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22 juin 2025
par Amadou Tidiane Wone
MOURIR EN GARDE À VUE ?
Un citoyen peut donc se « suicider » pendant treize longues minutes à l’intérieur même des locaux des forces de défense et de…sécurité. Serions-nous tous en danger…de mort ?
« Garde à vue… ». Cette notion en elle-même accuse les tortionnaires de François Mancabou. Elle pose, dès le départ, l'impérieuse nécessité de situer les responsabilités et de sanctionner, de manière exemplaire, ceux qui ont failli à leur devoir de le garder, à vue, c’est-à-dire à la portée de leurs regards. La garde à vue est, en fait, une sécurité prise pour garder, en vie (!) un contrevenant. Ce, en attendant que les faits qui lui seraient reprochés aient suffisamment de consistance pour passer à la phase judiciaire.
En français facile, « garder à vue » signifie donc, aussi, sécuriser un individu et le présenter, en bon état, devant les autorités judiciaires compétentes.
Or, le Procureur de la République, pour accréditer la thèse officielle disposerait, dit-il, d’une vidéo de 13 minutes, film du « suicide » de François Mancabou. 13 longues minutes de suicide ! Sous le regard du préposé à la surveillance vidéo ? En son absence ? Dans tous les cas, une faute lourde est avouée par la détention même de cette vidéo ! Cela est inadmissible dans un pays qui se prétend démocratique et respectueux des droits humains. Et je me demande encore comment une énormité pareille à pu être prononcée par le maître des poursuites de notre pays, dans l’indifférence quasi générale !
Nous serions donc tous en danger…de mort ? Et je pèse mes mots : un citoyen peut donc se « suicider » pendant treize longues minutes à l’intérieur même des locaux des forces de défense et de…sécurité ! Sans assistance à personne en danger… Sans alerte générale !
L’écrivain guinéen, feu William Sassine, avait raison de dire que « En Afrique, la réalité dépasse la fiction ! » Le Sénégal vient de remporter un Oscar en la matière !
À la veuve de François Mancabou, à ses enfants, à toute sa famille, à toute la nation éplorée, je présente mes condoléances sincères et très attristées.
Il reste que nous devons, à la mémoire de François Mancabou, une mobilisation exceptionnelle afin que toute la vérité éclate au grand jour. Mais nous nous devons aussi, à nous-mêmes, à tous et chacun, de nous mobiliser afin que les tueurs, par intention ou par négligence, tapis dans nos institutions soient démasqués et attraits devant les cours et les tribunaux.
Car, la liste des morts pour rien commence à vraiment s’allonger au pays de la Teranga !
Serge Bilé, auteur prolifique et ardent défenseur de l’identité noire, établit un pont entre l’Afrique et les Antilles. Et dresse un bilan sans concession de la situation dans son pays natal, la Côte d’Ivoire
Jeune Afrique |
Clarisse Juompan-Yakam |
Publication 16/07/2022
Pendant de nombreuses années, il a été l’heureux présentateur télé préféré des Antillais. Après vingt-huit années passées en Martinique, Serge Bilé a décidé de prendre le large et de s’installer pour deux ans à Paris, avant un retour définitif en Côte d’Ivoire, son pays natal, un demi-siècle après l’avoir quitté.
Le 18 juillet, jour du Mandela Day, l’auteur de Noirs dans les camps nazis, de Yasukeet du Seul passager noir du Titanic présentera en avant-première à Abidjan son dernier livre, Le Souper du Trocadéro – Quand Renaud dîne avec Nelson Mandela et Aimé Césaire (éd. Cercle Media), l’histoire de la rencontre entre deux grands combattants de la liberté, qui paraîtra le 6 septembre dans l’Hexagone.
Chaque fois qu’il le peut, Bilé inverse ainsi le calendrier au profit de son pays. Une démarche qui témoigne de son attachement à la Côte d’Ivoire et à sa culture, mais aussi de son militantisme culturel. Serge Bilé a mis en place une structure qui lui permet de réinvestir ses droits d’auteurs dans l’impression sur place de ses ouvrages, afin de pouvoir les proposer à des prix abordables à ses compatriotes.
Jeune Afrique : Dans quelle mesure peut-on considérer que ce « souper du Trocadéro », le 5 juin 1990, est un moment important qui mérite d’être révélé ?
Serge Bilé : Plusieurs événements majeurs se sont télescopés au cours de ce “sommet culinaire”. D’abord, la rencontre entre Aimé Césaire et Nelson Mandela, deux monuments de la lutte pour la liberté, quatre mois tout juste après la sortie de prison de ce dernier. Réaliser que deux personnalités de cette envergure se sont rencontrées sans que l’on en sache rien – ou si peu – est en soi une information capitale.
Ensuite, le plaidoyer de Nelson Mandela pour le maintien des sanctions contre le régime de Pretoria. Certes, il était désormais libre, mais l’apartheid n’était pas aboli pour autant. Dès le lendemain, François Mitterrand annonçait la poursuite des sanctions françaises jusqu’à l’abolition de l’apartheid.
Qu’est-ce qui, selon vous, explique la quasi indifférence du Landerneau politique à l’égard de cette rencontre ?
Danielle Mitterrand, à l’origine de ce dîner, le voulait intimiste et secret. Il y avait juste douze convives, dont le Nobel de littérature Wole Soyinka et le metteur en scène Peter Brook, récemment disparu. Seul le photographe de l’Élysée a eu le droit d’immortaliser la soirée et, tout juste après, toutes les photos ont été mises sous scellés et n’ont jamais été publiées. Personnellement, j’ai été ravi de les découvrir lorsque j’ai eu accès au Fonds présidentiel François-Mitterrand, les archives de l’ex-chef de l’État.
Outre leur combat pour la liberté, qu’avaient en commun Nelson Mandela et Aimé Césaire ?
Ils avaient du respect l’un pour l’autre. J’ai entendu Césaire parler avec admiration de Mandela, qui avait su faire don de sa vie pour une cause. L’écrivain se disait subjugué par le fait que même libre, l’ex-plus vieux prisonnier politique ne semblait pas s’en satisfaire et réclamait la même liberté pour tout son peuple. Il continuait le combat alors qu’il aurait pu s’en détourner.
Cette admiration était réciproque. Lors du dîner au Trocadéro, Mandela avait expliqué que le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire l’avait aidé à tenir pendant ses années d’incarcération. Et il n’était pas le seul prisonnier à user de ce dérivatif : comme lui, Steve Biko lisait des extraits des textes de Césaire publiés par Présence africaine. À la faveur de mes recherches, j’ai découvert que Biko, alors qu’il était encore étudiant, reprenait de longs extraits des textes de Césaire dans ses articles. Notamment des extraits de sa lettre de démission envoyée à Maurice Thorez, patron du Parti communiste. Ou l’un de ses discours lors de la campagne municipale de 1945.
Vous avez eu la chance de côtoyer Aimé Césaire pendant plus d’une décennie. Vous considérez-vous comme un privilégié ?
Bien évidemment. Il y a eu la rencontre, puis la fusion. À mon arrivée en Martinique en 1994, j’ai tenté de le rencontrer pendant six mois. En vain. Mais un jour, sa secrétaire m’appelle parce qu’il était pressenti pour le Nobel de la paix. J’ai ainsi eu l’honneur d’assister à ce moment historique, où il a annoncé son intention d’envoyer une lettre pour décliner la proposition.
EN AFRIQUE, LA RUSSIE UTILISE LE MENSONGE COMME ARME DE GUERRE
À la veille d’un sommet de l’Union africaine qui se tient à Lusaka, en Zambie, à partir du 17 juillet, le président du Conseil européen est revenu pour Jeune Afrique sur les conséquences de la guerre en Ukraine dans les relations entre les deux continents
Jeune Afrique |
Manon Laplace et Romain Gras |
Publication 16/07/2022
Le 18 février, l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) bouclaient, à Bruxelles, la sixième édition de leur sommet conjoint. Au programme : zone-libre-échange, lutte contre le Covid-19, insécurité, l’initiative Global Gateway… Mais une semaine plus tard, à plus de 2 000 km de la capitale belge, le lancement d’une offensive russe en Ukraine est venu bouleverser le contexte diplomatique. Lors de la prochaine rencontre de l’UA, à partir du 17 juillet à Lusaka (Zambie), le président du Conseil européen, Charles Michel, prendra la parole en ouverture du sommet.
Bousculée par la montée de l’influence russe sur le continent, l’Union européenne est aujourd’hui confrontée aux conséquences, sur le continent africain, de la guerre en Ukraine. Le diplomate de 46 ans, ancien Premier ministre de la Belgique, est revenu pour Jeune Afrique sur cette nouvelle donne diplomatique et ses répercussions.
Jeune Afrique : Vous prononcez un discours, ce 17 juillet, à l’occasion de l’ouverture du sommet de l’Union africaine qui se tiendra à Lusaka. Quels seront les enjeux de ce sommet et de la coopération avec l’Union européenne ?
Charles Michel : Le sommet qui s’est tenu à Bruxelles en février a marqué un tournant dans la relation entre l’Europe et l’Afrique. Nous avons mis en place un nouveau paradigme avec une relation basée sur l’écoute mutuelle. Coïncidence piquante : quelques jours après, s’est déclenchée une guerre sur le sol européen. Elle a brutalement ébranlé le droit international, mais aussi induit des effets en matière de sécurité alimentaire, d’inflation, d’énergie. Ce sommet nous permettra notamment d’envisager comment réduire ensemble les effets néfastes de cette guerre.
Quels projets concrets pouvez-vous mettre en avant dans le cadre de l’initiative Global Gateway ?
Cent cinquante milliards d’euros sont mobilisés pour l’Afrique. Il faut désormais transformer tout cela en projets réels. Nous avons enclenché un partenariat pour la production de vaccins contre le Covid-19. Quelques mois plus tard, les premiers projets étaient lancés au Rwanda, en Afrique du Sud, au Sénégal et au Ghana.
Nous travaillons à présent à nous assurer que les grandes plateformes, comme Gavi ou Covax, viendront bien acheter les vaccins produits en Afrique. Lors de mes échanges avec [le président sénégalais] Macky Sall et [le Sud-Africain] Cyril Ramaphosa au G7 en Allemagne, nous sommes convenus de nous inspirer de ce que nous avions fait en matière de vaccins pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Cela apparaît vital.
Cette volonté de remodeler la relation Europe-Afrique s’inscrit néanmoins dans un contexte où les pays africains se tournent de plus en plus vers d’autres partenaires, comme la Turquie, la Chine ou la Russie…
Les responsables africains sont souverains et libres de choisir leurs partenaires. Il appartient aux Européens de montrer que le projet qu’ils portent est attractif. Une dynamique sincère de respect mutuel a été instaurée. Est-ce que pour autant tout est résolu ? Bien sûr que non.
Comprenez-vous cette envie de se choisir des partenaires jugés moins « contraignants », notamment sur le plan de la démocratie ou des droits humains ?
Mon propos ne vise pas à juger la qualité des partenariats que l’Afrique conclut avec d’autres acteurs, mais à montrer celle de l’Union européenne et sa valeur ajoutée. J’observe que des pays africains qui se sont engagés dans des partenariats avec d’autres acteurs semblent aujourd’hui exprimer des regrets, parce qu’ils subissent un étranglement financier et se rendent compte que les infrastructures n’ont pas la qualité espérée au moment de la signature du contrat.
SUR UNE BASE NIGÉRIENNE RECULÉE, LES LÉGIONNAIRES FRANÇAIS SE FONT DISCRETS
Poussée hors du Mali par une junte hostile, l'armée française entend poursuivre au Sahel la lutte contre les jihadistes, notamment au Niger voisin.Mais à bas bruit et en deuxième ligne, pour éviter de prêter le flanc au sentiment anti-français
Dans les travées de la base militaire de Ouallam, non loin de la frontière malienne, des légionnaires français en képi blanc se mêlent aux soldats nigériens. Mais seul le drapeau du Niger flotte sur la place d'armes.
"Tous les matins quand on passe devant le lever des couleurs, on s'arrête pour saluer devant le drapeau nigérien.Il n'y a pas le nôtre", décrit le lieutenant Nicolas (la majorité des militaires français ne sont citables que par leur prénom), déployé à Ouallam depuis une semaine avec ses camarades du 2e Régiment d'infanterie étrangère (2eREI).
C'est depuis cette emprise posée sur un terrain rouge brun que l'état-major nigérien planifie et pilote les opérations antijihadistes des forces armées (FAN) à proximité de la frontière malienne, avec l'appui de 300 fantassins français.
Les Nigériens, qui s'inquiètent du vide sécuritaire que pourrait créer à la frontière le départ français du Mali, viennent de consentir à ce que les militaires tricolores soient co-localisés sur leur base de Ouallam.
"A terme, nous avons l'ambition d'avoir un nombre suffisant de militaires et de moyens aériens pour assurer notre propre sécurité.Ce n'est pas encore le cas.Nous avons besoin de partenaires pour monter en puissance", justifie le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou, venu à Ouallam avec son homologue français Sébastien Lecornu.
Poussée hors du Mali par une junte hostile après neuf ans de présence, l'armée française entend poursuivre au Sahel la lutte contre les jihadistes, notamment au Niger voisin.Mais à bas bruit et en deuxième ligne, pour éviter de prêter le flanc à un sentiment anti-français aisément inflammable dans la région.
"Pour réussir notre mission, nous devons nous caler sur ce que veut le Niger", rappelle M. Lecornu devant les légionnaires, sous une température tutoyant les 45 degrés.
- Crise alimentaire -
Fruit des leçons d'un passé pas si lointain, où la France menait seule des opérations au Mali, la discrétion est le nouveau mot d'ordre des militaires français au Sahel. A l'image du campement spartiate en cours de montage à Ouallam, dans un coin de la base, derrière une zone où les FAN stockent un monceau de carcasses de véhicules endommagés, faute de pièces de rechange.
Sous une petite tente couleur sable, le Centre opérations du 2eREI occupe une place centrale. Sur une forêt d'écrans, des officiers suivent en temps réel une opération de reconnaissance en cours, sous commandement nigérien.
Ce matin, les moyens de renseignement français ont contribué à la capture par les Nigériens de deux individus suspects. "Nous leur apportons les capacités dont ils manquent. Mais eux ont une parfaite connaissance du terrain et de l'ennemi. Ce sont des enfants de ces terres", fait valoir un gradé français.
Autour des tentes qui accueillent les lits de camp des légionnaires, des pelleteuses s'affairent pour déblayer le terrain."C'est la future zone vie de ceux qui sont en opérations en ce moment", explique le commandant Arnaud.
Un modeste carré recouvert d'une bâche kaki sert de coin-repas. En face, quatre douches de campagne et deux rangées de lavabos en plein air.
A quelques pas, un hangar abrite l'atelier de maintenance des véhicules de l'avant-blindé (VAB), des blindés légers et des camions français, mis à rude épreuve en cette saison des pluies.
Soucieuse de rendre moins visible son engagement militaire en Afrique, la France souhaite en parallèle valoriser davantage ses actions d'aide économique et humanitaire.
Dans le village déshérité de Simiri, près de Ouallam, une foule de femmes et de jeunes enfants sont rassemblés dans un centre de lutte contre la malnutrition infantile financé par Paris.
"Nous sommes dans une année de crise alimentaire sans précédent", avertit Jean-Noël Gentile, du Programme alimentaire mondial (PAM)."Si on connaît une deuxième saison des pluies insuffisante, ce sera une catastrophe" dans cette zone déjà fragilisée par la menace jihadiste, assure-t-il. Quelque 4,4 millions de personnes vivent dans l'insécurité alimentaire au Niger.
"Il nous faut marcher sur nos deux jambes pour relever dans la durée les défis que rencontrent le Niger et plus largement le Sahel", en combinant les efforts sécuritaires et de développement, insiste la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, elle aussi venue témoigner son soutien au Niger.
YAW RENCONTRE LE CLUB DES INVESTISSEURS DU SÉNÉGAL
Babacar Ngom et Alioune Tine avaient largement pesé de tout leur poids pour l’annulation de la marche interdite de Yewwi askan wi du 29 juin dernier. Hier, un communiqué du Club des investisseurs sénégalais nous apprend que cette coalition les a rencontré
Babacar Ngom et Alioune Tine avaient largement pesé de tout leur poids pour l’annulation de la marche interdite de Yewwi askan wi du 29 juin dernier. Hier, un communiqué du Club des investisseurs sénégalais (Cis) nous apprend que cette coalition a rencontré l’organisation dirigée par le patron du groupe Sedima. Ces échanges souhaités par Yaw, précise la note, rentrait dans le cadre des élections législatives du 31 juillet.
A cet effet, le président du Cis « s’est réjoui » de la démarche de Yaw et a rappelé que sa structure reste attachée aux « échanges autour des problématiques du secteur privé et de l’investissement ». Babacar Ngom a notamment indiqué que « la construction du Sénégal se fera inéluctablement par le dialogue, la tolérance mutuelle et la concertation entre tous les acteurs ».
Le Cis a également présenté ses objectifs et ses attentes en matière de soutien au secteur privé. Pour sa part, Yaw a décliné ses propositions, qui sont « globalement alignées avec les aspirations du secteur privé national ».
LA LUMIÈRE SERA FAITE DANS CETTE AFFAIRE-LA
Il avait observé un silence, laissant le procureur de la République parler de la mort de François Mancabou. Mais hier, en marge du passage de Aminata Touré à Kanel pour les besoins de sa campagne électorale, le ministre de la Justice a évoqué la question
Il avait observé un silence, laissant le procureur de la République parler de la mort de François Mancabou. Mais hier, en marge du passage de Aminata Touré à Kanel pour les besoins de sa campagne électorale, le ministre de la Justice a évoqué la question et promis la lumière sur le décès, en détention, de ce membre supposé appartenir à la « Force spéciale ». « L’assurance, c’est que le procureur de la République a fait une conférence de presse hier (jeudi). Il a dit ce qu’il fallait dire, à savoir, effectivement, qu’une enquête est ouverte et que la lumière sera faite dans cette affaire-là », a dit Me Malick Sall à Dakaractu. Il ajoute : « Les enquêtes de justice sont toujours transparentes, et je peux vous assurer qu’elles l’ont toujours été et le seront. »
L’IEF DE PÉTÉ EN TÊTE DANS LA REGION DE SAINT-LOUIS POUR LE CFEE
L’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Pété (département de Podor, nord) s’est classée première au CFEE (Certificat de fin d’études élémentaires) dans la région de Saint-Louis avec 80,32% de taux de réussite
Podor, 14 juil (APS) - L’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Pété (département de Podor, nord) s’est classée première au CFEE (Certificat de fin d’études élémentaires) dans la région de Saint-Louis avec 80,32% de taux de réussite, a appris l’APS, vendredi.
L’IEF polarise 11 communes sur les 22 que compte le département de Podor. Sur les 2759 candidats inscrits dont 1813 filles, 2724 ont effectivement composé pendant la session de juin 2022.
Au total, 2188 candidats dont 1403 filles ont obtenu leurs diplômes pour l’option français.
L’IEF de Podor qui englobe les 11 autres communes dans les arrondissements de Thillé Boubacar et Gamadji Saré s’est classée deuxième avec 79,42% de taux de réussite. Elle avait présenté 4470 candidats dont 3073 filles.
A l’issue des épreuves, 3550 candidats dont 2411 sont déclarés admis, soit un taux de 79,42%.
Les deux circonscriptions arrivent en tête de l’Académie de Saint-Louis pour l’option arabe.
L’IEF de Podor qui avait présenté 49 candidats dont 33 filles a obtenu 100% de taux d’admission.
147.673 CANDIDATS EN LICE POUR LE BACCALAUREAT
Les épreuves du baccalauréat général session 2022 ont démarré, jeudi, sur l’ensemble du territoire national. Les 147.673 candidats inscrits ont été répartis dans 471 centres d’examen pour 465 jurys.
Les épreuves du baccalauréat général session 2022 ont démarré, jeudi, sur l’ensemble du territoire national. Les 147.673 candidats inscrits ont été répartis dans 471 centres d’examen pour 465 jurys. A Dakar, une délégation des ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur et des autorités administratives a visité quelques centres d’examen pour s’assurer du bon déroulement des épreuves.
Jeudi, 14 juillet 2022, premier jour de l’examen du baccalauréat général. Comme il est de coutume, les autorités académiques et le directeur de l’office du Bac ont procédé à la visite de quelques centres d’examen. Première étape, l’école catholique Saint Pierre dans l’Ief de Dakar Plateau. Ici, les 401 candidats inscrits partagent l’unique jury 1008 du centre. Le dispositif sécuritaire et sanitaire est bien en place. Toutefois, on dénombre près d’une vingtaine d’absences.
Autre centre, même constat, le lycée John F. Kennedy, dans cet établissement, les 777 candidats sont répartis dans les jurys 1026 et 1027. Les forces de sécurité sont présents en nombre suffisant, mais ici également, quelques cas d’absence ont été notés chez les candidats.
Ces deux centres visités représentent un échantillon des 27 centres que compte la région de Dakar. Les académies de Dakar, Rufisque et Pikine-Guédiawaye qui constituent la région de Dakar enregistre, cette année, 14.216 candidats. Cette année encore, les filles sont plus nombreuses que les garçons. Elles représentent 55,42% de l’effectif au niveau national. Cependant, elles restent minoritaires dans les filières scientifiques. Un constat souligné par les autorités académiques qui annoncent que le ministère de l’éducation en est conscient et commence à y apporter des solutions. Selon Pape Kanji, directeur de l’enseignement moyen secondaire général la promotion de l’enseignement et de l’apprentissage des disciplines scientifiques est un défi à relever. « Le ministère de l’Education travaille à promouvoir ces disciplines et ce, à travers plusieurs programmes et projets innovants. La politique de construction de lycée scientifiques d’excellence, les initiatives miss mathématiques, miss sciences, la rénovation et l’équipement de blocs scientifiques et technologiques, entre autres, sont autant de stratégies et de programmes visant à rendre les sciences accessibles à tous », a annoncé le directeur Kandji qui renseigne par la même occasion que le public s’est encore distingué cette année avec 52,66% des candidats.
Au terme de la tournée, l’inspecteur d’académie de Dakar, Aboubacry Sadikh Niang, et Sossé Ndiaye Directeur de l’office du Bac se disent confiants et rassurés par les conditions dans lesquelles l’examen se déroule. Toutefois ils demandent aux enseignants de continuer à être vigilants pour le reste des épreuves.
Par M. Babacar Carlos Mbaye
OUSMANE TANOR DIENG OU LA RECHERCHE PERMANENTE DE L'EXCELLENCE ET LE SOUCI PERMANENT DU CONCRET
Beaucoup, parmi ceux qui se sont intéressés à l’actualité au Sénégal au cours des années 1990 à 2019, retiennent de Ousmane Tanor DIENG le rôle central qui lui était prêté dans la gouvernance du Président Abdou DIOUF durant son dernier mandat
Beaucoup, parmi ceux qui se sont intéressés à l’actualité au Sénégal au cours des années 1990 à 2019, retiennent de Ousmane Tanor DIENG le rôle central qui lui était prêté dans la gouvernance du Président Abdou DIOUF durant son dernier mandat à la tête de l’État, sa manière républicaine de s’opposer au Président Abdoulaye WADE et l’apparente sobriété de ses attentes dans son compagnonnage avec le Président Macky SALL. Il y a aussi le bel hommage unanime qui lui a été rendu après son décès brutal, avec comme point d’orgue la mobilisation sans précédent des populations de son terroir pour l’accompagner à sa dernière demeure. Mais Ousmane Tanor DIENG n’était pas seulement cet homme politique exceptionnel qui a marqué beaucoup d’esprits par sa patience, son courage, sa ténacité et sa pudeur ainsi que son profond attachement à ses racines. C’était aussi et avant tout un haut fonctionnaire pétri des qualités qui distinguent les serviteurs exemplaires de l’État.
Ainsi, en tant que Conseiller diplomatique du Chef de l’État de janvier 1981 à avril 1988, Ousmane Tanor DIENG s’attachait à abondamment nourrir la réflexion du Président de la République par des fiches sur des sujets parmi les plus brûlants de l’actualité diplomatique ou en rapport avec les relations du Sénégal avec ses partenaires. Il le faisait dans une totale loyauté, cette posture qui conduit à procéder à l’analyse la plus exhaustive et la plus objective possible, et à formuler des suggestions visant exclusivement à aider le Chef de l’État à prendre la décision la meilleure pour la bonne conduite de sa mission. Ses éventuels intérêts n’entraient jamais en jeu et le rejet de ses suggestions, somme toute rarissime, ne suscitait en lui aucun état d’âme et, par conséquent, n’affectait en rien sa propension à se saisir de toute question sur laquelle il estimait avoir des idées susceptibles d’être utiles au Président de la République.
Par ailleurs, Ousmane Tanor DIENG avait à cœur de soumettre au Chef de l’État des projets de discours à la fois bien écrits, avec un niveau de langue digne de son statut, et contenant deux ou trois messages forts, destinés à susciter l’adhésion à des idées porteuses d’avancées ou la mobilisation pour des causes d’intérêt national. Il faisait tout son possible pour que la parole du Président de la République, tout en étant belle à entendre, soit utile ou, à tout le moins, fasse naître l’espoir ; les citations dont les allocutions étaient émaillées étaient choisies, avec grand soin, à ces fins. C’est dire que l’enfant de Nguéniène devait beaucoup lire. Et il lisait beaucoup, en effet : revisitant assez souvent les classiques de la littérature française, il guettait l’annonce des dernières publications littéraires dans le quotidien Le Monde, Le Monde diplomatique et le Nouvel Observateur, journaux dont il ne manquait aucune édition.
Le soin particulier ainsi apporté à la préparation des projets de discours à soumettre à la très haute attention du Chef de l’État faisait que ces projets connaissaient 4 à 5 versions avant leur mouture finale.
Devenu Directeur de Cabinet du Chef de l’État, Ousmane Tanor DIENG est resté fidèle à la loyauté et au culte de l’excellence qui ont été ses qualités les plus marquantes en tant que Conseiller diplomatique. Aussi, s’était-il réjoui de l’arrivée à la Présidence de la République, comme Conseillers, d’esprits aussi brillants que les Professeurs Souleymane Bachir DIAGNE et Malick NDIAYE, et le Colonel Papa Mbareck DIOP, sans oublier la collaboration ponctuelle, chaque fois que de besoin, d’éminents intellectuels comme l’immense Professeur Djibril SAMB. C’est ce qui explique aussi l’intérêt qu’il portait aux journalistes Babacar TOURÉ, Mame Less CAMARA, Papa Samba K NE et Mamadou Oumar NDIAYE ; il considérait ces derniers comme faisant partie des meilleurs de leur génération et estimait que comprendre et prendre en compte leurs idées et leurs postures, marquées du sceau de l’indépendance et de la liberté, était utile dans le cadre d’une gouvernance ouverte.
Enfin, Ousmane Tanor DIENG, qui aimait faire relire par son collègue Conseiller diplomatique ses fiches et ses projets de discours, savait faire confiance à ses collaborateurs une fois que ceux-ci l’avaient convaincu que, au service de l’État, ils partageaient les mêmes valeurs que lui. Il ne manquait aucune occasion de le leur faire sentir et s’employait à les aider à être dans les conditions matérielles qui leur permettraient de rester fidèles à ces valeurs et d’être des serviteurs exemplaires de l’État.
Par Cissé Kane NDAO
LA DÉCADENCE MORALE DE NOS ÉLITES INTELLECTUELLES AVILIES PAR LA POLITIQUE
La polémique sur le troisième mandat qui enfle et qui est insidieusement entretenue par nos caciques, en est la parfaite illustration
Chacun est libre de s’exprimer sur le sujet de son choix, surtout si cela concerne la marche de la Nation et nos institutions. Quiconque ne serait pas d’accord peut donner son avis sur l’objet du débat. Mais il est inutile de personnaliser cet échange, car il ne s’agirait plus de faire valoir son propre point de vue uniquement sur la base de son expertise et de son savoir, mais de démentir ou décrédibiliser quelqu’un, soit pour défendre une posture, légitimer celle d’une tierce personne ou conforter une position de courtisan ambitieux à la recherche d’une position de jouissance. Et dans ce cas, on bascule dans la polémique parce qu’on est dominé par l’enjeu : avoir raison coûte que coûte, quitte à défendre quelque chose et son contraire, avec un cynisme et un manque scandaleux de hauteur morale qui offusqueraient quiconque. «L’éloquence politique a ses variétés : charlatans qui amusent, déclamateurs qui ennuient, beaux diseurs qui charment et tribuns qui font peur», disait Gustave Vapereau.
La polémique sur le troisième mandat qui enfle et qui est insidieusement entretenue par nos caciques, en est la parfaite illustration. Ces intellectuels défroqués, pour qui la politique est un moyen de se faire des revenus sans mise de fonds, ont renoncé à l’honneur qui faisait le prestige de leur statut, en prostituant leurs connaissances pour justifier et défendre des positions politiques potentiellement préjudiciables à l’Etat de Droit, selon l’avis d’une large frange de la population.
D’éminents juristes avancent des arguments tellement ridicules et saugrenus que certainement celui dont ils tentent de légitimer le projet doit se sentir mal à l’aise de voir combien l’avilissement de ces icônes du savoir réduites en courtisans est exécrable, et le dessert plutôt qu’il ne renforce sa posture intentionnelle.
Le Peuple sénégalais qui sait que «le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent», ne leur accorde désormais aucun crédit, et bien au contraire, il se braque violemment contre le régime, chaque jour encore plus exécré par une opinion publique déterminée à faire face à toute velléité d’imposer un agenda qui violerait les dispositions constitutionnelles de notre pays.
Les intellectuels malhonnêtes, qui ont décidé de mettre leurs compétences au service de la défense et de la justification des coups de force du prince, sont en train de constater à leurs dépens que «les dons les plus précieux de l’esprit ne résistent pas à la perte d’une parcelle d’honneur», ainsi que l’affirmait André Breton. Le mépris des Sénégalais affiché à leur encontre est insondable ; il est à la hauteur des ambitions personnelles qui les font mettre en péril la paix et la stabilité nationales, car nous le savons tous, «toute opinion politique est doublée d’un intérêt, et l’habit ne dure pas, bien heureusement, plus que sa doublure» !
L’opinion publique, «ce gouvernement de la majorité invisible», leur portera la seule réplique qui sied : sa force de mobilisation. C’est la seule voie pour imposer à nos élites politiques le respect de la parole donnée, qui doit être sacralisé, dans une société où les rapports politiques devraient être basés sur l’éthique, la probité morale et intellectuelle, car si «on peut séparer la religion de la morale, (...) la morale et la politique sont inséparables», et manquer à sa parole, surtout si l’on incarne la plus haute institution de son pays, est un outrage inacceptable.
Le sort de Me Wade est éloquemment exemplaire pour ce cas précis. Il avait commis l’erreur d’ignorer que «les grands ne [doivent avoir] que l’honneur pour seule conscience», en manquant à sa parole ! Le Peuple sénégalais le lui a rappelé, en 2012. Quand on oublie l’histoire, elle vous rattrape, avec les mêmes effets.