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19 juin 2025
Par Madi Waké TOURE
LE CULTE DU PARAÎTRE CHEZ LES SÉNÉGALAIS
Cette belle réputation d’un Sénégal porteur des valeurs de sagesse, de tempérance et d’humanisme commence dangereusement à se déliter sous les coups de boutoir d’un modernisme qui ne dit pas son nom.
Cette belle réputation d’un Sénégal porteur des valeurs de sagesse, de tempérance et d’humanisme commence dangereusement à se déliter sous les coups de boutoir d’un modernisme qui ne dit pas son nom. La société de consommation qui crée des besoins artificiels a fini par imposer sa loi.
Personne n’y échappe ! Et même ceux ou celles qui résistent pour ne pas être happés par cette lame de fond, flanchent de temps à autre. C’est dire que les choses ne sont pas si simples. Pour mieux les appréhender, essayons de survoler d’un regard critique la société sénégalaise actuelle.
Cette société telle que configurée est-elle viable sur le long terme ? Un niveau élevé de dégradation des mœurs dans des pays comme les nôtres, est facteur de fragilisation aggravée du tissu social. Voyez le niveau de violence dans la société ! Violences physiques ! Violences psychologiques ! Violences symboliques : tout y passe ! C’est inquiétant ! Notre société, je ne sais par quelle alchimie, est devenue par la force des choses une société du… « m’as-tu-vu ».
Qui n’a pas vu sur les réseaux sociaux et autres plateformes de diffusion d’images, les scènes ahurissantes d’hommes et de femmes distribuant des sommes faramineuses à des artistes et autres faiseurs de spectacles ou diseurs de bonnes nouvelles ?
Ce phénomène prend parfois des proportions grotesques avec des individus qui n’hésitent pas à distribuer en plein concert des liasses et des liasses de billets de banques sous les yeux médusés d’une foule qui se demande intérieurement : « comment ces gens-là font-ils pour avoir une quantité aussi importante d’argent dans un contexte économique assez morose pour ensuite … le jeter par la fenêtre ? ».
La question vaut son pesant d’or mais bon, comprendre le Sénégalais dans ses ressorts psychologiques les plus profonds, n’est pas donné au premier venu. Quoi qu’il en soit, le fait est là. Personne ne peut le nier ! On donne pour être chanté, célébré ! On donne pour faire le buzz dans les radios et télévisions ! On donne pour acheter des silences, …des amitiés ! On donne mais … le donner sonne faux parce que la noblesse du geste se perd dans des considérations mercantiles.
Dans une localité dont je tairai le nom, les populations racontent en ironisant le cas de cet homme qui ne donne de l’argent qu’en public. Au-delà de son aspect anecdotique, ce fait est révélateur de l’état d’esprit de certains de nos concitoyens. Ce qui est sûr et certain, ces hommes et femmes, prodigues, ne font pas ces gestes de donation par pur altruisme. Beaucoup cherchent à attirer les feux de l’actualité sur eux. N’a-t-on pas vu ces temps derniers une dame mariée à une haute autorité de la République, exhiber dans une grande manifestation un collier en or impressionnant par sa taille et son poids. Elle a réussi son coup ! Tous les journaux se sont précipités pour montrer cette dame, tout sourire, sous toutes les coutures.
Dans sa communication portant sur : « Les valeurs de civilisation sénégalaises d’hier à aujourd’hui (aspects philosophiques) », le professeur Abdou Sylla révèle la propension de nos femmes à faire du « m’as –tu-vu » : « Et pour beaucoup d’entre elles, l’émancipation, la promotion socio-professionnelle, la liberté et la réalisation de soi devaient s’extérioriser, se manifester par l’extravagance esthétique et l’exhibitionnisme : parure et vêture à profusion étaient souvent disproportionnées et inappropriées ; une cosmétique importée (donc méconnue) pour rendre la peau moins noire c’est-à-dire moins laide (c’est le phénomène du khéssal) : et les cérémonies familiales (mariages, baptêmes et même parfois décès…) étaient l’occasion d’exhiber tout cela ; c’est-à-dire toutes ces richesses, essentiellement destinées à prouver à la prétentieuse d’en face que « je suis plus riche et plus belle » parce que plus couverte d’or, de fards, de cosmétiques, plus rouge ou plus jaune ou plus orange mais « JAMAIS PLUS BLANCHE »in Ethiopiques, 1981.
Après tous ces développements, l’interrogation qui vient à l’esprit est celle-ci : pourquoi cette propension à vouloir exposer sur la place publique sa puissance financière ou matérielle ? Pour comprendre le phénomène qui nous occupe, il me paraît important d’interroger le fonctionnement de la cellule familiale en Afrique. Dans celle-ci, on n’accorde pas une place centrale à l’enfant. Ils sont nombreux à penser que la meilleure éducation pour un enfant est l’éducation à la spartiate.
La preuve, le tollé que déclenchent souvent certaines interventions en faveur des talibés. Combien de fois l’Etat central a-t-il reculé dans son besoin d’apporter des changements qualitatifs dans la vie des talibés ? C’est dire ! Au fait, beaucoup croient dur comme fer que plus on est dur avec l’enfant, mieux ça vaut pour lui. Cette façon d’agir, pensent-ils, aide l’enfant à mieux grandir socialement, psychologiquement. A voir !!! Ici, on ne prend pas beaucoup en compte les besoins spécifiques aux enfants. Qui se soucie de demander l’avis des enfants ? Personne ! Ne dit-on pas chez nous : « Xalé, xamul Yala, wayé xamna yar ! ».
Autrement dit, l’enfant ne connaît pas Dieu mais il connaît la chicote. Quand vous évoluez dans un environnement pareil fait de frustrations, de brimades de toutes sortes, de souffrances innommables — rares, très rares sont ceux ou celles dans nos contrées qui sont nées avec une cuillère en or ou même en argent à la bouche — il est tentant quand la « réussite » sonne à la porte de faire la grosse tête et de chercher à impressionner par tous les moyens. En quelque sorte, une sorte de revanche sur un passé assez douloureux ! Quant à Alassane Kitane (AK), brillant philosophe, il pointe du doigt dans son analyse la culture reçue comme étant un facteur important dans le façonnement de cette mentalité « m’as-tu-vu » ; laquelle plombe durablement notre décollage économique : « Le m’as-tu vu, à mon avis, a des racines culturelles : nous sommes éduqués non pour nous dépasser nous-mêmes, mais pour damer le pion à autrui. La concurrence ou compétition est dans toutes les sphères et dans tous les leviers d’éducation (y compris dans le domaine de la religion où on ne cherche pas à atteindre la pureté et la perfection intérieure, mais pour impressionner).
Nous cachons nos défauts au lieu d’y remédier : c’est ce qui fait qu’au lieu de chercher à nous rendre meilleurs, nous cherchons à paraître aux yeux d’autrui. » Ce faisceau de lumière projeté par AK sur le phénomène est fort intéressant. AK n’a pas tort ! Je crois savoir que ce « m’as-tu-vu »-là est l’expression pervertie peut-être d’une société traditionnelle communautaire où le contrôle social est très puissant, et où l’existence se passe au milieu des autres. Pour tout dire, le « m’as –tu-vu » poussé dans sa forme extrême dans ce pays traduit quelque part la forme dégradée du sentiment de l’honneur, et des valeurs de générosité et de prodigalité qui vont avec.
Au demeurant, cette réalité que nous tentons de comprendre n’est pas tombée du ciel. Elle a une explication rationnelle. Cette mentalité « m’as-tu-vu » traverse toute la société et n’épargne aucune catégorie sociale. Comment expliquer que, dans un pays aussi pauvre et endetté de surcroit que le nôtre, au moindre déplacement d’une autorité de la République, on déploie des dizaines de voitures de luxe sur nos routes ? A quelle fin ?
La seule certitude, c’est qu’il y a une relation compliquée entre l’Africain et le pouvoir. Il est rare de voir ailleurs la mise en circulation d’une dizaine voire d’une centaine de voitures lors d’un déplacement d’une autorité. Toujours dans la quête de réponses à certaines de nos préoccupations, ne pourrions-nous pas soupçonner dans la mise en place des infrastructures de prestige le désir peut-être inconscient de l’autorité pour impressionner, frapper les esprits, donner l’impression qu’elle travaille ?
A cette interrogation, AK répond : « Les élites politiques et les populations sont toujours dans des relations dialectiques : les vices des unes sont perçues comme des valeurs par les autres. Les infrastructures de prestige sont pour un gouvernement ce que la misère dorée est pour un individu. Le gouvernement cherche à tromper le peuple et les pays analogues, comme le citoyen pauvre qui vit dans une misère dorée cherche à tromper ses concitoyens. »
Tout compte fait, la mentalité du « m’as-tu-vu » constitue un facteur de blocage sur le chemin du progrès social et économique. Tous les experts des questions de développement s’accordent à reconnaître que, entre autres, là où il n’y a pas épargne intérieure, l’expansion économique est pure chimère.
Dans ces conditions, il y a lieu de remodeler notre société en faisant appel aux valeurs de rigueur, d’efficacité, de sobriété et de tempérance qui ont permis des avancées notables dans tous les domaines ailleurs. Après ce large tour d’horizon, retenons en conclusion ces mots fort sages de AS qu’il nous faut intégrer dans notre vécu si nous voulons nous en sortir un jour : « Dans le processus d’intégration de ces valeurs, il convient d’éviter le moralisme qui ne saurait résoudre seul les problèmes. Il est préférable de viser à éduquer par l’exemple et la création de conditions favorables. Parmi ces conditions, viser la protection de la jeunesse — et par extension la population dans son ensemble (la partie qui se trouve entre les tirets, est de votre serviteur) — des agressions culturelles provenant des médias. »
ALIOU SALL EN OPÉRATION COMMANDO CONTRE OUSMANE SONKO ?
Aliou Sall veut-il lancer une opération commando pour récupérer Ziguinchor des mains de Ousmane Sonko le leader du Pastef ? Plusieurs signaux semblent accréditer cette thèse.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 26/04/2022
Aliou Sall veut-il lancer une opération commando pour récupérer Ziguinchor des mains de Ousmane Sonko le leader du Pastef ? Plusieurs signaux semblent accréditer cette thèse. En tout cas, le frère du président Macky Sall a récemment fait un séjour secret à Ziguinchor. Et selon des sources concordantes il a, à l’occasion de ce séjour, rencontré plusieurs responsables politiques locaux aussi bien de la mouvance présidentielle que de l’opposition
Selon ces mêmes sources, la mise en place de son mouvement Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (RENFORT), récemment lancé à Kolda, a été l’un des principaux sujets à l’ordre du jour. Les informations en notre possession révèlent qu’un proche de l’ex-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, est pressenti pour être le coordonnateur dudit mouvement au niveau de la capitale régionale. D’ailleurs ce dernier était présent, lors du lancement de RENFORT à Kolda, renseignent nos sources qui révèlent qu’avant même cette venue à Ziguinchor de M. Sall, ce responsable s’était rendu à Dakar sur l’invitation du patron de l’Association des Maires du Sénégal (Ams). Un second voyage à Ziguinchor du président de RENFORT est prévu dans les jours à venir. Ce qui semble confirmer l’option du frère du président de la République de vouloir défier, dans son propre fief, le plus redoutable adversaire de son frère.
En fait c’est un secret de polichinelle, le camp présidentiel cherche, depuis sa défaite à Ziguinchor face au leader du Pastef, lors de la présidentielle de 2019, mais ne trouve pas la bonne formule pour inverser la tendance. Les résultats des dernières élections locales sont évocateurs. Car, non seulement Ousmane Sonko a laminé le camp présidentiel dans presque toute la région mais, mieux encore, il a creusé l’écart de la présidentielle de 2019 au niveau de la ville de Ziguinchor où il a battu le candidat de BBY de plus de 20 000 voix. Ce qui lui donne encore la faveur des pronostics pour les législatives de juillet prochain au niveau de la région.
Certes, le mouvement de Aliou Sall tel qu’il est présenté donne l’impression qu’il cherche à avoir une assise politique nationale sans savoir pour quelle fin. On se le rappelle, le frère du Président avait juste annoncé, lors de ce lancement que son mouvement est venu en renfort sans toutefois préciser s’il voulait appuyer directement son frère ou la coalition BBY qui a perdu des localités importantes comme Dakar ou Thiès lors des locales. Il est donc prêté à Aliou Sall l’intention de jeter ses forces dans les plus grandes agglomérations comme Dakar, Thiès et ailleurs où les enjeux politiques sont plus importants, que de se focaliser sur Ziguinchor et la Casamance de manière générale.
D’abord parce qu’i la lancé son mouvement à Kolda, l’une des plus grandes villes de la région naturelle de Casamance et depuis il mène une offensive à outrance à Ziguinchor pour sa massification. Cela laisse croire, aux yeux de beaucoup d’observateurs, que l’une des vocations de Renfort c’est de contrer la montée en puissance de Sonko qui, à chaque élection, gagne du terrain dans cette région. Il faut relever toutefois, si tel est son objectif, qu’il aura du pain sur la planche.
En fait l’histoire politique de Sonko en Casamance ressemble un peu à celle de l’ancien maire de Ziguinchor et ministre d’Etat Robert Sagna sous Abdou Diouf du temps de la bataille entre refondateurs et légitimistes au sein du Parti socialiste. Robert Sagna, qui était dans le camp des légitimistes, était devenu une cible des refondateurs dirigés par feu Ousmane Tanor Dieng, on l’avait empêché de diriger l’union régionale Ps de Ziguinchor au profit de feu Landing Sané. Cela avait créé une grande colère chez les militants de base. Conséquence : la majeure partie de ces militants avait pris fait et cause et voté pour Sagna Doba, lors des renouvellements des instances de base du parti en 1995. Presque tous votaient pour lui pour le défendre contre la fronde menée contre lui à l’intérieur de son propre parti le Ps.
Et c’est presque le même cas de figure aujourd’hui pour Ousmane Sonko : la majeure partie des gens qui votent pour lui en Casamance le font essentiellement pour le défendre face ‘’aux injustices’’ qu’il ne cesserait de subir de la part du régime du président Macky Sall et de certains responsables de l’Apr et non pour son projet politique.
Aux yeux de beaucoup d’observateurs, c’est cela qui lui a permis de gagner la région lors des deux dernières échéances électorales. Et pour ces derniers, une opération commando contre Sonko, à Ziguinchor, par le petit frère du président qui a sa circonscription électorale à Guédiawaye risque de produire des effets contraires, les populations locales (y compris même des militants de BBY) pouvant considérer cela comme ‘’un nouveau complot’’ contre le leader du Pastef et, par conséquent, ils vont le défendre par leurs suffrages pour le sauver face à ‘’l’agresseur’’ nordiste.
par Amadou Ly Diome
POURQUOI NOS MINISTRES NE SAVENT-ILS PAS DÉMISSIONNER ?
Sous le magistère du président Macky Sall, ils sont nombreux ces ministres empêtrés dans des scandales et qui continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations
Dans les grandes démocraties ou tout simplement dans les pays où le sens de l’honneur signifie encore quelque chose, pour ne pas dire là où les choses marchent sur les pieds, les ministres - les gouvernants dans le sens large - sont directement responsables des manquements ou fautes graves commis dans leurs départements. Et ils en tirent toutes les conséquences en cas de drames ou de scandales en rendant le tablier.
C’est ainsi que, pour ne prendre que ce seul exemple, en octobre 2019, le nouveau ministre japonais du Commerce, Isshu Sugawara, a démissionné après avoir été accusé d’avoir violé le code électoral en offrant à des électeurs de Tokyo des melons, des oranges, des œufs, de la gelée royale chers et 20 000 yens soit 185$ à la famille d’un sympathisant. Le mis en cause, pour justifier sa démission, a soutenu qu’il ne voulait nullement que ses «problèmes ralentissent les délibérations parlementaires» et son Premier ministre d’alors, Shinzo Abe, avait lui-même présenté ses plates excuses pour cet impair. «J’ai la responsabilité de l’avoir nommé. Je m’excuse profondément auprès du peuple japonais», avait-il déclaré la mort dans l’âme. Et ce n’est pas un cas isolé au pays du Soleil Levant. Tomomi Inada, ministre japonais de la Défense en 2017, Seiji Maehara, son collègue des Affaires étrangères empêtré dans un scandale de financement politique en mars 2012 ou encore, entre autres, Yoshitaka Sakurada, ministre des Jeux olympiques et paralympiques après avoir exprimé sa déception à l’annonce de la leucémie d’une nageuse devant prendre part aux JO alors que le peuple s’attendait à un message d’empathie. En France, au Royaume Uni, en Italie entre autres pays, les ministres tirent immédiatement les conséquences de leurs actes, de leur gestion ou des impairs commis par leurs subordonnés.
En Afrique, au Rwanda par exemple, il en est de même. Evode Uwizeyimana, ministre rwandais en charge des Affaires juridiques, a démissionné le 06 février 2020 après avoir poussé à terre une femme agent de sécurité. Des scénarii impensables au Sénégal, une République qui marche la tête en bas et les jambes en l’air, où certains ministres prennent même un malin plaisir à flageller outrancièrement les pauvres contribuables. Comme ce fut le cas, en décembre 2020, de Mansour Faye, ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement et, par ailleurs beau-frère du chef de l’État, qui, réagissant sur la complainte des populations relativement à la cherté de l’autoroute à péage, a déclaré, sans autre forme de procès, devant notre auguste Assemblée nationale que «celui qui n’a pas les moyens de passer par l’autoroute n’a qu’à passer par la nationale».
Les seuls rares ministres sénégalais « garmis » à avoir jeté l’éponge !
Il faut dire que, dans le passé, de valeureux ministres de la République qui avaient un sens élevé de l’État s’étaient distingués en jetant le tablier pour des questions de principes. En effet, le technocrate, feu Pape Ousmane Sakho, ministre de l’Économie et des Finances sous le magistère du Président Abdou Diouf, avait claqué la porte du gouvernement en janvier 1998, après un désaccord avec son Premier ministre d’alors, Habib Thiam. L’argentier de l’État souhaitait que l’État cède la majorité du capital de la Senelec alors moribonde et en proie à des délestages intempestifs tandis que son patron, Habib Thiam, militait pour une cession d’une minorité du capital. Le 05 mai 2008, Cheikh Tidiane Sy, alors puissant ministre de la Justice sous Abdoulaye Wade, avait aussi démissionné de son poste. Deux dossiers, notamment celui des chantiers de Thiès dont la procédure était décriée et les revendications des magistrats sénégalais sur leurs conditions de travail, avaient poussé ce proche du Président Wade à rendre le tablier. En octobre 2002, après le drame du Joola, la plus grande catastrophe maritime jamais connue dans le monde avec près de 2000 morts, les ministres Youssouph Sakho en charge du département de l’Equipement et des Transports et Youba Sambou, ministre des Forces armées directement mis en cause dans ce naufrage avaient démissionné du gouvernement de Mame Madior Boye.
Le jeudi 11 juin 2009, Abdoulaye Sow, ministre du Budget et virtuose des finances publiques, en désaccord avec le Président Wade sur les «avances de trésorerie» qu’il goûtait peu, a présenté sa démission pour ne pas être comptable des dépenses dites non autorisées. Accusé de blanchiment d’argent dans l’affaire opposant le Commissariat à l’aide alimentaire à la société de manutention et de transit (SOMICOA), dont il était le patron en 1985, Mamadou Seck démissionne de son poste de ministre de l’Économie et des Finances le 23 mai 2001 « pour mettre à l’aise » la justice. Une démission intervenue seulement 11 jours après la formation du deuxième gouvernement de l’alternance. «C’est une affaire qui risque de ternir mon image et celle du gouvernement», avait justifié l’ancien maire de Mbao qui sera plus tard réhabilité par la justice. Sous le Président Macky Sall, des suites d’un profond désaccord relativement à la signature d’un contrat d’exploration du pétrole et du gaz avec le géant français Total qui était contraire, à ses yeux, aux intérêts du Sénégal, Thierno Alassane Sall, le ministre de l’Énergie, claque la porte en début mai 2017 du gouvernement de Mohammed Boun Abdallah Dionne. Du côté du pouvoir, on soutient toutefois qu’il n’a pas démissionné mais a été limogé par décret présidentiel.
Les «sans vergogne»
Sous le magistère du président Macky Sall, ils sont nombreux ces ministres empêtrés dans des scandales et qui continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations. Ailleurs, ces ministres seraient probablement conduits directement à la guillotine. Et le cas du ministre beau-frère du président de la République, Mansour Faye, est loin d’être isolé. Jugez-en !
Le samedi 15 juillet 2017, des échauffourées opposant les supporters de l’Us Ouakam et du Stade de Mbour, les deux finalistes de la 9ème édition de la Coupe de la Ligue, conduisent à l’affaissement d’un pan de la tribune du stade Demba Diop de Dakar, fraîchement réhabilité par le ministère des Sports. La tragédie, la plus grande de l’histoire du sport sénégalais, fait 8 morts et des centaines de blessés. Une onde de choc ! La finale coïncidant avec la campagne électorale des élections législatives lancées cinq jours plus tôt, le 10 juillet plus précisément, s’était déroulée en l’absence des autorités étatiques- Matar Ba, le ministre des Sports, était en meeting à Fatick.
La sécurité dans le stade, en sous-nombre notoire, était aussi défaillante. Ni Matar Ba, principal responsable du drame, encore moins son collègue de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye ne furent ébranlés par la tragédie. Le premier nommé, adoubé par les communicateurs traditionnels et une bonne partie de la presse complaisante, se tira miraculeusement d’affaire. Il n’a pas songé une seule fois à démissionner. En novembre 2020, la nomination du ministre d’État, directeur de cabinet du président de la République, Mahmout Saleh, défraie la chronique. Des membres de la mouvance présidentielle s’insurgent contre la violation du décret N°2007-909 du 31 juillet 2007 relatif à l’organisation et au fonctionnement de la Présidence de la République modifié et qui stipule que l’occupant du poste doit être un fonctionnaire de la hiérarchie A. Or, le trotskiste qui a théorisé le coup d’État rampant puis debout serait seulement titulaire d’un CAP. Mahmout Saleh refuse de démissionner et le Président Macky Sall ferme les yeux et se bouche les oreilles.
Depuis 2013 qu’il a hérité du projet de rénovation du building administratif, siège du gouvernement, pour un coût initial de 17 milliards de F CFA, le ministre Abdou Latif Coulibaly s’empêtre dans ses comptes et mécomptes sans fin. Tout échappe à ce… chantre de la bonne gouvernance dont les collègues, las d’attendre la réception du projet qui a déjà englouti une quarantaine de milliards, squattent comme des SDF des locaux souvent dérisoires pour s’abriter. Malgré le scandale et l’indignation du Forum Civil, Abdou Latif Coulibaly siège toujours à la table du Conseil des ministres. Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé et de l’Action sociale dont le département est en ébullition, est l’un des ministres les plus controversés du gouvernement de Macky Sall. De l’affaire Astou Sokhna du nom de cette jeune parturiente décédée à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga aux nombreux mouvements d’humeur et de grève qui secouent ce secteur névralgique de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr est décrié de toutes parts. Avant l’affaire Astou Sokhna, il y avait eu aussi le scandaleux drame de l’incendie de la crèche de l’hôpital de Linguère où des nouveau-nés avaient péri. A l’époque, déjà, des voix s’étaient élevées pour réclamer la démission de Diouf Sarr. Il avait préféré sanctionner des lampistes. Malgré ces scandales, la tête de liste de la mouvance présidentielle dans la capitale dakaroise qui avait bu le calice jusqu’à la lie lors des dernières élections locales est toujours en poste. Et la liste des ministres qui auraient dû démissionner des suites de fautes graves est loin d’être exhaustive… Un encouragement à piller davantage nos maigres ressources publiques ou encore à persister dans la gestion sombre et vicieuse ?
Nouveau khalife général des Khadres
Cheikhna Cheikh Ayah, khalife général de la communauté Khadre a été rappelé à Dieu dans la nuit du 16 au 17 avril 2022 à Nimzatt, en République Islamique de Mauritanie. Etle weekend dernier, les chérifs du Sénégal se sont retrouvés à Diamaguène Nimzatt à Thiès, pour lui trouver un successeur. Un consensus a été scellé autour de la personne de Cheikhna Cheikh Nahma, par ailleurs khalife de Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara et de Cheikhna Cheikh Talibouya. Il est désormais le 9e khalife général des Khadres au Sénégal, remplaçant ainsi le défunt Cheikhna Cheikh Ayah qui avait succédé à Cheikh Bounama Aïdara. Devant les Chérifs, le tout nouveau khalife a pris l’engagement de consolider l’unité au sein de la communauté et d’être au service de toute la communauté Khadre dans le pays.
Accidents de Tattaguine : le bilan s’alourdit à huit morts
Une personne grièvement blessée dans un des deux accidents, survenus dimanche, à quelques minutes d’intervalles sur la nationale N°1, à hauteur de Tattaguine, a rendu l’âme dans la soirée à l’hôpital de Fatick, portant à huit le nombre de décès, a appris l’ «Aps» de source médicale. Dans un premier temps, sept décès avaient été annoncés par les sapeurs-pompiers. Le premier accident ayant impliqué une voiture 4/4 et un camion-citerne qui sont entrés en collision a fait cinq morts. Les deux autres victimes ont été enregistrées dans un deuxième accident survenu quelques minutes plus tard après qu’une voiture 4/4 s’est renversée en dérapant de la route à hauteur de Tattaguine Bambara.
Annulation des ponctions sur les salaires
Le gouvernement a pris au sérieux les menaces des enseignants qui ont vu leurs salaires ponctionnés à la suite de leur grève. Ils avaient promis de boycotter les cours de rattrapage. Ainsi, dans sa volonté de pacification du climat social et de consolidation des accords avec les organisations syndicales du secteur de l’éducation, les autorités gouvernementales ont décidé d’annuler les ponctions pour faits de grève sur les salaires de ce mois d’avril 2022. L’information est de la direction générale de la Solde.
Union des syndicats de la santé de Louga décrète 72h
La lutte des blouses blanches ne faiblit pas à Louga pour obtenir la libération des quatre sagefemmes emprisonnées dans l’affaire Astou Sokhna. L’union des syndicats de la santé de la région de Louga (Sutsas, Sames, Syntras, Satsus, SDT3S) déroule son deuxième plan d’actions depuis hier. Les blouses blanches décrètent une grève de 72h (du 25 au 27 avril, Ndlr) renouvelable avec respect des urgences et du service minimum. En outre, toutes les activités dans les maternités de l’hôpital régional de Louga et de la région ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Il est prévu une mobilisation générale devant le Tribunal de Louga le jour du procès de leurs collègues avec port de blouses blanches et roses. Les urgences obstétricales sont évacuées hors de la région de Louga. Une évaluation du plan d’actions est retenue pour le 28 avril prochain lors d’une assemblée générale.
Assises du transport routier
L’anarchie dans le transport routier ne plait guère à certains acteurs du secteur. Les membres du Syndicat des Travailleurs du Transport Interurbain (Stti) affilié à la centrale syndicale OGTS de Mamadou Goudiaby exigent tout simplement des assises du transport routier pour réglementer ce secteur.
Processus électoral
Le Directeur Général des Elections (DGE) informe toutes les entités désireuses de participer aux prochaines élections législatives du 31 Juillet 2022 que ses services vont organiser ce 28 avril un atelier de partage sur le thème : «Constitution et dépôt des dossiers de déclaration de candidature.» A cette occasion, dit-il, les modèles de déclaration de candidature et d’attestation, ainsi que le guide sur la constitution et le dépôt des dossiers de déclaration de candidature seront exposés, commentés et partagés. Ainsi, il a été demandé à tous les mandataires désignés pour prendre part à cet atelier de se faire inscrire, au plus tard, le mardi 26 avril 2022 au secrétariat de la Direction de la Formation et de la Communication de la DGE. Il ajoute que chaque candidat sera représenté par un seul mandataire dûment désigné.
Dépôt des listes de parrainages
Restons toujours sur le processus en perspective des élections législatives et plus particulièrement les conditions de participation au scrutin. D’après nos sources, le dépôt simultané aussi bien des listes de parrainage que des dossiers de candidatures devrait se faire entre le vendredi 06 mai et le dimanche 08 mai 2022, soit 03 jours pour s’enregistrer. Les partis, coalitions et candidats indépendants ont alors du pain sur la planche.
Vol à l’arraché
Mécanicien de profession, Mouhamed F. né en 2006 s’active pendant ses heures perdues au vol à l’arraché. Sur sa moto, il écumait les alentours du rondpoint 06 et de Grand-Yoff pour s’en prendre aux passants. Une activité qu’il a exercée jusque-là sans être inquiété. Mais son malheur est venu de sa tentative de voler M. Diouf, un vieux qui passait un coup de fil devant l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Mouhamed F. et son acolyte sur leur moto ont tenté de chiper le téléphone portable du vieil homme qui leur a opposé une résistance farouche avant de pousser le scooter. Mohamed et ami sont propulsés par terre. M. Diouf crie au voleur et les passants pourchassent les scootéristes. Mohamed F. est appréhendé avant d’être conduit sous bonne escorte à la Police de Grand-Yoff. Plus chanceux son acolyte a réussi à échapper à la foule. Placé en garde à vue, Mouhamed F. a été déféré au parquet pour tentative de vol en réunion avec usage de moyen de transport.
Voleur d’ordinateur
Plus malchanceux que le récidiviste M. N. Ndao, tu meurs ! Le quidam âgé de 21 ans et condamné pour détention et usage de chanvre indien, a versé maintenant dans le vol. Mais mal lui en a pris. Il s’est introduit dans une maison à Grand-Yoff pour dérober un ordinateur portable. En descendant les escaliers, M. Ndao a croisé sa victime M. Mbaye qui l’interpelle sur les raisons de sa présence dans la maison. Là, il répond qu’il est venu rendre une visite de courtoisie à une amie. Ce qui n’a pas convaincu M. Mbaye. Sachant que les carottes sont cuites, M. Ndao tente alors de prendre la fuite. Mais, il a été rapidement alpagué après une course-poursuite et conduit à la Police de Grand-Yoff où il a été placé en garde à vue. Il a été déféré au parquet pour flagrant délit de vol.
Décès du lutteur Moussa Dioum
L’écurie de Parcelles Mboolo est en deuil. Le leader de ladite écurie, Moussa Dioum, est décédé hier à l’hôpital militaire de Ouakam des suites d’une maladie. Il nous revient que Moussa Dioum se plaignait de douleurs aux jambes. L’ancien pensionnaire de l’écurie Fass sera inhumé aujourd’hui à Touba.
Candidatures de membres de l’AIS aux législatives
Des membres de l’Association Islamique pour servir le Soufisme (Ais) comptent briguer les suffrages des Sénégalais aux prochaines élections législatives. Mame Cheikh Mbacké Khadim Awa Ba a annoncé hier, d’après Dakaractu qu’en tant que défenseurs des valeurs de l’Islam, ils ne peuvent pas être en reste pour aller représenter le peuple à l’Assemblée nationale. Il en a fait l’annonce lors de la deuxième édition «Enveloppe du Ramadan», organisée par l’Ais en collaboration avec Senico.
Colère de la Section Synpics du journal EnQuête
La Section Synpics de «EnQuête» dénonce l’attitude des administrateurs du journal qui ne soucient pas de la précarité dans laquelle se trouvent les travailleurs. Dans un communiqué reçu à «L’As», le secrétaire général de la section du syndicat informe que le journal est empêtré dans des difficultés énormes à cause de la mauvaise gestion de l’entreprise par ses dirigeants. Dans le souci de préservation de l’outil de travail, les journalistes se sont, pendant longtemps, sacrifiés, endurant de manière stoïque les retards et arriérés de salaires, mais hélas ! Leurs efforts sont restés vains, car le journal s’enfonce, jour après jour, dans le gouffre. D’après la même source, le plus navrant dans cette histoire, ce qui a poussé les travailleurs à bout, c’est que les dirigeants ne daignent même pas répondre aux correspondances du syndicat, dont le seul tort a été de demander le paiement des salaires à temps, à défaut, d’être au moins édifiés sur les finances de l’entreprise, en vue de réfléchir ensemble sur les voies de sortie de crise. A la place, ajoute-t-elle, les travailleurs ont été surpris de voir un employeur aussi froid et insensible à leurs conditions difficiles malgré tous les sacrifices. Ainsi, la section Synpics condamne vigoureusement cette attitude désinvolte de l’administration.
Visite des périmètres maraîchers du PARIIS
Économiste principal de l’Agriculture de la Banque Mondiale, Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane a effectué hier une visite des périmètres maraîchers de Nemah Ba (3,5ha) et de Dassilamé Sérère (4ha) dans la commune de Toubacouta, pour apprécier de visu les résultats et les impacts de ces aménagements sur le terrain. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre du projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (Pariis Sénégal). Elle était accompagnée par le coordonnateur national du Pariis, Aly Sané Niang et des représentants des services techniques, notamment du développement rural et d’Ancar. D’après Dr Aifa Fatimata Ndoye Niane, avec l’intervention du Pariis Sn, ces périmètres maraîchers ont connu une évolution considérable avec des infrastructures : équipements modernisés, constitués de mini-forages munis de pompes immergées et alimentées par une source d’énergie solaire permettant une irrigation sous pression au goutte-à-goutte ou à l’aspersion de parcelles viabilisées à la herse mécanique et sécurisées par des clôtures en grillage. Les femmes bénéficiaires ont aujourd’hui retrouvé le sourire avec une amélioration de leurs revenus. Le projet a également réduit la pénibilité des travaux des femmes.
L’Isra peut dépasser l’objectif de 65 tonnes de semences
Le directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), Momar Talla Seck, a déclaré, lundi à Bambey, que le Sénégal peut dépasser l’objectif de 65 tonnes de semences attendues en 2022, dans le cadre du Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage (Pcae). «Dans le cadre de ce programme, au niveau du ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural, il a été instruit à l’Institut sénégalais de recherches agricoles, de produire 65 tonnes de semences de prébases d’arachide, à l’horizon 2022», a-t-il confié à l’ «Aps». M. Seck s’exprimait au terme d’une visite de parcelles de production de semences au Centre national de recherches agronomiques (Cnra) de Bambey, dernière étape d’une tournée nationale démarrée par Matam et Nioro. L’Institut de recherche peut “aller au-delà de 65 tonnes (…)”, a-t-il affirmé, signalant que des parcelles ont été emblavées pour la production de semences de prébase d’arachide pour la campagne de contre-saison chaude. D’après Momar Talla Seck, cette production de semences a démarré avec l’hivernage 2021 et deux campagnes de contre-saison (chaude et froide). “Les premiers résultats, avec des rendements de haute facture, ont été obtenus” dans différents sites dont ceux de Matam et Nioro, a-t-il indiqué. Il estime que le Pcae “va contribuer à l’atteinte” de la souveraineté alimentaire au Sénégal. Cependant, la réalisation d’un tel objectif devra passer par la maîtrise de l’eau et la diversification des spéculations, déclare-t-il. L’Isra, présent sur la quasi-totalité du territoire national, compte agrandir ses autres sites à Dahra et Kolda par exemple, a expliqué son directeur général.
LA KORITE A QUEL PRIX
À moins d’une semaine de la fête de Korité, le prix de la viande connait une hausse inquiétante. Entre la fermeture des frontières maliennes et la cherté des intrants, les raisons évoquées sont multiples. Les acteurs craignent une fête pas comme les autre
À moins d’une semaine de la fête de Korité, le prix de la viande connait une hausse inquiétante. Entre la fermeture des frontières maliennes et la cherté des intrants, les raisons évoquées sont multiples. Les acteurs craignent une fête pas comme les autres.
En cette matinée de dimanche, Seras vibre au même rythme. Entre des rabatteurs qui guettent le moindre acheteur, des camions qui déchargent de temps à autre, le décor est celui d’un banal quotidien. Mais, si à première vue, un sentiment d’abondance peut faire penser que les produits sont accessibles, la réalité est toute autre. Le prix du kilogramme de viande de vache est passé de 3200 à 3500 FCfa en moins de deux semaines. Selon Bâ, boucher établi non loin de l’entrée secondaire, le pire est à craindre à une semaine de la Korité. D’après lui, la hausse des prix se justifie essentiellement par la fermeture des frontières avec le Mali. « L’essentiel des vaches venait de ce pays, même si une partie est du Nord. Donc, ceux qui en ont toujours font dans la surenchère », explique-t-il.
Et aujourd’hui, l’inquiétude gagne même les bouchers. Mamoudou Diop est dans le circuit depuis quelques années avec une approche qui consiste à livrer le produit à ses clients. « Je prends les commandes, achète et les livre. Mais, depuis quelques temps, c’est presque à l’arrêt. C’est devenu très cher et les clients ne le comprennent pas », déplore-t-il. Selon lui, c’est encore plus compliqué pour ceux qui ont des clients fixes parce qu’il « ne peut pas augmenter les prix au risque de les perdre ». « Souvent, je suis obligé de vendre sans rien gagner », dit-il.
Le prix des vaches flambe, la viande de mouton intouchable
Aujourd’hui, la situation est loin de se décanter. En effet, selon Isma, vendeur de viande, les vaches qui venaient du Mali étaient les plus prisées en raison de leur accessibilité. Mais, depuis que la crise a éclaté, les éleveurs ne viennent plus. Les quelques rares qui réussissent à faire entrer leurs produits ont fait passer les prix du simple au double. « Les vaches qu’on achetait à 200 000 FCfa, on ne peut plus les avoir à moins de 300 000 FCfa. Si on voulait gagner la même chose, le prix du kilogramme allait passer du simple au double », a-t-il assuré.
Si les vaches sont devenues de plus en plus inaccessibles, les moutons, eux, on en trouve régulièrement. Mais là aussi, les prix ont plus que flambé. À Seras, le kilogramme de viande de mouton est cédé à 4500 FCfa au moins. Et d’après Bâ, les prix peuvent grimper avec la Korité.
« On ne maîtrise plus rien en fait ; tout dépend de la disponibilité des produits. Dès qu’il y a un manque dans l’approvisionnement du marché, cela se ressent sur les autres produits. Même les chèvres qu’on pouvait trouver autour de 30 et 40 000 ne se vendent plus à moins de 60 000 », fait-il remarquer. Très pessimiste, Mamoudou, lui, estime que cette situation est partie pour durer. Pour cause, même si les frontières maliennes venaient à être rouvertes, il va falloir du temps avant que le marché ne soit correctement ravitaillé. Même cela, relativise-t-il, n’est plus garanti à cause de la hausse des prix des aliments bétail. « Du foin au « ripass », tout est cher. Et c’est normal que cela se répercute sur les prix », prévient-il.
Au foirail de Diamaguène Sicap Mbao, c’est l’inquiétude
En cette matinée de dimanche, c’est le calme au foirail de Diamaguène Sicap Mbao. Les clients sont moins nombreux que d’habitude. « C’est l’effet du Ramadan ; ils viennent généralement à partir de 13 heures », répond Serigne Sarr. Debout devant sa table garnie de viande de bœuf, il agite son chasse-mouche, puis saisit son couteau et tranche la côtelette. À moins de 10 jours de la célébration de la fête, le boucher regrette la cherté des bœufs qui, souligne-t-il, sont intouchables actuellement. « Les sujets sont chers sur le marché. Il est impossible d’avoir un bœuf à 150 000 FCfa. Il faut forcément débourser entre 180 000 et 200 000 FCfa. Du coup, le kilogramme de viande connaît une hausse. Il est vendu actuellement à 3800, parfois à 4000 FCfa », informe-t-il, guettant la clientèle. Sous un chapiteau, Ousseynou Faye se fait aider par deux jeunes hommes pour accrocher la carcasse. Le jeune homme propose de la viande de bœuf depuis bientôt 10 ans. À quelques jours de la fête, il établit une comparaison par rapport aux prix de l’année dernière. « Avec la fermeture de la frontière malienne, on se dirige vers une fête compliquée. Le kilogramme de viande est passé de 3000 à 3800, voire 4000 FCfa. Ce sera compliqué pour les familles qui préfèrent la viande de bœuf », alerte-t-il son arsenal de couteaux sous les yeux. Établi à quelques mètres de l’arrêt Diamaguène, Moustapha Sylla s’offusque de l’instabilité des prix. « Tout est cher. Du jour au lendemain, on constate une hausse inexplicable. Raison pour laquelle le kilogramme de viande est vendu parfois à 4200 ou 4500 FCfa », souligne-t-il assis devant sa cantine. L’inquiétude est également le sentiment le mieux partagé chez les clients. Munie d’un sachet, Oulimata fait le tour des cantines. Elle est venue s’approvisionner pour le dîner. « La viande de mouton coûte cher actuellement. Celle de bœuf également. Il faut débourser presque 10 000 FCfa pour avoir deux kilogrammes. C’est compliqué pour les ménages », déplore la dame vêtue d’une djellaba grise. À ses yeux, la fête risque d’être difficile pour les familles. Fréquentant les foirails pour les mêmes raisons, Soukeyna Niang livre les mêmes impressions. Pour elle, la conjoncture économique n’épargne aucun pays, aucun secteur. « Dans les quartiers, le kilogramme de viande de mouton ou de bœuf est vendu entre 4200 et 4500 FCfa. La fête de Korité sera compliquée vu que le poulet se fait rare sur le marché », estime Soukeyna.
HAUSSE DU PRIX DES INTRANTS
La volaille suit le même rythme
Jadis recours privilégié, le poulet est devenu intouchable. La hausse du prix, selon la plupart des aviculteurs, s’explique essentiellement par la cherté des intrants. Moussa Diop est dans le milieu depuis plus de 10 ans, mais jamais il n’a été confronté à autant de difficultés. « Le carton de 50 poussins, on pouvait l’acheter jusqu’à 24 000 FCfa. Aujourd’hui, en plus d’être introuvable, on ne peut pas l’avoir à moins de 30 000 FCfa. Le prix du sac d’aliment est passé de 15 000 FCfa à 18 000 FCfa », liste-t-il. Pour lui, les consommateurs doivent se préparer au pire. Personnellement, dit l’aviculteur, « il est hors de question de vendre à moins de 3500 FCfa le poulet, peu importe son poids », dit-il.
LE PROTOCOLE D’ACCORD DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ ET DES QUESTIONS POLITIQUES À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Le protocole d’accord entre le ministre de la Santé et l’Alliance des syndicats de santé ’’And Gueusseum’’ et des sujets politiques sont en en exergue dans la livraison des quotidiens reçus, mardi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 26 avr (APS) – Le protocole d’accord entre le ministre de la Santé et l’Alliance des syndicats de santé ’’And Gueusseum’’ et des sujets politiques sont en en exergue dans la livraison des quotidiens reçus, mardi, à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, et l’Alliance des syndicats de santé And Gueusseum se sont retrouvés, lundi, pour des négociations.
’’Signature d’un protocole entre le Gouvernement et les syndicats de la santé : Un pas important vers la fin de la grève’’, affiche à sa Une Le Soleil.
Selon le journal, ’’le protocole s’articule autour de 17 points et vise à stabiliser le secteur de la santé’’ et ’’le Gouvernement reste ouvert au dialogue’’.
’’Satisfait de cet accord, And Guesseum attend sa rencontre avec le ministre des Finances avant de lever son mot d’ordre’’, note encore la publication.
Parlant de ce protocole d’accord, Sud Quotidien titre : ’’temps de consensus’’. Le journal informe que des points de convergence ont été trouvés sur l’épineuse problématique des plans de carrière.
Il rapporte que ’’les deux parties ont visiblement trouvé un terrain d’entente puisqu’un protocole d’accord qui porte sur 17 points a été signé’’.
’’Sur la base de la plateforme de 2014, en rapport avec l’ensemble des questions majeures, des solutions ont été apportées selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale’’, fait remarquer Sud Quotidien.
Sur le même sujet, Kritik affiche : ’’Secteur de la santé : And Gueusseum arrache un protocole d’accord’’.
’’Tout ça pour ça ? Après 11 mois de négociations pour des séances lancées le 21 mai 2021, les acteurs de la santé ont fini par avoir gain de cause. Un protocole d’accords sur 17 points a été arraché de la tutelle qui a fini par céder à la pression syndicale’’, écrit Kritik.
Dans le journal, le ministre de la Santé lance ’’un appel au calme, à la sérénité’’, invitant ’’tous les travailleurs de la santé et de l’action sociale à poursuivre le travail, à continuer aux côtés des malades et demeurer vigilants pour faire face à la situation’’.
Le quotidien Source A s’est plutôt intéressé aux conséquences notamment pécuniaires de cette grève des syndicats de la santé et de l’action sociale.
’’Après les mouvements d’humeur à répétition dans le secteur de la santé : place aux fonctions de salaires’’, dit la publication.
Le journal rappelle que l’Union des syndicats de la santé de la région de Louga qui regroupe plusieurs syndicats observe 72 heures sans soin et d’autres mesures prises par les professionnels de la santé.
’’Mais attention !, avertit le quotidien, L’Etat va procéder à des ponctions sur les salaires de toutes les blouses blanches qui paralysent le secteur de la santé sur toute l’étendue du pays’’.
Concernant la santé toujours, Bës bi le Jour évoque la hausse des cas de paludisme et titre : ’’Le palu fait des vagues’’.
’’La Covid, l’arbre qui cache la malaria. Les régions de Dakar, Kédougou, Tamba et Ziguinchor rechutent’’, note la publication.
’’Les cas de palu reviennent en force après une baisse notée ces dernières années. 91 637 cas ont été enregistrés, soit 20, 26 %, selon le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) qui s’exprimait lors de la journée mondiale de lutte contre le paludisme célébré hier’’, rapporte le journal.
D’autres quotidiens abordent des questions politiques.
L’Observateur affiche à sa Une : ’’Législatives 2022 : Yewwi et les pièges des ambitions’’.
L’Obs note que ’’pour faire face aux démons de la division, la coalition Yewwi Askan Wi qui souhaite imposer pour la première fois au Sénégal, la cohabitation au régime actuel, a adopté une nouvelle formule d’investiture pour la députation’’.
’’Seulement, le choc des égos semble ne pas faciliter les choses. Yewwi devra donc déjouer le piège des ambitions si ses responsables veulent atteindre leur objectif’’, relève le journal.
WalfQuotidien évoque la ’’transhumance’’ et affiche à la Une : ’’Les promesses, l’appât de Macky’’. ’’’Les promesses. Voilà ce qui pousse les maires élus de l’opposition à se jeter dans les bras de Macky, trahissant ainsi leurs électeurs. Le chef de Benno qui tient absolument à remporter les élections législatives, promet monts et merveilles pour appâter ses proies’’, écrit Walf.
Le Quotidien s’est lui focalisé sur l’ex mairesse de la capitale sénégalaise. ’’Soham vers la sortie’’, titre la publication.
Dans le journal, Soham El Wardini déclare, entre autres, : ’’Je pense quitter. Je ne ferai pas de liste pour les législatives’’.
MACKY ET LE KHALIFE DE MÉDINA BAYE SE RETROUVENT EN ARABIE SAOUDITE
Le khalife de Médina Baye Cheikh Mahi Ibrahim Niass est actuellement en Arabie Saoudite sur invitation du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.Son séjour en terres saintes d’Arabie Saoudite a coïncidé avec celui du président Macky Sall qui s’y trouve
Le khalife de Médina Baye Cheikh Mahi Ibrahim Niass est actuellement en Arabie Saoudite sur invitation du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud.
Son séjour en terres saintes d’Arabie Saoudite a coïncidé avec celui du président Macky Sall qui s’y trouve pour une visite de travail et d’amitié. Tous deux ont effectué la Oumra ou petit pèlerinage à La Mecque.
Le président de la République a saisi l’occasion pour rendre visite, lundi 25 avril, au khalife de Médina Baye, Cheikh Mahi Niass dans son hôtel à Médinatoul Mounawara. Un geste que le chef religieux a apprécié à sa juste valeur.
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SORTIE DE CRISE DU SECTEUR DE LA SANTE ET LES LEGISLATIVES DE JUILLET 2022 AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE MARDI
L'essentiel des parutions de ce mardi 26 avril 2022 mettent en exergue le dégel de la crise qui secours le secteur de la santé et les tractations pour les législatives de Juillet 2022.
L'essentiel des parutions de ce mardi 26 avril 2022 mettent en exergue le dégel de la crise qui secours le secteur de la santé et les tractations pour les législatives de Juillet 2022. Suivez la revue des médias présentée par Fabrice Nguéma sur les pndes de la Zik Fm.