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10 septembre 2025
MULTIPLE PHOTOS
TROPHY TOUR, L'INSTITUT DIAMBARS REÇOIT LE TROPHÉE
Pour saluer le rôle de l’institut Diambars, pépinière de football qui a formé des acteurs clés du sacre du Sénégal, la délégation du ministère a fait un détour avec le trophée dans le centre de formation.
C’est l’une des étapes marquantes du trophy tour. Après les régions, la caravane du trophy’s tour est depuis ce mercredi dans le département de Mbour. Pour saluer le rôle de l’institut Diambars, pépinière de football qui a formé des acteurs clés du sacre du Sénégal, la délégation du ministère a fait un détour avec le trophée dans le centre de formation.
Sur place, les dirigeants du club ont chaleureusement accueilli la délégation. En vacances au Sénégal, Patrick Vieira, le coach de Crystal Palace, par ailleurs membre fondateur du centre de formation, s’est exprimé sur la sélection nationale. Les chances du Sénégal pour le mondial, Sadio Mané, Cheikh Kouyaté qu’il entraîne en club. L’ancien champion du monde s’est entretenu avec notre envoyé spécial, Amadou Barry.
Revivez en images cette immersion dans ce centre, fondé il y a bientôt 20 ans et qui a formé, Gana Gueye, Pape Ndiaye Souaré, Pape Alioune Ndiaye, Bamba Dieng, entre autres.
LE SÉLECTIONNEUR ÉGYPTIEN REMERCIÉ
La Fédération égyptienne de football a annoncé, ce jeudi, le limogeage du sélectionneur national, Ehab Galal, après seulement trois matchs
iGFM (Dakar) La Fédération égyptienne de football a annoncé, ce jeudi, le limogeage du sélectionneur national, Ehab Galal, après seulement trois matchs, renseigne Kingfut.
Après avoir échoué à se qualifier pour la Coupe du monde 2022 au Qatar en mars, la Fédération égyptienne de football a limogé l'entraîneur prinicpal, le Portugais Carlos Queiroz.
Quelques jours seulement après son départ, Ehab Galal a été annoncé comme son successeur et ses premiers matchs ont eu lieu lors des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations 2023 (AFCON).
La décision de nomination était controversée à l'époque, beaucoup pensant qu'un entraîneur étranger de renom serait plus approprié pour le poste.
Le premier match de Galal avec l'équipe nationale a été une victoire tardive à domicile contre la Guinée lors du match d'ouverture des éliminatoires de la CAN, grâce à Mostafa Mohamed.
Quelques jours plus tard, les Pharaons ont subi une humiliante défaite 2-0 face à l'Éthiopie au Malawi, ce qui a suffi à beaucoup pour faire pression pour le limogeage de Galal.
Galal a tout de même pris en charge les septuples champions d'Afrique lors d'un match amical contre la Corée du Sud à Séoul, et encore une fois les Egyptiens ont subi une autre défaite, mais cette fois avec un résultat de 4-1.
L'instance a tenu une réunion jeudi après-midi au cours de laquelle elle a décidé de limoger Ehab Galal après seulement trois matchs avec la sélection.
"Nous allons embaucher un manager étranger avec un CV digne de confiance", a déclaré jeudi Hazem Emam, membre du conseil d'administration de l'EFA.
« On nous a proposé plusieurs énormes CV. L'équipe nationale égyptienne est très grande.
"Nous allons également embaucher un directeur technique étranger pour l'équipe nationale olympique", a déclaré Emam.
CES VIDÉOS ANTI-NOIRS QUI FONT FUREUR EN CHINE
Un documentaire de la chaîne BBC Africa Eye révèle les dessous d’un business très particulier : des mises en scène, devenues virales sur les réseaux sociaux chinois, montrent des enfants africains tournés en ridicule
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 16/06/2022
Leurs parents pensaient qu’ils allaient apprendre le chinois ou que les vidéos tournées dans leur village allaient être envoyées à des ONG. Les enfants, eux, s’amusaient à répéter des chorégraphies et apprenaient de bon cœur des textes qu’ils récitaient sans les comprendre. Ils étaient à mille lieues d’imaginer que les vidéos filmées par un jeune Chinois, qu’ils pensaient être un travailleur humanitaire, étaient en fait destinées à être commercialisées sur les réseaux sociaux, pour des sommes allant de 10 à 70 dollars.
Partagées sur Facebook ou sur le réseau Douyin, la version chinoise de TikTok, ces vidéos vendues à des particuliers ou des personnalités montrent des enfants noirs, qui chantent, dansent et déclament en chœur des messages. Ceux-ci sont parfois innocents – « Joyeux anniversaire », « Félicitations pour ton mariage » – mais pas toujours. Sur certaines vidéos, les enfants entonnent des chansons à la gloire de la Chine, et de toutes jeunes filles adoptent des poses hypersexualisées en se dandinant devant la caméra.
Mais ce n’est pas tout. Dans une vidéo devenue virale en 2020, une vingtaine de petits garçons, tous habillés de la même façon, répètent en chœur des messages racistes. « Je suis un monstre noir [traduction littérale de ce qui correspond au « nègre » chinois] ! J’ai un faible QI ! », s’écrient les bambins gaiement.
« Club des blagues sur les Noirs »
C’est cette vidéo, diffusée par un compte baptisé « Club des blagues sur les Noirs », qui a poussé la journaliste de BBC Africa Eye, Runako Celina, à enquêter sur ce business. Bien au fait de l’ampleur du racisme en Chine pour y avoir elle-même étudié, la journaliste décide de partir à la recherche de la personne à l’origine de cette vidéo du « faible QI ». Une enquête qui durera un an et demi.
« Cela faisait déjà plusieurs années que je voyais passer ces vidéos, qui sont apparues en 2015, raconte-t-elle. Les gens s’indignaient, mais l’industrie continuait à se développer. Au départ, ça a débuté avec des enfants africains, puis ça s’est étendu aux adultes, aux femmes ukrainiennes, thaïlandaises… Mais les seuls mineurs que l’on utilisait, étonnamment, étaient toujours noirs. » Son documentaire de quarante minutes diffusé le 13 juin, « Racisme à vendre », raconte cette quête et cette plongée au cœur d’un système lucratif qui la mènera jusqu’au Malawi.
iGFM - (Dakar) Le préfet de Ziguinchor aussi a refusé la tenue de la manifestation que Yewwi Askan Wi Ziguinchor comptait tenir vendredi.
La section Ziguinchor de Yewwi Askan Wi, à l’instar des leaders de la coalition, avait aussi déposé une demande d’autorisation pour manifester demain vendredi. Mais, la réponse de l’autorité préfectorale n’a pas été positive. En effet, le préfet a évoqué des «menaces réelles de trouble à l’ordre public » pour interdire la manifestation. Celle-ci est prévue demain par la coalition Yewwi askan wi (Yaw) sur le trajet Terrain Jatir - Rond-point Aline Sitoé Diatta.
FACE AU DJIHADISME, BAMAKO EN QUÊTE D'UNE CATHARSIS NATIONALE
Le Mali s'est lancé dans un travail d'écoute et de réparation pour près de 30.000 victimes, après des décennies de violences toujours d'actualité
Le Mali s'est lancé dans un travail d'écoute et de réparation pour près de 30.000 victimes, à la recherche d'une catharsis nationale après des décennies de violences toujours d'actualité.
Le temps a comme suspendu son cours la semaine passée quand on a baissé la lumière dans la salle de conférences de Bamako, lors de la cinquième audience publique de témoignages de victimes devant la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR).
Une femme, entièrement voilée pour préserver son anonymat, s'est assise sur la scène volontairement assombrie et a débuté d'une voix fluette son glaçant témoignage: "J'ai été violée par sept personnes, devant mon enfant de quinze ans".
C'était en 2012 à Gao (nord), première grande ville du nord à tomber entre les mains des rebelles indépendantisres et jihadistes alors alliés dans la conquête du territoire. Dix ans après, Gao a été reprise mais le Mali est toujours dans la tourmente.
Son intervention, retransmise en direct par la télévision nationale et sur les réseaux sociaux, en a bouleversé plus d'un dans la salle plongée dans le silence.
Abdoulaye Touré, membre d'une ONG locale de 32 ans, confiait "ne pas savoir quoi dire devant tant d'horreurs".
"J'ai beaucoup pleuré, j'ai eu très mal, j'ai eu mal en entendant ces ménagères qui n'ont rien, qui ont vécu dix ans de souffrances, et c'est aujourd'hui seulement qu'on parvient à écouter leurs voix", a abondé Fabiola Wizeye Ngeruka, fonctionnaire internationale spécialiste du genre.
"Toutes les victimes ont dit 'on veut un Mali pacifique', vraiment c'est tout ce qu'on peut demander: la paix au Mali", a-t-elle continué.
La Commission Vérité, Justice et Réconciliation a été créée en 2015 quand les insurgés indépendantistes du nord ont signé des accords de paix avec le gouvernement qu'ils avaient combattu. Cette commission fait partie d'une diversité de dispositifs censés aider à réconcilier les Maliens, avec des effets relatifs. Les jihadistes ont poursuivi leur expansion et la violence a métastasé plus au sud et dans les pays voisins.
La Commission a recueilli la parole des victimes des crimes commis depuis l'indépendance en 1960. Depuis deux ans, elle organise des audiences publiques.
"Pas un tribunal"
L'hstoire contemporaine du Mali a été marquée par les coups d'Etat, les dictatures militaires, les rébellions touarègues et depuis 2012 une spirale de violences dont les jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique sont les principaux auteurs mais pas les seuls.
Les premières victimes sont les civils. Un récent rapport de l'ONU s'alarme du fait que ces derniers mois aient été les plus meurtriers pour eux depuis des années.
Les enquêteurs de la CVJR, dispersés dans toutes les villes, ont recueilli les témoignages de 28.877 victimes.
"A chacune, avant de commencer, on a demandé si elle était prête pour le pardon et la réconciliation. On a été surpris, tout le monde a dit oui. Mais la question demeure sur les conditions de ce pardon", souligne Ousmane Oumarou Sidibé, président de la CVJR.
"La catharsis est un travail de long terme qui ne doit pas être porté par la CVJR seulement", estime M. Sidibé pour qui le plus important est "que tout le monde trouve sa place dans le pays !"
La Commission doit servir de base pour mettre en place d'autres outils.
Par exemple, l'idée de réparations financières est à l'étude, a déclaré le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga en prélude à l'audience.
La question de la justice contre les auteurs de crimes se pose aussi, comme elle s'est posée pour d'autres commissions instituées ailleurs en Afrique. La commission "n'est pas un tribunal", assure son président.
La commission est "un outil formidable qui a réalisé un travail important", dit Ibrahim Maïga, chercheur spécialiste du Sahel à l'International Crisis Group.
Mais "il faut voir comment capitaliser sur ce travail, quel rôle pourrait jouer la structure qui prendra le relais de la CVJR", explique-t-il, notamment "dans la perspective du dialogue tant attendu avec les groupes jihadistes".
Un certain nombre d'acteurs croient la paix impossible sans dialogue avec les jihadistes.
APPEL TOUJOURS RETENTISSANT
Le 16 juin 1999, Moustapha Niasse lançait un appel pour « le changement » et « une autre manière de gouverner » le Sénégal. Près d’un quart de siècle après, son appel reste toujours d’actualité.
Le 16 juin 1999, Moustapha Niasse lançait un appel pour « le changement » et « une autre manière de gouverner » le Sénégal. Près d’un quart de siècle après, son appel reste toujours d’actualité. Et il est d’autant plus pertinent que les 23 ans de cette décision qui a fait basculer l’histoire politique du Sénégal coïncide avec le départ à la retraite du secrétaire général de l’Afp. Témoignages d’étudiant, de cadre progressiste sur ce faiseur de roi- en 2000 et 2012- qui ne deviendra pas roi. Bés bi et Emedia.sn font le rappel du 16 juin et son parrain.
Aziz Ndiaye étudiant à l’époque : « Niasse avait lancé l’appel du 16 juin depuis Durban »
Aziz Ndiaye est un professeur d’Histoire et de Géographie au Cem de Cambérène. Il fait partie des premiers jeunes qui ont répondu à Moustapha Niasse, lors de son fameux « Appel du 16 juin ». Nous sommes en 1999. Quand l’ancien baron du régime socialiste venait de rompre les amarres avec ses camarades socialistes et décidait de faire cavalier seul, cet étudiant à l’Université Cheikh Anta Anta Diop de Dakar à l’époque, n’avait pas hésité. « La cause progressiste avait suscité un vent d’espoir », a-t-il reconnu. Cette décision de l’actuel président de l’Assemblée allait chambouler le landerneau politique sénégalais. Son nouveau parti, l’Alliance des forces de progrès (Afp), fut un artisan majeur de la première alternance intervenue au Sénégal, en 2000.
« Nous avons été appâtés, séduits, par cet appel de notre Secrétaire général, le président Moustapha Niasse. Je me rappelle très bien. Il avait lancé cet appel depuis Durban, en Afrique du Sud. À l’époque, en tant que jeunes, nous n’avions pas hésité, pour la bonne et simple raison que nous avons connu l’homme, après l’avoir longtemps suivi, lorsqu’il était dans le Parti socialiste. On avait l’habitude de voir que Moustapha Niasse, en tant que ministre, ne percevait pas son salaire. Il le redistribuait aux étudiants et au Daara de Koki », narre, passionnément, Aziz Ndiaye.
Cet appel du 16 juin, l’actuel directeur de Cabinet du président de l’Assemblée nationale s’en souvient également. Fidèle compagnon de Moustapha Niasse, Pr Bouna Mouhamed Seck donne les raisons qui ont justifié cet appel. « Le Sénégal faisait face à des élans d’hostilités et tout le pays se posait des questions. Le monde rural, la culture, bref, tous les secteurs faisaient appel à une analyse profonde. Donc, l’appel du 16 juin a diagnostiqué tous ces maux, parlant du Sénégal comme un grand malade. Il avait invité les Sénégalais à une autre forme de gouvernance. L’appel n’avait épargné aucun secteur. Il y avait un ras-le-bol généralisé que le président Niasse avait porté », se rappelle-t-il.
L’ARBITRE SÉNÉGALAISE MAME COUMBA FAYE RETENUE POUR LA CAN FÉMININE
L’arbitre sénégalaise, Mame Coumba Faye a été sélectionnée pour officier durant la Coupe d’Afrique féminine de football prévue en juillet au Maroc, annonce la Confédération africaine de football (CAF)
L’arbitre sénégalaise, Mame Coumba Faye a été sélectionnée pour officier durant la Coupe d’Afrique féminine de football prévue en juillet au Maroc, annonce la Confédération africaine de football (CAF).
C’est la seule officielle sénégalaise présente à cette édition qui sera jouée à 12 équipes.
La CAN a prévu seize officielles centrales, 16 juges assistantes et huit à la VAR.
L’équipe nationale féminine sera présente à cette compétition et évoluera dans le groupe en compagnie de l’Ouganda, du Togo et du Maroc, le pays organisateur.
2.775 CANDIDATS EN LICE AU CFEE ET À L’ENTRÉE EN SIXIÈME À PODOR
L’Inspection de l’éducation et de la formation de Pété, dans le département de Podor (nord), va présenter 2.775 candidats, à l’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et au Concours d’entrée en sixième
Podor, 16 juin (APS) - L’Inspection de l’éducation et de la formation de Pété, dans le département de Podor (nord), va présenter 2.775 candidats, à l’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE) et au Concours d’entrée en sixième, a appris l’APS de l’inspecteur Bassirou Kassé.
Ces candidats, 1.819 filles et 956 garçons, "vont composer dans 21 centres’’, ’’dont celui de Lougué, créé pour désengorger le centre de Pété’’, a-t-il expliqué.
Parmi ces élèves, ’’1.642 vont composer en arabe’’, a signalé Bassirou Kébé, inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) de Pété
Il précise que ’’16 d’entre eux viennent d’écoles franco-arabes’’, ajoutant que "160 enseignants sont convoqués pour la surveillance’’ en vue d’assurer un déroulement correct des épreuves.
L’inspecteur a rappelé que l’organisation de la session ’’requiert le soutien des collectivités territoriales et de tous les autres partenaires’’. D’où son appel à ces acteurs afin de "relever ce défi’’.
Pour la correction des copies, dit-il, ’’300 enseignants seront mobilisés (…) pendant trois jours dans la commune de Pété’’.
En 2021, l’Inspection de l’éducation et de la formation de Pété avait obtenu un taux de réussite de 78,95% au CFEE.
Pété est l’un des deux IEF que compte le département de Podor, l’autre IEF étant logée dans cette capitale départementale.
PAR Mody Niang
NE PEUT-ON PAS RAISONNABLEMENT LE TRAITER DE RECÉLEUR ?
Notre président-politicien commet bien une infraction, puisqu’il met le coude sur des dizaines de rapports de nos différents organes de contrôle, donc « détient sciemment des objets que l’on sait volés ou obtenus en commettant un crime ou un délit »
Naturellement, c’est du président-politicien qu’il s’agit. J’ai beaucoup réfléchi avant de me résoudre à écrire ce texte. Non point que j’aie peur mais parce que, dans ce pays, les gens sont prompts à crier : « C’est le président de la République, il faut quand même le respecter. » Je leur réponds facilement par deux questions : « Nous respecte-t-il ? Se respecte-t-il lui-même ? »
La réponse est naturellement non. Il renie pratiquement tous ses engagements. Sa parole, qui est toujours le contraire de ses actes, ne vaut plus un rotin. Il ternit le blason de nos valeurs, alors qu’il nous avait promis de le redorer. Il entretient et nourrit au grand jour la corruption, les détournements de deniers publics, la fraude, la concussion, le blanchiment d’argent, etc. Pourtant, il s’était engagé solennellement à mener une lutte sans merci contre ces fléaux. Plus gravement encore, on se fait de plus en plus l’idée qu’il se comporte en recéleur.
Oui, on peut bien se demander si ce président-politicien n’est pas un recéleur. Pour éviter de donner une réponse qui pourrait être contestée, j’ai d’abord consulté mon dictionnaire avant d’écrire ce texte. Selon ce Petit Larousse illustré (2012), un recéleur est « une personne coupable de recel ». Qu’est-ce qu’un recel, selon le même dictionnaire ? C’est une « infraction consistant à détenir sciemment des choses volées ou obtenues en commettant un crime ou un délit ou à soustraire quelqu’un aux recherches de la justice. »
Quant à recéler, « c’est détenir des objets que l’on sait volés, soustraire quelqu’un aux recherches de la justice : recéler le butin d’un cambriolage (…) ».
Notre président-politicien commet bien une infraction, puisqu’il met le coude sur des dizaines de rapports de nos différents organes de contrôle, donc « détient sciemment des objets que l’on sait volés ou obtenus en commettant un crime ou un délit ». Ce n’est pas tout : il soustrait de « nombreux quelqu’un »[[1]]url:#_ftn1 aux recherches de la justice. Oui, ces objets que l’on sait volés, obtenus, peuvent être considérés ici comme l’argent du contribuable et les réserves foncières pillés par des hommes et des femmes de la majorité présidentielle, dénoncés par les rapports de nos différents corps de contrôle. Rapports qui dorment depuis le 2 avril 2012 sur la table du président-politicien et sur celle de son fidèle procureur ? Ce président-politicien a dit lui-même que s’il n’avait pas mis le coude sur de nombreux rapports, beaucoup de gens iraient en prison.
Cette déclaration surprenante de la part d’un président de la République soulevant une vague de commentaires et de questions qui le mettaient mal à l’aise, il se rétracta comme il en a habitude et déclara (encore) qu’il ne parlait que du rapport du Festival mondial des Arts nègres (FESMAN) qui mettait en cause Sindiély Wade. Or, poursuivait-il, « On ne peut pas mettre en prison le frère et la sœur en même temps »[[2]]url:#_ftn2 . Le frère, c’est naturellement Karim Wade.
Cette déclaration est encore plus grave et suscite beaucoup de commentaires. On ne l’entendra jamais, jamais de la bouche d’un président de la République ou d’un chef de gouvernement d’un pays sérieux. Le président-politicien ne devait vraiment pas jouir de toutes ses facultés ce jour-là. S’il est établi que le frère et la sœur sont des voleurs, ne doit-on pas les mettre en même temps en prison ? Combien de frères et de sœurs sont-ils ensemble en prison, parfois avec leurs pères ou leurs mères, pour de longues années ?
Sindiély n’était pas d’ailleurs la seule à être protégée publiquement par le président-politicien. Le 31 décembre 2018, il a pris sans état d’âme et publiquement, lui et son Premier ministre, la défense de Cheikh Oumar Anne dont le lourd dossier était sur la table du Procureur de la République. Dans cette défense, il est allé jusqu’à accuser l’OFNAC d’avoir outrepassé ses pouvoirs. Il est allé plus loin encore : dans son dossier, l’OFNAC recommandait que ce M. Anne « soit relevé immédiatement de ses fonctions (de directeur général du COUD) et qu’aucune autre responsabilité ne lui soit plus confiée dans l’administration ». Contre toute attente, il le bombarda Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, malgré la lourdeur de son dossier et la ferme recommandation de l’OFNAC.
Le président-politicien est allé plus loin, bien plus loin encore : les premiers dossiers de l’OFNAC mettaient en cause cinq ou six agents du Ministère des transports de l’époque. Ils ont été jugés par le Procureur de la République de Louga, l’un des rares à avoir pris ses responsabilités. Ils furent condamnés à des peines de prison ferme. Le président-politicien est allé soustraire l’un d’entre d’eux pour le nommer à des responsabilités importantes[[3]]url:#_ftn3 . Il a placé bien d’autres présumés délinquants sous son aile protectrice. Des présumés que je considère carrément comme des délinquants, car ils ne seront jamais jugés, en tout cas tant que le président-politicien est à la tête de notre pays.
Dans toutes mes interventions, orales comme écrites, je répète que dans ce pays, je crois davantage à la présomption de culpabilité qu’à celle d’innocence. Si les dizaines et dizaines de rapports et de dossiers qui dorment d’un sommeil profond sur le bureau du président-politicien et sur celui de son fidèle procureur étaient traités de façon indépendante par la justice, beaucoup de gens, tous de ses proches, iraient en prison. Pour leur éviter ce sort, il a purement et simplement mis son lourd coude sur les rapports de l’IGE, de la Cour des Comptes, de l’ARMP, tout en ayant l’œil sur les dossiers de l’OFNAC que le Procureur de la République ne s’aventurera jamais à traiter, tant que des instructions ne lui viendront pas d’en haut, notamment du Garde des sceaux, Ministre de la justice. Instructions qui ne viendront jamais de ce côté-là, en tout cas tant que le président-politicien sera à la tête de notre pauvre pays. C’est la vérité que tout le monde constate : le président-politicien protège des voleurs, en tout cas ils le sont jusqu’à preuve du contraire. Il les soustrait de la justice pour leur éviter la prison. Nous pouvons donc raisonnablement le considérer comme un recéleur, un président recéleur.
C’est déjà très pénible d’avoir à la tête de son pays un président recéleur. Ce l’est encore plus si le même président vraiment gênant entretient et nourrit au quotidien et sans état d’âme la corruption, la concussion, la fraude, les détournements de deniers publics, etc. Cet homme fait aussi de la détestable transhumance un instrument de gouvernement, exactement de sa gouvernance outrancièrement politicienne. Ce n’est pas tout : il renie l’essentiel de ses engagements et sa parole ne vaut plus un Kopeck. Pas seulement : dans tous ses actes et paroles, il piétine nos valeurs cardinales, ternit leur blason plutôt que de le redorer, comme il s’y était engagé. Il a reçu le traitre Djibril Ngom et s’est même permis, sans gêne, de se faire photographier avec lui. Il a reçu un autre individu et a diné avec lui, un vulgaire individu qui a passé des mois, voire des années à le couvrir d’injures indécentes, lui et son épouse. Des injures que peu d’entre nous sont prêts à répéter. Nous n’oublions pas l’audience qu’il a accordée à une autre vulgaire insulteuse publique, et s’est fait (encore) fièrement photographier avec elle.
C’est cet homme-là qui nous gouverne depuis le 2 avril 2012, et qui a le toupet de poser des actes pour un troisième mandat. Cet homme que les réseaux sociaux nous ont présenté dans toutes ses dimensions. Les Sénégalais le connaissent désormais très bien. Ils ont beau être ce qu’ils sont, ils feront face si ce président-politicien s’aventurait à solliciter un troisième mandat. Je ne souhaite pas à mon pays de vivre certains événements. Je crains d’ailleurs à tout moment certains face-à-face. Je les crains beaucoup avec la manifestation Yewwi Askan wi (YAW) du 17 juin que le Gouverneur de Dakar n’a aucun droit d’interdire. J’espère que, d’ici là, les autorités sénégalaises reviennent à la raison (NDLR : le préfet de Dakar a finalement interdit la manifestation mais les leaders de YAW ont aussitôt confirmé sa tenue le 17 juin 2022).
J’espère sans me faire d’illusion car, l’homme qui est à la tête de ces autorités n’a plus rien à perdre. Il sait, ou doit savoir s’il lui reste un peu de bon sens, que c’en est terminé pour lui. Malheureusement, tout indique qu’il va s’accrocher au pouvoir qui rend fou. Tant pis pour lui, si le pays doit être à feu et à sang ! Il va s’y accrocher car il a peur que son successeur ne sorte pas de son camp. Ce serait une catastrophe pour lui, pour sa famille comme pour tout ce monde qui l’entoure et qui a passé tout son temps à piller impunément nos maigres ressources. Il craint surtout comme la peste que ce successeur soit Ousmane Sonko. Et il mettra tout, tout en œuvre pour que ce ne soit jamais le cas[[4]]url:#_ftn4 . Tant pis, si tout le pays doit se transformer en cendres !
YAW et toute l’opposition, la vraie, doivent tenir compte de cette triste réalité et de ne pas toujours le suivre dans ses folies. Lui, n’a plus rien à perdre, eux ont tout à gagner.
[[1]] Si vous me permettez l’expression.
[[2] C’est lui qui choisit qui doit aller ou non en prison.
[[3] D’abord Président du Conseil d’Administration du Fonds d’Entretien routier autonome (FERA), puis de la Société de Gestion du Patrimoine bâti de l’État (Conseil des ministres du 22 décembre 2016).
[[4]] Il faut prendre très au sérieux la menace de ce Ahmet Suzanne Camara. Des gens comme lui peuvent à tout moment agir sur instruction.
VIDEO
MACKY SALL DIT NON À UNE INITIATIVE OUEST-AFRICAINE DE LIMITATION DES MANDATS PRÉSIDENTIELS
Le Sénégal tombe, contre toute attente, au rang des pays explicitement anti-démocratiques et qui tirent vers le bas toute la sous-région, pour assouvir des desseins et ambitions de conservation du pouvoir à tout prix - DÉCLARATION DE SENEGAAL BI ÑU BËGG
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration liminaire du parti Senegaal Bi Nu Bègg datée du 16 juin 2022, à propos de la réserve récemment émise par le Sénégal sur l’initiative de la CEDEAO promouvant la limitation des mandats présidentiels.
« Le Sénégal doit lever immédiatement sa réserve sur la limitation des mandats présidentiels à deux au sein de la CEDEAO
La semaine dernière, une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la CEDEAO s'est tenue à Accra au Ghana. Cette réunion portait, entre autres, sur l'amendement du Protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance, additionnel au Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et la sécurité.
Le principal changement introduit dans ce nouvel Acte porte sur la Section 1 relative aux principes de convergence constitutionnelle. Dans le nouvel Article 1 proposé, il est introduit un alinéa portant sur la limitation des mandats présidentiels dans l'ensemble des pays membres de la CEDEAO. Il est libellé ainsi qu'il suit :
« Les États membres adoptent dans leurs Constitutions respectives des dispositions visant à garantir qu'aucun président de la République n'exerce plus de deux (2) mandats ou ne prolonge son mandat pour quelque raison que ce soit ou sous quelque forme que ce soit. »
Cette décision historique consistant à introduire dans le Protocole la limitation des mandats des présidents à deux est une posture conforme à la volonté clairement exprimée par les peuples et des citoyens de l'Afrique de l'Ouest.
Douze États membres ont porté et promu cette volonté de réforme et de modernisation des instruments communautaires pour les adapter à l'air du temps et aux besoins et préoccupations des peuples. Ces pays ont répondu favorablement à l'appel que nous avions lancé en 2020, avec une trentaine de leaders représentant des partis et mouvements politiques, de la société civile, de communautés religieuses, des syndicats et organisations socioprofessionnelles ainsi des femmes et des jeunes pour pousser les chefs d'États de la CEDEAO à consacrer la limitation des mandats présidentiels dans la CEDEAO.
Je suis au regret de vous annoncer que le Sénégal, notre cher pays, jadis connu pour être un ouvreur de voie, une référence et un modèle démocratique dans la sous-région et en Afrique, ne fait pas partie des pays qui soutiennent cette initiative refondatrice de limitation des mandats au sein de la CEDEAO.
Au contraire le Sénégal est, avec le Togo et la Cote d'lvoire, l'un des trois pays ayant émis une réserve sur l'introduction de la limitation des mandats dans le Protocole de la CEDEAO. Ce qui fait qu'au lieu de faire l'objet d'un consensus ministériel qui pourrait facilement être entériné par le prochain Sommet des chefs d'État prévu le 3 juillet, les dispositions relatives à la limitation des mandats ont été mises entre crochets. Les Actes additionnels étant signés par tous les chefs d'État et le mode de décision privilégié étant le consensus, il est évident que cette réforme majeure n'aura aucune chance de passer tant que ces pays maintiendront leurs réserves.
En 2012, un projet similaire avait été soumis aux États membres de la CEDEAO. À l'époque, c'était le Togo, dont on connait la réalité et la trajectoire démocratique, et la Gambie de Yaya Jammeh qui avaient torpillé le projet de limitation des mandats pour des raisons qu'il est aisé de comprendre. Voilà qu'aujourd'hui que le Sénégal tombe, contre toute attente, au rang des pays clairement et explicitement anti-démocratiques et qui tirent vers le bas toute la sous-région, pour assouvir des desseins et ambitions de conservation du pouvoir à tout prix.
Je voudrais donc, ici et maintenant, dénoncer cette curieuse décision du Sénégal et interpeller madame le ministre des Affaires étrangères pour qu'elle s'explique sur les raisons qui ont poussé notre pays à émettre une réserve contre la limitation de mandats dans le Protocole de la CEDEAO.
Le Sénégal, le Togo et la Cote d'lvoire auraient avancé l'argument selon lequel il faudrait laisser à chaque État membre le soin d'adopter ses propres règles, en toute souveraineté en matière de limitation des mandats.
J'invite tous les démocrates, les patriotes et les républicains à dénoncer cette décision du Sénégal et à exiger au ministre des Affaires étrangères, avec fermeté, à lever sa réserve contre l'amendement du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Plus que la levée de la réserve, je l'invite à porter, au nom du Sénégal, un plaidoyer offensif pour convaincre la Cote d'lvoire et le Togo de se joindre au groupe majoritaire de pays souhaitant introduire la limitation des mandats présidentiels à deux, dans tous les pays de la CEDEAO. »