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28 août 2025
TAFSIR THIOYE REFUSE LA POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE À L’ASSEMBLÉE
Le député non inscrit s’est opposé au boycott de la séance de questions d’actualité prévue ce lundi à l’Assemblée nationale. Défendant un contrôle rigoureux de l’action gouvernementale, il appelle ses collègues à faire preuve de courage politique.
Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, le député non inscrit Tafsir Thioye a exprimé son désaccord avec la décision de certains parlementaires de boycotter la séance de questions d’actualité prévue ce lundi à l’Assemblée nationale, en présence du Premier ministre.
Alors qu’un climat tendu entoure cette session parlementaire, M. Thioye a clairement affiché sa position : « Non, moi je ne boycotte pas, et je ne conseille même pas aux autres de le faire. Je respecte leur choix, mais ce n’est pas ainsi qu’on m’a appris la politique. Abdoulaye Wade disait toujours : il ne faut jamais faire la politique de la chaise vide. »
Pour le parlementaire, l’Assemblée nationale doit retrouver toute sa dignité et son autorité, notamment à travers un meilleur contrôle de l’action gouvernementale, l’un des engagements majeurs de sa campagne.
« J’ai rencontré le président de l’Assemblée nationale avec mes collègues non-inscrits pour discuter de notre rôle. J’ai interpellé le Premier ministre, qui a accepté de venir chaque mois à l’Assemblée pour répondre aux questions. Il sera là, et je ne vois pas pourquoi je devrais boycotter. »
Le député rappelle que les parlementaires sont des représentants du peuple et que leur devoir est de faire face au gouvernement, même dans les contextes de désaccord : « Si on se dit représentants du peuple, on doit affronter les débats, pas les fuir. Si certains préfèrent ne pas y aller parce qu’ils ont peur ou qu’ils ont été insultés, alors autant démissionner. Il faut du courage pour challenger le Premier ministre. »
Revenant sur la réunion des députés non-inscrits, il affirme avoir clairement exprimé son désaccord quant à la décision de boycott : « Je leur ai dit que je n’étais pas d’accord. S’il y a un problème d’organisation, allons en discuter avec le président de l’Assemblée. Le règlement intérieur est flou sur ce point, il y a un vide juridique. Mais ce n’est pas une raison pour refuser de participer à une séance aussi importante. »
Tafsir Thioye souligne par ailleurs qu’un travail de réforme du règlement intérieur est en cours, avec deux groupes mis en place : l’un sur l’évaluation des politiques publiques, l’autre sur la révision du règlement lui-même. « Je suis pour le respect du règlement intérieur, mais sa violation ne doit pas servir de prétexte pour se dérober. Surtout que le président de l’Assemblée nationale, depuis son arrivée, adopte une démarche inclusive. » conclu-t-il.
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SAUVER LES CARS RAPIDES
Assane Niang et son collectif luttent pour préserver les cars rapides de Dakar, véritables œuvres d'art ambulantes aux décorations riches de messages culturels. Un patrimoine sénégalais menacé de disparition
À Dakar, un symbole culturel emblématique est menacé de disparition. Les cars rapides, ces fourgonnettes Renault aux couleurs vives qui sillonnent les rues de la ville depuis une soixantaine d'années, font face à une modernisation progressive des transports urbains.
Assane Niang, un Dakarois engagé, refuse de voir s'éteindre ce qu'il appelle des "œuvres d'art volantes". Il a créé un collectif, "Car Rapide Tour", pour sensibiliser à la valeur culturelle de ces véhicules. "Souvent à partir des cars rapides, on connaît un peu la mentalité des Sénégalais", explique-t-il.
Ces minibus colorés sont bien plus que de simples moyens de transport. Leurs décorations extérieures, réalisées par des artistes locaux, véhiculent des messages de foi et des valeurs traditionnelles. Les inscriptions comme "Baril" pour évoquer la générosité maternelle ou "Ni deu" pour rappeler les vertus de discrétion et d'ouverture d'esprit sont des expressions visuelles de la culture sénégalaise.
À l'intérieur, les cars rapides offrent un espace social unique. Contrairement aux transports modernes, ils favorisent les conversations entre passagers, créant une ambiance conviviale typiquement sénégalaise. "C'est un peuple de contact et c'est le car rapide qui nous permet d'avoir cet espace", souligne Niang.
Si les autorités jugent ces véhicules trop vétustes et polluants, ils restent l'un des moyens de transport les plus abordables de Dakar et les seuls disponibles la nuit pour les travailleurs nocturnes. "C'est un moyen qui aide beaucoup de compatriotes à pouvoir survivre face au temps difficile", défend l'Observateur de France 24.
Face à cette disparition programmée, le collectif d'Aassan Niang s'efforce de valoriser ce patrimoine auprès des touristes et mobilise artistes et stylistes pour sa préservation. Son message aux autorités est clair : "C'est un patrimoine à préserver. Si il disparaît, c'est une partie de notre patrimoine que nous n'allons plus voir."
DÉCÈS DE MOUSTAPHA DIOP, PILIER DU THÉÂTRE SÉNÉGALAIS
La figure emblématique de la troupe Daaray Kocc, s'est éteint dimanche à Thiès. Son parcours artistique impressionnant inclut de nombreux films et pièces, dont la mémorable "Un DG peut en cacher un autre"
Le comédien sénégalais Moustapha Diop de la troupe théâtrale Daaray Kocc est décédé, dimanche, à Thiès, a-t-on appris de Pape Faye, président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (Arcots).
Le défunt comédien sera inhumé, lundi, au cimetière de Yoff à Dakar, ajoute le président de l’ARCOTS.
Pape Faye, a rappelé que Moustapha Diop a été un des membres fondateurs du Daaray Kocc avec Cheikh Tidiane Diop, après leur passage à la troupe théâtrale Diamanoy Tey.
”Moustapha Diop a été secrétaire général l’ARCOTS à sa création avec comme président Mamadou Ndiaye Doss”, a-t-il ajouté, signalant avoir partagé avec lui beaucoup de plateau.
”Le Sénégal et l’Afrique perd un artiste de valeur”, a dit le conteur Massamba Mbaye qui estime que le défunt a eu une ”immense” carrière.
Moustapha Diop a également joué au cours de sa carrière beaucoup de films de réalisateurs sénégalais et pièces théâtrales dont la plus célèbre est ”Un DG peut en cacher un autre”.
THIAT PREND LES COMMANDES DE Y EN A MARRE
L'artiste rappeur Oumar Cyrille Touré a été élu ce dimanche 13 avril 2025, nouveau coordonnateur du mouvement citoyen. Il succède à Aliou Sané, qui dirigeait l'organisation depuis 2019
L’artiste rappeur, Oumar Cyrille Touré alias ”Thiat” a été élu dimanche, nouveau coordonnateur du mouvement citoyen ”Y en a marre”, a appris samedi l’APS.
Il remplace à ce poste Aliou Sané, à la tête de ce mouvement depuis 2019.
”Au terme d’une assemblée générale de trois jours, tenue à Warang, le mouvement Y en a marre a élu, ce samedi, un nouveau bureau, avec Oumar Cyrille Touré Alias Thiat comme coordonnateur et Abdou Khafor Kandji comme vice-coordonnateur”, rapporte un communiqué dudit mouvement.
”La nouvelle équipe a la responsabilité de porter et (de) mener l’action du mouvement pour les trois prochaines années”, précise le même document.
Par ailleurs, le mouvement Y en a marre a adressé ”sa vive et profonde reconnaissance” au coordonnateur sortant Aliou Sané, qui a assuré la coordination pendant six ans.
”Son leadership courageux , sa résilience face aux tempêtes et sa fidélité inébranlable aux valeurs de Y en a Marre ont donné de l’énergie et des résultats concrets dans les grandes luttes auxquelles le mouvement a participé”, note le communiqué.
”Il a su tenir haut le flambeau du mouvement dans les moments les plus critiques, avec honneur et conviction”, ajoute-t-il.
LES BOULANGERS FACE AU DÉFI DE LA SURVIE
Les acteurs exhortent le gouvernement à homologuer les intrants, assainir le secteur et adapter la fiscalité pour maintenir ce "produit social" à un prix accessible. ‘’Il faudrait impérativement des accompagnements de l’Etat", plaident-ils
La structure du pain constitue un ‘’gros problème’’ pour les boulangers, a affirmé, samedi, à Kaolack (centre), le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), Amadou Gaye, appelant à des discussions avec le gouvernement.
‘’Le plus gros problème dans notre secteur, c’est la structure du pain et il faut qu’on en discute’’, a noté le président de la FNBS, qui s’exprimait au siège de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture, l’une des étapes d’une tournée nationale pour y tenir une réunion décentralisée du Conseil d’administration de leur structure.
L’objectif était de discuter pour trouver des solutions face à la ‘’crise du pain’’ qui sévit au Sénégal. Selon lui, l’énergie solaire fait partie des solutions pour faire face au diktat à la hausse du prix de l’électricité.
‘’Le problème du Sénégal dans ce secteur de la boulangerie, c’est l’applicabilité de la réglementation du décret 22-77 pour laquelle nous avons relevé beaucoup d’interprétations de la part des autorités qui devaient se charger de cette applicabilité’’, a souligné Amadou Gaye.
Rappelant que l’Etat du Sénégal considère le pain comme un ‘’produit social’’, il estime ‘’nécessaire’’ d’homologuer tous les produits qui entrent dans la production du pain notamment la farine, la levure, les améliorants, l’électricité pour laquelle il faut avoir une tarification spécifique et spéciale.
‘’Nous avons proposé des solutions de financement à des structures comme l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) et une banque de la place, pour permettre aux boulangers d’avoir un financement rapide et sécurisé’’, a fait valoir M. Gaye.
A l’en croire, au Sénégal, les boulangers sont fatigués puisqu’ils ont des problèmes. C’est pourquoi ils ont décidé de lancer un appel aux autorités du pays pour qu’elles prennent que le prix du pain n’est pas à son bon niveau.
‘’Il faudrait impérativement des accompagnements de l’Etat pour soulager les boulangers si l’Etat dit que le prix du pain ne doit pas bouger. Il y a des mesures immédiates, surtout sur la fiscale, sur les intrants et sur la diminution de la pression fiscale dans nos entreprises’’, a-t-il insisté.
Gaye, qui a plaidé pour l’assainissement du secteur de la boulangerie a signalé que cette pression fiscale a fait que beaucoup de boulangers ont fermés. ‘’L’assainissement du secteur de la boulangerie est une obligation. Il y a un décret qui doit le faire mais le constat que nous avons fait, c’est que les gens ouvrent des boulangeries comme ils veulent. Et le ministre de l’Industrie et du Commerce gardent les bras croisés’’, a-t-il déploré, préconisant la fermeture des boulangers qui ne respectent pas la réglementation en vigueur.
‘’Dans ce pays (le Sénégal), il faut faire preuve de fermeté pour faire respecter la réglementation. Je peux vous assurer que si nous arrivons à faire respecter la réglementation, nous protégerons le consommateur et nous parviendrons à avoir un pain de qualité, assurer la traçabilité du produit et protéger nos industries afin de préserver les emplois’’, a-t-il poursuivi.
Il soutient que si l’Etat du Sénégal ne prend pas des mesures dans les meilleurs délais immédiats, le secteur de la boulangerie va mourir, parce que les boulangeries vont fermer.
ENTRÉE FOUDROYANTE POUR TAPHA TINE EN MMA
Le lutteur Tapha Tine a remporté son premier combat de MMA à Lomé face au champion thaïlandais Ted Benz. Malgré des hésitations en début d'affrontement, le colosse du Baol n'a eu besoin que d'un round pour mettre son adversaire KO
Le lutteur sénégalais Tapha Tine a signé, sa toute première victoire en arts martiaux mixtes (MMA), samedi soir à Lomé (Togo), en mettant KO dès le premier round le champion Thaïlandais de muay thaï, Ted Benz.
Malgré un début de combat marqué par quelques hésitations, le colosse du Baol a surpris son adversaire par un crochet puissant, qui s’est révélé décisif. Ce coup fulgurant a mis fin aux débats et permis à Tapha Tine, de réussir son entrée dans l’univers du MMA.
L’autre belle performance sénégalaise de la soirée, vient du champion de kickboxing, Mouhamed Tafsir Ba qui s’est imposé face à l’Algérien Lazreg.
Le lutteur Général Malika a lui aussi brillé en remportant son premier combat en MMA par KO contre le Camerounais Fanfan Latulippe.
De son côté, Petit Lo a également triomphé avec une victoire par KO technique face au Togolais Badaro Essorézam.
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LA REVANCHE PLUTÔT QUE LES RÉFORMES
Alfred Shango Lokoho n'y va pas par quatre chemins : "Le plus gros problème du Pastef, c'est Sonko." Le Premier ministre, accusé de s'immiscer dans toutes les prérogatives présidentielles, incarnerait une dérive inquiétante du pouvoir
Dans l'émission "Panel Hebdo" diffusée ce week-end sur Global Africa Telesud, les intervenants ont livré une analyse critique de la première année de gouvernance du Pastef, pointant du doigt les tensions au sommet de l'État et l'absence de changements concrets pour les citoyens.
Alfred Shango Lokoho, l'un des principaux invités, a été catégorique : "Le plus gros problème du Pastef aujourd'hui, c'est Sonko." Selon l'analyste, l'actuel Premier ministre serait enfermé dans "une logique de revanche" et chercherait à "tout contrôler", y compris le président Bassirou Diomaye Faye, qu'il considérerait comme un simple "plan B" devenu "plan A" par la force des circonstances.
Les experts ont unanimement constaté qu'après un an d'exercice du pouvoir, peu de changements tangibles sont perceptibles pour le citoyen sénégalais ordinaire. Le nouveau régime semble davantage préoccupé par la dénonciation de l'ancien gouvernement que par la mise en œuvre de réformes concrètes. "Ils ont combattu Macky Sall pour exister, ils l'ont diabolisé pour venir au pouvoir, et pour gouverner, ils l'accusent de tous les maux", a souligné l'un des intervenants.
Un déséquilibre institutionnel inquiétant a également été relevé. "Le Premier ministre donne l'impression que c'est lui qui a été élu au suffrage universel, c'est lui qui détermine la politique de la nation, c'est lui qui nomme à toutes les fonctions civiles et militaires, alors que c'est une prérogative du président de la République", a fait remarquer un participant, évoquant une situation où "le président de la République serait un subalterne politique de son Premier ministre".
Paradoxalement, alors que le Pastef continue de critiquer l'ancien président Macky Sall, ce dernier jouit d'une reconnaissance internationale croissante, comme en témoigne sa récente nomination au conseil d'administration de la Fondation Mo Ibrahim. Les intervenants ont souligné le contraste entre cette attitude et "l'élégance" traditionnelle des anciens présidents sénégalais qui, comme Macky Sall, s'abstiennent généralement de critiquer leurs successeurs.
L'émission a également abordé le cas de Barthélémy Dias, maire de Dakar, décrit comme "l'objet d'une bronca permanente" de la part du nouveau pouvoir, illustrant selon les intervenants la difficulté du Pastef à "passer de la posture d'opposant à celle de dirigeant" et à se montrer unificateur après la conquête du pouvoir.
Les belles feuilles de notre littérature par Amadou Elimane Kane
TANGANA SUR TEFES, UNE BALADE LITTÉRAIRE ENTRE NOSTALGIE ET FANTAISIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Abdarahmane Ngaïdé marche sur un terrain pluriel, celui qui invite à un voyage poétique et à la douce matérialité de l’existence. C’est aussi un témoignage de la profondeur de la culture africaine
Notre patrimoine littéraire est un espace dense de créativité et de beauté. La littérature est un art qui trouve sa place dans une époque, un contexte historique, un espace culturel, tout en révélant des vérités cachées de la réalité. La littérature est une alchimie entre esthétique et idées. C’est par la littérature que nous construisons notre récit qui s’inscrit dans la mémoire. Ainsi, la littérature africaine existe par sa singularité, son histoire et sa narration particulière. Les belles feuilles de notre littérature ont pour vocation de nous donner rendez-vous avec les créateurs du verbe et de leurs œuvres qui entrent en fusion avec nos talents et nos intelligences.
Historien et écrivain prolifique, Abdarahmane Ngaïdé s’empare de tous les genres littéraires pour produire une œuvre singulière dont la stylistique navigue entre métaphysique, matérialité, historicité et poésie.
Pour ce nouvel ouvrage, Abdarahmane Ngaïdé nous convie à une promenade sénégalaise entre imaginaire, causeries et réalité. Sur les rives escarpées de la mémoire, du souvenir qui s’échappe et du présent, l’auteur prend des chemins de traverse qui se révèlent féconds et profondément évocateurs.
Cette balade littéraire commence par une cartographie de la nature qui, par sa seule puissance, est un objet de rêverie, de romanesque et de fougue. Cette balade impromptue est aussi un hommage à la réminiscence de l’enfance, ce royaume disparu, où les images, les couleurs, les odeurs sont si vivaces qu’elles nous habitent en permanence sans que nous parvenions réellement à les faire revivre. Ainsi, elles reprennent chair sous la plume de l’auteur, à l’aide de ces mots qui reconstruisent un monde géographique à la fois personnel et universel, à la fois disparu et à la fois vivant.
Car les images du promeneur philosophe qui observe sont aussi celles de notre mémoire collective. Elles appartiennent à notre histoire, elles constituent un récit familier fait de notre culture, de nos sensations aux paysages, de nos liens sociaux, de nos codes linguistiques, de notre pensée africaine, de nos valeurs fondatrices. Une nature et une culture qu’Abdarahmane Ngaïdé semble vouloir préserver malgré le temps qui passe. Car d’un monde disparu, on perçoit déjà les contours d’un monde qui renaît avec ses transformations mais inexorablement bercé par les traces anciennes et ancestrales. Ainsi le temps se transforme en une frise mouvante sans début ni fin.
Abdarahmane Ngaïdé nous propose une littérature exploratrice véritablement créative, toute en surprise, au détour des chemins et des fracas de l’océan, de la terre qui craquèle mais qui se régénère sous les pas du marcheur. C’est une promenade philosophique qui est en observation et qui pose un regard sur un monde en voie de disparition et sur les prémices du renouveau qui s’annonce.
C’est aussi un témoignage de la vie qui palpite, qui s’en va mais dont les vagues refluent sur les plages et les rochers. La corniche de Dakar est le théâtre de cette exploration vivante et vivifiante cadencée par un quotidien tendre, nostalgique et drôle.
Ainsi de cette expédition minuscule, Abdarahmane Ngaïdé en fait un voyage culturel qui ouvre les horizons de la vie dakaroise. La nature, la culture, la gastronomie, les dialogues des petits travailleurs ou encore ces déchets, objets oubliés et fracassés, qui se recyclent à l’infini dans le temps qui défile.
Ainsi Abdarahmane Ngaïdé marche sur un terrain pluriel, celui qui invite à un voyage poétique et à la douce matérialité de l’existence. C’est aussi un témoignage sensible de la profondeur de la culture africaine qui met au centre le récit de notre terre ancestrale, par des traditions transmises au fil des siècles, par la solidité de son altérité et par la continuité de ses dialogues cosmogoniques.
Ainsi le promeneur philosophe et poète Abdarahmane Ngaïdé nous entraîne savamment dans son sillage comme une promesse de renaissance sur nos terres de sagesse.
Amadou Elimane Kane est écrivain, poète.
Tangana sur Tefes, Abdarahmane Ngaïdé, littérature, éditions L’Harmattan, Dakar, 2019.
Six ans après les promesses d'Emmanuel Macron à Ouagadougou, le retour des biens culturels africains pillés pendant la colonisation reste enlisé dans les procédures. La France, à l'origine de cette dynamique, semble désormais à la traîne
(SenePlus) - Six ans après les promesses d'Emmanuel Macron lors de son discours à Ouagadougou, la restitution des biens culturels pillés en Afrique pendant l'époque coloniale reste un processus complexe et lent. Selon un article publié par Le Monde, la loi-cadre facilitant ces restitutions, promise par le président français, n'est plus à l'ordre du jour.
Le cas du "djidji ayôkwé", surnommé le "tambour parleur", illustre cette lenteur. Cet instrument de 430 kilos, confisqué en 1916 par l'armée française à la communauté des Ebriés en Côte d'Ivoire, fait l'objet d'une proposition de loi spécifique qui sera examinée au Sénat le 28 avril avant de passer à l'Assemblée nationale.
Comme le rapporte Le Monde, l'ancienne ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait bien rédigé un projet de loi-cadre en 2023, mais celui-ci avait été retoqué par le Conseil d'État pour un vice juridique. L'actuelle ministre, Rachida Dati, "n'en a toutefois pas fait une priorité", selon le quotidien.
Cette situation provoque l'impatience des pays africains, à l'image du Mali qui réclame depuis 2022 la restitution de 81 objets. "Les recherches de provenance ont été faites, les preuves établies, mais on attend", déplore Daouda Keita, directeur du Musée national du Mali, cité par Le Monde.
Face à cette situation, certains pays africains se tournent vers d'autres nations européennes. D'après l'artiste sud-africaine Molemo Moiloa, cofondatrice d'Open Restitution Africa, "aujourd'hui, les pays les plus actifs sur ces sujets sont l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique."
La question de la destination finale des objets restitués fait également débat. Comme le souligne l'anthropologue camerounais François Bingono Bingono, "ce ne sont pas seulement des biens culturels qui ont été emportés. Ce sont aussi, souvent, des objets de culte, de liturgie, dont la place se trouve au sein des chefferies traditionnelles."
Dans ce contexte, la collaboration entre institutions africaines et européennes s'avère essentielle, à l'image du programme "Atlas de l'absence", mené conjointement par l'Université technique de Berlin et celle de Dschang au Cameroun.
PASSATION HISTORIQUE À LA TÊTE DE L'ACT
Ibrahima Thiam prend les commandes du parti fondé par Abdoul Mbaye, déterminé à présenter une "alternative crédible" face au "populisme" au pouvoir
(SenePlus) - Lors du récent congrès du parti Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), Ibrahima Thiam a été élu pour succéder à Abdoul Mbaye à la présidence de cette formation politique.
Dans son discours d'investiture, le nouveau président a exprimé sa "gratitude", son "humilité" et son "sens aigu de la responsabilité" face à cette nouvelle mission. Il a particulièrement salué la démarche d'Abdoul Mbaye, qui reste président d'honneur du parti, pour avoir "préparé, organisé et accompagné sa propre succession dans un esprit de démocratie et de transparence", une pratique qu'il qualifie de "rare" dans le paysage politique sénégalais.
Ibrahima Thiam a également présenté sa vision pour l'avenir de l'ACT, articulée autour de trois défis majeurs : renforcer l'ancrage territorial du parti, construire une "alternative crédible" en vue de "conquérir le pouvoir", et préserver la singularité éthique du mouvement "dans un paysage politique souvent cynique".
Dans un contexte qu'il qualifie de "populisme" au pouvoir, le nouveau président a réaffirmé l'engagement de l'ACT à "remettre la compétence, l'éthique et l'intérêt général au cœur de l'action politique".