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3 septembre 2025
« NOUS NOUS FOCALISONS SUR LE DRAME DE TIVAOUANE, MAIS IL Y A PIRE »
Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, fournisseur d’équipements médicaux fait ici le point et avert
Bès bi le Jour |
Ndèye Anna NDIAYE |
Publication 01/06/2022
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, qui s’active dans ce secteur, fait ici le point et avertit.
Comment se porte le secteur de la fourniture d’équipements médicaux au Sénégal ?
C’est un secteur en croissance certes et qui est, depuis 2019, sous le feu des projecteurs, avec la pandémie à Covid-19. C’est un secteur dynamique en perpétuelle extension eu égard aux progrès continus de la science et de la technologie. Mais je pense que c’est un secteur qui mérite plus de surveillance de la part de l’État, compte tenu de la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de santé. Il est primordial d’ailleurs que le ministère de la Santé reconsidère et réévalue son implication dans les relations qu’il entretient avec les acteurs. La succession des événements malheureux devrait être le prétexte pour une telle démarche participative et inclusive. Depuis 2019, le secteur est ouvert à toute sorte d’entrepreneurs, à la recherche de profits, sans scrupules, sans aucune considération des règles d’éthique et de déontologie. La seule préoccupation semble être le gain. Ici, plus qu’ailleurs, une défaillance pourrait avoir des conséquences dramatiques et incommensurables.
Mais ce milieu semble être sécurisé, puisque ce sont les professionnels de la santé ou les pharmaciens qui s’y activent ?
A première vue, et pour tout observateur, le milieu des équipements médicaux et des dispositifs semble être la chasse gardée des professionnels de la santé, des pharmaciens, mais il n’en est rien. Bien au contraire, plus des 2/3 sont dans l’informel, en sus de n’avoir aucune formation diplômante ou universitaire. On y trouve du tout. Plus grave encore, il est infesté de mercenaires venus d’ailleurs, qui profitent des failles du système juridique en matière de création d’entreprise pour s’implanter et s’accaparer du milieu. Il y a plus d’étrangers que de nationaux.
On a assisté récemment à un drame au service néonatologie de Tivaouane avec la mort de 11 bébés. Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce drame, selon vous ? Est-ce un problème de tables chauffantes ?
On compatit à la douleur des parents et des Sénégalais. Mais avec tous les drames similaires qui ont eu lieu auparavant, il y a lieu de se demander si nous apprenons de nos déboires et échecs ? A l’évidence, non. A Linguère tout comme à Tivaouane, l’incendie serait à l’origine des sinistres et c’est toujours au service de néonatologie. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre. Les accusations de négligence ont fusé. Même si nous sommes membres à part entière de la société, nous ne pouvons pas avoir les mêmes réactions face à une telle ampleur et à la répétition de ce type de sinistre. D’abord, nous savons tous que ce type d’appareil est truffé de technologie. C’est de l’électronique.
Quelle est la spécificité de ces tables chauffantes et les éventuels dégâts qu’elles pour- raient causer ?
L’électricité utilisée pour ces tables chauffantes est très faible et elle doit être mesurée et régulée. D’ailleurs, actuellement, l’essentiel des incubateurs fiables sont dotés de batteries avec des autonomies de fonctionnement. Les spécifications des appareils sont en fonction des utilisations, donc de la destination. Ce dernier aspect permet de définir les types d’appareils pour une meilleure prise en charge des besoins. On y retrouve quatre types d’incubateurs. Pas Plus. Pas moins. Il y a un incubateur d’attente pour réchauffer l’enfant quelques heures avant son transfert à la mère. Un Incubateur d’élevage. Le mot peut porter à confusion ou dérouter mais, l’appellation est en fonction de l’emploi. Il y a aussi un Incubateur de soins intensifs et de réanimation pour un enfant ayant besoin de soins fréquents et permanents. Et enfin, un Incubateur de transport pour transporter l’enfant d’un lieu à un autre, en ambulance par exemple. Donc chaque appareil répond à un besoin spécifique et avec la technologie adaptée et adéquate. Mieux, il ne peut y avoir d’interchangeabilité. Pour dire, un incubateur de soins intensifs et de réanimation ne peut être utilisé en lieu et place d’un incubateur d’attente. La plupart du temps, il y a des pannes courantes relatives à la déficience des capteurs et aux déclenchements intempestifs des capteurs. Pannes qui se règlent par des autotests simples qui facilitent la vérification du bon fonctionnement de l’appareil.
Est-ce que les hôpitaux ont des maintenanciers pour s’occuper de ce matériel ?
A l’évidence, la réponse devrait être affirmative. Il ne devrait pas avoir de structure, sans équipe de maintenanciers a priori, et à plus forte raison lorsqu’elle dispose d’un service de néonatologie. Il devrait impérativement avoir des équipes formées à l’entretien d’un tel équipement eu égard à la technicité et à la technologie que comportent les incubateurs. Mais les applications médicales de l’appareil imposent un niveau de formation requis pour la maintenance. Les utilisateurs doivent savoir que l’appareil impose un changement régulier et constant de l’eau du réservoir et son filtre.
Parlez-nous un peu des réactifs de laboratoires que vous fournissez également aux structures hospitalières…
Nous nous focalisons ces temps-ci sur le drame de Tivaouane, mais il y a pire qui nous guette. Et ce n’est pas exagéré si l’on n’y prend garde. La santé, c’est un tout. A ce titre, le maillon fort de la structure sanitaire qui donne les résultats escomptés à temps et à l’heure devrait être plus encadré. Je veux nommer les réactifs de laboratoires. Ils permettent de déterminer à temps réel les pathologies dont souffrent les patients. Mais force est de constater, pour le déplorer, qu’ils font l’objet de négligence avérée et ce, à bien des niveaux.
Bien des diagnostics sont faussés, biaisés, pas parce que le médecin traitant n’a pas fait son diagnostic correctement, mais parce lorsque le même médecin sollicite du patient des analyses, les résultats qu’ils apportent du laboratoire sont en porte-à-faux avec son constat. Les causes sont à chercher dans la conservation, l’acheminement et la distribution des réactifs. Et aujourd’hui plus que jamais, l’Etat doit écouter les Sdr (Sociétés distributrices de réactifs). Nous allons droit vers le mur. Les réactifs sont acheminés dans des conditions exécrables par des épiciers, qui calculent aux marges près, leurs bénéfices, ignorant savamment les conditions de conservation et de transport et ce, à tous les niveaux de l’importation à la distribution.
CES ATTENTATS NUMÉRIQUES QUI DÉSTABILISENT NOTRE PAYS
Dérives sur les réseaux et médias sociaux - S’il existe dans le monde un pays par excellence où la liberté d’expression sur les réseaux sociaux n’a pas de limites, c’est bel et bien le Sénégal.
S’il existe dans le monde un pays par excellence où la liberté d’expression sur les réseaux sociaux n’a pas de limites, c’est bel et bien le Sénégal. Chez nous, la cyberviolence verbale (sous forme d’outrages, de diffamations et d’injures) est la forme la plus répandue dans ce qu’on appelle les réseaux et médias sociaux. Pire, les activistes, propagandistes et prêcheurs du web n’hésitent pas à attaquer de manière frontale et personnelle les hautes autorités qui incarnent des institutions sacrées (le président de la République, le ministre de l’Intérieur, le haut commandant de la gendarmerie, le procureur de la République, le président du Conseil constitutionnel etc.). Et l’Etat, que l’on croyait être très puissant, semble être « impuissant » face aux dérives sur les réseaux sociaux. Pourtant, la cyberviolence est pire que le terrorisme physique ou de sang puisqu’elle détruit à tout jamais des vies humaines, ruine des réputations, disloque des ménages, plonge dans la tourmente des entreprises et déstabilise des Etats. Une chose est sûre : si les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités, les réseaux sociaux vont brûler le pays.
Pourtant, au tout début, ces médias sociaux renforcés par la popularité des réseaux sociaux ont permis aux citoyens d’être au courant de l’actualité politique, économique ou social et d’exprimer leurs points de vue de manière directe. Et sans retenue, ni censure. Malheureusement, cette nouvelle voie ou tribune d’expression dénuée de garde-fous voire d’anti-dérapages pousse les activistes, politiciens, propagandistes à perpétrer des « attentats-kamikazes » outrageux, diffamatoires et injurieux contre non seulement des citoyens anonymes mais aussi des guides religieux ou des institutions incarnées par le président de la République, le haut commandant de la gendarmerie, le procureur de la République, le président du Conseil constitutionnel etc. Selon un ancien magistrat du parquet, presque toutes les infractions pénales se commettent aujourd’hui par voie électronique parce que les gangs de rue ont migré vers le Web. A l’exception bien sûr des agressions avec des machettes qui connaissent une recrudescence inquiétante, hélas ! Mais revenons à notre procureur à la retraite. « Pourtant, le Sénégal s’est doté d’une gendarmerie ou d’une police spécialisée en cybercriminalité qui peut identifier, localiser et arrêter tout cyber-voyou ou cyber-criminel en quelques heures. Malheureusement, nous avons une très mauvaise politique pénale incarnée par un Parquet à la traine. Et cela a aggravé la pagaille et le bordel sur les réseaux sociaux et autres télé-youtubes » se désole notre ancien maître des poursuites.
L’outrage à l’autorité impuni…
S’appuyant sur l’anonymat garanti et la facilité de la propagation des propos, certains activistes et autres opposants se défoulent tous les jours sur la personne du président de République Macky Sall. Et de façon irrespectueuse alors que jusqu’à une époque récente au Sénégal, le délit d’offense au président de la République a toujours protégé la sacralité du chef de l’Etat. Qu’en est-il du délit d’outrage à magistrat qui avait valu à l’hebdomadaire « Le Témoin » (devenu quotidien) plusieurs comparutions et condamnations devant les tribunaux ? Et pourtant, durant les années 90 à 2000, les journalistes que nous sommes (Pape Ndiaye, Mohamed Bachir Diop, Mamadou Oumar Ndiaye etc.), n’avions commis que le délit d’avoir commenté et désapprouvé des décisions de justice. Mais cela suffisait aux procureurs de la République d’alors pour nous conduire à l’abattoir au reproche d’avoir trop parlé ou écrit ! Aujourd’hui, ces délits d’offense au chef de l’Etat et autres outrages à magistrats ou à autorités semblent abrogés du Code pénal si l’on en juge en tout cas par la passivité de procureurs de la République manifestement « impuissants », en tout cas incapables de faire appliquer les lois en vigueur ! Il est vrai que, comme dans la famille Ewing du feuilleton Dallas, la politique est un univers cruel où tous les coups sont permis ! Cela dit, rien ne peut justifier les attaques frontales et personnelles dont est victime, ces derniers temps, le haut commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall qui est très loin d’être dans l’arène politique. Pour ne prendre que cet exemple. En tout cas, certains youtubeurs, activistes, blogueurs et politiciens doivent s’estimer heureux d’être dans un Etat de droit comme le Sénégal. Et surtout d’avoir des chefs militaires et autres bidasses tolérants et indulgents. Car ailleurs, on aurait pu imaginer des groupes de « petits » gendarmes incontrôlés procéder à des représailles à l’encontre de ceux qui ont osé outrager leur chef. Rien de tout cela dans notre pays !
Que de troubles à l’ordre numérique !
Sur ces autoroutes de l’anarchie que sont les réseau sociaux, chaque autorité politique, religieuse, diplomatique, judiciaire ou militaire en prend pour son grade ! Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Ousmane Chimère Diouf, avait fait l’objet d’un lynchage sur les réseaux sociaux. On lui reprochait d’avoir tout simplement tenu une conférence de presse pour recadrer certains politiciens. Et surtout d’avoir invité les justiciables à respecter les institutions judiciaires. Injurié et outragé, le pauvre Ousmane Chimère Diouf en avait vu des vertes et des pas mûres alors pourtant qu’il est un magistrat. L’affaire s’en est arrêtée là puisque l’action publique n’a jamais été déclenchée par le procureur de la République. Et encore, encore... Quant au ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome, lui, n’en parlons pas ! A longueur de journée, les fossoyeurs du Web se déchainent sur lui après l’avoir aménagé une place de choix sur les réseaux sociaux. Sans doute à force de subir la furie des internautes aux propos inappropriés voire diffamatoires, le ministre Antoine Diome a fini par se replier sur lui-même. Un repli paradoxal de la part d’un ministre de l’Intérieur doté de tous les voies et moyens pour lâcher ses cyberpoliciers aux trousses des délinquants du Web. Avec la naissance d’internet, chaque pays comme le Sénégal est un territoire virtuel dont les plateformes (Facebook, Instagram, Twitter, Whatsapp, Youtube, Messenger etc) représentent les régions, départements, villes, villages, quartiers et autres. A l’instar des opérations policières de sécurisation (rafles) menées périodiquement à Grand-Dakar, Pikine, Parcelles Assainies, Guédiawaye, Sicap, Niary-Tally etc., les cyberpoliciers effectuent quotidiennement des patrouilles sur le Web. Des patrouilles allant des contrôles d’identité (profils) aux filatures sur Facebook en passant par des planques, des fouilles sur Whatsapp et Youtube. Au cours de ces patrouilles anti-cybercriminalité, nombreux sont les internautes qui tombent sous le coup de la loi pour diverses infractions (diffamation, injures, outrage à autorité, offense au chef de l’Etat, usurpation de fonction, prostitution en ligne, atteintes à la vie privée et aux données personnelles etc). Malheureusement, la plupart d’entre eux ne seront ni interpellés, ni arrêtés faute pour les policiers ou les gendarmes du Net de recevoir des ordres du procureur de la République, ne serait-ce que pour alpaguer ces malfrats pour le délit de trouble à l’ordre public…numérique. « L’ordre public ne se négocie pas ! » déclarait fermement l’ancien ministre français de l’Intérieur Nicolas Sarkozy lors des émeutes de la banlieue parisienne (Argenteuil).
Macky en croisade…
Par contre ici, au Sénégal, l’éternelle négociation de l’ordre public sur l’ensemble du cyberterritoire national pour des raisons politiques ou confrériques incite les blogueurs et youtubeurs à perpétrer à longueur d’année des attentats numériques contre de pauvres citoyens. Un véritable bordel que le président de la République Macky Sall a constaté lors de sa rencontre avec les organisations syndicales (1e mai). Dans sa croisade annoncée contre les réseaux et médias sociaux, le chef de l’Etat se disait indigné et scandalisé par les dérives via le Web en passe de briser la cohésion sociale. « Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Nous allons y mettre un terme d’une façon ou d’une autre », avait-il martelé. En mettant en place un dispositif militaire de lutte anti-terroriste, le Chef suprême des armées Macky Sall avait dû oublier que les citoyens sénégalais sont quotidiennement victimes d’attentats et autres persécutions numériques pire que le terrorisme des djihadistes !
DEUX EXPERTS POUR UN REMÈDE CONTRE LA CYBERCRIMINALITÉ
Momar Thiam, expert en communication politique et sociale, Me Etienne Dione, avocat et spécialiste en cybercriminalité, tentent de trouver des pistes de solutions contre les dérives sur les médias et réseaux sociaux
Au début de la première vague meurtrière du Covid-19, les scientifiques du monde entier s’étaient engagés dans une course contre la montre et la mort afin de trouver un remède efficace contre cette pandémie. Cette fois-ci, notre pays est confronté à une grave pandémie numérique à laquelle le président Macky Sall cherche désespérément un plan de riposte. En attendant, Dr Momar Thiam, expert en communication politique et sociale, et Me Etienne Dione, avocat et spécialiste en cybercriminalité, tentent de trouver des pistes de solutions contre les dérives sur les médias et réseaux sociaux.
est violemment dévastée par l’explosion d’une bombe nucléaire numérique via les réseaux et médias sociaux. Si ce n’est pas une entreprise ou une institution de la République qui est secouée ou soufflée par ces puissantes explosions déclenchées par des internautes-kamikazes. Hélas, personne n’est à l’abri de ces curseurs criminels ! Car nous sommes tous terrorisés, horrifiés, injuriés, persécutés et attaqués jusque dans nos derniers retranchements privés ou personnels par ces terroristes du Net. Pourtant, aussi bien la Police que la Gendarmerie se sont dotées de brigades de lutte contre la cybercriminalité en vue de traquer les délinquants et voyous du Web. Et compte tenu des nombreuses infractions commises quotidiennement par voie électronique, il n’est pas interdit de demander si les cyberpoliciers et cybergendarmes n’ont pas les mains liées au point de pousser le président Macky Sall à faire une « nouvelle » déclaration de guerre contre les médias et réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux constituent une peste mondiale. On va y mettre un terme d’une façon ou d’une autre. D’abord pour des questions de sécurité et de respect de la dignité humaine. On ne peut pas laisser les gens insulter… » avait déclaré le président de la République en recevant les dirigeants d’organisations syndicales le 03 mais dernier.
De simples récepteurs aux puissants émetteurs
Selon Dr Momar Thiam, expert en communication politique et sociale, cette guerre déclarée n’est pas gagnée d’avance pour des non-experts. « Comme l’a si bien dit le président de la République, la cybercriminalité est une peste mondiale. Et particulièrement les réseaux sociaux devenus un phénomène ! Plus qu’une réalité des sociétés contemporaines, ce phénomène est devenu planétaire avec les connections haut débit accessibles à tous. Rappelons que les ÉtatsUnis d’Amérique (Usa) en 1996 avaient mis en place le Telecom Act qui permettait de se décharger sur les géants du Net et des Télécoms. Mais les pouvoirs publics américains ne se doutaient point de l’ampleur du phénomène puisque ces géants du Net, qui jusque là étaient de simples hébergeurs, se sont métamorphosés en éditeurs et producteurs de contenus avec leur lot d’effets manifestes et incontrôlables. Hier, c’est-à-dire à la naissance de l’Internet, la plupart des utilisateurs des réseaux et médias sociaux n’étaient que de simples réceptacles de l’information, mais aujourd’hui ils sont devenus de vrais acteurs et producteurs de sens en fonction de leur position sociale et de leurs objectifs avoués ou non. Bref, hier nous étions de simples récepteurs du Net, aujourd’hui nous sommes des émetteurs. Donc toute la problématique de l’utilisation des réseaux sociaux est là ! » se désole notre enseignant en communication et expert des médias et réseaux sociaux. Selon toujours Dr Thiam, le Sénégal ne fait nullement exception avec ces dérives qui heurtent nos sensibilités et bafouent nos codes sociaux, culturels et éducatifs jusqu’à poser, au haut niveau de responsabilité, la question de leur réglementation. « Attention ! Réguler ou réglementer les réseaux et autres médias sociaux ressemblerait à une tentative de stopper un moulin à vent ou arrêter brusquement un train à grande vitesse sur sa lancée » ajoute-t-il. Désactiver les vues monétisées sur les télés Youtube ou télés Facebook n’est-il pas une solution parmi d’autres pour affaiblir les canaux d’intoxication et de fake news ? « Demander aux géants du Net de ne plus rémunérer certains niveaux d’utilisation des réseaux sociaux, c’est leur demander aussi de priver certains organes de presse en ligne professionnels et organisés de ressources additionnelles potentielles venant des publicités. Même interpellés, certains géants du Web comme Youtube, Facebook etc. peuvent vous renvoyer vers les utilisateurs avant de dégager toutes leurs responsabilités. Et l’Etat peut-il faire face à des utilisateurs pluriels, incontrôlables et animés aussi par l’appât du gain ? Mettre en place ou durcir un arsenal juridique se heurterait aussi à la mobilité des utilisateurs quand au choix des hébergeurs. Traquer les adresses « IP » pour mieux s’attaquer aux « mauvais utilisateurs» deviendrait également une oeuvre titanesque. Bref, réglementer cela deviendrait problématique sauf pour des États qui contrôlent leurs propres moteurs de recherche » explique Dr Momar Thiam, expert en communication politique et sociale. Dans sa tentative de trouver une piste de solution contre la cybercriminalité, notre éminent communicant dit qu’il fallait peutêtre se tourner vers une approche pédagogique d’éducation et de prévention sur l’utilisation de ces réseaux à travers un programme de communication publique comme cela se fait en matière de prévention routière ou de sauvegarde de la santé ou de préservation de l’environnement. « Et comme toute forme de communication publique, il faut des moyens conséquents, une approche inclusive et un suivi-évaluation comme ce fut le cas dans la lutte contre le covid 19…» indique Dr Momar Thiam.
Une guerre vouée à l’échec ?
Un des rares pays dans le monde qui a réussi à contrôler les réseaux et médias sociaux, c’est la Russie. Après l’invasion de l’Ukraine, le président Vladimir Poutine a durci davantage la guerre contre les réseaux sociaux et leurs utilisateurs. Pour y parvenir, il a lancé un sévère avertissement aux géants des réseaux sociaux (Facebook, Youtube, WhatsApp, Twitter et Tik-Tok) après avoir bloqué certaines plateformes récalcitrantes. Selon Me Etienne Dione, avocat à la Cour, la Russie de Poutine, la Chine de Xi Jinping, la Turquie d’Erdogan ou les Émirats arabes unis (Eau) etc. ne sont pas le Sénégal de Macky Sall. « Car ces pays ont les moyens techniques, financiers et logistiques de leur politique de lutte contre les médias et réseaux sociaux. Ce qui n’est pas le cas pour le Sénégal où cette guerre visant à contrôler les réseaux sociaux serait un pari inéluctablement voué à l’échec ! C’est comme vouloir arrêter la mer avec les bras. Et d’ailleurs, comment pourrait-on y procéder ? Comment les personnes qui entendent le faire comptentelles s’y prendre ? Car la solution radicale serait de couper purement et simplement l’internet au Sénégal. Ce qui est impossible ! Même faire démonétiser certaines plateformes pour faire disparaitre les télés Youtube ou télés Facebook ne serait pas un remède efficace. Parce que le retour du bâton, par une réaction inattendue des internautes pour ne pas dire de la population, risque d’être terrible. Sans compter qu’il existe des moyens de contourner ce blocus. En effet, s’il n’est plus possible de se doter de télés You tube monétisées par exemple, le relais peut être pris par des amis et proches à l’étranger pour faire passer tous les messages souhaités ou les thèmes qui fâchent avec des vues financièrement rémunérées » indique notre spécialiste des affaires relatives à la cybercriminalité. Poursuivant, Me Etienne Dione tient à rappeler que des milliers de jeunes, face à la difficulté de trouver un travail, ont pu dénicher le moyen ingénieux grâce aux réseaux sociaux, notamment à You Tube, Instagram et autres « non seulement de s’enrichir (et le terme n’est pas trop fort), sans grands efforts, mais aussi de s’enrichir sans budget ou en tout cas avec un tout petit budget (un téléphone et une connexion Internet). Et surtout d’avoir une notoriété qui dépasse le cadre national pour devenir des superstars de la toile. Ils sont, à tort ou à raison, appelés « influenceurs ». Justement, ces influenceurs, n’en déplaise à leurs détracteurs, sont, dans le lot de followers (des centaines de milliers ou parfois même par des millions), suivis obséquieusement par des inconditionnels du Net prêts à tout avaler » reconnait notre avocat à la Cour à propos de la guerre déclarée du président de la République contre les dérives sur les réseaux sociaux.
Faut-il vivre avec ?
Poursuivant, Me Etienne Dione confie que ces influenceurs finissent toujours par créer une dépendance en mettant certains followers en situation d’addiction. De la sorte, en cas de non publication de posts incendiaires, ils provoquent une situation de manque comme celle que ressent le drogué qui réclame, à tue-tête, sa dose quotidienne. « Donc vous voyez comment les Sénégalais peuvent être dépendants vis-à-vis de ces dérives sur les réseaux sociaux comme l’attestent les nombreuses vues. Donc, au lieu de formuler des menaces, la politique voire la solution devrait être d’éduquer les citoyens sénégalais à une bonne utilisation du Net qui n’est pas en soi une mauvaise trouvaille à condition de ne pas être détourné à des fins pas trop nobles : diffamer, insulter, attiser la haine etc. » Me Etienne Dione comme Dr Momar Thiam restent persuadés que le pic des dérives sur les réseaux et médias sociaux au Sénégal est très loin d’être atteint « C’est comme le covid 19, l’Etat sera obligé de vivre avec tout en mettant des mesures barrières c’est-à-une en lançant une campagne d’information et de sensibilisation à une bonne utilisation de ces outils. Car les populations, singulièrement les jeunes, avides d’informations et de sensationnel ainsi que de gains substantiels tirés par les influenceurs de l’économie née des activités du net, feront que tout le monde se battra pour que les réseaux sociaux ne soient contrôlés par les politiques. En effet, au delà des motifs nobles avoués, le but inavoué est de maitriser le moyen de communication le plus incontrôlé et le plus libre au monde. Peine perdue ! » estime l’avocat tout en condamnant certaines dérives du Web qui ont un impact négatif sur la cohésion sociale.
«DÉSORMAIS, QUE LES OFFENSEURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE S’ATTENDENT À DES REPRÉSAILLES !»
Entretien avec l'adjudant-chef Mamadou Sy, président de l’union régionale des anciens combattants de Dakar
Aujourd’hui à la retraite, l’adjudant-chef Mamadou Sy est un parachutiste de métier. Il a fait toute sa carrière militaire au bataillon des parachutistes où il a battu, en 1998, le record en sauts détenu auparavant par la mythique génération d’officiers et sous-officiers du ciel ayant pour noms Adama Ndiaye Dyna, Mamadou Marigot, Ousmane Goudiaby, Boubacar Djigo, Almamy Tamba, Ousmane Doucouré, Momar Ka, Joseph Manga, Amadou Lindor Fall etc. Président de l’Union régionale des anciens combattants de Dakar, « Major Sy » met en garde, dans l’entretien exclusif qu’il nous a accordé, toute personne qui s’aventurait désormais à offenser le Chef suprême des armées, le président de la République Macky Sall. Paroles de para !
Le Témoin : Vous dites que vous comptez-vous vous ériger en boucliers pour le président de la République afin de le défendre contre toutes les attaques, les outrances et les outrages le visant. Comment comptez-vous procéder ?
Mamadou Sy : Par des représailles ! Rien que des représailles, je pèse bien mes mots. Parce que nous sommes dans une période où seule une descente musclée chez les insulteurs et offenseurs suivie d’une correction physique peut régler la situation. D’ailleurs, je commence à comprendre pourquoi certains talibés font des représailles contre ceux qui offensent leurs marabouts. Parce que tout simplement le Sénégal est le seul pays au monde où la liberté d’expression constitue un alibi pour dire tout ! En visitant les réseaux sociaux ou en regardant certains plateaux de télévision tous les jours, j’ai mal d’entendre, en tant qu’ancien militaire, des internautes ou des invités offenser impunément notre Chef suprême des armées. J’estime qu’il est temps de dire stop à ces gens-là !
Oui mais, mon adjudant, ne pensez-vous pas que dans l’arène politique tous les coups soient permis ?
Non, pas de cette manière ! Car rien ne peut justifier les attaques inappropriées, frontales et personnelles contre le président de la République. Certes, si nous étions en campagne électorale on aurait dû relativiser ces attaques visant le président de la République en sa qualité d’homme politique ou de candidat. Mais tel n’est pas le cas puisque nous sommes dans la vie normale de la République voire de la Nation et on ne peut donc pas comprendre que les gens se défoulent quotidiennement sur la personne du président Macky Sall qui est quand même la clef de voûte de nos institutions ! Et les soldats à la retraite ou en activité que nous sommes avons du mal à supporter des insignifiants offenser ou outrager le Chef suprême des armées devant qui nous sommes tenus de nous mettre au garde-à-vous avec respect pour lui rendre les honneurs. Désormais, que les offenseurs du président de la République s’attendent à des représailles musclées. Qu’ils soient politiciens, opposants, youtubeurs ou blogueurs, mes camarades et moi allons les traquer et les corriger chez eux ou dans leurs lieux de travail.
Vous y allez un peu fort quand même ! Est-il concevable de se faire justice soi-même dans un Etat de droit comme le Sénégal ?
Justement, c’est parce que nous sommes dans un Etat de droit que tout cela tout est permis ! Qu’entendez-vous d’ailleurs par Etat de droit ? Un Etat qui repose sur un ordre juridique voire un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. Mais où sont la justice et le droit face à ces dérives dans les réseaux sociaux et autres médias ? Pourtant, porter atteinte à l’honneur du président de la République et à sa réputation c’est de l’offense, de l’outrage ou de la diffamation sévèrement punis par la loi. Où est donc cette loi et ce droit dont vous me parlez ? Que chacun prenne ses responsabilités ! Car nous, anciens combattants, comptons incarner cette « loi » pour réussir là où la Justice a failli face aux dérives sur les réseaux et médias sociaux. Notre arme, ce sont les représailles. En ma qualité de président de l’Union régionale des anciens combattants (Urac) de Dakar regroupant plus de 3.000 membres, qui sont tous des bras valides, j’ai les moyens de mes représailles. Et nous sommes des anciens soldats bien portants et très courageux pour avoir frôlé la mort sur tous les théâtres d’opération. Donc, il suffit seulement de battre le rappel des troupes éparpillées dans les cinq départements de la région Dakar pour mobiliser de quoi procéder à des représailles. Dès lors que ces offenseurs et insulteurs de la République ont toujours eu le courage d’assumer leurs propos irrespectueux contre le président de la République, moi aussi j’assume ! Quoi qu’il puisse nous en coûter, mes camarades et moi n’avons pas peur de mourir en prison.
Mon adjudant qu’est-ce qui motive réellement votre sortie ?
C’est une sortie républicaine, parce que je suis un républicain ! Je le répète : il faut que les gens respectent celui qui incarne la République à savoir le Chef suprême des armées. Je suis apolitique et je me fous de la politique. Juste pour dire que ma sortie dans ces colonnes du journal « Le Témoin » est dirigée contre ces affamés de pouvoir et leurs affidés prêts à brûler ce pays que nous avons construit et défendu. Nous, anciens combattants et militaires à la retraite, n’allons pas laisser des activistes et anarchistes emprunter des voies qui mèneront le Sénégal vers le chaos. Donc, seule la méthode forte peut freiner ceux qui tentent de déstabiliser nos institutions. Des institutions qui ont fait de vous et de nous ce que nous sommes. Même l’institution judiciaire n’est pas épargnée alors que cette même institution nous a donné tant de satisfaction à travers le monde au point que nos brillants magistrats occupent de hautes fonctions internationales. Du fait de leurs compétences avérées. Ma sortie est également motivée par le fait que je n’ai pas digéré la façon indécente et irrespectueuse dont certains opposants parlent au président de la République. Par extension, c’est manquer de respect à la majorité écrasante des Sénégalais qui l’ont réélu.
Mais si ces opposants et autres internautes ne sont pas d’accord politiquement avec le président de la République, que doivent-ils faire si ce n’est exprimer leurs opinions ?
Ecoutez ! Ils ont le droit de ne pas être d’accord avec le président de la République mais ils ont l’obligation de le respecter. Dans tous les cas, leur désaccord, ils n’ont qu’à l’exprimer de façon respectueuse, quitte à faire des manifestations de rue tous les jours. L’essentiel, c’est qu’ils ne fassent pas de dérapages verbaux à l’endroit de notre Chef suprême des armées. D’ailleurs, permettez-moi de terminer par ce qui m’est le plus cher. Savez-vous ce qu’est le drapeau d’un pays ? Savez vous que, tous les matins, il y a des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui se mettent au garde-à-vous devant ce drapeau ? Savez vous que de l’indépendance à nos jours des millions de Sénégalais se sont consacrés à ce rituel au nom de la République ? Aujourd’hui, comment des manifestants de rue peuvent-ils porter en bandoulière ce drapeau sacré pour aller saccager des biens, piller des boutiques, incendier les biens d’autrui et édifices publics ? Cela est un manque de respect notoire au pays et aux vaillants hommes engagés sous les drapeaux. Stop ! En dehors des télés youtube qui filment tout, on voit des manifestants qui défient impunément nos militaires et paramilitaires qui ont le plus contribué à instaurer la démocratie dans ce pays. Sans oublier les frontières qu’ils sécurisent tout en veillent à la quiétude du peuple dont ils assurent la sécurité. Pendant ce temps, ces gens-là dorment tranquillement avant de se lever au petit matin pour se défouler sur nos forces de sécurité et de défense. Il faut que cela s’arrête ! On peut s’opposer de façon civilisée mais pas en bafouant toutes les règles de bienséance et en écrasant les symboles de nos institutions. Il est temps d’utiliser la méthode forte pour pouvoir inviter les gens à respecter l’administration et les administrés. A respecter les militaires, les policiers, les gendarmes et les magistrats pour le bien de notre pays. A respecter surtout le président de la République, Chef suprême des Armées et clef de voute de nos institutions !
LA LIBERTÉ DANS LA PAUVRETÉ PLUTÔT QUE LA RICHESSE DANS LA SERVITUDE
Ahmed Sékou Touré, Homme de convictions et fort de ses principes de descendant de l’Almamy Samory Touré, il ne faisait que très rarement des concessions
Alpha Condé était un enfant de chœur devant Ahmed Sékou Touré. Le tout premier président de la Guinée indépendante n’était pas un plaisantin et tous ses adversaires l’ont appris à leurs dépens. C’était un homme intraitable, imprévisible mais toujours déterminé quelle que soit l’adversité à laquelle il devait faire face. Homme de convictions et fort de ses principes de descendant de l’Almamy Samory Touré, il ne faisait que très rarement des concessions. Qui l’avait comme adversaire devait d’abord savoir que c’est un homme qui ne lâche rien. Animal, il aurait été un pitbull féroce qui déchiquète ses proies sans état d’âme.
Ahmed Sékou Touré était un ancien fonctionnaire des Postes, un syndicaliste offensif qui a fait ses armes à Dakar. Il était né dans la ville de Faranah le 9 janvier 1922 et sa grand-mère maternelle, Bagbé Ramata Touré, était l’une des filles de l’Almamy Samory Touré.
De cette ascendance aristocratique, il avait hérité un sens poussé de l’honneur, du courage et de la détermination. On l’aimait ou on le détestait sans demi-mesure mais il ne laissait pas indifférent. Le dirigeant politique qu’il a été se signale en 1958 lors d’une visite du général de Gaulle à Conakry où il était venu proposer à ses colonies d’Afrique d’être membres de l’Union française plutôt que de réclamer l’indépendance immédiate. Lors de son discours, le chef de l’Etat français s’était fait copieusement huer par une foule nombreuse sous l’instigation de Sékou Touré qui avait organisé ce rassemblement populaire. Massivement, les Guinéens avaient dit « Non » au referendum proposé par de Gaulle avant de réclamer l’indépendance immédiate de leur pays.
Face à la détermination de la population, De Gaulle ne put que céder mais il a tiré de cet épisode une haine farouche contre Sékou Touré. L’homme du 18 Juin combattra ainsi toute sa vie celui du 28 Septembre, utilisant les services secrets, inondant la Guinée de faux billets de banque pour mettre son économie à genoux et armant des mercenaires pour tenter de le déstabiliser. En vain. Sékou Touré mourra de sa belle mort en 1984 aux Etats-Unis après avoir échappé aux multiples complots et autres entourloupes de la France ennemie.
Au début était un postier syndicaliste…
Sa carrière politique démarre véritablement en 1945 lorsqu’il est élu secrétaire général du Syndicat des postiers. Il fait partie des fondateurs du Parti démocratique guinéen (Pdg), antenne locale du Rassemblement démocratique africain (Rda), parti luttant pour la décolonisation de l'Afrique. En 1957, il met sur pied l'Union générale des travailleurs d'Afrique noire, une centrale syndicale commune pour l'Afrique-Occidentale française. Mais un an plus tôt, en 1956, il avait été élu député de la Guinée à l'Assemblée nationale française et maire de Conakry sous la bannière du RDA. Il en profite alors pour critiquer vivement le système colonial et développer les idées indépendantistes qui étaient en vogue auprès de la plupart des dirigeants africains de l’époque.
Après le « Non » retentissant opposé au référendum proposé par le président français, la Guinée obtient son indépendance le 2 octobre 1958 et Sékou Touré en devient le premier président de la République. Le pays était la seule de toutes les colonies françaises d’Afrique à devenir indépendante en 1958, les autres, comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire ne l’étant devenues que deux ans plus tard, en 1960. Très remonté, le président Charles de Gaulle réagit de manière épidermique en ordonnant aux fonctionnaires et techniciens français de quitter immédiatement la Guinée. Les colons français emportent avec eux tout leur matériel de valeur, rapatrient les archives françaises et, surtout, les liens économiques sont rompus. Malgré les difficultés économiques consécutives à ce retrait intempestif de la puissance coloniale, Sékou Touré reste imperturbable et affirme avec force « préférer la liberté dans la pauvreté que la richesse dans la servitude ». Cela lui coûtera pas moins de 26 ans de « guerre froide » avec la France mais, pour faire face, il décide ne rien concéder à l’ancienne puissance coloniale et entreprend de gérer son pays d’une main de fer. Il impose le parti unique, s’allie avec la Chine et l’Union soviétique et s’attire l’inimitié des affidés de la France comme les présidents Senghor du Sénégal et Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire qui l’évitent comme la peste. En Guinée, il étouffe toutes les velléités d’opposition et mène une chasse aux sorcières contre les intellectuels de l’ethnie Peul qu’il pourchasse et emprisonne à tour de bras. Au début, pourtant, il avait initié une politique d’ouverture nationale car il avait choisi comme ministre des Affaires étrangères un Peul en la personne de Diallo Telli.
Du « Non » à de gaulle à la chasse aux Peulhs !
Mais, très méfiant à l’égard de cette ethnie qui comportait beaucoup d’intellectuels susceptibles de lui apporter la contradiction, l’ancien postier envoie Diallo Telli à l’Onu comme représentant permanent de la Guinée afin de l’éloigner du pays. Il le soupçonnait de nourrir des velléités d’être son successeur à la tête de la Guinée car l’homme était très apprécié de la communauté internationale et était présenté comme un responsable modéré et très conciliant. A cause de cette réputation, il sera rappelé à Conakry, accusé de fomenter un coup d’Etat en envoyé dans la sinistre prison du camp Boiro de triste réputation où il mourra suite à des tortures épouvantables et de multiples sévices qui ont été dénoncées par des organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International. A propos du camp Boiro, une abondante littérature a décrit cet endroit comme un mouroir pour opposants supposés ou réels au régime de Sékou Touré.
Selon les opposants guinéens, plus de 50.000 personnes auraient trouvé la mort dans cette prison suite à des tortures et mauvais traitements intolérables. Cependant, pour redoutable qu’il fut, Sékou Touré a lutté pour les indépendances et l’émancipation des peuples africains, financé les luttes de libération en Afrique australe dont l’ANC de Nelson Mandela et Oliver Tambo qui lui ont rendu visite à Conakry, hébergé les dirigeants du PAIGC d’Amilcar Cabral etc. Il s’était aussi lié d’amitié avec les combattants noirs américains qui luttaient pour l’égalité des races en Amérique comme Malcolm X ou Stokely Carmichael à qui il offre même l’asile en Guinée. Il accueille la chanteuse sud-africaine Myriam Makéba que certains ont présentée comme sa maîtresse et il a comme compères en Afrique Kwamé Nkrumah, président du Ghana et Modibo Keita, président du Mali, tous deux de tendance socialiste comme lui. D’ailleurs, lorsque l’ « osagyefo » du Ghana a été renversé par un coup d’Etat, Sékou Touré l’a accueilli en Guinée, lui proposant même de devenir co-président de ce pays ! Mais face à la redoutable adversité de la France qui lui met des bâtons dans les roues, il finira par se rapprocher du monde occidental via les USA dont il admire le président, John Kennedy. Pour le déstabiliser, la France avait déployé plusieurs hommes et toute une stratégie. Un responsable des services secrets français, Maurice Robert, chef du secteur Afrique au service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) de 1958 à 1968, a avoué : « Nous devions déstabiliser Sekou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l’opposition. Une opération de cette envergure comporte plusieurs phases : le recueil et l’analyse des renseignements, l’élaboration d’un plan d’action à partir de ces renseignements, l’étude et la mise en place des moyens logistiques, l’adoption de mesures pour la réalisation du plan. Avec l’aide d’exilés guinéens réfugiés au Sénégal, nous avons aussi organisé des maquis d’opposition dans le Fouta-Djalon. L’encadrement était assuré par des experts français en opérations clandestines. Nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens pour qu’ils développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou Touré. Parmi ces actions de déstabilisation, je peux citer l’opération « Persil », par exemple, qui a consisté à introduire dans le pays une grande quantité de faux billets de banque guinéens dans le but de déséquilibrer l’économie ».
Peine perdue car Sékou Touré maintiendra le cap. A la mort de Kennedy, il se brouille avec les Etats-Unis qu’il accuse d’aider la France pour le déstabiliser. Mais il se réconciliera plus tard avec l’ancien colonisateur sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et redeviendra fréquentable et politiquement correct. Le 20 mars 1984, après de nombreux déplacements pour l'organisation du 20e sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), il est pris de forts malaises. Des médecins marocains affrétés par le roi Hassan II diagnostiquent de sérieux problèmes cardiaques. Le 24 mars, des cardiologues américains diagnostiquent un anévrisme de l'aorte. L'Arabie saoudite dépêche aussitôt un avion-hôpital pour l'emmener à Cleveland aux USA. C’est là qu’il s’éteint le 26 mars 1984 lors d'une opération de chirurgie cardiaque. Sa dépouille est rapatriée le 28 mars et exposée pendant deux jours au palais présidentiel. Il est inhumé le 30 mars au mausolée de Camayenne.
LE CASA SPORTS, SI PROCHE D'UNE ANNÉE HISTORIQUE...
A l’entame de la saison, rien ne présageait qu’un club parmi les quatorze serait si proche de remporter les deux compétitions en jeu (coupe, championnat)
Deux rencontres en L1 et autant en Coupe du Sénégal, voilà ce qui reste au Casa Sports pour réaliser un doublé : la première de son histoire.
A l’entame de la saison, rien ne présageait qu’un club parmi les quatorze serait si proche de remporter les deux compétitions en jeu (coupe, championnat). Mais c’était sans compter avec l’équipe de Ziguinchor qui, à force de régularité et d’une bonne gestion du groupe, a toutes les chances de réussir cette performance.
En L1, elle est confortablement assise sur le fauteuil de leader avec ses 46 points et à 6 longueurs de son premier dauphin Génération Foot. A deux journées seulement de la fin du marathon, il conserve toutes les chances d’aller enlever le titre.
Pour cela, un seul point du match nul suffit pour mettre un terme au suspens du championnat qui a longtemps duré. Il se pourrait même que son sacre soit acquis dès la prochaine journée par un passage de témoin entre le champion en titre qu’est le Tengueth FC et l’actuel leader au stade Ngualandou Diouf. Mais en cas de défaite du Casa Sports à Rufisque, il faut que Génération Foot sorte vainqueur devant Dakar SC. Et à partir de ce moment, tout se jouera lors de l’ultime journée qui verra le Casa Sports accueillir Guediawaye FC dans une rencontre où le partage des points sera synonyme de champion de la Ligue Professionnelle Sénégalaise (LPS). Un titre qui, s’il se réalisait sera le deuxième du club après celui de 2012. Le Casa Sports en chiffres...
Les statistiques de la L1 plaident favorablement pour le Casa Sports. Après 24 journées, c’est un total de 28 buts marqués qui le place à la deuxième meilleure attaque après Génération Foot (34buts). Mais les 14 buts de pris le positionne à la meilleure défense en compagnie de Dakar SC. Pourtant, malgré sa bonne moyenne en attaque soit (1,16 buts / match), le meilleur buteur du club Raymond Dieme Ndour (7buts) est loin derrière les meilleurs réalisateurs (13buts) que sont Bouly junior Sambou (Jaraaf) et de Ngagne Fall (GF). Au nombre de victoires, le Casa Sports a fait mieux que les autres avec 12 succès et n’a perdu que 2 fois. Des performances qui parlent d’elles-mêmes et qui pourraient être relevées lors des prochains duels.
Pour l’heure, c’est la mobilisation des supporters, la concentration des joueurs et la sérénité des dirigeants qui règnent en maître dans la capitale du Sud où le vent d’un titre de champion commence à souffler. La coupe du Sénégal, autre conquête... Le Casa Sports n’a pas que le titre de champion à conquérir cette année. Sur la tablette du club, figure en bonne place la lutte pour conquérir Dame Coupe. Un trophée qui lui a plus joué de mauvais tours (1962, 1980, 2013, 2015, 2016) qu’il ne l’a souri (1979, 2012, 2021).
Pour cette saison, la formation d’Ansou Diedhiou est la seule en lice pour le doublé. Elle est à une rencontre d’accéder en finale et fera face à l’AJEL de Rufisque en demi-finale. Mais attention, ce sont deux compétitions loin d’être les mêmes. Le club pensionnaire de N1 a réalisé un bon parcours en Coupe et sera difficile à battre. Le Casa Sports aura donc fort à faire face à deux clubs de Rufisque pour accéder en finale de Coupe et enlever le titre. Comme le dit l’entraîneur Ansou Diedhiou ce sont deux rencontres aux allures de demifinale qu’il faut aborder avec beaucoup d’engagement, de solidarité et de patience. Mais le premier obstacle reste le premier derby face au Tengueth FC, décisif pour le titre.
LE COUP SALL DE MACKY AUX ALLIÉS
11 investis pour le PS, 5 pour l’AFP, 4 pour Rewmi dont aucun sur la liste nationale… le chef de BBY a considérablement réduit le quota de ses alliés pour les législatives. Quant à l’APR, des perdants aux élections locales ont eu une seconde chance
11 investis pour le Ps, 5 pour l’Afp, 4 pour Rewmi dont aucun sur la liste nationale… Macky Sall a considérablement réduit le quota de ses alliés. Quant aux responsables de l’Apr, des perdants aux élections locales ont eu une seconde chance.
A l’instar des autres coalitions, Benno bokk yaakaar a livré ses secrets avec la publication des listes provisoires par le ministère de l’Intérieur. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les alliés ne sont pas bien servis. Rappel historique : le Parti socialiste est passé de 20 députés en 2012 à 15 en 2017. En 2022, il n’est pas sûr que l’ancien parti unique garde ce quota. Aujourd’hui, ils ne sont que 4 sur la Nationale, en l’occurrence Aïda Sow Diawara (3ème), Cheikh Seck (22ème), Yéya Diallo (25ème) et Mame Bounama Sall (40ème).
A Dakar par contre, 4 Socialistes prennent place sur la liste départementale. Il s’agit de Alioune Ndoye, Bamba Fall, Juliette Zingan et Jean-Baptiste Diouf. A Nioro, Aly Mané est investi tandis que le porte-parole du parti et député sortant, Abdoulaye Wilane, occupe l’un des sièges des suppléants à Kaffrine où la liste est dirigée par le ministre Abdoulaye Sow. A Mbour, ex-bastion socialiste, la responsable Yacine Ndao fait partie des 4 investis d’une liste où trône Me Oumar Youm. Au finish, le Ps n’a que 11 investis et au regard de la position de Mame Bounana Sall, il n’est pas sûr que tout ce petit monde soit élu.
A Rewmi, il était attendu que Idrissa Seck redescende sur le terrain après la déconvenue infligée à ses candidats lors des élections locales. S’il a zappé Yankhoba Diattara de la coordination de Rewmi dans la Cité du rail, Idrissa Seck n’a pu trouver un homme d’une grande envergure dans son fief pour diriger la liste. Comme la nature a horreur du vide, Macky Sall a investi, presque à la surprise générale, Augustin Tine. C’est simple : aucun responsable de Rewmi n’est investi sur la liste nationale de Benno. Le parti de Idrissa Seck compte cependant 4 investis, tous à Thiès, dont 2 chez les titulaires de la liste départementale. Directeur de Cabinet politique du président de la République, le maire de Fandène depuis 2014, n’était pas le favori à Thiès. Abdou Mbow, toujours investi sur la liste nationale, était hors course. Siré Dia, actuel président du Conseil départemental de Thiès, était pressenti, surtout après sa victoire face à Manko taxawu Senegaal de Idrissa Seck en 2017, avec un écart de 28 000 voix.
Deuxième chance pour Assome Diatta et Papa Mademba Bitèye
A l’Alliance des forces de progrès (Afp), la retraite de Moustapha Niasse devrait impacter sur le quota. Pour voir les traces de l’Afp sur la liste nationale, il faut aller à la 19ème place, en la personne de Aminata Dia. La 24ème place est occupée par Dr Malick Diop, porte-parole du parti. L’ancien maire de Pikine, le député Pape Sagna Mbaye, figure sur la liste départementale, tandis que Ndèye Oumy Ndiaye est suppléante de Juliette Zingan sur la liste de Dakar. A Thiès, une responsable progressiste est aussi sur la liste de Benno, chiffrant à 5 le nombre de candidats du parti. A rappeler que les Progressistes comptaient 6 députés dans la Législature sortante. Pour le reste, les alliés historiques gardent leur siège. Nicolas Ndiaye, 12ème, patron de la Ligue démocratique (Ld) et Ndèye Lucie Cissé, 11ème et présidente nationale des femmes du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), seront probablement députés.
Par ailleurs, Macky Sall a armé ses hommes. Ejecté sans ménagement du gouvernement du 1er novembre 2020, Me Oumar Youm dirige la liste à Mbour, alors que Cheikh Issa Sall avait remporté avec brio la mairie le 23 janvier dernier. Macky Sall a aussi donné une seconde chance aux perdants des élections locales. Papa Mademba Bitèye, Directeur général de la Senelec, conduit la liste de Benno à Kaolack, alors qu’il avait échoué à conquérir le Conseil départemental il y a 3 mois. Avec Mariama Sarr investie sur la Nationale tout comme Adji Mergane Kanouté, Macky Sall n’avait pas mille et une solutions dans la capitale du Saloum. A Keur Massar, Assome Aminata Diatta, sèchement battue dans sa conquête de la mairie, a de nouveau la confiance du Président Sall pour rafler les deux députés du département. A Guédiawaye, Aliou Sall, certainement occupé par son mouvement Renfort, a cédé la confrontation avec le maire Ahmed Aïdara à la ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall.
A Linguère, Aly Ngouille Ndiaye poursuit son retour en grâce auprès de Macky Sall en prenant les rênes de la liste départementale. Par contre, à Kolda, il n’y aura ni Mame Boye Diao ni Moussa Baldé, car Benno aura comme capitaine l’enseignant Idrissa Baldé. A Tambacounda, il n’y aura ni le ministre Sidiki Kaba ni le député Mame Balla Lô, maire sortant. La liste départementale de Bby sera dirigée par l’ingénieur Bilaly Bâ. A Podor, Abdoulaye Daouda Diallo gagne sa bataille à distance contre Cheikh Oumar Hann, qui avait pourtant remporté haut la main le département en 2017. Dans le Nord, Mansour Faye sera le patron de la coalition, tandis que dans le Sud, la secrétaire d’Etat Victorine Ndèye devrait en découdre avec Guy Marius Sagna de Yewwi askan wi. A Diourbel, le maire Malick Fall, réélu sous la bannière de Wallu, sera aux manettes pour Bby tandis qu’à Rufisque, Ndiagne Diop, rival historique de Oumar Guèye et maire de Bambilor, va piloter le département. La liste de Benno, conduite par Aminata Touré, sera chargée de donner une confortable avance au Président Macky Sall. Pour ne pas menacer les fondements du régime en place.
Les Socialistes en conclave
Pour s’expliquer sur les investitures, Aminata Mbengue Ndiaye Ndiaye a convoqué demain une réunion du Secrétariat exécutif national à 16h à la Maison du parti socialiste. Une réunion du Bureau politique sera aussi organisée samedi prochain. Ça risque de chauffer parce que les Socialistes regrettent Ousmane Tanor Dieng, connu pour ses talents de négociation quand le Ps devait obtenir des quotas. En clair: les frustrés vont demander des comptes à Aminata Mbengue Ndiaye, de plus en plus fragilisée après les élections locales lors desquelles beaucoup de responsables ont joué les seconds rôles en faveur de l’Apr.
Par Fadel BARRO
LETTRE AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Souhaiteriez-vous que Jammi gox yi publie à la face du monde les limites ubuesques que notre mandataire a relevé dans le système des parrainages ?Ramenez-nous dans le droit, svp ! Les Sénégalaises et les Sénégalais ont soif de justice
Je vous présente mes compliments ainsi que la déférence particulière de tous les membres du Mouvement citoyen Jammi gox yi, que j’ai l’insigne honneur de représenter ici.
Nous aurions souhaité ne pas avoir à le faire mais les circonstances nous obligent à adopter une forme communicationnelle qui, cette fois-ci et pour l’histoire de l’institution judiciaire que vous représentez, vous rappellera l’attente et la soif de Justice de simples citoyens qui osent encore placer en vous un brin d’espoir.
Avec les membres de Jammi gox yi, nous avons choisi de ne pas polémiquer avec le Conseil Constitutionnel ; notre prétention n’est pas à ce point démesurée. Nous optons plutôt pour une série de questions à vous exposer afin que le Conseil Constitutionnel mesure pleinement à quel point ces interrogations dépassent nos personnes. Elles reflètent surtout des enjeux cruciaux pour la démocratie sénégalaise, pour la stabilité politique de notre nation et, suivant le niveau de conscience qu’a l’institution judiciaire par rapport à son rôle et sa place, pour la paix sociale et l’espérance qui doit habiter chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais.
Ces questions les voici, Monsieur le président :
Dans le Considérant 3 de votre Décision n°3/E/2022, le Conseil Constitutionnel (CC) reconnaît bien que M. Diémé a été désigné comme mandataire national. Mais, dans le Considérant 4, le CC évoque une erreur du ministre de l’Intérieur, pensant que c’est M. Corréa qui a déposé notre dossier. S’agit-il d’un manque de rigueur de la part de notre administration ou y a-t-il, comme le pensent certains compatriotes, un acharnement pour jouer le jeu de certains politiques gênés par la présence de notre liste de candidatures dans certains départements, notamment à Kaolack, ou encore à Goudomp ?
Saviez-vous que Jammi gox yi n’a pas eu l’opportunité d’être reçu par la Dge afin de confronter les observations de la Commission de réception des listes de parrainages (étape 1) et avant la Décision de rejet prise par le ministre de l’intérieur ? Pourtant, bien d’autres coalitions ont eu cette possibilité de remplacer les doublons relevés et de s’enquérir de la fameuse formule «Autres motifs». Lorsque notre mandataire national a enfin pu accéder à la Dge, quelques explications lui ont été fournies mais, ceci, après qu’il lui ait été remis la Décision du Ministre portant rejet de notre candidature. Question, cher CC, comment qualifiez-vous ce traitement inéquitable et anti-démocratique ?
Cela fait partie des griefs que nous aurions souhaité porter à votre attention, pensant que vous, Conseil Constitutionnel, sauveriez l’honneur du pilier démocratique que constitue votre institution. Au moment où nous vous adressons cette lettre, la justice de notre pays est en lambeaux à plusieurs égards. Les affaires Khalifa Sall, Karim Wade, Frank Timis et Aliou Sall ont fini de saper durablement la confiance que nous, Sénégalaises et Sénégalais, avons vis-à-vis de notre pouvoir judiciaire. De plus en plus, nos concitoyens préfèrent se faire justice eux-mêmes plutôt que de s’adresser à la Justice, engageant ainsi le pays dans une spirale de violence qui ne préservera guère «Dame Justice», non plus.
Concernant toujours ces “Autres motifs”, qui justifieraient que la Dge ait rejeté certains de nos parrains, invalidés car n’étant soi-disant pas sur le fichier électoral. Cher CC, comment un citoyen sénégalais peut-il disposer d’un numéro d’identification nationale (Nin), d’un numéro de carte d’électeur et des autres informations contenues dans la carte nationale d’identité, avoir bel et bien participé aux élections locales de Janvier 2022 – certains ont même été élus dans leurs communes respectives – et, en Mai 2022, être déclaré «non électeur» ou absent du fichier électoral ?
Faut-il évoquer les Sénégalais.e.s de la Diaspora qu’on nous a “offerts” comme parrains sans que nous les ayons produits dans nos listes de parrainage ?
Plus largement, une telle situation nous inquiète fortement, en tant que citoyennes et citoyens. Combien de «fichier général» existe(nt) réellement pour constituer la référence ? Des citoyens ne risquent-ils pas de ne pouvoir exercer leur droit de vote le jour du scrutin si, par surprise, ils apprenaient qu’ils ne figurent pas/plus sur le « fichier général » ? Qui les en a retirés, sans fondement légal et à leur insu ?
Souhaiteriez-vous que Jammi gox yi publie à la face du monde les limites ubuesques que notre mandataire, ingénieur informaticien, a relevé dans le système utilisé pour les parrainages ? En citoyen épris de Jàmm et qui ne souhaite que le meilleur pour leur nation, nous nous sommes jusqu’ici gardés de ternir l’image de notre Administration électorale ; parce que nous comptions sur le CC pour dire le droit et rétablir la justice et l’équité. Mais, si cela est votre souhait, nos «Observations internes» seront publiées très largement. Les Sénégalais ainsi que les partenaires du Sénégal désenchanteront au quart de tour.
A votre décharge, Jammi gox yi a essayé de faire l’hypothèse selon laquelle votre décision a été biaisée de bonne foi. Peut-être que l’autorité électorale ne vous a pas fourni un fond de dossier complet ; ce qui vous aurait permis de relever que, dans la lettre de désignation du mandataire que j’ai moi-même signée et mise à la disposition de la Dge, il a clairement été mentionné que notre mandataire national est bien monsieur M. Diémé, M. Corréa étant son suppléant. Il n’y avait pas autre chose ! Fort heureusement, vous vous êtes bien rattrapé en acceptant notre re-saisine.
Ramenez-nous dans le droit, svp ! Les Sénégalaises et les Sénégalais ont soif de justice. Vous avez de quoi étancher leur manque pour rétablir la confiance entre les citoyens et vous : Le pouvoir judiciaire.
Arrêtez ce massacre de notre État de droit et Décidez. Pas pour vous, mais pour vos enfants et les enfants de vos enfants qui héritent et qui hériteront de la décision que vous allez rendre. Décidez de la situation de leur pays, ce Sénégal qui, il y a naguère, affichait si fièrement l’exceptionnalité de sa démocratie et de ses institutions. Est-ce que vous allez laisser les générations montantes hériter d’un pays où le droit est piégé par ses élites qui s’accrochent exceptionnellement aux avoirs et aux pouvoirs ?
Le Sénégal est un leg, aidez-nous à préserver sa stabilité qui fait son charme et sa seule vraie richesse. Il vous suffira, honorables juges, de rester dans l’esprit de la loi constitutionnelle qui protège le droit pour chaque sénégalais de concourir aux suffrages.
Cet honneur que vous avez de servir le Sénégal, de grâce témoignez-en, aujourd’hui et pour la postérité.
Dans cet espoir, Jammi gox yi vous présente, par ma voix, sa plus parfaite considération.
Ba Baneen.
SADIO MANE MÉNAGE CONTRE LE BENIN ?
L'international sénégalais de Liverpool pourrait être laissé au repos lors du prochain match des Lions
L’idée est agitée dans les coulisses de la Tanière : et si on ménageait Sadio Mané contre le Bénin ? Ce serait en tout cas une bonne chose pour le finaliste de la Ligue des Champions, très sollicité en cette fin de saison, et qui est en pleine négociation concernant son transfert annoncé au Bayern.
Sadio Mané est le dernier à regagner la Tanière. Un retard qui se comprend. Le Sénégalais de Liverpool ayant disputé et perdu (0-1) la finale de la Ligue des Champions face au Real Madrid, samedi dernier au Stade de France.
Son arrivée étant annoncée hier soir ; reste à savoir dans quel état psychologique et physique sera le meilleur joueur de la Can 2021 qui va rejoindre ses coéquipiers en regroupement depuis lundi.
Justement par rapport à la situation de «SM10», le sélectionneur national s’est prononcé lundi face à la presse. «Tout le monde est là, sauf Sadio Mané qu’on va laisser récupérer un tout petit peu. D’ici demain ou après-demain (ce mercredi), il sera avec nous. C’est vrai que nos garçons ont beaucoup joué. Mais il y a une différence de niveau entre certains qui ont beaucoup joué, d’autres moins et certains qui n’ont pas du tout joué. Le fait d’avoir deux ou trois jours de repos, surtout pour ceux qui ont beaucoup joué, n’est pas mal au niveau de la récupération», a déclaré Aliou Cissé.
Mais dans ce lot de «ceux qui ont beaucoup joué», Sadio Mané arrive en tête. En effet, avec Liverpool, l’attaquant sénégalais a eu droit à une fin de saison au pas de charge, un mois de mai de feu, marqué par le chassé-croisé avec City en Premier League et la finale de la Ligue des Champions. Si on y ajoute sa situation sur le marché des transferts, avec ce dossier lié au Bayern qui voudrait l’enrôler, cela fait beaucoup pour le futur pensionnaire de la Bundesliga.
«Si vous réveillez Sadio à 4h du matin, il vous répond : «Je joue !»»
Du coup, l’idée de le ménager contre le Bénin pourrait être une bonne chose. Et sur ce chapitre, on ne l’exclut pas du côté du staff technique national. Une source confirme : «En effet, on pense ménager Sadio. Mais comme vous le savez, le dernier mot revient au sélectionneur. Il faudrait qu’il discute d’abord avec lui tout en essayant de le convaincre. Car Sadio aime tellement le ballon que quand vous le réveillez même à 4h du matin, il vous répond : «Je joue !» (rire).»
Une occasion pour tester Iliman Ndiaye et Demba Seck
Evidemment, les supporters sénégalais aimeraient revoir sur la pelouse du nouveau joyau de Diamniadio, leur star, deux mois après la belle perf’ face aux Pharaons de Mohamed Salah, écartés du Mondial. Mais le hasard faisant bien les choses, ils auront l’occasion, 3 jours après, de le revoir contre le Rwanda qui finalement va recevoir les Lions… à Dakar.
Aliou Cissé qui sûrement va en profiter pour tester les deux
nouveaux attaquants, Iliman Ndiaye et Demba Seck, a donc deux choix. Soit reposer Sadio et attendre mardi prochain contre le Rwanda. Soit le faire entrer en cours de jeu samedi contre le Bénin.
En attendant tout le monde guette l’arrivée de l’enfant de Bambali.
LA DÉCLARATION DE DAKAR ADOPTÉE
La Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été adoptée ce lundi, en marge de l’inauguration du Global Mercy, un bateau moderne à la pointe de la technologie médicale.
La Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été adoptée ce lundi, en marge de l’inauguration du Global Mercy, un bateau moderne à la pointe de la technologie médicale.
Hier, le président de la République, Macky Sall, a réaffirmé la priorité «élevée» qu’il accorde au secteur de la santé au Sénégal, écrit l’Aps. Il inaugurait, ce lundi, le Global Mercy, le plus grand navire hôpital civil au monde, arrivé au Port de Dakar vendredi dernier pour soigner gratuitement des malades.
Le Global Mercy est long de 174 mètres et large de 28,6 mètres avec 6 blocs opératoires, 102 lits pour soins aigus, 7 lits d’isolement et 90 lits pour convalescents. «Nous avons tenu à organiser cette cérémonie pour réaffirmer la priorité élevée que nous accordons à la santé de nos populations et exprimer l’intérêt que revêt pour nous l’œuvre humanitaire de Mercy Ships, qui contribue à élargir l’offre des soins de santé dans nos différents pays», a déclaré le chef de l’Etat. Pour cette mission humanitaire, Macky Sall a aussi salué l’offre de formation et d’encadrement des personnels de santé, en plus des projets d’infrastructures sanitaires dans les pays où les bateaux de l’Ong stationnent.
Dans le même sillage, le chef de l’Etat a témoigné de l’engagement constant de Mercy Ships au service des populations nécessiteuses depuis 30 ans. «Il reste à poursuivre de façon conséquente les réformes majeures du système de santé, pour une efficacité optimale des investissements de santé. C’est une condition majeure de l’amélioration des performances du système de santé», estime encore le Président Macky Sall. Ce dernier a profité de cette tribune pour réitérer la volonté de l’Etat à mettre aux normes les structures de santé, avec la construction de quatre hôpitaux et du service des maladies infectieuses de Fann. Mais aussi la réalisation en cours de la Polyclinique de l’hôpital Principal de Dakar, la construction avant la fin de l’année de l’hôpital Le Dantec et celui de Tivaouane.
A cela, dit-il, s’ajoutent le recrutement de 1500 agents de santé dont 500 médecins et la stimulation d’initiatives privées contribuant à la souveraineté pharmaceutique et médicale. Pour sa part, le fondateur de Mercy Ships, Don Stephens, s’est dit honoré d’inaugurer au Sénégal, cette «grande Nation», l’hôpital Global Mercy dédié au continent africain. «Tous les Etats doivent assumer leurs responsabilités pour plus d’efficacité dans la santé de nos populations, car la priorité ce sont la santé et l’éducation», déclare le Président de l’Union des Comores. Il y avait d’autres invités comme le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sisoco Embalo, les ministres de la Santé de la Gambie, du Congo, entre autres personnalités.
A l’occasion de l’inauguration, le président en exercice de l’Union africaine s’est engagé à porter la Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques devant la Conférence des chefs d’Etat de l’Ua. «Nous, chefs d’Etat, avons adopté la Déclaration de Dakar qui résulte d’un travail méticuleux des ministres et experts sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques», a informé Macky Sall.