iGFM - (Dakar) À quelques heures de la fin du mois béni du ramadan, l’heure est, à présent, à l’observation du croissant lunaire.
Le ramadan tire vers sa fin. Les fidèles musulmans s’apprêtent à scruter le ciel pour pouvoir définir le jour de la Korité. De son côté, la coordination des musulmans du Sénégal indique qu'elle procèdera à cet exercice ce samedi. Ce, pour voir sir le croissant lunaire est apparu.
De son côté, l'Association pour la promotion de l'Astronomie (Aspa) a annoncé qu'elle organisera, elle, sa séance d’observation publique le Dimanche 1er Mai à partir de 19h sur la corniche ouest, en face de la Bibliothèque Universitaire.
Dans son communiqué de presse, elle avait déclaré que ce samedi 30 avril, la conjonction se produisant à 20h29, soit 1h après le coucher du Soleil à 19h26, "la lune se couchera avant le soleil quasiment partout à travers le monde et ne sera pas observable dans ces conditions."
Mais dimanche 1er Mai, la lune se couchera à 20h09, soit 45mn après le Soleil qui se couche à 19h26. "Elle sera alors âgée de 23h et sa surface éclairée sera de 0.95%. Le croissant sera très faible mais observable à l’œil nu (assez difficilement) partout à travers le Sénégal où le ciel est bien dégagé", ont déclaré les scientifiques.
par Seydou Ka
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE, UNE PHILOSOPHIE DE LA TRADUCTION
Le travail de traduction est une des réponses aux conséquences de la domination linguistique. Cette conviction est au cœur de l’ouvrage que vient de publier Souleymane Bachir Diagne intitulé "De langue à langue"
Le travail de traduction est une des réponses aux conséquences de la domination linguistique. Cette conviction est au cœur de l’ouvrage que vient de publier Souleymane Bachir Diagne intitulé « De langue à langue. L’hospitalité de la traduction » (Albin Michel, 175 p., 2022). Le philosophe sénégalais, en humaniste convaincu, y déploie une « éthique de la réciprocité » et un « optimisme de la traduction » qui ne signifie toutefois pas naïveté.
La question de la traduction, de l’universel et du pluriel, est au cœur de la démarche philosophique de Souleymane Bachir Diagne. Depuis son premier ouvrage, « Boole, 1815-1864. L’oiseau de nuit en plein jour » (Bélin, 1989), il ne cesse de faire dialoguer différentes traditions philosophiques (africaine, islamique et chrétienne). Un intérêt qui s’explique peut-être par le parcours de l’auteur qui revendique une triple culture – africaine, française et américaine – et parle plusieurs langues. L’ouvrage qu’il vient de publier, intitulé « De langue à langue. L’hospitalité de la traduction » (Albin Michel, 175 p., 2022), constitue ainsi une sorte de synthèse de cette réflexion philosophique qui traverse en filigrane toute son œuvre. Comme il l’explique lui-même dans l’introduction, cet ouvrage présente « une réflexion sur la traduction et sur sa capacité, son pouvoir de créer une relation d’équivalence, de réciprocité entre les identités, de les faire comparaître, c’est-à-dire paraître ensemble sur un pied d’égalité, en faisant que de langue à langue on se parle et se comprenne ». Il s’agit là de l’essence de la traduction (la mise en rapport) pour reprendre l’expression d’Antoine Berman.
À la vision de la traduction comme instrument de domination, de hiérarchie entre les langues, Souleymane Bachir Diagne, en philosophe humaniste, oppose une « éthique de la traduction » afin de créer de la réciprocité, de la rencontre dans une humanité commune. « Faire l’éloge de la traduction, écrit-il, n’est pas ignorer qu’elle est domination. C’est célébrer le pluriel des langues et leur égalité » (p. 19). Dans cet échange, qui n’est pas transaction, mais « charité », tout le monde gagne, parce que de manière générale, traduire est « faire communauté humaine avec les locuteurs de la langue qu’on traduit ». Ainsi, l’éthique de la traduction, c’est de « faire humanité ensemble ».
À travers l’expérience de la pensée de Willard Van Orman Quine (1908-2000), Diagne montre que si la traduction se montre de prime abord comme une situation d’asymétrie coloniale, elle se retourne en affirmation de l’égalité et en proclamation d’une identité humaine partagée. C’est l’une des leçons qu’on peut tirer de la scène de traduction qu’évoque Amadou Hampâté Bâ dans la biographie qu’il a consacrée à celui qui fut son tuteur, son maître et guide spirituel, intitulée « Vie et enseignement de Tierno Bokar. Le Sage de Bandiagara » (Paris, Seuil, 1980).
Traduire l’orature
La rouerie de l’interprète Oumar Sy pour éviter à Tierno Bokar la prison lors de son interrogatoire par le commandant de Cercle dans l’affaire opposant les « onze grains » au « douze », est un cas d’école. Censé être un simple truchement de l’administration coloniale, l’interprète s’est arrogé un rôle de médiateur (culturel). Pourtant, l’interprétation manipulatrice d’Oumar Sy ne fut pas pour autant une traîtrise ou une trahison de sens, nous dit S. B. Diagne, mais au contraire un acte véritable de traduction, parce que « traduire, c’est prendre en compte la totalité du contexte culturel dans sa complexité ».
D’ailleurs, à l’image d’Amadou Hampâté Bâ, toute une génération d’interprètes coloniaux devinrent tout simplement interprètes de soi et de leur culture donnant naissance à ce qu’on appellera « littérature de traduction ». En traduisant « l’orature », ils imposent à la langue impériale « la douce violence du métissage que crée le commerce de langue à langue ». Dès lors, l’essence de la traduction devient une « fertilisation croisée » pour reprendre l’expression du poète mauricien Edouard Maunick. L’auteur fait une lecture similaire à propos des traductions jadis effectuées par les artistes européens des avant-gardes, Picasso en particulier, en position de médiateurs, du langage visuel d’artefacts qui furent eux-mêmes des médiateurs et non des intermédiaires ou des truchements.
L’argument décisif de Souleymane Bachir Diagne dans cet ouvrage est le suivant : le philosophe est par essence un traducteur. Il rappelle que la « translatio studii », autrement dit le transfert, d’une culture à une autre, d’une langue à une autre, de la pensée grecque a fait du latin en Europe, et ce pendant des siècles, l’idiome par excellence de la philosophie. Le même mouvement a été observé dans le monde musulman (cf. Souleymane Bachir Diagne, « Comment philosopher en islam ? », Editions Panama, 2008). Contre « l’érection de barbelés » autour de la philosophie, supposée être le bien propre de l’Occident, le philosophe sénégalais s’inscrit plutôt dans un mouvement de décolonisation de l’histoire de la philosophie. Le mythe (moderne) faisant du logos le propre de l’Occident est « enfant du colonialisme », écrit-il.
Traduire la parole de Dieu
Mais ce travail se heurte parfois à une sorte « d’ethno-nationalisme linguistique ». Ce qu’illustre la célèbre disputation publique qu’évoque Souleymane Bachir Diagne, qui eut lieu à Bagdad, à la cour du vizir, en l’an 932, et qui a opposé le philosophe logicien Abu Bishr Matta ibn Yunus au grammairien Abu Sai al-Sirafi, sur le sujet de l’universalité des catégories et de la logique aristotélicienne.
Face à la colère d’al-Sirafi dirigée contre les inévitables hybridations que la traduction impose à la langue de la Révélation (l’arabe), Abu Bishr Matta répond que le travail de traduction conserve l’universel, ou mieux : que l’universel est précisément ce qui se conserve dans la traduction. Pour S. B. Diagne, si la colère qu’il manifeste continûment dans le débat ne rend guère sympathique l’arrogant grammairien, elle ne l’aveugle cependant pas sur la vérité de la position qu’il soutient, « que l’universel doit faire fond sur le pluriel des langues, qu’aucune d’elles n’est le logos incarné sur lequel toutes doivent se régler » (p. 121). Diagne pose une autre question plus redoutable : comment traduire la parole de Dieu ? C’est au fond, relève-t-il, la question théologique et philosophique que pose la scène des premières pages de « L’Aventure ambiguë » de Cheikh Hamidou Kane que tous les lecteurs connaissent par cœur – quand la langue de Samba Diallo a fourché en récitant son verset… Cette scène pose la question de ce que S. B. Diagne appelle, d’une part, la « traduction verticale » de la parole de Dieu, qui est « descente » de l’infini et de l’éternel dans la finitude et la temporalité d’une langue humaine, d’autre part les « traductions horizontales » de cette parole, lorsqu’elle est rendue dans d’autres langues humaines. La Révélation, dit-il, est aussi « le temps de la traduction en langue arabe », pendant les vingt-trois années durant lesquelles elle s’est déroulée. À cette traduction « horizontale » s’insère ce que l’anthropologue sénégalais Fallou Ngom (Boston University) a appelé « l’ajamisation » de la parole de Dieu. En effet, l’expansion de l’islam a aussi eu pour conséquence une « mise en rapport » de l’arabe avec des « ajami » multiples, persan, turc, urdu, peul, mandé…, que manifestent les hybridations que ces langues ont connues en conséquences des traductions. « L’ajamisation manifeste la valeur du pluralisme en affirmant l’égale noblesse des langues humaines et leur ennoblissement continu par la traduction » (p. 157).
Pour que les langues « s’entre-connaissent »
Pour faire référence à un célèbre verset coranique, dans le travail de traduction, les langues « s’entre-connaissent ». C’est au nom de ce principe que Souleymane Bachir Diagne s’oppose à la démarche du philosophe rwandais Alexis Kagamé (1912-1981) sur la philosophie bantu-rwandaise de l’être, qui relève d’une « ethnologie de la différence », parce qu’elle est « relativiste et séparatiste ». Au modèle relativiste et séparatiste d’une décolonisation de la pensée, il oppose un modèle traductif qu’incarne le philosophe ghanéen Kwasi Wiredu (décédé en janvier 2022) qui, en même temps qu’il appelle les philosophes africains à travailler dans les langues africaines, montre aussi tout l’intérêt qu’il y a à aller et venir de la langue anglaise à la langue akan pour ainsi dire mettre « à l’épreuve de l’étranger » concepts et arguments philosophiques. « Parce que les langues ne nous enferment pas dans des philosophies grammaticales incommensurables, le philosophe en général, le philosophe africain en particulier, pensera en traducteur, de langue à langue ». Et, l’entre-deux langues permet de sortir de l’enfermement, parce que la traduction contribue à la tâche de réaliser l’humanité, et même mieux : elle s’y identifie.
SAMPAOLI ET PAYET PRENNENT LA DÉFENSE DE BAMBA DIENG
Dimitri Payet et Jorge Sampaoli ont pris la défense de Bamba Dieng, auteur d’un but et de beaucoup d’occasions à Rotterdam.
Dimitri Payet et Jorge Sampaoli ont pris la défense de Bamba Dieng, auteur d’un but et de beaucoup d’occasions à Rotterdam.
Le match de Bamba Dieng a beaucoup fait parler jeudi soir à Feyenoord. Intéressant, il a su se créer quatre grosses occasions, et a également inscrit un très joli but. Mais les deux premiers duels perdus face au gardien restent un peu en travers de la gorge de certains supporters.
Dimitri Payet, auteur des deux très bonnes passes pour Dieng dans le premier quart d’heure, n’arrive pas à en vouloir au Champion d’Afrique de ne pas les avoir converties en but : "C’est la vie d’un passeur. Je préfère être passeur que buteur, parce que le passeur dépend du buteur. On en a encore parlé hier soir par message avec Bamba. Je ne vais pas aller reprocher à Bamba, qui a deux ans de vécu et peu d’expérience en coupe d’Europe, de rater des duels face au gardien. Par contre, se les créer, je me rends compte que Bamba quand il joue, il se procure trois ou quatre occasions nettes. Et le jour où il aura le calme et la sérénité pour les mettre, ça va être un très grand buteur, je lui ai dit. On a des occasions, on s’en procure, je serais plus inquiet si on n’en avait pas".
De son côté, Jorge Sampaoli était content de la prestation de Dieng : "Dans notre plan de jeu, il fallait deux attaquants qui prennent la profondeur, c’est pour ça qu’on a mis Dieng et Bakambu. Bamba a été très bon dans la stratégie offensive demandée, il a marqué et il a eu trois ou quatre grosses occasions qu’il s’est créées. Il a bien étiré la défense adverse, je pense que ça dépend de l’adversaire et du match. Le plan demandait de la profondeur, c’est pour ça qu’on avait choisi Bamba Dieng."
BAL, HUIT ÉQUIPES VERS LES ÉLIMINATOIRES
La 2e édition de la Basketball Africa League (BAL) se poursuit. Le Caire avait pris le relais, après l’étape, du 5 au 15 mars derniers, de Dakar, en abritant la phase de groupes de la Conférence du Nil, en Égypte.
La 2e édition de la Basketball Africa League (BAL) se poursuit. Le Caire avait pris le relais, après l’étape, du 5 au 15 mars derniers, de Dakar, en abritant la phase de groupes de la Conférence du Nil, en Égypte. A l’issue de laquelle compétition livrée ce mois d’avril, Cape Town Tigers (Afrique du Sud), FAP (Cameroun), Petro de Luanda (Angola) et le champion en titre du BAL, Zamalek (Égypte) se sont qualifiés pour les éliminatoires à Kigali, au Rwanda. Ces quatre formations y rejoindront REG (Rwanda, US Monastir (Tunisie), AS Salé (Maroc) et S.L.A.C (Guinée), complétant les huit équipes, qui s’affronteront dans un tournoi à élimination directe.
Rappeler que la finale 2022 de la BAL aura lieu le samedi 28 mai prochain.
Selon un communiqué, cette saison, la BAL a atteint plus de 400 millions de fans via ses plateformes en ligne, dont 66 millions d’engagements d’influenceurs, 22 millions de vues de vidéos, 12 millions d’engagements sur les réseaux sociaux et quatre millions de visites sur le site officiel du BAL.
Le Sénégalais Amadou Gallo Fall avait déjà tiré un bilan « satisfaisant » après la première étape. « On a organisé dans la sécurité, dans le respect des mesures sanitaires, les fans ont apprécié et c’est l’essentiel. En plus, il y a une bonne couverture médiatique de l’évènement. La BAL est suivie partout dans le monde et dans plusieurs langues. Nous sommes très reconnaissants à l’endroit des autorités, surtout le chef de l’État Macky Sall qui est venu assister à la cérémonie d’ouverture », avait-il apprécié.
AAR SENEGAL S'ACQUITTE DE SA CAUTION POUR LES LEGISLATIVES
Ils gardaient en secret le nom de leur coalition. Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum, Thierno Alassane Sall, Cheikh Oumar Sy et Ibrahima Hamidou Dème ont dévoilé hier leur bannière pour les Législatives après avoir déposé leur caution
Ils gardaient en secret le nom de leur coalition. Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum, Thierno Alassane Sall, Cheikh Oumar Sy et Ibrahima Hamidou Dème ont dévoilé hier leur bannière pour les Législatives après avoir déposé leur caution à la Caisse de dépôt et consignations. Mercredi dernier, ils avaient juste donné le slogan à partir des dénominations de leurs partis ou mouvements.
« Prêt à Agir avec Etic pour Awale Sénégal ci Reewum Ngor », avaient-ils écrit dans une note. D’après cette nouvelle force politique de l’opposition, leur coalition s’ouvre à toutes les forces vives de la nation. « Les partis politiques, mouvements et candidats indépendants intéressés peuvent contacter les signataires en vue de la mise en place effective de la coalition. Nous donnons rendez-vous aux Sénégalais d’ici et d’ailleurs, à la presse nationale et internationale, dans les prochains jours », avaient-ils annoncé dans leur communiqué.
LE SECTEUR AVICOLE INFORMEL EN ALERTE
Cette Korité ne ménage pas les ménages. Le poulet de chair est cher et c’est toute une chaîne qui bat de l’aile. Depuis quelques années, une certaine anarchie règne dans le secteur avicole.
Cette Korité ne ménage pas les ménages. Le poulet de chair est cher et c’est toute une chaîne qui bat de l’aile.
Depuis quelques années, une certaine anarchie règne dans le secteur avicole. Selon des chiffres de l’Ipar, pas moins de 80% des acteurs exercent dans le secteur informel. Baka en fait partie. Ce jeune homme, qui a son poulailler dans la zone de Keur Massar, est bien connu dans le milieu. Depuis plus de 5 ans, il est dans le secteur non formel. Pourtant, il reconnaît bien que l’informel, dans le secteur avicole, risque bien de déstabiliser le marché, notamment les prix et les qualités de marchandises écoulées.
Pour la fête de Korité, prévue en début de semaine, Baka n’est pas très rassurant concernant l’approvisionnement du marché en poulets de chair. Prenant son cas, avec les nombreuses commandes qu’il a déjà reçues, il estime que le marché ne se sera pas assez ravitaillé. Ses propos sont confirmés par le président des Aviculteurs indépendants du Sénégal (Avis), Fallou Samb. Selon lui, il y aura effectivement un manque de poulets pendant la Korité. S’il en sera ainsi, c’est parce que leur secteur est confronté, depuis quelques temps, à de nombreuses difficultés qui font que les producteurs ne parviennent plus à s’en sortir.
« Il y a plusieurs facteurs défavorables. La première, c’est que depuis le début du Covid, pas mal de producteurs ont été impactés. Ensuite, il y a une augmentation du prix de l’aliment de volaille. Il a triplé en moins d’une année alors que le prix du poulet de chair n’a pas bougé. Ce qui fait que plusieurs d’entre nous n’arrivaient plus à tirer leur épingle du jeu. Le prix du kilogramme du poulet de chair, on l’achetait à presque 2000 F CFA. Alors que le prix des autres viandes varie entre 4500 F CFA et 5 000 F CFA », renseigne M. Samb.
La crise économique au niveau mondial à cause de la guerre en Ukraine n’a pas également épargné les aviculteurs. Cette guerre a entraîné un manque de matières premières pour faire de l’aliment de poussins. « Au moment où je vous parle les producteurs n’ont pas d’aliments. Certains d’entre eux restent deux à trois jours sans ravitailler leurs sujets à cause du manque de matières premières que nous ont déclaré les provendiers. Vu sous cet angle, on ne peut pas dire avec exactitude qu’il y aura assez de poulets sur le marché », a-t-il indiqué.
Selon une étude réalisée par Ipar en 2019, quelques 55 millions de poussins avaient été produits, soit un chiffre d’affaires de 25 milliards de FCFA pour une production de 78 457 tonnes de poulets et un chiffre d’affaires de 125,5 milliards de FCFA pour la filière moderne seulement contre 9 203 tonnes en 2005 et un CA de 13,8 milliards de FCFA. Les œufs de consommation produits sont passés de 324 millions en 2005, 519 millions en 2013 à 885 millions en 2019 avec un chiffre d’affaires de 52,6 milliards de FCFA. L’aliment de volaille se chiffre à un coût d’environ 92 milliards de FCFA, soit un total estimé à 200 milliards de FCFA (Mepa, 2020). La filière est créditée aujourd’hui de près de 100 000 emplois directs et indirects en milieu urbain et péri-urbain.
LE STADE DE MBOUR SE SEPARE DE SON STAFF TECHNIQUE
Le Stade de Mbour (Ligue 2), une équipe candidate à la montée au sein de l’élite, a annoncé s’être séparé de son staff technique, vendredi, après sa défaite (0-2) contre Keur Madior, en match comptant pour la 20-ème journée du championnat
Dakar, 30 avr (APS) - Le Stade de Mbour (Ligue 2), une équipe candidate à la montée au sein de l’élite, a annoncé s’être séparé de son staff technique, vendredi, après sa défaite (0-2) contre Keur Madior, en match comptant pour la 20-ème journée du championnat de deuxième division.
"Le bureau du Stade de Mbour a mis fin aux fonctions de directeur technique et d’entraîneur de Lamine Coura Sano et de son adjoint Mamadou Guèye Ndiaye à l’issue de sa réunion tenue ce vendredi soir", annonce-t-il dans un communiqué.
Le club relégué en Ligue 2 à la fin de la saison dernière a nommé Momar Ndiaye au poste d’entraîneur principal. Il sera secondé par Ibrahima Diakhaté, également entraîneur des gardiens du club.
Le Stade de Mbour, qui compte 33 points au total, aurait occupé la première place provisoire du classement de la Ligue 2, s’il avait battu Keur Madior, vendredi, pour le compte de la 20e journée du championnat de deuxième division.
La Sonacos occupe la 1-ère place du classement avec 34 points (+12), suivie de Walydaan, avec le même nombre de points.
A la fin de la saison de football, les deux premiers du classement de Ligue 2 obtiennent leur ticket pour l’élite, les deux derniers devant être relégués en National 1 (division 3).
ANTONIO GUTERRES A DAKAR, POUR UNE VISITE DE SOLIDARITÉ POUR LE RAMADAN
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est attendu samedi à Dakar, dans le cadre d’une "visite de solidarité pour le Ramadan" qui va le conduire également au Niger et au Nigeria, a appris l’APS de source officielle.
Dakar, 30 avr (APS) - Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est attendu samedi à Dakar, dans le cadre d’une "visite de solidarité pour le Ramadan" qui va le conduire également au Niger et au Nigeria, a appris l’APS de source officielle.
A l’occasion de son séjour au Sénégal, Antonio Guterres va rencontrer le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, avec lequel il va partager un Iftar, un repas de rupture de jeûne, a indiqué le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq.
Le président Sall et le SG de l’ONU vont animer une conférence de presse, dimanche.
Au Niger, Antonio Guterres va participer également aux célébrations de l’Aïd el-fitr, fête marquant la fin du ramadan, le jeûne musulman, aux côtés du président nigérien, Mohamed Bazoum.
Il se rendra ensuite au Nigeria pour rencontrer le président Muhammadu Buhari.
Selon le porte-parole de l’ONU, dans les trois pays qu’il va visiter, M. Guterres rencontrera de hauts responsables gouvernementaux ainsi que des représentants de la société civile, notamment des femmes, des groupes de jeunes et des chefs religieux.
Il rencontrera aussi "des familles profondément touchées par la violence et l’instabilité au Sahel", notamment des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et des réfugiés.
Sur le terrain, le chef de l’ONU pourra également constater l’impact du changement climatique sur les communautés vulnérables et évaluer les progrès et les défis de la reprise post-COVID-19, ajoute son porte-parole adjoint.
Par Abdou Khadre GAYE
PLUIE D’INSANITES SUR NOTRE PAYS
Surpris et écœuré par l’ampleur de la dérive des valeurs civiques et citoyennes, on a indexé la transformation de nos quartiers en marchés, nos établissements scolaires en souks, nos coins de rue en urinoirs ou dépotoirs
De la perte des valeurs civiques et citoyennes à la pourriture des mœurs
Il n’y a guère longtemps, le débat portait sur le manque de civisme et de citoyenneté de nos compatriotes que le naufrage du bateau Le Joola a révélé à la face du monde. On a alors sonné l’alerte et appelé à l’introspection et au changement des comportements.
Surpris et écœuré par l’ampleur de la dérive des valeurs civiques et citoyennes, on a indexé la transformation de nos quartiers en marchés, nos établissements scolaires en souks, nos coins de rue en urinoirs ou dépotoirs. On a dénoncé l’encombrement de nos rues et l’anarchie dans nos gares routières, nos marchés et entreprises, et jusque dans notre Administration. On a dénoncé le rythme soutenu de détérioration de nos infrastructures et équipements du fait de notre négligence, la récurrence des accidents de la circulation et domestiques, les violences gratuites à l’occasion des compétitions sportives, grèves et autres manifestations interdites ou non, ainsi que l’idée que l’homme sénégalais se fait de la politique, de l’Etat et de la République …
Ce n’est plus la détérioration du cadre de vie qui fait peur, mais la régression de l’homme sénégalais
On a dénoncé, espérant un ressaisissement, un sursaut d’orgueil qui aurait permis une reconquête des valeurs. Hélas, aujourd’hui, la plaie est devenue une gangrène : ce n’est plus la dégradation du cadre de vie qui fait peur, mais la régression de l’homme sénégalais. On pourrait même parler de dégénérescence, qui sait ? Ce ne sont pas que nos rues qui sont encombrées et sales, mais aussi nos âmes. Ce n’est pas que le manque de respect aux armoiries et institutions de la République qui pose problème, mais aussi le manque de respect vis-à-vis de nous-mêmes et de notre prochain. Ce n’est pas que l’homme de la rue qui se comporte mal, mais l’homme public. Et les gaffes des enfants et les extravagances des malades mentaux ont perdu de leur piquant. C’est comme si en pourrissant notre environnement, nous avons pourri notre esprit et notre cœur. Et, chez nous, aujourd’hui, hélas, ce ne sont plus les qualités intellectuelles et morales qui font la valeur de l’homme, mais la capacité financière, la capacité de nuisance ou la notoriété. Et, comme l’a dit quelqu’un, les cerveaux deviennent des escaliers, et les consciences sont piétinées. Et le dépôt sauvage d’ordures qui encombre la route ne pose plus problème à cause de la saleté intérieure qui transparaît dans notre vocabulaire et nos actes et dont les miasmes empoisonnent le débat public, partout où cela se passe. Et on fouille les ordures du voisin pour révéler sa pestilence, oubliant que l’homme est naturellement producteur d’ordures et que toutes les ordures puent. Et la bonne éducation et les qualités d’esprit et de cœur sont ravalées au dernier rang. Et les plus fous l’emportent…
L’adversaire politique devient un ennemi et l’insulte, l’arme préférée des acteurs
L’adversaire politique devient l’ennemi à abattre, lui, son épouse, ses enfants et tous ses amis et partisans, comme dans un jeu d’échec. Les armes préférées : la délation, l’insulte, la calomnie et la dérision. Car ce qu’on cherche véritablement, c’est l’humilier, le réduire par le ridicule. Est bon tout ce qui le rapetisse, mauvais tout ce qui le grandit. Et la guerre des audio fait rage : les enregistrements réels, fabriqués et même préfabriqués foisonnent. Touché, coulé, dit l’autre. Et la personne atteinte se terre, lui et les siens, pendant que tous les autres jubilent. Seul un petit nombre se désole en silence. Et si jamais il décide de riposter, le pauvre, c’est pour augmenter la puanteur ambiante. Et ce ne sont pas que les nez qui en souffriront…
Oui, fini les arguments raisonnés. Plus besoin de convaincre, de convertir. Plus besoin de réfléchir. Plus besoin d’école du parti. Car le temps des militants est terminé : on cherche des supporters, des fans. On cherche des troupeaux. Car la politique est un jeu d’arène. Une arène de singes, hélas ! Alors on assiste à la prolifération d’un nouveau type d’acteurs, adeptes du tout spectacle, sans tabou, sans frontière. Tel un bulldozer fou, il renverse et casse sans état d’âme : tout ce qui est beau, tout ce qui est propre, tout ce qui est intelligent. Rien n’est épargné. Personne. Le sacré : ne connaît pas ! Le respect : ne connaît pas ! Plus de débat contradictoire : on aime critiquer, mais on ne supporte guère les critiques. Rien que des applaudissements et chants de louanges pour notre camp, des insultes pour qui vogue à contre-courant. «Qui attaque mon leader, je le fusille», dit l’autre.
Un seul mot d’ordre : louangez, applaudissez ou taisez-vous
De tout temps, on a assisté à des batailles politiques de camps opposés et à des chahuts. Senghor a traité Wade de «Laye Niombor». Celui-ci a traité Diouf et son épouse de «M. et Mme Moulin». Il y a eu des excès, quelquefois, il est vrai, de la part des lieutenants, militants et même des leaders. Puis, on a vu un dignitaire du précédent régime attaquer le siège d’un journal de la place qu’il n’agrée pas. On a vu des nervis armés de gourdins faire face aux émeutiers de mars 2021, à côté des Forces de l’ordre, puis ces émeutiers eux-mêmes s’attaquer à des stations à essence, des boutiques et même des domiciles de personnes liées au pouvoir. Puis, les langues, avec internet, se sont déliées. Bien sûr, on a eu les audio hebdomadaires contre l’ex-président. On a assisté à des accrochages. Mais aujourd’hui, le phénomène est plus massif, les langues plus meurtrières.
Un exemple : le cas récent de ce citoyen qui a interpellé, à sa façon, un leader de l’opposition : «Dites à vos militants d’arrêter d’insulter ceux qui vous contredisent…», a-t-il déclaré, en substance, dans une vidéo. Mais, alors ! Une avalanche d’insultes lui est tombée dessus, via les réseaux sociaux. On l’a attaqué, traité de tous les noms d’oiseaux, traîné dans la boue, comme on l’a fait avec beaucoup d’autres. C’est devenu systématique. Endémique. Ce n’est plus de la colère qui explose, et c’est plus que de l’intimidation : c’est de la terreur. C’est comme si on cherche à montrer qu’il y a deux camps dans ce pays : celui des bons et celui des mauvais, et souffler dans les cœurs la peur, «celle d’être insulté, vilipendé», et ainsi réduire au silence les probables adversaires. Tout comme certains accusent l’Etat de chercher à mettre au pas des adversaires par «la peur d’être négativement sanctionné». Ce n’est ni bon, ni acceptable. Car nous avons choisi la démocratie. Elle suppose la liberté d’expression (qui n’est pas la liberté d’insulter), la liberté de choisir son camp, d’être pour ou contre et de l’exprimer librement, et ainsi permettre un débat sain, porteur d’avenir.
En vérité, tous les hommes, à des degrés divers, sont porteurs du bien et du mal. Le travail, pour chacun, consiste à faire rayonner le bien, et ne s’achèvera que dans la mort. Hélas, si nous décidons de faire de la traque du mal en l’autre notre sport national, retroussons-nous les manches et ceignons-nous les reins : nous en trouverons partout, toujours. Et cela nous enfonce davantage dans les ténèbres et nous éloignera du développement. «Tu fais croître ce dont tu t’occupes», dit le sage.
Intolérance et méchanceté, partout et toujours
Hélas, cette intolérance, cette rage d’attaquer l’autre, de le dénigrer, de l’insulter, d’étaler sa honte sur la place publique et s’en réjouir, ne se rencontre pas que dans l’espace politique. Tout le monde s’y met à qui mieux mieux. On aime les scandales à tel point que si on ne trouve pas de vilenie à raconter, on l’invente. Parce qu’on a besoin de clics, de vues et de «j’aimes». On cherche le buzz, dit-on. Et pour cela, vous savez, pas besoin d’érudition. Il suffit d’oser. Car la technique est simple : il s’agit d’étonner, de surprendre. Et plus c’est grossier, plus c’est bête, mieux ça marche. Plus la cible est haut perchée, plus elle est estimée, plus le succès est garanti. Ainsi, on tutoie les fondateurs de confréries. On dénigre les références historiques. On travestit les écritures, les paroles des sages, l’histoire et les traditions. Récemment, un prêcheur a traité le groupe ethnique des Wolofs de voleur et de je ne sais quoi encore, un autre a traité les chrétiens d’ignorants, d’infidèles…
Un autre a affirmé que, dans certaines conditions, l’islam autorise la prostitution et même l’anthropophagie. Un autre encore de dire qu’insulter fait partie des valeurs traditionnelles des peuples de ce pays. Et les prêches loufoques stupéfient les Sénégalais, les téléfilms osés inquiètent les chefs de famille, le mensonge et le langage ordurier triomphent. De la sorte, on remet en cause les valeurs fondamentales de notre peuple, on casse les liens qui le nouent. On déchire le tissu social sénégalais…
Et les doués d’intelligence se demandent ce que l’avenir réserve à notre pays si cela continue
Et nous nous réjouissons de la couleur de l’actualité et des revues de presse tonitruantes en une sorte de délectation morose, oubliant qu’il s’agit de notre peuple, de nous : cette sage-femme négligente qui, dit-on, laisse mourir sa patiente, c’est nous ; cet élève qui violente son professeur, c’est nous ; ce maître de daara qui viole sa talibé, c’est nous ; ces députés qui se battent et s’insultent dans l’hémicycle, c’est nous ; ce faux marabout qui cultive et exploite l’ignorance des masses, c’est nous ; ce charlatan qui empoisonne sans le savoir ses clients, c’est nous ; cet homme qui perturbe le repos des tombes pour enterrer son talisman, c’est nous ; ce journaliste qui tronque l’information, c’est nous ; cet animateur inconscient, c’est nous, ce politicien véreux, c’est nous…
Alors, il est plus que temps d’arrêter d’attiser ce feu qui nous consume. Il est plus que temps pour les chefs de famille, les chefs de parti, les chefs religieux, les leaders de tout bord, de prendre solennellement la parole et de prêcher. De prier aussi. Il est plus que temps de nous occuper de ce peuple avant qu’il ne soit trop tard. L’indiscipline a chaviré Le Joola. Et je m’interroge : que nous réserve cette pluie d’insanités, si nous ne l’arrêtons pas ?
DJIBY DIALLO PRECHE LE DIALOGUE ENTRE LES JOURNALISTES ET LES FORCES DE L'ORDRE
Assainir la presse, organiser un tournoi de foot, des nuits d’arts martiaux entre journalistes et forces de l’ordre. Ce sont là, les quelques propositions du sous-préfet de Dakar-Plateau pour de meilleures relations entre les deux entités sur le terrain
Assainir la presse, organiser un tournoi de football, des nuits d’arts martiaux entre journalistes et Forces de l’ordre. Ce sont là, les quelques propositions du sous-préfet de Dakar-Plateau, Dr Djiby Diallo, pour de meilleures relations entre les deux entités sur le terrain. Il intervenait lors d’un panel organisé par l’Amicale des étudiants du Cesti.
Les journalistes et les Forces de l’ordre entretiennent des relations parfois heurtées sur le terrain. Le sujet a fait l’objet d’un panel ce jeudi au Cesti, autour du thème: «Rapport entre Forces de sécurité et journalistes sur le terrain : maintien de l’ordre ou abus d’autorité ?» C’est dans le cadre de la 2ème édition du «Ndogou presse» à l’initiative de l’Amicale des étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information, en collaboration avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs).
«C’est juste une incompréhension parfois. Autant les Forces de sécurité sécurisent les autres membres de la population, autant elles sécurisent les journalistes», analyse le panéliste Dr Djiby Diallo, sous-préfet de Dakar-Plateau. Les policiers interviennent sous ses ordres lors des manifestations du centre-ville à Mermoz.
L’autorité pointe du doigt le «problème de positionnement» des journalistes par rapport au dispositif sécuritaire, mais aussi d’identification lors des manifestations interdites.
A son avis, les professionnels des médias doivent porter des gilets de presse, mais également ils doivent s’entourer de garantie qu’ils ne sont pas infiltrés. «N’importe qui peut venir dans une manifestation et se proclamer journaliste. Il faut aussi éviter de se prendre la tête, à chaque fois qu’on vous (journalistes) demande de faire une chose, dire que je suis journaliste.
Le journaliste n’est pas un intouchable. Avant tout, il faut d’abord penser à sa sécurité avant de penser à la passion», conseille Dr Djiby Diallo. Ce dernier estime aussi que les journalistes doivent aller également vers les écoles de formation de la police, de la gendarmerie, de l’Armée, des établissements pénitentiaires, pour avoir une idée sur l’organisation de ces services. Mais aussi voir les rôles et missions des Forces de défense et de sécurité.
Pour Dr Djiby Diallo, il faut assainir la presse afin de savoir «qui est journaliste et qui ne l’est pas, organiser un tournoi de football, des nuits d’arts martiaux entre les deux entités, entre autres propositions». Bref, il pense qu’il faut un rapport de dialogue, de complémentarité, de coopération entre hommes de tenue et professionnels des médias. «Il faudrait que chacun reste dans le cadre de son travail. Le journaliste qui couvre une manifestation, doit se garder de se comporter en militant. Les agents des Forces de l’ordre doivent aussi comprendre que le journaliste qui est en face d’eux n’est pas leur ennemi, n’est pas un manifestant. Donc il n’est pas à gazer, à enchaîner ou à agresser», tranche le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé.
Pour sa part, M. Sellé Seck, enseignant-chercheur au Cesti, pense qu’il faut une organisation régulière de sessions de formation qui mettent autour de la table journalistes et Forces de l’ordre, afin de dissiper les incompréhensions.