Dimitri Payet et Jorge Sampaoli ont pris la défense de Bamba Dieng, auteur d’un but et de beaucoup d’occasions à Rotterdam.
Le match de Bamba Dieng a beaucoup fait parler jeudi soir à Feyenoord. Intéressant, il a su se créer quatre grosses occasions, et a également inscrit un très joli but. Mais les deux premiers duels perdus face au gardien restent un peu en travers de la gorge de certains supporters.
Dimitri Payet, auteur des deux très bonnes passes pour Dieng dans le premier quart d’heure, n’arrive pas à en vouloir au Champion d’Afrique de ne pas les avoir converties en but : "C’est la vie d’un passeur. Je préfère être passeur que buteur, parce que le passeur dépend du buteur. On en a encore parlé hier soir par message avec Bamba. Je ne vais pas aller reprocher à Bamba, qui a deux ans de vécu et peu d’expérience en coupe d’Europe, de rater des duels face au gardien. Par contre, se les créer, je me rends compte que Bamba quand il joue, il se procure trois ou quatre occasions nettes. Et le jour où il aura le calme et la sérénité pour les mettre, ça va être un très grand buteur, je lui ai dit. On a des occasions, on s’en procure, je serais plus inquiet si on n’en avait pas".
De son côté, Jorge Sampaoli était content de la prestation de Dieng : "Dans notre plan de jeu, il fallait deux attaquants qui prennent la profondeur, c’est pour ça qu’on a mis Dieng et Bakambu. Bamba a été très bon dans la stratégie offensive demandée, il a marqué et il a eu trois ou quatre grosses occasions qu’il s’est créées. Il a bien étiré la défense adverse, je pense que ça dépend de l’adversaire et du match. Le plan demandait de la profondeur, c’est pour ça qu’on avait choisi Bamba Dieng."
BAL, HUIT ÉQUIPES VERS LES ÉLIMINATOIRES
La 2e édition de la Basketball Africa League (BAL) se poursuit. Le Caire avait pris le relais, après l’étape, du 5 au 15 mars derniers, de Dakar, en abritant la phase de groupes de la Conférence du Nil, en Égypte.
La 2e édition de la Basketball Africa League (BAL) se poursuit. Le Caire avait pris le relais, après l’étape, du 5 au 15 mars derniers, de Dakar, en abritant la phase de groupes de la Conférence du Nil, en Égypte. A l’issue de laquelle compétition livrée ce mois d’avril, Cape Town Tigers (Afrique du Sud), FAP (Cameroun), Petro de Luanda (Angola) et le champion en titre du BAL, Zamalek (Égypte) se sont qualifiés pour les éliminatoires à Kigali, au Rwanda. Ces quatre formations y rejoindront REG (Rwanda, US Monastir (Tunisie), AS Salé (Maroc) et S.L.A.C (Guinée), complétant les huit équipes, qui s’affronteront dans un tournoi à élimination directe.
Rappeler que la finale 2022 de la BAL aura lieu le samedi 28 mai prochain.
Selon un communiqué, cette saison, la BAL a atteint plus de 400 millions de fans via ses plateformes en ligne, dont 66 millions d’engagements d’influenceurs, 22 millions de vues de vidéos, 12 millions d’engagements sur les réseaux sociaux et quatre millions de visites sur le site officiel du BAL.
Le Sénégalais Amadou Gallo Fall avait déjà tiré un bilan « satisfaisant » après la première étape. « On a organisé dans la sécurité, dans le respect des mesures sanitaires, les fans ont apprécié et c’est l’essentiel. En plus, il y a une bonne couverture médiatique de l’évènement. La BAL est suivie partout dans le monde et dans plusieurs langues. Nous sommes très reconnaissants à l’endroit des autorités, surtout le chef de l’État Macky Sall qui est venu assister à la cérémonie d’ouverture », avait-il apprécié.
AAR SENEGAL S'ACQUITTE DE SA CAUTION POUR LES LEGISLATIVES
Ils gardaient en secret le nom de leur coalition. Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum, Thierno Alassane Sall, Cheikh Oumar Sy et Ibrahima Hamidou Dème ont dévoilé hier leur bannière pour les Législatives après avoir déposé leur caution
Ils gardaient en secret le nom de leur coalition. Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum, Thierno Alassane Sall, Cheikh Oumar Sy et Ibrahima Hamidou Dème ont dévoilé hier leur bannière pour les Législatives après avoir déposé leur caution à la Caisse de dépôt et consignations. Mercredi dernier, ils avaient juste donné le slogan à partir des dénominations de leurs partis ou mouvements.
« Prêt à Agir avec Etic pour Awale Sénégal ci Reewum Ngor », avaient-ils écrit dans une note. D’après cette nouvelle force politique de l’opposition, leur coalition s’ouvre à toutes les forces vives de la nation. « Les partis politiques, mouvements et candidats indépendants intéressés peuvent contacter les signataires en vue de la mise en place effective de la coalition. Nous donnons rendez-vous aux Sénégalais d’ici et d’ailleurs, à la presse nationale et internationale, dans les prochains jours », avaient-ils annoncé dans leur communiqué.
LE SECTEUR AVICOLE INFORMEL EN ALERTE
Cette Korité ne ménage pas les ménages. Le poulet de chair est cher et c’est toute une chaîne qui bat de l’aile. Depuis quelques années, une certaine anarchie règne dans le secteur avicole.
Cette Korité ne ménage pas les ménages. Le poulet de chair est cher et c’est toute une chaîne qui bat de l’aile.
Depuis quelques années, une certaine anarchie règne dans le secteur avicole. Selon des chiffres de l’Ipar, pas moins de 80% des acteurs exercent dans le secteur informel. Baka en fait partie. Ce jeune homme, qui a son poulailler dans la zone de Keur Massar, est bien connu dans le milieu. Depuis plus de 5 ans, il est dans le secteur non formel. Pourtant, il reconnaît bien que l’informel, dans le secteur avicole, risque bien de déstabiliser le marché, notamment les prix et les qualités de marchandises écoulées.
Pour la fête de Korité, prévue en début de semaine, Baka n’est pas très rassurant concernant l’approvisionnement du marché en poulets de chair. Prenant son cas, avec les nombreuses commandes qu’il a déjà reçues, il estime que le marché ne se sera pas assez ravitaillé. Ses propos sont confirmés par le président des Aviculteurs indépendants du Sénégal (Avis), Fallou Samb. Selon lui, il y aura effectivement un manque de poulets pendant la Korité. S’il en sera ainsi, c’est parce que leur secteur est confronté, depuis quelques temps, à de nombreuses difficultés qui font que les producteurs ne parviennent plus à s’en sortir.
« Il y a plusieurs facteurs défavorables. La première, c’est que depuis le début du Covid, pas mal de producteurs ont été impactés. Ensuite, il y a une augmentation du prix de l’aliment de volaille. Il a triplé en moins d’une année alors que le prix du poulet de chair n’a pas bougé. Ce qui fait que plusieurs d’entre nous n’arrivaient plus à tirer leur épingle du jeu. Le prix du kilogramme du poulet de chair, on l’achetait à presque 2000 F CFA. Alors que le prix des autres viandes varie entre 4500 F CFA et 5 000 F CFA », renseigne M. Samb.
La crise économique au niveau mondial à cause de la guerre en Ukraine n’a pas également épargné les aviculteurs. Cette guerre a entraîné un manque de matières premières pour faire de l’aliment de poussins. « Au moment où je vous parle les producteurs n’ont pas d’aliments. Certains d’entre eux restent deux à trois jours sans ravitailler leurs sujets à cause du manque de matières premières que nous ont déclaré les provendiers. Vu sous cet angle, on ne peut pas dire avec exactitude qu’il y aura assez de poulets sur le marché », a-t-il indiqué.
Selon une étude réalisée par Ipar en 2019, quelques 55 millions de poussins avaient été produits, soit un chiffre d’affaires de 25 milliards de FCFA pour une production de 78 457 tonnes de poulets et un chiffre d’affaires de 125,5 milliards de FCFA pour la filière moderne seulement contre 9 203 tonnes en 2005 et un CA de 13,8 milliards de FCFA. Les œufs de consommation produits sont passés de 324 millions en 2005, 519 millions en 2013 à 885 millions en 2019 avec un chiffre d’affaires de 52,6 milliards de FCFA. L’aliment de volaille se chiffre à un coût d’environ 92 milliards de FCFA, soit un total estimé à 200 milliards de FCFA (Mepa, 2020). La filière est créditée aujourd’hui de près de 100 000 emplois directs et indirects en milieu urbain et péri-urbain.
LE STADE DE MBOUR SE SEPARE DE SON STAFF TECHNIQUE
Le Stade de Mbour (Ligue 2), une équipe candidate à la montée au sein de l’élite, a annoncé s’être séparé de son staff technique, vendredi, après sa défaite (0-2) contre Keur Madior, en match comptant pour la 20-ème journée du championnat
Dakar, 30 avr (APS) - Le Stade de Mbour (Ligue 2), une équipe candidate à la montée au sein de l’élite, a annoncé s’être séparé de son staff technique, vendredi, après sa défaite (0-2) contre Keur Madior, en match comptant pour la 20-ème journée du championnat de deuxième division.
"Le bureau du Stade de Mbour a mis fin aux fonctions de directeur technique et d’entraîneur de Lamine Coura Sano et de son adjoint Mamadou Guèye Ndiaye à l’issue de sa réunion tenue ce vendredi soir", annonce-t-il dans un communiqué.
Le club relégué en Ligue 2 à la fin de la saison dernière a nommé Momar Ndiaye au poste d’entraîneur principal. Il sera secondé par Ibrahima Diakhaté, également entraîneur des gardiens du club.
Le Stade de Mbour, qui compte 33 points au total, aurait occupé la première place provisoire du classement de la Ligue 2, s’il avait battu Keur Madior, vendredi, pour le compte de la 20e journée du championnat de deuxième division.
La Sonacos occupe la 1-ère place du classement avec 34 points (+12), suivie de Walydaan, avec le même nombre de points.
A la fin de la saison de football, les deux premiers du classement de Ligue 2 obtiennent leur ticket pour l’élite, les deux derniers devant être relégués en National 1 (division 3).
ANTONIO GUTERRES A DAKAR, POUR UNE VISITE DE SOLIDARITÉ POUR LE RAMADAN
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est attendu samedi à Dakar, dans le cadre d’une "visite de solidarité pour le Ramadan" qui va le conduire également au Niger et au Nigeria, a appris l’APS de source officielle.
Dakar, 30 avr (APS) - Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est attendu samedi à Dakar, dans le cadre d’une "visite de solidarité pour le Ramadan" qui va le conduire également au Niger et au Nigeria, a appris l’APS de source officielle.
A l’occasion de son séjour au Sénégal, Antonio Guterres va rencontrer le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, avec lequel il va partager un Iftar, un repas de rupture de jeûne, a indiqué le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq.
Le président Sall et le SG de l’ONU vont animer une conférence de presse, dimanche.
Au Niger, Antonio Guterres va participer également aux célébrations de l’Aïd el-fitr, fête marquant la fin du ramadan, le jeûne musulman, aux côtés du président nigérien, Mohamed Bazoum.
Il se rendra ensuite au Nigeria pour rencontrer le président Muhammadu Buhari.
Selon le porte-parole de l’ONU, dans les trois pays qu’il va visiter, M. Guterres rencontrera de hauts responsables gouvernementaux ainsi que des représentants de la société civile, notamment des femmes, des groupes de jeunes et des chefs religieux.
Il rencontrera aussi "des familles profondément touchées par la violence et l’instabilité au Sahel", notamment des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et des réfugiés.
Sur le terrain, le chef de l’ONU pourra également constater l’impact du changement climatique sur les communautés vulnérables et évaluer les progrès et les défis de la reprise post-COVID-19, ajoute son porte-parole adjoint.
Par Abdou Khadre GAYE
PLUIE D’INSANITES SUR NOTRE PAYS
Surpris et écœuré par l’ampleur de la dérive des valeurs civiques et citoyennes, on a indexé la transformation de nos quartiers en marchés, nos établissements scolaires en souks, nos coins de rue en urinoirs ou dépotoirs
De la perte des valeurs civiques et citoyennes à la pourriture des mœurs
Il n’y a guère longtemps, le débat portait sur le manque de civisme et de citoyenneté de nos compatriotes que le naufrage du bateau Le Joola a révélé à la face du monde. On a alors sonné l’alerte et appelé à l’introspection et au changement des comportements.
Surpris et écœuré par l’ampleur de la dérive des valeurs civiques et citoyennes, on a indexé la transformation de nos quartiers en marchés, nos établissements scolaires en souks, nos coins de rue en urinoirs ou dépotoirs. On a dénoncé l’encombrement de nos rues et l’anarchie dans nos gares routières, nos marchés et entreprises, et jusque dans notre Administration. On a dénoncé le rythme soutenu de détérioration de nos infrastructures et équipements du fait de notre négligence, la récurrence des accidents de la circulation et domestiques, les violences gratuites à l’occasion des compétitions sportives, grèves et autres manifestations interdites ou non, ainsi que l’idée que l’homme sénégalais se fait de la politique, de l’Etat et de la République …
Ce n’est plus la détérioration du cadre de vie qui fait peur, mais la régression de l’homme sénégalais
On a dénoncé, espérant un ressaisissement, un sursaut d’orgueil qui aurait permis une reconquête des valeurs. Hélas, aujourd’hui, la plaie est devenue une gangrène : ce n’est plus la dégradation du cadre de vie qui fait peur, mais la régression de l’homme sénégalais. On pourrait même parler de dégénérescence, qui sait ? Ce ne sont pas que nos rues qui sont encombrées et sales, mais aussi nos âmes. Ce n’est pas que le manque de respect aux armoiries et institutions de la République qui pose problème, mais aussi le manque de respect vis-à-vis de nous-mêmes et de notre prochain. Ce n’est pas que l’homme de la rue qui se comporte mal, mais l’homme public. Et les gaffes des enfants et les extravagances des malades mentaux ont perdu de leur piquant. C’est comme si en pourrissant notre environnement, nous avons pourri notre esprit et notre cœur. Et, chez nous, aujourd’hui, hélas, ce ne sont plus les qualités intellectuelles et morales qui font la valeur de l’homme, mais la capacité financière, la capacité de nuisance ou la notoriété. Et, comme l’a dit quelqu’un, les cerveaux deviennent des escaliers, et les consciences sont piétinées. Et le dépôt sauvage d’ordures qui encombre la route ne pose plus problème à cause de la saleté intérieure qui transparaît dans notre vocabulaire et nos actes et dont les miasmes empoisonnent le débat public, partout où cela se passe. Et on fouille les ordures du voisin pour révéler sa pestilence, oubliant que l’homme est naturellement producteur d’ordures et que toutes les ordures puent. Et la bonne éducation et les qualités d’esprit et de cœur sont ravalées au dernier rang. Et les plus fous l’emportent…
L’adversaire politique devient un ennemi et l’insulte, l’arme préférée des acteurs
L’adversaire politique devient l’ennemi à abattre, lui, son épouse, ses enfants et tous ses amis et partisans, comme dans un jeu d’échec. Les armes préférées : la délation, l’insulte, la calomnie et la dérision. Car ce qu’on cherche véritablement, c’est l’humilier, le réduire par le ridicule. Est bon tout ce qui le rapetisse, mauvais tout ce qui le grandit. Et la guerre des audio fait rage : les enregistrements réels, fabriqués et même préfabriqués foisonnent. Touché, coulé, dit l’autre. Et la personne atteinte se terre, lui et les siens, pendant que tous les autres jubilent. Seul un petit nombre se désole en silence. Et si jamais il décide de riposter, le pauvre, c’est pour augmenter la puanteur ambiante. Et ce ne sont pas que les nez qui en souffriront…
Oui, fini les arguments raisonnés. Plus besoin de convaincre, de convertir. Plus besoin de réfléchir. Plus besoin d’école du parti. Car le temps des militants est terminé : on cherche des supporters, des fans. On cherche des troupeaux. Car la politique est un jeu d’arène. Une arène de singes, hélas ! Alors on assiste à la prolifération d’un nouveau type d’acteurs, adeptes du tout spectacle, sans tabou, sans frontière. Tel un bulldozer fou, il renverse et casse sans état d’âme : tout ce qui est beau, tout ce qui est propre, tout ce qui est intelligent. Rien n’est épargné. Personne. Le sacré : ne connaît pas ! Le respect : ne connaît pas ! Plus de débat contradictoire : on aime critiquer, mais on ne supporte guère les critiques. Rien que des applaudissements et chants de louanges pour notre camp, des insultes pour qui vogue à contre-courant. «Qui attaque mon leader, je le fusille», dit l’autre.
Un seul mot d’ordre : louangez, applaudissez ou taisez-vous
De tout temps, on a assisté à des batailles politiques de camps opposés et à des chahuts. Senghor a traité Wade de «Laye Niombor». Celui-ci a traité Diouf et son épouse de «M. et Mme Moulin». Il y a eu des excès, quelquefois, il est vrai, de la part des lieutenants, militants et même des leaders. Puis, on a vu un dignitaire du précédent régime attaquer le siège d’un journal de la place qu’il n’agrée pas. On a vu des nervis armés de gourdins faire face aux émeutiers de mars 2021, à côté des Forces de l’ordre, puis ces émeutiers eux-mêmes s’attaquer à des stations à essence, des boutiques et même des domiciles de personnes liées au pouvoir. Puis, les langues, avec internet, se sont déliées. Bien sûr, on a eu les audio hebdomadaires contre l’ex-président. On a assisté à des accrochages. Mais aujourd’hui, le phénomène est plus massif, les langues plus meurtrières.
Un exemple : le cas récent de ce citoyen qui a interpellé, à sa façon, un leader de l’opposition : «Dites à vos militants d’arrêter d’insulter ceux qui vous contredisent…», a-t-il déclaré, en substance, dans une vidéo. Mais, alors ! Une avalanche d’insultes lui est tombée dessus, via les réseaux sociaux. On l’a attaqué, traité de tous les noms d’oiseaux, traîné dans la boue, comme on l’a fait avec beaucoup d’autres. C’est devenu systématique. Endémique. Ce n’est plus de la colère qui explose, et c’est plus que de l’intimidation : c’est de la terreur. C’est comme si on cherche à montrer qu’il y a deux camps dans ce pays : celui des bons et celui des mauvais, et souffler dans les cœurs la peur, «celle d’être insulté, vilipendé», et ainsi réduire au silence les probables adversaires. Tout comme certains accusent l’Etat de chercher à mettre au pas des adversaires par «la peur d’être négativement sanctionné». Ce n’est ni bon, ni acceptable. Car nous avons choisi la démocratie. Elle suppose la liberté d’expression (qui n’est pas la liberté d’insulter), la liberté de choisir son camp, d’être pour ou contre et de l’exprimer librement, et ainsi permettre un débat sain, porteur d’avenir.
En vérité, tous les hommes, à des degrés divers, sont porteurs du bien et du mal. Le travail, pour chacun, consiste à faire rayonner le bien, et ne s’achèvera que dans la mort. Hélas, si nous décidons de faire de la traque du mal en l’autre notre sport national, retroussons-nous les manches et ceignons-nous les reins : nous en trouverons partout, toujours. Et cela nous enfonce davantage dans les ténèbres et nous éloignera du développement. «Tu fais croître ce dont tu t’occupes», dit le sage.
Intolérance et méchanceté, partout et toujours
Hélas, cette intolérance, cette rage d’attaquer l’autre, de le dénigrer, de l’insulter, d’étaler sa honte sur la place publique et s’en réjouir, ne se rencontre pas que dans l’espace politique. Tout le monde s’y met à qui mieux mieux. On aime les scandales à tel point que si on ne trouve pas de vilenie à raconter, on l’invente. Parce qu’on a besoin de clics, de vues et de «j’aimes». On cherche le buzz, dit-on. Et pour cela, vous savez, pas besoin d’érudition. Il suffit d’oser. Car la technique est simple : il s’agit d’étonner, de surprendre. Et plus c’est grossier, plus c’est bête, mieux ça marche. Plus la cible est haut perchée, plus elle est estimée, plus le succès est garanti. Ainsi, on tutoie les fondateurs de confréries. On dénigre les références historiques. On travestit les écritures, les paroles des sages, l’histoire et les traditions. Récemment, un prêcheur a traité le groupe ethnique des Wolofs de voleur et de je ne sais quoi encore, un autre a traité les chrétiens d’ignorants, d’infidèles…
Un autre a affirmé que, dans certaines conditions, l’islam autorise la prostitution et même l’anthropophagie. Un autre encore de dire qu’insulter fait partie des valeurs traditionnelles des peuples de ce pays. Et les prêches loufoques stupéfient les Sénégalais, les téléfilms osés inquiètent les chefs de famille, le mensonge et le langage ordurier triomphent. De la sorte, on remet en cause les valeurs fondamentales de notre peuple, on casse les liens qui le nouent. On déchire le tissu social sénégalais…
Et les doués d’intelligence se demandent ce que l’avenir réserve à notre pays si cela continue
Et nous nous réjouissons de la couleur de l’actualité et des revues de presse tonitruantes en une sorte de délectation morose, oubliant qu’il s’agit de notre peuple, de nous : cette sage-femme négligente qui, dit-on, laisse mourir sa patiente, c’est nous ; cet élève qui violente son professeur, c’est nous ; ce maître de daara qui viole sa talibé, c’est nous ; ces députés qui se battent et s’insultent dans l’hémicycle, c’est nous ; ce faux marabout qui cultive et exploite l’ignorance des masses, c’est nous ; ce charlatan qui empoisonne sans le savoir ses clients, c’est nous ; cet homme qui perturbe le repos des tombes pour enterrer son talisman, c’est nous ; ce journaliste qui tronque l’information, c’est nous ; cet animateur inconscient, c’est nous, ce politicien véreux, c’est nous…
Alors, il est plus que temps d’arrêter d’attiser ce feu qui nous consume. Il est plus que temps pour les chefs de famille, les chefs de parti, les chefs religieux, les leaders de tout bord, de prendre solennellement la parole et de prêcher. De prier aussi. Il est plus que temps de nous occuper de ce peuple avant qu’il ne soit trop tard. L’indiscipline a chaviré Le Joola. Et je m’interroge : que nous réserve cette pluie d’insanités, si nous ne l’arrêtons pas ?
DJIBY DIALLO PRECHE LE DIALOGUE ENTRE LES JOURNALISTES ET LES FORCES DE L'ORDRE
Assainir la presse, organiser un tournoi de foot, des nuits d’arts martiaux entre journalistes et forces de l’ordre. Ce sont là, les quelques propositions du sous-préfet de Dakar-Plateau pour de meilleures relations entre les deux entités sur le terrain
Assainir la presse, organiser un tournoi de football, des nuits d’arts martiaux entre journalistes et Forces de l’ordre. Ce sont là, les quelques propositions du sous-préfet de Dakar-Plateau, Dr Djiby Diallo, pour de meilleures relations entre les deux entités sur le terrain. Il intervenait lors d’un panel organisé par l’Amicale des étudiants du Cesti.
Les journalistes et les Forces de l’ordre entretiennent des relations parfois heurtées sur le terrain. Le sujet a fait l’objet d’un panel ce jeudi au Cesti, autour du thème: «Rapport entre Forces de sécurité et journalistes sur le terrain : maintien de l’ordre ou abus d’autorité ?» C’est dans le cadre de la 2ème édition du «Ndogou presse» à l’initiative de l’Amicale des étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information, en collaboration avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs).
«C’est juste une incompréhension parfois. Autant les Forces de sécurité sécurisent les autres membres de la population, autant elles sécurisent les journalistes», analyse le panéliste Dr Djiby Diallo, sous-préfet de Dakar-Plateau. Les policiers interviennent sous ses ordres lors des manifestations du centre-ville à Mermoz.
L’autorité pointe du doigt le «problème de positionnement» des journalistes par rapport au dispositif sécuritaire, mais aussi d’identification lors des manifestations interdites.
A son avis, les professionnels des médias doivent porter des gilets de presse, mais également ils doivent s’entourer de garantie qu’ils ne sont pas infiltrés. «N’importe qui peut venir dans une manifestation et se proclamer journaliste. Il faut aussi éviter de se prendre la tête, à chaque fois qu’on vous (journalistes) demande de faire une chose, dire que je suis journaliste.
Le journaliste n’est pas un intouchable. Avant tout, il faut d’abord penser à sa sécurité avant de penser à la passion», conseille Dr Djiby Diallo. Ce dernier estime aussi que les journalistes doivent aller également vers les écoles de formation de la police, de la gendarmerie, de l’Armée, des établissements pénitentiaires, pour avoir une idée sur l’organisation de ces services. Mais aussi voir les rôles et missions des Forces de défense et de sécurité.
Pour Dr Djiby Diallo, il faut assainir la presse afin de savoir «qui est journaliste et qui ne l’est pas, organiser un tournoi de football, des nuits d’arts martiaux entre les deux entités, entre autres propositions». Bref, il pense qu’il faut un rapport de dialogue, de complémentarité, de coopération entre hommes de tenue et professionnels des médias. «Il faudrait que chacun reste dans le cadre de son travail. Le journaliste qui couvre une manifestation, doit se garder de se comporter en militant. Les agents des Forces de l’ordre doivent aussi comprendre que le journaliste qui est en face d’eux n’est pas leur ennemi, n’est pas un manifestant. Donc il n’est pas à gazer, à enchaîner ou à agresser», tranche le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé.
Pour sa part, M. Sellé Seck, enseignant-chercheur au Cesti, pense qu’il faut une organisation régulière de sessions de formation qui mettent autour de la table journalistes et Forces de l’ordre, afin de dissiper les incompréhensions.
«BAMBA DIENG EST UN PHENOMENE !»
Selon Hervé Renard, Bamba Dieng est le futur et le présent du football africain.
Bamba Dieng réalise sans doute la meilleure saison de sa jeune carrière. Le Lion sénégalais est au top de sa forme avec l’Olympique de Marseille, enchaînant les prestations de haut niveau.
Selon Hervé Renard, Bamba Dieng est le futur et le présent du football africain. Le double champion d’Afrique avec la Zambie et la Côte d’Ivoire a livré ceci : «Bamba Dieng est un phénomène, j’adore ce joueur. Pour le moment, il doit encore gommer certaines imperfections, mais le talent intrinsèque est là. D’ici deux saisons pleines, Dieng va basculer dans une autre dimension», a témoigné le technicien français dans des propos repris par Afriquesports.
Auteur d’un joli but contre Feyenoord (2-3) en demi-finale aller de la Ligue Europa conference, Bamba Dieng a néanmoins gâché quelques occasions.
En effet, certains retiendront son but : une belle frappe puissante du pied droit au ras du poteau qui a relancé les Phocéens alors que le score était à 2-0. D’autres se souviendront que l’international sénégalais avait d’abord manqué deux énormes opportunités avant l’ouverture du score de Feyenoord. Car l’Om aurait pu prendre l’avantage dans ce match en profitant de la vitesse du champion d’Afrique, qui avait montré que cette équipe néerlandaise, positionnée très haut sur le terrain, était prenable dans son dos.
Une finition à améliorer
Une finition à améliorer pour l’ancien pensionnaire de Diambars, qui n’a pas baissé les bras et s’est donc rattrapé en réduisant l’écart à la demi-heure de jeu sur son occasion la plus difficile. Un parfait résumé de ce joueur imprévisible -capable de foudroyer les défenseurs adverses et de marquer des buts quasi impossibles, mais aussi trop maladroit, au point de gâcher des occasions faciles.
«Pour moi, on a manqué d’efficacité, à commencer par moi parce que j’ai raté trois occasions de but que j’aurais dû marquer», a avoué Dieng. Avant de promettre : «On fera tout pour marquer beaucoup de buts au match retour pour se qualifier. (…) Ça fait plaisir de marquer mon premier but en Coupe d’Europe. C’était essentiel pour aider l’équipe.»
KRACH GENERALE DE YUP
La Société générale a décidé, de manière abrupte, de fermer sa filiale de Mobile money, Yup management - Plus de 150 emplois directs et environ un millier d’emplois indirects qui seront perdus au mois de juin
La Société générale a décidé, de manière abrupte, de fermer sa filiale de Mobile money, Yup management. Au Sénégal, cette opération se déroule sans plan social ni préoccupation de l’avenir des employés. C’est ainsi plus de 150 emplois directs et environ un millier d’emplois indirects qui seront perdus au mois de juin, sans aucune perspective pour les personnes concernées.
La Société générale, banque française bien implantée au Sénégal et dans les pays de la zone Cfa, entre autres, a décidé de dissoudre Yup, sa filiale de Mobile banking. Cette décision, qui trainait depuis longtemps dans les circuits, a été concrétisée en début du mois de mars, avec l’envoi d’un Sms destiné aux clients de Yup, pour leur annoncer officiellement la fermeture de leur portefeuille dans les 90 jours suivant l’annonce, leur demander de prendre leurs dispositions pour pouvoir disposer de leurs avoirs car, passés les 3 mois, ils ne pourront plus accéder à leur compte, ni effectuer des transactions.
Cette manière de faire, assez cavalière, a dérouté même des gros clients de Yup, dont certains opéraient des versements de salaires à leurs employés par ce biais. Certaines de ces entreprises ont estimé que la Générale ne leur a pas laissé beaucoup de temps pour se réajuster et n’ont pas hésité à le lui faire savoir.
Cependant, les plus déroutés ont été les employés même de Yup. Alors que les rumeurs de dissolution de la filiale couraient quasiment depuis la fin de l’année dernière, il a fallu aux employés de Yup Sénégal attendre le 28 février 2022, pour entendre la Direction générale de Yup management leur faire l’annonce officielle de la fermeture, après une phase transitoire de 3 mois. Cette annonce n’a d’ailleurs pu être obtenue, selon les employés, que parce que les travailleurs, à travers leur Collège des délégués, avaient informé les autorités sénégalaises en rendant publics les échanges avec la direction.
Postuler à un emploi auprès de la banque
Cette manière d’agir présageait déjà de la manière dont la société entendait traiter les employés. En effet, le personnel a très rapidement compris que la Société générale entendait dissoudre Yup, sans pour autant la liquider. C’est-à-dire que l’entreprise n’avait mis en place aucun plan social pour préserver les intérêts du personnel.
Une fois l’annonce de la dissolution faite, la direction a entrepris d’approcher les employés à titre individuel, en passant par-dessus la tête des délégués, pour leur faire des propositions. Elle a fait comprendre à certains que l’entreprise serait prête à leur verser l’équivalent d’un mois de salaire par année de service. Pour une société qui a à peine bouclé ses six ans, cela ne ferait que 6 mois de salaire pour ces heureux élus.
A d’autres, il était proposé de déposer une demande d’emploi pour un poste auprès de la Société générale, pour un recrutement externe, dans la limite des places disponibles dans la banque. En plus de cela, la direction de Yup ne pouvait garantir que la nouvelle recrue pourrait préserver les droits acquis au sein de Yup Sénégal. Elle ne pouvait non plus assurer la stabilité de l’emploi ainsi obtenu, ni la classification, ni les conditions financières. La seule consolation pour l’employé est qu’il sera dispensé de période d’essai, et que son ancienneté à Yup management sera conservée.
Ces barrières avaient pour but, entre autres, de préserver la fiction de l’indépendance de Yup management par rapport à la Société générale, alors que la filiale est fortement liée à la banque. Au point que ce ne sont principalement que les clients de la Sgs qui avaient été sollicités pour souscrire à Yup. Mais, dans un pays où le chômage est une forte hantise même pour les personnes les plus bardées de diplômes, il n’est pas étonnant que certains employés aient pu céder, à leurs risques et périls, aux sirènes de la Générale. Toutefois, une bonne majorité, à l’écoute de leurs délégués, ont saisi l’Inspection du Travail et mobilisé les organisations syndicales, notamment la Cnts, pour dénoncer l’illégalité de ces mesures.
La Société générale a 2 réponses sur 6
Tout cela n’empêche pas la Générale de maintenir une forte opacité dans sa manière de conduire le processus de dissolution. Interpellée par Le Quotidien, la banque a répondu à travers ses chargés de communication. Elle a synthétisé les 6 questions que nous lui avons posées en deux réponses assez lapidaires.
Ainsi, alors qu’à sa mise en place en 2017, la direction de la banque avait prévu que Yup n’atteindrait pas une stabilité financière avant 2024, on pouvait se demander ce qui pouvait justifier de précipiter sa dissolution avant la date prévue. Cela, juste au moment où l’on voit au Sénégal et dans la sous-région, le grand développement de la Mobile money, avec le succès des licornes comme Wave, Orange Money ou autres. A quoi la direction de la Communi-cation a répondu : «La fermeture de Yup découle de la décision de Société générale d’arrêter son activité d’émetteur de monnaie électronique en Afrique subsaharienne, dont Yup est le distributeur. Yup n’a pas réussi à créer un modèle viable sur le long terme.»
Les autres questions, portant notamment sur la légalité de la procédure de mise en liquidation du personnel ou l’absence de saisine de services du ministère du Travail du Sénégal, ont aussi reçu, verbatim, cette réponse : «Le projet a été soumis aux régulateurs locaux. Un dialogue social est mené avec les instances représentatives du personnel afin d’accompagner les collaborateurs au mieux dans cette étape. Actuellement, les collaborateurs qui le souhaitent peuvent se porter candidats aux offres de postes publiées par les banques, dont les besoins en recrutement vont être étudiés pays par pays. En cas d’adéquation entre les besoins et les profils des collaborateurs Yup, les candidatures seront étudiées avec la plus grande attention. Nous sommes confiants dans notre capacité à identifier des solutions. Société générale respecte toutes les réglementations en vigueur.» On pourrait presque résumer la situation par cette formule : «Le personnel crashe, la Générale passe !»
Sgconnect enterre Yup
Car, au moment où Yup mangement est dissous, la Société générale met en place une application, Sgconnect, qui remplit à peu de choses près, les mêmes missions que Yup. Tous les clients de la banque sont fortement encouragés à la télécharger sur leur smartphone et à y souscrire pour faciliter leurs transactions.
En son temps, beaucoup de membres du personnel avaient dénoncé ce double emploi au sein de la banque. Le management n’en avait pas tenu compte, préparant sans doute dès ce moment, la liquidation du wallet Yup. Oups ! Plus de 150 responsables et soutiens de familles vivent en ces jours les affres de l’incertitude pour leurs lendemains.
La situation de Yup Sénégal se reproduit dans toutes les filiales de la Société générale en Afrique de l’Ouest, à savoir au Burkina, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Ghana, ainsi qu’au Cameroun et à Madagascar.