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22 juin 2025
AFFAIRE FRANCOIS MANCABOU, SES AVOCATS VEULENT LA LUMIERE
La mort de François Mancabou ne va pas rester impunie. C’est en substance l’engagement pris par ses avocats. Ils annoncent une série d’actes judiciaires qu’ils comptent mener au niveau des juridictions internationales.
La mort de François Mancabou ne va pas rester impunie. C’est en substance l’engagement pris par ses avocats. Ils annoncent une série d’actes judiciaires qu’ils comptent mener au niveau des juridictions internationales. Et même nationale. Me Ousseynou Gaye, qui demeure convaincu, que son client a été victime de torture, cause de son décès, révèle qu’il va user de toutes les voies judiciaires. « Ce qui est clair, c’est qu’au-delà, nous avons des actions à mener. Nous allons traduire tous ceux qui sont mêlés à cette histoire à la Cour pénale internationale (Cpi). Nous allons également saisir le Tribunal judiciaire de Paris compétent en matière de torture dans l’espace Schengen. Ce qui fait que, dès l’instant que ces gens incriminés mettent les pieds en Europe, ils seront entendus. Nous allons saisir la Cour africaine des Droits de l’Homme et la Cour de Justice de CEDEAO. Nous donnerons également des notes d’information à toutes les chancelleries et le Parlement européen », a annoncé Me Gaye.
Au niveau national, le Tribunal de grande instance de Dakar notamment le Cabinet du juge d’Instruction du Premier Cabinet sera aussi saisi d’une plainte pour torture avec constitution de partie civile.
Selon Me Ousseynou Gaye, le décès de Mancabou ne surprend pas. D’après l’avocat, celui qui est considéré comme membre des ‘’forces spéciales’’, a subi des sévices corporels qui ont fait qu’il était difficile qu’il survive. La raison ? « Il a juste refusé d’apposer sa signature sur le procès-verbal d’enquête, dans lequel on avait une audition différente de ce qui est dit. Il a refusé. On l’a torturé à mort. Ces tortures-là sont la conséquence et la cause efficiente de son décès. Il n’y a pas de doutes là-dessus », a souligné Me Gaye.
INDIGNATION APRÈS LA MORT EN DÉTENTION DE FRANÇOIS MANCABOU
La nouvelle du décès de cet homme arrêté le 17 juin en marge de la manifestation de YAW, pour actes de terrorisme entre autres, émeut l'opinion publique nationale
Le décès de François Mancabou suscite colère et indignation. Défenseurs des Droits de l’homme et hommes politiques sont outré par ce cas de décès en détention.
«La Constitution du Sénégal protège les citoyens contre la torture. Le procureur doit ouvrir une enquête conformément aux engagements internationaux du Sénégal et juger tous ceux qui sont responsables de cette barbarie», a plaqué Alioune Tine Sur le mur de son compte twitter.
Le président de Afrikajom Center estime qu’aujourd’hui, on doit entrer debout et en bonne santé dans un lieu de détention et en sortir debout. «Sur l’affaire Mancabou le procureur doit immédiatement ouvrir une enquête et arrêter toutes les personnes soupçonnées d’avoir commis des actes de torture. La torture est un crime international», fustige-t-il.
Même indignation du côté de Birahim Seck. «Nous avons l'impression que dans ce pays, nous banalisons la mort. Il faut impérativement une enquête indépendante et une autopsie sérieuse pour déterminer les causes de la mort de Mancabou», martèle le coordonnateur du Forum civil.
Pour Seydi Gassama et le forum civil, il faut une autopsie et une enquête sur la mort de François Mancabou survenue à l'hôpital Principal après une garde à vue à la police. «Les autorités ont agi pour empêcher au médecin mandaté par sa famille d'avoir accès au malade et à son dossier médical», dénonce-t-il.
Leader de l’Act, Abdoul Mbaye n’est pas resté aphone sur cette affaire. Lui aussi réclame une enquête : «Je la craignais pour sa famille, pour notre pays. La mort de François Mancabou est annoncée alors qu’il était en garde à vue puis hospitalisé. L’enquête libre et impartiale est indispensable. Le Sénégal approche du point de rupture, de l’absolu inacceptable.»
VIDEO
SORTIE DU PROCUREUR SUR LA MORT DE MANCABOU
L'homme arrête lé 17 juin pour actes de terrorisme, serait décédé la nuit dernière suite à des blessures contractées en garde à vue. Une autopsie est en cours ainsi qu'une enquête afin de déterminer les circonstances exactes du drame
Hammady Diouf, le procureur de la République, a fait face à la presse ce jeudi, pour s’exprimer sur les circonstances du décès de François Mancabou, en détention. Ci-dessous ses propos.
«Selon les renseignement reçus, que l’enquête aura la charge d’élucider, le défunt, contrairement aux autres qui gardaient le calme et la sérénité durant toute la phase de garde à vue, a pour ce qui le concerne, violemment cogné le mur et les grilles de la cellule rétention sans que l’on sache réellement ses motivations profondes.
Je dois dire à ce propos, et sur ce plan, que les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront versées dans la procédure. Tous ces incidents qui ont pu déboucher sur cette issue fatale, les vidéos sont détenues par les enquêteurs actuellement. Lesquelles images seront versées dans l'enquête qui sera conduite.
Pour ma part, j’ai donné des instructions à la Dic d’ouvrir instamment une enquête diligente exhaustive et rigoureuse sous mon autorité directe, afin de déterminer les causes et circonstances exactes du décès. Dans cette perspective, je dois vous annoncer qu’une autopsie a été instamment ordonnée par le ministère public.»
Le Dossier du défunt
« M. Mancabou a été interpellé dans le cadre de l’enquête conduite par la sûreté urbaine pour des faits d’actes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il a été arrêté le 17 juin à 7H à son domicile suite aux développements de l’enquête et trouvé porteur d’une arme à feu de type Walter, calibre 22, avec 9 munitions.
Selon les renseignements dont on dispose à ce stade de la procédure, son rôle consisterait, dans le cadre de ce qui est appelé la force spéciale, à développer des stratégies d’attaque et de harcèlement contre les forces de sécurité, lors des manifestations qui étaient envisagées à l’époque. Concernant l’arme à feu, le défunt ne disposait pas d’une autorisation régulière. Car celle dont il détenait était frappé de caducité depuis 15 ans.
Si les 10 autres mis en cause ont été déférés et inculpés sur la base de charges réelles de complot contre l’autorité de l’Etat, d’actes de nature à occasionner des troubles d’ordre politique graves et à compromettre la sécurité publique, d’association de malfaiteurs, de destruction de biens appartenant à l’Etat ou intéressant la chose publique, de détention, de transport de produits et substances incendiaires, de détention d’armes en rapport avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et complicité, il reste en revanche que François Mancabou, le défunt, n’a pu être déféré du fait de son état de santé qui ne le permettait pas.»
DÉCÈS DE FRANÇOIS DE MANCABOU
Le défunt âgé de 51 ans, avait été arrêté le 17 juin dernier, car accusé d’être membre d'une « force spéciale ». Blessé en garde à vue, il a succombé dans une structure sanitaire
François Mancabou est décédé hier nuit. Il a été arrêté le 17 juin dernier car accusé d’être membre de la « force spéciale ».
Le mercredi 13 juillet, son avocat Me Patrick Kabou dans un communiqué public, avait partagé son avis sur le dossier. « Je voudrais juste préciser que nous défendons des personnes accusées de terrorisme au Sénégal. Cette précision me paraît importante car me parler de « force spéciale » ou autre relève d’une fiction ou d’une unité d’élite de l’armée nationale. Désolé de décevoir certains, mais comme avocat, je parle de choses réelles pas de séries sur Netflix. La télé c’est bien, mais à un moment la réalité s’impose. Quelqu’un du nom de François Mancabou a été arrêté le 17 juin 2022 en bonne santé et a atterri au bloc opératoire », avait déploré l’avocat au barreau de Toulouse.
François Mancabou âgé de 51 ans, avait été blessé lors de sa garde à vue, puis hospitalisé dans une structure de santé où il a succombé à ses blessures.
MACKY SALL OU BONGO-PÈRE
Le rapport au pouvoir du président sénégalais, assis sur des méthodes brutales, ne semble pas prendre la mesure des luttes acharnées d’avant et post indépendance du Sénégal dont il a hérité en 2012 - ENTRETIEN AVEC BOUBACAR BORIS DIOP (2/3)
Dans cette deuxième partie de l’entretien accordé à Impact.sn, Boubacar Boris Diop, par ailleurs lauréat du Grand Prix du président de la République pour les Arts et les Lettres en 1990, revient sur la tentation chez le président Macky Sall de briguer une troisième candidature à laquelle il n’a pas droit, comme dit et écrit par l’intéressé lui-même dans son ouvrage « Le Sénégal au cœur » paru peu avant l’élection présidentielle de février 2019. A ses yeux, son rapport au pouvoir, assis sur des méthodes brutales, ne semble pas prendre la mesure des luttes acharnées d’avant et post indépendance qui ont dessiné le visage du Sénégal qui lui a confié sa destinée en 2012.
Comment comprenez-vous les engagements de la justice et de la gendarmerie aux côtés du régime pour réprimer les manifestations politiques ?
Peut-être faut-il chercher la réponse dans la nature de l’être humain, tout simplement. Mais au fond, l'implication plus ou moins discrète de l'armée dans le jeu politique, est-ce vraiment nouveau au Sénégal ? Républicaine dans l'âme, n'ayant jamais été tentée par un coup d'Etat, elle s'est souvent trouvée en position d'ultime arbitre lors des plus graves crises politiques de notre pays. Pour ne donner qu'un exemple, c'est l'armée qui, en 1962, après quelques hésitations, a tranché en faveur de Senghor. Elle a eu le choix entre arrêter Senghor ou Dia et donner ce faisant le pouvoir à qui elle voulait. Au cours des deux alternances, Diouf et Wade ont bien compris qu'elle ne les suivrait pas aveuglément s'ils cherchaient à passer outre le verdict des urnes. Il y a donc toujours eu une hiérarchie militaire qui, sans être un pouvoir institutionnel organisé, sait tenir aux politiques le langage de la raison, assurée aussi d'avoir « le dernier mot », pour reprendre le titre des Mémoires du Général Amadou Bélal Ly. Aujourd'hui on a l'impression que Macky Sall peut tout se permettre, qu'il applique à l’armée les méthodes qu’il utilise dans le civil.
C’est quoi ces méthodes dont vous parlez ?
Tout se joue au niveau du choix des hommes. Il en est de même pour le pouvoir judiciaire qui tranche systématiquement en faveur de l’Exécutif. Mais les temps ont changé, aujourd'hui tout le monde a la possibilité de tout savoir. Les réseaux sociaux, malgré toutes les dérives qu'on peut leur reprocher à juste titre, sont pour tous un formidable outil d'information en temps réel.
Dans un contexte politique délicat mais aussi très ouvert, il est dangereux de choisir, comme Macky Sall a tendance à le faire, des solutions simplistes. Cela est de nature à habituer les forces de sécurité à des méthodes de plus en plus brutales et certains magistrats à faire de moins en moins cas de leur serment. À vrai dire, on devrait commencer à se demander si au Sénégal un "Etat profond" n'est pas à la manœuvre hors de toute contrainte légale. C'est une hypothèse parmi d'autres mais moi je crois à l'existence de forces obscures, bien ou mal organisées, et farouchement décidées à ne céder le pouvoir à personne. Tout cela peut à la longue devenir gênant pour tant de femmes et d'hommes de bonne volonté favorables au régime de Macky Sall.
Il y a peut-être pour eux moyen de démissionner pour marquer leur désaccord !
Il faudrait être drôlement sûr d'avoir raison pour se permettre de dire aux uns et aux autres ce qu'ils doivent faire. Thierno Alassane Sall, un des leaders de la coalition AAR (NDLR : Alliance pour une assemblée de rupture, opposition), l'a fait en son temps et c'était exceptionnel de renoncer ainsi à une position aussi "viandée", comme aurait dit Kourouma, de ministre de l'Énergie en invoquant la clause de conscience et l'intérêt supérieur de la nation. Il est certain que ce type de décision relève du libre-arbitre de chacun et ce serait vraiment beaucoup trop facile de faire la moindre injonction à qui que ce soit. Il est plus sain de s'en tenir au principe que ceux d'en face sont de bonne foi, que l'analyse des mêmes faits sociaux et politiques peut nous faire aboutir à des conclusions radicalement opposées. C'est cela l'essence même du débat démocratique.
Cela ne m'empêche pas de constater que, très franchement, Macky Sall est difficile à défendre, que ses partisans sont de plus en plus silencieux. Autant l’opposition Yaw est bruyante, remuante, autant le président donne l’impression d’être complètement seul. Qu'est-ce que pouvez dire lorsque vous découvrez en même temps que tous les autres citoyens, qu'un simple député, notoirement proche de votre champion, s'est fait voler près d'un milliard cash à son domicile ? Et ceux qui ont sacrifié les plus belles années de leur vie à la lutte pour la souveraineté de notre pays, comment ne ressentiraient-ils pas un certain malaise en voyant Macky Sall en brader joyeusement les ressources à des puissances étrangères, en particulier à la France ? De telles questions peuvent être multipliées à l'infini.
C’est signe de quoi ?
Comme chacun sait, Macky a recruté des transhumants à tour de bras et beaucoup parmi ceux-ci sont aujourd'hui plus occupés à surveiller la direction du vent qu'à se bousculer au portillon pour prendre sa défense. Il y a en outre ce qu'on peut appeler le syndrome du dernier mandat, qui ne va jamais sans une certaine perte d'autorité du chef suprême, même dans les pays où n'existe pas la tentation de s'accrocher au pouvoir. En somme pour Sall, c'est l'heure de payer la note de la transhumance et elle est bien salée.
Vous avez dit après les événements de mars 2021 qu'ils avaient définitivement enterré le désir d’un 3e mandat chez Macky Sall...
Effectivement, j'ai fait ce pronostic sur le site « kirinapost », et des amis m’avaient alors reproché un excès d'optimisme. Les faits semblent leur donner raison en ce moment mais à la fin des fins, si Macky échoue à imposer un troisième mandat, ce sera en grande partie à cause de ces mêmes événements. Je doute que le président ait lui-même concocté l'affaire Adji Sarr mais tout porte à croire qu'il n'allait pas rater une aussi belle occasion de discréditer moralement et politiquement un de ses principaux rivaux sur la route du troisième mandat.
Or les accusations fantaisistes de viol ayant renforcé Sonko, on est fondé à voir dans cet échec de Sall un avant-goût de ce qui l'attend s'il persiste dans son intention de violer la Constitution. Le vrai problème est que nous les observateurs, nous avons tendance à analyser les luttes de pouvoir en croyant parler de personnes normales, pareilles à nous autres. Or ces acteurs politiques ne pensent pas comme les gens ordinaires, ce ne sont pas des fous - loin de là - mais ils ne planent pas dans le ciel des idées pures, car leurs grilles de lecture sont nourries d'informations auxquelles vous et moi ne pourrons jamais avoir accès. Ils peuvent aussi être tenus par des forces dont nous ne savons rien et tout cela crée naturellement un décalage dans nos perceptions respectives du réel.
Le fait que Sénégal, Côte d’Ivoire et Togo se soient opposés à un amendement limitant les mandats présidentiels à deux dans la Cédéao n’est-il pas un indicateur de ses intentions ?
Cette information, on en parle beaucoup ces jours-ci, mais cela m’étonne. C’était dans la presse togolaise ou béninoise il y a déjà un mois au moins. Le veto de Sall est une indication très claire de son désir de faire un passage en force. À mon humble avis, il n’y arrivera jamais et ceux qui lui veulent du bien devraient le lui dire. Autant l’opinion peut plus ou moins flotter sur des questions comme celle des listes électorales, autant on sent les Sénégalais les moins politisés prêts à se mobiliser sur la question du troisième mandat. De plus, une bonne partie de l'Afrique a les yeux rivés sur le Sénégal, en particulier par rapport à ce dossier précis et Macky Sall commettrait une lourde erreur s'il s'imagine que ce sera une affaire strictement sénégalo-sénégalaise. Il reste à espérer qu'il va quand même savoir raison garder et passer la main.
Si vous deviez faire un bref portrait psychologique de Macky Sall à un collègue étranger, que lui diriez-vous ?
(Hésitations) Il est le 4e de nos présidents et on dit souvent qu'étant né après l'indépendance, il est le mieux placé pour saisir les enjeux du temps présent et nous projeter vers le futur. On a donc attendu de lui qu'il soit plus jaloux que ses devanciers de notre souveraineté. Ce que je constate au contraire, c’est que la jeunesse de Macky Sall se traduit chez lui par une faible prise en compte de notre histoire, même récente. Il ne semble pas prendre la mesure des luttes acharnées d'avant et d'après l'indépendance qui ont dessiné le visage du Sénégal qui lui a confié sa destinée.
Je suis désolé de le dire mais par rapport aux souffrances de milliers d'obscurs citoyens ayant payé au prix fort nos conquêtes démocratiques, il ne représente rien. Il est vrai aussi qu'il s'est écoulé trop peu de temps entre le moment où Macky Sall s'est signalé et celui de son accession au pouvoir. Ce parcours limité et somme toute assez pauvre, n'a rien à voir avec le quart de siècle mis par Wade dans l'opposition ou les longues décennies d'apprentissage de la chose publique par Diouf. Je crois que cela limite la projection de Macky Sall vers le futur, il se retrouve en train de faire du Wade sans avoir le vaste horizon politique de ce dernier. Et le fait qu'on ait découvert toutes ces importantes ressources dans notre sous-sol, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour notre pays.
Certains comportements de Macky Sall me font parfois penser à Bongo-Père et Cie, la cruauté et certaines extravagances en moins. Cela dit, je soutiens depuis longtemps que les intérêts français n'ont jamais été mieux servis au Sénégal que sous son magistère. Malheureusement pour lui, ce retour en force de la Françafrique qu'il a favorisé coïncide avec le rejet de la France par les opinions publiques de ses anciennes colonies.
Pensez-vous que Macky Sall, sur la route de la présidence, ait pu être politiquement coaché par la France à une époque où Wade était en conflit ouvert avec cette même France ?
Les actes qu'il a posés depuis son accession au pouvoir indiquent sans l'ombre d'un doute ses allégeances. Même dans son costume de président en exercice de l'Union africaine, il se fait littéralement dicter par Paris ce qu'il doit dire à un Poutine trop bien informé pour être dupe. Il se peut du reste qu'il ait trouvé assez amusant qu'un président africain soit venu jusqu'au Kremlin pour reprendre à son compte, d'une voix mal assurée, le nouveau phantasme de l'Occident à propos d'une Afrique menacée de famine du fait de la guerre en Ukraine.
EXCLUSIF SENEPLUS - La démocratie sénégalaise est au centre de trois grandes problématiques : indépendance de la justice, liberté de manifester, limitation du mandat. Il est salutaire de faire opposition à Macky, installé depuis 2012 dans une autocratie
La démocratie s’articule autour de quelques canons : souveraineté du peuple, pluralisme politique, élections libres et transparentes, séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) avec indépendance de la justice, égalité devant la loi, garantie des libertés fondamentales (de conscience, d’opinion, de réunion, de manifestation), existence d’une opposition politique, indépendance de la presse, sanction de toute corruption. Le Sénégal est-il un modèle de démocratie ?
Une réputation problématique de démocratie
Il faut en finir avec ce sempiternel nombrilisme : « Le Sénégal est un modèle de démocratie », sans regarder ce qui se passe à l’extérieur, comme la taupe qui ne voit rien en dehors de son trou. Quand on lève la tête, c’est pour ne regarder que du côté de pays comme le Cameroun où le président Paul Biya a des ministres qui sont nés au moment où il était au pouvoir. Pour ce qui est de la durée au pouvoir, les quatre présidents sénégalais sont loin d’être des modèles. Chacun d’eux a eu sa cohorte de prisonniers politiques avec une magistrature soumise.
Ceux qui disent que le Sénégal est un modèle de démocratie ne connaissent pas l’Afrique. Voici des exemples d’une extrême banalité en Afrique de l’Ouest.
Leçons élémentaires de démocratie en Afrique de l’Ouest
Au Nigéria, lorsque le président Obasanjo, un autre forcené des voyages, veut s’offrir un avion Airbus, il faut l’autorisation du parlement qui le lui refuse, y compris les députés de son parti, estimant que le pays a d’autres priorités. Il a continué à voyager avec ‘’Nigeria Airways’’. Au Sénégal, un président n’a pas à passer par le parlement pour s’acheter un avion. De toute façon s’il avait fallu le feu vert du parlement, sa majorité l’aurait approuvé mécaniquement.
Auparavant, Obasanjo avait fait partie du groupe de généraux putschistes ayant renversé le général Gowon pour nommer à la présidence un des leurs, Murtalla Muhammad. Un an après, en 1976, Murtalla est assassiné et Obasanjo prend le relais malgré lui (‘’Not my will’’ comme il le dit, en mettant ces mots comme titre de ses Mémoires). Il fait son mandat de 4 ans, puis sans se présenter, organise en 1980 l’élection qui permet à un civil, Shehu Shagari d’accéder au pouvoir.
Au Ghana, lorsque le président John Atta-Mills constitue un groupe économique de réflexion (‘’think tank’’), il y met son frère jumeau Cadman, talentueux économiste. Mais cela suscite un tollé tel qu’il a dû renoncer.
Au Sénégal lorsqu’on accède au pouvoir, c’est toute la famille proche et lointaine qui débarque avec armes et bagages. Comme dans un royaume.
Côté corruption, un cas rare : le président capverdien Pedro Pires, après deux mandats de 2001 à 2011 quitte le pouvoir, n’ayant ni maison ni voiture, contraint d’aller vivre chez sa mère.
Au Sénégal depuis des décennies la démocratie est au centre de trois grands problèmes : indépendance de la justice, liberté de manifestation, limitation du mandat présidentiel.
Le problème de l’indépendance de la justice
La gestion de la carrière des magistrats par le président ne peut pas garantir leur indépendance. Aussi, des magistrats uniquement préoccupés par leurs avantages, au lieu de dire le Droit disent la politique sous dictée présidentielle, faisant outrage à la magistrature. À l’occasion des élections législatives de 2022, la décision abracadabresque et illégale du Conseil constitutionnel sur les listes d’investiture ne vise qu’à empêcher le leader de Pastef d’être député. C’est la volonté de Macky Sall qui a été exaucée. Il en a été de même avec ses trois prédécesseurs. Quand verra-t-on au Sénégal un Conseil constitutionnel non présidentiel ?
Les injures, les menaces de mort jusqu’à appel au meurtre sont le lot quotidien de proches du pouvoir, mais la justice ne tire que sur ce qui frétille du côté de l’opposition. Pour ne rien dire d’une autre violence infligée aux Sénégalais, le détournement massif des deniers publics par les mêmes coquins, dans l’impunité totale. On peut écrire des livres sur les scandales financiers et fonciers de ce régime.
Au sein de la discipline juridique, aucun membre désintéressé ne peut agréer les jugements rendus depuis des années par certains magistrats, toujours du même côté. Comment les institutions peuvent-t-elles être respectées par les Sénégalais avec le comportement de certains de ceux qui les incarnent ? Tous les magistrats connaissent le Droit, mais certains ne sont pas libres, empêtrés dans leur obsession de promotion rapide et d’avantages matériels. À quoi sert une Constitution qui n’est pas respectée par les autorités ? C’est toujours l’opposition qui invoque la Constitution pour y puiser son droit de manifester.
La Constitution accorde l’indépendance à la magistrature, parlant d’une « justice indépendante et impartiale ». Mais certains de ses membres ne veulent pas la prendre. Ils ont fait leur choix : les avantages. Certains avantages ont toujours un coût : la servitude. Pourtant le pays a connu d’honorables magistrats, comme ce doyen des juges d’instruction Ahmadou Baal qui en 2003 s’est opposé au président Wade en lui refusant de remplir le dossier vide d’un innocent.
Droit de manifestation
La Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948, garantit à chaque individu le droit à la liberté de pensée, d’opinion et d’expression, de réunion et d’association pacifiques (articles 18, 19, 20).
La Constitution 2001 du Sénégal s’y réfère dans son préambule et sur les accords internationaux pour garantir la liberté de manifestation (articles 8 et 10) et va même plus loin pour dire que « toute atteinte aux libertés et toute entrave volontaire à l’exercice d’une liberté sont punies par la loi ».
La sentence est claire : il est interdit d’interdire les manifestations pacifiques, sauf lorsque le pays est en état d’urgence ou que la police manque d’effectifs pour encadrer la manifestation. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal. À Dakar, la manifestation non interdite du 8 juin 2022 s’est déroulée dans le calme, sans incident. La manifestation interdite du 17 juin a été ponctuée par des troubles jusqu’à mort d’hommes. Conclusion logique : ce sont ceux qui interdisent les manifestations qui se mettent hors la loi et qui sèment les troubles dans le pays. Et ce sont ceux qui sont privés de leur droit constitutionnel qui sont accusés de vouloir brûler le pays. L’image classique du voleur qui crie au voleur.
Tous les textes de protection des droits humains reconnaissent le droit de manifester pacifiquement. La résistance à l’injustice n’a rien d’une insurrection. C’est un droit, reconnu par la Déclaration des droits de l’homme dans son préambule : « il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression » Deux mandats, trois mandats
Au Sénégal depuis 2011 on en est encore au problème de la limitation du mandat présidentiel, qui est réglé dans d’autres pays de la sous-région. Au Mali, Alpha Oumar Konaré (1992-2000). Au Bénin, Nicéphor Soglo (1991 – 1996), puis Yayi Thomas Boni (2006 - 2011). Au Cap Vert tous les présidents depuis 1991. Au Ghana, au Nigeria, en Mauritanie depuis la fin des régimes militaires.
Wade s’est illustré par un forcing constitutionnel en 2012 pour un troisième mandat. Macky Sall a refusé récemment la proposition de la CEDEAO de limiter à 2 (deux) les mandats présidentiels. L’article 27 de la Constitution stipule que le mandat présidentiel est renouvelable une seule fois. Mais il est ajouté (pourquoi ?) que cette disposition peut être révisée par une loi référendaire ou constitutionnelle. Ne va-t-il pas s’engouffrer dans cette brèche pour, s’il dispose de majorité à la prochaine Assemblée nationale, se faire voter une loi l’autorisant à se présenter une troisième fois ? Avec tous les risques pour la paix dans le pays.
La démocratie africaine en évaluation
Un coup d’œil sur le rapport 2021 de ‘’Economist Intelligence Unit’’ (groupe britannique créé en 1946) sur la démocratie dans le monde. Les pays sont classés en 4 catégories : parfaite démocratie, démocratie imparfaite, démocratie hybride, régime autoritaire. Le seul pays africain de parfaite démocratie est Maurice. Les pays de démocratie imparfaite sont dans l’ordre décroissant : Botswana, Cap Vert, Afrique du Sud, Namibie, Ghana, Lesotho. Le Sénégal fait partie du groupe démocratie hybride, au 12ème rang en Afrique sur 50 pays, et au 88ème rang mondial sur 164 pays.
Il convient de préciser que la démocratie ne se réduit pas à la liberté d’expression, à la profusion de médias privés (dont certains sont rattrapés par la corruption), à l’alternance élections régulières - élections frauduleuses. Le régime de démocratie hybride (traces de démocratie et de dictature) attribué au Sénégal revient à dire que le pays est une proto-démocratie, ayant encore bien des étapes à franchir.
La dictature commence toujours par la domestication de la justice et les arrestations arbitraires. Elle ne provient pas toujours des putschistes. Hitler n’est pas arrivé au pouvoir par coup d’État. Son parti politique Nazi a démocratiquement remporté l’élection législative. Ce qui lui a valu son poste de chancelier.
Le Prix de la Fondation Mo Ibrahim (de son fondateur le milliardaire soudanais Mo Ibrahim) est créé en 2007 pour récompenser tout chef d’État africain qui, élu à la régulière, s’illustre dans la bonne gouvernance en accomplissant son mandat dans les limites fixées par la Constitution, et qui quitte le pouvoir démocratiquement.
Ce Prix a été attribué à Joaquim Chissano (Mozambique, 2007), Festus Mogae (Botswana, 2008), Pedro Pires (Cap Vert, 2011), Hifikepunye Pohamba (Namibie, 2014), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia, 2017), Mahamadou Issoufou (Niger, 2020).
Macky avec son bilan démocratique a peu de chance de l’obtenir en quittant le pouvoir en 2024. Il se comporte comme Senghor qui choisissait ses adversaires politiques en éliminant Cheikh Anta Diop qu’il craignait. Pour gagner les élections Macky écarte certains de ses adversaires. « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », disait Corneille (Le Cid). La victoire n’est belle que lorsque le combat est ardu. Comme lorsque lui Macky, avec nos voix, triomphait de Wade en 2012, dans une élection régulière.
Lorsque Macky est interpellé sur ses atteintes à la démocratie, sur sa mal-gouvernance, ses partisans passent à côté et évoquent ses réalisations. Des réalisations certes, mais dont beaucoup ne sont pas prioritaires. Il n’existe aucun régime dans le monde qui n’a pas des réalisations à son actif.
L’exemple américain des deux mandats
En 1796, le premier président des États-Unis, George Washington, terminant un second mandat, refuse de briguer un troisième mandat, alors qu’aucun texte ne le lui interdit, car la Constitution n’en parle pas. Quelle noblesse !
En 1951, le Congrès fait introduire un 22ème amendement à la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Cette pratique est toujours en vigueur. Un bel exemple de Coutume source de Droit. On peut même dire que la limitation du mandat présidentiel relève plus de l’Ethnique que du Droit.
Parrainage et parité, l’exemple français
Les deux P (Parrainage et Parité), empruntés à la France, adoptés de façon orthodoxe, sans mesure, ont failli précipiter le Sénégal dans le chaos.
En France, lors de la dernière présidentielle de mai 2022, à trois jours de la clôture des inscriptions, les deux candidats de l’extrême droite n’ont pas pu réunir le nombre de parrains exigé, donné par les 42 000 élus dont 30 000 maires. Il est alors estimé que leur élimination serait un coup rude à la démocratie. Des personnalités de la majorité présidentielle s’activent pour leur faire obtenir les parrainages, en précisant qu’il ne s’agit pas de soutien politique. Une banque de parrainage est même mise en place pour leur permettre de participer au premier tour où à eux deux recueillent 30% des suffrages. Aurait-il été démocratique de les éliminer pour manque de parrainages ? Les autres candidats qui avaient eu leurs parrainages n’ont pas protesté. C’est la culture démocratique qui a prévalu.
L’exigence de parité homme-femme sur les listes d’investiture aux législatives ne garantit pas qu’il y aura autant de femmes que d’hommes à l’Assemblée nationale. La meilleure façon d’assurer la parité en quantité et en qualité incombe au président qui a le pouvoir de nomination. C’est établir à parts égales entre hommes et femmes le nombre de grands ministères dits de souveraineté et le nombre de ministères bas de gamme (toujours réservés aux femmes).
Que l’on maintienne le principe du parrainage et de la parité ! Mais le fait que par inadvertance, par étourderie, de petites erreurs, des broutilles, aient été commises sur les listes de parrainage et de parité ne doit pas être cause d’élimination de candidatures, et créer des tensions inutiles. L’image du moustique accouchant d’une montagne. Une atteinte grave à la démocratie.
Devoir d’intellectuel : justice, raison et vérité
Le substantif ‘’intellectuel’’ est apparu en France à la fin du 19ème siècle, attribué à des écrivains comme Émile Zola qui ont mené avec succès le combat pour la libération et la réhabilitation d’Alfred Dreyfus capitaine dans l’armée française, injustement condamné, parce que juif, sous l’accusation de transmission de secrets militaires à l’Allemagne. Ce type d’intellectuel ne défend pas des personnes, mais des valeurs qui ont pour noms justice, raison, vérité. Des valeurs universelles, qui ne sont d’aucun pays, qui sont de tous les temps.
Se taire devant certains évènements revient à se faire complice de l’injustice, bafouant la raison et la vérité. Jean-Paul Sartre le rappelait : « Toute parole a des retentissements. Tout silence aussi ».
Cet intellectuel est crédible auprès de l’opinion qui sait qu’il n’écrit pas sur commande, n’est pas rémunéré, n’a en vue que l’intérêt général en s’appuyant sur des valeurs d’éthique, ne convoite pas de poste ministériel. Il n’a aucun contact avec le groupe Yewi victime de l’injustice perpétrée par le Conseil constitutionnel. Zola a été emprisonné en défendant Dreyfus qu’il ne connaissait pas.
Cet intellectuel sera accusé de ne pas se mettre au-dessus de la mêlée, de prendre parti. Il ne peut que prendre parti. En défendant les valeurs de justice, de raison et de vérité, il rencontre les victimes de la déraison, de l’injustice, du mensonge. Il se met ainsi comme disait Albert Camus, non pas du côté de ceux qui font l’histoire, mais du côté de ceux qui la subissent.
Tout pouvoir politique a aussi ses défenseurs. Hitler comptait parmi ses sympathisants de grands penseurs comme le juriste Carl Schmidt théoricien de « l’État total », le philosophe Martin Heidegger. Toutefois, ils avançaient des idées et non des invectives, même si ancrées dans un nationalisme exacerbé.
Sus à la diabolisation
Dans le Sénégal actuel, les défenseurs du pouvoir, non désintéressés, ne s’activent que dans des invectives, des attaques de personnes, dans une sorte de concours de quête de visibilité devant la caméra de surveillance du chef. L’adversaire politique est perçu comme un ennemi, diabolisé, accusé de vouloir détruire le pays. Comme « la vermine juive » était présentée par les nazis en « ennemi intérieur » qui mettait en danger la suprématie de la race aryenne.
Ici, la vermine à abattre a un nom : Ousmane Sonko. Il est l’objet d’une diabolisation démentielle, tous azimuts : violeur, voleur (affaire des 94 milliards), salafiste, séparatiste, violent, et la coupe est loin d’être pleine. Il y a encore de la place pour : trafiquant de drogues, blanchisseur d’argent, proxénète, anthropophage, deumm … On cherche à créer une union sacrée nationale contre sa personne, sans craindre le ridicule. Les gaffeurs ! La campagne électorale commence et ils remettent en selle la ‘’violée’’ du salon de massage, sans se rendre compte qu’ils accréditent la thèse du complot politique. Alors que Sonko n’est pas en course pour la députation, il est toujours leur cible. Est violent et ethniciste ce maire qui débaptise le nom colonial de sa commune Ziguinchor pour ‘’Rue de la Paix » ?
Wade opposant était vitupéré par le PS. Pour quel résultat à l’arrivée ? L’entreprise de diabolisation est telle que ceux qui s’y adonnent perdent complètement les pédales. La tête de liste de Benno aux législatives commence par dire, ce qui est vrai, que (1) « La Casamance est un lieu de brassages où se côtoient Diolas, Peuls, Wolofs, Mandingues, Mandiagues, Mancagnes, Bainouks etc. ». Pour ensuite énoncer : (2) « Sonko tient des propos ethnicistes ». La conclusion logique est : (3) Les Casamançais dans leur ensemble toutes ethnies confondues constituent une seule ethnie. Cette absurdité procède de la contrevérité selon laquelle Sonko a tenu des propos ethnicistes. C’est comme si en syllogisme on disait : (1) Tous les humains sont mortels, (2) Ngoor est un humain, (3) Ngoor est immortel.
Les discours à relents ethniques sont plutôt de l’autre bord. Qui a dit que quelqu’un du patronyme Dias ne peut pas être maire de Dakar ? Qui a proposé de mobiliser son groupe ethnique en une sorte de jihad pour le troisième mandat de son leader ? Qui a dit que le Fouta est son titre foncier, alors qu’il n’est pas natif de cette région avec laquelle il n’est lié que par l’ethnicité de la majorité de la population ?
Lancement d’alerte
L’opposition dans son ensemble devrait faire preuve de plus de prudence et de vigilance, en apprenant de certains évènements du passé européen. L’histoire nous fait découvrir ou redécouvrir des vérités oubliées, nous disait Cheikh Anta Diop. En février 1933, le Reichstag, le parlement allemand, est incendié de l’intérieur par les nazis non encore pleinement au pouvoir, pour faire accuser le Parti communiste leur adversaire le plus sérieux aux élections. À Paris lors de la révolte estudiantine de Mai 1968, des gaillards en jeans cassant des vitrines de magasins et des voitures, ont été photographiés, filmés et identifiés comme policiers.
L’opposition a aussi intérêt dans la période actuelle à faire preuve de plus de tempérance. « Il faut savoir arrêter une grève », disait un jour Maurice Thorez, dirigeant du Parti communiste français. Dans la circulation routière, lorsqu’on dispose de la priorité, on doit parfois laisser passer l’autre non prioritaire pour éviter l’accident. Le lancement d’alerte s’inscrit dans la promotion de la démocratie en traquant les dangers qui se dressent sur son chemin.
L’auteur de ces lignes n’a jamais été d’aucun parti politique. Il n’a jamais eu de contact ni avec Sonko, ni avec Macky. Il a été de ceux qui ont défendu ce dernier par l’entremise des mêmes valeurs (justice, raison, vérité), lorsque persécuté par Wade, pour avoir voulu faire prévaloir le principe démocratique d’égalité de tous devant la loi, y compris le fils Wade. Mais une fois au pouvoir il s’est installé dans une autocratie qui ne s’accommode pas de l’éthique et dangereuse pour le pays. Il est salutaire, comme en sacerdoce, de lui faire opposition, en lui opposant ces mêmes valeurs qui sont le substratum qui porte tous les canons de la démocratie.
par Mohamed Ka
AKHENATON FAIT PERDRE OUSMANE SONKO
L’excès de zèle ou le manque de discernement du malfrat de Paris va entrainer la chute du maire de Ziguinchor. Les Sénégalais ne peuvent pas accepter que les guides religieux, soubassement de la paix et la concorde du pays, soient insultés
Akhenaton, de son vrai nom Ousseynou Seck, est une personne comique. Le regard vide, il fait penser à Sigmund Freud et les théories qu’il a développées sur la démence. Peut- on être une personne normale et agir de la sorte ?
« Controlling the narratives », ce concept bien conçu et développé par les anglosaxons trouve toute sa latitude chez Akhenaton, seulement, il dessert Ousmane Sonko dans son usage de ce concept car ne le maitrisant pas. Tout ce qui est excessif, devient insignifiant, disait l’autre.
L’excès de zèle ou le manque de discernement du malfrat de Paris va entrainer la chute de Ousmane Sonko. Akhenaton a effrontément et publiquement insulté les chefs religieux du Sénégal, de Touba, Tivaouane, Kaolack (les Niasses) et les Layenes. Le Sénégal est un pays assez particulier de par la composition sociologique. Toutes les familles religieuses constituent une même famille. Aucun Sénégalais ne pourra pardonner à Akhenaton les insanités qu’ils déversent sur les Khalife Généreux. Et récemment, le Khalife général de Touba. Ceci est précèdent dangereux pour le Sénégal, et Ousmane Sonko devrait immédiatement arrêter ce pharaon déguisé et mal inspiré qui parle à son nom. Les Sénégalais ne peuvent pas accepter que les guides religieux qui sont le soubassement de la paix et la concorde du pays soient insultés et calomniés tous les jours via les réseaux sociaux. C’est inacceptable et c’est manquer de respect à tous les Sénégalais.
Ousmane Sonko doit se ressaisir. Il a droit à des ambitions politiques légitimes. Cependant, il doit s’inscrire dans une dynamique de paix et éviter tout amalgame à caractère ethnique ou régionaliste.
On ne le dira jamais assez, la Casamance est la deuxième région après Dakar à bénéficier d’investissements de grande envergure et financements colossaux. Aminata Touré rappelait récemment que sept ponts ont été construits en Casamance par le président Macky Sall. Le président Sall a largement financé les structures féminines, l’agriculture, le transport urbain, maritime et aérien en Casamance. Il y a la liaison maritime Dakar- Ziguinchor avec deux bateaux modernes et confortables. Le deuxième aéroport de la Casamance est presque terminé. Le président Sall l’a construit au Cap-Skirring pour davantage booster le potentiel touristique de la région et permettre aux jeunes de trouver un emploi.
Jeune professeur d’anglais, j’écrivais dans une note de fin d’année que « l’avenir appartient à ceux qui sauront maîtrise l’anglais et l’informatique ». Si l’importance de la maitrise de la langue de Charles Dickens est avérée, il reste que l’usage de l’internet, outil incontournable de la communication des temps modernes, doit se faire positivement. Et pour un bon usage de l’internet et autres médias, il faudra encore éduquer les masses par la sensibilisation via les débats à la télé, la radio, le téléphone portable etc… Et au besoin contrôler l’accès à l’outil informatique pour le bénéfice de la nation.
Pour avoir sillonné une bonne partie de l’Afrique et collaboré avec une des premières économies du monde, je peux dire que les sénégalais sont l’un des peuples les plus pacifiques, courtois et respectueux. Il faut impérativement conserver ces acquis. Pour ce faire, il faut cerner Akhenaton et tous les autres sbires des réseaux sociaux qui insultent les guides religieux et d’honnêtes citoyens au nom d’Ousmane Sonko.
VIDEO
MULTIPLE PHOTOS
MARCHÉ ET GARE DE PETERSEN... C'EST TERMINÉ !
Petersen, c’est la fin d’une époque et d’une histoire. Dans la nuit de mardi, juste deux jours après le marché et la gare du même nom ont été démantelés. C'était prévu. Tout le monde ou presque le savait. Mais ni le jour ni l’heure n’était connu.
Petersen, c’est la fin d’une époque et d’une histoire. Dans la nuit de mardi, juste deux jours après la tabaski, le marché de Peterson et la gare du même nom ont été démantelés. C'était prévu. Tout le monde savait. En revanche personne ne savait avec précision ni le jour ni l’heure.
Ils étaient prévenus des mois plus tôt et étaient invités à libérer le site. Mais tous n'ont pas obtempéré. Des commerçants qui n'avaient pas daigné déplacer leurs marchandises et démonter leurs boutiques ou tables installées sur ce site l'ont donc appris à leur dépens.
En effet, alors qu’ils profitaient de leurs derniers jours de vacances en familles, pelleteuses, bulldozers ou tractopelles (les engins de chantiers) sont passés dans le secret de la nuit pour faire le boulot : raser le site. Démarré la nuit de mardi, le démantèlement s'est poursuivi dans la nuit de mercredi et va, sans doute, continuer cette nuit de jeudi jusqu'à ce que le site soit complètement dégagé et que démarre l’érection de la gare du BRT, le fameux Bus rapid Transit.
Ce site qui habituellement grouillent de monde, un peu dans la confusion et le brouhaha, ce mercredi, en milieu de journée n’était qu’un champ de ruine comme le montrent ces photos et la vidéo.
A la découverte des dégâts, le lendemain après les premiers coups, certains commerçants sont venus sur le site, affichant une mine de cimetière et essaient de récupérer quelques objets issus de la destruction, en l’occurrence des feuilles de tôle ou des morceaux de planche encore utiles à quelque chose.
Aujourd’hui, Petersen n’est qu’un amas de gravats. On a l’impression qu’il s’est produit une irruption volcanique sur le site. Même les cars « Ndiaga Ndiaye » et les bus Tata ne peuvent plus stationner à Petersen même si certains y sont encore ce matin.
Hier quelques-uns y étaient dans l'après-midi. Ce matin leur nombre a considérablement baissé puisque la deuxième nuit de destruction a réduit encore l'espace de stationnement des derniers transports en commun. D'ici la fin de semaine, ce sera peut-être impossible de voir car et Bus Tata à Petersen.
D’ailleurs, certains bus ont dû s’improviser le terminus tout juste à Reubeuss, au niveau du virage qui leur donnaient accès à la célèbre gare de Petersen.
Pour mémoire, la gare et le marché Petersen ont été démantelés pour les besoins de la réalisation du projet du Bus Rapid Transit (BRT) qui doit rallier Dakar à sa banlieue.
Le site de recasement qui a été octroyé aux commerçants n’est pas à leur goût. Trop exigu pour accueillir un grand nombre de commerçants, trop éloigné pour être mieux vu des clients.
Les quelques rares commerçants trouvés sur place se refusent à tout commentaire face caméra. Pour la majorité, ce sera une surprise à leur retour de la tabaski. Le choc sera terrible surtout pour ceux qui auraient perdu de la marchandise.
LE SENEGAL ELIMINE L’ESWATINI ET REJOINT LA ZAMBIE EN DEMI-FINALE !
Rentré au stade des quarts de finale dans cette 22e édition de la Coupe Cosafa, le Sénégal a évité un retour rapide au pays en dominant l’Eswatini aux tirs au but.
Au bout d’une rencontre âprement disputée et marquée par une série interminable de tirs au but, le Sénégal a battu l’Eswatini en quart de finale de la Coupe Cosafa (1-1 ; 10-9 t.a.b). Les hommes de Pape Thiaw se sont finalement extirpés du piège tendu par une équipe eswatinienne arrivée en belle forme après avoir dominé son groupe.
Rentré au stade des quarts de finale dans cette 22e édition de la Coupe Cosafa, le Sénégal a évité un retour rapide au pays en dominant l’Eswatini aux tirs au but.
La partie avait tant bien que mal commencé pour les Lions locaux avec cette ouverture du score de Lamine Camara dès la 8e minute. Le milieu de terrain de Génération Foot trouvait la faille sur un coup franc excentré du côté gauche qui lui permettait de punir le gardien eswatinien, fautif sur sa sortie aérienne.
Mais, malgré cette ouverture matinale du score, les Sénégalais ont eu du mal à faire le jeu. Tout le contraire de leurs adversaires qui dominaient nettement la partie, notamment en termes d’occasions. Mais le champion d’Afrique Alioune Badara Faty, bien en place dans ses cages, sauvait les siens à deux reprises en première période.
En seconde période, l’Es¬watini aura mieux joué que le Sénégal. Et la domination du «Bouclier du Roi» (surnom de l’Equipe eswatinienne) se concrétisait à l’heure de jeu par une égalisation de Philani Thabo Mkhontfo (60e). Une réalisation qui va amener les deux équipes à la séance des tirs au but avant de voir les Lions s’imposer par 10 tirs contre 9.
En demi-finale, le Sénégal défiera la Zambie, vainqueur du Botswana après tirs au but (1-1 ; 5-4 t.a.b).
LE HIP-HOP N’EXISTE PLUS, TOUT LE MONDE EST DEVENU ACTIVISTE
Daddy Bibson déplore la quasi mort du rap, faute de rappeurs.
«Rap’adio» est un mythique groupe de rap qui a marqué de son empreinte l’histoire de la musique à la fin des années 90. Aujourd’hui, le rappeur Daddy Bibson, l’un des membres de ce groupe, s’est tourné vers la musique spirituelle après un passage au cœur de la politique sénégalaise. Mais la page Rap’adio est sur le point d’être rouverte puisqu’un album devrait sortir cette année. Ce Rap’adio New generation donnera la voix à de jeunes artistes. Dans cet entretien, Daddy Bibson déplore la quasi mort du rap, faute de rappeurs.
Avec Keyti et Iba, vous avez été à la base de ce mythique groupe, Rap’¬adio. Nos¬talgique ?
Ce groupe reste toujours ancré dans la mémoire des Sénégalais. On ne faisait pas dans la langue de bois. Nous étions la voix des sans voix et on a révolutionné le hip-hop. Nous faisions dans la dénonciation. Nous n’accordions aucun traitement de faveur à qui que ce soit si on devait dire la vérité. Si on pensait qu’il fallait dénoncer, on le faisait sans attendre rien en retour. C’était notre rôle.
Rap’adio n’a duré que le temps d’une rose avant de voler en éclats. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Le temps imparti à Rap’adio était peut-être terminé. Il était dit quelque part qu’à l’heure T, le groupe devait se séparer et que chacun devait faire sa carrière solo. Aujourd’hui, la reconstitution de Rap’adio est devenue une demande sociale. Les gens sont nostalgiques de ce groupe et ne cessent de nous demander quand nous allons le relancer.
Et vous avez décidé justement de faire renaître de ces cendres Rapadio, mais sous une autre forme…
Nous sommes en train de travailler pour faire renaître Rap’adio sous une nouvelle dénomination, à savoir Rap’adio New generation. Ça fait deux à trois ans qu’on y travaille. Je crois que Rapadio après 20 ans sera le titre de l’album qui va sortir sous peu. On est en train de le réaliser avec des jeunes rappeurs talentueux. Le principe étant de faire reprendre des chansons de Rap’adio par cette jeune génération. Je veux citer Nara Pee, Ada Knibal, Julio l’absolu, Gun Mor. Je pense que Rap’adio New generation va contribuer à relancer le hip-hop. On va promouvoir cet album, ces jeunes rappeurs et faire de telle sorte que les gens voient à travers ces jeunes, des Iba ou Keyti.
Qu’est-ce qui différencie les rappeurs old school de ceux de l’actuelle génération ?
Après mon départ du groupe, j’ai poursuivi mes productions. Qui me connait sait que j’ai toujours été un rappeur engagé dans ma carrière. Maintenant, les choses sont devenues de plus en plus faciles. On peut rester dans sa chambre, composer des beats et réaliser une vidéo 3 D et la faire diffuser. On n’a plus besoin de la télévision classique ou de la radio pour faire sa promotion. On a la possibilité de le faire soi-même en restant dans sa chambre. Aujourd’hui, tout le monde dispose d’une chaîne de télévision sur YouTube, de pages sur Facebook, twitter, Instagram, qui sont des supports beaucoup plus suivis que tout autre support de communication. Je pense que c’est ce qui fait qu’on ne se casse plus la tête. De notre temps, il fallait se battre pour décrocher un producteur. Il fallait convaincre le producteur de la pertinence de ses textes, de sa musique et du concept pour espérer se faire produire. Auparavant, il fallait tirer le meilleur de soi-même pour espérer se faire produire. A notre époque, il y avait plus de lyrics dans nos productions et des gens conscients nous écoutaient.
Vous défendiez le Sénégal aussi bien avec vos textes engagés que sur l’arène politique avec le M23. Mais aujourd’hui, on a l’impression que les rappeurs investissent plus le champ politique que les scènes musicales. Com¬ment expliquer cela ?
Je pense qu’il y a plus d’activistes que de rappeurs maintenant. Et c’est cela qui a contribué à davantage tuer le rap au Sénégal. Le hip-hop n’existe plus parce que tout le monde est devenu activiste. Jadis, notre engagement se faisait à travers nos textes rap. On voit plus d’activistes que de rappeurs. Nous faisions de «l’artivisme» à travers le rap. Non seulement nous nous servions de notre art pour dénoncer ce qu’il y avait à dénoncer, mais on continuait à faire nos autres activités sans pour autant nuire à notre carrière.
Avant d’intégrer Rap’¬adio, vous étiez avec Pee Froiss, un groupe que vous partagiez avec Xu¬man ?
C’est Chaka Babs qui m’a présenté Xuman, vers 1991. On a commencé à se fréquenter et par la suite, nous nous sommes dit pourquoi ne pas travailler ensemble.
Pourquoi êtes-vous parti de Pee froiss ?
Lorsque nous avons produit l’album Wala Wala Bokk, une personnalité, fils d’un richissime homme d’affaires dont je tairai le nom, qui est dans ce pays, voulait apporter son appui au groupe. C’est ainsi que les membres ont dit qu’il fallait quitter Fass pour aller vivre ailleurs. Je m’y suis opposé en disant que j’allais rester à Fass. Ils ont déménagé et je suis resté à Fass.
Mais finalement, c’est ce départ de Pee Froiss qui vous a permis d’intégrer Rap’adio ?
Après mon départ de Pee Froiss, j’ai partagé un groupe avec un ami, Habib Guèye, qui a créé le groupe Fé¬tan¬tane. Nous avions été invités à un concert de Bmg 44. C’est à ce concert que j’ai pu retrouver les membres de Rap’adio que je fréquentais auparavant. C’étaient les retrouvailles. Nous avions partagé la scène et c’est à la suite de cela que j’ai rejoint le groupe. Rap’adio était un groupe engagé politiquement, socialement, spirituellement.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faut pour relancer le rap sénégalais ?
Il faut des concerts pour relancer le rap. Des concerts comme les 72 heures du hip-hop. Je demande aux gars de revenir se concentrer autour du rap et s’il y a lieu, de se battre pour le pays et descendre sur le terrain pour le faire. Il y a une dégradation des mœurs, le mal dans tous les secteurs.
Pourquoi avoir choisi d’arrêter le rap pur et dur pour faire de la musique spirituelle ?
C’est avec la spiritualité qu’on pourrait bâtir un pays. J’avais décidé d’arrêter le rap une fois que j’aurai atteint 13 albums en solo. C’est ce qui est arrivé et j’ai stoppé le rap. Je me suis depuis lancé dans la musique spirituelle. Et le premier album que j’ai fait porte le titre de Insa Ibn Mariam. Je l’ai sorti sous le pseudo Tidiani 733. Je m’apprête à sortir un nouvel album Zion Play liste. Les musiques sont déjà composées. Il ne reste qu’à travailler sur les voix. Pour le reste de ma vie, je compte faire de la musique spirituelle.
Quels sont vos autres projets ?
Je suis en train de travailler sur un projet d’émission de télévision qui s’appelle Daddy Bibson the boss, Daddy Bibson old school show. C’est une émission où il y aura de la culture générale, du game, du fun. Ce sera une émission live avec du show aussi. On espère qu’elle va raviver la flamme du rap et c’est ce que nous voulons. Il n’y a plus de concerts au Sénégal, on voit deux à trois personnes faire des concerts. Donc, dans l’émission, on invitera des rappeurs pour faire des prestations. Il y a une télé qui est intéressée par le projet, mais elle n’a pas encore réagi.
Qu’en est-il du programme sur le diabète que vous tenez présentement?
Cela fait huit ans que je suis diabétique. J’ai décidé de porter le combat contre le diabète. J’ai lancé un programme depuis le 26 juin pour aider les diabétiques à prendre en charge leur situation. Nous avions écrit des correspondances aux autorités pour accompagner le projet, mais c’est resté sans suite. Je ne peux pas comprendre que le ministre de la Jeunesse ne réponde pas à mes appels. J’étais devant pour le combat qui a valu aujourd’hui à ces autorités de se retrouver au sommet de la hiérarchie. Ce sont des gens comme Birame Faye qui méritent d’être des ministres. Au moins, ils prennent nos appels. Mais pas le ministre de la Culture, qui n’a aucun programme pour les jeunes. On a attendu jusqu’en 2019 pour qu’on nous paie trois ans de droits d’auteur. Nous sommes dans quel pays ? Pourtant je me suis battu à leur côté pour qu’ils soient au sommet de la hiérarchie.
Qu’est-ce qui vous a poussé à aller vivre aux Etats-Unis
Mon ami Ibrahima Ndoye me disait que si on n’arrive pas à trouver ce que l’on cherche chez soi, mieux vaut aller ailleurs pour le trouver. Je suis parti aux Etats-Unis pour travailler, pour revenir faire des investissements et aider les jeunes à trouver du travail.