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21 juin 2025
Par Félix NZALE
EXIGENCES DÉMOCRATIQUES
De manière générale, contre l’exercice égoïste et solitaire du pouvoir, chaque citoyen doit s’attacher à défendre l’exigence de justice et l’organisation du bien commun. C’est une des exigences même de la démocratie.
Alors qu’ils battaient le macadam la semaine dernière pour dire « non » au parrainage, des activistes ont été cueillis pas la police et acheminés au Commissariat central où ils ont passé plusieurs heures en détention. Ils ont été ensuite refourgués dans le car par des policiers encagoulés qui les ont baladés dans Dakar et sa lointaine banlieue jusqu’aux environs de 4 heures de la nuit. Non sans les avoir fait subir les pires sévices corporels et autres tortures psychologiques, ont-ils dit en conférence de presse. Jusqu’ici, la Police n’a pondu aucun communiqué soit pour démentir, soit pour condamner ses éléments qui se seraient rendus coupables de faits extrêmement graves. A moins que l’on soit dans un régime autre que celui de la démocratie, la mission fondamentale de la Police nationale tient au diptyque « protéger et servir ».
On ne parle pas de la protection des uns au détriment des autres ; on ne parle pas non plus d’être au service des uns au détriment des autres. On parle de protéger et de servir les Sénégalais ; on parle d’assurer la sécurité collective dans le respect de la dignité humaine.
Au Sénégal grandit de plus en plus un sentiment anti-Police parce qu’un large pan de la population en a justement une perception négative. Cette partie de la population est convaincue que notre Police est une institution inféodée, aux ordres, instrumentalisée par le Pouvoir politique en place pour réprimer ceux qui se battent pour plus de dignité et de remise en cause d’un système qu’elle qualifie d’oppression. Il est vrai qu’une simple manifestation, de surcroit pacifique, de quelques individus contre le parrainage électoral ne saurait justifier un quelconque excès. C’est d’ailleurs un droit constitutionnel d’exprimer librement son désaccord, et le Pouvoir est tenu de souffrir qu’il en soit ainsi.
Les libertés sans limites risquent toujours de produire une existence à ce point désordonnée qu’elle deviendrait invivable. Elles sont donc encadrées par des lois que nous nous sommes nous-mêmes données. Mais faire face à l’anormal en opposant l’éthique à la force, la raison à la folie, l’équilibre aux appétits sans frein, nous paraît tout à fait légitime et nécessaire.
De manière générale, contre l’exercice égoïste et solitaire du pouvoir, chaque citoyen doit s’attacher à défendre l’exigence de justice et l’organisation du bien commun. C’est une des exigences même de la démocratie.
MAMADOU DIOUF PRÉCONISE LA TENUE D’UNE CONFÉRENCE NATIONALE POUR LA RESOLUTION DEFINITIVE DE LA CRISE CASAMANÇAISE
Interpellé sur les opérations de l’armée nationale contre les bases du chef rebelle Salif Sadio dans le nord de Bignona, le Pr Mamadou Diouf semble plutôt favorable à l’option de négociation dans le règlement de ce conflit qui a fait 40 ans, cette année
Le professeur Mamadou Diouf préconise la tenue d’une « conférence nationale » dans le cadre du règlement de la crise casamançaise. Invité du jour de l’émission Objection de la radio SudFm hier, dimanche 27 mars 2022 l’enseignant d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A) qui s’exprimait sur la destruction des bases du chef rebelle Salif Sadio par l’armée a rappelé que l’évolution de cette crise sous les différents régimes politiques au Sénégal est marquée par des « moments d’accalmie et des moments de crise» sans que cela n’aboutisse à une paix définitive en Casamance.
Interpellé hier, dimanche 27 mars 2022, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sudfm , sur les opérations en cours de l’armée nationale contre les bases du chef rebelle Salif Sadio dans le nord du département de Bignona, le professeur Mamadou Diouf semble plutôt favorable à l’option de négociation dans le règlement de ce conflit qui a fait 40 ans, cette année. En effet, rappelant que l’évolution de cette crise est marquée par des « moments d’accalmie et des moments de crise » sous les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif au Sénégal, l’enseignant chercheur en Histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A) préconise ainsi la tenue d’une « conférence nationale » pour un règlement définitif de cette crise.
« Quand on regarde l’histoire de la Casamance et des crises en Casamance en particulier depuis 1982, ça veut dire que ça fait 40 ans et c’est 40 ans de conflit ou presque tous les 5 ans. Si vous vous rappelez, on a cru avec le président Diouf, surtout avec l’arrivée du général Dieng, que la question allait être réglée. Wade a passé ses campagnes électorales à dire si vous m’élisez en moins de deux mois, je réglerais le problème. La crise s’est amplifiée. Avec Macky Sall, on a des moments d’accalmie et des moments de crise. Donc, il est vrai que les approches parfois sont des approches guerrières, parfois sont des approches de négociations », rappelle le professeur Mamadou Diouf.
Et de préciser dans la foulée :« Mais, il est très clair que la phase actuelle est une nouvelle phase guerrière où on se dit ça va être la fin et surtout la fin du principal animateur qui est Salif Sadio parce que la plupart des autres animateurs sont rentrés dans une dynamique de paix ». Poursuivant son analyse de cette crise Casamançaise, l’enseignant chercheur en Histoire faisant remarquer qu’il «y a eu des efforts qui ont non seulement été faits et continuent d’être faits par l’Etat » estime tout de même que tout cela «ne règle pas la grande problématique qui concerne l’insertion de cette région dans l’Etat sénégalais et d’un travail d’inclusion ». « Diamacoune en a beaucoup parlé et ce travail d’inclusion permet aussi de gérer une crise et pour moi, c’est peut-être la faute la plus importante », a-t-il fait remarquer avant de préconiser encore la tenue d’une « conférence nationale sur la Casamance qui ne parlerait pas seulement de la Casamance ». Une crise « qui n’est pas une crise régionale » mais plutôt «la crise la plus importante de l’Etat sénégalais et qu’il faut traiter comme une crise nationale».
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LES LÉGISLATIVES, UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT POUR LE POUVOIR ET L’OPPOSITION
Le scrutin du 31 juillet prochain sera très disputé entre l’opposition et le pouvoir en place. L’avis est du Professeur d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique, Mamadou Diouf
Selon le professeur Mamadou Diouf, le Sénégal va vers des élections législatives très discutées entre l’opposition et le pouvoir en place. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 27 mars 2022, l’enseignant d’histoire à l’université Columbia aux États unis d’Amérique (U.S.A) a indiqué qu’une cohabitation politique à l’issue de ces élections pourrait être une voie salutaire pour l’application des conclusions des Assises nationales.
Les Législatives du 31 juillet prochain seront très discutées entre l’opposition et le pouvoir en place. L’avis est du Professeur d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique (U.S.A), Mamadou Diouf. Interpellé hier, dimanche 27 mars lors de son passage dans l’émission Objection par notre confrère Baye Oumar Guèye, sur les enjeux de ces prochaines élections devant permettre le renouvellement du mandat des députés, le Professeur d’histoire à l’université Columbia aux États Unis d’Amérique soutient qu’«elles seront une question de vie ou de mort pour les deux groupes». Poursuivant son propos, l’enseignant chercheur qui confirme la nouvelle configuration de la classe politique engendrée par les résultats des Locales du 23 janvier dernier convoque trois raisons à titre d’argumentaires. La première raison porte, selon lui, sur « l’énigme du troisième mandat » qui « est en train d’avoir un impact considérable sur la vie politique sénégalaise ».
Et d’affirmer : « C’est tout à fait clair que les résultats des élections locales n’expriment pas seulement des choix de candidats qui étaient en liste mais ils expriment aussi une réaction contre le troisième mandat. Le signal qui a été donné est un signal qui semble dire clairement qu’il ne faudrait pas que le président ait un troisième mandat ». « Mais en gardant le silence, il (le Président-ndlr) accentue la crise », a tenu à faire remarquer le professeur Mamadou Diouf. Avant de préciser : « La deuxième chose importante, on en a parlé, il y a longtemps. Si vous vous rappelez bien, je disais que ce que j’ai toujours trouvé extraordinaire, c’est que le président ait fait tout une campagne électorale pour être réélu, et qu’il n’ait jamais dit qu’il allait supprimer le poste de Premier ministre. Et dès qu’il a été réélu, il a supprimé ce poste de Premier ministre. Et ce, à quoi on assiste depuis quelques années, c’est qu’il n’a pas obtenu ce qu’il voulait par cette suppression. Il est incapable… et ça, ça va être un élément dans ce qui va se passer pour les élections législatives ».
Dans la foulée, l’enseignant chercheur fera savoir : « La troisième chose, c’est qu’aujourd’hui l’opposition sait qu’elle peut gagner les élections législatives et imposer au président Sall une cohabitation et s’il y a cohabitation, il ne peut plus se représenter». Interpellé sur les enjeux de cette cohabitation politique pour la démocratie sénégalaise, le professeur Mamadou Diouf estime que cela pourrait être une voie salutaire pour l’application des conclusions des Assises nationales. « Le Sénégal a un atout très important. S’il y a une cohabitation, une majorité de l’opposition à l’Assemblée nationale, elle peut réviser et ramener les conclusions des Assises nationales qui sont consensuelles. La majorité des Sénégalais veut ça, c’est ça le basculement qui peut arriver. Autrement dit, une cohabitation peut désormais aider à réviser de manière approfondie le régime politique sénégalais », renseigne-t-il.
DAKAR DÉNONCE LE RACISME PRIMAIRE DE ZEMMOUR CONTRE LES SÉNÉGALAIS
Le Sénégal a dénoncé dimanche, par la voix de son ambassadeur en France, des propos "d'un racisme primaire" prononcés par le candidat d'extrême droite à la présidentielle française Eric Zemmour à l'encontre des Sénégalais, traités de délinquants à expulse
Lors de l'émission "Face à l'info" sur Cnews le 13 mai 2021, Eric Zemmour avait déclaré que "tous les trafiquants de crack sont Sénégalais" à Paris. Par ailleurs, lors d'une visite médiatique agitée Porte de la Villette à Paris au milieu de toxicomanes et de migrants vendredi, Eric Zemmour a déclaré que "la plupart" des délinquants étrangers sont sénégalais et qu'ils seront "renvoyés chez eux au Sénégal" s'il était élu président.
"Ces propos, d'un racisme primaire incontestable, relèvent d'une stigmatisation injurieuse, portant gravement atteinte à l'honorabilité de toute une communauté sénégalaise", écrit l'ambassadeur El Hadji Magatte Seye dans son communiqué.
Selon M. Seye, les propos du candidat d'extrême droite relèvent d'un "acharnement obsessionnel" contre le Sénégal. Il condamne ce qu'il qualifie d'"attaques irresponsables contre une communauté exemplaire pour son intégration et son respect des lois de la République française". Le diplomate ajoute, sans autre précision, que son pays "engagera les actions idoines" pour que le candidat "réponde des propos dégradant" qu'il a tenus.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
NOUS NE DEVONS PLUS LAISSER PERSONNE NOUS INSULTER
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Africains, qui le souhaitent, sont libres de pardonner les crimes et l’arrogance de la France mais il serait malvenu de demander à ceux qui sont à la tête du Mali, pays laïc, de tendre l’autre joue quand ils sont moqués ou méprisés
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 27/03/2022
Le 17 mars 2022, le gouvernement malien décidait de suspendre RFI et France 24 coupables à ses yeux de propagation de fausses nouvelles visant uniquement à discréditer les autorités de la transition et à monter le peuple malien contre elles. Dès qu'il eut connaissance de la mesure, Emmanuel Macron demanda à la Cédéao et à l’Union africaine de “prendre les décisions qui conviennent, et que la France appuiera comme nous l’avons fait à chaque fois, pour que à la fois les violences et la fermeture, le déni de l’information et du droit des journalistes à librement informer puissent cesser”.
Passer par deux organisations honnies et vomies par les peuples africains pour obliger les autorités maliennes à revenir sur leur juste décision est à la fois un aveu d'impuissance et un signe de lâcheté. Car, si Macron était aussi fort qu’il essaie de le faire croire à ses compatriotes, il aurait dû régler le problème directement avec Assimi Goïta. Dommage qu’il tarde à comprendre que le Mali n'est pas dirigé par des larbins et des soumis. Le Mali nous enseigne que notre tâche, aujourd’hui, est de répondre du tac au tac, de pratiquer la réciprocité, de ne plus laisser de petits prétentieux déverser des mensonges sur nous ou nous piétiner. La loi du talion (œil pour œil, dent pour dent), déjà présente dans le Code d’Hammourabi (1792-1750 avant J.-C.), doit leur être appliquée. Il n'est plus question de tendre l’autre joue. D'ailleurs, Jésus lui-même ne la tendit pas lorsqu’un garde le gifla pendant son procès (Jn 18, 23). Paul non plus (Ac 16, 22) parce que l’invitation à aimer nos ennemis et à prier pour ceux qui nous persécutent ne nous dispense pas de protéger ou de défender les nôtres, de résister au mal (Denis Kennel, https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/tendre-lautre-joue/), parce qu’il ne faut pas “confondre l’éthique personnelle et prophétique du disciple de Jésus-Christ avec une éthique sociale propre à gérer les rapports de force dans une société résolument rebelle à l’ordre de Dieu, parce que Jésus ne disculpe pas la violence sociale (en l’occurrence gifler, prendre la tunique ou réquisitionner), ne la dépénalise pas, parce qu’il n’est pas ordonné aux disciples de Jésus, dans le Sermon sur la montagne, d’hypothéquer les intérêts des autres, et encore moins ceux des groupes qui auraient été confiés à leur garde, dans le cadre d’une responsabilité sociale : dans le cadre d’une entreprise, les droits de leurs employés ; dans le cadre politique, les droits des citoyens qui leur ont confié la gestion de leurs intérêts; dans le cadre de l’armée ou de la guerre, les droits des hommes qui sont sous leur commandement, etc.” (Michel Johner, https://larevuereformee.net/articlerr/n225/%c2%ab%c2%a0si-quelquun-te-frappe-sur-la-joue-droite-tends-lui-aussi-la-gauche%c2%a0%c2%bb-meditation-biblique-sur-lethique-du-sermon-sur-la-montagne).
On peut imaginer que c'est pour défendre leurs intérêts que la France et les autres pays européens ont interdit les médias russes (Sputnik et Russia Today) sur leur territoire. Pourquoi, au nom de ce qui est bon pour eux, les Maliens ne suspendraient-ils pas RFI et France 24 ? Les Africains, qui le souhaitent, sont libres de pardonner les crimes et l’arrogance de la France mais il serait malvenu de demander à ceux qui sont à la tête du Mali, pays laïc, de tendre l’autre joue quand ils sont moqués, insultés ou méprisés.
LES JEUNES LIBÉRAUX DÉPLORENT LA CONDUITE DU PROCESSUS PRÉÉLECTORAL
Notre pays dispose actuellement d’un fichier électoral frauduleux à auditer impérativement. Nous appelons le régime de Macky Sall à ne pas s’inscrire dans un bras de fer inutile à propos du parrainage - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (UJTL) daté du 27 mars, à propos du processus électoral en cours dans le cadre des prochaines locales.
« Le président Macky Sall et son camp déroulent leur agenda indigne qui consiste à ravitailler à leur guise les droits des sénégalais obtenus de hautes luttes pour simplement atteindre des objectifs bassement politiciens.
Au regard des dispositions du code électoral, l’article 27 stipule que : « Nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales : à un citoyen jouissant de ses droits civils et politiques et remplissant les conditions fixées par les articles L. 34 à L. 36 », aucun Sénégalais ne devait être confronté à des problèmes pour s’inscrire.
Cependant, depuis le démarrage des inscriptions sur les listes électorales, certains Sénégalais rencontrent de réelles difficultés pour s’inscrire, particulièrement les jeunes primo-inscrits.
Le filtre de la carte nationale d’identité (CNI) institué à dessein contre les jeunes empêche d’avoir un rush devant les commissions de révision exceptionnelle des listes électorales et ôte à ces derniers le droit fondamental de voter.
Toujours dans les subterfuges diaboliques du régime, les lenteurs administratives injustifiées pour le dépôt et l’obtention de la CNI ainsi que les lourdes contraintes associées à la délivrance du certificat de résidence. L’UJTL dénonce cette méthode savamment organisée pour écarter systématiquement des centaines de milliers de jeunes des listes électorales.
À cela s’ajoute le délai particulièrement court de la période de révision exceptionnelle des listes électorales, comme ce fut aussi le cas l’année dernière. Il est donc impératif de prolonger la durée de ces inscriptions afin de permettre aux citoyens sénégalais concernés de se faire inscrire sans contrainte. Par conséquent, l’UJTL exige du président Macky Sall la prorogation de la période de révision exceptionnelle des listes électorales.
Par ailleurs, notre pays dispose actuellement d’un fichier électoral frauduleux qui n’est pas fiable et qui doit impérativement être audité.
L’UJTL exige un audit correct et crédible par les partis politiques à la suite de la mission de 2021 appelée audit du fichier électoral qui n’était en réalité qu’une simple revue sommaire. Cet exercice est très loin des vrais audits que le régime du président Abdoulaye Wade avait effectués.
L’UJTL exprime également son soutien à toutes les forces vives qui combattent le parrainage déjà récusé par toute l’opposition. Elle appelle le régime de Macky Sall à ne pas s’inscrire dans un bras de fer inutile à propos du système de parrainage en violation de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO.
Pout arriver à des décisions consensuelles autour de toutes ces questions, l’UJTL appelle le président Macky Sall à ouvrir personnellement des pourparlers sincères avec l’ensemble des coalitions qui ont participé aux dernières élections locales, sans exclusive. »
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
LE SENS D’UN VOTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Plus les autorités et les médias occidentaux dépeignent la situation russo-ukrainienne en termes binaires, plus les opinions publiques africaines, et sénégalaises en particulier se braquent
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 27/03/2022
Cela s’explique par des enjeux économiques, avec la crainte d’explosions sociales et d’émeutes de la faim liées à l’envolée du prix des matières premières agricoles, et de la « diplomatie du blé », la Russie étant devenue premier exportateur dans le monde de cette denrée nourricière.
Il existe également d’autres raisons pour expliquer le non-alignement de pays africains sur la position des pays de l’OTAN. Pourquoi le Sénégal, dont le président est réputé proche de la France s’est démarqué ce 2 mars 2022 ? Il y a de nombreuses explications à cet état de fait. La première et pas nécessairement la plus déterminante relèvent de ce que le représentant de la Chine a appelé la « mentalité de guerre froide » qui imprègne le texte de la résolution. Hormis l’Éthiopie et le Libéria, la quasi-totalité des pays africains a accédé à la souveraineté internationale en pleine guerre froide. Cette période où à défaut de se faire la guerre directement, le bloc de l’Ouest (États-Unis et leurs alliés) et celui de l’Est (URSS et alliés) multipliaient les tensions géopolitiques dans les autres parties du monde. Pour se protéger de l’influence déstabilisatrice des deux grandes superpuissances, comme on le disait à l’époque, des dizaines de pays ont choisi le non-alignement et créé un cadre formel qui visait à l’équidistance vis-à-vis des deux grands. L’agression de l’Ukraine par la Russie, les réactions dans l’OTAN rappellent, à bien des égards, à plusieurs pays africains, la guerre froide.
Si l’abstention de l’Afrique du Sud était attendue puisqu’avant le vote, sa représentante permanente, Mathu Joyini, intervenant à la tribune de l’AG reprochait au texte proposé à l’adoption de ne pas créer « un environnement propice à la diplomatie, au dialogue et à la médiation », celle du Sénégal l’était un peu moins si l’on se réfère au positionnement diplomatique du pays au cours des dernières années. De même, si le non-alignement de l’Afrique du Sud est un axe stratégique de premier ordre des gouvernements post-Apartheid, le Sénégal avait donné l’impression d’une inflexion en la matière. Le vote du Sénégal est venu rappeler comme l’a souligné la ministre des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall que sa diplomatie a « une doctrine et une jurisprudence… de souveraineté, sans exclusion, mais sans exclusive. »
Il serait réducteur de considérer la doctrine diplomatique comme unique déterminant de l’abstention du Sénégal. Comme dans de nombreux pays africains, la guerre en Ukraine est vue par l’opinion publique sénégalaise à travers le soutien que les Occidentaux apportent à ce pays. Le discrédit moral et politique des États-Unis et de leurs alliés européens est tel que les causes qu’ils peuvent défendre, les arguments qu’ils peuvent avancer sont à priori rejetés. « Ceux qui ont menti à propos de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye ou de la Côte d’Ivoire ne peuvent dire la vérité à propos de ce qui se passe en Ukraine » est quelque chose qui est répété et entendu par la majorité. Le souvenir des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU tripatouillées et détournées de leurs objets, les deux poids deux mesures dans la promotion et défense des « valeurs démocratiques et des droits de l’homme » y sont pour beaucoup. Les interventions sans mandat international comme nombre des 42 interventions militaires françaises en Afrique depuis les indépendances peuvent aussi expliquer en partie cette approche. Plus les autorités et les médias occidentaux dépeignent la situation en termes binaires, bien contre mal, démocratie contre dictature, et plus les opinions publiques africaines, et sénégalaises en particulier se braquent. C’est tenant compte de l’état de l’opinion que le président sénégalais a donné les instructions pour le vote de l’abstention à l’assemblée générale de l’ONU. Macky Sall, perçu par nombre de ses concitoyens comme trop permissifs aux intérêts occidentaux et notamment français, a profité de l’occasion pour tirer un gain politique.
En août 2018, l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings rapportait à une délégation du Collectif Afrique du PCF en visite à Accra, une conversation qu’il avait eue avec l’ancien président tanzanien Julius Nyerere (1922-1999) quelques semaines après l’effondrement de l’URSS. Ce dernier espérait alors un volontarisme à toute épreuve pour un monde de paix, de progrès et prospérité. Hélas, trente ans plus tard, cela n’est pas encore à l’ordre du jour. Le monde n’a jamais été autant menacé d’une extension de conflits, le chaos du libéralisme et de la guerre économique laissant place à la guerre tout court. Dans un contexte où la menace nucléaire est plus que jamais présente, il est indispensable que des voix s’élèvent et refusent de s’embarquer dans l’escalade, œuvrent en faveur d’une solution négociée et prônent une démarche qui n’ajoute pas de la guerre à la guerre. Les communistes en sont.
APRES LE DIVORCE, ABDOU MBACKE BARA DOLLY ENCHAINE
Le divorce entre Pape Diop et Abdou Mbacke Bara Dolly est maintenant effectif. En effet suite à plusieurs sorties sur la démission ou l’exclusion de l’ancien responsable de Book Gis Gis, le parlementaire vient mettre sur pied son mouvement
Le divorce entre Pape Diop et Abdou Mbacke Bara Dolly est maintenant effectif. En effet suite à plusieurs sorties sur la démission ou l’exclusion de l’ancien responsable de Book Gis Gis, le parlementaire vient mettre sur pied son mouvement » Nekalfi Askan wii » ce samedi sous la présence de hauts responsables de l’opposition.
Désormais, Cheikh Abdou Mbacke Bara Dolly va rouler sous ses propres couleurs après avoir décidé de quitter le parti Book Gis Gis. Le lancement de son mouvement dénommé « Nekalfi Askan Wii » a été procédé samedi sous la présence d’Ousmane Sonko du Pastef, Khalifa Sall, Mame Diarra Fam , Bamba Fall et d’autres autorités politiques et religieuses.
Selon sa porte-parole du jour, le parlementaire a mûrement réfléchi sur sa décision de quitter Book Gis Gis afin de mieux se focaliser sur sa mission qui est de se battre pour le peuple sénégalais. Connu dans un charisme, Cheikh Abdou Bara Dolly compte se maintenir dans sa logique de dénoncer le manque de responsabilité de Macky Sall et de son gouvernement dans la gestion du pays.
A cet effet, il a ouvert ses portes à toute la force vive de l’opposition et de la société civile afin de pouvoir contrecarrer les dérives de l’État du Sénégal tant dans le domaine de la justice, économique, social , etc….
En tout cas, selon le porte-parole, Le parlementaire a reçu la bénédiction du Khalif général des Mourides qui magnifie par ailleurs l’engagement de ce dernier pour sa communauté mais aussi la position radicale qu’il garde depuis son arrivée à l’assemblée nationale.
A partir d’aujourd’hui, « Nekalfi Askan wii » sera la voix de tout un peuple qui souhaiterait le changement.
JOURNEE MONDIALE DU THEATRE, LE CRI DU COEUR DES ARTISTES
La célébration de la Journée Mondiale du Théâtre a été marquée par l'expression de nombreuses revendications des artistes.
La célébration de la Journée Mondiale du Théâtre a été marquée par l'expression de nombreuses revendications des artistes. La comédienne, Seune Sène, très connue dans le paysage culturel, a saisi l'occasion pour dire aux autorités compétentes en charge du ministère de la Culture de donner plus d'attention aux artistes comédiens Sénégalais." Nous les artistes comédiens sommes très fatigués, a-t-elle lancé. Notre secteur est complètement laissé en rade et relégué au second second plan. A l'instar du FOPICA pour le cinéma, le théâtre a besoin d'un fonds immédiat pour redorer son blason. Nous lançons un message à Monsieur le Président de la République pour qu'il fasse un effort pour soutenir notre secteur".
La cérémonie marquant la célébration de la Journée mondiale du théâtre s'est tenue, ce matin, au Théâtre National Daniel Sorano. La plupart des acteurs et responsables du théâtre étaient sur place.
Parmi les réclamations des artistes, celle de la mise en œuvre d'un plan de rémunération à travers la SODAV a également été soulevée.
PATRICE TALON, NOUVEAU PRESIDENT DE L'UEMOA
Patrice Talon est désigné président du Conseil des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a été choisi par ses pairs après concertations.
Patrice Talon est désigné président du Conseil des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a été choisi par ses pairs après concertations.
Le Bénin prend la présidence du Conseil des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Selon le ministre des affaires étrangères, Aurélien Agbénonci, le président béninois a accepté la proposition de ses pairs après des négociations autour du poste de président du Conseil des ministre de l’institution régionale qui revient également au Bénin.
Désigné par les autres présidents, Patrice Talon prendra service à la tête du Conseil des chefs d’Etat de l’UEMOA dans quelques semaines. « Son intention n’est pas de donner la leçon à qui que ce soit, mais de faire des progrès et sous le signe des réformes », a dit Aurélien Agbénonci, selon les propos rapportés par Le Matinal. A noter que Patrice Talon est élu en remplacement de Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, déchu par coup d’Etat militaire.
Le Conseil des chefs d’Etat ou encore la Conférence des chefs d’Etat est l’organe suprême de l’UEMOA. Elle définit les grandes orientations de la politique de l’Union. Le Conseil se réunit au moins une fois l’an, en session ordinaire. Il est également chargé de la nomination des présidents et des membres des Organes et Institutions de l’Union.