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6 septembre 2025
AVEC LES ICS, POURQUOI CHERCHER DE L’ENGRAIS ET DES SEMENCES EN RUSSIE ?
Le déplacement du président Sall à Moscou dans le cadre de la recherche de solution à la crise alimentaire mondiale due au conflit russo-ukrainien s’apparente pour certains à de la mendicité alors que le pays est assis sur une mine d’or
Le voyage du chef de l’Etat en Russie a été salué comme un succès. L’objectif était de trouver une issue pour la crise alimentaire qui impacte le monde et particulièrement le Sénégal. Cependant ce déplacement du président Sall s’apparente pour certains à de la mendicité alors que le pays est assis sur une mine d’or. En effet, avec les Industries chimiques du Sénégal (ICS), le plus gros producteur d’engrais de la zone Uemoa, les agriculteurs restent confrontés à la disponibilité de l’urée.
A Saraya, Diourbel, Mboro, Kaffrine, Bounkiling, Fatick, Keur Socé, Kédougou, Sédhiou, partout à l’intérieur du pays, les paysans, en cette période hivernale, ont le même cri du cœur et la même angoisse : « A quand nos engrais, nos semences ? » Comme annoncé par l’Anacim, dans plusieurs parties sud du Sénégal, l’hivernage précoce s’est installé. Et pourtant, bien avant, les paysans comme par prémonition, avaient déjà commencé à réclamer des engrais et semences aux autorités. En vain.
Se voulant rassurant, il y a un mois, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural avait annoncé que la campagne de distribution des semences suit son cours. « Tout opérateur qui n’amène pas les semences aux différents endroits indiqués par le ministère, on va reprendre les produits et les donner à un autre. Nous espérons que d’ici une semaine, tout le monde recevra ses semences. J’ai reçu aujourd’hui des photos de paysans qui me confirment qu’ils ont reçu les produits. On veut commencer par le sud où il pleut d’habitude très tôt avant de remonter dans le nord », déclarait avec assurance le ministre de l’Agriculture. Mais l’aveu étant une faute à moitié pardonnée, Moussa Baldé avait reconnu que des experts de la CEDEAO, qui se sont réunis récemment, se sont rendu compte qu’il un manque un million et demi de tonnes d’engrais dans la sous-région. Et au Sénégal, le président de la République Macky Sall les avait instruits de faire tout pour qu’il n’y ait pas un déficit en engrais. Mais chose curieuse, comment un pays comme le Sénégal avec les Industries chimiques du Sénégal (ICS), le plus gros producteur d’engrais en Afrique occidentale française, peut-il être confronté à une indisponibilité de l’engrais ?
Avec l’existence de cette grosse unité industrielle, des spécialistes du secteur s’interrogent sur l’utilité réelle du voyage du chef de l’Etat en Russie pour quémander de l’engrais et des semences alors que les ICS peuvent satisfaire la demande. Comme en réponse par anticipation, le ministre Moussa Baldé avait avancé qu’« après des discussions avec les ICS, l’entreprise a produit 60 000 tonnes pour l’hivernage 2022. L’année dernière, la tonne d’urée coûtait 330 000 FCFA, alors qu’actuellement le prix est à 750 000 francs CFA. On a demandé à tous les acteurs concernés de faire des efforts en réduisant le prix par patriotisme ». Mais selon d’autres voix autorisées, la réalité est autre. « Les ICS, majoritairement détenues par des Indiens, vendent leurs produits hors de portée de nos braves paysans. Avec une faible part dans l’actionnariat, nos autorités ne peuvent nullement les contraindre à des prix préférentiels pour les nationaux. Sinon l’unique autre possibilité de nos autorités est la subvention qui est aussi un poids financier », expliquent des spécialistes du secteur.
Assis sur de l’or et des trésors, le Sénégal vend des cailloux…
Fatoumata Sissi Ngom, une analyste de politiques, écrivaine et ingénieur en informatique et en mathématiques financières, soulignant le potentiel sénégalais, avait noté dans une publication que, face à la crise pandémique, chaque ville, chaque commune a son capital historique. Mboro (qui héberge l’ICS, NDLR) est surtout reconnue pour son héritage industriel, agricole et halieutique. Bénies par la mer, Mboro et ses voisines sur la grande côte constituent également un important hub de pêche. La ville de Mboro et les communes environnantes de la zone des Niayes sont ainsi un maillon central pour la sécurité alimentaire nationale et régionale ainsi que l’emploi. Mamadou Lamine Diallo, député mais aussi un pertinent analyste économique, avait constaté avec regret que « les ICS devraient être un des piliers de l’industrialisation et de la révolution agraire du Sénégal. Mais elles ont été bazardées, sans vision, à des intérêts indiens. Les investisseurs multinationaux indiens défendent l’Inde avant tout. »
Faisant le rappel, il souligne qu’il y a quelques années, une panne de chaudière pour six cent millions de FCFA avait mis à genou la société. Ce fut le prétexte tout trouvé pour que Macky Sall procède à la recapitalisation avec ses Indiens à lui, ceux d’Indorama. Il y a trente ans, un seul expatrié travaillait aux ICS. Ils sont aujourd’hui soixante-dix (70) sur deux mille quatre cent agents (2400). Le directeur des ressources humaines, un Indien qui ne sait ni parler le français et le wolof, encore moins le pulaar, règne en maître. » Dans cette même logique, interrogé par nos confrères du journal « Le Témoin », un membre du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), s’est voulu concis. En effet, par la voix de son chargé de communication, Sidy Bâ, il soutient que la meilleure manière d’éviter des manquements liés à l’indisponibilité de l’engrais, c’est, selon lui, « de renationaliser l’usine de production d’engrais cédée aux Indiens ».
Comment l’Etat du Sénégal en est-il arrivé à une part de 12 % sur les revenus des ICS aujourd’hui ?
Selon nos sources au moment de la vente des ICS, la société pesait plus de 700 milliards de francs CFA. Ce contrairement à cette faillite qui a été annoncée comme prétexte. Madické Niang, Ousmane Ngom, Alé Lô et Karim Wade seraient les quatre responsables qui ont diligenté la vente des ICS pour une minable somme de 42 milliards de francs à des Indiens. Une situation qui aurait surpris la majorité des employés qui étaient sur place. Aujourd’hui les ICS exportent au minimum trois bateaux d’acide phosphorique PDO 5 d’une valeur de 47 milliards de francs CFA à quai par bateau, soit 141 milliards de francs CFA par mois et 1692 milliards de francs CFA l’année.
L'EX-PREMIER MINSTRE JAPONAIS SHINZO ABE MEURT APRÈS UNE ATTAQUE PAR BALLES
L'ancien chef de l'exécutif âgé de 67 ans prononçait un discours lors d'un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo
L'ancien Premier ministre du Japon Shinzo Abe est mort après avoir été atteint par des tirs lors d'un discours en public. Un suspect a été arrêté.
L'ancien Premier ministre du Japon Shinzo Abe est mort, vendredi 8 juillet, après avoir été atteint par des tirs lors d'un discours en public, a rapporté la chaîne NHK. Ce dernier a été attaqué lors d'un rassemblement électoral à Nara (ouest).
"On a tiré sur l'ancien Premier ministre vers 11 h 30 (2 h 30 GMT) à Nara. Un homme suspecté d'être le tireur a été interpellé", a déclaré le secrétaire général du gouvernement, Hirokazu Matsuno, à la presse.
L'actuel Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a, plus tôt vendredi, qualifié d'"absolument impardonnable" l'attaque dont a été victime son prédécesseur.
Citant des sources policières, la chaîne de télévision publique NHK avait déclaré plus tôt qu'un homme d'une quarantaine d'années avait été arrêté pour tentative de meurtre et qu'une arme à feu lui avait été confisquée.
"Un homme arrivé par derrière"
L'ancien chef de l'exécutif âgé de 67 ans prononçait un discours lors d'un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo.
"Il prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière", a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. "Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. "Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", a-t-elle encore témoigné.
Shinzo Abe s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à l'agence de presse Jiji.
NHK et Kyodo ont toutes deux rapporté que Shinzo Abe a été emmené à l'hôpital et semblait être en arrêt cardio-respiratoire – un terme utilisé au Japon pour indiquer l'absence de signe de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel.
Shinzo Abe est le Premier ministre japonais qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Il a été en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020, date à laquelle il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
Émoi à l'international
L'ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel, a déploré cette attaque. "Nous sommes tous tristes et choqués par l'attaque par balle contre l'ancien Premier ministre Abe Shinzo. Abe-san a été un dirigeant exceptionnel du Japon et un allié indéfectible des États-Unis.
Les États-Unis sont "profondément préoccupés" par l'attaque par balle contre Shinzo Abe, a plus tard déclaré le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.
Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est quant à lui dit "profondément bouleversé" par l'attaque, décrivant l'ex-Premier ministre japonais comme un "ami cher".
"Profondément bouleversé par l'attaque contre mon cher ami Abe", a-t-il écrit sur Twitter. "Nos pensées et nos prières sont avec lui, sa famille et le peuple japonais."
De son côté, la Chine s'est dite "choquée" par l'attaque contre Shinzo Abe, exprimant sa "sympathie" à l'égard de sa famille.
Sur Twitter, Emmanuel Macron s'est dit "profondément choqué par l'attaque odieuse" contre Shinzo Abe.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a lui aussi réagi sur Twitter, se disant "choqué et attristé par l'attaque lâche" contre Shinzo Abe.
Le Japon dispose de l'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible.
L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.
YANKHOBA DIATTARA DÉSAVOUÉ PAR IDY À THIÈS ?
Selon des observateurs de la vie politique dans la capitale du Rail, Yankhoba Diattara serait désormais « relégué à la périphérie de l’appareil politique du président Idrissa Seck »
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 08/07/2022
«Depuis quelques temps le ministre des Télécommunications et de l’Economie numérique n’est plus au-devant de la scène par rapport à la vie du parti Rewmi à Thiès ». Selon des observateurs de la vie politique dans la capitale du Rail, Yankhoba Diattara serait désormais « relégué à la périphérie de l’appareil politique du président Idrissa Seck ». En effet, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) se serait résolu à reprendre les commandes pour tenir la situation en main. De multiples raisons sont évoquées par ces observateurs pour expliquer la disgrâce politique du ministre des Télécommunications et de l’Economie numérique. En particulier, « la bataille de Thiès lors des élections locales de janvier 2022, où le candidat de la coalition Benno à la ville, le ministre Yankhoba Diattara, a joué sur deux fronts, entre le président Macky Sall et son mentor Idrissa Seck, et perdu, mettant fin sa carrière politique ».
A en croire ces analystes, « les élections territoriales du dimanche 23 janvier dernier ont surtout eu pour effet de diviser la mouvance présidentielle à Thiès. » Lors de ces élections, des leaders de la mouvance présidentielle auraient choisi de « ramer contre les intérêts du ‘’Mburu ak Soow’’ parce que conscients du fait que la victoire de Yankhoba Diattara équivaudrait à scier définitivement la branche sur laquelle ils sont assis, donc à signer leur liquidation politique à Thiès ». De fait, le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar à la mairie de la Ville de Thiès, n’avait investi que ses proches au détriment souvent de responsables plus populaires qu’ils soient de l’Apr ou de Rewmi. « On a fait des investitures dont le plus grand bénéficiaire était Yankhoba Diattara, parce que placé à la tête de la liste de Ville, il a d’abord pensé solder ses comptes avec le maire sortant Talla Sylla. En plus, il a placé ses éléments têtes de listes dans les trois communes de l’Est, de l’Ouest et du Nord, en remplacement des maires sortants de Thiès-Est, Pape Bassirou Diop, et de Thiès-Ouest, Alioune Sow, avec qui il ne s’entendait plus. Au Nord, par contre, c’est un de ses inconditionnels, en l’occurrence le maire sortant Lamine Diallo, qui était maintenu en guise de récompense à sa loyauté au ministre de l’Economie numérique. Sans compter qu’au niveau départemental également, Diattara avait réclamé 40 conseillers sur 100, pour avoir une mainmise sur le conseil départemental, même étant maire de Ville. Pour dire donc que le plus grand gagnant dans ces investitures, c’était bien lui ».
Hélas pour Yankhoba Diattara, ses plans ont foiré puis que « les populations ont refusé de suivre, de voter pour lui ». Les listes de Benno Bokk Yaakar ayant été laminées aussi bien pour la ville qu’au niveau des trois communes d’arrondissement, cela a eu comme conséquence « sa disparition du champ politique ». Modou Pouye, analyste politique, de remarquer : « il y a un ‘’grand pas’’ entre les investitures et les élections. S’il avait gagné il serait devenu maitre du jeu, malheureusement il a perdu et ferait mieux de ranger ses bagages, parce que là, il est fini ». À l’en croire, « ces locales qui étaient donc ses élections étaient un pari hautement risqué pour lui. Les Thiessois ne l’ayant pas choisi pour diriger leur ville, alors là, il est condamné à arrêter prématurément sa carrière politique ».
Fabriquer Diattara pour qu’il prépare l’« après Idy »
Cachant mal leur joie, les adversaires du ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications lui reprochent d’avoir délibérément « délaissé à tort les têtes de pont de la jeunesse du parti Rewmi à Thiès » pour se « bâtir sa propre dynastie ». Mieux, expliquent-ils, « la bataille de Thiès a été rude et fatale lors des locales parce que c’est la relève de Idrissa Seck qui se jouait ». Parlant de Yankhoba Diattara, ils disent qu’« on lui a donné les moyens d’emprunter à l’aise le ‘’boulevard politique’’ qu’on lui a ouvert, des moyens colossaux politiques et étatiques, pour réussir son élection. Mais il a victime du choix populaire ».
Selon eux, « la finalité de l’investiture de Diattara à la Ville, n’’était rien d’autre que de préparer la relève de Idrissa Seck. Malheureusement, les Thiessois en ont décidé autrement, mettant fin à sa carrière politique ». Le ministre Yankhoba Diattara, que le leader des Forces démocratiques du Sénégal, le nouveau maire de la Ville Dr Babacar Diop, taxe de « nouveau chambellan désigné de Macky Sall poussé au suicide politique par les délices du pouvoir, avec un discours de honte, de larbinisme et de soumission », est donc allé tout droit vers un « carnage électoral ». Et s’il en a été ainsi, pensent certains habitants de la ville-aux-deux-gares, c’est parce qu’ « Idrissa Seck n’est pas venu à la rescousse de Benno Bokk Yakaar durant la campagne ». Lui aussi observateur de la scène politique locale, Mbaye Tine renchérit : « le jour de l’inauguration de l’Isep, à Thiès, le président de la République, dans son discours, lui avait dit : « Ministre Yankhoba Diattara, je vous félicite, vous avez réussi votre test ». À ses yeux, « ce message plein de sens du président de la République, faisant allusion à la mobilisation, justifie amplement les investitures opérées au niveau de Thiès aux élections locales. On allait vers une phase de transition, pour voir si Idrissa Seck peut être remplacé ou pas. Il s’agissait, à travers ces élections, de préparer l’après-Idy ».
Poursuivant, Tine ajoute que « dans cet ‘’après-Idy’’, Yankhoba Diattara était testé lors de l’inauguration de l’Isep, l’organisation de la mobilisation lui a été confiée et il a été déclaré admis à son test par le président de la République qui ne parlait pas aux responsables de Benno Bokk Yakaar. Tout est parti de là, donc l’enjeu des élections locales, c’était de ‘’fabriquer’’ Diattara pour qu’il prépare ‘’l’après Idy‘’ ». Malheureusement, l’amer constat sera que l’ex 1er vice-président du Conseil départemental de Thiès, pour qui ces locales constituaient un « référendum », ne pourra pas assurer une telle relève. Hélas, avec des investitures à sa guise, marquées par la mise hors circuit de toutes les personnes qui le dérangent, une manière de lui déblayer le boulevard, le ministre de l’Economie numérique « n’a malheureusement pas su convaincre les Thiessois ». Conséquence : « la carrière politique de Diattara est finie et il doit en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Ces élections ont été un référendum pour la relève de Idrissa Seck. Hélas, le ministre de l’Economie numérique l’a perdu ».
Yankhoba Diattara n’a jamais rien prouvé dans sa vie
Selon toujours ses adversaires, qui sot décidément des langues pendues, « Yankhoba Diattara n’a jamais rien prouvé dans sa vie. Il était là sous l’ombre d’un être majestueux à qui la chance avait souri, qui déléguait tout ce qu’on lui donnait ». Aussi de relever : « pour la première fois, avec les locales de janvier 2022, le ministre Diattara allait au charbon lui-même et il est tombé de la façon la moins glorieuse. Il n’a jamais rien eu, il a toujours été délégataire de pouvoir aux cotés d’Idrissa Seck à qui les gens donnaient et qui redistribuait. Nulle part Diattara n’a jamais été un bon premier, peut-être un second ». Ils rappellent avec perfidie que, il n’y a trois ans à peine, « le ministre des Télécommunications était dans la bande aux Khalifa Sall, Ousmane Sonko et consorts, pour attaquer le TER, la gestion du président de la République Macky Sall. Il a suffi qu’il franchisse le portail du Conseil des ministres, pour se métamorphoser sans aucune forme de retenue. Il insulte à tout vent, plus que les gens de l’Apr eux-mêmes, il attaque à outrance les Barthélémy, Sonko et tout le monde, il est même allé jusqu’à parler de les allumer, donc aujourd’hui, il est tombé de son piédestal ».
Par Moussa KAMARA
LOI DU TALION
Ce qui s’est passé à l’aéroport d’Istanbul avec les Lions du Basket prouve que l’Egypte ne démord toujours pas de sa volonté farouche de laver l’affront des rayons lasers.
Ce qui s’est passé à l’aéroport d’Istanbul avec les Lions du Basket prouve que l’Egypte ne démord toujours pas de sa volonté farouche de laver l’affront des rayons lasers.
Et pourtant, c’est bien les ressortissants du pays des Pharaons qui avaient ouvert les hostilités contre le Sénégal au Caire lors du match aller. Au retour nous leur avons outrageusement rendu la monnaie de leur pièce. Et ce qui aurait dû se limiter au football a migré vers le basket.
Depuis les années 60, le Sénégal ne faisait que tendre l’autre joue après avoir reçu une bonne claque. Les supporters sénégalais ont décidé que cet état de fait ne doit plus perdurer. C’est à présent la loi du talion qui va s’appliquer pour tous les désagréments subis dans nos matchs à l’étranger. On a joué longtemps aux bons Samaritains presque partout en Afrique et maintenant que nous avons glané notre premier titre de champion d’Afrique de football, il nous faut défendre notre honneur partout où besoin sera. C’est si simple parce que désormais il sera difficile de parler football en Afrique sans penser au Sénégal.
Pour ce couronnement à Yaoundé derrière lequel nous avons couru depuis une soixantaine d’années, jamais les manifestations de l’accueil n’avaient été si populaires et si monstrueuses. Nous avons tellement rêvé de cette étoile floquée sur le maillot à la poitrine de nos « Lions » que beaucoup de nos grands sportifs n’ont pas eu le bonheur de fêter parce que définitivement partis. Nous avons longtemps subi dans notre chair les avanies que nous ont fait endurer nos ‘’amis’’ d’Afrique du Nord.
De Rabat au Caire en passant par Tunis, Alger et Tripoli, les Arabes et le fair-play, c’est toujours zéro. Ici au Sénégal, les problèmes du Sport sont gérés par un seul ministre quand chez les Arabes c’est tout un Etat qui s’aligne derrière les fédérations.
Quand l’Egypte refuse d’accorder un visa après des heures d’attente dans des conditions effroyables à un supporter sénégalais qui a accompagné tous nos sportifs dans tous les lieux de compétition à l’extérieur, on s’en désole puis on en rit. Les Sénégalais sont des champions qui apprennent vite et bien.
Le gouvernement peut s’accommoder de bonnes relations diplomatiques mais le public sportif a des ressentis pas du tout protocolaires. Il réclame du respect et de la sportivité sans quoi il va toujours appliquer la loi du talion.
LA RECONSTITUTION DE RESSOURCE DE L’IDA AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
Le Sommet de Dakar sur la mise en œuvre du programme de l’Association internationale de développement (IDA 20) et d’autres sujets dont la célébration de la fête de tabaski sont au menu des quotidiens reçus vendredi à l’APS.
Dakar, 8 juil (APS) – Le Sommet de Dakar sur la mise en œuvre du programme de l’Association internationale de développement (IDA 20) et d’autres sujets dont la célébration de la fête de tabaski sont au menu des quotidiens reçus vendredi à l’APS.
Le Soleil met en exergue ‘’l’Appel de Dakar’’ pour le financement de l’IDA-20 par des mécanismes allégés et souligne que la Banque mondiale s’engage pour 93 milliards de dollars.
’’Dans ce contexte critique pour l’Afrique, nous nous félicitons du succès de la reconstitution record des ressources de l’IDA, pour un montant total de quatre-vingt-treize (93) milliards de dollars US’’, a lancé le ministre sénégalais du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo en lisant l’Appel de Dakar.
Des dirigeants africains, réunis à Dakar aux côtés du président Macky Sall, se sont engagés jeudi à définir et rendre opérationnels, de façon urgente et optimale, les projets à mettre en œuvre dans le cadre du programme de l’Association internationale de développement (IDA-20).
Ils en ont pris l’engagement dans une déclaration dite Appel à l’action de Dakar, qui a sanctionné une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains afin de mobiliser les pays d’Afrique en vue de la mise en œuvre de l’IDA-20.
Le sommet a vu la présence des présidents du Nigéria (Muhammadu Buhari), de la Guinée Bissau (Umaro Sissoco Embaló), du Libéria (George Weah), de Sierra Leone (Julius Maada Bio), du Congo (Denis Sassou Nguesso)
Selon WalfQuotidien, la Banque mondiale va octroyer 93 milliards de dollars aux pays africains.
’’Des pays africains recevront 93 milliards de dollars de l’Association internationale de développement (Ida), filiale de la Banque mondiale. Cette somme leur permettra de faire face aux crises. Les Etats, présents à Dakar, ont fait une déclaration, qui traduit leur engagement’’, écrit le journal.
Pour la ’’reconstitution de 93 milliards de dollars Us de l’Ida-20’’ les chefs d’Etat ’’s’engagent à relever les défis du développement’’, souligne Bës Bi Le Jour.
’’Le Sénégal et le Groupe de la Banque mondiale ont organisé hier, une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains, afin de mobiliser les pays d’Afrique pour la mise en œuvre du programme de l’Association internationale de développement (Ida20)’’, écrit le quotidien.
’’Les gouvernements africains se sont félicités de la reconstitution de 93 milliards de dollars américains, des ressources de l’Ida, tout en s’engageant à définir et à rendre opérationnels les projets et programmes permettant de relever les défis du développement’’, ajoute t-elle.
Lors de cette rencontre, ’’Macky Sall à plaidé l’assouplissement des procédures de décaissement des fonds de l’IDA (….)’’, rapporte Le Quotidien.
Selon L’As, ’’Macky Sall élève la voix de l’Afrique’’. ’’Il plaide pour l’absorption des ressources’’ avec des procédures de décaissement améliorées, écrit Kritik.
Sud Quotidien met en exergue la célébration de l’Aïd el Kébir, samedi et dimanche, et affiche à sa Une : ’’Tabaski incertaine pour les +goorgorlu+’’.
Selon le journal, ’’les moutons sont intouchables pour bon nombre de Sénégalais moyens et +goorgorlu+. Alors que les prix des denrées de grande consommation utilisées à l’occasion de cette fête ont pris l’ascenseur’’.
Le quotidien Enquête aborde les élections législatives dont la campagne officielle s’ouvre dimanche et déplore ’’un débat au ras de pâquerettes’’.
’’En lieu et place des débats de programmes, certains aux prochaines législatives rivalisent surtout de vulgarité et de haine dans leurs discours’’, écrit le journal.
WalfQuotidien revient sur la démission du Premier ministre britannique, Boris Johnson, de la tête de son parti, ouvrant ainsi la voie à la désignation d’un nouveau chef du gouvernement.
’’Boris Johnson emporté par les affaires, belles leçons anglaises aux Africains’’, selon Walf qui écrit : ’’acculé par son parti et son gouvernement, le Premier ministre britannique, Boris Johnson a finalement démissionné (…), donnant une belle leçon d’exigence de transparence aux dirigeants africains, souvent insensibles même devant les plus grands scandales’’.
LE DRAME DE KING FATHD PALACE ET LA VAGUE D'INDIGNATION CONTRE SONKO A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
Les parus de ce vendredi 8 juillet informent de la coupure d'électricité qui fâche l'assistance lors d'un sommet de haut niveau au King Fathd Palace ainsi que la vague de réactions qui suite à la sortie de Ousmane Sonko.
Les parus de ce vendredi 8 juillet informent de la coupure d'électricité qui fâche l'assistance lors d'un sommet de haut niveau au King Fathd Palace ainsi que la vague de réactions qui suite à la sortie de Ousmane Sonko. Ecoutez la revue de presse présentée par Fabrice Nguéma sur Zik Fm.
LA DIRECTION NATIONALE DE L’AMPC LANCE LA CAMPAGNE
La restauration de l’écosystème mangrove au niveau de l’Aire marine protégée (Amp) de Joal-Fadiouth est concrétisée à Joal-Fadiouth par une activité de reboisement et de renforcement des capacités des groupements et des agents de l’Amp
C’est parti pour le programme de restauration de la mangrove à Joal-Fadiouth. La Direction nationale des Aires marines protégées communautaires (Ampc) a lancé la campagne, hier jeudi, avec l’appui de la coopération marocaine qui s’implique pour le repiquage sur 30 hectares (ha).
La restauration de l’écosystème mangrove au niveau de l’Aire marine protégée (Amp) de Joal-Fadiouth est concrétisée à Joal-Fadiouth par une activité de reboisement et de renforcement des capacités des groupements et des agents de l’Amp.
En ce sens, hier, le colonel Mamadou Sidibé, Directeur national des Aires marines protégées communautaires (Ampc), a lancé à Joal-Fadiouth une vaste campagne de restauration des écosystèmes de mangrove. La démarche initiée entre dans l’exécution du développement communautaire et l’amélioration de l’état de conservation de la biodiversité marine et côtière au niveau de l’Ampc de Joal-Fadiouth.
Une superficie de 30 hectares, sur les sites de Fadial 1, Fadial 2, Mbissel et Fassanda, est ciblée pour un repiquage de propagules avec le concours d’un expert, un universitaire spécialiste de la question. Auparavant, avec le concours de la coopération marocaine, par le canal de la Fondation Oc, la Direction des Aires marines protégées communautaires a mis en œuvre un cycle de renforcement de capacités sur le reboisement de la mangrove pour 5 groupements de Joal-Fadiouth, des membres de l’Association Agire, des agents de l’Amp de Joal-Fadiouth et ceux de la Damp.
L’une des principales attentes est l’accroissement de la résilience face aux effets des changements climatiques dans les zones côtières, pour une meilleure exploitation et valorisation de l’écosystème mangrove. Le colonel Mamadou Sidibé a évoqué les potentialités naturelles et économiques reconnues à la mangrove.
En effet, de son statut de zone frayère, lieu de reproduction des poissons et mollusques, la mangrove, pour lui, contribue pour beaucoup dans le développement durable. Le lancement national de la campagne de restauration de la mangrove et principalement dans les sites des Aires marines protégées communautaires a vu la participation de la Fondation Oc. Colonel Sidibé a magnifié la participation à cette initiative du professeur Ngor Diouf, un expert et universitaire. Ce dernier a donné des indications nécessaires sur les méthodes et moyens à observer pour un repiquage correct dans les écosystèmes de mangroves des propagules. La distance à respecter est à lier aux dispositions pratiques pour une bonne régénération de la mangrove.
Abdou Karim Sall, au nom des communautés, a rassuré d’un fait : «si la mangrove pousse et reverdi davantage, elle participera à la stabilité des foyers de pêcheurs. Le poisson et les produits halieutiques, comme les huîtres, prennent naissance et se développent à partir de la mangrove. Nous devons l’entretenir et la protéger».
Par Assane Guèye
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La décision du procureur de la République est salutaire. Jeter des jeunes lycéens de Yoff en prison n’est pas exécrable. C’est un avertissement clair. Des comportements d’adultes sur des âmes d’enfants, c’est la porte ouverte à toutes les licences.
La décision du procureur de la République est salutaire. Jeter des jeunes lycéens de Yoff en prison n’est pas exécrable. C’est un avertissement clair. Des comportements d’adultes sur des âmes d’enfants, c’est la porte ouverte à toutes les licences. Il faut les corriger. La complaisance encourage la récidive.
Seule la fermeté est exemplaire et dissuasive. Le ministre de l’Education nationale répète que l’école est un lieu de socialisation. En prônant la clémence envers les écoliers de Hann ayant ouvert le concours d’indiscipline, Mamadou Talla a fait preuve d’un laxisme coupable. L’école est un sanctuaire. Le conservatoire de la citoyenneté. L’esprit de compréhension à l’égard des fauteurs de troubles après chaque mutinerie accélère le processus de démantèlement de l’enseignement. « Fermer une école, c’est ouvrir une prison ». Hugo a trouvé les mots justes.
Mais faisons un effort de perspicacité. Ce n’est ni la faute à l’école. Ni imputable à l’étourdissement des parents contrairement à ce qui s’entend. C’est la crise d’autorité qui gangrène le Sénégal. Au mondial de l’irrévérence, la pagaille et le manque de rigueur, on aurait sans nul doute accroché une médaille. Toutes les formes de civilité vacillent. Les chevaliers de la politesse, du respect et de la courtoisie ont quitté la scène. C’est du bois qu’on ne retrouve plus. Les initiatives affectives ont déserté la bonne terre du Sénégal.
Relativement bien partis en 1960, on faisait figure de pays-pilote. L’héritage a été vite dilapidé. Le pilotage à vue a par la suite favorisé un climat d’anarchie sans précédent. Les Sénégalais sont aujourd’hui laissés à eux-mêmes. C’est le sauve-qui-peut. Personne ne doit s’étonner qu’un de ces quatre matins, on se retrouve au pied du mur. C’est peut-être déjà ce qui arrive.
L’indiscipline est une bombe à retardement. Elle tire tout le monde vers le bas et ne génère que du déclassement. L’acte de folie de cette poignée d’élèves est inexcusable. Les bouts de bois de Dieu du Lycée Ousmane Sembène n’ont fait que pasticher les grands. Le champ politique est hermétique à l’esprit de dépassement. Le leader de Pastef est entré dans le dur avec son boulot de premier magistrat. Le Burok auquel il s’est engagé doit être être une occupation à temps plein. La gestion amène à prendre des décisions impopulaires. Elle est quelquefois source d’impopularité. La population de Ziguinchor est exigeante. Il ne faut pas chercher à en faire un bouclier.
Émile Badiane, un des fondateurs du MFDC a été maire. Son verbe était mesuré et maîtrisé. Le phénomène Ousmane Sonko n’est pas toujours phénoménal dans sa prise de parole. Au commencement était le verbe. Celui qui a la communication a la communauté et la communion. Il gagnerait à être moins prolixe en s’imposant une cure médiatique.
La fête du sacrifice d’Abraham est un moment de communion. La Tabaski est une fête nationale pendant laquelle les familles se retrouvent dans les contrées les plus reculées. On regrette la célébration en rangs dispersés et le manque d’unisson comme ça se faisait du temps du gouverneur général de l’AOF de Dakar à Zinder au Niger. Il lui arrivait de fixer les dates que tout le monde respectait. Les temps et les mœurs ont changé. La dilution de l’autorité s’est exacerbée. Il restera peut-être la solidarité agissante. Ouvrez vos portes et vos portables à l’occasion des fêtes. Une indication que Maître Wade donnait aux ministres et élus. La vie est de plus en plus difficile. La détresse sociale est inouïe. La sobriété voire la frugalité peuvent constituer une bouée de sauvetage. La fête doit être belle. Mais elle ne doit pas être alternée par la diète et les dettes.
FACE AU MAROC, LE SÉNÉGAL «SE PRÉPARE À JOUER UNE FINALE POUR LA PREMIÈRE PLACE»
Can Féminine 2022, L’équipe nationale féminine du Sénégal affronte celle du Maroc, ce vendredi à 21 heures à Rabat.
Le match du Sénégal prévu ce vendredi soir à Rabat contre l’équipe nationale marocaine féminine de football pour le compte de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2022), sera «une finale pour la première place», a affirmé le sélectionneur sénégalais, Mame Moussa Cissé.
L’équipe nationale féminine du Sénégal affronte celle du Maroc, ce vendredi à 21 heures à Rabat. Les deux sélections avec six points, sont déjà qualifiées pour les quarts de finale de la CAN féminine qui se déroule au Maroc du 02 au 23 juillet. Après la qualification, la conquête de la première place est le nouvel objectif du Sénégal. «Ça peut être déterminant. Il faut se battre maintenant pour être premier de la poule ce qui pourra nous éviter peut-être de croiser de grosse écuries», a déclaré à la MAP le sélectionneur des lionnes, Mame Moussa Cissé.
Le technicien sénégalais espère que «les filles vont faire le match référence contre le Maroc, devant son public». «On a joué deux matchs, on en a gagné deux, il faut rester dans ce tempo parce que les choses arrivent très vite», prévient-il. Le sélectionneur Moussa Cissé reconnait tout de même que «ce ne sera pas facile contre les lionnes de l’Atlas». «Elles doivent fêter ça. Il y aura du monde, il y aura du jeu et c’est ce genre de match qui peut faire grandir les filles. Contre le Maroc, ce sera une finale pour la première place», argumente-t-il.
Un avis partagé par la responsable du football féminin à la Fédération sénégalaise de football Seyni Ndir Seck. «On va prendre ce match de manière hyper sereine comme on l’a déjà fait pour nos deux premières rencontres. L’avantage d’être premier du groupe, est de rester à Rabat. Donc on ne va pas s’en priver même si on a en face le Maroc qui est le pays organisateur», confie-t-elle à la MAP.
Seyni Ndir Seck estime que les Lionnes du Sénégal vont essayer de surprendre les lionnes de l’Atlas chez elles. Et le mot d’ordre selon elle, «est de se battre jusqu’au bout pour rester à Rabat». Le Sénégal a bien débuté la CAN 2022 avec deux victoires en autant de matchs. Après l’Ouganda (2-0), les lionnes ont dominé le Burkina Faso par (1-0).
Avec six points, le Sénégal est assuré de jouer les quarts de finale pour la première fois de son histoire. Au lendemain de cette performance, les Lionnes ont effectué une séance de décrassage sur un des terrains de l’Académie du FUS de Rabat. «Deux matchs, deux victoires, et une qualification en quart de final, c’est historique pour le Sénégal», se réjouit la responsable du football féminin sénégalais. Elle ajoute que cette équipe est l’aboutissement d’un travail qui a été mené sur la durée.
L’UNITÉ NATIONALE EN PÉRIL
Pour des intérêts électoralistes, des acteurs politiques instrumentalisent la fibre ethnique, la religion ou la race. La sortie de Ousmane Sonko est la dernière d’une longue liste sur laquelle pouvoir et opposition jouent avec la cohésion nationale
Pour des intérêts électoralistes, des acteurs politiques instrumentalisent la fibre ethnique, la religion ou la race. La sortie de Ousmane Sonko est la dernière d’une longue liste sur laquelle pouvoir et opposition jouent avec la cohésion nationale et la stabilité du pays.
Comme rarement, les acteurs politiques pouvoir et opposition ont pour la plupart réprouvé la sortie de Ousmane Sonko. Le leader de Pastef, qui présentait ses condoléances mardi à Bignona avec la délégation de Yewwi askan wi (Yaw), a sorti des propos qui ont provoqué un tollé dans le landerneau politique. « On doit tous accepter que Macky Sall a un problème avec la Casamance et les Casamançais. Depuis que le Sénégal est Sénégal, ça n’a jamais existé. De Senghor à maintenant, aucun Président n’a traité la Casamance de la même manière que Macky Sall. Il y a une stigmatisation des Casamançais à fortiori tous ceux qui ont un nom à consonance diola. C’est trop », a déclaré le maire de Ziguinchor. Le Sénégal a souvent été cité en exemple par rapport à d’autres pays de la sous-région. Dès son indépendance, le pays peuplé de musulmans à plus de 95%, a porté à sa tête un chrétien, une communauté qui représente moins de 5%.
Le Président Senghor était l’ami des chefs religieux et notamment de Serigne Fallou Mbacké ou encore Thierno Seydou Nourou Tall. Cependant, à des fins électoralistes, à la veille d’élections, les politiciens activent ce levier très sensible sur l’appartenance à une ethnie ou à la religion. Les dérives verbales sont aussi observées chez les membres de la majorité. Février 2019, en pleine campagne électorale pour la Présidentielle du 24 février, dans le même département de Bignona, le candidat Macky Sall a tenu un langage qui sonnait comme l’existence d’une Casamance en dehors d’un Sénégal. « Si vous voulez que la Casamance intègre le Sénégal dans le cadre du développement, il faut voter la coalition Benno bokk yaakaar », disait-il pour séduire ses électeurs du Sud. En écho, on se souvient des propos de Aliou Dembourou qui, en octobre 2020, s’est prêté à un jeu qui pourrait remettre en cause la cohésion sociale, en invitant sa communauté à « prendre les machettes pour défendre la candidature de Macky Sall à un troisième mandat, en 2024 ».
A l’Apr, Moustapha Cissé Lô s’est aussi signalé en s’en prenant à la Casamance. A l’émission Rfm matin du 28 janvier 2019, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, analysant la réussite d’une manifestation du leader de Pastef à Ziguinchor, déclarait : « Ceux qui sont venus au meeting de Ousmane Sonko sont tous des rebelles ». Le Sénégal, pays pauvre très endetté, a une richesse que le monde nous envie : le dialogue islamo-chrétien et le cousinage à plaisanterie. Des citoyens ont consenti d’énormes sacrifices pour construire cela de Senghor à Abdou Diouf en passant par Me Abdoulaye Wade. Les acteurs politiques d’aujourd’hui ont le devoir de préserver ce legs pour ne pas jouer avec le feu. A propos des Antilles françaises, Aimé Césaire disait que ce sont des « Français à part entière et non des Français entièrement à part ». Au Sénégal, ce discours est-il valable pour la Casamance ?