécurisés, un accompagnement psychologique des survivantes et des sanctions effectives contre les agresseurs.
Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une égalité économique réelle, où les femmes ne sont plus confinées aux marges de l’économie informelle et de la précarité. L’accès aux financements, la reconnaissance du travail domestique, le soutien aux entrepreneures et l’égalité salariale ne doivent plus être des combats sans fin. Nous demandons aussi une protection sociale pour les travailleuses domestiques et toutes celles du secteur informel.
Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une justice sociale tangible. Nous voulons un accès gratuit aux serviettes hygiéniques et des toilettes propres dans toutes les écoles. L’éducation des filles ne doit plus être entravée par des règles non prises en charge dignement. Il est temps de mettre en place une politique de lutte contre la précarité menstruelle et d’assurer la gratuité des protections hygiéniques dans les écoles et lieux publics.
Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une réelle égalité dans l’accès à la terre. Il est inadmissible que des femmes qui nourrissent la population soient privées de la propriété foncière. Nous voulons des réformes foncières qui garantissent aux femmes un accès équitable aux titres de propriété et aux ressources agricoles.
Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est une véritable représentation politique et institutionnelle. Les décisions qui nous concernent doivent être prises avec nous, et non à notre place. A celles et ceux qui contestent les quotas, il suffit d’observer les nominations où la parité n’est pas obligatoire : les femmes y sont absentes. Ce n’est pas une question de compétence, mais de verrouillage du pouvoir par l’entre-soi masculin et des biais sexistes. La parité ne doit pas être un débat, mais une nécessité pour une démocratie équitable.
Le Soukeurou Kor que nous demandons, c’est un ministère qui défend réellement les droits des femmes. En réduisant le ministère de la Femme à un ministère de la Famille, on éloigne encore plus les luttes pour l’égalité. Nous voulons un ministère qui prenne des décisions ambitieuses en matière d’émancipation économique, politique et sociale des femmes.
Cette année, alors que le 8 mars coïncide avec le mois de Ramadan, j’espère que ce mois et ses exigences ne prendront pas le dessus sur l’essence de cette journée. J’espère que, plutôt que d’organiser des conférences religieuses vantant la résilience des femmes, les entreprises accorderont enfin une place à l’écoute des revendications des travailleuses. J’espère qu’au lieu de répondre concrètement aux demandes des femmes, ils ne se contenteront pas de louer leurs mérites à travers des discours sans engagement. J’espère, et j’espère encore, que le Président ne se limitera pas à un tweet accompagné d’un visuel nous souhaitant une «bonne journée». Nous voulons plus.
Le véritable Soukeurou Kor que l’on peut offrir aux femmes, c’est d’écouter leurs revendications et de prendre des mesures concrètes pour rendre effectifs leurs droits
Ps : *Soukeurou Kor : est une offre traditionnelle distribuée pendant le Ramadan, souvent sous forme de panier alimentaire.
LE SAMES SUSPEND PROVISOIREMENT SA GRÈVE
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a annoncé la suspension provisoire de son mot d’ordre de grève en réponse à l’engagement des autorités lors du dialogue tripartite (Syndicats-Gouvernement-Patronat) du 27 février 2025.
Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a annoncé la suspension provisoire de son mot d’ordre de grève en réponse à l’engagement des autorités lors du dialogue tripartite (Syndicats-Gouvernement-Patronat) du 27 février 2025. Cette rencontre, tenue au Grand Théâtre, a permis d’échanger sur les revendications syndicales en vue d’un pacte de stabilité sociale.
Dans un communiqué, le Bureau exécutif national (BEN) a déclaré : « Une trêve est décrétée avec une suspension provisoire du mot d’ordre de grève à compter de ce jour. » Il a également salué l’appel du Premier ministre en faveur d’un climat social apaisé et d’un dialogue régulier avec les syndicats.
Toutefois, le SAMES appelle ses membres « à rester mobilisés jusqu’à la satisfaction complète de sa plateforme revendicative ».
Pour rappel, le syndicat avait entamé, mercredi dernier, une grève de 48 heures pour exiger le recrutement massif de médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes dans la fonction publique, afin de renforcer les effectifs hospitaliers et améliorer la couverture sanitaire.
VERS LE RECRUTEMENT DE 3000 À 4000 AGENTS D’ICI 2029
Le ministre de la Santé, Dr Ibrahima Sy, invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, a apporté des éclairages sur les défis du secteur sanitaire au Sénégal. Il a notamment annoncé une perspective de recrutement de 3000 à 4000 agents de santé ...
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, a apporté des éclairages sur les défis du secteur sanitaire au Sénégal. Il a notamment annoncé une perspective de recrutement de 3000 à 4000 agents de santé entre 2025 et 2029, dont plus de 60 % seront des personnels médicaux et paramédicaux.
Face à la nécessité d’améliorer l’offre de soins, Dr Ibrahima Sy a précisé que les autorités travaillent à définir les modalités de ce recrutement. « L’information a été partagée avec les autorités, et elles vont analyser ce qui est faisable, comme cela a été fait dans le secteur de l’éducation », a-t-il indiqué.
Cependant, le ministre a tenu à souligner que l’emploi dans le secteur de la santé ne doit pas être limité à la fonction publique. Il a insisté sur la nécessité de renforcer le rôle du secteur privé dans le développement des infrastructures sanitaires et la création d’emplois.
Le ministre a mis en avant l’importance d’investissements privés dans le domaine hospitalier. Selon lui, le développement d’hôpitaux privés de haut standing pourrait réduire le flux des patients sénégalais qui se rendent en Tunisie, en Turquie ou au Maroc pour des soins médicaux spécialisés.
« Beaucoup de Sénégalais se soignent à l’étranger dans des hôpitaux privés. C’est un modèle que nous devons encourager ici, afin d’offrir des soins de qualité à des coûts accessibles, cela permettra de réduire le tourisme sanitaire vers ces pays », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Dr Sy a évoqué la nécessité de revoir les conditions salariales des agents de santé pour motiver le personnel et combler les déficits en ressources humaines dans les établissements publics.
« Il faut repenser les mécanismes de motivation et transformer certains avantages en postes budgétaires durables. L’augmentation des salaires pourrait être une solution pour stabiliser et dynamiser le personnel hospitalier », a-t-il affirmé.
LES RAISONS DU LICENCIEMENT DE 156 AGENTS AU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, était l’invité de l’émission Point de Vue sur la RTS. Il a apporté des précisions sur le récent licenciement de 156 agents contractuels du ministère, une mesure prise après un audit interne
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Sy, était l’invité de l’émission Point de Vue sur la RTS. Il a apporté des précisions sur le récent licenciement de 156 agents contractuels du ministère, une mesure prise après un audit interne des recrutements.
Selon le ministre, cette décision fait suite à une évaluation des 4500 agents recrutés sous contrat annuel par le ministère de la Santé. « Nous nous sommes rendu compte que plus de 156 d’entre eux ne répondaient pas aux critères établis pour le renouvellement de leur contrat », a-t-il déclaré.
Les principales irrégularités relevées concernent l’absence de qualification, de diplômes et même, dans certains cas, de carte d’identité. « Certains n’avaient pas de fiche de poste, nous ne savions même pas quelle était leur fonction exacte au sein du ministère », a expliqué Dr Sy.
À la question de savoir si ces recrutements relevaient de considérations politiques, le ministre n’a pas exclu cette possibilité : « Peut-être que c’étaient des recrutements politiques, ou peut-être qu’ils étaient normaux. Mais notre priorité est que l’argent public soit utilisé de manière transparente et que chaque recrutement soit justifié par un besoin réel. »
Dr Sy a insisté sur l’importance de mettre fin aux recrutements de complaisance et d’allouer les ressources aux professionnels qualifiés : « Je ne peux pas accepter qu’on recrute des personnes sans qualification alors que des médecins et des infirmiers diplômés attendent un emploi. Je préfère affecter ces postes récupérés à des professionnels de santé, car nous avons des besoins urgents dans nos structures sanitaires. »
Le ministre a tenu à souligner que cette mesure n’était pas motivée par la volonté de nuire à qui que ce soit, mais plutôt par le souci de rationaliser les ressources humaines du secteur. « Tant que nous agissons dans la transparence, nous assumerons nos décisions. Ce qui pose problème, c’est l’opacité dans les recrutements. »
LA DOSE DE PLUS
La décision de l’administration Trump de geler la contribution financière des Etats-Unis dans la lutte contre le Sida, met en danger des millions de personnes vivant avec le le VIH, ainsi que des populations clés et vulnérables
La décision de l’administration Trump de geler la contribution financière des Etats-Unis dans la lutte contre le Sida, met en danger des millions de personnes vivant avec le le VIH, ainsi que des populations clés et vulnérables, indique, un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
”Les investissements de l’aide américaine dans la riposte mondiale au VIH, à travers le Plan d’urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, jouait, un rôle essentiel aux progrès vers l’élimination des Infections sexuellement transmissibles (IST)”, souligne le document de l’institution spécialisée de l’ONU.
L’OMS renseigne que ”les premiers rapports partagés indiquent que les services de prévention et de traitement des populations clés sont les plus touchés” par cette décision de l’administration Trump.
” Ces rapports signalent que de nombreux éléments essentiels, comme les interventions de prévention fondées sur des données probantes, y compris la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH, les services de réduction des risques pour les personnes qui s’injectent des drogues et les programmes communautaires ont été définitivement arrêtés”, ajoute le texte.
Ils (rapports) font aussi état de la ”fermeture de centres de santé offrant des interventions de prévention, de dépistage et de traitement aux populations clés auparavant soutenus par des fonds américains”.
”Ces perturbations, selon l’OMS (vont) entrainer des pénuries de personnel, des interruptions de la chaîne d’approvisionnement au détriment des populations clés, des travailleurs du sexe, des consommateurs de drogues injectables, des personnes incarcérées et des personnes transgenres et de diverses identités de genre vulnérables à l’infection VIH et à la mort”.
Evaluant cette situation, l’institution spécialisée de l’ONU, invite les Etats membres à ”trouver des solutions à long terme, y compris un financement national durable pour protéger ces services de santé vitaux, essentiels pour maintenir la tendance à la baisse de l’incidence et de la mortalité du VIH (…)”, indique le communiqué.