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21 juin 2025
LA QUALIFICATION DES LIONS POUR LE MONDIAL QATAR 2022 A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE CE MERCREDI
‘’On y sera !’’, ‘’Qatar, nous voilà !’’, ‘’Impossible n’est pas gaïndé !’’, ‘’Ahlan bikum fi Qatar’’ (Bienvenue au Qatar),...La presse sénégalaise exulte, mercredi matin, après la qualification de l’équipe nationale de football à la phase finale
Dakar, 30 mars (APS) - ‘’On y sera !’’, ‘’Qatar, nous voilà !’’, ‘’Impossible n’est pas gaïndé !’’, ‘’Ahlan bikum fi Qatar’’ (Bienvenue au Qatar),…… La presse sénégalaise exulte, mercredi matin, après la qualification de l’équipe nationale de football à la phase finale de la Coupe du monde 2022, au terme d’une rencontre très disputée face à l’Egypte.
Les Lions du Sénégal se sont qualifiés mardi pour la troisième phase finale de Coupe du monde de football de leur histoire, après leur victoire sur l’Egypte, mardi soir, au stade Abdoulaye-Wade de Diamnadio.
Les cent vingt minutes du match n’ont pas suffi pour désigner un vainqueur, puisque les Pharaons avaient battu les Lions avec le même score (1-0), lors du match aller des barrages, vendredi, au Caire.
Aux tirs au but, le Sénégal, jouant pour la première fois au stade flambant neuf Abdoulaye-Wade, a arraché la qualification grâce à Ismaïla Sarr, Sadio Mané et Bamba Dieng.
’’La délivrance’’, titre L’Info. ‘’Ouf, on a eu chaud ! Mais le Sénégal a passé le cap égyptien et sera bel et bien à la Coupe du Monde’’, écrit le journal, décrivant ‘’un match physique et avec les nerfs tendus jusque sur les deux bancs’’.
‘’Les Pharaons domptés à Dakar, les Lions, émirs au Qatar’’, affiche à la Une le quotidien Bës Bi Le Journal.
’’L’Egypte avait pris une avance avec son 1-0 au Caire. Le Sénégal, qui avait promis la riposte, l’a fait en inscrivant dès l’entame du match retour d’hier, 1 but. A égalité, Sadio Mané et Mohamed Salah ont lavé l’affront aux tirs au but. Finalement, le Sénégal se qualifie pour la Coupe du monde Qatar 2022’’, souligne la publication.
Le journal note aussi que ’’l’ambiance a été exceptionnelle, hier, au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio (…). Les lasers aussi ont joué leur partition (…). Mohamed Salah et sa bande, ont été accueillis et accompagnés par des huées des milliers de supporters sénégalais qui ont transformé cette enceinte en une chaudière pour les Egyptiens. En plus des lasers avec des rayons +coloriant+ les visages en vert’’.
’’On y sera !’’, s’exclame Libération qui écrit : ‘’Un match historique et palpitant. Mais les Lions de la Téranga l’ont fait et l’ont réussi. Un mois après le titre de champion d’Afrique au Cameroun, le Sénégal devait, à nouveau, faire face à l’histoire’’, dit le journal.
Selon Source A, ‘’le Sénégal a montré à l’Egypte qu’il n’est pas champion d’Afrique pour rien. L’Egypte va encore patienter avant de prendre sa revanche’’.
‘’Comme au Cameroun, il y a quelques semaines, c’est au bout du suspens que les deux équipes finalistes de la dernière CAN se sont départagées pour désigner laquelle d’entre elles devait se qualifier pour le prochain mondial de foot’’, écrit Le Témoin.
‘’Comme à Yaoundé, c’est finalement le Sénégal qui a pris le meilleur sur son adversaire, l’Egypte, à l’issue de la série des tirs au but. Et rebelote, c’est encore la patte de Sadio Mané qui envoie tout un peuple au paradis, cette fois-ci du mondial du foot’’, ajoute la publication qui s’exclame à la Une : ‘’Qatar, nous voilà !’’.
’’Qatar, nous voilà !’’, s’exclame également Enquête, notant qu’’’au but du suspens, hier, le Sénégal est venu à bout d’une Egypte accrocheuse et pénible à jouer’’.
Selon Le Soleil, ‘’Les Lions décoiffent les Pharaons’’. ‘’Ahlan bikum fi’’ (Bienvenue au Qatar), affiche à sa Une L’As. ‘’Mieux vaut Qatar que jamais’’, dit L’Observateur. ‘’Les Lions s’offrent encore les Pharaons’’ (Record).
Par Yoro DIA
LE PONT DU SOLDAT ASSANE MAGUETTE DIÉDHIOU
Le pont de Marsassoum mériterait de porter le nom du soldat des commandos mort, les armes à la main, en défendant la Patrie et dont le père a été aussi assassiné par le Mdfc en 1998, pour avoir refusé d’être «enrôlé par la rébellion»
Naturellement le grand pont de Foundiougne mérite de porter le nom de Nelson Mandela, une des plus grandes figures de l’histoire universelle et une des plus grandes fiertés de l’histoire africaine. Le pont de Foundiougne est la meilleure façon de déboulonner Faidherbe, en le faisant par le béton en lieu et place des mots, comme Diamniadio est en train de le faire avec le Dakar du capitaine Protêt. Il faut déconstruire et tourner la page coloniale par le béton, pour écrire notre propre histoire moderne dans la pierre. Le Parthénon et le Colisée sont les plus grands témoignages de la grandeur de la Grèce et de Rome.
Après avoir immortalisé Mandela qui est déjà immortel, le Sénégal devrait aussi immortaliser le soldat Assane Maguette Diédhiou, tombé en Casamance il y a quelques jours, et dont la famille a «vécu un drame sans fin», pour citer Le Quotidien, en payant sans doute le plus lourd tribut à la guerre.
Le pont de Marsassoum mériterait de porter le nom du soldat des commandos mort, les armes à la main, en défendant la patrie et dont le père a été aussi assassiné par le Mdfc en 1998, pour avoir refusé d’être «enrôlé par la rébellion».
En plus, deux des frères récemment tombés au champ d’honneur, ont servi dans l’Armée, dont l’un est décédé sous les drapeaux durant sa durée légale et l’autre après sa «libération» de l’armée, nous apprend Le Quotidien dans son article qui m’a fait penser au grand film de Steven Spielberg, il faut sauver le soldat Ryan, quand l’Armée américaine envoie un commando derrière les lignes ennemies pour sauver le soldat Ryan, dont tous les autres frères sont morts lors du débarquement de Normandie et qu’il fallait sauver le dernier membre de la fratrie encore vivant.
La famille Diédhiou, comme celle du soldat Ryan, a payé un si lourd tribut à la guerre pour l’honneur et l’intégrité territoriale du Sénégal, comme cette autre famille américaine qui perdit 5 frères lors de la guerre de sécession.
Informé de la mort des cinq frères au front, le Président Lincoln prit sa plume pour adresser une lettre à la mère des soldats à Boston. «Chère Madame, les rapports du ministère de la Défense viennent de m’apprendre que vous êtes la mère de cinq fils morts, tous au champ d’honneur. J’imagine combien serait vain et inutile le moindre mot de ma part pour essayer de vous distraire du chagrin causé par une si grande perte, mais je ne peux m’empêcher de vous rappeler la consolation que vous pourrez trouver dans la gratitude de la République pour laquelle ils sont morts.
Je prie pour que notre Seigneur apaise la douleur de votre affliction et vous laisse le temps de vous souvenir de vos fils et de la fierté bien fondée et solennelle d’avoir fait un si précieux sacrifice à l’autel de la République.» Lincoln avait envoyé une lettre, mais la gratitude de notre République envers la famille Diédhiou, qui a payé un si lourd tribut, doit être gravée dans le béton.
C’est pourquoi le pont de Marsassoum mérite de porter le nom de ce soldat, pour lui rendre hommage ainsi qu’à toute sa famille. Cette famille incarne le drame de cette guerre pour les populations qui sont les principales victimes du Mfdc qui, par une stratégie de la terreur faite d’assassinats et d’exactions, les chasse de leurs villages pour s’adonner librement et impunément à l’économie criminelle de guerre depuis des décennies, sans que l’Etat ne réagisse sous prétexte de négociations pour préserver une situation de ni guerre ni paix qu’on appelait diplomatiquement l’accalmie, jusqu’à ce que le rapt de nos soldats mette fin à cette drôle de guerre qu’était l’accalmie qui consistait en fait à détourner le regard ou à fermer les yeux sur les activités criminelles du Mfdc.
La semaine dernière, je vous parlais de la fin du Mfdc qui a commencé quand la demande insistante de Diamacoune qui, faisant du témoignage de la France son cheval de bataille, obtint gain de cause.
La fin du Mfdc est irréversible parce qu’en plus de son combat qui n’a aucun fondement historique et qui est devenu un anachronisme politique, l’Etat a apporté la bonne réponse à la vraie question : le désenclavement. Plus la Casamance se rapproche par les infrastructures (pont de Farafegny), les avions et les bateaux, plus le Mfdc devient anachronique. En résumé, le Mfdc a apporté une mauvaise réponse à une vraie question (l’enclavement et la discontinuité territoriale). L’Etat est en train d’apporter la vraie réponse (désenclaver et sécuriser).
Par manque d’infrastructures et à cause de l’écran territorial gambien, les Casamançais disaient : «Je pars au Sénégal», car Dakar était si loin ; mais aujourd’hui Dakar n’a jamais été aussi proche parce que les infrastructures, le transport aérien et maritime ont réglé la question de la discontinuité territoriale, comme les Américains l’ont fait avec l’Alaska. Aujourd’hui, la Casamance est passée de l’enclavement à pont d’intégration régionale entre la Gambie et la Guinée-Bissau.
C’est notre devoir de ne jamais oublier ceux qui sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour qu’il en soit ainsi, en partant des premiers comme le Lieutenant Gadio, Ignace Dioussé et Amadou Coly Diop, jusqu’au dernier, Assane Maguette Diédhiou. C’est leur sacrifice qui a garanti l’intégrité du territoire car malgré le principe proclamé de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation que nous avons dans la charte de l’Oua/Ua, l’Ethiopie a été amputée de l’Erythrée, le Soudan du Sud a été détachée du Soudan.
Par Pape Sadio THIAM
L’UNIVERS POLITIQUE DÉSORMAIS MODELÉ PAR LES INFLUENCEURS ?
La capacité à théâtraliser les messages, les enjeux socioéconomiques et politiques détermine largement leur recevabilité, ou la réceptivité des destinataires
Ils sont célèbres dans les réseaux sociaux ; ils ont beaucoup de followers formant même une communauté virtuelle ; ils façonnent (ou s’efforcent à le faire) l’opinion de plusieurs membres de leur communauté : ce sont les influenceurs. La démocratie grecque avait ses sophistes, ces charmeurs de publics, rhétoriciens aguerris qui se vantaient de pouvoir faire tourner l’opinion dans le sens qu’ils souhaitaient. la démocratie moderne a ses communicants, ses lobbyistes, mais elle a aussi ses influenceurs.
Il y a une ritualisation de la prise de parole et de la mise en scène qui finit par les exposer (au sens commercial) comme des produits de consommation courante. Ils constituent une demande sociale, car nous vivons à l’ère de la société du spectacle et de la consommation. Sans mise en scène, l’information la plus précieuse devient ordinaire, triviale et sans intérêt pour la masse. La capacité à théâtraliser les messages, les enjeux socioéconomiques et politiques détermine largement leur recevabilité, ou la réceptivité des destinataires. Dans chaque influenceur il y a une synthèse de people et de communicant utilisant des techniques élaborées de persuasion et de « manufactuing » du consentement pour reprendre la formule de Noam Chomsky.
Les influenceurs sont devenus incontournables dans la continuation du débat dans les media traditionnels : ils donnent de l’épaisseur et de la crédibilité aux prises de position des différents leaders. Être un influenceur, c’est faire le pari de façonner et de « défaçonner » des consciences, de ternir ou de polir des images, d’ennoblir ou de rapetisser des postures. L’art de la suggestion permet de faire croire à ses followers qu’en vous suivant et en interagissant avec vous, ils expriment des points de vue qui leur sont propres. Il y a une dialectique entre le diffuseur et le récepteur des messages entre l’influenceur et sa communauté. Les followers ont besoin de se percevoir à travers un autre : je ne suis ce que je suis qu’à condition que les autres me le reconnaissent disait Sartre. Les convictions sont personnelles tant qu’elles ne sont pas partagées, magnifiées ou idéalisées : telle est la vocation des influenceurs. Ils sont des caisses de résonnance de conviction et en même temps ceux qui les suivent les renforcent et les crédibilisent.
À une époque où la vitesse et la paresse inhibent la culture de la lecture et de la recherche de l’information, les influenceurs remplissent ce vide. Ils lisent à notre place, regardent la télévision et font des synthèses faisant souvent office d’analyse. Ce que les followers recherchent à travers la fréquentation des pages ou des chaines des influenceurs, c’est le partage et la communication des convictions. La preuve que les influenceurs comptent aujourd’hui en démocratie, c’est que tous les partis et mouvements définissent une politique des influenceurs.
À défaut d’en avoir dans leurs rangs, ils n’hésitent pas à s’attacher leurs services moyennant une rémunération. Il y a même une rubrique « influenceurs » dans les budgets de campagne et toute une équipe chargée de gérer la relation entre le leader et ces influenceurs. Facebook, YouTube, Twitter, WhatsApp, TikTok, etc. sont de puissants leviers de communication avec des gourous capables de transformer des pierres en pain, de la boue en or et, inversement, de l’or enboue. YouTube par exemple est un media où le premier enjeu n’est pas la qualité du message, mais la quantité d’émotions qu’il suscite. Susciter des émotions est l’objectif, car il s’agit d’un media dont la rémunération dépend du nombre de vues. Les leaders politiques et les influenceurs font dans ce sens du gagnant-gagnant. En effet, les premiers donnent des mots d’ordre dans les groupes pour le maximum de partages et de commentaires, ce qui booste considérablement la chaine YouTube. Inversement, le fait que ce que dit le leader ou ce qui est dit sur lui fasse le tour du monde avec autant de vues, de likes et de partages contribue à crédibiliser ou légitimer le leader politique. Les influenceurs usent et abusent de leur notoriété pour s’attaquer à des hommes politiques, des leaders d’opinion, d’autres influenceurs ou lobbyistes dans le but d’ouvrir un boulevard pour un autre. Il n’est pas rare de les voir endosser des combats qui ne sont guère les leurs, de prendre parti dans un conflit entre privés. Il est évidemment plus facile de s’imposer comme influenceur lorsqu’on a fini de faire ses premières armes dans des luttes d’intérêt social, national et patriotique.
La crédibilité se conquiert dans le type de défis relevés ou affrontés ; il ne faut donc pas s’étonner de voir les activistes être dans toutes les sauces. Ils sont omniprésents dans la rue ou à défaut, dans les réseaux sociaux. YouTube est en lui-même un univers politique où il faut être compétitif ou disparaître dans le gouffre de la solitude. La compétitivité dans ce media réside dans l’innovation et la créativité. Le choix des thèmes, des invités, les montages vidéo, les appels en directs, les distractions à l’intérieur du direct, etc. sont des leviers d’accélération de l’attractivité de la chaine. C’est dans ce flot de messages, de sons et d’images que l’influenceur distille ses informations qu’il souhaite véhiculer.
Et comme un ensemble de cercles concentriques, chaque influenceur peut influencer d’autres influenceurs, les inviter dans son medium et reproduire leurs publications. Tout est finalement une question de réseaux dans lequel l’homme politique est exposé (comme une marchandise), expliqué, sublimé ou absous de tous péchés ou accablés de toutes parts. Un adage venu de l’université d’Oxford prétend que dans les réseaux sociaux, les gens ne partagent pas des faits, ils partagent des émotions. Le terme consacré semble d’ailleurs être le partage social des émotions : la diffusion de celle-ci les rend collectives (contagieuses) et transcendantes (obligatoires). L’homme politique qui n’ose pas fréquenter certains niveaux de langage et de confrontation, délègue ce risque aux influenceurs. L’amour, la haine ; la joie et la tristesse ; la colère et la sérénité concernant le leader politique sont décidés, décrétés par les influenceurs. Parler en bien, apprécier, prolonger, enrichir les propos, la vision, les actes du leader, c’est faire preuve d’objectivité, de patriotisme, de droiture, d’intelligence, de crédibilité.
À l’inverse, critiquer ce leader, ne pas être d’accord avec lui, contrarier sa vision, ne pas adhérer à sa conception des choses, c’est être jaloux, méchant, médiocre, haineux, c’est manquer de crédibilité ou chercher le buzz. On fait tout pour déplacer le rationnel du côté de l’émotionnel parce qu’on est conscient que les émotions se propagent et se partagent mieux et plus vite que les idées. Les influenceurs ne sont pas des activistes purs, des intellectuels et meneurs de foules qui s’activent pour la noblesse en soi, ils fonctionnent parfois comme des « tueurs à gage » ou des publicitaires chargés de faire ou de défaire l’image de l’homme politique. C’est connu, il est plus difficile de lutter contre des passions que contre des idées, mais il est également plus facile de pénétrer les foules et la conscience collective par des émotions que par les idées.
Tout le monde peut, en effet, sentir, aimer haïr, etc. L’image de l’homme politique est ainsi vendue ou décrédibilisée sur le terrain des émotions de sorte que ce sont ses positions qui sont imposées comme sujets de choix des débats. Les questions sociétales, les problèmes économiques et politiques et les enjeux diplomatiques gravitent autour de la personnalité faite ou surfaite du leader mis en orbite. La boussole d’une démocratie semble être l’opinion, c’est pourquoi tout hommes politique, qu’il le dise ou nom, travaille à façonner ou manipuler l’opinion. Ils n’ont plus besoin de « se salir les mains », les influenceurs les dispensent d’un tel labeur. Au Sénégal, les influenceurs les plus en vue sont aujourd’hui du côté de l’opposition et sont plus précisément dans les sphères proches du champ gravitationnel judiciaires du leader de Pastef.
L’ACTION DES INFLUENCEURS EST OMNIPRÉSENTE : SUR FACEBOOK, COMME DANS LES MEDIA
traditionnels, leur aura est au service des causes citoyennes, ils se définissent comme des apôtres de la vérité et de la vertu. Mais ils travaillent également à consolider ou à crédibiliser à critiquer ou à flétrir selon la position de l’homme politique qu’ils ont choisi ou qui les a choisis. Faire un live sur Facebook suffit à certains pour déclencher une avalanche de commentaires et de partages ou encore des contre-post et la toile se déchaine, l’information ou l’évènement devient virale. Ce n’est pas pour rien que certaines mauvaises langues qualifient les influenceurs de « courtiers politiques » : ils sont capables de faire au diable une réputation de saint et de celui-ci une réputation de diable. La logique voudrait que les hommes politiques soient les locomotives dans la production de l’information, mais aujourd’hui, ce sont les activistes et influenceurs qui mènent la danse.
Du côté du gouvernement aussi on dépense beaucoup de ressources pour avoir une présence dans les réseaux sociaux. On a même sorti une très grosse artillerie et des méthodes parfois très éloignées de l’orthodoxie.
De faux compte, des photos de profils de belles femmes, des promesses d’audience, et toutes sortes de manigances sont utilisés pour appâter des followers. Les influenceurs sont parfois de véritables stars des réseaux sociaux : la diversité de leurs sujets et leur promptitude à relayer les informations ou vidéos sensationnelles font qu’ils s’imposent comme des maitres-à-danser de l’opinion. N’importe quel sujet devient important dès qu’il est traité, commenté, liké et partagé de façon virale dans les réseaux sociaux. Les influenceurs ne s’y trompent donc pas : la quête du scandale devient leur jeu favori. Le propre de la société de consommation, c’est que plus une idée ou une information trouvent un public suffisamment large pour la relayer, davantage elle acquiert légitimité et pertinence. La conséquence de cette omniprésence et quasi omnipotence politique des influenceurs est l’effervescence infertile du débat politique.
L’univers ou l’élément de prédilection de l’influenceur, c’est l’ébullition du champ politique par le fait que n’importe quelle idée y est débattue parce qu’elle a des relayeurs. L’explosion du champ sémantique est l’ennemi de la délibération saine en démocratie, car les citoyens n’ont plus besoin de comprendre pour participer au débat. Dans la Grèce antique tout le monde n’avait pas accès au débat sérieux dans l’Agora ; et même ceux qui y participaient adhéraient au principe selon lequel la seule condition pour qu’une idée soit valable, c’est sa capacité à résister à la critique et à se justifier par une argumentation convaincante. Il n’y a pas de place pour les arguments d’autorité dans un débat intellectuel, une idée est légitime si elle a les moyens d’emporter l’adhésion de la communauté scientifique par sa clarté et sa cohérence.
Aujourd’hui nous avons une démocratie d’opinion, mais le caractère futile de celle-ci est laporte ouverte à toutes les manipulations. Les faiseurs d’opinion sont des accoucheurs de folie : plus les passions sont suscitées par un évènement ou une actualité plus elle est cotée dans le marché de l’opinion. C’est tout naturellement donc que les hommes politiques se moulent dans cet univers ainsi modelé par les influenceurs. La production d’idées et de programmes la confrontation des idées et des programmes est une entreprise difficile à tenir dans le long terme.
Les fluctuations en politique sont parfois brutales, cruelles et fatales pour la pérennité d’une carrière politique. C’est pourquoi trouver des guerriers capables d’occuper le terrain de propager ses idées alors qu’on est derrière est une stratégie qui peut être payante. On est donc exempté de la nécessité d’affronter les aléas d’une communication outrancière et des répliques permanentes. Certains hommes politiques occupent le devant de la scène comme des héros de guerre, mais la plupart du temps, il s’agit d’un front de guerre déminé, déchiffré et aplani par les influenceurs. Leur irruption massive dans la démocratie et leurs ressources communicationnelles restent cependant des sujets à explorer par la sociologie des media, la science politique et la psycho-sociologie.
Par Waly Ndiaye,
EAU ET CADRE DE VIE : CONTRIBUTION D’UN RIVERAIN DE LA CUVETTE LAGUNAIRE DES NIAYES
La cuvette lagunaire des Niayes, part du Rondpoint de la Patte d’Oie en passant les cités Amal, Soprim, Hamo1 et II, HLM Las PALMAS, le Lycée Canada, pour rejoindre celle Nord de Pikine (Arène Nationale, Cité Lobatt Fall)
Excellence Monsieur le Président, le visionnaire, le Bâtisseur d’infrastructures, j’ai toujours rêvé depuis des décennies pour le bien-être de tous les Dakarois, une corniche aérienne, ou semi aérienne selon la topologie qui ceinture la cuvette lagunaire des Niayes, partant du Rondpoint de la Patte d’Oie en passant les cités Amal, Soprim, Hamo1 et II, HLM Las PALMAS, le Lycée Canada, pour rejoindre celle Nord de Pikine (Arène Nationale, Cité Lobatt Fall) , à l’image du pont de N’dahonga de Foundiougne ou de la VDN qui enjambe une partie des parcelles Assainies.
Ce rêve est devenu plus vivace avec vos deux projets fabuleux du TER et du BRT dont la jonction dans l’espace et le temps s’avère aujourd’hui une exigence pour une plus grande fluidité de la circulation dans la banlieue, mais aussi d’équité, de justice sociale et pour des raisons économiques. Cette boucle dotée de part et d’autre de plates formes de service à usagers mais aussi de stationnements au niveau des Cités desservies, aurait non seulement pu décongestionner bon nombre d’axes routiers, désenclaver et rapprocher des quartiers, mais surtout servir de jonction entre BRT et TER aussi bien pour les populations de toutes les unités des parcelles que celles de Pikine. Il servirait de véritable vase communicant de part et d’autre.
En fin cette corniche en plus d’une vocation loisirs et tourisme par la vue panoramique qu’elle offrirait aux Dakarois et aux Etrangers, aurait l’avantage de faciliter la surveillance et la préservation du site écologique face à l’assaut permanent des prédateurs fonciers qui opèrent souvent tranquillement la nuit, convaincus qu’avec les nombreux escarpements tout le long, une ronde policière est inattendue.
Dans ce cadre, Monsieur, le président, les citoyens de la Capitale ne doivent jamais perdre de vue la Fonction écologique, multibénéfique et multi dimensionnelle de cette oasis au cœur d’une cité qui étouffe. Une des fonctions et pas des moindres est celle de tampon entre un plateau rocailleux imbibé et la plaine sablonneuse aspiratrice d’eau, d’où ce marais qui se module au rythme des marées océaniques.
L’on ne peut pas passer sous silence, la diversité biologique, faunique et florique, les trous solaires bienfaiteurs, les crépitements, gazouillements, roucoulements d’oiseaux qui convoquent en pleine citadelle du béton, les terroirs lointains, ce bruissement d’une végétation verdoyante révérencieuse de la muse des vagues éoliennes libérées de la tyrannie des immeubles, la quiétude libératrice, du stress, des angoisses, inspiratrice de recueillements et génératrice d’idées nouvelles. Mobilisons-nous pour sa protection et pour son aménagement dont le premier acte fort reste la construction de cette corniche.
A cet effet les Maires des villes limitrophes, Ville de Dakar, ville de Guédiawaye, ville de ¨Pikine, doivent être en première ligne et pouvaient en mutualisant les efforts et les moyens et avec l’appui de l’Etat porter une partie du Projet qui aura un impact indéniable sur leurs Administrés. Excellence avec tous mes sentiments déférents, si j’ai préféré empruné cette voie directe et non celle des nombreux sous couverts intéressés et interpelés par un tel projet (ministères infrastructures, Transport, Environnement, Tourisme, cadre de vie et Maires de ville) contexte m’oblige avec cet important forum sur l’Eau, source de vie, que vous avez organisé avec brio et je l’espère, pour la suite, votre première « follow up activity » de ce forum, avant le prochain, sera le projet phare ; « Eau et cadre de vie », l’exemple de la cuvette des Niayes, un habitat naturel protégé et valorisé, un modèle de gestion Eau naturelle (lac) et Eau usée( station d’épuration).
Vivement qu’un conseil interministériel avec les parties prenantes ainsi identifiées, sur la cuvette des Niayes, se tienne aussitôt après le Forum Bonne continuation sur les infrastructures, Cap sur l’Emergence du Sénégal en 2035. Allah est le meilleur juge, le meilleur Témoin. Que Dieu protège le Sénégal, vous protège et plaise à Lui que sa baraka sur vous, continue d’arroser le pays ! Amine !
Le dur quotidien des chauffeurs de taxi « Allô Dakar » empire de jour en jour. Du coup, depuis un certain temps, les conducteurs de ces véhicules ont entrepris une série de visites auprès des khalifes généraux des foyers religieux du pays (Tivaouane, Touba, Thiénaba), pour dénoncer les « persécutions des forces de l’ordre, en particulier sur l’autoroute à péage ILAA TOUBA, où, depuis ce 1er mars 2022, plus de 300 de nos véhicules ont été saisis et immobilisés à la LGI Mbao ». Depuis lors, ils disent avoir, en vain, tapé à toutes les portes, pour entrer en contact avec des interlocuteurs pouvant les édifier sur les véritables raisons de telles « confiscations ». L’association nationale des chauffeurs « Allô Dakar » du Sénégal demande à l’Etat « la régularisation de notre secteur qui verse beaucoup d’argent au Trésor public, les ‘’Allô Dakar’’ contribuant considérablement à l’économique nationale du fait que chaque voiture paie au minimum 600 mille FCFA par mois sur l’autoroute à péage ».
Auprès des chefs religieux, entre plusieurs autres autorités du pays rencontrées auparavant, le président de l’association nationale des chauffeurs « Allô Dakar » du Sénégal, Abdoulaye Ndiaye, et ses camarades, ont tenté de trouver les « voies et moyens susceptibles de régulariser notre secteur d’activités ».
A leurs interlocuteurs, ils ont d’abord fait comprendre qu’ils contribuent, par jour, à hauteur de 200millions et 300 millions FCFA, à l’économie nationale, à travers le carburant, les visites techniques, les taxes, l’assurance. « Les 400 voitures recensées paient en moyenne une trentaine de millions FCFA par jour sur l’Autoroute à péage » selon Abdoulaye Ndiaye. Lui et ses ase sont donc plaints auprès des chefs religieux de « vivre, depuis quelques années, une situation intenable, inacceptable et intolérable ». A titre d’exemple, informent-ils, « depuis ce 1er mars 2022, plus de 300 de nos véhicules ont été immobilisés au niveau de la Légion d’intervention de la gendarmerie de Mbao sans explication et nous n’avons pas d’interlocuteurs pour régler cette situation ». Les membres de l’association nationale des chauffeurs de « Allô Dakar » ont tenu à rappeler les principaux points de leur plateforme revendicative tournant autour de « la libération sans condition des plus de 300 véhicules immobilisés », « l’arrêt des tracasseries sur les routes » mais surtout « un meilleur traitement et une meilleure considération des jeunes entrepreneurs sénégalais qui s’activent dans le domaine du transport ‘’Allô Dakar’’. Last but not least, Abdoulaye Ndiaye et ses camarades disent vouloir « l’accompagnement des jeunes entrepreneurs que nous sommes par les autorités du transport au Sénégal ».
Un quotidien pas du tout repos
Selon lui, le quotidien des chauffeurs ‘’Allô Dakar’’ ou ‘’Allô Taxi’’ n’est pas de tout repos avec les tracasseries liées aux contrôles routiers des forces de l’ordre qui les traquent pour le délit d’exercice illégal de transport. « Depuis que nous avons démarré nos activités, nous sommes constamment traqués, interpellés et sanctionnés par le biais de contreventions. Il fut même un moment où tous ceux d’entre nous qui étaient pris étaient déférés au Parquet ».
Et de rappeler « l’inculpation, dans un récent passé, de plus d’une cinquantaine de chauffeurs de taxis ‘’Allô Dakar’’ à la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès pour les délits de ‘’mise en danger de la vie d’autrui’’ et de ‘’transport irrégulier de personnes’’ en rapport avec la loi 2003-04 du 27 mai 2003 portant orientation et organisation du transport terrestre en son article 35 ». Pourtant, ces chauffeurs disent avoir toujours réclamé la légalisation de leur activité « par une révision des textes qui régissent le secteur du transport mais sont presque obsolètes aujourd’hui, ce dans l’intérêt général ». A l’attention des autorités compétentes, ils font remarquer que « ce phénomène de transport interurbain, très en vogue, reste aujourd’hui la préférence d’une large frange des voyageurs en partance pour ou de Dakar, Saint-Louis, Mbour ou ailleurs. Ces usagers, de nos jours, ont fini par fuir les gares routières pour, disent-ils, échapper à l’enfer des transports réguliers avec souvent des véhicules obsolètes devenus presque des cercueils ambulants ».
Sans compter, toujours selon les « Allô Dakar », les mille et un cas d’indiscipline caractérisés presque érigés en « loi » au sein de la communauté des chauffeurs et apprentis. Plaidant toujours leur cause, Abdoulaye Ndiaye et les membres du bureau de leur association assurent que « ces luxueux moyens de transport interurbain que sont les ‘’Allô Dakar’’ rendent d’énormes services aux usagers. De Dakar à Touba, de Mbour à Kaolack, de Dakar à Saint-Louis, les voyageurs sollicitent leurs services ».
Légalisation des « Allô Dakar » ou du « covoiturage » au Sénégal
L’association nationale des chauffeurs « Allô Dakar » du Sénégal rappelle que « c’est face à la problématique du transport interurbain à Dakar et dans les grandes villes du pays, que des jeunes Sénégalais, dans la recherche de solutions pratiques et novatrices, ont pensé nécessaire de développer le ‘’covoiturage’’ (Allô Dakar) dans toutes les grandes villes du Sénégal ». Une formule que l’association définit comme étant « l’utilisation en commun d’un véhicule terrestre à moteur par un conducteur et un ou plusieurs passagers, en partageant des frais, dans le cadre d’un déplacement que le conducteur effectue pour son propre compte ».
Un concept qui, estime Abdoulaye Ndiaye, a « connu un grand succès partout au Sénégal malgré les restrictions de la loi (défaut de licence de transport) ». Pour « l’encadrement et la légalisation du covoiturage au Sénégal », ces chauffeurs se disent aujourd’hui plus que jamais déterminés à se battre pour l’institutionnalisation de ce type de transport. Ils rappellent n’« être ni des agresseurs ni des trafiquants de drogue », mais d’« honnêtes citoyens débrouillards, consciencieux, travaillant à la sueur de notre front pour gagner légalement notre vie, avec des voitures en très bon état, ayant le confort et la sécurité ».
Mieux, soutiennent Abdoulaye Ndiaye et ses amis, « nous sommes des citoyens sénégalais, des entrepreneurs qui, de nos jours, avons créé plus de 10 mille emplois directs sur toute l’étendue du territoire national, des responsables de familles dont les 90 % sont constitué de jeunes de moins de quarante ans, qui ont à nourrir plusieurs dizaines de milliers de sénégalais ». Ces acteurs du transport interurbain disent ne rien demander d’autre qu’à « être encadrés » mais aussi la régulation de leurs entreprises. Des entreprises créées pour concurrencer le secteur du transport traditionnel grâce à des financements bancaires, des ‘’tontines’’, etc. C’est cela le système du Allô Dakar », explique Abdoulaye Ndiaye.
Le message de Macky Sall aux «Lions»
Juste après le coup de sifflet du match opposant le Sénégal à l’Égypte, le Président Macky Sall qui suivait la partie dans son salon a adressé un message aux «Lions». Libéré de la pression du match, le chef de l’Etat a adressé un message de félicitations à Aliou Cissé et ses poulains. Il avoue qu’il a eu tellement de pression et de stress pendant le match, mais qu’heureusement, l’histoire se répète de fort belle manière. A l’en croire, il a fallu 120 mn et la série de tirs au but pour que Sadio Mané sauve le Sénégal. Le Président Sall a également félicité le peuple sénégalais qui s’est mobilisé pour soutenir les «Lions». Pour le chef de l’Etat, le Sénégal est le meilleur en Afrique même si l’Égypte n’a pas démérité.
La victoire des «Lions» fait un mort à Thiès
Comme d’habitude, les jeunes de la capitale du Rail ont convergé de tous les quartiers de la ville pour envahir la promenade des Thiessois afin de célébrer la victoire des Lions de la Teranga sur les Pharaons d’Egypte. Mais, un accident tragique est venu endeuiller la fête, avec un mort sur le coup et 3 blessés graves. L’accident est survenu sur l’avenue Léopold Sédar Senghor alors que la ville était en pleine effervescence avec des motos qui offraient un spectacle hallucinant. Le drame implique un car, un scooter et deux motos Jakarta. Selon nos sources, le chauffeur du car tentait de prendre la fuite après avoir heurté une personne. C’est sur ces entrefaites qu’il y a eu le choc fatal entre les trois deux-roues.
Tension à la prison du Camp pénal
La tension est vive depuis quelques jours à la maison d’arrêt et de correction de Liberté 6, communément appelée Camp pénal. Le secrétariat exécutif national (Sen) du Frapp renseigne dans un communiqué une altercation entre des agents pénitentiaires et des détenus. Prétextant chercher du chanvre indien et des téléphones qui seraient détenus par des prisonniers, indique Frapp l’administration pénitentiaire a tiré des grenades lacrymogènes dans des chambres de la prison du Camp pénal dont les 13, 14 et 15. L’organisation dénonce énergiquement cette violence structurelle, permanente contre les détenus de la prison du Camp pénal et des 30 autres prisons du Sénégal. D’après Guy Marius Sagna et ses camarades, au lieu de s’attaquer à certains agents pénitentiaires qui font entrer téléphones et chanvre dans les prisons moyennant de l’argent, l’administration préfère s’attaquer aux boucs émissaires commodes que sont les détenus. Ils invitent l’administration de la prison du Camp pénal à faire intervenir la commission spécialement mise en place pour les conflits avant de tirer sur les prisonniers pour jouer ensuite au médecin après la mort. Mais pour que cette commission soit aussi crédible aux yeux des prisonniers, il faut qu’elle soit indépendante et surtout pas corrompue, déclare l’organisation panafricaine, car les prisonniers ont des droits. Elle pense que le débat doit porter aujourd’hui sur l’amélioration des conditions des détenus.
18 détenus à l’infirmerie de la prison du camp pénal
Restons avec le secrétariat exécutif national du Frapp qui renseigne que plus de 18 détenus ont été envoyés à l’infirmerie, notamment des détenus asthmatiques. Ils n’ont pas supporté l’odeur âcre des grenades lacrymogènes lancées dans les chambres 13, 14 et 15 de la prison du Camp pénal. Ainsi, les membres de Frapp demandent à l’administration pénitentiaire d’apaiser le climat carcéral.
La version des autorités sur l’incident au Camp pénal
Les autorités nient l’usage de grenades lacrymogènes par des agents pénitentiaires dans les chambres 13, 14 et 15 de la prison du Camp pénal, comme indiqué par le secrétariat exécutif national du Frapp. Contactées par nos confrères de «Dakaractu» pour avoir une idée de l’incident, elles précisent qu’aucune grenade n’a été lancée et qu’aucun blessé n’a été enregistré. Elles confirment toutefois qu’une fouille a été effectuée dans les chambres des prisonniers du Camp pénal. Après avoir procédé à la vérification dans la chambre 14, indiquent les autorités, les matons se sont vus opposer une résistance par un groupe d’occupants de la chambre 15. Ces derniers ont refusé systématiquement que leur chambre soit fouillée, brûlant même des matelas, dit-on. Selon les sources, les gardes pénitentiaires se sont mis en position attendant des instructions. C’est ainsi que l’administration a fait appel au comité des sages constitué de prisonniers élus par leurs pairs pour les faire revenir à la raison. Ce que le groupe de réfractaires a finalement accepté. Des membres des familles de prisonniers qui étaient au portail ont été ainsi sensibilisés par rapport à la situation.
Déguerpissement des marchands au garage Petersen
Les autorités poursuivent la libération des emprises au fur et à mesure que les travaux du Bus Rapide Transit (Brt) avancent. Hier, les forces de l’ordre ont procédé au déguerpissement des occupants de la gare routière Petersen et des alentours, qui va abriter une gare : le terminus du Brt. Ainsi, les marchands, les automobilistes, des mécaniciens et autres restauratrices ont quitté les lieux pour permettre à l’entreprise en charge des travaux de démarrer.
Cambriolage à Sindian
Les populations de la commune de Sindian se sont réveillées avant-hier dans la surprise. En effet, des individus non identifiés auraient fait irruption dans la localité, tard dans la nuit, s’attaquant à la mairie. Selon une source du «Le Soleil online», ils ont défoncé les grilles des fenêtres des locaux de l’état civil, du bureau de la première adjointe au maire et même celui du maire. Ces malfaiteurs qui, visiblement, cherchaient de l’argent ont également visité les locaux de La Poste où ils auraient réussi leur coup en emportant «une importante somme d’un million six cent», informe la source. Dans le cadre de la stabilisation de cette partie du département de Bignona, un cantonnement militaire est établi dans la commune de Sindian. Et ceci a contribué depuis 2012 à la pacification de cette contrée, en dépit de l’accident de mines noté en fin d’année dernière. Mais depuis quelques semaines, Sindian semble renouer avec les troubles, à la suite de l’opération militaire lancée pour naturaliser les bases de Salif Sadio.
Expulsions forcées
Dans le rapport 2021-2022 d’Amnesty International figure le litige foncier à Dougar. L’organisation de défense des droits humains se désole des expulsions forcées des populations. Selon le rapport, des communautés rurales ont continué de contester leur expulsion forcée, qui visait à libérer des terrains au profit d’intérêts commerciaux. À Dougar, indique la même source, 21 personnes ont été arrêtées en mai lors de manifestations contre l’attribution de 72 hectares à une entreprise privée. Selon les populations concernées, l’indemnité proposée, d’un montant de 100 millions de francs CFA (178 000 dollars des États-Unis) calculé à partir d’une grille d’indemnisation datant de 1973, ne reflétait pas le coût actuel de la vie.
Violation des droits des travailleurs
Restons avec Amnesty International qui pointe du doigt les violations des travailleurs surtout dans le secteur privé. L’organisation révèle dans le document qu’en août, les autorités ont averti les employeurs et employeuses du secteur privé qu’ils ne devaient pas suspendre ou licencier les membres de leur personnel n’ayant pas été vaccinés contre le Covid-19, qualifiant ces sanctions de mesures discriminatoires. N’empêche ! Certains travailleurs ont été virés pour n’avoir pas été vaccinés.
Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles
L’Ong Amnesty International s’est prononcée également sur la situation des droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles et transgenres. A ce propos, l’organisation souligne que des personnes LGBTI ont été attaquées physiquement et publiquement à Dakar et à Ziguinchor au cours de l’année, et un grand nombre de ces attaques ont été filmées par les agresseurs. Aussi, renseigne-t-elle dans le rapport, en mai, plusieurs groupes conservateurs ont organisé une grande manifestation à Dakar pour réclamer la criminalisation de l’homosexualité dans le Code pénal sénégalais.
Droits des enfants
Ne quittons pas Amnesty International sans relever ce qu’en dit le rapport sur le droit des enfants au Sénégal. Si l’on en croit l’organisation, le Sénégal n’a pas respecté son obligation de protéger les enfants contre les mauvais traitements. Elle estime que des centaines de milliers d’élèves d’écoles coraniques ont continué d’être contraints à mendier pour assurer leur subsistance, malgré l’existence d’une loi adoptée en 2005 pour lutter contre la mendicité forcée et la traite des enfants, et d’un projet de loi de 2018 visant à moderniser l’enseignement coranique.
Né le 21 septembre 1909 à Nkroful (alors Côte-de-l’Or (colonie britannique) et actuel Ghana) et mort le 27 avril 1972 à Bucarest (République socialiste de Roumanie), Kwamé Nkrumah est un homme d’État indépendantiste et panafricaniste qui dirigea le Ghana indépendant, d’abord comme Premier ministre de 1957 à 1960, puis en qualité de président de la République de 1960 à 1966.
Études et premiers engagements politiques
Kwame Nkrumah est né en 1909 en « Côtede-l’Or », nom donné par l’Empire britannique au Ghana. En dépit de son origine sociale modeste, Kwame Nkrumah bénéficie d’une scolarisation pourtant payante et essentiellement destinée aux enfants des notables traditionnels, celle-ci devant permettre à l’administration coloniale britannique de s’appuyer sur une classe privilégiée d’indigènes dont seraient extraits ses agents locaux. Après avoir suivi ses premières années d’études chez les jésuites, Nkrumah devient à 17 ans moniteur-élève et est remarqué par un inspecteur qui l’envoie poursuivre ses études dans la banlieue d’Accra. En 1935, quelques années après sa sortie de l’université, il peut embarquer pour les ÉtatsUnis afin de compléter ses études à l’université de Lincoln. Après avoir multiplié les petits boulots parallèlement à ses études (il décrit sa vie aux États-Unis comme des « années de misère »), il obtient une licence en économie et en sociologie en 1939. Il est également membre d’une association d’étudiants africains qu’il contribue à transformer en Association des étudiants africains des États-Unis et du Canada et en est le président entre 1942 et 1945. Le journal de l’association se fait le relais des idées panafricaines. Nkrumah s’intéresse en effet aux questions du colonialisme et de l’impérialisme. Si la lecture de Marx et Lénine l’impressionne car, dit-il, « j’avais la certitude qu’ils avaient développé une philosophie de caractère à résoudre ses problèmes », il est principalement intéressé par les théories du « Retour en Afrique » et de « L’Afrique aux Africains » de Marcus Garvey. Toutefois, il rejette le concept de « pureté de la race noire » avancé par Garvey et sa rencontre avec W. E. B. Du Bois, lors d’une conférence de la NAACP (organisation dirigée par Du Bois) à laquelle Nkrumah participe en tant que représentant de la Côte-de-l’Or, représente également une influence décisive. Peu avant de quitter les États-Unis pour la Grande-Bretagne, où doit se tenir le congrès panafricain de 1945, il rédige la brochure Vers la libération nationale dans laquelle il développe son analyse du colonialisme : celui-ci est décrit comme conséquence des besoins du capitalisme d’accéder à des matières premières au moindre coût, de disposer d’une main d’œuvre bon marché et d’écouler ses surproductions. Les discours sur la mission civilisatrice et sur l’éducation des indigènes ne sont pour lui que des prétextes pour dissimuler la réalité du colonialisme. À Londres, il adhère au syndicat des étudiants d’Afrique occidentale (la WASU) et entreprend brièvement d’étudier le droit mais se trouve rapidement absorbé par ses activités politiques. Il est co-rédacteur, avec le militant communiste George Padmore, de la déclaration finale du congrès panafricain de Manchester.
Le père de l’indépendance du Ghana
Il retourne en Côte-de-l’Or en 1947 et devient secrétaire général du parti indépendantiste UGCC (United Gold Coast Convention). Le parti est cependant essentiellement constitué de notables indigènes, relativement désintéressés par les problèmes des plus pauvres et aux objectifs arrangeants avec les colonialistes. Nkrumah décide de transformer l’UGCC en parti de masse : trois journaux de propagande sont créés et rencontrent un succès croissant, le parti se dote d’une branche jeunesse et Nkrumah multiplie les conférences. L’administration coloniale réagit par la répression : six dirigeants du parti sont incarcérés, ses publications sont censurées. En février 1948, la police ouvre le feu sur des manifestants, provoquant une vingtaine de morts et des centaines de blessés. Les dirigeants de l’UGCC prennent peur et démettent Nkrumah de sa fonction de secrétaire général. Il est incarcéré pendant deux mois avec d’autres dirigeants de l’UGCC. Le 12 juin 1949, avec le soutien de l’organisation de jeunesse de l’UGCC, Nkrumah annonce devant 60 000 personnes la fondation d’un nouveau parti la Convention People’s Party (CPP). Souhaitant l’indépendance, Nkrumah appelle au boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui vaut d’être arrêté par les autorités britanniques en 1950 et condamné à trois ans de prison. Pourtant, les grèves et manifestations organisées par la CPP aboutissent cette même année à la promulgation d’une nouvelle Constitution prévoyant une assemblée législative dont 75 membres seront Africains et des élections municipales. Le 8 février 1951, le CPP obtient 34 des 38 sièges du conseil municipal d’Accra et remporte également les législatives. En dépit de son incarcération, Nkrumah profite d’une faille juridique pour être candidat à Accra central et y obtient 95 % des voix. Il est finalement libéré et désigné pour constituer un gouvernement. Nkrumah multiplie les concessions pour rassurer l’administration britannique, contrainte de l’accepter comme son principal interlocuteur. Se basant sur la politique d’« africanisation de l’administration et de panafricanisme », il décide de développer les infrastructures de son pays grâce aux excédents de l’Office de commercialisation du cacao. Ainsi, les domaines de l’éducation et de la santé enregistrent de véritables progrès. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1954.
Président de la République
Après les élections législatives de 1956, le CPP, qui compte plus de 700 000 membres, remporte les trois quarts des sièges. Nkrumah, fort de son succès, oblige alors le Royaume-Uni à concéder l’indépendance, qui est proclamée le 6 mars 1957. La Côte-de-l’Or devient ainsi la deuxième colonie à obtenir son indépendance après le Soudan (1956). Il se marie fin 1957 avec Fathia Rizk, une Copte égyptienne. Le jour même de l’indépendance, Nkrumah décide d’abandonner le nom colonial du pays au profit de l’actuel, en référence à l’Empire du Ghana. En outre, contrairement à la Gold Coast (Cote de l’Or), ce nom n’est plus de nature à être traduit différemment en fonction des langues étrangères. Tout en demeurant dans le Commonwealth, le Ghana devient, le 1er juillet 1960, une république.
Artisan du panafricanisme
Nkrumah est convaincu qu’aucun État ne peut résister individuellement aux grandes puissances. L’arbitraire des frontières des pays anciennement colonisés peut par ailleurs provoquer des guerres. Ami personnel d’un membre éminent du panafricanisme, le Caribéen George Padmore, il organise avec lui les 6e et 7e conférences panafricaines en 1953 à Kumasi et 1958 à Accra, qui est également la première conférence des États Indépendants d’Afrique. En plus de revendiquer l’indépendance immédiate de l’Afrique, il prône la formation d’une identité supranationale : les « États-Unis d’Afrique » qui permettrait au continent de devenir l’une des plus grandes forces du monde. Dans ce but, il s’engage, en 1958, à poursuivre avec ses homologues africains « une politique africaine commune ». La même année, il est le premier à apporter son soutien à la Guinée indépendante d’Ahmed Sékou Touré, en lui accordant un prêt de dix millions de livres sterling. Il tente un premier pas vers une réalisation concrète du panafricanisme en formant le 1er mai 1959 une union avec la Guinée, rejointe le 24 décembre 1960 par le Mali. Mais si cette union n’est jamais dissoute, elle n’est que purement symbolique. En mars 1963, l’ « osagyefo » participe activement à la rédaction de la charte de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), même si son idée de créer un gouvernement central africain n’est pas retenue. Il soutient, officieusement, le camp socialiste (bien que se déclarant non-aligné), en juillet 1962. Isolé à l’intérieur de son pays, il l’est également, de plus en plus, à l’extérieur. Ses initiatives lui valent l’hostilité des pays occidentaux (la CIA indique que « Nkrumah faisait plus pour saper nos intérêts qu’aucun autre Noir africain ») mais également de certains dirigeants africains qui l’accusent, dans ses projets de panafricanisme, de vouloir propager le communisme en Afrique. Nkrumah encourage les autres nationalistes africains à rejeter les méthodes violentes et défend l’idée que les deux phases successives de désobéissance civile puis de collaboration gouvernementale avec les colons constituent la meilleure méthode pour gagner l’indépendance. Les guerres en Algérie, au Cameroun, dans les colonies portugaises et le coup d’État contre le gouvernement nationaliste de Patrice Lumumba au Congo ne le font pas changer d’avis et il continue de défendre cette vision non-violente de la lutte anticoloniale jusqu’en 1966. En 1970, il revient dans son ouvrage Les luttes de classes en Afrique sur ses « illusions » passées : « à moins de s’y voir contraintes, les élites privilégiées ne céderont pas le pouvoir, même si elles acceptent d’effectuer quelques réformes, elles ne céderont jamais, si elles savent leur position menacée. Il n’est pas de grand événement historique qui n’ait été accompli au prix d’efforts violents ».
Politique économique
L’indépendance du pays n’apporte pas de changement radical au système hérité de l’ancien colonisateur. Le gouvernement tente de diversifier l’économie ghanéenne et de réduire sa dépendance extérieure avec le développement d’une industrie lourde ; une série de grands projets est donc lancée. Les infrastructures connaissent un développement significatif avec l’érection du barrage hydroélectrique d’Akosombo (912 MW), la réalisation à Tema d’un grand port en eau profonde relié à la capitale par une autoroute, mais les fruits de cette industrialisation naissante ne sont pas directement perceptibles par la population. De plus, cette modernisation du pays entraîne une détérioration de la situation économique : le déficit public et celui de la balance des paiements s’accroissent et, bien qu’ayant adopté une économie d’inspiration libérale, les investissements étrangers sont quasi nuls. De plus, si jusque-là l’inflation est contenue, les salaires des planteurs de cacao ne font que régresser depuis 1954, accentuant ainsi la crise. Au début des années 1960, la chute des cours du cacao et l’augmentation significative des prix des produits importés décident Nkrumah à rompre avec le libéralisme économique. Il fustige « l’échange inégal », qui voit les grandes puissances s’attribuer à bas prix des matières premières et surfacturer les produits manufacturés. En effet, selon l’historien Basil Davidson, alors que la production de cacao au Ghana est passée de 350 000 tonnes en 1960 à 494 000 en 1965, les recettes réalisées en 1965 sont inférieures à celles de 1960. Alors que les relations avec les pays occidentaux se dégradent, Nkrumah opte officiellement pour le marxisme lors de la XIe conférence du CPP. Sous la doctrine du « consciencisme » (ou « nkrumahisme »), une économie planifiée est mise en place et un plan septennal est adopté en 1964, devant se traduire par une forte politique d’investissements publics de façon à réduire la dépendance économique envers l’étranger. Toutefois, le plan surestime largement les capacités du Ghana à mobiliser un capital intérieur et ne prévoit pas la nationalisation du commerce extérieur. Finalement, cette période est marquée par un gaspillage des ressources naturelles, un accroissement de la corruption, une montée du chômage et la faillite du secteur agricole. Cette nouvelle politique économique entraîne une augmentation du coût de la vie de 48 % entre 1963 et 1966, ainsi que la désorganisation des marchés provoquant marché noir et ruptures.
Politique éducative et culturelle
L’éducation est rendue gratuite et obligatoire en 1962, et l’éducation supérieure le devient en 1965. Le nombre d’élèves inscrits dans les écoles, qui ne dépassait pas 150 000 dans les années 1950, atteint 1 135 000 au milieu des années 1960. Kwame Nkrumah s’efforce également de promouvoir une culture panafricaine. Irrité par l’eurocentrisme des manuels et des institutions culturelles britanniques, il supervise la création d’un musée national du Ghana (National Museum of Ghana) qui ouvre le 5 mars 1957, d’un Conseil des arts du Ghana, d’une bibliothèque de recherche sur les affaires africaines en juin 1961, et de la Ghana Film Corporation en 1964. En 1962, il ouvre également un Institut des études africaines.
Politique familiale et politique sur les droits des femmes
Une campagne contre la nudité dans le nord du pays, sous l’impulsion d’Hannah Kudjoe, une des responsables de son parti et une militante qu’il avait encouragée à s’investir dans l’action politique, a reçu son attention particulière. Hannah Kudjoe a également formé la Ligue des femmes du Ghana, a travaillé sur la nutrition, sur l’éducation des enfants, outre le port de vêtements. La Ligue des femmes a par ailleurs mené une manifestation contre les essais nucléaires français dans le Sahara. Mais Hannae Kudjoe est finalement marginalisée dans la structure du Parti, au profit d’organisations plus faciles à contrôler. Des dispositifs législatifs adoptés en 1959 et en 1960 créent des sièges réservés aux femmes, au sein du Parlement. Quelques femmes sont promues au Comité central du CPP. Un effort est fait pour faciliter l’entrée des femmes à l’université et dans certaines professions, au-delà de l’agriculture et du commerce, notamment la médecine et le droit.
Régime politique
La répression sur la droite s’accentue progressivement : plusieurs dirigeants de l’opposition sont emprisonnés ou sont contraints de partir en exil (comme le chef de l’opposition unie Kofi Busia). En 1961, le gouvernement décide d’augmenter de 5 % les prélèvements sur les salaires pour financer les projets de modernisation des infrastructures. Cette décision est d’autant plus mal accueillie par les syndicats que certains chefs d’entreprise ou responsables politiques manifestent sans retenue leurs richesses, sans qu’une contribution supérieure ne leur soit demandée. En réaction, des grèves éclatent que le régime fait réprimer et 17 syndicalistes sont emprisonnés. Nkrumah échappe à deux tentatives d’assassinat en août 1962 et en janvier 1964 qui le plongent dans une véritable paranoïa. Peu de temps après, tous les parlementaires de l’opposition sont arrêtés, la presse est censurée, l’indépendance du pouvoir judiciaire est restreinte et les adversaires du régime l’accusent de favoriser un culte de la personnalité (il se fait surnommer Osagyefo – le « Rédempteur » – par ses partisans). Il tente aussi de supprimer l’influence des origines tribales comme facteur de discrimination. Le CPP devient en 1964 un parti unique « ouvert à tous les Ghanéens de toutes classes sociales et de toutes idéologies », conformément à la vision de Nkrumah (qui se fait proclamer président à vie) de négation d’intérêts divergents au sein d’une même société. Il estime en effet que l’Afrique précoloniale était organisée selon un mode de vie « communaliste » et que la disparition du colonialisme permettra au continent d’évoluer naturellement vers une société égalitaire, sans que la lutte des classes n’intervienne.
La chute et l’exil
Le 24 février 1966, alors qu’il est en voyage en Chine, Nkrumah est renversé, sans aucune résistance, par un coup d’État militaire qui pourrait avoir été incité par la CIA. Il se réfugie alors en Guinée, chez son ami Sékou Touré qui lui propose vainement la coprésidence du pays. Il fonde alors, dans son pays d’exil, une maison d’édition qui publie ses théories révolutionnaires et ses livres sur l’Unité africaine. Le 27 avril 1972, il décède dans un hôpital de Bucarest, à la suite d’un cancer de l’estomac.
Postérité
En 1992, le mausolée de Kwame Nkrumah fut édifié en l’honneur du premier président ghanéen à Accra par le président Jerry Rawlings, contribuant à lui donner l’image du père fondateur du Ghana, figure panafricaine et anticolonialiste. Le mausolée est aujourd’hui l’un des monuments les plus importants de la capitale ghanéenne. En décembre 2010, le président John Evans Atta Mills a inauguré la mise en production d’un nouveau champ pétrolifère offshore ; celui-ci permet au Ghana d’accéder au statut de pays exportateur de pétrole. Le navire de soutien logistique (FPSO) associé à ce champ a été rebaptisé le Kwame Nkrumah.
«75 % DES RECETTES COLLECTÉES PAR LA CDC EN 2021 VIENNENT DES NOTAIRES ET DE LA PLATEFORME DIGITALE»
La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a mis en place une plateforme digitale, qui a permis d’enregistrer 75 % des recettes qu’elle a collectées en 2021, dont une bonne partie grâce aux notaires.
La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) a mis en place une plateforme digitale, qui a permis d’enregistrer 75 % des recettes qu’elle a collectées en 2021, dont une bonne partie grâce aux notaires.
« A la faveur des lois 2006-03 et 2017 - 22, certaines ressources sont dévolues à la Caisse des Dépôts et Consignations. Nous avons mis en place, depuis mars 2021, une plateforme digitale qui permet de façon digitalisée de recevoir les ressources des notaires et de restituer les sommes dues. Cet outil de gestion a connu un franc succès. 75 % des recettes collectées par la CDC durant l’année 2021 viennent de cette plateforme et particulièrement des notaires », a déclaré hier le Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Cette structure rencontrait les notaires lors d’une réunion de partage sur la plateforme digitale de gestion des flux financiers et le cadre réglementaire du droit de contrôle des assujettis à l’obligation de reversement. Cheikh Ahmet Tidiane Bâ a soutenu à cette occasion que la CDC va discuter avec les notaires pour améliorer la plateforme, ajoutant qu’il y a des insuffisances qui ont été constatées ainsi que des couacs. « Nous allons discuter et apporter des correctifs si c’est nécessaire ».
Cheikh Ahmet Tidiane a donné l’assurance que la CDC travaille en toute transparence. « Nous sommes un tiers de confiance. L’argent déposé chez les notaires est celui des citoyens que nous collectons. Nous suppléons l’Etat à chaque fois que de besoin. Cet argent doit être très bien géré. Et légitimement, la chambre des notaires demande à être intégrée dans le comité de surveillance », a souligné Bâ. Dans le total des sommes versées à la CDC, les notaires occupent une bonne part dans le portefeuille client, selon Cheikh Ba qui ajoute que c’est une prépondérance qui est mise en exergue par la mise en place de la plateforme de gestion des flux financiers. Cette plateforme totalement digitalisée de bout en bout permet à tout notaire d’effectuer ses versements et retraits en ligne sans documents physiques, sans déplacement et sans frais. Elle permet également une gestion optimale des comptes des notaires en facilitant et en sécurisant les opérations sur l’ensemble du territoire national.
ALIOUNE Kâ « la gestion de la plateforme répond aux attentes des notaires du Sénégal »
« Avec seulement dix études de notaires enrôlées à ce jour, cette plateforme digitale a permis d’encaisser 32,8 milliards de francs CFA sur un encours mobilisé de 43,6 milliards de francs CFA, soit 75 % des dépôts au 31 décembre 2021. C’est dire que la plateforme occupe une place primordiale dans la mobilisation des ressources et la gestion des productions par la réduction des risques », a précisé l’ancien patron des Impôts et Domaines.
Pour sa part, le Président de la Chambre des Notaires, Me Alioune Kâ, a reconnu que la du Sénégal que la mise en place de cette plateforme de gestion répond aux attentes des notaires du Sénégal en termes de gestion issue de retraits et de dépôts. « Bien que la Caisse des Dépôts et Consignations n’ait pas été agréé par la Commission bancaire de l’Uemoa comme un établissement financier, elle ne s’est pas résolue à baisser les bras et à œuvrer pour trouver une solution alternative qui a abouti à la mise en place de cette plateforme de gestion qui est satisfaisante à sa phase test à tout point de vue », a expliqué Me Alioune Kâ Ka qui prenait part à cette rencontre.
Le Président de la Chambre des Notaires du Sénégal s’est dit satisfait du fait qu’en termes de gain de temps et de déplacements, des avancées ont été notées. L’avantage que cela présente c’est qu’ils ne sont plus obligés, en tant que notaires, de faire des dépôts et des remises de chèques encore moins des retraits physiques. Selon Me Alioune Kâ, tout est géré de manière sécurisée qui permet de déposer des fonds dans les délais.
OUMAR AMPOY BODIAN NIE TOUTE IMPLICATION DANS LE MASSACRE DE BOFFA-BAYOTTE
Accusé d’être l’un des principaux planificateurs de cette tragédie, le face-à-face du chargé de mission du MFDC avec le juge a tenu en haleine le public, venu très nombreux pour assister à l’audience
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 30/03/2022
Le procès des présumés coupables de la tuerie de la forêt de Boffa-Bayotte, qui se tient depuis la semaine dernière à la chambre criminelle de Ziguinchor, a été marqué par le passage à la barre de Oumar Ampoy Bodian, chargé de mission du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Accusé d’être l’un des principaux planificateurs de cette tragédie, son face-à-face avec le juge a tenu en haleine le public, venu très nombreux pour assister à l’audience.
Le juge a signifié à l’accusé que tout serait parti de la rencontre qu’il a organisée entre une délégation de gens du village de Toubacouta et des éléments du maquis notamment des lieutenants du chef de la faction du Mfdc de Kassolol, César Atoute Badiate. C’est suite à cette rencontre que la décision de commettre cette tuerie aurait été prise.
Ampoy reconnaît et assume la tenue de cette rencontre mais réfute la thèse selon laquelle elle a été à l’origine de ce qui s’est passé. A savoir le massacre de coupeurs de bois. Il reconnaît avoir facilité la tenue de cette réunion sur instruction de son chef politique au sein du Mfdc, en l’occurrence Ousmane Tamba, basé en Suisse. A l’en croire, c’est un nommé Bourama Toumboul Sané (ce dernier s’est suicidé au lendemain de la tuerie) qui l’a joint au téléphone pour solliciter une rencontre, ce qu’il a accepté.
Et lors de leur entrevue, Toumboul lui a dit que les populations du village de Toubacouta avaient un problème, en fait quatre de leurs fils ont été arrêtés et incarcérés suite à une altercation qu’ils ont eue avec des coupeurs de bois clandestins dans le cadre du travail que mène un comité créé pour assurer la surveillance de la forêt classée de leur localité, agressée perpétuellement par des braconniers. Et, après avoir mené toutes sortes de démarches auprès d’autorités pour obtenir leur libération, en vain, ces villageois voulaient une intervention du chef de guerre César Atoute Badiate afin que ce dernier use de son influence politique pour faire libérer les jeunes détenus.
Ne pouvant prendre aucune décision, il aurait transmis la doléance à son chef Ousmane Tamba qui aurait saisi César Badiate. Lequel a accepté de recevoir les responsables de ce comité. Ampoy reconnaît avoir accompagné Toumboul et les autres membres de la délégation dépêchée par le comité. Cette rencontre en question a eu lieu près du village bissau-guinéen de Tabanka, mais sans César Badiate qui avait envoyé un groupe de ses lieutenants rencontrer le comité, renseigne Ampoy. Il souligne qu’après avoir écouté Toumboul et ses amis, les envoyés de César ont promis de rendre compte fidèlement à leur chef de la demande faite par le comité. Selon Ampoy, la demande ne consistait pas à tuer des personnes.
À la question du juge de savoir pourquoi s’adresser à César, qui est un chef de guerre, pour une doléance politique en laissant de côté les responsables de l’aile politique du Mfdc, l’accusé répond qu’il n’y voit aucun inconvénient car César est aussi un politique et pour preuve il demande au juge d’entrer dans le site du journal lepays.com, et qu’il y verra le chef de la faction de Kassolol, assis avec l’ambassadeur des Etats-Unis en train de parler politiquement comment en finir avec le conflit casamançais. Cela est valable au Sénégal où beaucoup de généraux de l’armée sont aujourd’hui des ambassadeurs, clame t-il.
A en croire Ampoy, la division de l’aile politique fait que celle-ci ne peut pas régler grand-chose. Et cette division, il l’impute à l’Etat du Sénégal et particulièrement au régime du président Wade qui avait, selon lui, opté de négocier directement avec l’aile armée du Mfdc. Le juge lui fera remarquer que les armes utilisées pour exécuter les 14 personnes tuées sont des armes de guerre, ce qui laisse croire que cela est la réponse de la rencontre tenue en Guinée-Bissau, autrement ce sont des éléments du Mfdc qui ont assassiné les victimes. Le chargé de mission de ce mouvement qu’est Ampoy dira qu’il n’a pas suivi la suite donc il ne peut pas accréditer cette thèse.
Mieux, soutient-il, son sacerdoce en venant au Mfdc c’était pour que les armes se taisent et que le dialogue prévale. Sa mission, dit-il, était de recoller les morceaux du Mfdc en déliquescence depuis la disparition de l’abbé Diamacoune afin de pouvoir instaurer un dialogue durable pour pouvoir répondre à la main tendue du président Macky Sall et c’est ce à quoi il s’attelait jusqu’à son arrestation. Pour preuve, il dit avoir sorti un communiqué au lendemain de la tuerie pour condamner celle-ci et dire plus jamais ça. Il a affirmé avec force qu’il ne fait aucun lien entre la rencontre tenue entre les émissaires des villageois et les lieutenants de César Atoute Badiate, d’une part, et la tuerie de l’autre. Il disculpe également le Mfdc qui, indique-t-il, a toujours revendiqué ces actes.
Répondant à une question du juge, il a réfuté avoir eu auparavant des contacts avec Toumboul Sané et pour le prouver il a demandé qu’on vérifie le répertoire des appels de son téléphone portable. ‘’Connaissez-vous le village de Toubacouta ? » demande le juge à l’accusé. Réponse d’Ampoy : « je n’y ai été qu’une seule fois avec feu le ministre Georges Tendeng et c’était en tant que responsable de l’Union des jeunesses travaillistes libérales de Ziguinchor du Pds de Me Abdoulaye Wade ».
Un indépendantiste qui s’assume
À la question de savoir s’il est favorable à l’indépendance de la Casamance, il répond par l’affirmative sur un ton ferme. Comment, quand et où ? À peine l’accusé avait-il commencé à répondre qu’il a fondu en larmes, la seule chose qu’on a entendue c’est ‘’mon papa qui n’a pas eu le temps de rester avec nous... ‘’.
Après, une petite pause, décidée par le président de la cour, Ampoy a poursuivi en disant que lui et ses amis du Mfdc sont convaincus que, par des négociations avec le gouvernement du Sénégal, ils y arriveront. L’avocat de la partie civile reviendra sur cette question lui aussi et l’accusé à précisé qu’il n’est pas indépendantiste mais séparatiste. Quelle est la différence entre les deux ? Il répond en disant que le Mfdc ne peut pas demander une indépendance au Sénégal car c’est la France qui colonisé la Casamance. Et pour étayer sa thèse, il cite le monument aux morts de Ziguinchor où, dit-il, c’était écrit ‘’La Casamance a des morts pour la France’’.
Dans la foulée, il affirme que c’est Valdiodio Ndiaye qui a divisé la Casamance en de petits morceaux, en l’enlevant la région de Tambacounda qui constituait la Haute Casamance. Concernant son départ du Pds, il déclare avoir quitté cette formation parce que ce parti est sénégalais pour intégrer le Mfdc qui est casamançais. A la question de savoir - comment il a appris la nouvelle du massacre de Boffa-Bayotte, Oumar Ampoy Bodian a répondu que c’est un certain Roger qu’il a trouvé au quartier Grand-Yoff où il s’était rendu pour jouer à la belote avec des amis qui les avait alertés en leur demandant d’écouter la radio parce qu’il s’est passé quelque chose de l’autre côté.
S’agissant de l’enquête menée par la gendarmerie, Ampoy dit ignorer qu’il avait la possibilité de faire annuler le Pv d’audition en ce sens qu’elle a été menée sans la présence de son avocat, donc elle comportait un vice de procédure. C’est après qu’un autre avocat a soulevé une question qui a susciter l’inquiétude du public et de la défense. Il s’agit d’une vidéo où René Capain Bassène, le journaliste écrivain, inculpé lui aussi dans cette affaire, l’aurait cité comme étant un des planificateurs de la tuerie.
Lors de la confrontation, organisée entre lui et ce dernier, Ampoy déclare : ‘’René avait réfuté cette thèse demandant à ce qu’on lui fasse pas dire ce qu’il n’a jamais dit’’. Et lors de cette confrontation, ils n’avaient pas exhibé cette vidéo en question, c’est après qu’on la lui a montrée sur un téléphone portable. Et il dit ne porter aucun crédit à cette vidéo considérant que cela peut-être un montage. Au finish, Ampoy qui a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées a dit se considérer comme un innocent mis en prison.