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18 juin 2025
Par Abdoul Aly KANE
CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE ET CHANGEMENT DE PARADIGMES
Comment parler de l’actualité économique sans évoquer la situation mondiale créée par la guerre russo-ukrainienne dont les conséquences sont la désorganisation de la mondialisation avec laquelle « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Comment parler de l’actualité économique sans évoquer la situation mondiale créée par la guerre russo-ukrainienne dont les conséquences sont la désorganisation de la mondialisation avec laquelle « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ? Le temps semble être au « sauve qui peut » général dans lequel les Etats se rappellent qu’ils sont souverains à l’intérieur de leurs frontières. Les pays d’Europe dépendant fortement de la Russie en matière d’approvisionnement agricole et énergétique sont en crise. Cette crise est majeure en ce qu’elle a révélé que la Russie et l’Ukraine étaient en réalité les pays « clés » de l’approvisionnement d’une économie mondiale industrielle hautement interconnectée, en matières premières énergétiques stratégiques (pétrole, gaz, charbon, engrais), en produits alimentaires de base essentiels pour l’Europe et aussi le Moyen et le Proche Orient (blé, maïs) sans compter l’Afrique.
La Russie, qui est vitale à l’Allemagne au plan énergétique, vient de décider de couper le gaz à la Pologne et à la Bulgarie faute pour ces derniers de respecter la règle du paiement de leurs importations en rouble ou en or qu’elle a décrétée. La Russie apparaît ainsi comme étant présentement en position de force dans son rapport économique aux pays d’Europe qui forment avec les USA la coalition soutenant l’Ukraine. Et ce malgré les sanctions économiques qui lui ont été infligées par le camp occidental. A croire que cette situation avait été mal évaluée lors de la prise de ces sanctions sans précédent dans l’histoire. L’ouverture du marché mondial régulateur des économies cède la place à la tentation des Etats pour des politiques économiques et monétaires souveraines.
La Russie œuvre à ramener par la fenêtre l’étalon or comme pivot des systèmes de paiements internationaux à la place du dollar. La Chine et les autres pays d’Asie se concertent dans le cadre d’organisations ad hoc pour trouver leurs propres solutions à la fluidité des chaînes d’approvisionnement énergétiques et en matières industrielles et sécuriser leurs systèmes de paiements. Avec la crise énergétique générée par ce conflit russo-ukrainien, jamais la tentation n’a été aussi grande de la remise en cause d’un système monétaire et financier international basé sur le dollar. Frederick William Engdahl, spécialiste en pétrole et géopolitique et auteur du livre « A Century of War : Anglo-American Oil Politics and the New World Order » prévoit une catastrophe mondiale imminente suite à la décision de la Commission Européenne d’interdire en Europe, l’importation de toute forme d’énergie russe, le diesel en particulier. « Tout ce qui entre et sort d’une usine utilise du diesel » dit-on, de sorte que le link est vite fait entre l’évolution du coût du diesel et celui du PIB. Faute de diesel, énergie essentielle à la bonne marche de l’industrie, toute la chaîne d’approvisionnement est gelée. Or, « l’Europe importe environ 70 % de son diesel de Russie et 76 % de tous ses véhicules routiers (voitures, camions) utilisent du diesel ».
Cette hausse en spirale des produits énergétiques fossiles survient dans un contexte où l’éolien et le solaire ne peuvent les remplacer au pied levé. La crise démarrée avec un conflit militaire menace sérieusement l’état d’une économie mondiale déjà secouée par les effets du COVID sur la chaîne d’approvisionnement mondiale. La pandémie ayant entrainé une crise économique et alimentaire sans précédent. Frappés par la même crise et faute de ressources financières propres, les pays d’Afrique comptent davantage sur leur capacité à s’endetter. De ce fait les interventions souveraines des Etats africains sur les marchés obligataires pour boucler leurs budgets ou pour réajuster leurs échéances de dettes, se multiplient.
Ces subventions aux prix des produits alimentaires et pétroliers qui plombent les trésoreries des Etats !
Les bailleurs de fonds multilatéraux alertent d’ailleurs sur cette tentation de financer par de la dette les déficits budgétaires qui vont être creusés par les indispensables subventions en faveur de l’alimentation des populations.
Au Sénégal, le gouvernement vient d’annoncer le blocage des prix de vente des carburants dans les stations-service et autres lieux dédiés, ce qui induit nécessairement une politique de subvention. Le ministre des Finances et du Budget avait déjà annoncé courant avril au Parlement que l’Etat avait engagé 557 milliards de francs CFA pour « alléger le panier de la ménagère », afin d’éviter une hausse généralisée des prix. La question qui vient à l’esprit est celle de savoir la durée de consommation énergétique et alimentaire que les diverses subventions vont couvrir les hausses de prix, et la capacité budgétaire à financer celles-ci sur un exercice. Cela est d’autant plus important que certains spécialistes parlent d’une guerre dont la fin n’est pas prévue avant fin 2023.
La hausse des prix des produits alimentaires, importés pour une large part, se vit au quotidien au Sénégal, par exemple dans des enseignes comme Auchan ayant bâti leur communication sur le « moindre prix » et où on constate aujourd’hui des files d’attente de plus en plus clairsemées. Des voix autorisées s’élèvent pour inviter à l’import substitution, oubliant que bâtir une autre politique industrielle souveraine ne se réalise pas du jour au lendemain et implique l’absolue nécessité d’une large concertation avec le secteur privé, les institutions de financement et les institutions d’accompagnement tant dans l’agriculture que dans l’industrie. Dans le secteur de la boulangerie, des expériences avaient été menées en son temps pour fabriquer un pain mélangeant farine de blé et farine de mil suite à des tests menés par l’ISRA.
C’était le fameux « pamiblé ». Faute de volonté politique, l’Etat avait mis fin à cette expérience riche en perspectives de souveraineté alimentaire, en cédant aux caprices du consommateur sénégalais ayant depuis toujours une préférence pour les produits importés. Le slogan du « consommer sénégalais » reste toujours inopérant par manque d’adhésion des populations il est vrai mal informées des enjeux. L’exemple doit venir « d’en haut » ; il faut que la préférence soit ouvertement accordée à la consommation de « ce que nous produisons » plutôt qu’à ce que les paysans d’autres pays produisent.
Les ménagères sénégalaises préfèreront toujours cuisiner avec la tomate concentrée chimique importée et faiblement transformée, plutôt qu’avec celle combinant tomate fraîche cultivée par nos braves cultivateurs et « concentré » importé. Résultat : nos braves cuisinières ne savent pas que ce choix opéré met sur la paille les cultivateurs de la vallée. Cela, il faudrait que l’on puisse le leur dire ! Le « patriotisme économique » devrait intégrer le volet communication qui est indispensable à sa mise en oeuvre. Il en va des chaussures de Ngaye Mékhé comme du sucre de Richard Toll dont la sensibilité et le jeu des intérêts qui l’entourent semblent fermer la porte à toute négociation multipartite centrée avant tout sur l’intérêt national. Aujourd’hui, la compétitivité économique de notre pays sur les marchés extérieurs n’existe pas.
Le coût des facteurs comme l’énergie, les transports et un taux de change monétaire défavorable ont détruit la base industrielle constituée avant l’ouverture économique tous azimuts du début des années 80. Le focus devrait, dans ce contexte, être porté sur la récupération du marché intérieur par des mesures de protection afin de favoriser l’émergence de PME agro-industrielles, sources d’emploi et de « know how ». L’importation ne nécessite pas de masse salariale d’envergure et, à la limite, beaucoup de services y relatifs peuvent être externalisés.
En dehors des banques qui ouvrent les crédits documentaires, et l’Etat via les droits et taxes, le consommateur final est le principal bénéficiaire de l’opération. Le secteur du sucre devrait s’inspirer de celui du ciment qui a enregistré la création de deux unités supplémentaires après Sococim, à savoir les Ciments du Sahel et Dangote. On annonce d’ailleurs l’ouverture d’une quatrième cimenterie, à capitaux marocains celle-là.
En toutes hypothèses, le dialogue devrait prévaloir entre l’Etat et les acteurs du sucre sur la base d’une orientation claire au plan industriel sur le fondement de laquelle d’autres initiatives pourraient voir le jour dans d’autres secteurs. La souveraineté mise en avant ne saurait, bien entendu, être atteinte sans des initiatives hardies en matière de création de banques locales dédiées à l’investissement PME. Le retrait des grandes enseignes bancaires, à relier à l’atonie économique actuelle et à la rareté de l’investissement étranger sans négliger l’agressivité des banques africaines, doit être comblé par l’arrivée d’établissements financiers de type nouveau, combinant ressources humaines spécialisées au plan technique, et expertes en gestion et en accompagnement d’entreprises.
La crise russo-ukrainienne doit être le phénomène déclencheur d’une remise à plat de notre politique économique jusque-là marquée par la désindustrialisation et le chômage, le déficit structurel de la balance commerciale du fait du « tout à l’import », même s’il présente l’avantage de générer des recettes fiscales pour l’Etat. Le mythe d’un taux de croissance qui, en réalité, ne génère pas d’endogénéité économique est un leurre. Le taux de croissance de notre pays, arboré comme le signe d’une émergence future, est généralement tiré par les investissements dans les infrastructures, les BTP, ou le secteur des mines où les exportations sont relatives à des matières non ou faiblement transformées.
Dans le secteur des mines, la faible valeur ajoutée locale générée n’est pas en mesure d’enclencher et de nourrir un processus de transformation structurelle qui ne saurait s’opérer sans remise dans le circuit des plus-values dégagées. Le secteur des services, qui en est la colonne vertébrale, est dominé par des activités traditionnelles comme les banques et les assurances, alors qu’ailleurs on investit avec bonheur dans les nouvelles technologies, les industries créatives pour asseoir de nouvelles bases économiques.
La situation exige, plus que par le passé, de nouvelles orientations, cette fois consensuelles pour que tous les Sénégalais se sentent réellement impliqués. L’urgence est signalée dans cette période internationale très chahutée où tous les pays du monde cherchent la voie d’un meilleur devenir dans une configuration de crise multiforme sans précédent.
UNE PÉNURIE DE POULETS REDOUTÉE POUR LA KORITÉ
Une situation du marché jugée critique - Le poulet, le produit très prisé par les Sénégalais en cette veille de fête de la Korité, se fait très rare.
Le poulet, le produit très prisé par les Sénégalais en cette veille de fête de la Korité, se fait très rare. Les populations sont ainsi très inquiètes par rapport à une éventuelle pénurie de poulets de chair à Dakar. Les clients que nous avons rencontrés se désespèrent de cette situation, tout en espérant une solution avant la fête. Tandis que d’autres clients se rabattent chez les charcutiers pour se procurer de la viande à la découpe, mouton ou viande de bœuf. Cela dépend des préférences et des bourses. Reportage…
Il est 12 heures au marché Castor de Dakar. Les clients envahissent les lieux à la recherche du poulet. Un élément essentiel et incontournable pour la célébration de l’Aïd El Fitr. Difficile de se frayer un chemin parmi les vendeurs ambulants et les étals des tabliers. Légumes frais et autres condiments, tout est bien exposé. Les boutiques de tissus et de vaisselles aussi font la publicité de leurs produits. On débusque les vendeurs de poulets dans une partie très difficile d’accès du marché.
Pour arriver à leur niveau, il faut passer par plusieurs couloirs, certains très humides, soit par l’eau qu’on y verse, soit par des rigoles qui débordent. Les charcuteries sont prises d’assaut par les clients. Dans certaines, il est presque impossible d’apercevoir le vendeur dans une multitude de produits. El Hadj Guissé, vendeur de poulet de chair, affirme que cette année, c’était prévisible qu’il y ait pénurie de poulets car les fêtes de Pâques ont coïncidé avec celle de la Korité. C’est la raison pour laquelle, la demande est supérieure à l’offre. Actuellement, beaucoup de vendeurs n’arrivent pas à avoir le produit pour le mettre sur le marché. « Je suis obligé de me cacher parfois, voire même d’éteindre mon téléphone au risque de décevoir certaines clientes. Toutefois, j’arrive à colmater pour me tirer d’affaire et satisfaire la clientèle. Non seulement, il y a une pénurie, mais aussi, le poulet de chair coûte excessivement…cher», s’est-iljustifié.
Actuellement, pour avoir un bon produit d’1 kg 500g, il faut débourser entre 3000 et 3500 FCFA. Tandis que les poulets de 2kg et 2,5 kg se vendent à 4000 FCFA. Cette situation est difficile pour les clients qui ne cessent de se plaindre. Le vendeur Moussa Sidibé pense que cette année, la situation est plus tendue que les précédentes. C’est la raison pour laquelle, il a arrêté la vente de poulets ne serait-ce que pour cette période parce que ses fournisseurs n’étant plus dans la mesure de respecter ses commandes afin qu’il puisse satisfaire sa clientèle. « Mais puisqu’un commerçant ne chôme pas, j’ai été obligé de me convertir en vendeur de chaussures pour avoir un peu d’argent afin de subvenir à mes besoins et ceux de ma famille », confie- t-il.
Les prix varient entre 3 000 et 6 000 F CFA Ces vendeurs estiment que la situation est compliquée pour l’instant, espèrent qu’elle change d’ici le week-end. « Chaque année, on note des pénuries. Mais cette fois-ci, la situation semble être beaucoup plus critique, » renseigne cette mère de famille croisée au ‘’pack guinars’’ du marché Tilène de Dakar. Rencontrée en train de marchander, cette femme d’âge mûr de teint un peu clair, élancée avec de gros yeux, le sourire aux lèvres, dénonce avec beaucoup d’énergie cette situation. Elle confirme : Il n’y a pas assez de poulets sur le marché et les prix sont excessivement chers. Ce qui fait que la situation sera beaucoup plus ressentie cette année par les consommateurs. « J’ai acheté à 3 500 F l’unité et le poulet ne pèse même pas 2 kg », se plaint-elle.
La viande de bœuf se vend à 4000 FCFA le kg, tandis le kg de la viande de mouton est fixé à 5000 FCFA voire 6000 FCFA ...
Oumou Kalsoum Tamba, elle, déclare être venue se procurer de la viande de mouton, histoire de changer un peu de menu pour la fête. « C’est vrai qu’au Sénégal, nous avons l’habitude de consommer plus de poulets pour la korité. Mais cette fois, j’ai décidé de changer de plat en cuisinant la viande de mouton. Je trouve que c’est plus accessible que d’acheter 3 ou 4 poulets à un prix excessif sans pour autant être satisfait », trouve-t-elle comme compromis à cette pénurie de poulets fortement ressentie par les ménages.
EN GAMBIE, LA SCIERIE DE SALIF SADIO TOURNE AU RALENTI
Le président de la République Macky Sall, chef suprême des armées, ne savait pas si bien faire en prenant à bras le corps la lutte contre le trafic illicite de bois en Casamance
Il y a deux mois, le président de la République, Macky Sall, avait engagé les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le trafic illicite de bois en Casamance. Cette offensive militaire de grande ampleur est en passe de porter ses fruits. En effet, l’Armée a non seulement démantelé toutes les bases rebelles mais encore a totalement anéanti le business mafieux autour du bois dans le sud du pays. Pour preuve, la plus grande scierie implantée en Gambie et appartenant au chef rebelle Salif Sadio tourne au ralenti, faute de bois…
Le président de la République Macky Sall, chef suprême des Armées, ne savait pas si bien faire en prenant à bras le corps la lutte contre le trafic illicite de bois en Casamance. Et précisément dans le Nord-Sindian où toutes les bases de malfaiteurs et replis de voyous appartenant au chef rebelle Salif Sadio ont été démantelés par l’Armée. En faisant pulvériser ces zones rebelles, le président de la République en a profité pour mettre un coup d’arrêt à l’industrie forestière. De Banjul, « Le Témoin » quotidien a appris que les forces sénégalaises de défense et de sécurité ont complètement anéanti l’industrie forestière qui génère chaque année des dizaines de milliards cfa de retombées au profit de l’économie gambienne. Preuve par le témoignage de cet ancien transporteur de bois. « L’une des plus grandes scieries implantées en Gambie appartenant au chef rebelle Salif Sadio et dirigée par ses frères et beaux-frères tourne au ralenti. Mais elle n’est pas encore à l’arrêt !
Toutefois, si la situation actuelle se poursuit elle ne devrait pas tarder à fermer ses portes car toutes les pistes sur l’axe Casamance-Banjul par lesquelles transitait le bois coupé en Casamance sont coupées par la présence des forces armées sénégalaises » nous confie M. Nj un ancien conducteur d’engin forestier et ex-employé de la scierie appartenant à Salif Sadio, l’un des chefs rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). « Si le hasard faisait que vous veniez dans les villages gambiens frontaliers avec le Nord-Sindian, vous constateriez vous-même qu’il n’ y a pratiquement plus de mouvements de camions qui acheminent nuitamment le bois du Sénégal vers les différentes scieries situées dans les quartiers et villages de Abuko, Brikama, Limane Oulampane et Djirou. Parmi ces scieries, celle de Salif Sadio » indique notre interlocuteur. D’après nos sources à Banjul, Salif Sadio était pratiquement le « ministre » de l’Environnement qui délivrait tous les permis de coupe. Et les rares trafiquants, coupeurs et transporteurs de bois illicite qui s’aventuraient dans la zone sans l’autorisation du « Mdfc » le faisaient à leurs risques et périls. Mieux, les permis de « ventes de coupe » et « reventes de coupe » constituaient le business permis le plus prisé par les hommes d’affaires gambiens. De précieux sésames qui, des années durant, ouvraient la voie à une exploitation sans limites de la forêt casamançaise.
Au fil des ans, nous confie-t-on, le réseau de complices et de facilitateurs des sociétés chinoises, indiennes et anglaises de négoce du bois s’est développé très rapidement avec la complicité de l’Etat gambien. Car ce trafic a permis à beaucoup de responsables des douanes gambiennes et dirigeants de la Gambia Ports Authority (Gpa) de s’enrichir pour avoir fermé les yeux sur les opérations d’exportation de bois sénégalais vers le reste du monde, principalement la Chine. En effet, derrière ce business du bois, il n’y avait pas seulement des trafiquants en col blanc puisque des bandes armées y ont trouvé un filon pour financer leur cause perdue.
La nature a horreur du vide…militaire
Donc l’histoire semble donner raison à l’ancien ministre de l’environnement Aly Haidar lorsqu’il dénonçait les pratiques mafieuses et la complicité des autorités gambiennes dans le pillage des forêts du sud de notre pays « Ces gens qui sont nos voisins (Ndlr : Gambiens) tiennent de beaux discours et font de belles promesses. Ils disent qu’ils vont arrêter. Mais en réalité, ils ne le font pas. Tous les jours, nous voyons des trafiquants de bois. Avec des images que j’ai fait filmer par un drone, on voit des centaines de milliers de troncs pillés, coupés et transportés vers la Gambie. Et la plupart des commanditaires sont des hommes d’affaires et négociants chinois installés en Gambie » dénonçait Aly Haïdar. Malheureusement, le gouvernement sénégalais ne met pas les moyens qu’il faut pour surveiller la Gambie et surtout le Médina-Yorofoula » se désolait notre écologiste sur Rfi avant de jurer que si l’Etat n’intervient pas, cette zone de la Casamance deviendra un désert. Heureusement que nous n’en serons pas là ! Mais il s’en est fallu de peu… Fort heureusement, cette mafia du bois n’est plus qu’un mauvais souvenir. Le fait que ses activités tournent au ralenti prouve le succès de l’opération militaire ordonnée par le président de la République et dont l’objectif premier était le démantèlement des bases du chef rebelle Salif Sadio. Et l’Armée ne compte pas s’en arrêter là, nous dit-on ! Parce que ces villages et forêts du Nord-Sindian, considérés comme des carrefours du commerce illicite de bois, sont actuellement occupés par nos braves soldats. Qui savent plus que quiconque que la nature a horreur du vide…militaire.
Par Moussa KAMARA
SANTE
Et c’est ici au Sénégal que ces syndicats de soignants saignent impunément les malades. Pour une fois que les autorités ont décidé de sévir, ils décrètent automatiquement des journées de grève.
Le bras de fer qui oppose le personnel de santé aux populations est abject. Après la mort de cette malheureuse parturiente de Louga d’autres morts s’en sont suivies. Et les populations de se heurter au front corporatiste des syndicats de la Santé qui se vante de sa puissance et de son omnipotence.
Et c’est ici au Sénégal que ces syndicats de soignants saignent impunément les malades. Pour une fois que les autorités ont décidé de sévir, ils décrètent automatiquement des journées de grève. Des grèves largement suivies par ces syndiqués très peu soucieux de sacerdoce et plutôt enclins aux bruits des espèces sonnantes et trébuchantes.
Comment a-t-on pu nous transformer notre personnel soignant au cœur en or en maffia très peu scrupuleuse qui ponctionne éhontément les malades et les accompagnants. En tout cas quand nos médecins sortaient de l’Ucad et nos infirmiers de l’Ecole qui se trouvait à Le Dantec, ces rackets n’existaient pas ou peu. Aujourd’hui, l’offre de formation est tellement large que les sortants s’en donnent à cœur joie.
Les meilleurs de nos bacheliers étaient orientés en Médecine où ils trimaient au minimum sept années durant. Tous les autres, bacheliers ou non, qui ne peuvent franchir cet obstacle de la sélection sans compromission à l’entrée, se tournent irrémédiablement vers le privé. Payer ses études en Afrique offre des avantages incommensurables. Les études en médecine sont souvent longues, dures et coûteuses. Ceci expliquerait-il cela ?
En tout cas le doute est permis car ce qui se passe actuellement dans nos hôpitaux et centres de santé est inacceptable. Le racket doit cesser. Un malade évacué à l’hôpital doit être forcément pris en charge pour le stabiliser ou le sauver avant de se préoccuper de la prise en charge financière. A se demander pour qui ces hôpitaux sont-ils bâtis ?
Les personnes ayant des ressources suffisantes sont évacuées à l’étranger par leurs proches ou par l’Etat. Un médecin de l’accueil n’a pas à se préoccuper de la situation financière du malade évacué. Il doit d’abord sauver la vie de ce malade. Avec des arguties impardonnables, il vous oriente vers d’autres hôpitaux où la situation est pire ou pareille. Avec l’autorité qui s’attelle à nous construire des hôpitaux modernes de dernière génération, la prise en charge dans les hôpitaux pour les non fonctionnaires s’apparente à la croix et la bannière.
Quand l’Etat cesse d’être le dernier recours du Sénégalais lambda il ne faut plus jurer de rien dans ce pays. Il faut traquer les fautifs et les sanctionner fort justement pour que vivent ou survivent nos malades.
KEEMTAAN GI - DEREGLEMENTS SOCIAUX
Galsen, comment ça va ? Toujours dans l’euphorie de l’inauguration d’un Ter, d’un stade digne d’une coupe du monde en plus de s’être qualifié à cette compétition mondiale ? Et, cerise sur le gâteau, Roi du football continental…. Et quoi encore ? Notre président, si aimé, préside aux destinées de l'Union africaine… L’embellie dans la grisaille d’un pays en crise sociale, économique et également politique. Des histoires de mœurs qui font exploser les réseaux sociaux devenus la chasse gardée de vrais cannibales qui y livrent une véritable entreprise de destruction morale et psychologique. Une violence inouïe qui n’épargne même pas nos mômes, devenus des monstres. Une fillette de 8 ans assassinée de façon monstrueuse par un… adolescent de 17 ans. Ça devrait mettre dans la rue tout un peuple. Non pas pour que le meurtrier soit guillotiné, mais pour exprimer notre compassion à la famille de la disparue et rendre hommage à celle-ci. On n’a pas fini de se scandaliser de ce meurtre, que l’on nous balance la vidéo d’un autre môme qui y massacre son camarade de classe. Un futur tueur, s’il séjourne longtemps en prison. Ce pays traverse une grave crise existentielle, mais tout le monde feint de ne rien voir. Aucune voix de leaders pour dire un seul mot sur ces deux faits rangés dans la catégorie des « chiens écrasés ». Ça ne semble émouvoir personne et on feint d’oublier que cette jeunesse est à l’image de la société sénégalaise et ses dirigeants obséquieux. Vous avez écouté le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr ? Il prête l’oreille à ceux qui lui distillent des ondes positives. Ce n’est pas lui, qui se croit si indispensable, qui démissionnera. Dans le registre des mœurs politiques, c’est le Chef qui s’illustre avec sa cynique entreprise de destruction de l’opposition en débauchant des maires sans éthique et à la moralité douteuse… Mais bon, pour faire oublier tout cela au bon peuple, il y aura un programme spécial Cash Transfert d’un montant de 43 milliards de francs. Intervenant à trois mois tout juste des élections législatives du 31 juillet, on peut dire que voilà une initiative désintéressée ! KACCOOR BI
PASSY UNE NÉGLIGENCE MÉDICALE COÛTE LA VIE À MOUSTAPHA CISSÉ, LES POPULATIONS SE RÉVOLTENT
Les populations de Passy, dans la région de Kaffrine ont déversé leur bile sur le centre de santé de la localité hier suite à une négligence médicale qui a coûté la vie à un nommé Moustapha Cissé. Ce dernier, opérateur économique très connu à Passy, avait été évacué dans ledit centre de santé suite à un malaise. Malheureusement il n’y avait aucun agent de santé pour sa prise en charge. Pape Dièye, qui avait accompagné le patient, a indiqué que jusqu’à une heure du matin, Moustapha Cissé n’avait pas pu être pris en charge. « C’est lui-même qui m’a déposé chez moi. Et 30 minutes après, un ami m’a appelé pour me dire que Moustapha a eu un malaise vers 2 heures du matin. Nous avons appelé au centre de santé pour avoir une ambulance. Mais malheureusement, l’ambulance n’était pas disponible. Nous avons alors appelé son gendre qui a amené sa voiture pour qu’on puisse évacuer Moustapha » raconte Pape Dièye sur Senenews. N’ayant pas trouvé le personnel soignant sur place, le chauffeur et un aide-soignant se sont rendus chez le Dr Dièye qui refusera de se déplacer arguant qu’il n’était pas de garde. Du moins, selon Pape Dièye. Face à cette situation, les parents n’avaient de choix que de conduire le malade vers une clinique privée. Et c’est vers 4 heures du matin que le décès de Moustapha Cissé a été constaté. Le médecin-chef du centre se dit déterminé à situer les responsabilités. Les populations de Passy, qui ont manifesté leur courroux, ne comptent pas laisser passer une telle négligence qui a coûté la vie à un des leurs. Qu’elles prennent garde à une grève de And Gueusseum qui va paralyser tous leurs centres et postes de santé !
NOMINATIONS LES COMMISSAIRES ABDOUL WAHABOU SALL ET MAME SEYDOU NDOUR DEVIENNENT CONTRÔLEURS GÉNÉRAUX DE POLICE
Des promotions ont été notées dans la Police. Les commissaires Abdoul Wahabou Sall, actuel directeur des ressources humaines de la police, et Mame Seydou Ndour, actuel directeur de la police de l'air et des frontières (Dpaf) ont été nommés promus par le Chef de l’Etat Macky Sall au grade de contrôleur général de la Police nationale. Le corps des commissaires de Police est doté de deux grades hors hiérarchie dénommés Inspecteur général de Police et Contrôleur général de Police dont les indices de rémunération, les avantages, les privilèges, les prérogatives et les conditions de promotion sont fixés par décret. Pour être nommé au grade de Contrôleur général de Police, il faut être Commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle ou être Commissaire divisionnaire âgé de cinquante (50) ans au moins et ayant accompli deux années d’ancienneté au minimum, dans le grade.
CANICULE EXTRÊME KAOLACK FRÔLE…L’ENFER
Si l’enfer n’est autre que la colère des flammes de Dieu qui s'abattent sur les pécheurs et autres fautifs, force est de constater que la région de Kaolack frôle…l’enfer. Ou alors se trouve dans l’antichambre de l’enfer. Toujours est-il que depuis deux semaines, les Kaolackois sont durement frappés par une vague de canicule extrême dont les températures avoisinent les 46°C et 50°C à l'ombre. Pire, cette très forte chaleur coïncide avec le mois de ramadan obligeant certaines personnes fragiles ou malades à ’interrompre leur jeûne. Pendant ce temps, « Le Témoin quotidien » vous raconte les faits et gestes d’un célèbre animateur religieux et islamologue d’une télévision privée de la place. Tenez ! Dimanche dernier, l’islamologue est venu à Kaolack pour une conférence religieuse comme chaque année en ce mois de ramadan. Tentes et chapiteaux sont dressés pour la circonstance. Après avoir bravé la très forte chaleur, notre conférencier a fini par détaler c’est-à-dire s’extraire de la tente où il faisait 48°C. Ce, au bout de 30 minutes seulement pour une conférence qui devait durer quelques cinq (05) heures d’horloge. Pour tenter de camoufler la fuite voire la déroute caniculaire de l’honorable conférencier venu de Dakar ou de Tivaouane, le maitre de cérémonie (Mc) a tenté de rassurer l’assistance en ces termes : « Finalement, notre éminent conférencier est parti car on vient de l’appeler pour une urgence à Dakar » a-t-il déclaré sans convaincre. Pour preuve, après la prière de Tisbar (14h), certains co-conférenciers et autres invités de marque, comme l’autre, en ont profité pour aller se fondre dans…la nature. Et pour de bon ! Bilahi walahi Kaolack tanganaa !!!
CREATION DES ECOLES DE FORMATION EN SANTE VERS UNE RATIONALISATION !
Bientôt, le ministre de la Santé, en collaboration avec son homologue de l'Enseignement supérieur, va passer au peigne fin les écoles de formation et entrer dans un processus de vérification de la qualité des enseignements dispensés dans ces dites écoles de formation en santé. "Les instructions reçues ont été clairement notées par moi-même et le ministre de l'Enseignement supérieur. Nous allons avec l'Anaqsu passer au peigne fin et entrer dans un processus systématique de vérification de la qualité à ce niveau", a fait savoir le ministre de la santé au cours de son face à face avec la presse. "Audelà de l'exercice du métier sur le théâtre sur le point de prestation sur le service, il y a d'autres points qu'il faut formater en amont. Nous travaillons là-dessus et l'instruction reçue, c'est d'évaluer systématiquement ce qui s'y fait et de prendre les mesures qui s'imposent". Voilà qui est dit. On tend droit vers une rationalisation de ces écoles qui poussent comme des champignons !
NECROLOGIE ME AMADOU KA DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LINGUÈRE ET LE PORT DE DAKAR ENDEUILLÉS
Le président du Conseil départemental de Linguère Me Amadou Ka a perdu hier sa fille Woury Ka. Ce n’est pas l’homme politique seulement qui est endeuillé par cette difficile perte, mais aussi le Port autonome de Dakar où Mme Woury Ka travaillait. D’ailleurs à la levée du corps hier à la morgue de l’hôpital Principal, une foule immense composée de la famille de Me Amadou Ka, de responsables politiques de la mouvance présidentielle notamment les délégations des ministres Aly Ngouille Ndiaye et Samga Ndiobène Ka, de travailleurs du Port autonome de Dakar conduits par leur directeur général Aboubacry Sédikh Bèye a tenu à rendre hommage à Woury Ka. Des témoignages éloquents sur le parcours familial, mais surtout professionnel d’une dame qui était amie à tout le monde au Port autonome de Dakar. Sa disponibilité au travail et surtout sa gentillesse ont été magnifiés par le Dg du Port, mais aussi ses collègues des services financiers. Il faut signaler que Me Amadou Ka a été jusqu’à une date récente Président du Conseil d’administration du Port autonome de Dakar avant d’être remplacé par Moussa Sy, ancien maire des Parcelles Assainies. Après la levée du corps, le cortège funèbre s’est ébranlé vers Dahra pour l’inhumation. Le Témoin présente ses sincères condoléances à Me Amadou Ka pour cette épreuve douloureuse qu’il traverse.
NON-RESPECT DE LA PARITÉ LES BUREAUX MUNICIPAUX DE THIÈS-OUEST, THIÈS-EST ET THIÈS-NORD INVALIDÉS
Les bureaux municipaux des communes de Thiès-Ouest, Thiès-Est et Thiès-Nord vont devoir se reconstituer suite à la décision de la Cour d’appel de Thiès qui a prononcé, ce jeudi 28 avril 2022, l’annulation des équipes municipales constituées autour des nouveaux maires de ces dites collectivités territoriales. La même mesure frappe une soixantaine de bureaux municipaux de la région de Thiès pour non-respect de la loi sur la parité. Les recours ont été introduits par l’Observatoire national sur la parité, le Réseau de veille et d’alerte pour le respect effectif de la parité (Rnva) et le Conseil sénégalais des femmes (Cosef). Il a été prononcé l’annulation des bureaux municipaux à Thiès-Est, Thiès-Ouest, Thiès-Nord, Thiènaba, Thiadiaye, Thilmakha Ndiayene Sirakh, Mékhé Niakhéne, Tassette, Tivaouane entre autres formés au lendemain des élections locales du 23 janvier dernier. Il est reproché à ces institutions municipales d’avoir foulé aux pieds la loi sur la parité dans l’élection des adjoints au maire.
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EST-IL VENU LE TEMPS DU NDEUP NATIONAL POUR LA SOCIETE SENEGALAISE
LE THERMOMÈTRE TOUJOURS EN FLÈCHE, LA NATURE AGRESSÉE, ENVOIE LA GÉHENNE !
Sédhiou - Vague de chaleur persistante durement vécue en ce mois de ramadan A la mi-journée hier, jeudi 28 avril à Sédhiou, le thermomètre affichait les 40° à l’ombre, avec un ressenti de 47° sous un ciel assez ensoleillé.
Le mois de Ramadan 2022 est particulièrement marqué par des piques extrêmes de chaleur. Cette incommodité du temps rend pénible le jeûne et atrophie la production au sein de certains corps socio-professionnels dont l’activité requiert la force physique et les expose aux rayons du soleil. Les coupes abusives de bois et de toutes autres formes de pillage du couvert végétal sont énumérées comme facteurs aggravants de la détérioration de l’écosystème à l’origine de la colère du climat.
A la mi-journée hier, jeudi 28 avril à Sédhiou, le thermomètre affichait les 40° à l’ombre, avec un ressenti de 47° sous un ciel assez ensoleillé. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie du Sénégal (ANACIM) ne prévoit pas moins de chaleur durant les prochaines 72 heures, comme il en a été du reste le cas tout le mois de Ramadan dans la vieille ville du Pakao. Ansoumane Solly, un jeune apprenti menuisier dit tenir bon malgré tout. «C’est une chaleur accablante qu’il fait actuellement sur Sédhiou. Cependant, on n’a pas le choix ; il faut qu’on travaille pour mieux apprendre le métier et gagner sa vie avec décence car demain fera jour», dit-il avec un large sourire. C’est à l’opposé des artistes musiciens qui ont préféré mettre la pédale douce. Ibou Korta alias Dialidiang est artiste auteur compositeur. «D’abord, il faut comprendre que notre métier s’exerce difficilement en période de Ramadan car nous sommes, pour la plupart, des musulmans et les spectacles sont très peu fréquents. En plus, le Ramadan, c’est dur de réaliser des activités à temps plein. Cependant le soir, après la rupture, nous faisons quelques séances de répétition», soutient-il.
A l’appel du devoir citoyen, les vagues de chaleur déferlent certes, mais n’arrivent point, chez certains, à s’opposer à l’exercice de la mission. En pleine conférence de rédaction à Gabou FM, la radio communautaire de Sédhiou, le rédacteur en chef, Nouha Coly, relève ce qui suit : «ce qui est extraordinaire, c’est qu’à partir de 7h déjà il fait extrêmement chaud et ce jusqu’à 19h. A l’ombre le thermomètre peut atteindre les 40° et même plus. Evidemment, il est difficile d’aller sur le terrain pour faire le travail de collecte et venir faire le traitement et la diffusion. Mais, c’est un sacerdoce car attendu par toute une population et on fait avec», se résigne-t-il, avec le sentiment de rendre service à la communauté.
La présentatrice des éditions, Aïssatou Faye Bodiang, jette un regard sur ce qui pourrait être à l’origine de cette colère du climat, les coupes abusives de bois. «Il fait très chaud dans cette zone du Sud ; alors que normalement, avec le couvert végétal, ce devrait être le contraire. On parle chaque fois de changements climatiques et voilà que nous sommes en train de les vivre avec leurs impacts directs. Cela interpelle les populations, les autorités et tout le monde car cette situation est grave et résulte des coupes abusives de bois», alerte Aïssatou. De plus en plus, le soleil brûle, les hommes aussi brûlent et pillent la forêt qui se rétrécit comme peau de chagrin. Demain est incertain !
LA CDP SENSIBILISE ET MET EN GARDE
Conformément à la loi de 2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la protection des données personnelles dans un contexte électoral, les acteurs politiques se doivent d’être attentifs et vigilants par rapport au traitement des données à caractère personnel
Suite aux interpellations, plaintes, pétitions et signalements, la Commission de la protection des données à caractère personnel (CDP) a jugé utile de remettre de l’ordre en rappelant aux gens l’importance du respect des données confidentielles, notamment dans le cadre du parrainage pour les législatives prochaines. Ainsi, elle exhorte tous les acteurs et partis politiques à prendre toutes les mesures et garanties appropriées pour la sécurisation des données à caractère personnel.
Conformément à la loi de 2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la protection des données personnelles dans un contexte électoral, les acteurs politiques se doivent d’être attentifs et vigilants par rapport au traitement des données à caractère personnel surtout avec le système de parrainage. En effet, il est important voire primordial de respecter les droits et les libertés fondamentaux des personnes physiques et ce, à tous les égards et circonstances.
De ce fait, la CDP rappelle, dans un communiqué parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien hier, jeudi 28 avril 2022, que la collecte des données personnelles nécessite au préalable un certain nombre de conditions à remplir par la personne chargée de la collecte. Parmi ces conditions figurent celle d’informer la personne concernée des finalités de la collecte de ses données personnelles comme l’atteste l’article 58 de la loi n° 2018-12 du 04 juillet 2028 portant protection des données à caractère personnel. Ensuite, celle relative au respect des catégories de données autorisées comme le note l’article 1.57 in fine de la loi n°2018-22 du 04 juillet 2018 et enfin de permettre à la personne concernée, l’accès à ses données collectées pour rectification et/ou suppression en conformité avec les articles 62 et 69 de la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008, renseigne la source.
Ainsi, à quelques encablures des élections législatives de 2022, tous les candidats se lancent dans une conquête de collecte de parrains sans merci d’où l’obligation pour les partis politiques de sécuriser, selon la CDP, les données à caractère personnel. Et de préciser encore que toutes les dispositions doivent être prises afin de préserver la vie privée de ceux auprès de qui ils obtiennent des signatures. Pour ce faire, il est attendu d’eux «une sécurisation des formulaires de collecte de données et empêcher que des personnes non habilitées puissent y accéder, de veiller à ce que les données ne puissent être lues, modifiées, copiées, effacées de façon non autorisée, lors de leur communication aux instances de vérifications et de validation et de faire signer des engagements de confidentialités aux collecteurs désignés» lit-on dans le communiqué.
De surcroit, pour mieux assurer son rôle et sensibiliser sur les bonnes attitudes à adopter en matière de parrainage et d’élections, la commission de la protection des données personnelles avait produit un mini guide qui rappelle les droits des parrains au regard du traitement de leurs données personnelles, les obligations qui incombent aux candidats et les bonnes pratiques à mettre en œuvre suivant la loi de 2008.
SOUS LE SIGNE DU MÉMORIAL DE GORÉE-ALMADIES ET JEUNESSE DANS LA RENAISSANCE AFRICAINE
L ’édition 2022 de la Journée nationale de Commémoration des résistances et du souvenir aux victimes des traites négrières et de leurs abolitions s’est tenue avant-hier, mercredi 27 avril 2022, en partenariat avec le Musée des Civilisations Noires (MCN).
Le Musée des Civilisations Noires a accueilli avant-hier, mercredi, sous l’égide du ministère de la Culture et de la Communication une manifestation autour du thème : «Mémorial Gorée- Almadies et jeunesse pour une renaissance africaine». Elle a été organisée par la Fondation mondiale pour le Mémorial et la Sauvegarde de Gorée, à l’occasion de la Journée nationale de Commémoration des résistances et du souvenir aux victimes des traites négrières et de leurs abolitions.
L ’édition 2022 de la Journée nationale de Commémoration des résistances et du souvenir aux victimes des traites négrières et de leurs abolitions s’est tenue avant-hier, mercredi 27 avril 2022, en partenariat avec le Musée des Civilisations Noires (MCN). A l’initiative de la Fondation mondiale pour le Mémorial et la Sauvegarde de Gorée, elle a été marqué par un panel autour du thème : «Mémorial Gorée-Almadies et jeunesse pour une renaissance africaine», suivi de discussions. Une exposition «Hommages aux précurseurs» et la projection d’un film documentaire étaient aussi au programme commémoratif. Ce panel a été animé par Amadou Lamine Sall, Secrétaire général Mémorial de Gorée, Dr Fatou Sow, Hamady Bocoum Directeur général du Musée des Civilisations Noires, Éloi Coly, Conservateur en chef de la Maison des esclaves de Gorée, Mamadou Berthé architecte-conseil, entre autres, en présence de quelques étudiants et lycéens.
Demba Fall, le Secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, a défini le Mémorial de Gorée-Almadies comme un édifice qui se donne une mission «d’amplificatrice de mémoire pour cet héritage». Il a rappelé l’importance de ce mémorial, en somme. Éloi Coly, lui, affirme que le triangle de Gorée n’existe nulle part ailleurs. Revenant sur l’importance de connaître son histoire et de revoir l’estime de soi qui est perdu à travers l’éducation que nous transmettons à nos enfants, il a déclaré que «c’est l’éducation qui libère».
Pour Mamadou Berthé, «le pouvoir et le savoir étaient déjà en Afrique, avant même l’arrivée des colons» et que «s’il n’y avait pas eu la traite l’Afrique ne serait pas appauvrie». Il a relevé que «l’Afrique a toujours été très riche en intelligence» car il a été établi que «les mathématiques sont nées en Afrique, mais cette information a été gommée». Le docteur Abdoulaye Mbengue, quant à lui, s’est beaucoup plus intéressé à la «décolonisation de la mentalité et au leadership de la jeunesse pour faciliter le développement de ce cher continent africain».
Selon lui, «ce n’est pas dans l’intérêt des occidentaux qu’on se développe.» Il a insisté sur le leadership : «s’il n’y a pas d’éthique, il n’y a pas de leadership... alors soyez des serviteurs et vous serez des leaders».
L’activiste panafricaniste, initiateur du mouvement les États Unies d’Afrique, présent à la rencontre, a soutenu qu’il faut une révolution globale des États africains car «ils» ont falsifié l’histoire. Il a annoncé son ambition de créer un concept de «Porte du Retour», en réponse à la fameuse «Porte aller sans retour» de Gorée. Les lycéens (Lycées de Pikine et Bambylor) ont eu à faire de petits exposés sur l’historique et la géolocalisation de Gorée, pour apporter un peu plus d’illumination à cette journée de commémoration. Cette dernière a également permis aux intervenants et aux cibles jeunes d’aborder les multiples fonctions éducationnelle, pédagogique, didactique, historique, «diasplomatique», multilatérale, géoculturelle, géostratégique et géopolitique dudit Mémorial.