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21 mai 2025
PREMIER COURS DE L’HISTOIRE
Désormais, les élèves sénégalais du préscolaire et de l’élémentaire apprennent l’anglais. Ce mardi, 14 janvier, à l’école maternelle de la Gueule Tapée, la première leçon s’est déroulée sous la supervision des autorités académiques.
Désormais, les élèves sénégalais du préscolaire et de l’élémentaire apprennent l’anglais. Ce mardi, 14 janvier, à l’école maternelle de la Gueule Tapée, la première leçon s’est déroulée sous la supervision des autorités académiques.–
Il est 8h 30 mn à l’école maternelle de la Gueule Tapée : des sonorités anglaises déchirent le silence de la cour de l’école. Elles proviennent de la classe de la Petite section. Dans cette salle, l’enseignante déroule une leçon de Langue et communication avec comme médium d’enseignement l’anglais. Les premiers mots d’anglais qui sortent de la bouche des tout-petits. Ils marquent l’effectivité de l’introduction de l’anglais au préscolaire et à l’élémentaire.
Selon la maîtresse chargée de dispenser les cours d’anglais, l’objectif de la leçon était de permettre aux élèves d’être capables de saluer correctement leurs camarades, la maîtresse ou une autre personne.
La leçon du jour a été une belle réussite, de l’avis de la maîtresse, par ailleurs directrice de l’école. «Je suis très satisfaite de la prestation, les élèves ont manifesté un engouement dans la discipline», se réjouit Mme Absa Ndiaye Sall. La maîtresse dit avoir bien mesuré les défis pour concrétiser la réforme. Toutefois, elle invite les autorités éducatives à un accompagnement en matériels didactiques, mais aussi et surtout à une indemnité conséquente.
Les autorités académiques, qui ont assisté au démarrage des cours d’anglais, ont salué l’initiative et promis de l’accompagner. Fatouma Diallo Dramé, inspectrice de l’Education et de la formation de Dakar-Plateau, a vivement apprécié la prestation de la leçon. Elle a indiqué que tous les enseignants retenus pour dispenser les cours d’anglais seront dotés de supports pédagogiques nécessaires pour l’accomplissement de la réforme.
L’introduction de l’anglais entre dans le cadre de la nouvelle vision de transformation systémique de l’éducation. C’est tout le sens de l’appel lancé par le ministre de l’Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, pour une mobilisation de toute la communauté, mais surtout celle des enseignants, pour la réussite de la réforme.
Par Rama YADE
TRUMP ET SES GUERRES COMMERCIALES : QUEL SORT POUR L’AFRIQUE ?
Alors que la ville de Washington affiche le calme des vieilles troupes avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain, le Président-élu, par ses déclarations spectaculaires durant la période transitoire, a déjà modifié bien des lignes géopolit
Alors que la ville de Washington affiche le calme des vieilles troupes avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain, le Président-élu, par ses déclarations spectaculaires durant la période transitoire, a déjà modifié bien des lignes géopolitiques.
Le nouvel impérialisme américain
Sur le front du Moyen-Orient, Benyamin Netanyahu, fort de sa proximité avec Donald Trump et profitant de la nouvelle donne syrienne, accélère, dévoilant sa volonté de redessiner le Moyen-Orient à sa main. L’Ukrainien, Volodymyr Zelensky, multiplie les gestes pour s’attirer les bonnes grâces du nouveau locataire de la Maison-Blanche. Alors qu’ils s’attendaient à réagir à une hausse des droits de douane, promesse de campagne du candidat Trump, les Européens semblent frappés de stupeur en découvrant ses nouvelles intentions, exprimées lors d’une conférence de presse, le 7 janvier dernier, depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, de prendre le contrôle du Groenland, territoire de l’allié danois, du canal de Panama et même du Canada, laissant découvrir que «America First» pouvait aussi prendre la forme d’un impérialisme plutôt qu’un isolationnisme, et que ses voisins directs et alliés de l’Otan pouvaient en être les premières cibles. Etrangement, Chinois et Russes affichent un silence prudent, sans doute tactique ;
Une impitoyable guerre commerciale
Derrière chacun de ces mouvements, il y a moins une volonté de domination militaire qu’une motivation commerciale. Redonner à l’Amérique sa puissance économique reste la priorité de Donald Trump. Dans cette impitoyable lutte, la Chine et la Russie sont les cibles privilégiées. Ainsi, selon Donald Trump, le canal de Panama, sous le contrôle du Panama depuis 1999, est tombé, dans les faits, sous celui de la Chine qui y appliquerait des droits de péage dissuasifs pour les navires américains. Il est vrai que la Chine a fait une sérieuse incursion dans l’«arrière-cour» américain qu’est l’Amérique latine. Dans un article du 14 novembre dernier, le Wall Street Journal renseignait ainsi qu’à l’exception du Mexique et de la Colombie, la Chine a même remplacé les Etats-Unis comme partenaire commercial principal de toutes les économies d’Amérique latine, y finançant la plupart de nouvelles infrastructures, à l’instar du megaport de Chancay au Pérou.
La stupeur des Européens
De même, si «les Etats-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue», c’est que le Groenland doit permettre d’engager plus efficacement la compétition avec la Russie dont les manœuvres dans l’Arctique menacent la sécurité nationale des EtatsUnis, sans parler des ressources en hydrocarbures et métaux rares qui s’y trouvent. La rhétorique commerciale du Président américain fait fi de ses alliés puisque le Groenland est européen et otanien, et qu’elle s’étend jusqu’au Canada, vieil allié avec qui la balance commerciale américaine est déficitaire sur des secteurs considérés-clés comme les véhicules, les produits laitiers ou le bois, et dont Donald Trump veut faire le 51ème Etat américain.
Un agenda africain chargé
Encore sous les radars trumpiens, l’Afrique commerciale devrait se rappeler bientôt au souvenir de l’agenda américain, puisqu’en 2025 et 2026, les principaux outils commerciaux américains vis-à-vis de l’Afrique -l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), Development Finance Corporation (Dfc) et Eximbank-, doivent faire l’objet de discussions pour leur renouvellement par le Congrès.
Trump va-t-il transposer en Afrique son approche désinhibée des relations internationales ? Une approche offensive pourrait conduire la nouvelle administration à «armer» ces instruments contre les pays «récalcitrants» aux priorités américaines, qu’elles soient économiques (vis-à-vis de la Chine sur la question des minerais stratégiques) ou politiques (Israël). Fondée ou non, il n’est pas sûr qu’une telle attitude soit bien reçue du côté africain, ou même qu’elle soit dans l’intérêt des Etats-Unis.
L’heure de vérité
Sur le plan commercial, le bilan des principaux outils commerciaux américains devrait sans doute peser dans les discussions de renouvellement, alors que le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigeria restent les partenaires privilégiés des entreprises américaines. A l’origine de la création de Prosper Africa, la plateforme commune des agences de développement opérant en Afrique, le Président Trump devrait la conforter. Le sort financier de l’Usaid, la plus grande agence de développement au monde, reste incertain sous une administration Trump, tant elle est tirée par des motivations plus humanitaires qu’économiques. Dans le domaine énergétique, comme l’écrit l’expert de Georgetown University, Ken Opalo, selon lequel l’Afrique abrite 40% des découvertes de gaz dans le monde entre 2010 et 2020, la politique énergétique de Trump peut être une chance pour l’Afrique d’obtenir de Washington la reconnaissance du gaz naturel comme énergie de transition et libérer les capacités de production africaines si nécessaires à l’accès à l’électricité pour les populations et à la libération du potentiel de croissance économique en Afrique. Un tel changement requerra de modifier la feuille de route d’agences telles que Dfc.
Surtout, dans un contexte de tensions à venir avec la Chine, la Russie, l’Europe et les voisins américains immédiats, l’Administration Trump n’a aucun intérêt à malmener les Africains dont, selon les données les plus récentes du Fonds monétaire international, les économies enregistreront en 2025 les taux de croissance les plus rapides du monde. 44 pays africains connaîtront une croissance supérieure à la moyenne mondiale (3,2%), parmi lesquels la Côte d’Ivoire, la Tanzanie, le Sénégal, le Bénin et le Rwanda. La Chine ne s’y trompe pas, son ministre des Affaires étrangères venant d’achever sa traditionnelle tournée africaine de début d’année avec le Tchad, le Congo, la Namibie et le Nigeria.
Rama YADE
Directrice Afrique Atlantic Council
LE DECOMPTE INTERNATIONAL DES OISEAUX D’EAU TENU DANS PLUSIEURS SITES
Le décompte des oiseaux d’eau se fera aujourd’hui dans plusieurs zones humides du pays. L’objectif de cette opération internationale est de répertorier ces espèces aquatiques ainsi que les menaces qui pèsent sur elles.
Le décompte des oiseaux d’eau se fera aujourd’hui dans plusieurs zones humides du pays. L’objectif de cette opération internationale est de répertorier ces espèces aquatiques ainsi que les menaces qui pèsent sur elles.
Le Dénombrement international des oiseaux d'eau (DIOE) est une opération de comptage des oiseaux d'eau dans les zones humides qui s’effectue depuis 1967. Il se fera ce jour, mercredi 15 janvier 2024. Au Sénégal, l’opération aura lieu à la réserve de biosphère du Delta du Fleuve Sénégal, la Presqu’île du Cap Vert, les Niayes, la Petite Côte, la réserve de biosphère du Delta du Saloum, la Casamance et dans la zone Sud-Est au Parc national de Niokolo-Kaba.
Le DIOE se fait simultanément dans 143 pays à travers le monde. Les principaux objectifs recherchés portent sur la mesure d’un certain nombre de paramètres écologiques et biologiques dont l’établissement des tendances évolutives des différentes espèces d’oiseaux d’eau observées au Sénégal, disposer des informations sur la distribution des oiseaux d’eau dans l’étendue du territoire national, alimenter et mettre à jour la base de données sur les oiseaux d’eau. L’objectif est également de détecter très tôt les menaces qui pèsent sur les habitats naturels, afin de prendre les mesures requises pour assurer la préservation de ces milieux fragiles.
Les oiseaux d'eau sont reconnus comme des indicateurs de santé des zones humides qui sont composées d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, oùl'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eau marine dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres. Les oiseaux d'eau sont définis par la Convention de Ramsar comme "les espèces d'oiseaux écologiquement dépendantes des zones humides". Le dénombrement des oiseaux d’eau se fait en trois étapes : La formation des participants qui consiste à organiser des sessions de renforcement de capacité au niveau des principales zone de comptage sur les techniques d’identification et de dénombrement des oiseaux ainsi que sur la caractérisation des habitats. Le dénombrement c’est aussi la répartition des équipes en fonction des secteurs de décompte. Ces équipes sont munies d’équipements spéciaux (jumelles, télescopes, drone etc. et se déplacent àpied ou àl’aide de moyens roulant, nautique dans les secteurs de décompte pour estimer les effectifs des oiseaux et évaluer l’état des habitats àl’aide de fiches d’évaluation environnementale.
Pour éviter un double comptage, les heures d’observations sont notées. L’opération de décompte démarre à partir de 07 heures du matin et prend fin généralement le soir, pour la plupart des sites. Les informations collectées sont consignées dans une base de données et des analyses sont faites sur l’évolution et la répartition des espèces, les pressions, les menaces, etc.
L’édition 2025 a comme oiseau parrain le Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor). C’est une espèce grégaire qui subit des menaces écologiques importantes à cause des activités humaines non encadrées, les pollutions diverses, les changements climatiques qui favorisent la perte d’habitats et de nourriture.
LE SECTEUR AGRICOLE, UNE NICHE D’OPPORTUNITES
Des experts du secteur agricole se sont réunis hier, à Dakar, pour explorer les voies et moyens susceptibles d’aider les pouvoirs publics à développer des politiques publiques appropriées à l’emploi des jeunes et à la création de richesse.
Des experts du secteur agricole se sont réunis hier, à Dakar, pour explorer les voies et moyens susceptibles d’aider les pouvoirs publics à développer des politiques publiques appropriées à l’emploi des jeunes et à la création de richesse.
Le secteur agricole constitue une niche d’opportunités permettant aux pouvoirs publics de répondre efficacement au défi de l’emploi des jeunes et des femmes et, par ricochet, de favoriser la création de richesse pour un développement durable. Toutefois, il est indispensable de disposer de données probantes pouvant guider les autorités dans la prise de décisions éclairées en matière de politiques publiques. C’est dans ce cadre que Dakar accueille depuis hier, mardi 14 janvier 2025, une conférence internationale portant sur la problématique suivante : « Le futur du travail et de l’emploi dans le secteur agricole et agroalimentaire en Afrique de l’Ouest ».
Ouvrant les travaux, le secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Alpha Ba, a souligné l’importance de disposer de « données probantes » pour l’élaboration des politiques publiques et la création d’emplois, notamment dans le secteur agricole. « Nous savons tous que l’une des faiblesses des politiques publiques en Afrique réside dans l’absence fréquente de données probantes. Nous ne mesurons pas pleinement l’ampleur et la portée des informations nécessaires pour éclairer les politiques publiques que nous mettons en place », a-t-il déclaré.
Selon Alpha Ba, le secteur primaire, notamment l’agriculture, offre des « opportunités énormes », et il suffirait de former les jeunes pour en faire un vivier d’emplois afin de pallier le manque d’opportunités dans ce domaine. « Nous sommes dans un contexte où le principal défi à relever est celui de l’emploi des jeunes. C’est un défi énorme face à des moyens et des opportunités limités », a-t-il souligné lors de cette rencontre conjointement organisée par le Bureau d’analyses macroéconomiques de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRABAME), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE). Abordant les liens entre agriculture et transformation, l’économiste Ahmadou Aly Mbaye a déploré la précarité des emplois agricoles et la faiblesse des industries africaines. « Quand vous additionnez le taux de chômage et le taux d’emplois vulnérables dans nos pays, vous atteignez 80 % », a indiqué l’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, selon qui « pratiquement, tous les emplois agricoles sont des emplois précaires ».
Ahmadou Aly Mbaye, citant des données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), a souligné qu’il y a environ 470 000 travailleurs affiliés à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES), contre quelque 150 000 fonctionnaires, sur une population en âge de travailler de 9 millions de personnes.
En Afrique, « l’agriculture perd des ressources productives, des emplois agricoles disparaissent chaque année, et le secteur manufacturier peine à prendre le relais », a-t-il observé. De son côté, le directeur régional du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) a salué cette synergie d’action entre les différents acteurs du secteur agricole pour répondre aux défis des pouvoirs publics, notamment ceux liés à l’avenir du travail, à l’employabilité des jeunes et à la création de richesse.
UNE TABLE RONDE PUBLIC-PRIVE TENUE A NOUAKCHOTT
Co-présidée par les chefs de gouvernement, cette rencontre a réuni des acteurs économiques majeurs sous l’égide l'Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie (APIM) et l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux ...
Dans le cadre de la visite officielle de Ousmane Sonko, Premier Ministre de la République du Sénégal, en Mauritanie, à l’invitation de son homologue, Mokhtar Ould Diay, une table ronde public-privé a été organisée hier, mardi 14 janvier, au Palais des Congrès de Nouakchott par l'Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie (APIM) et l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux du Sénégal (APIX).
Co-présidée par les chefs de gouvernement des deux pays, cette rencontre stratégique a réuni des acteurs économiques majeurs tels que : des représentants des organisations patronales, des membres du Conseil d’affaires sénégalo-mauritanien, les ambassadeurs, les directeurs généraux des agences APIM et APIX, ainsi que des délégations ministérielles multisectorielles. « Les discussions ont porté sur des thématiques cruciales visant à renforcer la coopération économique entre les deux pays notamment le renforcement des liens économiques : Encourager la complémentarité des secteurs clés, tels que les énergies, l’agriculture, les infrastructures, et les échanges commerciaux pour une meilleure intégration économique régionale. L’amélioration du climat des affaires a été aussi abordée avec la densification des mesures pour faciliter les investissements bilatéraux. Pour le renforcement de l’investissement privé, il est question du promouvoir les partenariats public-privé et encourager les initiatives complémentaires », rapporte un communiqué conjoint de l’Apix et de l’Apim.
Selon la source, cette table ronde marque une nouvelle étape dans la dynamique de collaboration entre l’APIM et l’APIX, concrétisée par plusieurs initiatives phares, notamment le Forum économique de Dakar, organisé en octobre 2024, et la signature d’un protocole d’accord historique entre les deux agences ; la création d’un Conseil d’affaires Mauritanie-Sénégal, qui est un cadre d’échange et de coopération pour les investisseurs ; la visite de travail du Directeur Général de l’APIX en Mauritanie, en novembre dernier, qui a permis d’aligner les efforts pour maximiser l’impact des actions conjointes. Selon toujours le communiqué, cette initiative s’inscrit dans une volonté commune de transformer les relations économiques bilatérales en un modèle de partenariat régional exemplaire, axé sur l’intégration économique et le développement durable.
LE OUI VIGILANT DES ÉCONOMISTES À LA RÉFORME FINANCIÈRE DE SONKO
La centralisation des pouvoirs financiers entre les mains de la Primature divise les observateurs. Les experts y voient toutefois une opportunité d'optimiser la gestion des deniers publics, à condition de surmonter certains obstacles
Lors du Conseil des ministres du mercredi 8 janvier 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé la mise en place d’un dispositif renforcé pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des programmes et projets issus des 26 objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029. Cette nouvelle donne a généré une polémique mettant en avant, selon la position des divers acteurs, les avantages ou inconvénients d’une option qui pourrait contribuer à restreindre les prérogatives du ministre des Finances. Pour certains économistes interrogés par Sud Quotidien, à l’instar de Mor Gassama et Souleymane Keita, enseignants chercheurs à l’Ucad, cette centralisation peut se révéler judicieuse dans le cadre de l’optimisation des dépenses d’investissement mais à condition de respecter certaines conditions.
La décision du Premier ministre (PM) de valider en aval toutes les dépenses d’investissement, dans un souci de rationalisation, de priorisation et d’efficience dans l’utilisation des ressources publiques, présente des avantages et des inconvénients selon les économistes. Ainsi, pour l’économiste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Mor Gassama, le Premier ministre a la charge de coordonner l’action du gouvernement. De ce point de vue, la centralisation des projets d’investissement au niveau de la Primature lui permet de contrôler de près les différents projets et programmes du gouvernement, de les faire valider par ses services et d’assurer un suivi rapproché. Par cette approche, il vise une meilleure coordination pour plus d’efficacité. Ce qui constitue une bonne chose pour un gouvernement très attendu sur ses réalisations. Toutefois, il convient d’éviter les lourdeurs ou lenteurs administratives, qui pourraient faire perdre un temps précieux. À l’en croire, « la vigilance et la rigueur dans le traitement des dossiers doivent nécessairement être au rendez-vous, sinon il y aura des conséquences non désirées », a-t-il prévenu.
Centraliser pour mieux optimiser
Souleymane Keita, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), estime pour sa part que la centralisation des dépenses d’investissement à la Primature s’inscrit dans la logique de gouvernance des nouvelles autorités. Ces dernières entendent gérer les deniers publics avec transparence. Cette centralisation permet une meilleure optimisation des recettes de l’État et permet à celui-ci de définir des actions concrètes et des stratégies pour maximiser les ressources financières engagées.
Toutefois, il convient de souligner que toute œuvre humaine est perfectible. Parmi les avantages, il liste entre autres : une gestion optimale des ressources et une meilleure coordination, une répartition plus équitable des investissements, ainsi qu’une amélioration de la transparence. Précis dans ses propos, il note que dans plusieurs directions, il existe des programmes poursuivant les mêmes objectifs. De ce point de vue, la centralisation est pertinente en termes d’optimisation des ressources.
Quant aux difficultés, il mentionne les capacités institutionnelles et humaines limitées, notamment le manque de cadres capables de suivre correctement le traitement des informations afférentes. De plus, la centralisation des décisions pourrait impacter négativement sur les actions en termes de temporalité. Cependant, globalement, « c’est une bonne décision, compte tenu de la nécessité qui s’impose. Pour ce faire, cela devra être bien encadré et bien coordonné pour permettre d’agir en temps réel par rapport à l’objectif recherché. »
LES ACTEURS APPELLENT L’ETAT A PLUS DE TRANSPARENCE DANS LE RECRUTEMENT
Le regroupement des Diplômés Sans Emploi du Sénégal (Rdses) dénonce la non-transparence dans les instances de délibération sur les examens, les recrutements et financements publics, l'organisation régulière des examens et concours
Le regroupement des Diplômés Sans Emploi du Sénégal (Rdses) a tenu un point de presse hier, mardi 14 janvier, pour dénoncer la non-transparence dans les instances de délibération sur les examens, les recrutements et financements publics, l'organisation régulière des examens et concours donnant accès à certaines professions L e Rdses, une association apolitique à but non lucratif dont le but est l’accès à l’emploi des jeunes diplômés via des plaidoyers auprès des autorités et de la société civile, par des partenariats et par le renforcement des capacités de ses membres, a fait face à la presse hier, mardi, pour plus d’offres d’emploi aux jeunes.
Selon son président, Oumar Sow, « nous œuvrons à construire une société juste et prospère à travers une formation supérieure de qualité et un accès équitable à un emploi décent pour les générations actuelles et futures ». Constatant l’ampleur du chômage au Sénégal, M. Sow a avancé que le droit au travail est consacré par les dispositions de l’article 8 de la Constitution ainsi que par celles de l’article premier du code du travail. Ils sont mis en œuvre à travers des politiques d’emploi. « Les politiques de l’emploi recouvrent les interventions publiques qui ont pour objectif de corriger les déséquilibres du marché du travail et les conséquences de ses dysfonctionnements comme le chômage et les discriminations à l’égard de certaines catégories de personnes » a-t-il fait comprendre.
Et d’ajouter : « explorer toutes les possibilités d’insertion professionnelle pour ces ressources humaines actives est le principal objectif que s'assigne toute politique d'emploi digne du nom ». Si, dans cette quête d’emploi, le Rdses soutient que le Sénégal regorge de plusieurs niches d’emplois, il a aussi estimé que l’immensité des chantiers à entreprendre est un bon indicateur des potentialités d’emploi mais l'incapacité des pouvoirs publics à faire bon usage des ressources humaines disponibles condamne ces dernières à une oisiveté et une indigence qui pourraient transformer cet atout de ressources humaines disponibles en dangers sociaux incontrôlables ou en potentiels migrants. « Un pays à construire devrait offrir plus d’opportunités de travail qu’un pays presqu’entièrement construit. L’argument de l’inadéquation formation-emploi ne résiste plus à la réalité de l’emploi précaire que vivent de plus en plus de diplômés. La mise en adéquation n'est possible que par le stage et le constat est quasi unanime que les dispositions du décret réglementant le stage sont très peu respectées dans les entreprises privées notamment » a avancé M. Sow. Et d’attester : « les jeunes chercheurs d'emploi sont exposés à un sous-emploi dont profite un patronat qui n'est souvent pas en règle avec tous ses propres employés. La sécurité de proximité, le transport public par des privés, les personnels des centres d'appel, les stagiaires du privé et tant d’autres sont tous à la poursuite du SMIG et furent tous exclus de toutes les mesures d'allègement prises pour faire face aux ravages de la COVID-19 ».
Rappelons qu’au Sénégal, les politiques d’emploi s’articulent généralement autour des recrutements de la fonction publique, de l’octroi de financements publics et de l’organisation d’examens et concours professionnels.
PROMOTION DE L’ENTREPRENARIAT ET LA RÉVISION DES EXAMENS ET CONCOURS
La DER, le FONSIS, le FONGIP et l’ANPEJ étant autant de structures dédiées à soutenir et financer l’entreprenariat, ces jeunes estiment toutefois que l’impact des nombreux financements octroyés est faible soit du fait que le choix des bénéficiaires est « corrompu » par le virus politique soit que les montants alloués ne suffisent pas à impulser l’activité de manière décisive. A cet effet, ils ont invité ces guichets de financement à être plus regardants sur les profils des demandeurs pour optimiser leurs ressources au profit des entrepreneurs par vocation.
L’autre levier sur lequel appuyer pour favoriser l’insertion professionnelle dans le secteur public et l’autonomisation à travers l’exercice des professions libérales réglementées s’avère être les examens et concours. « La convention Etat-Employeur est un pertinent outil pour remédier à l’inadéquation entre la formation et l’emploi. En exonérant les entreprises de certaines taxes et impôts en contrepartie du recrutement de jeunes stagiaires, l’Etat promouvrait une insertion professionnelle progressive des jeunes diplômés. L’effective application de cette convention est vivement requise pour faire baisser sensiblement le nombre de candidats à l’émigration irrégulière parmi les étudiants diplômés». Toujours, dans le cadre de la recherche de solutions, ces jeunes diplômés sans emploi ont aussi préconisé la mise en place d’une garantie d’emploi au titre d’instrument de politique publique. Dénonçant les recrutements « clientélistes non conformes aux exigences d’efficacité », ils exigent enfin plus de transparence.
Par Pr Papa Macoumba GAYE
VOYAGE INITIATIQUE À CEEYTU
Saa Dakaar Njool Faan l’avait prédit : « Ils parleront de Savoir, d’intemporalité, de diversité et de nombres »
Saa Dakaar Njool Faan l’avait prédit : « Ils parleront de Savoir, d’intemporalité, de diversité et de nombres ».
La nuit s’étendait sur Ceeytu. Sous le grand fromager, le feu, témoin des dialogues éternels, crépitait doucement, et ses braises douces et fraiches éclairaient le chemin des comblés qui s’en allaient, comme à chaque soir, interroger le monde. Le moment solennel de la rencontre d’outre-tombe était arrivé.
L’Afrique appelait ses voix, et le Savoir convoquait ses gardiens.
Le premier esprit prit la parole, une voix grave et vibrante comme le tonnerre lointain :
« Voyageur des nombres, te voici au carrefour des mémoires. Tu viens d’un monde où tout se mesure, où tout s’évalue, où l’on veut quantifier des réalités humaines. Ici, le Savoir n’est ni une donnée ni une possession ; il est une relation. Que cherches-tu donc à compter dans un lieu où même le vent porte des récits ? »
Il rajouta :
« Les nombres ne chantent pas, Ils ne pleurent pas. Ils ne relient pas. La parole, en revanche, fait vivre. Elle donne sens à l’existence. Voyageur, votre métrique universaliste isole l’homme. »
Troublé par le bruit lointain du galop des antilopes chevalines guidées par la lumière d’un jour naissant, le voyageur marqué par ces mots s’exclama, concis :
« Les nombres apportent aussi l’ordre. Ils permettent de planifier, de comprendre. »
La première voix reprit:
« L’ordre n’est pas un but, voyageur. Ce qui compte, c’est l’harmonie. Les nombres s’inscrivent dans le sacré. Ils rythment les cycles des récoltes, les danses des cérémonies, les proportions des masques. Mais ils ne dominent jamais la parole. Ce que vos nombres imposent, ce n’est pas l’ordre : c’est la fragmentation. Loin d’être neutre, ils instituent des hiérarchies et imposent des rationalités spécifiques. »
Dans la pudeur inspirée par la sagesse, le visiteur baissa la tête, en murmurant :
« Nos nombres nous servent à classer, et dominer par la force des algorithmes. »
Un vent léger traversa le feu, portant des mots invisibles. La première voix les traduisit :
« Vous êtes devenus esclaves de vos outils, voyageur. Souviens-toi que les nombres décrivent, mais ils ne créent pas. Ils comptent, mais ils ne relient pas. Ils disent le combien, mais ignorent le pourquoi. Reprends le chemin du Savoir, celui qui relie le chiffre à ce qui le dépasse. »
Le visiteur releva les yeux. Une lueur d’espoir brillait dans son regard, il rétorqua :
« L’ntelligence du chiffre peut être outil absolu, pour dompter l’incertitude et organiser l’avenir. N’est-ce pas le lien entre la mesure et le sens ? »
La réponse vint, claire et lumineuse comme l’éclair :
« Ce lien, voyageur, c’est le Savoir. Le symbolique n’est pas une alternative au chiffre ; il est son guide. C’est lui qui donne aux nombres leur juste place, au service de l’Homme. »
Un griot passait qui mendiait une parole. Il lui offrit ces quelques mots : le bonheur ne se compte pas, il se danse.
Il poursuivit, portant la gravité de générations entières: « Emprunte le chemin de la souveraineté des savoirs ; soit à l’écoute des mémoires dans une quête enracinée et universelle. Le Savoir véritable n’est ni pos session ni domination. Il est chemin, horizon, une lumière. Le Savoir commence là où l’arrogance du nombre s’arrête, et où le respect du Tout commence. Et c’est en liant le chiffre au symbole, que l’humanité toute entière peut espérer le toucher. »
Le visiteur, touché par ces mots, répondit :
« Le chiffre et le symbolique peuvent coexister, non comme des adversaires, mais comme des alliés. “Civilisation est fille de l’aisance”, avant que les griots ne la raconte.
Et dans le silence de Ceeytu, une phrase semblait flotter dans l’air : « Tout commence par le Savoir. Avant que le monde soit, Il savait. Rien n’existait encore, sinon ce qu’Il savait : Tout. Le Savoir est intemporel. Le sens n’est qu’illusion, la vie n’est que mission d’adoration. »
Le visiteur, intrigué, se demandait comment cet homme venu de l’Éternité pouvait résister à la mesure ; il renchérit :
« Les nombres sont devenus des lois, les algorithmes décident de l’accès aux droits, et le bonheur se traduit en indices. La métrique porte aussi sa sagesse. »
La première voix intervint: «Est-ce celle qui a tracé sur nos terres les lignes à la règle, qui a voulu briser nos récits plus puissants que les cartes, pensées qui voyagent, qui survivent, qui se content et se racontent, qui nous reconstruisent.»
Le feu crépitait plus fort, comme s’il voulait graver le souffle de la révolte dans la mémoire des étoiles.
Le voyageur s’éloignait déjà, pensif et perplexe : « Quelle souveraineté : revendiquer un ancrage à une grandeur par essence éphémère ? Ils nous condamnent à travailler encore plus pour modéliser leurs émotions. Sont-ils nos futurs Maîtres? »
Alors que l’aube pointait, les deux présences s’évanouirent, laissant leurs paroles suivre le vent. Elles portaient le pollen d’un débat fondateur, une invite aux élites d’Afrique à refonder leur avenir dans un cadre épistémologique capable d’intégrer les sciences, les humanités et les sagesses : « La métrologie intemporelle du Savoir de Ceeytu ».
Et dans le silence de l’aube chargé de promesses, ces mots résonnaient, comme inscrits dans le Livre de l’Éternel :« Les étoiles, les fleuves, et les royaumes n’étaient que pensées dans l’infini. Mais lorsqu’ils furent manifestés, la Parole leur donna forme : Sois
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MERCRED 15 JANVER 2025
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