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21 mai 2025
L'ANNONCE D'OUSMANE SONKO A NOUAKCHOTT
Un comité sera créé par la Mauritanie et le Sénégal pour travailler à l’achèvement de la construction du pont de Rosso, situé à la frontière des deux pays en vue de sa livraison d’ici à juillet 2026, a annoncé le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko
Un comité sera créé par la Mauritanie et le Sénégal pour travailler à l’achèvement de la construction du pont de Rosso, situé à la frontière des deux pays, en vue de sa livraison d’ici à juillet 2026, a annoncé le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, lundi, à Nouakchott.
Le comité sera chargé de ‘’lever les dernières équivoques’’ liées à la réalisation de cette infrastructure, a dit M. Sonko lors d’une réunion avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Diay.
Selon lui, les travaux du pont ont atteint un taux d’exécution de 30 %.
D’une longueur de 1,5 kilomètre, le pont de Rosso enjambera le fleuve Sénégal pour relier le sud de la Mauritanie au nord du Sénégal. Son coût global est de 88 millions d’euros, soit 57,7 milliards de francs CFA.
Les travaux de construction de cet ouvrage ont été lancés en 2021 par les présidents mauritanien et sénégalais.
‘’Une intensification des relations bilatérales’’
S’exprimant en présence de plusieurs ministres sénégalais et mauritaniens, Ousmane Sonko a salué le ‘’partenariat stratégique’’ noué par les deux pays autour du gisement de gaz naturel Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé sur la frontière du Sénégal avec la Mauritanie. ‘’GTA, qui symbolise notre partenariat stratégique autour du gaz et du pétrole, est un exemple de réussite de partenariat Sud-Sud porté de surcroît par deux pays voisins’’, a dit Ousmane Sonko.
Une réunion interministérielle de coordination du projet d’exploitation de ce gisement s’est tenue les 19 et 20 décembre 2024 à Nouakchott, a rappelé M. Sonko.
Plusieurs rencontres bilatérales se sont déroulées en 2024 entre les deux pays, à Dakar et à Nouakchott, ainsi que plusieurs visites officielles, dont le premier voyage à l’étranger du président Bassirou Diomaye Faye, réservé à la Mauritanie.
Tout cela doit pousser la Mauritanie et le Sénégal à parler désormais d’une ‘’seule voie’’, selon Ousmane Sonko.
‘’Je vous disais tantôt (…) que nos deux pays doivent désormais ne parler que d’une seule voix’’, a-t-il affirmé en présence de Mohamed Ould Diay et de plusieurs ministres sénégalais et mauritaniens.
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‘’Je vous renouvelle (…) mon entière disponibilité à œuvrer avec vous au renforcement des liens d’amitié fraternels unissant nos deux peuples et à la consolidation du partenariat stratégique qui existe entre nos deux pays’’, a poursuivi Ousmane Sonko, saluant ‘’une intensification des relations bilatérales sénégalo-mauritaniennes sous l’impulsion des présidents Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani’’.
La Mauritanie et le Sénégal ont, ‘’au fil des années, établi de solides rapports de confiance basés sur le respect mutuel, ce qui leur a permis de relever les nombreux défis qui se sont dressés devant eux’’, a souligné M. Sonko.
‘’Sincérité’’
‘’Votre présence aujourd’hui parmi nous, tout en attestant de la profondeur des liens historiques qui unissent nos deux pays frères, traduit avec force la solide volonté de nos dirigeants respectifs […] à toujours œuvrer au renforcement de nos relations bilatérales, à diversifier et à élargir les cadres de coopération entre nos deux pays’’, a affirmé Mohamed Ould Diay.
Il estime que ‘’rien n’illustre mieux la sincérité de cette volonté commune que l’honneur fait à la Mauritanie d’avoir été choisie par […] le président Bassirou Diomaye Faye comme destination de son premier voyage à l’extérieur, après sa brillante élection’’.
Les deux pays ont en commun ‘’un islam sunnite et tolérant, porté par des chefs et d’éminents érudits’’, selon le chef du gouvernement mauritanien.
La Mauritanie et le Sénégal ont contribué à la réalisation ‘’de grands projets’’, dont l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), a-t-il rappelé.
L’OMVS est considérée dans le monde comme un modèle de gestion des bassins hydrographiques, a-t-il dit en se réjouissant du projet commun d’exploitation du gisement gaz naturel de GTA et de la construction du pont de Rosso à la frontière des deux pays.
‘’Une complémentarité qui enrichit et fortifie’’
Le Sénégal et la Mauritanie sont dans ‘’une complémentarité qui enrichit et fortifie nos deux nations’’, a poursuivi Mohamed Ould Diay, exhortant Dakar et Nouakchott à ‘’renforcer [leurs] relations bilatérales et à explorer le moyen le plus à même de les […] diversifier’’.
Ousmane Sonko est arrivé dimanche soir à Nouakchott pour une visite officielle de deux jours consacrée essentiellement à l’énergie, aux transports, à la sécurité et à la migration.
Pour cette visite également dite d’amitié et de travail, il est accompagné de plusieurs ministres, dont Yassine Fall, chargée de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, et Jean Baptiste Tine, celui de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Birame Souleye Diop, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Yankhoba Diémé, chargé des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, et Fatou Diouf, la ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, y prennent part.
La délégation conduite par Ousmane Sonko comprend aussi les directeurs généraux de l’Agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux, Bakary Séga Bathily, et de la Société des pétroles du Sénégal, Alioune Guèye.
RELANCE DES ACTIVITES DE L’USINE DE RECYCLAGE DU PLOMB DE NDIAKHATE
Des populations des villages rattachés aux communes de Pout et Keur Moussa, dans le département de Thiès, dénoncent la reprise des activités de l’usine de recyclage de plomb installée à Ndiakhate
Des populations des villages rattachés aux communes de Pout et Keur Moussa, dans le département de Thiès, dénoncent la reprise des activités de l’usine de recyclage de plomb installée à Ndiakhate, a constaté l’APS.
Elles se sont réunies dimanche à Palal, un village de la zone, « pour déplorer et dénoncer » la reprise des activités de cette usine, source de pollution.
La reprise de cette usine de recyclage de plomb semble jeter à l’eau toutes les avancées que le collectif a enregistrées depuis le début son combat pour la délocalisation de cette unité industrielle, entre 2020 et 2022.
Dans le cadre de ses démarches, ledit collectif a rencontré, en octobre dernier, le ministre de l’Environnement, avec qui il a « discuté de long en large » des problèmes générés par cette usine, a rappelé son coordonnateur, Mamadou Lèye, lors d’un point de presse.
»Il y a deux semaines, l’usine de recyclage a repris ses activités », a-t-il affirmé, ajoutant que « la population continue à subir des dommages inimaginables », depuis que cette usine s’est installée à Ndiakhate, non loin de Pout.
« Nous avons vu des maladies qui n’existaient pas dans la zone », a noté le coordonnateur, évoquant « des cas d’avortement, de sinusite, d’asthme ».
S’y ajoute que les agriculteurs de la zone ont constaté une « baisse drastique des rendements », alors que ceux d’entre eux qui travaillaient en face de l’usine, ont été « obligés de lâcher leurs champs pour aller s’installer ailleurs ».
»Nous traversons d’énormes difficultés à cause de cette usine de plomb », a déploré M. Lèye.
Il a rappelé qu’en 2023, le ministre alors chargé de l’Environnement, Alioune Ndoye, avait adressé une mise en demeure à l’usine de recyclage de batteries en plomb, après que ses services techniques avaient effectué une visite de terrain et confirmé la pollution dont se plaignaient jusque-là les riverains de l’usine, dans les communes de Pout et Keur Moussa.
»À notre grande surprise, quelques mois après, on a vu que l’usine avait réussi à obtenir une dérogation de trois mois, [prétendument] pour épuiser ses stocks », a regretté Mamadou Lèye.
« Tout le monde, dans la zone, veut que cette usine soit délocalisée une bonne fois pour toutes pour qu’on puisse s’épanouir et faire nos activités convenablement », soutient-il.
En mai 2023, des travailleurs de l’usine, accompagnés d’un consultant, avaient fait visiter l’unité à des journalistes, pour battre en brèche les griefs portés contre l’activité de l’usine.
Serigne Abdou Lahad Yade, consultant dans un cabinet indépendant dont la société s’était attaché les services, avait soutenu que les particules de plomb prélevées dans l’air ambiant et sur le sol, à l’extérieur de l’usine, sont « très largement en-deçà de la limite admise ».
Les prélèvements effectués dans l’environnement immédiat des installations, dans le village de Ndiakhate et dans les champs, ont été selon lui soumis au laboratoire de l’Institut de technologie nucléaire appliquée (ITNA) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Ces prélèvements ont porté sur des points géolocalisés, avec possibilité de réaliser une contre-expertise par un autre cabinet, a-t-il souligné, comme gage de transparence.
Au moment où le four fonctionne, il n’y a presque pas de fumée au niveau de la cheminée, avait-il fait constater, relevant que ce résultat a été atteint grâce à l’installation de filtres électrostatiques qui retiennent « à peu près 99% » des particules de plomb.
Selon l’étude, l’air ambiant contient, par contre, une forte teneur en poussière d’argile en suspension, avait-il admis, précisant que cela peut se comprendre en raison de la proximité d’une cimenterie.
« Dire que l’usine (de recyclage de plomb) pollue l’environnement est inexact », avait-il conclu, citant l’étude en question.
À l’intérieur, toutefois, l’air ambiant atteint parfois des « niveaux anormaux », a noté l’environnementaliste, relevant que le rapport recommande que le personnel soit doté de moyens de protection adaptés à l’activité, comme des masques à gaz, des lunettes et autres équipements de protection individuelle.
L’unité continuera à faire l’objet d’un suivi, pour vérifier le respect des recommandations, avait annoncé le consultant dont le cabinet est agréé, selon lui, par l’État.
PRES DE 50% DES MORTALITES MATERNELLES DUES AUX HEMORRAGIES
D'après Ahmadou Bouya Ndao, responsable de la cellule planification, suivi-évaluation et recherche à la direction de la santé de la mère et de l’enfant Cinquante pour cent des décès maternels enregistrés dans la région de Diourbel sont dus aux hémorragies
Cinquante pour cent des décès maternels enregistrés dans la région de Diourbel (centre) sont dus à des hémorragies, a-t-on appris lundi du responsable de la cellule planification, suivi-évaluation et recherche à la direction de la santé de la mère et de l’enfant, Ahmadou Bouya Ndao.
« Dans la région de Diourbel, l’hémorragie est la principale cause des décès maternels. Dans cette région centre du pays, 50% des mortalités maternelles sont dues aux hémorragies », a-t-il notamment déclaré à des journalistes.
Il s’exprimait à l’occasion d’une réunion de partage du plan stratégique de la santé reproductive, maternelle, néonatale de l’adolescent et de la nutrition 2024-2028, dont le budget prévisionnel est évalué à plus de 354 milliards francs CFA.
La rencontre a été présidée par l’adjoint au gouverneur de Diourbel chargé du développement, Djibril Diop, en présence des autorités administratives locales des départements de Bambey, Mbacké et Diourbel.
Le directeur régional de la santé et des élus locaux y ont également pris part.
Le responsable de la cellule planification, suivi-évaluation et recherche à la direction de la santé de la mère et de l’enfant a signalé qu’au niveau national, la mortalité maternelle tourne aujourd’hui autour de 153 décès pour 100 mille naissances vivantes. Concernant la région de Diourbel, précise Ahmadou Bouya Ndao, « nous sommes à 179 décès selon les chiffres des enquêtes démographiques et de santé (EDS) de 2023 ».
Aussi précise-t-il la mise en place de dispositifs pour prévenir et prendre en charge les cas d’hémorragie.
Il a aussi souligné la nécessité de disposer de soins obstétricaux et néonatals d’urgence de qualité, insistant sur la question de la disponibilité de sang et de composants sanguins pour une meilleure prise en charge des cas d’hémorragie chez les femmes enceintes.
S’agissant de la mortalité néonatale, elle « tourne autour de 23 décès au niveau national et 34% pour la région de Diourbel », l’objectif étant de ramener ce taux à « 15% au niveau national et à 18,7% à Diourbel d’ici 2028 ».
« Pour ce qui est de la mortalité infanto-juvénile qui concerne les enfants de zéro à cinq ans, nous sommes à 40% au national et 52% dans la région de Diourbel », a indiqué docteur Ahmadou Bouya Ndao. L’objectif du plan stratégique de la santé reproductive, maternelle, néonatale de l’adolescent et de la nutrition 2024-2028 est de réduire ce taux à 29% au niveau national et 35% pour la région de Diourbel d’ici 2028.
Selon M. Ndao, 75% des décès enregistrés dans cette catégorie surviennent dans la première semaine de vie, 40% le premier jour de vie.
Fort de ce constat, il a plaidé pour le renfoncement des infrastructures, des équipements, des ressources humaines et de la formation du personnel pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.
LE COSEPS APPELLE À UN CONSEIL INTERMINISTÉRIEL POUR RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DES INSTITUTS DE FORMATION EN SANTÉ
Le Collectif sénégalais des chefs d’établissements de formation en santé (COSEPS) a exprimé, lors d’une assemblée générale tenue à Mbour, son désir de dialoguer avec le gouvernement pour organiser un conseil interministériel ...
Le Collectif sénégalais des chefs d’établissements de formation en santé (COSEPS) a exprimé, lors d’une assemblée générale tenue à Mbour, son désir de dialoguer avec le gouvernement pour organiser un conseil interministériel selon l’Agence de Presse Sénégalaise. L’objectif est d’examiner les difficultés des instituts privés de formation en santé et de trouver des solutions pour les problèmes qui minent le secteur.
Souleymane Aliou Diallo, vice-président du COSEPS, a insisté sur la nécessité d’un conseil interministériel inclusif, incluant la participation active du collectif. « Nous voulons une consultation avec l’État du Sénégal pour aller vers un conseil interministériel inclusif auquel nous devons prendre part, pour passer en revue les maux du secteur », a-t-il déclaré.
Cette demande intervient dans un contexte où les instituts de formation en santé opèrent sous la tutelle de trois ministères différents : l’Enseignement supérieur, la Formation professionnelle, et la Santé. Abdoulaye Gaye, président du COSEPS, a décrit cette situation comme « hybride », soulignant que cette multiplicité de tutelles complique la gestion des établissements.
M. Gaye a également souligné un problème financier majeur : les écoles de formation en santé, qui forment la majorité du personnel de santé du pays, ne reçoivent aucune subvention de l’État. « Nous formons 80% des personnels de santé que nous mettons à la disposition de l’État, qui les affecte pour la prise en charge de la santé des populations, mais nous ne disposons pas de subventions », a-t-il affirmé.
Cette absence de soutien financier pose des défis considérables aux instituts, qui peinent à maintenir un niveau de formation adéquat sans ressources supplémentaires. M. Gaye a appelé à « de larges concertations pour trouver des solutions à cette situation », soulignant l’importance de consolider les acquis et d’innover pour faire avancer les établissements de formation en santé.
L’assemblée générale ordinaire du COSEPS, qui s’est déroulée du samedi au dimanche à Mbour, a rassemblé près de 45 chefs d’établissements de formation en santé. Cette rencontre a été l’occasion de discuter des défis communs et de formuler des propositions concrètes pour améliorer la situation des instituts.
Le COSEPS espère que l’organisation d’un conseil interministériel permettra de clarifier la tutelle administrative des écoles de formation en santé, de sécuriser leur financement, et d’initier des réformes pour répondre aux besoins croissants en personnel de santé qualifié au Sénégal.
LUTTE CONTRE LA CRIMINALITE, SENEGAL ET GAMBIE UNISSENT LEURS FORCES
L’Inspecteur Général de Police du Sénégal, Mame Seydou Ndour, a effectué une visite officielle en Gambie pour consolider les liens bilatéraux et relever les défis communs en matière de sécurité.
L’Inspecteur Général de Police du Sénégal, Mame Seydou Ndour, a effectué une visite officielle en Gambie pour consolider les liens bilatéraux et relever les défis communs en matière de sécurité. Reçu par le Président gambien Adama Barrow et les autorités locales, il a mis en avant l'importance d'une collaboration accrue entre les deux nations pour renforcer la paix et la stabilité dans la région.
Dans le cadre de sa visite officielle en Gambie, l’Inspecteur Général de Police du Sénégal, Mame Seydou Ndour, Directeur Général de la Police nationale, a rencontré le Ministre de l’Intérieur gambien, M. Abdoulie Sanyang, en présence de son homologue, l’Inspecteur Général de Police gambien, Seedy Mukhtar Touray. Cette visite, axée sur le renforcement des relations bilatérales et la lutte contre les défis communs en matière de sécurité, a été marquée par des échanges constructifs.
L’Inspecteur Général de Police Mame Seydou Ndour et sa délégation ont également été reçus au palais de Banjul par Adama Barrow, Président de la République de Gambie. Ils étaient accompagnés de l'IGP Seedy Mukhtar Touray, du Ministre de l’Intérieur Abdoulie Sanyang, du Conseiller à la Sécurité Nationale Abubakr Sulayman Jeng, et d’autres hauts responsables gambiens.
Au cours de l’audience, l’Inspecteur Général Seedy Mukhtar Touray a présenté son homologue sénégalais au Président Barrow, mettant en avant les engagements productifs qui ont eu lieu durant la visite. Le Président Barrow a, pour sa part, salué l’amitié historique et culturelle entre la Gambie et le Sénégal, tout en soulignant l’importance d’une coopération renforcée pour lutter contre la criminalité transfrontalière et les migrations irrégulières.
En réponse, Mame Seydou Ndour a exprimé l’honneur de cette rencontre, transmettant les salutations du Président du Sénégal, Bassirou Diomaye D. Faye, et du peuple sénégalais. Il a également réaffirmé l’engagement du Sénégal à travailler de concert avec la Gambie pour garantir la stabilité dans la région.
Durant son séjour, l’Inspecteur Général Mame Seydou Ndour a visité le quartier général de l’unité d’intervention de la police gambienne à Kanifing, ainsi que le commissariat de Serekunda, où il a participé à une réunion stratégique avec le commandement local. Ces visites ont permis d’échanger sur les meilleures pratiques et de renforcer les liens opérationnels entre les deux forces de police.
PAR MAMADOU BODIAN
L’ÉTAT DOIT-IL ACCÉLÉRER SUR LA ROUTE CHAOTIQUE DES DEUX-ROUES ?
"Toute tentative de contrôle d’un secteur informel porte en elle le risque de résistances. Les motos « Jakarta » ne se limitent pas à leur fonction utilitaire ; elles incarnent une forme d’autonomie et de survie économique pour leurs propriétaires."
Lorsqu’une autorité étatique décide d’agir, elle doit maîtriser tous les paramètres en jeu et avancer avec détermination, car toute hésitation ou rétropédalage peut être perçu comme un aveu d’impuissance, fragilisant sa crédibilité et son autorité. La régulation des motos non immatriculées au Sénégal, initiée par le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (MITTA), illustre cette exigence. Inscrite dans une démarche ambitieuse et complexe, cette initiative vise à structurer un secteur à la fois dynamique, précaire et profondément enraciné dans l’informalité. Annoncée le 2 janvier 2025, elle accorde un délai de trois mois aux conducteurs de deux-roues non conformes pour se régulariser, avec une échéance fixée au 13 mars 2025. La gratuité temporaire des démarches d’immatriculation, effective dès le 6 janvier, traduit une tentative audacieuse de conjuguer fermeté réglementaire et pragmatisme socio-économique. Cette approche hybride reflète une volonté d’adaptation aux multiples réalités d’un secteur essentiel pour des millions de Sénégalais.
Ces deux-roues, initialement présents dans des villes comme Kaolack et Thiès, ont progressivement envahi Dakar, malgré des restrictions réglementaires. Dans un contexte où environ 300 000 nouveaux demandeurs d’emploi, majoritairement des jeunes, affluent chaque année sur le marché du travail, les motos « Jakarta » sont devenues une véritable bouée de sauvetage. En 2024, le taux de chômage élargi atteignait 21,6 %, contre 18,6 % l’année précédente, révélant l’incapacité structurelle du secteur formel à absorber cette main-d’œuvre croissante. Dans cette situation, l’« économie de débrouille » s’impose comme une réponse pragmatique, et les motos « Jakarta », estimées à plus de 500 000 en circulation, en sont le symbole. Offrant des opportunités d’emploi informel dans le transport de personnes et de marchandises – notamment à travers des services de livraison express (Thiak-Thiak) –, elles comblent les lacunes béantes d’un marché de l’emploi en crise.
Face à ces réalités, l’autorité étatique se trouve confrontée à un dilemme complexe : comment structurer et réguler un secteur aussi désorganisé sans briser sa fonction sociale essentielle ? La réponse à cette question exige une gestion stratégique et équilibrée, afin de préserver la légitimité de la régulation tout en répondant aux besoins économiques et sociaux des populations concernées.
1. Les motos « Jakarta » : un enjeu entre innovation populaire et quête de régulation par l’État
Les motos « Jakarta » ne sauraient être réduites à de simples moyens de transport. Elles constituent le fragile point d’ancrage qui relie des milliers de jeunes à une forme de dignité économique, dans un contexte où l’accès à un emploi stable demeure une utopie pour une large partie de la population. En desservant des zones où les infrastructures de transport public sont déficientes, ces deux-roues se sont imposées comme une réponse pragmatique aux lacunes structurelles. Elles incarnent un microcosme où l’ingéniosité individuelle se conjugue avec des besoins collectifs urgents, illustrant ainsi l’économie informelle en tant que palliatif face aux insuffisances d’un État souvent perçu comme distant et déconnecté des réalités quotidiennes. Toutefois, cette dynamique socio-économique n’est pas sans failles. L’augmentation des accidents de la route met en lumière l’absence criante de formation, de régulation et de respect des normes de sécurité. En 2019, l’Agence nationale de la Sécurité routière (Anaser) a recensé 4 000 accidents de la circulation, dont 745 ont entraîné des décès. Ces chiffres, bien qu’austères dans leur présentation statistique, traduisent une urgence sociale où les fragilités de l’économie informelle pourraient se muer en crises nationales.
Dans ce contexte, l’État tente de reprendre le contrôle sur un secteur échappant depuis longtemps à toute régulation formelle. L’instauration de l’immatriculation obligatoire, le renforcement des contrôles routiers et l’application de sanctions traduisent une volonté manifeste de rendre visible et compréhensible une activité jusqu’alors insaisissable. Cependant, ces mesures dépassent largement le cadre technique de la régulation : elles reflètent une bataille symbolique, celle d’un État cherchant à réaffirmer son autorité face à une économie informelle souvent perçue comme incontrôlable. Cette situation met également en lumière un enjeu fondamental : la marginalité administrative des acteurs du secteur. Une part importante des conducteurs se trouve dépourvue de pièces d’identité en raison des lacunes de l’état civil, les privant ainsi de l’accès aux documents officiels indispensables tels que le permis de conduire ou la carte grise. Cette exclusion administrative aggrave leur précarité et limite leur intégration dans le cadre légal, renforçant ainsi les inégalités systémiques.
Dans ces conditions, les initiatives actuelles doivent impérativement s’inscrire dans une démarche plus large, visant à combler ces lacunes structurelles. Sans une prise en compte globale des réalités vécues par ces acteurs, l’efficacité des mesures réglementaires risque d’être sérieusement compromise, alimentant davantage les poches d’exclusion et fragilisant encore la relation entre l’État et ses citoyens. Par ailleurs, la tentative de formalisation soulève des interrogations légitimes : comment intégrer un secteur fondé sur la débrouille sans en altérer l’essence ? La gratuité temporaire des démarches d’immatriculation, en vigueur jusqu’au 13 mars 2025, constitue certes une initiative louable, mais demeure insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’un accompagnement concret et d’une simplification administrative. Les longues files d’attente, la centralisation des services à Dakar, et les coûts annexes liés aux prestataires privés complexifient davantage le quotidien des conducteurs, déjà en situation de précarité.
L’expérience démontre qu’une régulation imposée sans concertation avec les populations concernées est vouée à échouer, suscitant des résistances, qu’elles soient explicites ou plus diffuses. Ainsi, une réflexion s’impose : l’État peut-il réguler sans aliéner ? Peut-il imposer la visibilité sans opprimer ? Une gouvernance adaptée, conciliant fermeté et inclusion, pourrait alors transformer ce défi en une opportunité de structurer un secteur vital tout en renforçant la légitimité de l’État auprès de ses citoyens.
2. Réguler l’informel : entre résistances discrètes et opportunités de transformation durable
Toute tentative de contrôle d’un secteur informel porte en elle le risque de résistances. Les motos « Jakarta » ne se limitent pas à leur fonction utilitaire ; elles incarnent une forme d’autonomie et de survie économique pour leurs propriétaires et conducteurs. Dès lors, toute mesure perçue comme restrictive ou punitive est susceptible de provoquer des résistances, qu’elles soient passives — contournement des règles, évasion administrative — ou actives, sous forme de tensions sociales visibles.
Les initiatives précédentes, souvent empreintes d’une approche coercitive, illustrent bien cette dynamique. Les arrestations massives et les amendes disproportionnées n’ont fait qu’accentuer le sentiment d’exclusion et la méfiance envers les autorités publiques. Si l’État veut éviter que cette nouvelle tentative de régulation ne devienne un catalyseur de conflits, il est essentiel d’adopter une posture d’écoute et de dialogue. Cela passe par l’implication active des acteurs du secteur — conducteurs et propriétaires — dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques.
Pour réussir, cette régulation doit s’inscrire dans une vision globale de transformation sociale et économique. Elle ne peut se limiter aux contrôles et sanctions, mais doit se muer en un levier d’intégration et de modernisation. Une telle démarche exige des réformes structurelles, notamment la simplification et la déconcentration des démarches administratives, ainsi que l’introduction de plateformes numériques pour en faciliter l’accès. Des initiatives comme des subventions pour l’acquisition d’équipements de sécurité (casques, vêtements de protection), accompagnées de campagnes de sensibilisation ciblées, sont également indispensables. Mais au-delà des mesures techniques, cette transformation repose avant tout sur une gouvernance participative. L’État doit percevoir les conducteurs et propriétaires de motos non comme des contrevenants potentiels, mais comme des partenaires essentiels dans la construction d’un secteur plus sûr, plus organisé et capable de contribuer à un développement économique inclusif.
Conclusion
La régulation des deux-roues au Sénégal représente une opportunité de repenser la gouvernance en conciliant fermeté étatique et pédagogie de l’inclusion. L’État doit affirmer son autorité en garantissant le respect des normes de sécurité publique, mais sans se limiter à des mesures coercitives susceptibles de susciter des résistances.
Pour désamorcer ces résistances, une gouvernance participative est indispensable. Elle doit s’appuyer sur la concertation avec les acteurs concernés pour co-construire des solutions adaptées. L’inclusion intelligente, quant à elle, repose sur des incitations et une pédagogie proactive : simplification des démarches, décentralisation des services, subventions pour les équipements de sécurité, et campagnes de sensibilisation ciblées. En impliquant les usagers, l’État peut transformer ce secteur informel en un moteur d’intégration sociale et économique. Les motos « Jakarta », vitales pour l’emploi et la mobilité, doivent être reconnues pour leur impact et intégrées dans une économie modernisée.
Ainsi, cette régulation ne doit pas être perçue comme une simple réponse administrative ou une tentative de contrôle, mais comme un véritable levier de transformation sociale. En alliant fermeté, pédagogie et inclusion, le Sénégal peut non seulement désamorcer les tensions liées au changement, mais également poser les bases d’un modèle exemplaire de gouvernance, où l’autorité de l’État s’exerce dans une logique de coopération et de co-construction. Cette démarche offrirait non seulement une solution aux défis immédiats, mais aussi une vision à long terme pour un développement harmonieux et inclusif.
PAR ALIOU DIOUCK
DE LA VALIDATION DES DÉPENSES D’INVESTISSEMENT PAR LE PREMIER MINISTRE
"La mise en œuvre correcte, sans retard ni gaspillage passe inévitablement par une gouvernance stricte et efficace afin d’opérer des réalisations et des résultats avec des effets positifs palpables (EPP)."
Dans la loi de finance 2025, vingt-cinq projets/programmes d’investissement publics sont inscrits dans le budget pour un montant total de 424 010 299 366 CFA. Parmi ces projets/programmes, quatre (04) sont PPables, c’est-à-dire réalisables en Partenariat Public-Privé. Il s’agit du « Projet Centre d’expérimentation et de valorisation des algues » pour 345 971 725 CFA, du « Programme national d’accompagnement des Services Financiers Décentralisés (SFD) de petite taille » pour 7 987 626 51 9 CFA, du « Projet de mise en place d’un centre international de simulation » pour un cout global de 4 393 887 35 0CFA et du « Programme d’implantation, de valorisation et de gestion des infrastructures de stockage et de conservation » pour 54 452 888 0 00CFA.
La répartition sectorielle des projets/programmes évalués montre la prépondérance du sous-secteur de la santé (71%), suivi du développement industriel (12%).
La répartition spatiale des volumes d’investissements proposés au budget montre que les 31,7% sont exclusivement captés par les régions de Dakar (10,7%), Diourbel (10,9%) et Saint-Louis (10,1%), les 64,6% par au moins dix régions et les 3,60% pour la région de Louga.
L’estimation du potentiel de création d’emploi a été effectuée à travers un modèle input output pour évaluer l’impact sur l’emploi pour certains projets d’envergure dont le cout est au moins supérieur ou égal à trente milliards. Ainsi, pour un volume d’investissement de deux cent trente et un (231) milliards de FCFA, 14 684 emplois seront créés ou confortés, dont 10 069 emplois directs et 4 616 emplois indirects.
La mise en œuvre correcte, sans retard ni gaspillage passe inévitablement par une gouvernance stricte et efficace afin d’opérer des réalisations et des résultats avec des effets positifs palpables (EPP).
A cet effet, le Président de la République a appelé à la mise en place effective d’un cadre innovant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des projets avec ses déclinaisons sectorielles et temporelles afin d’asseoir une gouvernance de réalisations et de résultats.
Le premier ministre pour sa part opèrera la validation des dépenses relatives à ces projets. Ce rôle du premier ministre semble ne pas être compris par certains hommes politiques qui le qualifie d’entrave aux attributions du ministre des finances. Je ne pense pas personnellement que cela puisse être le cas. Au contraire, cette validation est la solution à plusieurs problèmes que les projets d’investissements ont connu dans le passé.
D’abord, il faut savoir que conformément à l’article premier du décret 2024-948 relatif aux attributions du MFB, le ministre des Finances et du Budget qui est chargé de mettre en œuvre la politique définie par le Président de la République en matière budgétaire et financière est placé sous l’autorité du Premier ministre. De ce point de vu, le Premier ministre s’implique passivement ou activement dans la préparation et dans l’exécution des lois de finances et dans la gestion de la trésorerie de l’Etat. Contrairement aux anciens premiers ministres (premiers des ministres) qui ne s’impliquaient que pour accorder des faveurs de paiement ou d’exonérations d’impôts ou de redevances, celui-ci est orienté vers les résultats qu’il n’a cesser de promettre aux concitoyens.
Ensuite, l’analyse de la performance de la planification des projets et la performance des couts de ceux-ci témoignent de favoritisme, de léthargie et de gaspillage. En effet, il est facile de constater que l’exécution financière des projets est souvent plus élevée que leur exécution physique. C’est le cas de stades où les paiements sont entièrement exécutés alors qu’ils sont toujours en phase de fondation. C’est aussi le cas pour la construction d’universités comme celle du Sine-Saloum où le paiement dépasse de loin le niveau d’achèvement des travaux.
Enfin, les remarques faites ci-dessus ne devraient pas échapper à la vigilance des différents comités chargés du suivi des programmes publics.
MAME BIRAME WATHIE EXPLORE LES COULISSES DE LA RÉVOLUTION GÉNÉRATIONNELLE DU PASTEF
La présentation du livre « La jeunesse prend le pouvoir, une révolution démocratique à la sénégalaise » a offert un éclairage inédit sur les évolutions politiques du Sénégal.
La cérémonie de dédicaces du livre « La jeunesse prend le pouvoir, une révolution démocratique à la sénégalaise » a été l’occasion pour l’auteur, Mame Birame Wathie, de dresser un jugement sans complaisance sur une période de la vie politique de notre pays depuis la première alternance en 2000 jusqu’à la consécration du Pastef en mars 2024.
La cérémonie de présentation et de dédicaces du livre du journaliste Mame Birame Wathie, « La Jeunesse prend le pouvoir, une révolution démocratique à la sénégalaise » s’est tenue, samedi dernier, dans la grande salle de conférence du Musée des Civilisations noires. Devant un parterre d’autorités étatiques parmi lesquels Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique, les différents intervenants ont salué un travail rigoureux et d’analyses précises.
Divisé en quatre chapitres, l’ouvrage prend le parti de l’audace à travers des titres accrocheurs comme « Abdoulaye Wade, le gourou », « Macky Sall le grand Almamy », « Macky Sall le démolisseur » ou « Khalifa Sall tête de Turc », attirant l’attention du lecteur dans un univers de luttes politiques, de rebondissements et de manœuvres depuis les deux premiers mandats de Wade jusqu’à la consécration de Pastef en mars 2024.
Pour son préfacier Bara Tall, chef d’entreprises, le livre de 205 pages se présente comme un outil pédagogique devant permettre d’étudier, de manière approfondie, les différentes péripéties de cette période. « Mame Birame Wathie retrace et consigne certains faits majeurs de notre histoire politique, sociale et économique », nous révèle sa préface.
Le projet avorté des libéraux pour rester 50 ans au pouvoir
L’ouvrage n’est que le prolongement du dernier livre de Mame Birame Wathie « Affaire Karim Wade et Macky Sall : la double victimisation gagnante de Maître Wade » publié en 2016, constate Ndiaga Diouf, chef du service départemental de l’Action sociale à Ziguinchor.
« Cette œuvre très bien écrite et largement documentée permettra aux lecteurs d’avoir une meilleure connaissance de la dynamique psychosociale du champ politique et des trajectoires de ses personnages les plus en vue. Mais aussi, ils prendront conscience des manœuvres et des intrigues qui causèrent la perte des libéraux et de leurs alliés », dit-il.
L’autre intérêt que présente cet ouvrage est sans doute le récit de la chute des libéraux, balayés par ce que Mame Birame Wathie appelle la révolution démocratique à la Sénégalaise, dont les héros sont la jeunesse et Ousmane Sonko, le leader charismatique du Pastef, analyse M. Diouf. L’auteur, lui, soutient avoir choisi d’écrire ce livre dans le but de figer dans l’encre l’exactitude des évènements politiques pour les générations futures afin d’éviter toute altération des faits réels.
« L’ancien journaliste de l’As Quotidien a voulu aussi démontrer comment l’émergence du Pastef a permis de contrecarrer la volonté des libéraux de demeurer 50 ans au pouvoir. « Dès 2004, Abdoulaye Wade manœuvrait pour mettre en place son projet pour garder au pouvoir les libéraux pendant 50 ans. Quand Ousmane Sonko, lors de sa campagne présidentielle de 2019, avait sollicité son soutien, ce dernier le lui refusa ainsi qu’à Idrissa Seck, préférant appeler au boycott. Macky Sall passa au premier tour lors de cette présidentielle.
Ousmane Sonko, qui commençait à s’imposer aux yeux de l’opinion comme alternative crédible au plan des libéraux, va voir surgir l’affaire « Sweet Beauté » et celle en diffamation de Mame Mbaye Niang pour l’écarter définitivement de la présidentielle de 2024 », rappelle le chroniqueur à Walf Tv. La jeunesse, en consacrant la victoire d’un opposant, Bassirou Diomaye Faye, en mars 2024, a finalement sonné le glas de ce projet des libéraux depuis 2000.
45% DES SALARIÉS DU BRT PROVIENNENT DES COMMUNES TRAVERSÉES
Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, lancé il y a sept mois, a rapidement attiré l’attention en raison de son impact sur le transport urbain de masse.
Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, lancé il y a sept mois, a rapidement attiré l’attention en raison de son impact sur le transport urbain de masse. Lors de son passage dans l’émission Salam Sénégal, Cheikh Yatt Diouf, directeur général de Dakar Mobilité, a partagé des informations cruciales sur le système, ses réussites, mais aussi les défis à relever pour améliorer son efficacité.
Depuis sa mise en circulation, le BRT a transporté plus de 10 millions de voyageurs, un résultat impressionnant qui témoigne de l’acceptation rapide du public. Cheikh Yatt Diouf se réjouit des progrès accomplis : « 21 stations sur 23 sont désormais fonctionnelles, et d’ici février, les deux autres stations seront ouvertes », a-t-il annoncé. Le système, qui a su respecter les engagements en termes de ponctualité et de régularité, commence à atteindre la vitesse commerciale souhaitée, bien que le nombre de passagers par heure soit encore en développement.
Le directeur général souligne qu’avec une capacité de transport de 10 000 à 15 000 voyageurs par heure, l’objectif est d’augmenter la fréquence des bus. Cependant, cette amélioration progressive est liée à l’achèvement des infrastructures et à la stabilisation du système.
Le BRT ne se contente pas d’être un système de transport moderne : il incarne un changement majeur dans la manière dont les Dakarois se déplacent. « Dakar est une presqu’île avec peu d’espace, donc pour résoudre les problèmes de congestion, il faut privilégier des systèmes capacitaires comme le BRT », explique Cheikh Yatt Diouf.
En plus de répondre à des besoins de transport massifs, le BRT contribue à la réduction de la pollution en diminuant les émissions de CO2, une avancée majeure pour l’environnement. Il se distingue également par la qualité de son service, offrant des bus climatisés, du confort, de la sécurité, et même un accès Wi-Fi, une première pour les transports en commun à Dakar. Les transactions sont également digitalisées, permettant aux voyageurs d’acheter leurs billets via leurs téléphones.
Bien que le système ait rencontré un grand succès, des défis demeurent. « L’une des difficultés majeures est la traversée fréquente des piétons, qui perturbe la circulation des bus », explique le directeur général. Ce phénomène a diminué grâce aux campagnes de sensibilisation, mais il persiste encore dans certaines zones.
Il y a également des problèmes de comportement à bord, comme le non-respect des places prioritaires ou l’utilisation abusive des téléphones. Ces comportements sont encadrés par un règlement strict et supervisés par 165 agents de contrôle.
Un autre défi concerne la circulation des motos et des taxis qui, malgré les interdictions, continuent de créer des accidents, notamment en tournant à gauche sur des voies réservées.
Le BRT prend en compte l’emploi local dans les 14 communes traversées par la ligne. Cheikh Yatt Diouf explique que 45% des salariés du BRT proviennent des communes traversées. Cela a été rendu possible par une communication active pendant le recrutement, et les jeunes bénéficient de conditions de travail avantageuses, au-delà des exigences du code du travail.
Le directeur général se projette dans les années à venir, avec plusieurs défis à relever. Le premier est l’achèvement des stations restantes pour une mise en service totale du BRT. Il ambitionne également de renforcer la digitalisation des services, notamment l’élargissement des cartes d’abonnement et l’interopérabilité, permettant aux usagers de voyager sur différents moyens de transport public avec un seul titre de transport, comme dans les grandes villes du monde. Avec ces projets en tête, le BRT de Dakar s’inscrit dans une vision à long terme visant à transformer le transport urbain et à en faire un modèle de transport de masse pour l’Afrique.
CINQ PÊCHEURS PÉRISSENT DANS LE CHAVIREMENT DE DEUX PIROGUES À SAINT-LOUIS
Les deux pirogues ont rencontré des difficultés en traversant la brèche, a expliqué M. Sarr, soulignant que quatre occupants de l’une d’elles sont portés disparus.
Saint-Louis, 13 jan (APS) – Cinq pêcheurs ont péri, samedi, dans le chavirement de deux pirogues à hauteur de la brèche de Saint-Louis, a annoncé à l’APS Mamadou Sarr, chargé de communication du Comité local de pêche artisanale (CLPA).
Les deux pirogues ont rencontré des difficultés en traversant la brèche, a expliqué M. Sarr, soulignant que quatre occupants de l’une d’elles sont portés disparus.
Le corps de l’un des pêcheurs qui étaient à bord de l’autre pirogue a été retrouvé, a ajouté le chargé de communication du CLPA, précisant que les victimes sont des habitants du Gandiol, un terroir situé au sud de Saint-Louis.
Mamadou Sarr a déploré le non-respect des instructions du CLPA qui avait fait passer les consignes de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) concernant une houle dangereuse.
Selon lui, ‘’certains propriétaires des pirogues ne respectent pas ces consignent et demandent aux pêcheurs d’aller en mer’’.
Il a rappelé qu’un drapeau rouge avait été hissé pour dissuader les prêcheurs de partir en mer, lesquels ont fait fi de cette alerte.
Au Port polonais aussi, il devait y avoir une brigade de surveillance pour dissuader d’éventuels récalcitrants, a rappelé M. Sarr.
Déplorant la politisation du problème de la brèche, il penche pour la construction d’un port de pêche afin de permettre aux piroguiers de ne pas recourir à la brèche qui est seulement une porte d’entrée pour débarquer les produits de pêche.
Selon lui, du côté mauritanien, cette solution a été optée avec l’érection d’un port de pêche à Ndiagio. En attendant, il plaide pour un balisage de la brèche.