EXCLUSIF SENEPLUS - La sortie médiatique du président de l'UPIC, Amadou Seck, dénonçant l'immobilisme de certains leaders qui confondent leurs organisations avec des propriétés privées, a mis le feu aux poudres
Vous connaissez la fameuse réplique ''il faut que tout change pour que rien ne change'' ? Elle est attribuée à Tancrède Falconeri dans ''Le Guépard'' de Luchino Visconti. Il y a pire que de vouloir tout changer pour que rien ne change. C’est de ne rien vouloir changer du tout.
L’année 2024 a été évidemment marquée au Sénégal par la forte manifestation électorale d’une population qui a tranquillement et assurément décidé qu’elle aspirait à un changement, voire une « révolution » systémique, structurelle, des modes et coutumes de nos hommes et femmes politiques, leaders économiques, comme d’opinion, pour disposer notre pays dans le temps du monde.
Des impatiences se manifestent ça et là, de manière sporadique, accompagnés de visions et vœux parfois turbulents, qui ont l’avantage de secouer certains cocotiers dont les fruits tombent drus sur nos faciles accoutumances, et réveillent les désirs enfouis dans les fatalités, avant de les redéployer vers des risques salvateurs. 2050 comme objectif ? Les caps à prendre doivent souvent s’emprunter dès 2025, et dans bien des secteurs de notre vie nationale, les choses devront évoluer de manière énergique et éclairée, pour qu’advienne véritablement ce changement tant attendu… souvent différé, dissous dans nos commodes attentismes et installé dans nos confortables archaïsmes.
Le leadership d’un patronat en questionnement
Une des forces sans lesquelles nos nouveaux dirigeants ont compris qu’ils n’arriveraient pas à faire décoller la fusée Sénégal vers 2025, est bien sûr le secteur privé, avec ses organisations qui semblent être en pleine réorganisation, si ce n’est en fort bouillonnement. Les divers questionnements sur la mission du patronat sénégalais sont d’ors et déjà posés et les mois et les semaines à venir sont cruciaux et chargés d’antagonismes qui ne sont pas seulement conjoncturels mais structurels, et plus près de nous, le CNP devra dès ce jeudi affronter un mouvement de clarification amorcé par quelques-uns de ses membres, lors d’une réunion du Bureau Exécutif du Conseil nationale du Patronat qui a inscrit tout en haut de son ordre du jour, la Déclaration du président de l’UPIC sur la TFM concernant le CNP. Y’aurait-il de l’eau dans le gaz ? Ce n’est pas encore « Règlement de comptes à OK Corral », mais ça en prend le chemin. Rappel du Casus Belli et des faits…
Quelques jours derrière nous, Mouhamadou Mohamed Ndiaye reçoit sur la TFM dans Soir Infos, Monsieur Amadou Seck, sémillant et décomplexé DG de Eurogerm, et président de l’Union des Prestataires Industriels et Commerçants du Sénégal, UPIC. L’entretien semble être axé sur le voyage qu’a effectué Amadou Seck en Gambie en compagnie du Premier ministre Ousmane Sonko au Forum Économique et Commercial Sénégambien. La conversation roule aisément sur les bénéfices économiques de ce Forum qu’a pu enregistrer le Sénégal, lorsque, tout à coup au détour d’une question, s’invitent la Une d’Enquête Quotidien qui titre « Le Patronat sous pression » et celle surtout de la Dépêche annonce : « Jub Jubal Jubanti au COSEC : LE DG MET FIN AU PARTAGE PAR LE PATRONAT D’UNE CAGNOTTE DE MILLIONS », sans omettre de commenter en ce qui concerne le journal Enquête, la sortie du DG de CCBM Serigne Mboup, qui compare certains dirigeants de ces organisations à des Khalifes Généraux et à des Imams. Selon lui, “le Cosec donne 400 millions F CFA à quatre organisations patronales que sont le Conseil national du patronat (CNP), la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), le Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) et les Groupements économiques du Sénégal (Ges).
« C'est d'ailleurs pourquoi, relance le journaliste de la TFM, certains patrons refusent de lâcher la tête de leurs organisations, même après des décennies de règne sans partage, appuyant Serigne Mboup qui déclare que "seule la mort peut les faire quitter”, rajoutant le en citant que c’est l'une des raisons pour lesquelles le secteur privé est en mille morceaux, chacun cherchant à avoir sa part du gâteau ». Le président de l’UPIC démontre alors les mécanismes de fonctionnement de son entité patronale et l’idée qu’ils s’y font de la transparence et de la démocratie.
Amadou Seck questionné sur la cagnotte et sur le manque criant de démocratie dans ces instances, ne donne absolument pas l’impression d’avoir une patate chaude dans la bouche et avec aisance et clarté, répond avoir été informé de la décision du Cosec et déclare avec une franchise souriante autant qu’absolue, que « les organisations patronales devraient s’interroger pour évaluer leurs modes de fonctionnement, travailler à plus de démocratie interne et éviter de faire de leurs positions des propriétés privées, au point pour certains d’entre eux de pouvoir choisir leurs successeurs »… Ces propos seraient-ils en fait l’objet du délit de franchise avérée, qui est sur le point d’être signifié à Monsieur Amadou Seck lors de la réunion du CNP de ce jeudi après-midi ?
Pas un combat personnel. Ni une question taboue
Pour Amadou Seck, « c’est effectivement un problème. En Côte d'Ivoire, ça change tous les cinq ans, maximum 10 ans. En France et dans tous les pays, ça change. Même en Gambie, il y a des changements à la tête du patronat ». Ces préoccupations gouvernementales sur la démocratie interne dans les organisations patronales, expliquent que la visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Mauritanie, ait pu être marquée par la décoration qui a été octroyée à l’ancien président du patronat Mauritanien Mohamed Ould Bouamatou, accompagné de l’actuel président, l’industriel Mohamed Zeine El Abidine Ould Cheikh Ahmed.
« Pourquoi ici les gens ne veulent pas partir et qu'on ne doit pas en parler ? C'est un vrai problème”, s’interroge aussi Amadou Seck.
Et pourtant, il est fortement impliqué dans le CNP, saluant même que dans l’intérêt du Sénégal, il faudrait un secteur privé fort et uni. Il n’est pas le dernier à se féliciter de l’union entre le CNP et la CNES, n’étant point favorable à la multitude d'organisations
‘’Aujourd’hui, avec l’avènement du Projet et du nouveau référentiel des politiques publiques, les nouvelles autorités veulent parler avec le patronat d’une seule voix. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) et le Conseil national du patronat (CNP), qui sont les deux structures plus importantes du patronat, vont fusionner’’, a-t-il déclaré.
Besoin urgent d’un secteur prive uni et fort
Pour beaucoup, il y a trop d'organisations patronales au Sénégal. Le CNP de Baidy Agne, la Cnes d'Adama Lam, le Meds de Mbagnick Diop, le CIS de Pierre Goudiaby Atépa, le C50PN d'Abdoulaye Sylla, ou les 2 UNACOIS. La liste est loin d'être exhaustive. Si pour certains de ces dirigeants, on connait bien les entreprises, pour d'autres, il est difficile d’en dire les noms et qualités. Une véritable question de légitimité qui se pose. Et pourtant, leurs positions leur permettent d'avoir de nombreux privilèges et d'aller partout soi-disant pour représenter un secteur où ils sont loin d'être les plus méritants.
Pour le président de l’UPIC et personnalité influente du CNP, l’État veut un secteur privé uni et qui soit une force de proposition à côté de tous les programmes de politiques publiques de l’État qui sont destinées notamment à l’employabilité des jeunes sénégalais.
Réinventer les rapports entre l’État et un secteur privé rénové et dynamisé empreint d’un souffle nouveau ? Cela vaut bien un débat non ? Rien ne va plus. Faites vos vœux ! Pour qu’enfin « tout change »….
LE FILM "DEMBA" DE MAMADOU DIA SACRÉ AU FESTIVAL DE LOUXOR
Le réalisateur sénégalais a remporté le "Grand prix du Nil". Salué pour son audace narrative et son approche novatrice, ce long métrage explore des thématiques profondes comme le deuil et la santé mentale.
Le film »Demba » du réalisateur sénégalais Mamadou Dia a remporté, mardi, le »Grand prix du Nil » à la 14ᵉ édition du Festival du cinéma africain de Louxor en Égypte, une œuvre saluée pour »son audace narrative et son approche novatrice », a appris l’APS d’un des membres du jury, le cinéaste sénégalais, Moussa Sène Absa.
“+Demba+ a reçu le Grand prix du Nil festival de Louxor. C’est un prix mérité”, a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique avec l’APS.
Moussa Sène Absa déclare que le film se distingue par “une écriture très osée et dynamique, combinant des éléments innovants tels que des flashbacks automatiques non annoncés, qui témoignent d’une quête de liberté et d’une approche personnelle du récit ».
“Demba reflète une vérité et une sensibilité qui touchent profondément le spectateur. Ce prix contribuera à booster la carrière du film et à mettre en avant le cinéma sénégalais”, a ajouté le cinéaste.
Réagissant à cette récompense, le réalisateur Mamadou Dia considère cette distinction comme un honneur.
»+Demba+ décroche ainsi son deuxième trophée sur le continent africain [Il a reçu le Tanit de bronze aux JCC en Tunisie, en décembre dernier]. Voir ce film apprécié par le public africain, pour lequel il a été réalisé, est une grande satisfaction”, a-t-il affirmé.
Il a également exprimé sa gratitude envers l’acteur principal, Ben Mamoudou, ainsi que l’équipe technique, artistique et la population de Matam, qui ont contribué à la réalisation de ce projet.
Le film »Demba » explore des thématiques universelles et profondes, comme le deuil, la résilience et la santé mentale, tout en abordant les tabous liés à l’expression des émotions dans les sociétés africaines.
Inspiré de l’expérience personnelle de Mamadou Dia, il raconte l’histoire de »Demba », un homme confronté à la solitude et au poids du deuil, alors qu’il s’apprête à prendre sa retraite après trente ans de service dans une mairie de Matam.
Marqué par la disparition de sa femme, Awa, il tente de renouer avec son fils Bajjo malgré les tensions qui les éloignent, dans un récit empreint d’authenticité et de simplicité, mais aussi d’une grande intelligence artistique.
Après son succès à Louxor, »Demba » sera présenté au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) prévu du 22 février au 1er mars. Il y sera d’ailleurs le seul film sénégalais en lice pour l’Etalon d’or du Yennenga dans la section long métrage fiction.
Mamadou Dia prévoit d’entreprendre une tournée nationale au Sénégal pour partager son film avec les populations locales et encourager un débat sur la santé mentale, un sujet encore tabou dans la société sénégalaise.
CUBA SORT DE LA LISTE NOIRE AMÉRICAINE
À six jours de son départ de la Maison Blanche, Joe Biden lève la désignation terroriste qui pesait sur l'île depuis 2021. Cette décision historique s'inscrit dans un accord plus large incluant la libération de prisonniers politiques cubains
(SenePlus) - Dans l'un de ses derniers actes présidentiels avant de quitter la Maison Blanche le 20 janvier, Joe Biden a décidé de retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme, rapporte le Washington Post. Cette décision survient presque quatre ans jour pour jour après que Donald Trump avait réinscrit La Havane sur cette liste lors de ses derniers jours à la présidence.
Selon un haut responsable de l'administration Biden qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat lors d'un briefing avec des journalistes, cette décision s'accompagne d'un accord avec l'Église catholique prévoyant la libération d'un "nombre significatif de prisonniers politiques" cubains, dont certains "avant la fin de l'administration Biden le 20 janvier."
Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement sensible. Comme le relève le le Washington Post, le sénateur Marco Rubio, choisi par Trump comme futur secrétaire d'État, est l'un des critiques les plus virulents du gouvernement communiste cubain et milite depuis longtemps pour des sanctions plus sévères. En mars 2021, il avait d'ailleurs présenté un projet de loi visant à interdire la levée de cette désignation terroriste.
La décision de Biden répond aux appels de nombreux pays d'Amérique latine, notamment le Brésil, le Chili et la Colombie, ainsi que de l'Union européenne, de l'Espagne et du Canada. Cuba ne figurera donc plus aux côtés de l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie sur cette liste noire américaine.
L'histoire des relations américano-cubaines sur cette question est mouvementée. Comme le rappelle le Washington Post, après des décennies de présence sur la liste des États terroristes, Cuba en avait été retiré sous Barack Obama lors de la normalisation des relations diplomatiques. Trump avait ensuite durci les sanctions dès 2017, avant de réinscrire Cuba comme État soutenant le terrorisme le 12 janvier 2021.
La situation des droits humains à Cuba reste préoccupante. Selon Amnesty International, cité par le Washington Post, au moins 671 prisonniers politiques sont actuellement détenus dans le pays, dont beaucoup ont été arrêtés lors des importantes manifestations de rue en juillet 2021.
Le haut responsable de l'administration Biden précise également que le président abroge le mémorandum de Trump de 2017 sur Cuba. "Nous considérons que c'est un moment opportun pour le faire, étant donné le dialogue entre l'Église et le gouvernement [cubain]", a-t-il déclaré selon le Washington Post.
Cette désignation terroriste, combinée à l'embargo économique de 1962 et aux sanctions ultérieures, avait considérablement accru les restrictions pesant sur l'économie cubaine déjà en difficulté. Selon le quotidien américain, les équipes de transition des administrations respectives ont maintenu "une communication régulière sur diverses questions", notamment concernant Cuba.
LEVÉE DE L’IMMUNITÉ DE FARBA NGOM, LA COMMISSION AD-HOC INSTALLÉE
Il s’agira de constituer les membres de la commission qui doit entendre le député. À la suite de cela, le vendredi 17 janvier, une plénière se tiendra en vue de ratifier cette commission.
À l’issue de la réunion du bureau de l’Assemblée nationale et de la conférence des Présidents, il a été retenu la mise en place d’une Commission ad-hoc ce jeudi 17 janvier 2025. Il s’agira de constituer les membres de la commission qui doit entendre le député. À la suite de cela, le vendredi 17 janvier, une plénière se tiendra en vue de ratifier cette commission.
Levée de l’immunité parlementaire : Comment ça marche ?
Saisi par le Parquet du Pool judiciaire financier, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a, à son tour, adressé une lettre au président de l’Assemblée nationale demandant la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom, suite à un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Retour sur la levée de l’immunité parlementaire, qui est une procédure strictement encadrée par la loi.
Le Bureau et la Conférence des présidents de l’Assemblée se sont réunis, ce mardi, pour aborder la question relative à la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom.
Il convient alors de préciser que le Règlement intérieur encadre la procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un député dans ses articles 51 et 52. Le premier stipule qu’« aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ». En d’autres termes, c’est le principe de l’irresponsabilité : l’immunité absolue soustrait le député de toute poursuite pour les actes commis dans l’exercice de son mandat. Cette disposition est énoncée par la Constitution dans son article 61, par la loi organique portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dans l’alinéa premier de l’article 51 précité, qui la complète et apporte des détails supplémentaires sur les principes de subsidiarité.
En outre, un député bénéficie de l’immunité dès le début de son mandat, qui prend effet dès la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil constitutionnel. En conséquence, « aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée ».
Cependant, un député « pris en flagrant délit ou en fuite après la commission des faits délictueux » peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale. « Aucun député ne peut, hors session, être arrêté qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale, sauf en cas de flagrant délit tel que prévu par l’alinéa précédent ou de condamnation pénale définitive ».
Toutefois, « la poursuite d’un député ou sa détention du fait de cette poursuite est suspendue si l’Assemblée le requiert ».
C’est ce principe d’inviolabilité qui vise à éviter que l’exercice du mandat parlementaire soit entravé par des actions pénales visant des actes commis par le député lui-même en tant que simple citoyen. Ainsi, « le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice ».
Concernant la demande de levée de l’immunité parlementaire ou de suspension des poursuites déjà engagées à l’encontre d’un député, l’article 52 prévoit la constitution, pour chaque demande, d’une Commission ad hoc composée de onze membres, nommés selon la procédure définie à l’article 34.
La Commission ad hoc « doit entendre le député intéressé, lequel peut choisir un de ses collègues comme défenseur ». Lors des débats en séance plénière à l’Assemblée nationale, seuls le président, le rapporteur de la Commission, le gouvernement, le député ou son défenseur et un orateur contre peuvent prendre la parole.
Si la majorité des députés adopte la levée de l’immunité, le parlementaire concerné est de facto « livré » à la justice.
MISER SUR DES DONNÉES PROBANTES POUR DES POLITIQUES EFFICACES
Le secrétaire d’État aux Coopératives a rappelé que les données sont indispensables pour mieux cerner les défis, notamment dans le secteur agricole, et pour créer des opportunités d’emploi adaptées aux réalités socio-économiques.
Le secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Alpha Ba, a magnifié, mardi, à Dakar, l’importance de ‘’données probantes’’ dans l’élaboration des politiques publiques et la création d’emplois, en particulier dans le secteur agricole.
« Nous savons tous que l’une des faiblesses des politiques publiques en Afrique, c’est qu’elles n’ont pas souvent été alimentées par des données probantes. Nous ne prenons pas l’ampleur et la significativité de toutes les données pour éclairer les politiques publiques que nous édifions », a-t-il déclaré.
Il lançait les travaux d’un séminaire international sur le futur du travail et de l’emploi dans le secteur agricole en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre est initiée conjointement par le Bureau d’analyses macro-économiques de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra-Bame), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae).
Selon Alpha Ba, le secteur primaire, notamment l’agriculture, offre des « opportunités énormes », et il suffit de former les jeunes pour en faire un vivier d’emplois afin de pallier le manque d’opportunités dans ce domaine.
« Nous sommes dans un contexte dans lequel s’il y a un défi à relever principalement, c’est le défi de l’emploi des jeunes. C’est un défi énorme face à des moyens limités, face à des opportunités limitées », a souligné le secrétaire d’État.
Abordant les liens entre agriculture et transformation, l’économiste Ahmadou Aly Mbaye a déploré la précarité des emplois agricoles et la faiblesse des industries africaines.
« Quand vous additionnez le taux de chômage et le taux d’emplois vulnérables dans nos pays, vous êtes à 80% », a indiqué l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, selon qui « pratiquement tous les emplois agricoles sont des emplois précaires ».
Ahmadou Aly Mbaye, citant des données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), a signalé qu’il y a à peu près 470.000 travailleurs affiliés à l’Institution de prévoyance retraites du Sénégal (IPRES), contre environ 150.000 fonctionnaires, sur une population en âge de travailler de 9 millions.
En Afrique, « l’agriculture perd des ressources productives, il y a des emplois agricoles qui se perdent d’année en année, et le secteur manufacturier peine à prendre le relais », a-t-il fait observer.
Prévu pour deux jours, ce séminaire international a comme objectif d’ouvrir un espace de réflexion, de collaboration scientifique entre différentes institutions, mais également différents acteurs, a expliqué Astou Diao Camara.
« Nous pensons qu’à partir d’aujourd’hui, la communauté qui réfléchit sur l’emploi va s’élargir davantage à d’autres scientifiques et qu’à partir d’ici également, on pourra davantage redessiner les questions et les problématiques qui permettront de bien caractériser ces questions d’emploi et de travail », a ajouté la directrice d’Isra-Bame.
AFFAIRE 125 MILLIARDS, LES LANGUES SE DELIENT
Le rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) bouleverse la scène politico-financière du Sénégal.
Le rapport explosif de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) bouleverse la scène politico-financière du Sénégal.
Selon les révélations du quotidien Libération repris par nos confères de Dakaractu, une enquête judiciaire a été ouverte autour de transactions suspectes d’une valeur estimée provisoirement à 125 milliards de FCFA, impliquant des sociétés écran, des figures influentes et des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux.
Des opérations suspectes au cœur du scandale
Entre 2021 et 2023, pas moins de huit Déclarations d’opérations suspectes (DOS) ont été remontées par des banques, selon la Centif. Ces déclarations pointent vers des mouvements financiers complexes impliquant des entités comme Sofico, Sci Haba, et des personnalités, dont le député Farba Ngom. Ces fonds, initialement issus du Trésor, auraient transité par des circuits opaques avant d’atterrir dans des comptes de sociétés et de particuliers.
Un arsenal d’accusations graves
Le procureur financier El Hadj Alioune Abdoulaye Sylla a annoncé, dimanche soir, l’ouverture d’une information judiciaire pour une liste d’infractions lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur des deniers publics, corruption et trafic d’influence. Selon Libération, les enquêteurs soupçonnent des rétrocommissions déguisées, versées en échange de facilitation de marchés publics.
Les acteurs clés : noms et structures dévoilés
Parmi les noms cités dans cette affaire, Tahirou Sarr joue un rôle central. Les fonds en question auraient été transférés par lui à des entités comme Sci Haba, une société appartenant au député Farba Ngom. D’autres structures, comme Scp Doworo, Sci Diamalaye ou encore le Groupe Immobilier Suisse (GIS), apparaissent dans le réseau de transactions analysé par la Centif. Ces entités auraient été utilisées pour des mécanismes sophistiqués de dissimulation, selon le parquet.
Un débat crucial à l’Assemblée nationale
Face à la gravité des accusations, le Garde des Sceaux a saisi l’Assemblée nationale pour demander la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Une réunion cruciale est prévue ce mardi, avec la convocation du bureau à 16 heures, suivie d’une conférence des présidents à 17 heures. Cet épisode marquera un tournant dans le traitement de cette affaire tentaculaire.
Les enjeux d’un scandale national
Bien que Farba Ngom et ses proches défendent la légitimité de ses activités en évoquant des paiements réguliers perçus via Sofico, les soupçons de blanchiment et de rétrocommissions continuent de planer. Pour Libération, cette affaire met en lumière la capacité des élites à manipuler des outils financiers sophistiqués pour des intérêts personnels, au détriment des deniers publics.
Alors que la justice s’active, l’opinion publique s’interroge : cette affaire sera-t-elle un signal fort dans la lutte contre la corruption ou un énième scandale relégué aux oubliettes ? Une chose est sûre, les révélations de la Centif et les décisions des jours à venir seront décisives pour l’avenir de la gouvernance financière au Sénégal.
LE SÉNÉGAL PRÊT À RAFFINER SON PÉTROLE
Dans quelques semaines, les premières gouttes de brut de Sangomar seront traitées dans les installations de la SAR à Mbao. Un moment historique qui marque la fin de la dépendance du pays aux raffineries européennes
(SenePlus) - Une page importante de l'histoire pétrolière du Sénégal est sur le point de s'écrire. Selon les informations de Jeune Afrique, le pays s'apprête à franchir une étape décisive en raffinant localement son propre pétrole dès le premier trimestre 2025, une avancée majeure pour son indépendance énergétique.
La Société africaine de raffinage (SAR), dirigée par Mamadou Abib Diop, est en train de finaliser les derniers ajustements techniques dans ses installations de Mbao, en banlieue de Dakar. D'après JA, les équipes techniques procèdent actuellement aux ultimes réglages après avoir minutieusement analysé les échantillons du gisement de Sangomar pour déterminer avec précision la teneur en soufre du brut.
Ce virage stratégique marque une évolution significative pour la SAR qui, jusqu'à présent, ne raffinait que du pétrole brut nigérian. Comme le révèle un cadre de l'entreprise cité par Jeune Afrique, la décision initiale de ne pas raffiner le brut de Sangomar était "un choix technique et stratégique", justifié par la nécessité d'attendre une stabilisation de la qualité du brut. Cette prudence explique pourquoi les premières cargaisons extraites par l'australien Woodside ont été dirigées vers des raffineries allemandes et néerlandaises.
Dans le cadre de l'accord de partage de production conclu entre la Société pétrolière du Sénégal (Petrosen) et Woodside, Dakar dispose de 20% d'une production totale estimée à 100 000 barils par jour. Cependant, rapporte le magazine, un défi majeur se profile : la capacité de la SAR à traiter l'ensemble de cette production nationale.
Bien qu'un programme de modernisation lancé en 2020 vise à augmenter la capacité de raffinage de 1,2 à 1,5 million de tonnes annuelles, les installations actuelles ne peuvent absorber la totalité de la production locale. Celle-ci a dépassé les prévisions initiales, atteignant 16,9 millions de barils entre juin et décembre 2024, contre 11,7 millions anticipés, selon les chiffres rapportés par Jeune Afrique.
Face à ce défi, le journal révèle que Dakar envisage la construction d'une seconde raffinerie d'ici 2028. Ce projet baptisé "SAR 2.0" permettrait d'atteindre une capacité globale de 5,5 millions de tonnes par an, suffisante pour traiter les 5,3 millions de tonnes que Woodside peut extraire annuellement du gisement offshore de Sangomar.
Cette évolution marque une étape cruciale dans la stratégie énergétique du Sénégal, qui passe ainsi du statut de simple producteur à celui de pays capable de transformer sa propre ressource pétrolière.
RIGOBERT SONG NOMMÉ ENTRAINEUR EN CENTRAFRIQUE
Quelques heures après avoir été nommé sélectionneur de la Centrafrique par arrêté ministériel, le Camerounais Rigobert Song a vu la Fédération centrafricaine de football (FCF) s'opposer formellement à cette décision ce mardi.
Quelques heures après avoir été nommé sélectionneur de la Centrafrique par arrêté ministériel, le Camerounais Rigobert Song a vu la Fédération centrafricaine de football (FCF) s'opposer formellement à cette décision ce mardi.
Lundi, après une rencontre avec Faustin Archange Touadera, président de la République centrafricaine, et le ministre des Sports, Héritier Doneng, la légende camerounaise Rigobert Song a été nommé sélectionneur de la Centrafrique par arrêté ministériel.
Problème : comme cela arrive assez souvent en Afrique, et notamment au Cameroun, à l'image du feuilleton Marc Brys l'an passé, la Fédération centrafricaine de football se plaint de ne pas avoir été consultée dans ce processus. Mise devant le fait accompli, l'instance refuse de reconnaître la nomination de l'ex-sélectionneur du Cameroun sur le banc des Fauves du Bas Oubangui.
“La Fédération Centrafricaine de Football a appris avec consternation et surprise par le biais des réseaux sociaux l'arrêté N°002 /MP/SEC/DIR-CAB.2025, du 13 janvier 2025 portant nomination des sélectionneurs de l'Equipe Nationale A. Le Comité Exécutif de la Fédération Centrafricaine de Football réuni en session extraordinaire' en date du 14 janvier 2025 informe l'opinion nationale et internationale qu'elle n'a pas été associé ni consulté à la prise de cette décision. Par conséquent, elle déclare qu'elle ne se reconnait pas dans cette décision unilatérale contraire aux dispositions en vigueur ‘Les décisions concernant le recrutement des membres des structures d'encadrement doivent rester parmi les droits et compétences réservés uniquement au Comité Exécutif des Fédérations‘”, dénonce un communiqué de la FCF.
Le coup de pression de l'instance
L'instance a rappelé qu'elle “avait décidé de nationaliser le poste de sélectionneur des Fauves A. C'est ainsi que l'intérim a été confié à un staff technique entièrement Centrafricain et dirigé par Eloge Enza Yamissi; ancien capitaine des Fauves A.” La FCF a ensuite terminé par un ultime coup de pression :
“Faisant suite au dernier résultat de la qualification de la République Centrafricaine au Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) et au moment où le Président de la République, Chef de l'Etat, le Professeur Faustin Archange Toaudera multiplie les efforts pour consolider la paix entre les filles et les fils du pays, la Fédération Centrafricaine de Football qui s'inscrit dans cette vision voudrait éviter toute action visant à créer une crise inutile entre le Ministère en charge des Sports et l'organe en charge de la gestion du Football centrafricain“, a prévenu l'instance.
La balle est donc dans le camp du ministère des Sports, qu'on imagine toutefois difficilement faire machine arrière… Clairement pas le genre d'accueil que Song, au chômage depuis près d'un an et son limogeage du poste du sélectionneur du Cameroun, aurait pu imaginer…
PAR MATEL BOCOUM
INTERPRÉTER LES LOIS DANS L’INTÉRÊT DE LA FAMILLE
Porté par différentes générations de féministes, le combat pour une réforme du code de la famille, notamment l'article 152, reflète un enjeu majeur : adapter les textes de loi aux réalités socio-économiques tout en préservant l'harmonie familiale.
Féminisme, genre, équité, égalité, des concepts qui continuent à prêter à confusion dans notre cher pays. Ils éveillent souvent des suspicions chez certains esprits. Ils s’accrochent à une certitude : « se méfier du tropisme qui crée la nouveauté».
Or, à la faveur d’un combat porté par différentes générations de féministes, la société sénégalaise a connu de belles évolutions. Nos amazones ont réécrit, grâce à une rude bataille, les illustres pages de l’histoire de ce pays.
Elles ont fait fi des hostilités et critiques, conscientes qu’une solution magique ne fera jamais bouger les lignes. Elles se sont battues et continuent à se battre pour que des mutations s’opèrent, que les textes de lois puissent s’adapter aux réalités socio-économiques, avec comme objectif majeur d’asseoir une harmonie familiale.
Malheureusement beaucoup d’hommes n’ont pas saisi la portée de leur combat pensant à un duel engagé par une gent féminine rebelle. Des féministes en prennent pour leur grade vu qu’elles sont souvent présentées comme des frustrées, des mécontentes qui cherchent à prendre leur revanche sur le destin en écrasant sous leurs talons un système patriarcal à l’origine d’un certain ordre social. En France, par exemple, Simone de Beauvoir en a récolté des vertes et pas mûres suite à la parution de son ouvrage « le deuxième sexe ». Elle a été traitée de débraillée, de frigide, d’insatisfaite… Ses orientations ne sont pas les mêmes que celles des Sénégalaises mais elles aussi reçoivent des tirs groupés.
Les organisations féminines qui ont enclenché un processus de plaidoyer pour la réforme du code de la famille ne diront pas le contraire. Elles ont fait face à toutes sortes d’hostilités. Leur faute : avoir le courage de suggérer, par exemple, la révision de certains articles du document qui légifère la famille sénégalaise, dont l’article 152 qui confère le titre de chef de famille à l’homme. Le code adopté en 1972, a besoin d’être réactualisé.
Le contexte actuel exige que les conjoints puissent exercer leurs responsabilités à travers une responsabilité partagée, même s’il n’est pas attendu aussi que les deux partenaires soient dans l’obligation de participer à part égal dans le fonctionnement de la famille. En déléguant le titre de chef de famille à l’homme et en intégrant la notion de puissance paternelle ou maritale en ses articles 152 et 277, le Code avait pris en compte l’absence des femmes du marché du travail. Ces dispositions, qui lui étaient favorables, n’ont pas été son avantage au fil des ans.
Elle n’était pas en mesure de percevoir les allocations familiales attribuées au travailleur, de laisser en cas de décès un capital à ses enfants alors qu’elle cotise pour bénéficier d’une pension retraite, de participer au choix du domicile conjugal ou encore de bénéficier d’abattement de fiscalité ».
De grandes dames, comme la magistrate Maimouna Kane, se sont battues, sans relâche, pour que la femme ne soit plus privée de la moitié de son salaire en état de grossesse. Elle était aussi obligée de travailler jusqu’à la veille de son accouchement. « Nous avons réclamé le paiement intégral de son salaire pendant ses congés de maternité.
Ce qui est un droit acquis pour la femme » nous confiait-elle au détour d’un entretien. Les femmes ont compris qu’il leur faut utiliser toutes les armes à leurs dispositions pour bousculer des ordres bien établis et qu’il est bien possible de s’enrichir des apports positifs de l’extérieur tout en gardant les valeurs qui fondent leur identité.
Leur combat a permis, en octobre 2005, par exemple, le vote d’une loi à l’assemblée nationale permettant une prise en charge médicale du mari et des enfants par la mère travailleuse, au profit de toute la famille. Comme quoi, une remise à niveau est toujours nécessaire et que les notions d’autorité parentale, puissance paternelle, parenté conjointe, responsabilité partagée ont tout leur sens dans le contexte actuel.