Le coup d’envoi de la campagne électorale pour les élections législatives du 31 juillet prochain a été officiellement donné le dimanche 10 juillet dernier. En raison de la coïncidence de ce premier jour de campagne avec la célébration de la fête de Tabaski, les huit listes retenues par la Direction générale des élections (Dge) pour ce scrutin ont consacré leur programme à visites de proximité auprès des responsables religieux et une déclaration préalablement enregistrée, diffusée dans le journal de la campagne à la télévision nationale (Rts).
C’est partie pour la campagne électorale des législatives du 31 juillet prochain. Le coup d’envoi de ce marathon en vue du contrôle des 165 sièges de l’Assemblée nationale lors des élections législatives du 31 juillet prochain a été officiellement donné le dimanche 10 juillet dernier. L’activité des huit listes retenues par la Direction générale des élections (Dge) lors de ce premier jour de campagne qui a coïncidé avec la célébration de la fête de l’Aïd, communément appelée Tabaski au Sénégal a été marquée par des visites de proximité auprès des responsables religieux et une déclaration préalablement enregistrée, diffusée dans le journal de la campagne à la télévision nationale (Rts).
Pour cette première prise de parole dans le journal de la campagne, la plupart des coalitions ont positionné leur tête de liste nationale. Il y a que les coalitions Yewwi Askan Wi et Bokk Gis Gis Liggey qui ont envoyé d’autres responsables. Il s’agit de Birame Soulèye Diop, tête de liste département de Yewwi askan wi à Thiès et Aliou Sow, investi à la 3ème position sur la liste nationale de la coalition dirigée par le leader Bokk Gis Gis, Pape Diop.
Pour rappel, la déclaration de la coalition Aar Sénégal a été faite par l’ancien ministre Thierno Alassane Sall et celle de la Grande coalition Wallu Sénégal et Benno bokk yaakaar respectivement par Mamadou Lamine Thiam et l’ancien Premier Aminata Touré. De son côté, Pape Djibril Fall a porté la voix de ses camarades de la coalition les Serviteurs et Mohamed Diallo celle de la coalition Naataange Askan Wi. Il en est de même du Dr Ibrahima Mbow leader et tête de liste nationale de la coalition Bunt-Bi qui a parole à nom de cette dernière.
Il faut remonter à l’enfance, aux origines, à mon lieu de naissance. Je viens du village de Kpéfélé, à côté de Katiola, au Nord de la Côte d’Ivoire. Je suis issu du peuple Tagbana qui est de la famille des Sénoufos connus pour leur tradition de masques et une culture très ancrée, très forte avec des cycles d’initiation. J’ai quitté très tôt ce berceau de traditions pour aller dans le Sud de la Côte d’Ivoire, à Rubino chez mon oncle qui était enseignant. Je suis retourné pour la première fois dans mon village vers l’âge de 15 ans. Mais j’ai gardé une image intacte de ce royaume d’enfance : des odeurs, des rues, plein de choses.
Dès la classe de CE1, je me suis mis à dessiner. Et à la demande de mes enseignants, je faisais le tour des classes pour illustrer les apprentissages de la semaine suivante. C’était ma corvée de chaque dimanche mais aussi mes premiers exercices. Et puis j’avais un aîné qui était dans une école d’art à Bingerville qui m’a montré comment faire des ombres, des lumières, des volumes avec le crayon. A la demande de mes parents, j’ai attendu d’obtenir au moins le brevet pour intégrer le Lycée artistique d’Abidjan et par la suite, l’Ecole des Beaux-Arts d’Abidjan.
Votre parcours artistique est riche, dites-nous en plus ?
Au départ, je voulais être sculpteur. Mais au cours de ma formation j’ai découvert la communication et les arts graphiques qui m’ont permis de pratiquer la photographie et la vidéo. Après mes études, j’ai commencé à travailler dans une imprimerie, ensuite dans une agence de publicité. Un jour, je réponds à une annonce dans le quotidien national Fraternité Matin d’une agence qui recrutait un Directeur artistique à Dakar. J’avais déjà lu des choses sur ce qui se passait à Dakar dans la Revue Noire, le travail de Bouna Médoune Sèye, le milieu du cinéma, Joe Ouakam, j’avais le sentiment qu’il y avait un bouillonnement créatif au Sénégal. Je me retrouve quelques mois plus tard au Sénégal avec l’idée d’y travailler quelques années et rentrer… Mais j’y suis encore.
C’est lors de la Biennale DAK’ART 2004 que j’ai fait une première expo, « Yeux dans Yeux ». J’ai rencontré le fascinant Joe Ouakam qui a beaucoup compté pour moi et Bouna Médoune Sèye avec qui nous avons cheminé pendant deux ans au gré des résidences de création, de peinture performative et des expositions. Il y avait aussi un groupe d’amis avec qui on manageait un groupe de reggae. J’étais dans un bouillon de cultures et de recherche. A partir de là, malgré la charge de travail, tous les deux ans, je faisais une exposition parce que j’avais beaucoup de choses à dire ! Et souvent, mes questionnements et mon travail interrogeaient la société de consommation…que je voyais de près dans le milieu de la pub. Je me souviens souvent de ma jeunesse où certains objets du quotidien étaient en bois ou en terre cuite. Des objets faits pour durer dans le temps. Aujourd’hui, le monde occidental a occulté tout cela comme si cela n’était plus vrai ou n’avait jamais existé. Dans un mouvement de folie de cette société de consommation, on est passé de l’inaltérable au « tout jetable » parce que cela rapporte de l’argent. C’est un peu le fil conducteur de mon travail. A chaque projet, je saisis un thème et je trouve le médium adapté pour mieux exprimer cette idée. Je travaille sur différents supports du papier d’emballage kraft au papier journal en passant par la photo et la vidéo pour créer un univers et raconter un peu notre humanité. Chaque exposition est une proposition nouvelle. Je ne suis pas à la recherche d’une écriture mais j’ai quelque chose à dire !
A quel moment avez-vous décidé de lâcher la publicité pour vous consacrer pleinement à votre création ?
En 2011, j’ai décidé d’arrêter de travailler dans la publicité parce qu’il y avait des possibilités de résidences d’artistes auxquelles je ne pouvais participer à cause de mon travail en agence qui m’occupait à plein temps. Je sentais que tout mon être était aspiré par ce besoin de création.
La vie d’artiste n’est pas simple tous les jours parce que financièrement c’est toujours instable mais cela vaut la peine de vivre pleinement ce qui nous passionne, ce qui nous habite. Et puis, il y a toujours quelques projets de communication que l’on me confie mais plus dans le cadre de ces grosses boîtes qui font tourner la publicité qui est le moteur de cette société de consommation.
Depuis 2017, je me suis beaucoup impliqué dans le laboratoire AGIT’ART autour de Joe Ouakam avec des projets à forte valeur sociale, notamment dans les écoles en milieu défavorisé pour sensibiliser sur les problèmes environnementaux et aussi réinsérer l’activité artistique en milieu scolaire.
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
VICTOR BIAKA BODA, HÉROS ET MARTYR DE LA LUTTE ANTICOLONIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - C'est l’une des plus belles étoiles qui aient brillé dans le ciel ivoirien avant la pseudo-indépendance du 7 août 1960. Il est déplorable qu’il n’ait pas eu droit à une sépulture digne
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 11/07/2022
Un proverbe bhété enseigne que, “lorsque les abeilles finissent de fabriquer le miel, elles disparaissent et ce sont les mouches qui apparaissent”.
Victor Biaka Boda n’a pas seulement disparu dans la nuit du 27 au 28 janvier 1950. Il a aussi disparu de l’histoire de la conquête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Aucun manuel ne parle de lui, aucun monument n’a été construit pour lui. Hormis le stade de Gagnoa et une école primaire de Bouaflé qui portent son nom, rien n’a été fait par la nation pour l’honorer. Et pourtant, de manière significative, il prit part à la lutte contre la colonisation, mena cette lutte sans ruse ni calcul et en paya le prix fort. En effet, Biaka Boda fut assassiné à Bouaflé par des supplétifs syriens de l’armée coloniale française après avoir été torturé à coups de baïonnette. C’est quelques jours plus tard qu’on retrouva son corps sans tête et suspendu à une branche d’arbre. Comment tout cela arriva-t-il ? Biaka avait quitté Yamoussoukro et se rendait à Gagnoa quand son véhicule tomba en panne à quelques kilomètres de Bouaflé. Il décida alors de passer la nuit dans cette ville. Un certain Almamy Ali Diaby offrit de l’héberger. Celui-ci savait-il ce qui se tramait contre le sénateur ? Toujours est-il que Biaka fut enlevé et liquidé, cette nuit-là. Sa mort ne sera officiellement annoncée par la métropole que le 20 mars 1953.
Que reprochait la France à Biaka Boda ? Qu’est-ce qu’elle ne lui a pas pardonné ? D’avoir été aussi intransigeant que Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié et les autres leaders nationalistes de l’Union des populations du Cameroun (UPC) qui voulaient une vraie indépendance, d’avoir refusé de se soumettre, selon un représentant du Comité central de la France d'Outre-Mer qui s’exprimait en 1952 sur sa mort (cf. Claude Gérard, ‘Les pionniers de l'indépendance’, Éditions Intercontinents, 1975). Biaka Boda représentait l’aile dure du Rassemblement démocratique africain (RDA). Malgré la persécution des leaders de ce parti par les colons, malgré les arrestations, brimades, emprisonnements et autes tueries (je pense, entre autres, à la répression des manifestations de Bouaflé, le 21 janvier 1950), le sénateur fustige les dérives de la colonisation et appelle les villes qu’il visite à l’insurrection. Mais c’est à Daloa qu’il prononce, le 18 novembre 1949, le discours le plus virulent contre le colonialisme. L'administrateur André Buttavand avait usé de tous les moyens (barrages dressés sur la route, déploiement de la police et de la gendarmerie) pour empêcher le meeting de Biaka Boda dans la cité des antilopes. Excellent tribun et grand harangueur de foules, le sénateur fait comprendre à ceux qui sont venus l’écouter que personne ne peut confisquer éternellement la liberté d’un peuple et que la Côte d'Ivoire sera bientôt affranchie de la colonisation. À cette époque-là, le RDA était un parti anticolonialiste qui n’avait pas peur d’organiser des grèves, des marches et des manifestations pour protester contre les exactions de la colonisation. Des émeutes éclatent et se succèdent dans le pays à partir du 6 février 1949. Le 14 novembre 1948, le gouverneur Laurent Péchoux est envoyé à Abidjan pour mater les insurgés et “pacifier” la colonie. Le même jour, Victor Biaka Boda est élu au Sénat français dans le cadre de l’Union française. Son éloquence, sa fermeté et sa droiture lui attirent rapidement le respect et l’admiration des autres sénateurs. Il utilise la tribune du Sénat pour condamner la répression des manifestations pacifiques, pour défendre les intérêts des populations ivoiriennes, pour réclamer l'alignement des pensions des anciens combattants d'Outre-Mer sur celles de la métropole.
Mais qui est cet homme de petite taille né à Dahiépa-Kéhi, le 25 février 1913 ? D’où tire-t-il sa force et sa détermination ? D’où lui vient son courage ? Quelles rencontres a-t-il faites ? Victor Biaka Boda perd très tôt son père et sa mère. Il sera donc élevé par ses grands-parents maternels à Biakou, village situé à environ douze kilomètres de Dahiépa-Kéhi. En 1920, il commence l’École à Gagnoa. Sept ans plus tard, il décroche le certificat d'études primaires élémentaires. En 1930, il obtient le brevet d'études primaires supérieures à l’École primaire supérieure de Bingerville. L’École de médecine de Dakar l’accueille de 1931 à 1937. Il en sort avec le titre de médecin africain. Il soigne ses premiers patients à Nzérékoré. Pendant son séjour en Guinée, Biaka fait la connaissance d’Ahmed Sékou Touré, celui qui, le 28 septembre 1958, dira “non” à la communauté franco-africaine du général de Gaulle. Sékou Touré dirigeait alors la section guinéenne du RDA, le plus grand mouvement d'Afrique occidentale qui était vent debout contre la colonisation. Biaka ne tarde pas à adhérer au RDA. Admis au comité directeur du RDA-Guinée, il attaque le colonialisme chaque fois qu’il a l’occasion de s’adresser aux militants de ce parti. L'administration coloniale commence à se méfier de ce jeune révolutionnaire.
En 1947, il rentre en Côte d'Ivoire. Jean-Baptiste Mockey, Ouezzin Coulibaly, Jacob William, Mathieu Ekra, Dignan Bailly, Anne-Marie Raggi, René Séry-Koré et d’autres étaient déjà engagés dans le combat contre l’exploitation coloniale. Sans tarder, Biaka Boda se joint à eux. En février 1949, 8 responsables du PDCI-RDA sont arrêtés et incarcérés sans jugement à la prison de Grand-Bassam. Le 24 décembre 1949, leurs épouses et sœurs marchent sur la prison civile de Grand-Bassam pour réclamer leur libération. Contrairement à beaucoup d'autres qui se cachaient, de peur de subir le courroux des colons, Biaka Boda joua un rôle actif dans la mobilisation pour la libération des prisonniers politiques. Devrait-on s’en étonner ? Non car, à l’école déjà, Biaka était perçu comme un esprit libre et contestataire.
Indiscutablement, Victor Biaka Boda est l’une des plus belles étoiles qui aient brillé dans le ciel ivoirien avant la pseudo-indépendance qui nous fut octroyée, le 7 août 1960. C’est un héros et un martyr de la lutte anticolonialiste. Il est regrettable que sa famille biologique n’ait jamais vu son corps. Il est déplorable qu’il n’ait pas eu droit à une sépulture digne. Il est surprenant que Félix Houphouët-Boigny et ses successeurs n’aient pas daigné reconnaître son sacrifice et honorer sa mémoire. Mort pour la patrie, cet homme ne peut continuer d’être ignoré pendant que les rues, avenues et boulevards de la capitale économique portent les noms des “Angoulvant, Clozel, Chardy, Noguès et autres massacreurs chamarrés, les pires symboles de la colonisation” (Marcel Amondji).
Pour la France, Biaka Boda et les autres victimes de la violence et de la barbarie coloniales devaient disparaître après avoir fabriqué le miel parce qu’ils refusaient de se truquer et de truquer la lutte. La même France estimait en revanche que les autres, c’est-à-dire ceux qui se terraient chez eux quand ça chauffait et ceux qui trahirent le peuple en acceptant la soumission du pays à la France, avaient le droit de consommer le miel, méritaient d’être honorés et célébrés de leur vivant. Peut-être le moment est-il venu de questionner la notion de “pères de la nation” et de donner à chaque acteur sa vraie place.
En mélangeant les genres juridiques et politiques, on essaie de chercher un éventuel succès dans le bénéfice de la confusion, seulement la perspicacité des Juges aidera toujours à la dissipation et au discernement dans la jungle des recours
En analysant le répertoire de certaines requêtes introduites devant les Juges par une frange de l’opposition ces temps derniers, on a parfois le sentiment que le droit semble pris en otage par des procédures qui me semble-t-il sont, à la limite, intempestives voire abusives.
Je pense honnêtement que notre démocratie pourrait bien se passer de certaines, sans aucun préjudice pour elle. Je pense surtout aux procédures engagées concernant le processus électoral, soit devant la Cour suprême ou auprès du Conseil constitutionnel. Il en est ainsi de celles portées par les avocats sénégalais dits du Barreau de Paris opérant localement, Me Abdoulaye Tine, Me Moussa Diop.
La dernière requête de l’avocat Tine devant la Cour suprême nous conforte dans l'idée que son savoir-faire technique en droit, son savoir en la matière et ses connaissances que je ne conteste pas au demeurant, ne se reflètent pas hélas dans la toute pertinence de ses derniers recours. Les magistrats perspicaces qu’ils sont, ont censuré à juste raison les divagations juridiques non fondées.
Que dire donc à ce vaillant avocat de Paris lorsqu’il tente de faire valoir dans ses conclusions l'idée selon laquelle la loi sur le parrainage n'existe plus, du seul fait de l'arrêt de la Justice communautaire. Selon sa compréhension du droit, la décision de la Cour de la CEDEAO aurait de jure ou de facto anéanti la loi sur le parrainage. Ce raisonnement est juste étonnant, simpliste et se situe tout à fait hors du Droit public.
En effet, la décision s’adresse aux capacités législatives de l’Etat sénégalais et non aux Juges, selon une implication fonctionnelle de la séparation des pouvoirs. Cette confusion a certainement conduit Me Tine à se tromper de cas d’ouverture de recours, qui auraient pu être l’engagement de la responsabilité de l’Etat du fait d’un dysfonctionnement peut être législatif, une hypothèse d’école et une suggestion dans la pratique de son métier. Je le répète, l’arrêt de la CEDEAO met à la charge du gouvernement sénégalais, une indication qu’il faudra certainement analyser en tenant compte de la vision de gouvernance du processus électoral avec ses contraintes et nécessités de rationalisation. Pour le Juge sénégalais, c’est toujours l’application des règles du droit positif telles qu’elles procèdent du législateur, le magistrat étant soumis à l’autorité de la loi en vigueur, comportant entre autres les écritures actuelles du code électoral.
La Cour suprême en se prononçant par un rejet, a ainsi rappelé son rôle de gardien éminent de la bonne application de la règle de droit, en précisant dans sa motivation que le parrainage en tant que tel, ne saurait constituer un obstacle au droit pour chaque sénégalais qui le souhaiterait de candidater à une élection.
Le problème avec Me Tine, ce ne sont point ses compétences d'avocat qui sont en cause mais surtout sa propension à habiller ses convictions en autant de recours de contestation de l’ordre juridique bien établi. Faudra bien un jour qu’il apprenne davantage à fixer la frontière entre ses idées politiques personnelles et les principes juridiques qui sont de nature impersonnelle.
J'ai encore souvenance des propos de Me Mamadou Lô, alors qu’il était candidat présenté par un groupe de la société civile à l'élection présidentielle de 1993. Le candidat Lô, que j’ai eu le bonheur d’avoir comme assistant en droit public à l’UCAD, disait à l’époque du parrainage appliqué aux candidats indépendants, donc à lui : "je suis conscient d'avoir subi en tant que candidat de la société civile une discrimination inadmissible. J'en suis outré. Toutefois, je considère que le combat dont il s'agit ici est d'abord une lutte politique avant d'être une affaire de procédure judiciaire. Un jour le peuple va l'engager pour mettre fin à cette discrimination".
Me Lô, comme vous l'aviez prédit et souhaité, le peuple a engagé ce combat contre la discrimination et l’a gagné. Hélas, ce fut en votre absence de ce monde, vous pouvez dormir du sommeil apaisé des justes. L'avocat ne savait pas à quel point il avait raison de parler comme il l'avait fait. Lui, ne confondait nullement le combat politique et les procédures judiciaires. Dans la plupart des cas où de telles procédures sont engagées chez nous, elles ont souvent pour finalité de tenter de jeter le discrédit sur la Justice, en tentant d'accréditer dans les esprits, l'idée que la Justice est couchée devant l'Exécutif qui lui dicterait sa loi.
Me Tine ne partage certainement pas le raisonnement de son devancier Me Lô, qui était d’un profond sentiment d’idéal démocratique. Il est manifestement plus proche de la perspective dessinée dans la publication des 51 universitaires qui se sont autoproclamés protecteur de la pureté du droit et ont imprudemment déclaré la fin de l'Etat de droit au Sénégal. Heureusement, ces universitaires parlent de la pureté du "droit qu'ils enseignent". La question est de savoir de quelle qualité scientifique et pédagogique peuvent-ils se prévaloir quant à leurs enseignements. Je suis dubitatif face à cette interrogation, car je pense, ici, à notre maître, Babacar Kanté cité dans son texte par le RUR dans sa publication réservée aux 51 universitaires, toujours les mêmes, quand le professeur Kanté mettait en garde contre « les gros risques pour le juriste de faire du droit en ayant des arriérés politiques ».
Devant le Juge, professionnel impartial du droit, les plaideurs téméraires des affaires politiques échouent très souvent, un échec normal et inévitable par inexactitude juridique de leurs arguments altérés par la surcharge politicienne.
À ce propos, j’ai souvenance de la procédure initiée en avril 1992 par le PDS de Me Wade contre le parti socialiste (PS), aux fins de dissoudre le parti à l’époque au pouvoir. À l'appui de leur demande, les avocats du PDS voyaient dans l’appui du Parti communiste chinois sous forme de dons en ballons et filets de cage destinés aux équipes navétanes, un financement étranger d’un parti politique. Mon frère, Me Amadou Sall, pourrait en faire témoignage, j'écrivais dans un texte publié dans Sud que la procédure du PDS était vicieuse et démagogique, car n'ayant d’autre motif que de tenter de discréditer la Justice.
En mélangeant les genres juridiques et politiques, on essaie de chercher un éventuel succès dans le bénéfice de la confusion, seulement la perspicacité des Juges aidera toujours à la dissipation et au discernement dans la jungle des recours.
La crédibilité des Juges, sur le fondement de leur pratique conforme d’application de la loi, voilà ma pensée, il y a une trentaine d'années, la même en 2022 face aux procédures abusives en temps d’élections.
L'ARMÉE SÉNÉGALAISE EN DEUIL
Un Casque bleu sénégalais de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) est décédé ce lundi au Mali et dix (10) autres ont été blessés dans un accident de la route.
Un Casque bleu sénégalais de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) est décédé ce lundi au Mali. Dix (10) autres ont été blessés lorsque leur véhicule blindé de transport de troupes a été impliqué aujourd’hui dans un accident de la route, annonce Olivier Salgado, Directeur adjoint de la Communication et Porte-parole aux Nations Unies (ONU) sur twitter.
L’accident s’est produit près du village de Fiko, à environ 7 kilomètres au sud-est de Sévaré, dans la région de Mopti, explique la même source. Avant d’ajouter que tous les blessés ont été évacués du lieu de l’accident et sont soignés dans un hôpital de la MINUSMA.
« Nos pensées vont à la famille du soldat de la paix qui a perdu la vie et nous souhaitons à nos collègues blessés un prompt rétablissement », compatit le Porte-parole aux Nations Unies.
par Nioxor Tine
VERS UNE NOUVELLE RÉPUBLIQUE, À TRAVERS UNE COHABITATION APAISÉE
On espère que les nouvelles orientations politiques, qui sortiront du nouveau parlement et qui devront nécessairement prendre en compte les préoccupations des masses populaires iront dans le sens indiqué par les Assises nationales
Le régime de Macky Sall est en train d’abattre ses dernières cartes. Au moment où s’ouvre la campagne électorale des législatives du 31 juillet 2022, des informations font état du recrutement par les services de la présidence sénégalaise, d’un cabinet de lobbying américain pour préparer le terrain à une troisième candidature de celui qui, comme Paul Biya, semble nourrir l’ambition secrète d’une présidence à vie.
Une atmosphère de fin de règne
Le mode de gestion clientéliste du pouvoir politique basé sur un parti-État, en vigueur dans notre pays, depuis l’indépendance de 1960, semble avoir atteint ses limites, obligeant nos gouvernants à user de méthodes plus agressives et coercitives.
Rien que dans les dernières semaines, le peuple a pu être témoin et se convaincre, pour de bon, que ce pouvoir est capable de remettre en cause certains de nos acquis démocratiques pour atteindre les objectifs, qui lui ont été assignés par ses maitres à penser, qui convoitent ardemment nos nouvelles ressources pétrolières et surtout gazières.
Passons sur les rafles injustifiées et lourdes de sens politique de manifestants pacifiques et sur l’arrestation arbitraire et illégale de députés en session, en dehors d’une procédure de flagrant délit, sans levée de leur immunité parlementaire …, qui rappellent les pratiques ayant eu lieu au Chili des années 70 !
À côté de ces atteintes aux libertés, il y a remise en cause totale du code électoral consensuel de 1992. Ainsi, faisant fi du jugement de la CEDEAO, le Conseil constitutionnel a évincé une quinzaine de listes par le biais de la loi illégale, illégitime, inéquitable et obscure sur le parrainage citoyen, laissant le ministère de l’Intérieur finir le job, en fractionnant et en estropiant la liste de la principale coalition de l’opposition.
Malgré ces décisions qui devraient heurter la sensibilité de tout véritable démocrate, on a vu comment le ban et l’arrière-ban des personnalités (dont certaines se réclamant encore de gauche) et de ce qui reste de la base sociale du pouvoir ont été mobilisés pour entériner les forfaitures évoquées précédemment et réanimer un régime à bout de souffle.
Heureusement que face à cette loyauté à toute épreuve rappelant le code d’honneur des mafias, la coalition Yewwi Askan Wi et l’inter-coalition qu’elle partage avec Wallu, sont en train de poser les jalons d’une future et prochaine victoire électorale.
Une propagande aux relents fascistes
Dans son message au peuple sénégalais, à l’occasion de la Tabaski, Ousmane Sonko a de nouveau fait la preuve qu’il n’était pas homme à se laisser impressionner par les campagnes médiatiques orchestrées par le pouvoir basées sur la désinformation et la manipulation. Dans le cas d’espèce, il s’agissait de sortir une phrase de son contexte et d’en modifier le sens pour accuser le leader du Pastef d’ethnocentrisme, alors qu’au contraire, la quasi-totalité de son discours préconisait le vivre-ensemble de toutes les communautés de notre pays.
Ces accusations sont ridicules, venant d’un régime connu pour ses frasques ethnocentristes, depuis les appels aux meurtres par coupe-coupe d’un certain député jusqu’aux "titres fonciers politiques" attribués au président et où les leaders de l’opposition seraient interdits de séjour par le député-maire milliardaire.
C’est pourquoi, les hurlements lupins, ayant pu leurrer quelques personnalités probablement abusées, de bonne foi, ne doivent pas nous faire oublier qu’il s’agissait, ici, surtout de faire la lumière sur la mort de jeunes sénégalais tués par balles, parce qu’ayant prétendument enfreint des arrêtés illégaux d’autorités administratives déniant abusivement à l’opposition le droit de manifester.
La cohabitation comme phase de transition
L’expérience a prouvé que la propagande agressive doublée de la diabolisation de certains leaders de l’opposition avait une portée indéniable sur certains segments de la petite bourgeoisie. Mais les résultats des dernières locales et le grandiose meeting du 8 juin 2022 ont démontré, que de très nombreux citoyens sénégalais ont maintenant adopté une posture de défiance face à un pouvoir, qui use de plus en plus de mesures répressives et anti-démocratiques.
C’est pour cette raison, que la cohabitation parlementaire, pourrait être l’occasion rêvée de concertations apaisées pour remettre tous les enjeux prioritaires à plat, entre un président, à la fin de son dernier mandat et une opposition plurielle en phase de montée en puissance.
On espère seulement que les nouvelles orientations politiques, qui sortiront de ce nouveau parlement et qui devront nécessairement prendre en compte les préoccupations des larges masses populaires iront dans le sens indiqué par les Assises nationales, confirmé par la CNRI.
La cohabitation, qui pointe à l’horizon, pourrait servir de phase de transition vers une nouvelle République où l’hyper-présidentialisme obsolète va progressivement céder la place à un équilibre plus harmonieux entre les différentes Institutions.
Ce sera également le moment tant attendu pour baliser la voie au processus devant mettre fin à la domination des puissances étrangères impérialistes et permettre l’accession de notre pays à une pleine et entière souveraineté économique.
L'AFRIQUE EST UN RÉSERVOIR INÉPUISABLE DE DÉCIBELS
Poussé au sommet par un leader charismatique polyglotte et doué dans les arts du spectacle, Baaba Maal a réussi le challenge d’inscrire son « Yéla » natal au concert des merveilles musicales dans le monde - ENTRETIEN
Né il y a plus d’une trentaine d’années d’une passion commune entre amis et nourri par les richesses multiples d’une culture nomade, le « Daandé Leñol » (la voix du peuple) est l’un des groupes de musique les plus emblématiques de l’Afrique subsaharienne. Poussé au sommet par un leader charismatique polyglotte et doué dans les arts du spectacle, Baaba Maal a réussi le challenge d’inscrire son « Yéla » natal au concert des merveilles musicales dans le monde. Après un show époustouflant au Zénith de Paris puis au Royal Festival Hall à Londres en juin 2022, nous avons eu un entretien à cœur ouvert avec l’artiste qui est revenu sur les grands moments de sa carrière.
Autrefois professeur d’histoire-géographie, Baaba Maal est également un parolier doué, doté d’une lointaine vision panafricaine. Une posture qu’il incarne avec classe et humilité dans sa lutte pour le bien-être écologique de la planète et des êtres qui y vivent. C’est un engagement militant fort appréciable en Afrique et en dehors du continent. Tout au long de sa carrière, Baaba Maal s’est fixé pour vocation de servir son peuple et le continent noir par le biais de son art. Avec l’élaboration et la réalisation de projets de développement structurants dans les secteurs de la santé, de l’environnement, des infrastructures, il a beaucoup contribué au développement de son Fouta natal, dans le Sénégal des profondeurs. « J’ai une pensée particulière pour toutes les personnes, musiciens, collaborateurs, fans et famille qui nous ont quittés en cours de route et qui, comme nous, croyaient aussi fortement au projet du « Daandé Leñol », affirme-t-il, avec un brin de tristesse. Baaba Maal rend ainsi grâce à Dieu qui lui a permis de vivre aujourd’hui encore intensément sa passion artistique, dans la paix et avec une excellente santé. Plus de trois décennies durant, Baaba Maal et ses amis du « Daandé Leñol » ont fait danser plusieurs générations de mélomanes dans des sonorités variant entre traditionnel et modernité. Avec aisance et une technique de voix maîtrisée, Baaba Maal valse sans fausses notes dans tous les genres musicaux, du reggae au dance-hall en passant par le la salsa, la techno, le blues, le pop et mbalax prop le re au Sénégal. La carrière de Baaba Maal, c’est également de grandes œuvres à succès qui ont contribué à faire flotter le drapeau du Sénégal sur les plus grandes scènes du monde, les plus inattendues, aux confins de la planète. « C’est aussi ça le pouvoir de la musique et de toutes les formes d’arts qui ont la capacité de briser les codes et créer une synergie entre les peuples venus d’horizons divers, de croyances et de coutumes différentes », dixit l’artiste. « Djam Leeli » qui l’a fait découvrir à son producteur Chris Blackwell, « Baayo » en hommage à sa mère rappelée à Dieu à son insu, « Lam Toro » ou alors « Firin’In Fouta » consacré aux Grammy Awards et récemment « Télévision » sont tous des albums à succès qui ont placé Baaba Maal parmi les plus hautes personnalités artistiques dans le monde, une icône incontestable de la musique africaine. « La carrière d’un artiste est aussi souvent empreinte de rencontres d’abord, au sein de la famille du « Daandé Leñol » avec des arrivées de musiciens, techniciens, arrangeurs, managers et autres collaborateurs à qui nous devons, pour beaucoup, la construction et la réalisation de nos projets les plus fous. Les musiciens et le staff du « Daandé Leñol » ont très tôt compris les enjeux du projet culturel panafricain pour la renaissance et la reconnaissance de la culture peulh que constitue cet orchestre. Ils y ont adhéré et se sont généreusement investis pour porter haut et fort, comme son nom l’indique, la voix du peuple qui nous a missionnés avec des exigences », a affirmé Baaba Maal. Parmi les belles rencontres faites le long de son périple musical enchanteur, il y a également des icônes comme Carlos Santana, Bono, Brian Eno, la famille de Bob Marley (sa mère, son épouse, ses enfants, ses petits-enfants), entre autres. Dans un autre registre, il y a aussi la notoriété gagnée sur le terrain et qui a ouvert la voie à des missions institutionnelles avec les Nations unies, les Ong, les gouvernements et la société civile sur des questions essentielles liées à l’humanité.
Curiosité & mélange de genres
Ses différentes productions et son parcours révèlent en Baaba Maal un artiste curieux qui n’aime certainement pas la monotonie. « Je suis ouvert à tous les styles musicaux d’où qu’ils peuvent me parvenir, du Boundou à l’Indonésie en passant par l’autre bout du monde. Du Fouta Djalon au Macina, toutes les musiques me parlent, avec des ressentis différents et innovants », dixit l’artiste. Ses nombreux voyages dans le monde auront permis à l’enfant de Podor d’aller à la rencontre des genres musicaux différents avec lesquels il ne s’impose aucune limite pour pousser loin sa curiosité afin de mieux comprendre les possibles liens avec les racines africaines. Cette curiosité artistique qu’il pense légitime pour un artiste a entrainé Baaba Maal jusque dans la musique électronique que l’on retrouve également dans certains de ses albums. « La connexion avec d’autres genres musicaux est réelle et naturelle » pour Baaba Maal qui affirme, par ailleurs, que le jazz, le blues et le reggae sont des musiques innées pour les Africains. « Dans ma collaboration avec le comédien jamaïcain Makabi invité dans le morceau « Yélé », j’ai été heureux de montrer à la face du monde que les racines du reggae et de la musique cubaine sont bien africaines. » Pour démontrer les liens entre les cultures africaines et celles du reste du monde, Baaba Maal a jugé nécessaire de concentrer des recherches accentuées sur la jonction entre les styles, les sonorités et les différents styles musicaux. Des recherches qui ont abouti à la conception, entre autres, des titres avec des mélodies cubaine comme « African Woman » et jamaïcaine dans « Yélé ». Les chorégraphies et l’harmonie des couleurs dans les installations scéniques, les costumes sont une autre forme d’expression de la familiarité entre les cultures du monde.
Musique & cinéma, armes de séduction massive
Depuis quelques années, Baaba Maal fait des merveilles dans le 7ème art, un autre registre dans lequel il séduit le monde, notamment par la puissance de sa voix, mais aussi par ses talents de comédien. Cela ne surprendrait guère ses camarades et aînés, particulièrement le Ministre Mme Aminata Mbengue Ndiaye du lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis, où il excellait déjà avec la troupe théâtrale de l’établissement. « Je remercie particulièrement Sembène Ousmane qui m’a permis, en premier, d’utiliser ma voix dans le long métrage « Guélewar », un film culte qui fait partie des plus grands succès du cinéma africain », dit-il. Ce succès lui a ouvert la voie pour d’autres échanges cinématographiques du genre notamment dans le téléfilm « Nder en flammes » du réalisateur Amadou Moctar Bèye, et ailleurs dans le monde avec Peter Gabriel dans « Passion », puis Ridley Scott avec « La chute du faucon noir » suivi de « Black Panther », etc. Selon Baaba Maal, la musique africaine, sous toutes ses formes, est un art d’échanges et d’ouverture, d’où son succès dans le monde. L’enfant prodige de Podor est d’ailleurs très à l’aise à tout type d’échange artistique. En témoignent ses titres à succès dans lesquels le sens profond des textes et les bases mélodiques originales traduisent pleinement l’ouverture à d’autres cultures du monde. « Souka-Naayo », titre dans lequel a participé la famille irlandaise des « Screaming Orphans », est remarquablement riche de cet échange entre la musique celtique d’Irlande et celle sénégalaise. La collaboration avec Barry Reynolds dans la composition du titre « Fanta » témoigne également de l’ouverture significative de la musique africaine authentique vers des styles venus d’ailleurs. À en croire Baaba Maal, ces échanges ont également pour objectif d’imposer la musique africaine au sommet et de lui éviter d’être éclipsée par les grosses compositions commerciales aux sources diverses. « La musique africaine a des connexions certaines avec tous les styles de musique dans le monde. Il faut cependant savoir les déceler en poussant très loin notre curiosité pour mieux en profiter », estime l’artiste.
Engagement des choeurs de Sahel
Les précurseurs ont déjà balisé le terrain des échanges et de l’implantation de la musique africaine dans le concert des grands styles musicaux du monde, notamment avec Féla Kuti, Manu Dibango, le groupe Xalam, Aly Farka Touré ou encore Doudou Ndiaye Rose avec son orchestre de tambours. La diversité richissime des arts africains et de la musique, plus particulièrement, la rend inépuisable et toujours fraîche dans la proposition de nouvelles sonorités à l’air du temps. « L’industrie mondiale de la musique et de la culture, en général, est en perpétuelle mutation. Elle a besoin de se renouveler en permanence. L’Afrique, dans ce cas, représente une source inépuisable de décibels, de couleurs et d’énergies du fait notamment de sa jeunesse capable à tous égards de se projeter », soutient Baaba Maal. Selon lui, l’Afrique a tous les atouts pour ravitailler en abondance le monde entier sans épuiser ses ressources culturelles et artistiques. Dans cette dynamique, le Roi du Yéla annonce, en plus de son prochain album international, une production parallèle purement locale avec des airs et des mélodies du Sahel pour aborder les sujets d’actualité dans ce terroir africain. L’insécurité dans le Sahel, l’instabilité politique, le désarroi des populations sont autant de sujets abordés dans cet album avec des invités représentant chacun un pays dans l’Afrique subsaharienne. Le chanteur et ses hôtes élèvent la voix sur l’éducation, les menaces de crise alimentaire, la protection de l’environnement, l’érosion côtière, l’avancée du désert, etc., pour marquer leur engagement pour le droit à une vie sereine et normale des populations du sahel. De plus en plus déterminé à utiliser sa musique pour orienter les dirigeants vers les voies du changement, Baaba Maal estime que l’intérêt de la jeunesse pour l’agriculture, l’élevage, la pêche…doit aussi être encouragé pour un retour nécessaire à la terre, seul moyen d’atteindre notre autosuffisance alimentaire.
Transition digitale & accompagnement de l'État
Il est important de travailler d’emblée sur la relève car, selon le lead vocal du « Daandé Leñol », ses collègues et lui ne peuvent être fiers que « si l’on sent la nouvelle génération évoluer dans l’excellence, le professionnalisme et avec humilité. Cette génération doit faire mieux que nous et, surtout, sortir du cadre national qui leur est très peu profitable au final ». Le monde évolue à une vitesse considérable, pour Baaba Maal, il est donc urgent d’arrêter « cette hémorragie structurelle qui asphyxie le milieu des arts et de la culture en Afrique ». L’artiste se réjouit par ailleurs de l’intérêt particulier des Africains binationaux pour leur terre d’origine. « Fort de sa jeunesse dynamique, le continent a la capacité de se réinventer pour mieux profiter de ses ressources. C’est ce qui est en train de se passer », avance Baba Maal.
Les deux années pandémiques de la Covid-19 ont permis de repenser le modèle économique dans l’industrie culturelle. La digitalisation du secteur de la musique était devenue cruciale, notamment la phase de commercialisation des produits. Aujourd’hui, toutes les formes d’art et de spectacles se sont adaptées au digital, de la création à la consommation, entrainant ainsi un grand gain de temps, d’énergie, etc. « La Covid-19 nous a appris à réorganiser notre quotidien et notre environnement professionnel avec le digital. Il est désormais possible de faire des concerts virtuels et même des enregistrements à distance.
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AVANT, JE M'HABILLAIS COMME UNE VEDETTE DE CINE
Pourquoi je portais des bijoux en or et en diamant ? Quels sont les défis que je dois relever en tant que collectionneur ? Pourquoi je préfère Touba à Port-Louis en île Maurice ? Le collectionneur Serigne Touba Sène répond à nos questions
Il est un des grands collectionneurs d’art du Sénégal. Sa collection est riche de plus de 10.000 œuvres acquises un peu partout sur le continent il y a plus de 5 décennies.
Dans la dernière partie de l’entretien accordé à AfricaGlobe Tv lors du 14è Dak’Art, Serigne Touba Sène évoque sa vie d’avant lors qu’il était en plein dans les affaires.
Pour pouvoir commercer avec la haute société qui s’intéressait à ses œuvres ainsi de métaux précieux comme de l’or, le collectionneur raconte qu’il devrait être aussi fringants comme ses interlocuteurs.
Sur un autre plan, Serigne Touba expose des défis qui se pose à lui en tant que collectionneur, en l’occurrence la conservation de ses œuvres.
A son avis, avec la participation de l’État, il aurait pu mieux valoriser ses œuvres et permettre aux jeunes d’apprendre sur ces œuvres venues de partout d’Afrique.