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19 juin 2025
SOHAM EL WARDINI PROCHE DE LA RETRAITE POLITIQUE
A bientôt 70 ans, l’ancienne maire de Dakar (2018-2022), candidate malheureuse lors des dernières élections locales, songe à mettre un terme à son parcours politique commencé en 1999
D’ici quelques jours, Soham Wardini va annoncer la fin de sa carrière politique, selon des membres de son entourage. Contactée, l’ancienne maire de Dakar dit être en pleine réflexion. En attendant, l’ancienne responsable de Taxawu Dakar ne fera pas de liste pour les Législatives.
Soham El Wardini se rapproche de la retraite politique. A bientôt 70 ans, l’ancienne maire de Dakar (2018-2022), candidate malheureuse lors des dernières élections locales, songe à mettre un terme à son parcours politique commencé en 1999.
Lorsque Le Quotidien a appris cette révélation de l’entourage de l’ex-collaboratrice de Khalifa Sall, nous avons essayé de joindre l’intéressée. Qui cependant entretient le mystère. «D’ici une semaine, je vais parler mais je réfléchis à quitter la politique. Pour les Législatives, les gens m’appellent, pouvoir comme opposition, mais franchement.... Je peux changer de décision mais je suis plus proche de sortie», a soufflé l’ancienne maire de Dakar. Si la native de Latmingué maintient le flou, des membres de son entourage sont catégoriques : Mme Wardini et la politique, c’est fini. «Elle a mal vécu le fait que Taxawu Dakar ne l’ai pas choisie comme candidate à la Ville de Dakar lors des dernières élections locales. Elle l’a perçu comme une trahison malgré tout ce qu’elle a vécu aux côtés de Khalifa Sall», justifie un proche. Pour d’autres interlocuteurs, Soham El Wardini ne se plaît plus dans cet environnement politique marqué par des «invectives et des tensions permanentes entre le pouvoir et l’opposition».
«Je ne ferai pas de liste pour les Législatives»
Aux dernières nouvelles, celle qui était investie à la 8ème place dans la liste de Manko taxawu Senegaal lors des Législatives de juillet 2017, devrait consacrer le reste de sa vie dans des activités de fondation. Pourtant sur les réseaux sociaux, des rumeurs hier disaient que la candidate de l’Union citoyenne Bunt-bi lors des dernières Locales à Dakar a décidé de faire cavalier seul. «C’est faux ! Je ne ferai pas de liste pour les Législatives. Je suis très loin de ça», nous a confié Soham El Wardini. Même si son nom sonne libanais, Mme Wardini est née à Latmingué où elle a grandi, le 18 octobre 1952.
Ancienne enseignante de Lettres au Lycée Blaise Diagne, elle fera une retraite anticipée avant de s’engager en politique derrière un fils du Saloum, en l’occurrence Moustapha Niasse. Elle répond à l’Appel du 16 juin du Secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Mais Soham El Wardini est plus connue dans son combat derrière Khalifa Sall. Elu maire de Dakar en 2009, l’ancien responsable du Ps développe une proximité avec la présidente des femmes de l’Afp dans le département de Dakar.
En 2014, Mme Wardini, après avoir dirigé avec brio la liste de Taxawu Dakar à Mermoz Sacré Cœur devant le maire sortant Barthélemy Dias, décide d’abandonner tout pour devenir première adjointe au maire de Dakar.
Le 30 septembre 2018, elle est élue maire de Dakar par le Conseil municipal de la Ville après la révocation de Khalifa Sall, condamné à 5 ans de prison à cause de sa gestion de la caisse d’avance de la Ville de Dakar. Mais si pratiquement tous les maires sortants ont été réinvestis, l’édile sortant de la capitale voit la coalition Yewwi askan wi lui préférer Barthélemy Dias. Classée 4ème lors de ces élections derrière Barthélemy Dias (Yaw), Abdoulaye Diouf Sarr (Bby) et Doudou Wade (Wallu Senegaal), la candidate de l’Uc Bunt-bi jouait vraisemblablement sa dernière carte en politique. L’heure de la retraite semble sonner…
LE PARIIS, UNE RÉPONSE À LA TRANSFORMATION DU SECTEUR ARACHIDIER
Aifa Fatimata Ndoye Niane visitait les premières réalisations du Pariis Sénégal dans le bassin arachidier
«Le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis) constitue une réponse assez adéquate par rapport à une contrainte majeure de notre agriculture qui est l’accès à l’eau», a déclaré hier l’économiste principal de l’Agriculture à la Banque mondiale. Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane visitait les premières réalisations du Pariis Sénégal dans le bassin arachidier, notamment les périmètres maraîchers féminins de Nemah Ba (3,5ha) et de Dassilamé Sérère (4ha), dans la commune de Toubacouta, pour apprécier de visu les résultats et les impacts de ces aménagements sur le terrain.
L’économiste principal de l’Agriculture à la Banque mondiale se félicite des premières réalisations du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis) Sénégal dans le bassin arachidier. En visite hier dans les périmètres maraîchers féminins de Nemah Ba (3,5ha) et de Dassilamé Sérère (4ha), dans la commune de Toubacouta, Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane, accompagnée du coordonnateur national du Pariis, Aly Sané Niang, et des services techniques, a découvert avec «satisfaction et une impression positive» que les femmes bénéficiaires de ces réalisations ne passent plus la nuit ou ne se réveillent plus à 2 heures du matin pour aller puiser de l’eau.
En effet, avec l’intervention du projet, ces périmètres maraîchers ont connu «une évolution considérable avec des infrastructures/équipements modernisés, constitués notamment de mini-forages munis de pompes immergées et alimentées par une source d’énergie solaire permettant une irrigation sous pression au goutte-à-goutte ou à l’aspersion de parcelles viabilisées à la herse mécanique et sécurisées par des clôtures en grillage. Grâce à ces aménagements, les femmes bénéficiaires des périmètres ont aujourd’hui, retrouvé le sourire avec une amélioration de leurs revenus due à un accroissement et une diversification de la production».
Suffisant pour que l’agro-économiste, en charge du Pariis au Sénégal à la Banque mondiale, considère que «le Pariis constitue une réponse assez adéquate par rapport à une contrainte majeure de notre agriculture qui est l’accès à l’eau, en permettant à ces bonnes dames d’avoir accès à l’eau, mais également à une solution d’irrigation. En plus les autorités sont engagées dans le système pour assurer une bonne appropriation, mais aussi une pérennisation de l’investissement. Ce qui est salutaire en termes de démarche, en plus de la dimension technologique». Dr Aifa Fatimata Ndoye estime ainsi que le Pariis «est un bon modèle, un projet exemplaire qui doit pouvoir ouvrir l’œil en termes d’appui au secteur».
1 milliard d’hectares à emblaver
Elle rappelle que l’initiative Parris est un projet sous régional qui couvre cinq pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel avec un objectif global d’1 milliard d’hectares à emblaver. «Nous sommes juste au début, c’est une phase-pilote que nous sommes en train de mettre en œuvre et qui porte ses fruits et qui pourra ouvrir d’autres opportunités en termes de financements au niveau de la Banque mondiale ; mais également au niveau de nos partenaires. Nous avons la coopération espagnole, qui a mobilisé 15 millions d’euros pour le Sénégal, au-delà des 25 millions de dollars de la Banque mondiale. Et je suis sûre qu’avec les résultats que nous sommes en train de voir, il y aura d’autres opportunités pour étendre encore cette belle initiative pour assurer la transformation durable de notre système alimentaire et construire toute la résilience par rapport au changement climatique», assure l’experte de la Banque mondiale. Laquelle précise également que le projet a signé une convention avec l’Ancar, afin de faire face aux problèmes liés à l’accompagnement, l’encadrement, au stockage, la mise en marché, entre autres. «Il faut une démarche chaîne de valeur. Aujourd’hui, les femmes sont contentes d’avoir augmenté considérablement leur production, mais si elles n’arrivent pas à trouver un marché, ça sera une autre source de démotivation. Ce qui fait que tous les problèmes liés à la chaîne de valeur, notamment le stockage, la conservation, la mise en marché, font partie intégrante du projet. Le maximum sera fait pour répondre à ces exigences et motiver davantage l’accroissement de la production et de la productivité», promet Mme Niane.
Pour rappel, le Pariis Sénégal a aménagé, avec l’appui de la Direction des bassins de rétention et des lacs artificiels (Dbrla), vingt-deux ha de périmètres maraîchers au profit de 600 femmes des régions de Thiès, de Fatick et de Kaolack
Par Hamidou ANNE
LE CORPS SAIT-IL CE QU’IL DIT ?
L’Ecole des Sables, ses occupants et les artistes de passage, constituent une poétique du lien, de la mémoire, des mythes et de leur sacralité afin d’ancrer une exigence de la liberté créatrice face au dogme du concret
A Toubab Dialao, les vents continuent de souffler et les vagues perlées échouent sur des rochers de cette côte, témoin du temps qui, inexorablement, passe. Les pêcheurs partent en mer et reviennent livrer leur prise aux femmes du village. L’économie de la mer, sous des dehors artisanaux, montre à l’observateur toute la complexité de son mélange, entre le matériel et l’immatériel, le disable et ce qui est appelé à échapper à la prison du verbe. Le récit de centaines d’années va bientôt s’estomper, car Toubab Dialao sera une terre outragée par le fer et l’acier, qui viennent promettre la croissance par le saccage des imaginaires qui fondent la poétique de ce lieu.
Dans l’attente fébrile du «monstre», on danse pour résister et exorciser le lieu des ombres qui rôdent avec comme moteur la victoire de la mort sur la vie. Germaine et Helmut résistent. Ils forgent une armée heureuse en misant sur le lien et sur les corps qui s’expriment. Ainsi est leur arme miraculeuse.
Des hommes et des femmes de diverses nationalités, de plusieurs horizons, de nuances et de sensibilités différentes se mêlent dans une langue commune : celle de la fraternité universelle, ciment face à la finitude triste. Dans ce petit bout de terre sobre de Toubab Dialao, face à l’océan, les esprits et les corps féconds ne cessent de représenter la vie à travers un discours optimiste ; comme si on se prémunissait de la laideur du monde extérieur.
Depuis un quart de siècle, l’Ecole des Sables de la danseuse et chorégraphe, Germaine Acogny, tente d’inventer une possibilité de la rencontre. La prophétie du sage de Yoff a pris forme : le monde entier vient tisser les petits fils d’humanité qui font la grande histoire de la fraternité humaine. L’école de danse qui trône entre la lagune et la mer offre une vue sur les baobabs qui accueillent les esprits et gardent la nuit leur progéniture. Ces esprits des ancêtres que l’on croise quand la nuit baisse son rideau sombre sur les vides entre les bungalows dispersés, au milieu des chuchotements des vents qui viennent rendre compte de la torpeur du monde. L’Ecole des Sables, ses occupants et les artistes de passage, constituent une poétique du lien, de la mémoire, des mythes et de leur sacralité afin d’ancrer une exigence de la liberté créatrice face au dogme du concret. La musique du lieu étale sa grâce sur des corps en mouvement qui récitent une autre musique, elle silencieuse et surprenante.
Un soir, durant mes déambulations nocturnes, au milieu des figures et des formes qui se mêlent, questionnant le sens de ce lieu, de ce qui s’y fabrique et du pouvoir du corps qui y danse, j’ai posé la question aux esprits : le corps sait-il ce qu’il dit ? Réponse : «Il ne suffit pas de se connaître pour appréhender la justesse de son récit. Le corps doit dire pour rendre. Il doit donner à voir et garder l’intimité de son en-soi pour éprouver le présent. Le corps, dans les ultimes instants avant l’acte d’expression, dans cette frontière entre l’inertie et le mouvant, pour se dépouiller de sa vanité, accepte de ne pas savoir ce qu’il sait, il se prive de son éloquence.
Il s’ouvre à l’ignorance pour être dans la transparence de soi-même. Le corps est véhicule, comme la parole, comme le sens, comme le lien qui délie. Imaginaire de la relation, symbole d’un universel ancré, le corps parle la langue de sa torpeur pour se libérer du poids de la morsure initiale. Parole porteuse, entre émetteur et récepteur, dans un corps qui s’ancre dans une temporalité sienne.
Il a fustigé les affres de la mesure ; il lie les abymes du silence aux mots qui délient la poésie sombre de la vie. La parole germe dans le corps, antre outragé, fécondant par petits bouts de rêves la langue qui devient ultime voyage vers la solitude du mouvement ; ce mouvement qui déchire le réel. Les mots libérés du corps qui danse drainent une nuée de songes qui s’entrelacent à l’ombre des dieux souriants. Rire profane. Danse païenne. Le sacré se mêle au profane comme le désir se joint à l’interdit.
La parole est passagère du corps tel ce messager des songes d’été qui retracent les contours d’un silence-clameur. Le corps dit la parole comme acte de rupture des temps suppliciés.» «Danser c’est résister» ont conclu les esprits, avant de retourner se lover dans les baobabs, laissant le soleil imposer à nouveau sa souveraineté sur les corps et les espaces entre eux. Une nouvelle journée commence à Toubab Dialao avec les mêmes gens, le même rythme et la même interrogation, fatale et implacable. Le corps sait-il ce qu’il dit ?
Par Aly SALEH
LE SECTEUR DE LA SANTÉ FINALEMENT PLUS MALADE QUE LES MALADES
Alors que l’affaire Astou Sokhna continue de défrayer la chronique, une autre dame du nom de Ramatoulaye Faye perd la vie à l’hôpital Fann dans, dit-t-on, les mêmes circonstances
Alors que l’affaire Astou Sokhna continue de défrayer la chronique, une autre dame du nom de Ramatoulaye Faye perd la vie à l’hôpital Fann dans, dit-t-on, les mêmes circonstances. La famille de cette dernière accuse le personnel médical et menace de le traîner devant la justice pour non-assistance.
Dans cette affaire survenue au Centre hospitalier de Fann, la belle famille de la victime, native de Fissel, dénonce une indifférence totale et un défaut de prise en charge des agents sanitaires de service.
Au même moment, les sages-femmes du Sénégal en soutien à leurs camarades de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga suspendus ont décidé d’abandonner les malades en observant une grève. Une situation inconfortable qui a beaucoup handicapé les patientes de Louga habituellement suivies à la maternité tristement célèbre, obligées de se rabattre vers l’hôpital régional de Saint Louis, qui pour accoucher, qui pour se faire assister.
Le plus triste dans tout cela, la plupart d’entre elles ont parcouru plus de cent kilomètres pour donner la vie au risque de la perdre. Qu’est ce qui pourrait expliquer la journée sans maternité ? Rien du tout à mon avis! La présidente honoraire de l’association des sages-femmes a bien raison de désapprouver l’attitude de ses camarades.
Selon Mariéme Fall, celles qui exercent ne sont plus animées par l’amour et la passion du métier en assimilant à des vendeuses dans des épiceries et autres lieux de commerce. « Nous étions des femmes motivées à être des sages-femmes et on se disait qu’il fallait qu’on aide les femmes à accoucher, à avoir des enfants. Actuellement, il se pose un problème de débouchés pour beaucoup de femmes soutiens de famille et cela fait que de nos jours, on voit certaines attitudes que l’on ne devrait pas avoir, sans compter les écoles de formations qui pullulent comme des champignons et sans formation de qualité, on ne peut pas être compétent ».
Il faut savoir raison garder même si l’on sait que la place de la sage-femme n’est en prison… Comme si cela ne suffisait pas, s’en sont mêlés les pharmaciens qui sont entrés dans la danse. Eux aussi, ont grincé les dents en fermant les officines durant 7 tours d’horloge. Mais, on dit: « chaque chose qui arrive, a sa raison ».
Certaines structures sanitaires sont dans un état de délabrement très avancé, d’autres sont très mal équipées avec des personnels médicaux laissés à eux même. C’est en fin de compte, le secteur de la santé qui a besoin de soins intenses et en urgence. Pour la route, à méditer ces belles paroles du réalisateur camerounais Claye Edu : « l’oeuvre du juste est éternel, la marche du pêcheur, très courte. La vie est un très long voyage et la méchanceté ne paye pas. Un bienfait ne se perd jamais, car qui fait du mal à autrui le fait à lui-même ».
Par Madi Waké TOURE
LE CULTE DU PARAÎTRE CHEZ LES SÉNÉGALAIS
Cette belle réputation d’un Sénégal porteur des valeurs de sagesse, de tempérance et d’humanisme commence dangereusement à se déliter sous les coups de boutoir d’un modernisme qui ne dit pas son nom.
Cette belle réputation d’un Sénégal porteur des valeurs de sagesse, de tempérance et d’humanisme commence dangereusement à se déliter sous les coups de boutoir d’un modernisme qui ne dit pas son nom. La société de consommation qui crée des besoins artificiels a fini par imposer sa loi.
Personne n’y échappe ! Et même ceux ou celles qui résistent pour ne pas être happés par cette lame de fond, flanchent de temps à autre. C’est dire que les choses ne sont pas si simples. Pour mieux les appréhender, essayons de survoler d’un regard critique la société sénégalaise actuelle.
Cette société telle que configurée est-elle viable sur le long terme ? Un niveau élevé de dégradation des mœurs dans des pays comme les nôtres, est facteur de fragilisation aggravée du tissu social. Voyez le niveau de violence dans la société ! Violences physiques ! Violences psychologiques ! Violences symboliques : tout y passe ! C’est inquiétant ! Notre société, je ne sais par quelle alchimie, est devenue par la force des choses une société du… « m’as-tu-vu ».
Qui n’a pas vu sur les réseaux sociaux et autres plateformes de diffusion d’images, les scènes ahurissantes d’hommes et de femmes distribuant des sommes faramineuses à des artistes et autres faiseurs de spectacles ou diseurs de bonnes nouvelles ?
Ce phénomène prend parfois des proportions grotesques avec des individus qui n’hésitent pas à distribuer en plein concert des liasses et des liasses de billets de banques sous les yeux médusés d’une foule qui se demande intérieurement : « comment ces gens-là font-ils pour avoir une quantité aussi importante d’argent dans un contexte économique assez morose pour ensuite … le jeter par la fenêtre ? ».
La question vaut son pesant d’or mais bon, comprendre le Sénégalais dans ses ressorts psychologiques les plus profonds, n’est pas donné au premier venu. Quoi qu’il en soit, le fait est là. Personne ne peut le nier ! On donne pour être chanté, célébré ! On donne pour faire le buzz dans les radios et télévisions ! On donne pour acheter des silences, …des amitiés ! On donne mais … le donner sonne faux parce que la noblesse du geste se perd dans des considérations mercantiles.
Dans une localité dont je tairai le nom, les populations racontent en ironisant le cas de cet homme qui ne donne de l’argent qu’en public. Au-delà de son aspect anecdotique, ce fait est révélateur de l’état d’esprit de certains de nos concitoyens. Ce qui est sûr et certain, ces hommes et femmes, prodigues, ne font pas ces gestes de donation par pur altruisme. Beaucoup cherchent à attirer les feux de l’actualité sur eux. N’a-t-on pas vu ces temps derniers une dame mariée à une haute autorité de la République, exhiber dans une grande manifestation un collier en or impressionnant par sa taille et son poids. Elle a réussi son coup ! Tous les journaux se sont précipités pour montrer cette dame, tout sourire, sous toutes les coutures.
Dans sa communication portant sur : « Les valeurs de civilisation sénégalaises d’hier à aujourd’hui (aspects philosophiques) », le professeur Abdou Sylla révèle la propension de nos femmes à faire du « m’as –tu-vu » : « Et pour beaucoup d’entre elles, l’émancipation, la promotion socio-professionnelle, la liberté et la réalisation de soi devaient s’extérioriser, se manifester par l’extravagance esthétique et l’exhibitionnisme : parure et vêture à profusion étaient souvent disproportionnées et inappropriées ; une cosmétique importée (donc méconnue) pour rendre la peau moins noire c’est-à-dire moins laide (c’est le phénomène du khéssal) : et les cérémonies familiales (mariages, baptêmes et même parfois décès…) étaient l’occasion d’exhiber tout cela ; c’est-à-dire toutes ces richesses, essentiellement destinées à prouver à la prétentieuse d’en face que « je suis plus riche et plus belle » parce que plus couverte d’or, de fards, de cosmétiques, plus rouge ou plus jaune ou plus orange mais « JAMAIS PLUS BLANCHE »in Ethiopiques, 1981.
Après tous ces développements, l’interrogation qui vient à l’esprit est celle-ci : pourquoi cette propension à vouloir exposer sur la place publique sa puissance financière ou matérielle ? Pour comprendre le phénomène qui nous occupe, il me paraît important d’interroger le fonctionnement de la cellule familiale en Afrique. Dans celle-ci, on n’accorde pas une place centrale à l’enfant. Ils sont nombreux à penser que la meilleure éducation pour un enfant est l’éducation à la spartiate.
La preuve, le tollé que déclenchent souvent certaines interventions en faveur des talibés. Combien de fois l’Etat central a-t-il reculé dans son besoin d’apporter des changements qualitatifs dans la vie des talibés ? C’est dire ! Au fait, beaucoup croient dur comme fer que plus on est dur avec l’enfant, mieux ça vaut pour lui. Cette façon d’agir, pensent-ils, aide l’enfant à mieux grandir socialement, psychologiquement. A voir !!! Ici, on ne prend pas beaucoup en compte les besoins spécifiques aux enfants. Qui se soucie de demander l’avis des enfants ? Personne ! Ne dit-on pas chez nous : « Xalé, xamul Yala, wayé xamna yar ! ».
Autrement dit, l’enfant ne connaît pas Dieu mais il connaît la chicote. Quand vous évoluez dans un environnement pareil fait de frustrations, de brimades de toutes sortes, de souffrances innommables — rares, très rares sont ceux ou celles dans nos contrées qui sont nées avec une cuillère en or ou même en argent à la bouche — il est tentant quand la « réussite » sonne à la porte de faire la grosse tête et de chercher à impressionner par tous les moyens. En quelque sorte, une sorte de revanche sur un passé assez douloureux ! Quant à Alassane Kitane (AK), brillant philosophe, il pointe du doigt dans son analyse la culture reçue comme étant un facteur important dans le façonnement de cette mentalité « m’as-tu-vu » ; laquelle plombe durablement notre décollage économique : « Le m’as-tu vu, à mon avis, a des racines culturelles : nous sommes éduqués non pour nous dépasser nous-mêmes, mais pour damer le pion à autrui. La concurrence ou compétition est dans toutes les sphères et dans tous les leviers d’éducation (y compris dans le domaine de la religion où on ne cherche pas à atteindre la pureté et la perfection intérieure, mais pour impressionner).
Nous cachons nos défauts au lieu d’y remédier : c’est ce qui fait qu’au lieu de chercher à nous rendre meilleurs, nous cherchons à paraître aux yeux d’autrui. » Ce faisceau de lumière projeté par AK sur le phénomène est fort intéressant. AK n’a pas tort ! Je crois savoir que ce « m’as-tu-vu »-là est l’expression pervertie peut-être d’une société traditionnelle communautaire où le contrôle social est très puissant, et où l’existence se passe au milieu des autres. Pour tout dire, le « m’as –tu-vu » poussé dans sa forme extrême dans ce pays traduit quelque part la forme dégradée du sentiment de l’honneur, et des valeurs de générosité et de prodigalité qui vont avec.
Au demeurant, cette réalité que nous tentons de comprendre n’est pas tombée du ciel. Elle a une explication rationnelle. Cette mentalité « m’as-tu-vu » traverse toute la société et n’épargne aucune catégorie sociale. Comment expliquer que, dans un pays aussi pauvre et endetté de surcroit que le nôtre, au moindre déplacement d’une autorité de la République, on déploie des dizaines de voitures de luxe sur nos routes ? A quelle fin ?
La seule certitude, c’est qu’il y a une relation compliquée entre l’Africain et le pouvoir. Il est rare de voir ailleurs la mise en circulation d’une dizaine voire d’une centaine de voitures lors d’un déplacement d’une autorité. Toujours dans la quête de réponses à certaines de nos préoccupations, ne pourrions-nous pas soupçonner dans la mise en place des infrastructures de prestige le désir peut-être inconscient de l’autorité pour impressionner, frapper les esprits, donner l’impression qu’elle travaille ?
A cette interrogation, AK répond : « Les élites politiques et les populations sont toujours dans des relations dialectiques : les vices des unes sont perçues comme des valeurs par les autres. Les infrastructures de prestige sont pour un gouvernement ce que la misère dorée est pour un individu. Le gouvernement cherche à tromper le peuple et les pays analogues, comme le citoyen pauvre qui vit dans une misère dorée cherche à tromper ses concitoyens. »
Tout compte fait, la mentalité du « m’as-tu-vu » constitue un facteur de blocage sur le chemin du progrès social et économique. Tous les experts des questions de développement s’accordent à reconnaître que, entre autres, là où il n’y a pas épargne intérieure, l’expansion économique est pure chimère.
Dans ces conditions, il y a lieu de remodeler notre société en faisant appel aux valeurs de rigueur, d’efficacité, de sobriété et de tempérance qui ont permis des avancées notables dans tous les domaines ailleurs. Après ce large tour d’horizon, retenons en conclusion ces mots fort sages de AS qu’il nous faut intégrer dans notre vécu si nous voulons nous en sortir un jour : « Dans le processus d’intégration de ces valeurs, il convient d’éviter le moralisme qui ne saurait résoudre seul les problèmes. Il est préférable de viser à éduquer par l’exemple et la création de conditions favorables. Parmi ces conditions, viser la protection de la jeunesse — et par extension la population dans son ensemble (la partie qui se trouve entre les tirets, est de votre serviteur) — des agressions culturelles provenant des médias. »
ALIOU SALL EN OPÉRATION COMMANDO CONTRE OUSMANE SONKO ?
Aliou Sall veut-il lancer une opération commando pour récupérer Ziguinchor des mains de Ousmane Sonko le leader du Pastef ? Plusieurs signaux semblent accréditer cette thèse.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 26/04/2022
Aliou Sall veut-il lancer une opération commando pour récupérer Ziguinchor des mains de Ousmane Sonko le leader du Pastef ? Plusieurs signaux semblent accréditer cette thèse. En tout cas, le frère du président Macky Sall a récemment fait un séjour secret à Ziguinchor. Et selon des sources concordantes il a, à l’occasion de ce séjour, rencontré plusieurs responsables politiques locaux aussi bien de la mouvance présidentielle que de l’opposition
Selon ces mêmes sources, la mise en place de son mouvement Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (RENFORT), récemment lancé à Kolda, a été l’un des principaux sujets à l’ordre du jour. Les informations en notre possession révèlent qu’un proche de l’ex-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, est pressenti pour être le coordonnateur dudit mouvement au niveau de la capitale régionale. D’ailleurs ce dernier était présent, lors du lancement de RENFORT à Kolda, renseignent nos sources qui révèlent qu’avant même cette venue à Ziguinchor de M. Sall, ce responsable s’était rendu à Dakar sur l’invitation du patron de l’Association des Maires du Sénégal (Ams). Un second voyage à Ziguinchor du président de RENFORT est prévu dans les jours à venir. Ce qui semble confirmer l’option du frère du président de la République de vouloir défier, dans son propre fief, le plus redoutable adversaire de son frère.
En fait c’est un secret de polichinelle, le camp présidentiel cherche, depuis sa défaite à Ziguinchor face au leader du Pastef, lors de la présidentielle de 2019, mais ne trouve pas la bonne formule pour inverser la tendance. Les résultats des dernières élections locales sont évocateurs. Car, non seulement Ousmane Sonko a laminé le camp présidentiel dans presque toute la région mais, mieux encore, il a creusé l’écart de la présidentielle de 2019 au niveau de la ville de Ziguinchor où il a battu le candidat de BBY de plus de 20 000 voix. Ce qui lui donne encore la faveur des pronostics pour les législatives de juillet prochain au niveau de la région.
Certes, le mouvement de Aliou Sall tel qu’il est présenté donne l’impression qu’il cherche à avoir une assise politique nationale sans savoir pour quelle fin. On se le rappelle, le frère du Président avait juste annoncé, lors de ce lancement que son mouvement est venu en renfort sans toutefois préciser s’il voulait appuyer directement son frère ou la coalition BBY qui a perdu des localités importantes comme Dakar ou Thiès lors des locales. Il est donc prêté à Aliou Sall l’intention de jeter ses forces dans les plus grandes agglomérations comme Dakar, Thiès et ailleurs où les enjeux politiques sont plus importants, que de se focaliser sur Ziguinchor et la Casamance de manière générale.
D’abord parce qu’i la lancé son mouvement à Kolda, l’une des plus grandes villes de la région naturelle de Casamance et depuis il mène une offensive à outrance à Ziguinchor pour sa massification. Cela laisse croire, aux yeux de beaucoup d’observateurs, que l’une des vocations de Renfort c’est de contrer la montée en puissance de Sonko qui, à chaque élection, gagne du terrain dans cette région. Il faut relever toutefois, si tel est son objectif, qu’il aura du pain sur la planche.
En fait l’histoire politique de Sonko en Casamance ressemble un peu à celle de l’ancien maire de Ziguinchor et ministre d’Etat Robert Sagna sous Abdou Diouf du temps de la bataille entre refondateurs et légitimistes au sein du Parti socialiste. Robert Sagna, qui était dans le camp des légitimistes, était devenu une cible des refondateurs dirigés par feu Ousmane Tanor Dieng, on l’avait empêché de diriger l’union régionale Ps de Ziguinchor au profit de feu Landing Sané. Cela avait créé une grande colère chez les militants de base. Conséquence : la majeure partie de ces militants avait pris fait et cause et voté pour Sagna Doba, lors des renouvellements des instances de base du parti en 1995. Presque tous votaient pour lui pour le défendre contre la fronde menée contre lui à l’intérieur de son propre parti le Ps.
Et c’est presque le même cas de figure aujourd’hui pour Ousmane Sonko : la majeure partie des gens qui votent pour lui en Casamance le font essentiellement pour le défendre face ‘’aux injustices’’ qu’il ne cesserait de subir de la part du régime du président Macky Sall et de certains responsables de l’Apr et non pour son projet politique.
Aux yeux de beaucoup d’observateurs, c’est cela qui lui a permis de gagner la région lors des deux dernières échéances électorales. Et pour ces derniers, une opération commando contre Sonko, à Ziguinchor, par le petit frère du président qui a sa circonscription électorale à Guédiawaye risque de produire des effets contraires, les populations locales (y compris même des militants de BBY) pouvant considérer cela comme ‘’un nouveau complot’’ contre le leader du Pastef et, par conséquent, ils vont le défendre par leurs suffrages pour le sauver face à ‘’l’agresseur’’ nordiste.
par Amadou Ly Diome
POURQUOI NOS MINISTRES NE SAVENT-ILS PAS DÉMISSIONNER ?
Sous le magistère du président Macky Sall, ils sont nombreux ces ministres empêtrés dans des scandales et qui continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations
Dans les grandes démocraties ou tout simplement dans les pays où le sens de l’honneur signifie encore quelque chose, pour ne pas dire là où les choses marchent sur les pieds, les ministres - les gouvernants dans le sens large - sont directement responsables des manquements ou fautes graves commis dans leurs départements. Et ils en tirent toutes les conséquences en cas de drames ou de scandales en rendant le tablier.
C’est ainsi que, pour ne prendre que ce seul exemple, en octobre 2019, le nouveau ministre japonais du Commerce, Isshu Sugawara, a démissionné après avoir été accusé d’avoir violé le code électoral en offrant à des électeurs de Tokyo des melons, des oranges, des œufs, de la gelée royale chers et 20 000 yens soit 185$ à la famille d’un sympathisant. Le mis en cause, pour justifier sa démission, a soutenu qu’il ne voulait nullement que ses «problèmes ralentissent les délibérations parlementaires» et son Premier ministre d’alors, Shinzo Abe, avait lui-même présenté ses plates excuses pour cet impair. «J’ai la responsabilité de l’avoir nommé. Je m’excuse profondément auprès du peuple japonais», avait-il déclaré la mort dans l’âme. Et ce n’est pas un cas isolé au pays du Soleil Levant. Tomomi Inada, ministre japonais de la Défense en 2017, Seiji Maehara, son collègue des Affaires étrangères empêtré dans un scandale de financement politique en mars 2012 ou encore, entre autres, Yoshitaka Sakurada, ministre des Jeux olympiques et paralympiques après avoir exprimé sa déception à l’annonce de la leucémie d’une nageuse devant prendre part aux JO alors que le peuple s’attendait à un message d’empathie. En France, au Royaume Uni, en Italie entre autres pays, les ministres tirent immédiatement les conséquences de leurs actes, de leur gestion ou des impairs commis par leurs subordonnés.
En Afrique, au Rwanda par exemple, il en est de même. Evode Uwizeyimana, ministre rwandais en charge des Affaires juridiques, a démissionné le 06 février 2020 après avoir poussé à terre une femme agent de sécurité. Des scénarii impensables au Sénégal, une République qui marche la tête en bas et les jambes en l’air, où certains ministres prennent même un malin plaisir à flageller outrancièrement les pauvres contribuables. Comme ce fut le cas, en décembre 2020, de Mansour Faye, ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement et, par ailleurs beau-frère du chef de l’État, qui, réagissant sur la complainte des populations relativement à la cherté de l’autoroute à péage, a déclaré, sans autre forme de procès, devant notre auguste Assemblée nationale que «celui qui n’a pas les moyens de passer par l’autoroute n’a qu’à passer par la nationale».
Les seuls rares ministres sénégalais « garmis » à avoir jeté l’éponge !
Il faut dire que, dans le passé, de valeureux ministres de la République qui avaient un sens élevé de l’État s’étaient distingués en jetant le tablier pour des questions de principes. En effet, le technocrate, feu Pape Ousmane Sakho, ministre de l’Économie et des Finances sous le magistère du Président Abdou Diouf, avait claqué la porte du gouvernement en janvier 1998, après un désaccord avec son Premier ministre d’alors, Habib Thiam. L’argentier de l’État souhaitait que l’État cède la majorité du capital de la Senelec alors moribonde et en proie à des délestages intempestifs tandis que son patron, Habib Thiam, militait pour une cession d’une minorité du capital. Le 05 mai 2008, Cheikh Tidiane Sy, alors puissant ministre de la Justice sous Abdoulaye Wade, avait aussi démissionné de son poste. Deux dossiers, notamment celui des chantiers de Thiès dont la procédure était décriée et les revendications des magistrats sénégalais sur leurs conditions de travail, avaient poussé ce proche du Président Wade à rendre le tablier. En octobre 2002, après le drame du Joola, la plus grande catastrophe maritime jamais connue dans le monde avec près de 2000 morts, les ministres Youssouph Sakho en charge du département de l’Equipement et des Transports et Youba Sambou, ministre des Forces armées directement mis en cause dans ce naufrage avaient démissionné du gouvernement de Mame Madior Boye.
Le jeudi 11 juin 2009, Abdoulaye Sow, ministre du Budget et virtuose des finances publiques, en désaccord avec le Président Wade sur les «avances de trésorerie» qu’il goûtait peu, a présenté sa démission pour ne pas être comptable des dépenses dites non autorisées. Accusé de blanchiment d’argent dans l’affaire opposant le Commissariat à l’aide alimentaire à la société de manutention et de transit (SOMICOA), dont il était le patron en 1985, Mamadou Seck démissionne de son poste de ministre de l’Économie et des Finances le 23 mai 2001 « pour mettre à l’aise » la justice. Une démission intervenue seulement 11 jours après la formation du deuxième gouvernement de l’alternance. «C’est une affaire qui risque de ternir mon image et celle du gouvernement», avait justifié l’ancien maire de Mbao qui sera plus tard réhabilité par la justice. Sous le Président Macky Sall, des suites d’un profond désaccord relativement à la signature d’un contrat d’exploration du pétrole et du gaz avec le géant français Total qui était contraire, à ses yeux, aux intérêts du Sénégal, Thierno Alassane Sall, le ministre de l’Énergie, claque la porte en début mai 2017 du gouvernement de Mohammed Boun Abdallah Dionne. Du côté du pouvoir, on soutient toutefois qu’il n’a pas démissionné mais a été limogé par décret présidentiel.
Les «sans vergogne»
Sous le magistère du président Macky Sall, ils sont nombreux ces ministres empêtrés dans des scandales et qui continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations. Ailleurs, ces ministres seraient probablement conduits directement à la guillotine. Et le cas du ministre beau-frère du président de la République, Mansour Faye, est loin d’être isolé. Jugez-en !
Le samedi 15 juillet 2017, des échauffourées opposant les supporters de l’Us Ouakam et du Stade de Mbour, les deux finalistes de la 9ème édition de la Coupe de la Ligue, conduisent à l’affaissement d’un pan de la tribune du stade Demba Diop de Dakar, fraîchement réhabilité par le ministère des Sports. La tragédie, la plus grande de l’histoire du sport sénégalais, fait 8 morts et des centaines de blessés. Une onde de choc ! La finale coïncidant avec la campagne électorale des élections législatives lancées cinq jours plus tôt, le 10 juillet plus précisément, s’était déroulée en l’absence des autorités étatiques- Matar Ba, le ministre des Sports, était en meeting à Fatick.
La sécurité dans le stade, en sous-nombre notoire, était aussi défaillante. Ni Matar Ba, principal responsable du drame, encore moins son collègue de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye ne furent ébranlés par la tragédie. Le premier nommé, adoubé par les communicateurs traditionnels et une bonne partie de la presse complaisante, se tira miraculeusement d’affaire. Il n’a pas songé une seule fois à démissionner. En novembre 2020, la nomination du ministre d’État, directeur de cabinet du président de la République, Mahmout Saleh, défraie la chronique. Des membres de la mouvance présidentielle s’insurgent contre la violation du décret N°2007-909 du 31 juillet 2007 relatif à l’organisation et au fonctionnement de la Présidence de la République modifié et qui stipule que l’occupant du poste doit être un fonctionnaire de la hiérarchie A. Or, le trotskiste qui a théorisé le coup d’État rampant puis debout serait seulement titulaire d’un CAP. Mahmout Saleh refuse de démissionner et le Président Macky Sall ferme les yeux et se bouche les oreilles.
Depuis 2013 qu’il a hérité du projet de rénovation du building administratif, siège du gouvernement, pour un coût initial de 17 milliards de F CFA, le ministre Abdou Latif Coulibaly s’empêtre dans ses comptes et mécomptes sans fin. Tout échappe à ce… chantre de la bonne gouvernance dont les collègues, las d’attendre la réception du projet qui a déjà englouti une quarantaine de milliards, squattent comme des SDF des locaux souvent dérisoires pour s’abriter. Malgré le scandale et l’indignation du Forum Civil, Abdou Latif Coulibaly siège toujours à la table du Conseil des ministres. Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé et de l’Action sociale dont le département est en ébullition, est l’un des ministres les plus controversés du gouvernement de Macky Sall. De l’affaire Astou Sokhna du nom de cette jeune parturiente décédée à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga aux nombreux mouvements d’humeur et de grève qui secouent ce secteur névralgique de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr est décrié de toutes parts. Avant l’affaire Astou Sokhna, il y avait eu aussi le scandaleux drame de l’incendie de la crèche de l’hôpital de Linguère où des nouveau-nés avaient péri. A l’époque, déjà, des voix s’étaient élevées pour réclamer la démission de Diouf Sarr. Il avait préféré sanctionner des lampistes. Malgré ces scandales, la tête de liste de la mouvance présidentielle dans la capitale dakaroise qui avait bu le calice jusqu’à la lie lors des dernières élections locales est toujours en poste. Et la liste des ministres qui auraient dû démissionner des suites de fautes graves est loin d’être exhaustive… Un encouragement à piller davantage nos maigres ressources publiques ou encore à persister dans la gestion sombre et vicieuse ?
Nouveau khalife général des Khadres
Cheikhna Cheikh Ayah, khalife général de la communauté Khadre a été rappelé à Dieu dans la nuit du 16 au 17 avril 2022 à Nimzatt, en République Islamique de Mauritanie. Etle weekend dernier, les chérifs du Sénégal se sont retrouvés à Diamaguène Nimzatt à Thiès, pour lui trouver un successeur. Un consensus a été scellé autour de la personne de Cheikhna Cheikh Nahma, par ailleurs khalife de Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara et de Cheikhna Cheikh Talibouya. Il est désormais le 9e khalife général des Khadres au Sénégal, remplaçant ainsi le défunt Cheikhna Cheikh Ayah qui avait succédé à Cheikh Bounama Aïdara. Devant les Chérifs, le tout nouveau khalife a pris l’engagement de consolider l’unité au sein de la communauté et d’être au service de toute la communauté Khadre dans le pays.
Accidents de Tattaguine : le bilan s’alourdit à huit morts
Une personne grièvement blessée dans un des deux accidents, survenus dimanche, à quelques minutes d’intervalles sur la nationale N°1, à hauteur de Tattaguine, a rendu l’âme dans la soirée à l’hôpital de Fatick, portant à huit le nombre de décès, a appris l’ «Aps» de source médicale. Dans un premier temps, sept décès avaient été annoncés par les sapeurs-pompiers. Le premier accident ayant impliqué une voiture 4/4 et un camion-citerne qui sont entrés en collision a fait cinq morts. Les deux autres victimes ont été enregistrées dans un deuxième accident survenu quelques minutes plus tard après qu’une voiture 4/4 s’est renversée en dérapant de la route à hauteur de Tattaguine Bambara.
Annulation des ponctions sur les salaires
Le gouvernement a pris au sérieux les menaces des enseignants qui ont vu leurs salaires ponctionnés à la suite de leur grève. Ils avaient promis de boycotter les cours de rattrapage. Ainsi, dans sa volonté de pacification du climat social et de consolidation des accords avec les organisations syndicales du secteur de l’éducation, les autorités gouvernementales ont décidé d’annuler les ponctions pour faits de grève sur les salaires de ce mois d’avril 2022. L’information est de la direction générale de la Solde.
Union des syndicats de la santé de Louga décrète 72h
La lutte des blouses blanches ne faiblit pas à Louga pour obtenir la libération des quatre sagefemmes emprisonnées dans l’affaire Astou Sokhna. L’union des syndicats de la santé de la région de Louga (Sutsas, Sames, Syntras, Satsus, SDT3S) déroule son deuxième plan d’actions depuis hier. Les blouses blanches décrètent une grève de 72h (du 25 au 27 avril, Ndlr) renouvelable avec respect des urgences et du service minimum. En outre, toutes les activités dans les maternités de l’hôpital régional de Louga et de la région ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Il est prévu une mobilisation générale devant le Tribunal de Louga le jour du procès de leurs collègues avec port de blouses blanches et roses. Les urgences obstétricales sont évacuées hors de la région de Louga. Une évaluation du plan d’actions est retenue pour le 28 avril prochain lors d’une assemblée générale.
Assises du transport routier
L’anarchie dans le transport routier ne plait guère à certains acteurs du secteur. Les membres du Syndicat des Travailleurs du Transport Interurbain (Stti) affilié à la centrale syndicale OGTS de Mamadou Goudiaby exigent tout simplement des assises du transport routier pour réglementer ce secteur.
Processus électoral
Le Directeur Général des Elections (DGE) informe toutes les entités désireuses de participer aux prochaines élections législatives du 31 Juillet 2022 que ses services vont organiser ce 28 avril un atelier de partage sur le thème : «Constitution et dépôt des dossiers de déclaration de candidature.» A cette occasion, dit-il, les modèles de déclaration de candidature et d’attestation, ainsi que le guide sur la constitution et le dépôt des dossiers de déclaration de candidature seront exposés, commentés et partagés. Ainsi, il a été demandé à tous les mandataires désignés pour prendre part à cet atelier de se faire inscrire, au plus tard, le mardi 26 avril 2022 au secrétariat de la Direction de la Formation et de la Communication de la DGE. Il ajoute que chaque candidat sera représenté par un seul mandataire dûment désigné.
Dépôt des listes de parrainages
Restons toujours sur le processus en perspective des élections législatives et plus particulièrement les conditions de participation au scrutin. D’après nos sources, le dépôt simultané aussi bien des listes de parrainage que des dossiers de candidatures devrait se faire entre le vendredi 06 mai et le dimanche 08 mai 2022, soit 03 jours pour s’enregistrer. Les partis, coalitions et candidats indépendants ont alors du pain sur la planche.
Vol à l’arraché
Mécanicien de profession, Mouhamed F. né en 2006 s’active pendant ses heures perdues au vol à l’arraché. Sur sa moto, il écumait les alentours du rondpoint 06 et de Grand-Yoff pour s’en prendre aux passants. Une activité qu’il a exercée jusque-là sans être inquiété. Mais son malheur est venu de sa tentative de voler M. Diouf, un vieux qui passait un coup de fil devant l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Mouhamed F. et son acolyte sur leur moto ont tenté de chiper le téléphone portable du vieil homme qui leur a opposé une résistance farouche avant de pousser le scooter. Mohamed et ami sont propulsés par terre. M. Diouf crie au voleur et les passants pourchassent les scootéristes. Mohamed F. est appréhendé avant d’être conduit sous bonne escorte à la Police de Grand-Yoff. Plus chanceux son acolyte a réussi à échapper à la foule. Placé en garde à vue, Mouhamed F. a été déféré au parquet pour tentative de vol en réunion avec usage de moyen de transport.
Voleur d’ordinateur
Plus malchanceux que le récidiviste M. N. Ndao, tu meurs ! Le quidam âgé de 21 ans et condamné pour détention et usage de chanvre indien, a versé maintenant dans le vol. Mais mal lui en a pris. Il s’est introduit dans une maison à Grand-Yoff pour dérober un ordinateur portable. En descendant les escaliers, M. Ndao a croisé sa victime M. Mbaye qui l’interpelle sur les raisons de sa présence dans la maison. Là, il répond qu’il est venu rendre une visite de courtoisie à une amie. Ce qui n’a pas convaincu M. Mbaye. Sachant que les carottes sont cuites, M. Ndao tente alors de prendre la fuite. Mais, il a été rapidement alpagué après une course-poursuite et conduit à la Police de Grand-Yoff où il a été placé en garde à vue. Il a été déféré au parquet pour flagrant délit de vol.
Décès du lutteur Moussa Dioum
L’écurie de Parcelles Mboolo est en deuil. Le leader de ladite écurie, Moussa Dioum, est décédé hier à l’hôpital militaire de Ouakam des suites d’une maladie. Il nous revient que Moussa Dioum se plaignait de douleurs aux jambes. L’ancien pensionnaire de l’écurie Fass sera inhumé aujourd’hui à Touba.
Candidatures de membres de l’AIS aux législatives
Des membres de l’Association Islamique pour servir le Soufisme (Ais) comptent briguer les suffrages des Sénégalais aux prochaines élections législatives. Mame Cheikh Mbacké Khadim Awa Ba a annoncé hier, d’après Dakaractu qu’en tant que défenseurs des valeurs de l’Islam, ils ne peuvent pas être en reste pour aller représenter le peuple à l’Assemblée nationale. Il en a fait l’annonce lors de la deuxième édition «Enveloppe du Ramadan», organisée par l’Ais en collaboration avec Senico.
Colère de la Section Synpics du journal EnQuête
La Section Synpics de «EnQuête» dénonce l’attitude des administrateurs du journal qui ne soucient pas de la précarité dans laquelle se trouvent les travailleurs. Dans un communiqué reçu à «L’As», le secrétaire général de la section du syndicat informe que le journal est empêtré dans des difficultés énormes à cause de la mauvaise gestion de l’entreprise par ses dirigeants. Dans le souci de préservation de l’outil de travail, les journalistes se sont, pendant longtemps, sacrifiés, endurant de manière stoïque les retards et arriérés de salaires, mais hélas ! Leurs efforts sont restés vains, car le journal s’enfonce, jour après jour, dans le gouffre. D’après la même source, le plus navrant dans cette histoire, ce qui a poussé les travailleurs à bout, c’est que les dirigeants ne daignent même pas répondre aux correspondances du syndicat, dont le seul tort a été de demander le paiement des salaires à temps, à défaut, d’être au moins édifiés sur les finances de l’entreprise, en vue de réfléchir ensemble sur les voies de sortie de crise. A la place, ajoute-t-elle, les travailleurs ont été surpris de voir un employeur aussi froid et insensible à leurs conditions difficiles malgré tous les sacrifices. Ainsi, la section Synpics condamne vigoureusement cette attitude désinvolte de l’administration.
Visite des périmètres maraîchers du PARIIS
Économiste principal de l’Agriculture de la Banque Mondiale, Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane a effectué hier une visite des périmètres maraîchers de Nemah Ba (3,5ha) et de Dassilamé Sérère (4ha) dans la commune de Toubacouta, pour apprécier de visu les résultats et les impacts de ces aménagements sur le terrain. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre du projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (Pariis Sénégal). Elle était accompagnée par le coordonnateur national du Pariis, Aly Sané Niang et des représentants des services techniques, notamment du développement rural et d’Ancar. D’après Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane, avec l’intervention du Pariis Sn, ces périmètres maraîchers ont connu une évolution considérable avec des infrastructures : équipements modernisés, constitués de mini-forages munis de pompes immergées et alimentées par une source d’énergie solaire permettant une irrigation sous pression au goutte-à-goutte ou à l’aspersion de parcelles viabilisées à la herse mécanique et sécurisées par des clôtures en grillage. Les femmes bénéficiaires ont aujourd’hui retrouvé le sourire avec une amélioration de leurs revenus. Le projet a également réduit la pénibilité des travaux des femmes.
L’Isra peut dépasser l’objectif de 65 tonnes de semences
Le directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), Momar Talla Seck, a déclaré, lundi à Bambey, que le Sénégal peut dépasser l’objectif de 65 tonnes de semences attendues en 2022, dans le cadre du Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage (Pcae). «Dans le cadre de ce programme, au niveau du ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural, il a été instruit à l’Institut sénégalais de recherches agricoles, de produire 65 tonnes de semences de prébases d’arachide, à l’horizon 2022», a-t-il confié à l’ «Aps». M. Seck s’exprimait au terme d’une visite de parcelles de production de semences au Centre national de recherches agronomiques (Cnra) de Bambey, dernière étape d’une tournée nationale démarrée par Matam et Nioro. L’Institut de recherche peut “aller au-delà de 65 tonnes (…)”, a-t-il affirmé, signalant que des parcelles ont été emblavées pour la production de semences de prébase d’arachide pour la campagne de contre-saison chaude. D’après Momar Talla Seck, cette production de semences a démarré avec l’hivernage 2021 et deux campagnes de contre-saison (chaude et froide). “Les premiers résultats, avec des rendements de haute facture, ont été obtenus” dans différents sites dont ceux de Matam et Nioro, a-t-il indiqué. Il estime que le Pcae “va contribuer à l’atteinte” de la souveraineté alimentaire au Sénégal. Cependant, la réalisation d’un tel objectif devra passer par la maîtrise de l’eau et la diversification des spéculations, déclare-t-il. L’Isra, présent sur la quasi-totalité du territoire national, compte agrandir ses autres sites à Dahra et Kolda par exemple, a expliqué son directeur général.