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3 septembre 2025
L'ART DE CONTER AUTREMENT
Le styliste et designer sénégalais Malick Sylla dit Mike inscrit son art dans une perspective de raconter l’histoire de l’Afrique contemporaine, à partir d’une vision avant-gardiste de l’art et la mode, en vue de mieux garder l’équilibre
Paris, 31 mai (APS)- Le styliste et designer sénégalais Malick Sylla dit Mike inscrit son art dans une perspective de raconter l’histoire de l’Afrique contemporaine, à partir d’une vision avant-gardiste de l’art et la mode, en vue de mieux garder l’équilibre dans un monde marqué par des pôles et visions trop souvent opposés.
’’Nous essayons d’associer la mode et les arts plastiques pour amener les gens à regarder l’Afrique, dans son dynamisme, avec un œil contemporain, tout en adoptant une vision avant-gardiste’’, a dit l’artiste basé à Paris.
Selon Mike Sylla, cette vision avant-gardiste doit pouvoir permettre aux Africains de mieux présenter leur ’’héritage intarissable’’, et dans le même temps d’avoir ’’l’équilibre et la fierté pour s’ouvrir et côtoyer les autres cultures du monde’’.
’’L’Afrique a un héritage intarissable à présenter à l’humanité’’, a souligné le couturier originaire du quartier populaire de la Médina, à Dakar, insistant sur l’apport que la mode et les arts mobiles peuvent apporter au monde.
Pour cet artiste dont le travail porte notamment sur le cuir, le charme du travail de designer repose essentiellement sur sa capacité à ’’conjuguer son approche au passé de la belle époque de la femme des années 60-70 et à l’accorder aux exigences de la mode contemporaine’’.
M. Sylla dit également accorder ’’une attention toute particulière aux formes retro et aux éléments décoratifs peints’’, le tout dans un ’’esprit d’échange et d’ouverture’’ qui l’amène par exemple à mettre son art à contribuer pour lutter contre le trafic d’êtres humains et d’organes.
Il a reçu, à cet effet, le prix du styliste désigner de l’année (Award Stylist’s Designer of the Year 2022), aux Etats-Unis, lors de la cérémonie des "Remarkable Awards 2022, Fashion Advocacy International Show Boston, Massachussetts USA".
’’Cet événement prestigieux Mouva Now est une campagne qui aide contre la traite et le trafic des êtres humains", peut-on lire dans un document des initiateurs de ce prix dont l’ambition est d’aider à sauver la vie de victimes de ce trafic, aux États-Unis et partout ailleurs dans le monde.
DES JEUNES DE BENNO EN ORDRE DE BATAILLE
La Préfecture de Dakar vient d’enregistrer une nouvelle demande d’autorisation de manifestation prévue, vendredi prochain. Il s’agit de celle de la Convergence des jeunes cadres républicains (Cojecar).
La Préfecture de Dakar vient d’enregistrer une nouvelle demande d’autorisation de manifestation prévue, vendredi prochain. Il s’agit de celle de la Convergence des jeunes cadres républicains (Cojecar). Ils disent solliciter cette « autorisation d’occupation du domaine public national sis à la place de la nation ex Obélisque pour la date du vendredi 3 juin de 14h à 19h ».
A signaler que la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi a prévu à la même période et au même endroit un rassemblement. Mais le Cojecar renseigne que sa manifestation entre dans le cadre de son « plan d’action stratégique de mener de tels évènements politiques sur l’ensemble du territoire national en vue de mobiliser ses militants et sympathisants pour un appel à la paix, mais aussi de redynamiser son électorat ».
ELIMINATOIRE CAN 2023, LE SÉNÉGAL JOUE LE RWANDA AU STADE DE DIAMNIADIO
La rencontre devant opposer le Rwanda au Sénégal se jouera finalement à Dakar au Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Les deux équipes doivent se rencontrer lors de la 2e journée des qualifications à la CAN 2023.
La rencontre devant opposer le Rwanda au Sénégal se jouera finalement à Dakar au Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Les deux équipes doivent se rencontrer lors de la 2e journée des qualifications à la CAN 2023. L’annonce a été faite par la Fédération rwandaise de football, dans un communiqué paru ce mardi 31 mai 2022. Les rwandais indiquent avoir trouvé un accord avec leur homologue sénégalais, la Fédération Sénégalaise de Football. Il faut noter que la tension monte depuis quelques jours entre la Rdc et le Rwanda.
LE PRÉSIDENT DE L'UA CONVIÉ À MOSCOU ET À KIEV
Invité par Vladimir Poutine, le chef de l’État sénégalais se rendra le 3 juin à Moscou selon une source proche de la présidence à Dakar, citée par Jeune Afrique
Abdou Diouf, alors Président de la République du Sénégal et aussi Président en exercice de l’OUA, ancêtre de l’UA, avait survolé la ligne de front en Afrique Australe pour trouver une issue heureuse à la ségrégation raciale en Afrique du Sud. Son successeur, Macky Sall, voudrait-il marcher sur ses traces qu’il ne s’y prendrait autrement.
Invité par Vladimir Poutine, le chef de l’État sénégalais se rendra le 3 juin à Moscou selon une source proche de la présidence à Dakar, citée par Jeune Afrique. Soucieux cependant de préserver la neutralité dont il fait montre depuis le début de la guerre en février, précise la même source, Macky Sall se rendra aussi à Kiev pour y rencontrer son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le chef de l’État sénégalais, par ailleurs Président de l’Union africaine (UA), sera accompagné de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’organisation panafricaine. « L’UA m’a donné mandat pour demander l’arrêt des hostilités, ainsi que la possibilité de laisser l’Ukraine et la Russie exporter les céréales et les matières premières dont le monde a besoin. Après deux années de pandémie de Covid-19, la situation devient intenable », a affirmé le 30 mai, le président Sall dans un entretien accordé à Jeune Afrique. Selon qui, ce voyage a été annoncé à la surprise générale par Macky Sall lui-même, le 23 mai, lors de lavisite du chancelier allemand Olaf Scholz à Dakar.
Par Adama Ndiaye
RETOUR AU RÉEL
Macky Sall ne s’interdit rien. Il alterne les gestes d’éclat et les actions discrètes dans un contexte riche en évènements. Alors qu’il projetait de rétablir le poste de Premier ministre pour davantage se consacrer à l’Afrique, le voilà rattrapé
Macky Sall ne s’interdit rien. Il alterne les gestes d’éclat et les actions discrètes dans un contexte riche en évènements. Alors qu’il projetait de rétablir le poste de Premier ministre pour davantage se consacrer à l’Afrique, le voilà rattrapé par un agenda domestique d’une ampleur inattendue.
A peine avait-il foulé le sol équato-guinéen pour un sommet de l’Union africaine (UA) qu’un autre appel du devoir le contraignait à écourter son séjour pour revenir au Sénégal tétanisé par la tragique disparition de onze nouveaux nés dans l’hôpital de Tivaouane.
Ce drame, qui suscite encore une vive émotion, révèle nos failles et la défaillance de notre système de santé. Il nous met en face de nos responsabilités d’adultes parfois détachés du réel par les dures contraintes de vie au quotidien.
Par ce brusque retour au pays, salué comme il se doit par le Khalife Général des Tidianes, le président de la République tente de reprendre les « choses en mains ». En politique, la faiblesse d’un pouvoir est souvent exploitée à des fins politiciennes… Que dire alors des moments forts ?
En limogeant son ministre de la Santé, le Président frappe un coup et coupe court à toute velléité protestataire des fantassins en cagoule. Mais en nommant aussitôt « une femme du sérail » à la tête du département, il calme le jeu et divers fronts. De ce fait, il s’accorde un répit inespéré. La continuité transparaît dans sa décision jugée « habile ».
Pour autant, est-il parvenu à rompre sa solitude au Palais ? Certains signaux le laissent penser. Il s’était abstenu de s’impliquer dans les élections locales. Pour les législatives en revanche, son investissement reste total et entier. Il rend visite aux dignitaires religieux auprès desquels il porte la bonne parole et engrange ainsi des dividendes jalousement conservés. Cela va de soi.
Des voix audibles s’additionnent pour vanter ses réalisations. Son entourage s’en réjouit. Et lui-même, ragaillardi par cet état de grâce, entrevoit un horizon dégagé. Se dessine pour lui une logique politique dont il détient les cartes et les leviers. Il se confesse peu, il est vrai. Au regard des actes posés, il semble à l’écoute des fureurs et des colères nées des difficultés que vivent les Sénégalais dans leur écrasante majorité.
Il ne peut dès lors ignorer l’attente forte sur le pouvoir d’achat, la sécurité et la santé, secouée elle, par des crises à répétition censées remettre en cause les avancées médicales qui étaient la marque distinctive de l’Ecole de médecine de Dakar. Qu’en a-t-on fait pour nous retrouver avec une image ternie, une réputation lézardée et des acquis déliquescents ? Dans le domaine de la santé, les réformes s’imposent.
Pas besoin d’un dessin pour comprendre les urgences et surtout apporter des réponses qui soulagent. L’hôpital reproduit à l’identique en les prolongeant, les travers de la société sénégalaise. Dans ce secteur névralgique, la réforme va de pair avec la modernisation, déjà en cours mais incomplète, de la carte sanitaire pour doter le pays d’infrastructures fonctionnelles avec une dotation conséquente de ressources adéquates.
Les étapes devant suivre sont cruciales. Même si le temps ne manque pas, l’enchaînement des facteurs rétrécit les marges de manœuvres à un moment où l’attention des médias se focalise moins sur les heurs que sur les malheurs justement. L’heure est venue donc d’améliorer l’efficacité opérationnelle de la puissance publique pour rétablir la confiance rudoyée par une série ininterrompue de maladresses et d’incongruités.
Ces malaises rongent le pays. Alors à quand une campagne centrée sur la citoyenneté pour donner du Sénégal l’image d’une nation soudée autour de valeurs de cohésion, d’unité et de solidarité ? Face aux besoins immenses, que faire ? Les bonnes intentions seules ne suffisent pas pour provoquer le déclic. Il faut passer aux actes.
Et surtout prêcher par l’exemple pour recoudre les déchirures et combler les béances sociales. Point trop n’en faut afin de réconcilier des acteurs qui prétendent agir au nom des idéaux et des symboles de la République. Peu importe le climat sociopolitique, la nation transcende les clivages. Elle cimente la société et lui évite les paralysies découlant de toutes sortes de crispations. Or celles-ci peuvent réveiller des sentiments enfouis.
D’où l’intérêt de s’éloigner des ténèbres et de s’écarter des extrêmes pour privilégier le consensus. Car les radicalités (dans le discours et parfois dans des actes approximatifs) évacuent le débat démocratique au demeurant indispensable pour permettre aux citoyens de faire des choix judicieux. Ces radicalités sont mêmes dangereuses pour la communauté nationale.
Choisir ! Voilà le concept, le mot, le charme d’une vie en société, traversée, il est vrai par des convictions contradictoires. Lorsque la politique se réduit à l’invective, à la suspicion permanente ou aux dénonciations calomnieuses, il ne faut jamais en attendre des avancées.
Au contraire cela préfigure une intolérance qui débouche sur une apologie de la terreur. Dans ce cas de figure, la peur domine et pourchasse les idées. Il ne faut nullement désespérer de notre pays qui sait, à des moments cruciaux se ressaisir et trouver une voix de sagesse pour se relancer.
Certaines têtes d’affiche s’affirment de plus en plus et, gouvernées par une éclatante lucidité, commencent à agréger des forces par la seule clarté de leur positionnement politique. S’agit-il d’un courant de pensée, d’une doctrine politique en gestation ou d’une alliance de circonstance ? Les prochaines semaines vont nous édifier.
En tout état de cause, la Coalition Alternative pour une assemblée de rupture (AAR) inscrit son action politique dans une surprenante cohérence avec des dirigeants clairvoyants, mesurés, ayant le sens élevé du jugement et doués pour l’objection sans verser dans le « m’as-tu vu » ambiant.
Sans bruit, ils ont déposé début mai leur liste. Proprement. Et à intervalles réguliers, ils se relaient dans les espaces publics pour se prononcer sur les questions dirimantes. Cette respiration politique n‘est pas pour déplaire de bonnes couches sociales avides d’éclairage et dont le goût du débat contradictoire conditionne la prise de décision.
Il ne faut pas exclure d’ici aux législatives, d’autres développements à l’actif de Abdourahmane Diouf, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Cheikh Oumar Sy ou l’ex juge Dème. L’échiquier politique se rénove…
REFUGE DU GRAND BANDITISME
La forêt classée de Mbao est l’un des endroits les plus dangereux de la banlieue dakaroise. Les auteurs du sabotage et du vol de câbles du Train express régional seraient venus de ce repaire de malfrats dans certains de ses compartiments.
La forêt classée de Mbao est l’un des endroits les plus dangereux de la banlieue dakaroise. Les auteurs du sabotage et du vol de câbles du Train express régional seraient venus de ce repaire de malfrats dans certains de ses compartiments. Bés bi s’y rend à bord d’un taxi.
Quand vous arrêtez un taxi pour lui dire que vous allez à la forêt de Mbao, la première réponse du chauffeur ne sera pas le tarif. Mais la suspicion. Il vous regardera plusieurs fois avant de vous répondre. Parce que c’est une destination peu prisée pour sa réputation de zone dangereuse. Un repaire de grands bandits. Il est 11h dans la banlieue dakaroise, Momar, 35 ans, chauffeur de profession, a démarré sa journée depuis 6h du matin mais les clients ne sont pas au rendez-vous en cette journée de mardi où le soleil est au zénith, avec une chaleur suffocante.
Pour une course à la forêt de Mbao, demandée par votre serviteur, le chauffeur qui semble surpris, n’a pas tardé à nous répondre : « Connaissez-vous les lieux ? » Une question-réponse. Mais il prend le risque quand même. Le monsieur accepte 2 500 FCFA mais nous prévient en cours de route que le milieu est très dangereux. « J’avoue que je n’ai pas l’habitude de transporter des clients dans cette zone à cause de l’insécurité qui y règne. Plusieurs de mes amis taximen ont été victimes d’agressions dans cette zone. C’est très dangereux de passer dans cette forêt à cause de grands voyous qui y sèment la terreur et parfois même peuvent vous tuer », insiste-t-il.
Des ouvriers dans la forêt travaillent la peur au ventre
A l’intérieur de la forêt classée de Mbao, Senchim y a installé ses locaux depuis un certain temps. Cette entreprise chinoise qui travaille dans le domaine des canalisations, emploie plusieurs jeunes sénégalais qui sont obligés, tous les jours, de côtoyer des malfrats. Bien évidemment, la peur au ventre. « Nous ne pouvons pas vous expliquer les risques auxquels nous sommes confrontés tous les jours en venant au travail ou en sortant d’ici. Dans cette forêt classée de Mbao, on y voit tout. Nous sommes obligés de sortir pour chercher à manger mais personne ne s’aventure à y aller seul. Il nous faut à chaque fois être au nombre de 7 personnes. Un de mes amis a commis l’erreur, un jour, de sortir de cette forêt vers 18h mais il a failli être tué par un groupe de bandits. Il a reçu trois coups de couteaux et en souffre encore », renseigne ce ressortissant de Matam qui travaille dans cette forêt depuis maintenant un an.
Pour Abdourahmane Baldé qui travaille lui aussi avec la société chinoise au sein de la forêt classée de Mbao, cette insécurité est inexplicable. « Il y a des gens qui y ont installé leur campement. Ce sont de grands voyous. Ils n’en sortent qu’après 18h pour agresser les gens aux abords de la forêt. Après leur forfait, ils y retournent. Ce sont des gens lourdement armés qui n’hésitent pas à arrêter des voitures pour dépouiller les passagers. Franchement je n’ai jamais vu ça de ma vie », affirme ce jeune ouvrier, originaire de la région de Kolda. Il nous informe d’ailleurs que la plupart des ouvriers de la société ont arrêté le boulot à cause de cette insécurité grandissante à l’intérieur de la forêt de Mbao.
Des malfaiteurs organisent des « rituels mystiques » dans la forêt
Plusieurs témoins affirment que des gens ont failli être sacrifiés dans cette forêt classée, située dans la commune de Mbao et non loin de la ville de Keur Massar. C’est dire que ces agressions dépassent même l’entendement. Dans un entretien accordé à un site d’information en ligne, Bakary, un jeune sénégalais raconte sa mésaventure après avoir frôlé la mort. En effet, un marabout installé dans cette forêt a tenté de le faire tuer. Il estime avoir vu un sac contenant des organes humains et c’est ainsi qu’il a fini par fuir pour échapper à la mort.
Une histoire similaire nous a été racontée par un jeune qui gère un garage mécanique à Djeddah Thiaroye Kao. Cheikh Marème confirme les propos de Bakary. En 2016, un jeune a voulu le conduire à son marabout dans la forêt de Mbao pour les mêmes raisons. « Mais franchement si je suis en vie aujourd’hui et en face de vous pour témoigner, c’est parce que Dieu m’aime vraiment. A l’intérieur de la forêt classée de Mbao, une bande bien organisée a voulu me sacrifier mais ce jour Dieu m’a donné la force de courir beaucoup plus vite que tous. Dieu m’a sauvé ». Cheikh Marème demande aux Sénégalais d’être très prudents quand ils rencontrent des gens qu’ils ne connaissent pas et à la gendarmerie de faire une descente musclée dans cette forêt pour mettre fin aux agissements de ces malfrats.
ENCADRE
Sources de revenus
Une forêt d’opportunités écologiques et économiques
La forêt classée de Mbao est l’un des endroits les plus dangereux de la banlieue dakaroise. Elle a été immatriculée au nom de l’Etat en 1908 et a été classée le 7 mai 1940. Derrière ce poumon vert de Dakar, se camoufle le grand banditisme. Un repaire de marabouts en quête d’organes humains destinés à des sacrifices.
Mais il n’y a pas que ça pourtant. C’est aussi une forêt d’opportunités écologiques et économiques. C’est « un espace de conservation de la biodiversité forestière et une source de revenus pour les populations », comme le soutenait Mme Amata Diabaté, Représentante résidente du Pnud au Sénégal à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Environnement en 2020. Dans un numéro spécial de janvier 2019, la Revue ivoirienne de géographie des savanes (Riges), Sidia Diaouma Badiane, Assistant Laboratoire de biogéographie au département de Géographie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar s’est penché sur cette « zone de moyens d’existence » pour les femmes notamment.
« Le suivi de l’Union des femmes pour le développement de Kamb (Ufdk), constituée de 17 femmes très actives, pratiquant l’agriculture dans la forêt classée de Mbao, permet d’apprécier le rôle de cet espace dans l’amélioration des conditions de vie des femmes et la contribution de ces dernières à sa sauvegarde. Une méthode d’évaluation simple de la production maraîchère et des revenus des femmes a été appliquée. Elle est complétée par un inventaire du peuplement arboré de leur aire de maraîchage. Les résultats montrent qu’en combinant maraîchage et arboriculture, les femmes gagnent des revenus conséquents leur permettant de satisfaire les besoins divers de leurs ménages respectifs. Elles ont contribué à la restauration de la portion de la forêt qu’elles occupent », écrivait-il dans le résumé.
par Cheikh Tidiane Gadio
UNE MAITRESSE DES LIEUX QUI SOUFFLAIT DANS L’OREILLE DES PRÉSIDENTS
Marie Joséphine Diallo pour l’Assemblée nationale, Bruno Diatta pour le protocole présidentiel étaient inamovibles simplement à cause de leur loyauté sans faille à l’institution plus qu’aux hommes et femmes qui l’incarnaient de façon temporaire
Comme lors du décès prématuré du regretté Bruno Diatta, j’avais convoqué l’histoire pour saluer le grand Homme d’État que fut Bruno Diatta, lui qui, comme Talleyrand, avait pu traverser tous les régimes politiques avec comme unique boussole l’intérêt national et comme seul souci le sacerdoce républicain.
Tous ceux qui ont fréquenté l’assemblée nationale ces 26 dernières années, des présidents du Parlement aux membres du Bureau, aux députés, aux personnels d’appui, me donneront raison sur la capacité de certains êtres exceptionnels à incarner une institution au point de se confondre avec elle.
En effet, l’image et la vie de Joséphine Diallo s’étaient tout simplement fondues dans l’institution parlementaire dans toute sa splendeur et dans tous les grands Rendez-Vous de son histoire de ces quarante dernières années et plus.
Infatigable Secrétaire générale, vissée sans broncher sur son siège de « gardienne du temple », subissant des séances interminables, constamment à quelques centimètres de l’oreille du président de séance, le visage sans émotion partisane, le regard toujours plongé sur son bréviaire (le règlement intérieur), le cerveau habité en permanence par les réminiscences, les jurisprudences, les archives parlementaires, ainsi était la grande et sublime Joséphine Diallo, telle qu’en elle-même !
Marie Joséphine Diallo pour l’Assemblée nationale, Bruno Diatta pour le protocole présidentiel étaient inamovibles simplement à cause de leur loyauté sans faille à l’institution plus qu’aux hommes et femmes qui l’incarnaient de façon temporaire. Que ces derniers fussent socialiste « vert », libéral « bleu » ou libéral « beige », Joséphine est toujours restée « verte-jaune-rouge ». Le Sénégal donc ! Toujours le Sénégal ! Rien que le Sénégal et au service de tous les Sénégalais !
C’est avec un tel viatique, qu’elle a pratiqué jusqu’au bout sa doctrine de « Servir le Sénégal et le Sénégal Rek » et l’a vécu avec courage en s’attirant respect et affection de nos compatriotes de tous les bords politiques de l’hémicycle. Si « l’improbable unanimité » (si difficile chez nos compatriotes !) s’est rarement manifestée dans notre pays pour saluer certains illustres fils et filles du Sénégal, Joséphine et Bruno ont eu le rare privilège d’une telle unanimité !
Quelques heures avant son rappel à Dieu, j’ai eu l’ultime faveur de lui parler au téléphone et en fait « de dire au revoir sans le savoir ». Je n’oublierai jamais la sérénité et la douceur de sa voix. Je l’ai rarement appelé « madame la SG ». Elle m’a rarement appelé « monsieur le président ou monsieur le ministre d’État ». Elle a préféré « mon frère », et j’ai préféré « ma sœur » et parfois « chère grande sœur » ! Sa dernière phrase : « mon frère, je règle ça à la première heure et je te rappelle pour te dire que c’est réglé ! »
En lieu et place, c’est mon illustre ainé, ami et grand frère, le président Niasse lui-même, qui m’a appelé le même jour, tard dans la soirée, pour m’annoncer la terrible nouvelle : « Joséphine nous a quittés » !
Le Sénégal, sans peut-être le savoir, venait ainsi d’être plongé dans un deuil d’une ampleur nationale, tandis que l’assemblée nationale était envahie par une grande émotion et la vie parlementaire de notre jeune nation frappée par une immense perte.
À l’heure où notre pays s’apprête à renouveler son Parlement, l’image et l’éthique de Joséphine Diallo devraient hanter tous les acteurs politiques pour leur rappeler ce qu’ils font semblant d’oublier parfois : « Le Sénégal est plus important que nous tous réunis. Nos ambitions personnelles sont une goutte d’eau dans l’immensité océane incarnée par ce beau pays que Joséphine, Bruno et d’autres ont servi jusqu’à leur dernier souffle et ont aimé tant et plus! »
Or donc, la seule question qui vaille : sommes-nous prêts à relever le défi de leur patriotisme, de leur service et de leur amour pour le Sénégal ?
Très chère sœur Joséphine, que tes leçons de vie aux générations (présentes et à venir), basées sur ton œuvre titanesque, soient immortalisées très vite en lettres d’or en baptisant la grande salle de plénière de l’Assemblée nationale « salle SG Marie Joséphine Diallo » ! Les cinq présidents de l’Assemblée, dans l’oreille desquels elle a soufflé 26 ans durant, ne peuvent que rejoindre les députés et tout le personnel de l’assemblée dans la matérialisation de cette doléance… parlementaire non partisane !
Que Dieu bénisse l’âme de notre sœur bien aimée Joséphine Diallo et lui ouvre grandes les portes de son Paradis éternel ! Amine/Amen !
Cheikh Tidiane Gadio est vice-président de l’Assemblée nationale, ancien ministre des Affaires étrangères.
LÉGISLATIVES, IDY ÉCARTE YANKHOBA DIATTARA
Après avoir échoué à remporter la mairie de Thiès, le ministre de l’Économie numérique ne coordonnera pas le parti Rewmi aux élections du 31 juillet. Explications
La cinglante défaite d’Idrissa Seck dans la région de Thiès pourrait-elle entraîner une recomposition de Rewmi ? Membre de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) depuis novembre 2020, arrivé troisième à la dernière présidentielle, il dominait cette zone depuis plus de vingt ans. Son parti a pourtant échoué dans la ville de 350 000 électeurs, ainsi que dans les communes de Thiès-Ouest, Thiès-Est et Thiès-Nord.
Son candidat, Yankhoba Diattara, ministre de l’Économie numérique depuis 2020, a été battu par celui de l’opposition, Babacar Diop, aux locales de janvier. Secrétaire national chargé de la vie politique et directeur des structures du parti, le « rewmiste » fut le premier adjoint d’Idrissa Seck à la mairie de Thiès de 2009 à 2014. Ce dernier lui a toutefois préféré Mor Sène, l’ancien président du conseil régional de Thiès, pour coordonner la formation au niveau départemental lors des législatives prévues le 31 juillet.
Yankhoba Diattara n’était d’ailleurs pas présent lors des réunions ayant entériné ce choix.
« Campagne de dénigrement »
Selon les détracteurs du ministre, ce choix s’explique par sa défaite à Thiès et son incapacité à fédérer des figures locales autour de sa candidature. Ses proches assurent au contraire que ses relations avec son mentor sont au beau fixe, et qu’il reste au cœur des décisions prises par le parti. Ils dénoncent d’ailleurs la « campagne de dénigrement » dont le bras droit d’Idrissa Seck ferait l’objet et qui serait menée par des membres « hostiles » de Rewmi.
Selon nos informations, Idrissa Seck verrait également d’un œil inquiet l’importance qu’a prise Yankhoba Diattara au sein du gouvernement. C’est pourtant lui qui avait proposé son nom à Macky Sall lorsque les deux hommes ont scellé leur alliance en 2020, de même que celui d’Aly Saleh Diop, l’actuel ministre de l’Élevage.
Les discours du Rwanda et de la RDCongo se durcissent ces derniers temps. Mais pour les habitants, les frontières ont moins de sens que pour les dirigeants politiques
Tout a commencé le 23 mai 2022 lorsque le Rwanda a demandé une enquête au Mécanisme conjoint de vérification élargi, affirmant que des roquettes venues de République démocratique du Congo avaient fait plusieurs blessés en territoire rwandais.
De son côté, Kinshasa accuse le Rwanda de complicité avec les rebelles du M23, ce que Kigali a démenti.
Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis le génocide rwandais de 1994, avec l'arrivée massive en RDC de Hutus rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsis.
En 2019, les relations s'étaient apaisées après l'arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.
Et pourtant sur le terrain, de nombreuses personnes travaillent au maintien d’une paix durable entre les populations qui vivent de part et d’autre du lac Kivu. En janvier, la fondation Konrad Adenauer a lancé un projet baptisé Great Lakes Youth Network for Dialogue and Peace.
80 associations de jeunes en provenance du Rwanda, de la RDC, du Burundi, de l’Ouganda et de la Tanzanie ont pu y participer. Lors de ces rencontres baptisées "Ecole régionale de la paix", une centaine des jeunes de la région des Grands Lacs se sont réunis, comme l’explique Blaise Ndola, responsable de la communication du projet UE-Grands Lacs à la fondation Konrad Adenauer. "Nous sommes convaincus que la jeunesse est une force et si la jeunesse de la sous-région des Grands Lacs essayait de se mettre ensemble, de dialoguer, de trouver des solutions aux problèmes auxquels ils font face, même s’ils ne sont pas les décideurs, mais s’ils arrivaient à trouver des solutions à leur niveau, ils pourraient influencer les preneurs de décisions et on pourrait espérer à une paix durable dans la région des Grands Lacs, " explique M. Ndola à la DW.
L’art pour cimenter la paix ?
Hillaire Aganze Maeshe est artiste et activiste. Cela va faire douze ans qu’il travaille avec des jeunes pour la promotion et le maintien de la paix.
Il est l’initiateur des rencontres " Goma, Gisenyi, tu djenge Amani" (Goma, Gisenyi, ensemble construisons la paix). Pour lui, il faut considérer la force de la jeunesse puisque c’est là que se trouve la solution aux problèmes de cohabitation dans la région des Grands Lacs.
"Nous sommes en crise certes, mais nous avons une jeunesse qui est consciente et qui est informée par rapport aux enjeux, donc une jeunesse qui n’est pas facilement manipulable, explique-t-il. Une jeunesse qui priorise d’abord l’humain. Actuellement je peux compter des milliers de personnes qui font partie de ma famille et qui sont au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, et je pense que nous n’avons pas de problème à la base. Nous essayons de nous rapprocher pour trouver des solutions ensemble", souligne l’artiste.
Bon voisinage, mais à quel prix ?
En février lors du festival Amani à Goma, une vingtaine de jeunes Rwandais, Congolais, Burundais et Ougandais ont entonné l’hymne à la fraternité.
Paria Nzego y était et pour lui, l’art fait partie des solutions aux problèmes de la région des Grands Lacs. "Au-delà des querelles politiques, il y a toujours ce lien qui nous unit. Nous partageons beaucoup de valeurs. On peut avoir des querelles politiquement ou diplomatiquement, mais humainement, cela ne veut pas dire que si je suis Congolais, je suis un rebelle, et si quelqu’un est Rwandais, forcément c’est un rebelle. L’art nous a unis ! Quand on se rencontre autour d’une table en train de parler art, il y aura un moment où finalement on ne fait plus qu’un. Donc on se chamaille pour rien", précise-t-il.
Les autorités congolaises ont décidé samedi [28.05.22] de suspendre les vols de la compagnie RwandAir pour protester contre le soutien que Kigali apporte, selon elles, à la rébellion du M23.
De nombreuses voix se sont élevées pour appeler au calme, notamment l’ambassade d’Allemagne en RDC qui félicite ceux qui, je cite, ne mettent pas de l’huile sur le feu, car, dit le tweet de l’ambassade, "il faut penser à vivre ensemble demain".
5 ARTISTES POUR «FAIRE HUMANITÉ ENSEMBLE»
Off de la Biennale Baye Seydi Thiam pose fièrement à côté de son œuvre, un cheval en fer réalisé en recyclant et en récupérant de la ferraille.
Ils sont cinq artistes du Sénégal, du Togo, de l’Inde et de l’Espagne à réunir leurs œuvres dans une exposition en Off de la Biennale. «And Défar», «Faire humanité́ ensemble», est une proposition du Dr Babacar Mbaye Diop secondé par Bintou Camara.
Baye Seydi Thiam pose fièrement à côté de son œuvre, un cheval en fer réalisé en recyclant et en récupérant de la ferraille. Avant d’arriver dans cette cour d’un hôtel du Plateau ou se tient l’exposition «And D́efar»/«Faire humanit́é ensemble», l’œuvre d’art a du voyager depuis Sokone d’abord sur le toit de «l’horaire de Sokone», puis dans «taxi-bagages».
Autodidacte, Baye Seydi, qui a quitté la forge familiale pour retourner à ses racines sokonoises, est d’autant plus fier de son œuvre qu’il a dû vaincre les préjugés négatifs que l’on nourrit parfois sur la récupération. A l’écoute de ces innombrables objets jetés ou abandonnés, Baye Seydi leur redonne vie, les polie et les recycle. Des chutes de fer, des bougies de véhicules, sont autant de matériaux qu’il transforme pour en faire des œuvres d’art.
Pour cette exposition en Off de la Biennale mise en place par le Dr Babacar Mbaye Diop et Bintou Camara, le maître-mot est Humanité. A côté des pièces en fer du jeune artiste de Sokone, trônent les toiles du prodige Abdoulaye Ka.
Inscrit au In de la Biennale, l’artiste, qui vient d’être couronné du Prix Ousmane Sow du droit de suite, inscrit son œuvre dans l’interculturalité. «Avant, je faisais de la peinture abstraite. Quand mon premier enfant est venu au monde, comme je vis seul avec ma femme et que nous travaillons tous les deux, il fallait que je m’occupe aussi de l’enfant. Mais comme je ne pouvais pas aussi rester sans rien faire, c’est ce qui m’a poussé à trouver un moyen de m’exprimer.»
La technique s’impose toute seule et Laye Ka utilise des petits morceaux de papier sur lesquels il dessine des esquisses qui formeront ensuite une mosaïque à l’esthétique particulière. Dans cette exposition, Laye Ka présente des tableaux fait à partir d’un stylo à bille. Il utilise également des matières du quotidien comme le café ou le bleu à linge. De Kolda où il vit, il se plaît à tracer le quotidien des habitants.
Vivant aux Etats-Unis, le Togolo-Aḿericain, Bamazi Tallé,transcende le traumatisme de la perte de son enfant en représentant une série de calebasses sur des toiles aux énergies puissantes. «Mes œuvres ont des ombres mais pas de couleurs et c’est ça la véritable humanité», dit-il. L’Indien Amiya Nimai Dhara et l’Espagnol Juan Carlos Robles Florido ont également choisi les cimaises de l’hôtel Rysara pour y poser leurs toiles.